Aller au contenu

Peut-on philosopher avec le dictionnaire?


Invité Quasi-Modo

Messages recommandés

Membre, Explorateur de Nuages, 46ans Posté(e)
Pheldwyn Membre 22 677 messages
46ans‚ Explorateur de Nuages,
Posté(e)

Puisque l'on parle de l'athéisme sur un autre fil, c'est un cas concret où user du dictionnaire n'a en effet peu de sens : suivant les versions, les années, le mot ne prend pas le même sens. Surtout lorsque le sens se fait en opposition à un autre terme.
Pire : c'est l'interprétation de la définition en elle même qui parfois, en insistant sur tel ou tel terme, on lui donnant tel ou tel sens, tel ou tel degré, qui pose problème.

Ainsi, au lieu de servir à décrire une notion qui peut aller du simple état au dogmatisme, la définition sert juste à vouloir emmener un avis contradictoire dans une case restreinte et peu crédible.
Du coup, à en croire certains, on en arrive à penser que ces nombreuses personnes qui se qualifient athées seraient tous des gens (et ça en fait un paquet) persuadés de détenir la preuve de l'inexistence de Dieu ... sauf qu'il suffit d'interroger ces mêmes gens pour se rendre compte que ce n'est pas ça, et donc que le terme, s'il signifiait réellement cela, ne s'appliquerait à quasi-personne (et n'aurait pas vraiment de raison d'être).


 

Je prendrais un autre exemple : le terme cynisme.

Que signifie-t-il pour vous ? Et maintenant allez voir si la définition est proche de l'idée que vous vous en faisiez.
Pour ma part, il manque une notion essentielle que recouvre pourtant - pour moi - ce  terme ... (mais peut-être suis-je le seul à lui avoir donné toutes ces années ce sens).

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Le principal souci lorsque l'on évoque Dieu ou son corolaire l'athéisme, c'est l'investissement personnel qui y a été investi, qui cristallise toutes nos croyances et touche donc de plein fouet à notre intégrité d'individu, ce mot est bien trop chargé émotivement, psychologiquement et identitairement pour pouvoir l'aborder de front, que l'on soit croyant ou athée, tout comme il est pratiquement impossible de parler de politique dans le sens péjoratif du terme, car trop emprunt de convictions, d'idéologies ou intéressé à nos conditions d'existence, ce qui explique que le clan des carrés ne puisse pas cadrer le clan des ronds ou des triangles, alors que les bonnes idées ne sont pas exclusives d'un groupe, chacun se trompe et fait de bonnes propositions, mais la rivalité polarise le débat et caricature l'autre, bref des chamailleries de cour de maternelle, la néoténie ne concerne manifestement pas que notre apparence physique...

 

Pour le cynisme, ça dépend du sens retenu, si c'est celui historique ou celui qu'il a pris dans le langage courant, comme par exemple pour celui d'épicurisme, où son emploi en langage ordinaire renvoie à l'opposé de la conception philosophique d'Épicure, un comble ! 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 23 heures, Pheldwyn a dit :

Du coup, à en croire certains, on en arrive à penser que ces nombreuses personnes qui se qualifient athées seraient tous des gens (et ça en fait un paquet) persuadés de détenir la preuve de l'inexistence de Dieu ... sauf qu'il suffit d'interroger ces mêmes gens pour se rendre compte que ce n'est pas ça, et donc que le terme, s'il signifiait réellement cela, ne s'appliquerait à quasi-personne (et n'aurait pas vraiment de raison d'être).

Assez d'accord avec les deux interventions qui précèdent, mais à propos de ce passage, j'espère que tu as compris que je n'étais pas dans ces personnes qui pensent que les athées sont persuadés de détenir une preuve de l'inexistence de Dieu pour le moins!

@deja-utilise Ton propos me semble réfléchi et pondéré, je ne sais pas trop quoi te répondre sauf peut-être sur le passage où tu exprimes que deux individus ayant le même passé et les mêmes expériences pourraient néanmoins être en désaccord pour des raisons sociologiques ou psychologiques (?!), alors qu'ayant le même passé ils auraient nécessairement les mêmes psychologies et appartiendraient aux mêmes catégories sociologiques.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Il y a 2 heures, Quasi-Modo a dit :

 

@deja-utilise Ton propos me semble réfléchi et pondéré, je ne sais pas trop quoi te répondre sauf peut-être sur le passage où tu exprimes que deux individus ayant le même passé et les mêmes expériences pourraient néanmoins être en désaccord pour des raisons sociologiques ou psychologiques (?!), alors qu'ayant le même passé ils auraient nécessairement les mêmes psychologies et appartiendraient aux mêmes catégories sociologiques.

 

Comme j'avais commencé à te l'expliquer, on peut avoir un terrain d'expériences commun, mais une " culture " individuelle résiduelle sur ce terreau différente, j'avais invoqué le cas des scientifiques ayant suivi le même cursus initiatique, je peux aussi faire appel à ce qui se passe entre membres d'une même fratrie, pourtant on ne peut plus dans un environnement similaire/semblable, marchant sous les mêmes contraintes et " carottes ", dans le même cadre social, environnemental et familiale, et mes propres enfants l'illustrent parfaitement bien !

Mais je peux aussi (re)donner ma propre expérience en la matière, moi qui ai grandi dans une cité, je n'ai pourtant jamais adhérer au groupe, à l'ambiance, aux " valeurs ", aux règles quand bien même je baignais dedans du matin au soir, corps et âme ! Il faut croire qu'une autre composante s'invite/s'immisce dans la partie, quelque chose d'innée, d'instinctif, un caractère, une personnalité, je ne saurais mieux le définir pour le moment...  

 

Ce qui ne veut pas dire que tu as forcément tort, la convergence mimétique est une réalité, juste que ce n'est pas systématique, il y a aussi des exceptions, et donc cela ne peut pas constituer l'argument central de la théorie/explication que tu avançais.

On peut dès lors avoir des personnes issus de milieux hétérogènes et qui convergent sur certains aspects, conceptuel, lexical comme idéel, ou en ayant des convictions personnelles incompatibles, comme ce fût le cas avec Zeugma par exemple ( que je salue au passage si il lit encore sur le forum ), tout comme à l'inverse on peut avoir des gens sortis du même moule mais qui expriment des disparités remarquables en fin de comptes, tels deux frères comme mes deux fils ( que je questionne régulièrement sur un mot par exemple, pour qu'ils me disent ce qu'ils en pensent, comme un qui revient souvent sur le tapis, la maturité, mais ce pourrait être le concept/idée de responsabilité, d'humilité, etc... ).

 

:hi:

 

 

 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 13 heures, deja-utilise a dit :

comme mes deux fils ( que je questionne régulièrement sur un mot par exemple, pour qu'ils me disent ce qu'ils en pensent, comme un qui revient souvent sur le tapis, la maturité, mais ce pourrait être le concept/idée de responsabilité, d'humilité, etc... ).

Concernant la maturité c'est un questionnement excellent, et de façon anecdotique je reprendrai volontiers à ce sujet la définition suivante (inspirée par un passage de la Bible dont je n'ai plus la référence) : un être mature est un être qui sait ce qui est bien ou mal pour lui comme pour les autres et qui agit en conséquence pour favoriser le bien.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 43ans Posté(e)
Titsta Membre 6 722 messages
Forumeur Débutant‚ 43ans‚
Posté(e)

Un dictionnaire est une "norme étatique" qui tranche une position et vise à mettre fin à toute discussion, donc réflexion. Très utilisé par tous les fascistes de la pensée. (je ne dis pas que c'est les seuls à les utiliser, je dis que les fascistes de la pensée aiment s'en servir pour trancher les débats… donc la réflexion. )

Son but est par ailleurs totalement différent de celui de la philosophie.

Le dictionnaire expose une définition, donc le sens des mots. Il cible les gens qui ne les connaissent pas. Et cherche à leur expliquer de façon pratique, donc extrêmement succincte et raccourcie, pour que ces ignorants arrivent à comprendre le message des gens qui les utilisent communément dans un échange ordinaire.

La philosophie réfléchi sur les concepts (et non les mots), leur articulations entre eux, leurs logiques. C'est une pensée créative, donc qui se doit de remettre en cause les postulats établis. En particulier les postulas communs. Elle vise des gens qui connaissent ces mots, et souhaitent approfondir leur compréhension du monde. ( C'est le monde dont on vise la compréhension, pas ce que raconte l'autre. )

Un dictionnaire est un arbitraire normatif du langage. La philosophie une tentative de conceptualisation du monde.

 

Ce qui trompe tout le monde, c'est que la philosophie se sert de mots pour réfléchir aux concepts. Mais elle ne vise certainement pas à définir les mots.

Donc comme toute construction rationnelle, la philosophie commence par poser les définitions des mots qu'elles va utiliser, PUIS à l'aide de ces définitions, elle va commencer à réfléchir et démontrer l'articulations des concepts sous-jascents, ou mettre en évidence les contradictions ou les "absurdités" dans les définitions de départs.

En tant que recueil de définitions déjà construite, le dictionnaires peut servir de point de départ au raisonnement philosophique. Mais certainement pas à son élaboration et encore moins à sa conclusion.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

J'en reviens rapidement à mon histoire de vraisemblance, plus répandue qu'il n'y parait au premier abord. 

Nous ne pouvons en général pas avoir l'exhaustivité de ce que nous avançons, y compris en science, nous inférons par abduction que si les choses sont bien ainsi alors ceci ou cela par construction, par raisonnement, par logique, comme nous le faisons également dans la vie de tous les jours, par exemple, quand on suppose implicitement que tous les êtres vivants ont et ressentent le même type d'émotions, tels l'amour ou la haine, nous en avons fait l'expérience sur un nombre de cas réduits, puis nous conjecturons/supputons que c'est ainsi pour chacun d'entre nous, nous permettant de créer des enchainements d'idées basées dessus, nous sommes dans cette situation dans ce que je nomme la vraisemblance. Toute pensée postulée puis intégrée dans un raisonnement se ramène à un processus intellictif de vraisemblance, et comme sachant qu'on ne démontre rien dans la réalité, ni dans les sciences, qu'on ne peut que montrer, orienter une manière de voir ou d'interpréter, nous nous ramenons toujours à une construction plus ou moins théorique vraisemblable, raison pour laquelle tout est révisable suivant une nouvelle information, une nouvelle expérience, un changement de perspective ou une prise de conscience, une plus grande réceptivité/sensibilité... Ce qui ne signifie pas que ce soit purement arbitraire !

 

Voilà, ça me permettra de ne pas oublier ce qui m'a traversé l'esprit 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Il y a 20 heures, Quasi-Modo a dit :

Concernant la maturité c'est un questionnement excellent, et de façon anecdotique je reprendrai volontiers à ce sujet la définition suivante (inspirée par un passage de la Bible dont je n'ai plus la référence) : un être mature est un être qui sait ce qui est bien ou mal pour lui comme pour les autres et qui agit en conséquence pour favoriser le bien.

D'un point de vue moral, c'est une bonne approche, il me semble seulement que la maturité est plus large que ça, qu'elle englobe aussi une notion de réaction/réflexion adaptée et d'avoir perdu son caractère juvénile, joueur et rieur pour un oui ou un non, et ceci réclame une certaine somme d'expériences, ou dit autrement une phase de maturation. 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)
Il y a 11 heures, Titsta a dit :

Un dictionnaire est un arbitraire normatif du langage. La philosophie une tentative de conceptualisation du monde.

 

Je suis sensiblement d'accord avec ce que tu as dit Titsta, mais cette forme condensée de ta pensée ne me semble pas adéquate, le dictionnaire ne renvoie pas à des éléments arbitraire pour le langage comme référence, ce qui est éventuellement arbitraire ce sont les mots employés pour désigner telle ou telle chose, c'est à dire l'étiquette dénominative n'a aucune importance et est effectivement totalement arbitraire, en revanche ce dont il s'agit, de quoi on parle est en trait direct d'un fait réel, et celui-ci n'est pas arbitraire, la description n'est sans doute pas complète, ni parfaitement juste, mais elle ne saurait être totalement farfelue ou dénuée de pertinence. De l'autre, la philosophie n'est pas une simple pourvoyeuse de concept, elle permet également de trouver une ligne directrice pour sa vie, de clarifier ce qui est admis, de nous détromper, de nous désillusionner, de compléter, de reprendre, de préciser, de nous montrer nos parti-pris, de développer de nouvelle idées, de nouveaux angles d'attaque, elle peut également avoir un rôle utilitariste, n'en déplaise à DDM, elle est un guide irremplaçable pour parvenir à quelques vérités, elle est même un complément indispensable à toute forme de savoir, de connaissances, pour ne pas s'enfermer dans une doctrine, d'avoir un point de vue externe salvateur, etc...  elle est en somme protéiforme. 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 43ans Posté(e)
Titsta Membre 6 722 messages
Forumeur Débutant‚ 43ans‚
Posté(e)

La définition d'un mot est forcément arbitraire. Un "poireaux" aurait très bien pu s'appeler un "arbre" et réciproquement. Le fait d'accoler tel sens à tel mot et forcément totalement arbitraire. Mais c'est vrai que le rapport entre le dictionnaire et la langue n'est pas aussi rectiligne. Le dictionnaire essaye aussi de donner la définition utilisés communément dans la langue, c'est une causalité plutôt cyclique.

Mais un dictionnaire se restreins au sens du mot. Il se borne à donner une définition, il ne décrit pas le concept lui même. ( comme le ferait une encyclopédie par exemple )

 

Pour ce qui est de la philosophie, un concept n'est pas forcément un objet totalement abstrait, dans la plus pur division corps/esprit. tu fais très bien de le souligner !

Le concept de "carpe-diem", par exemple peut tout autant s'aborder comme un concept abstrait théorique (comme maintenant quoi), ou tenter de s'aborder physiquement, de façon sensible et vécu. Mais qu'elle soit abstraite ou sensible, la philosophie reste une approche d'un concept. Si tu vis simplement comme un glandu de base qui flemarde dans son canapé, sans avoir une démarche visant à vivre le concept de carpe-diem, pour l'assimiler dans toute sa nuance sensible, tu ne fais pas de la philo, tu glande juste dans ton canapé.

 

 

 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Nohri Membre 28 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Les écrits, tels qu'ils soient ne sont que des traces, vécues où pas, mais de façon des souvenirs, et un Dico ne restera qu'un outil, une trace non fini, c'est sont but!

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×