La parentification : ce danger méconnu

Ma fille est aussi mon amie, et il parait que c'est grave.

Tous les parents l'ont expérimenté: vous rentrez de votre journée de travail, retrouvez votre enfant, et vous enquérez du déroulé de sa journée à l'école. Au mieux, vous aurez droit à un évasif et mystérieux «c'était bien/c'était nul». N'espérez pas non plus connaître le contenu des leçons ou le menu à la cantine. L'enfant ne se souviendra même pas de ce qu'il a mangé à midi, ou en tout cas, n'estime pas utile de le raconter.

Source et suite de l'article

Je suis intraitable là dessus. La relation fusionnelle fait du mal à terme, toujours. Elle fait plus de mal que de bien. Un enfant ce n'est pas un confident, ce n'est pas une béquille, c'est un enfant à qui on doit sécurité et protection. Et en adoptant ce mode de relation, l'enfant ne se sentira pas aussi sécure qu'il le faudrait. 

il y a une heure, January a dit :

Je suis intraitable là dessus. La relation fusionnelle fait du mal à terme, toujours. Elle fait plus de mal que de bien. Un enfant ce n'est pas un confident, ce n'est pas une béquille, c'est un enfant à qui on doit sécurité et protection. Et en adoptant ce mode de relation, l'enfant ne se sentira pas aussi sécure qu'il le faudrait. 

J'adhère....

Je suis assez d'accord avec ça aussi. Mon fils m'a déjà demandé si j'étais sa copine. Je lui ai répondu non. Alors fusionnel pourquoi pas mais jusqu'à un certain point, il faut garder une sorte de "hiérarchie". 

Il y a 2 heures, Kahori a dit :

 fusionnel pourquoi pas mais jusqu'à un certain point, il faut garder une sorte de "hiérarchie". 

Voilà. La mère doit rester à sa place de mère et considérer ses enfants ni plus ni moins que comme ses enfants, ce qui n'est pas incompatible avec un certain degré de complicité avec eux.

Il y a 11 heures, January a dit :

Un enfant ce n'est pas un confident, ce n'est pas une béquille, c'est un enfant à qui on doit sécurité et protection.

L'enfant peut se confier à l'un de ses parents mais pas l'inverse ; ne surtout pas inverser les rôles, le parent ne devant pas s'épancher, cela pouvant nuire gravement à l'équilibre psychologique de l'enfant.

Quand je lis ça dans l'article perso ça me fait froid dans le dos : 

Ma fille de dix ans connaît le nom de tous mes collègues, ceux de tous mes amis. Elle sait avec qui et pourquoi je suis en froid. Comment s'appellent mes derniers amoureux, et pourquoi ça n'a pas duré. Elle connaît la marque de mes cigarettes, quelle est la série que je suis en ce moment, et que j'ai rendez-vous chez mon gynécologue la semaine prochaine.

C'est bizarre, moi j'aurais honte. Une vraie honte je veux dire, de me confier à un enfant si jeune. 

Il m'est même arrivé de l'emmener à des rendez-vous de travail ou des dîners entre adultes. En l'absence de tiers dit «séparateur», nous fonctionnons davantage comme un binôme que comme un parent et son enfant.

Bref, je considère ma fille comme mon amie, et il y a peu de sujets que je n'évoque pas avec elle. Bien sûr, je ne lui parle pas de ma sexualité, de mes éventuels problèmes d'argent, ou pépins de santé. Mais elle SAIT comment je vais. Y compris quand je vais mal. Quand j'ai perdu mon père il y a quelque mois, j'ai fait fi de tous les conseils que j'avais reçus ou lus, et j'ai pleuré face à elle. Elle m'a même consolée en me tapotant le dos.

Bien sûr aussi, j'ai aussi déjà dû prononcer cette phrase fatidique du «hé ho, je ne suis pas ta copine» quand elle s'est montrée insolente ou trop dirigiste. Ce qui, je le concède, peut paraître incohérent avec ce que je viens d'énoncer...

Plutôt oui...

il y a une heure, January a dit :

C'est bizarre, moi j'aurais honte. Une vraie honte je veux dire, de me confier à un enfant si jeune. 

Vu l'exemple moi aussi je trouve ça gênant. Aller raconter sa vie amoureuse à sa fille de 10ans c'est spéciale quand même. 

Les témoins expliquent qu'elles élèvent leur fille seule, et visiblement ça n'arrange rien. 

Je pense qu'il faut passer (d'un point de vue général) par la dislocation totale du "modèle unique famille" pour reconstruire correctement tout un tas d'autres modèles. Ce sera probablement très long, avec tout ce que ça implique de "ratés" sur peut être plusieurs générations. 

Seule ou pas avec ses enfants n'empêche pas d'être dans le rôle de parent!

L'enfant n'est pas le petit chien ou chat contre qui un adulte se pelotonne lorsque quelque chose va de travers dans sa vie!

Les enfants d'aujourd'hui sont déjà bien trop en contact avec les adultes que ce soit chez eux ou à l'école!

Je veux dire par là qu'ils sont déjà trop sollicités par les uns et les autres comme des petits chiens savants....

Il n'y a plus comme par le passé la place des enfants ET celle(s) du ou des parents, et à l'école celles des enseignants ET celles des élèves!

Sans doute pour cela qu'à l'adolescence on les retrouve bloqués devant leurs ordi et autres consoles de jeux...ou pire!

Peuvent être fragiles ces "ptites têtes" et quand ils ont manqué l'épisode de leur enfance pour cause d'égo ou autre, des adultes....

Ce n'est que mon avis, bien sur!

C'est à dire que comme d'hab on est passé du tout à rien ou du rien à tout quoi... Maintenant il va falloir du temps pour que les compteurs cessent d'être dans le rouge. L'enfant avait sa place d'enfant 80 % du temps (pour ce qui est de ma génération), en tout cas c'est ce qu'il me semble. Et comme tu le dis, aujourd'hui il n'a sa place d'enfant que 30% du temps. Le reste, on le sollicite sans cesse. Beaucoup de parents surinvestissent leurs enfants, pendant qu'ils y en a encore qui "les laissent faire leur vie", un fossé quoi... Le juste milieu est difficile à attraper, surtout avec ces nouvelles constructions familiales. 

Il y a 15 heures, January a dit :

Ma fille de dix ans connaît le nom de tous mes collègues, ceux de tous mes amis. Elle sait avec qui et pourquoi je suis en froid. Comment s'appellent mes derniers amoureux et pourquoi ça n'a pas duré. Elle connaît la marque de mes cigarettes, quelle est la série que je suis en ce moment et que j'ai rendez-vous chez mon gynécologue la semaine prochaine.

Il m'est même arrivé de l'emmener à des rendez-vous de travail ou des dîners entre adultes. En l'absence de tiers dit «séparateur», nous fonctionnons davantage comme un binôme que comme un parent et son enfant.

Bref, je considère ma fille comme mon amie et il y a peu de sujets que je n'évoque pas avec elle. Bien sûr, je ne lui parle pas de ma sexualité, de mes éventuels problèmes d'argent, ou pépins de santé. Mais elle SAIT comment je vais. Y compris quand je vais mal. Quand j'ai perdu mon père il y a quelque mois, j'ai fait fi de tous les conseils que j'avais reçus ou lus, et j'ai pleuré face à elle. Elle m'a même consolée en me tapotant le dos.

Bien sûr aussi, j'ai aussi déjà dû prononcer cette phrase fatidique du «hé ho, je ne suis pas ta copine» quand elle s'est montrée insolente ou trop dirigiste. Ce qui, je le concède, peut paraître incohérent avec ce que je viens d'énoncer...

Plutôt oui...

Complètement incohérent, oui !

Ne pas réussir à contenir ses larmes lors d'un chagrin est une chose, faire ce genre de confidences en est une autre !   

Je ne vois pas pourquoi vous criez au loup comme ça :

"Les nouvelles structures familiales (familles recomposées, familles mono-parentales) tendraient à accenter le processus. Et je dois dire, le fait d'élever seule ma fille contribue largement au fait que je partage tant avec elle. C'est elle seule qui est à la maison quand je rentre le soir (si on exclue le chat). Nous partageons beaucoup d'activités communes. C'est à dire que je ne me contente pas de l'emmener au cinéma ou à ses séances de foot: nous choisissons ensemble ce que nous faisons de nos week-ends, déjeunons toutes les deux dans des restaurants de grands (et pas au Mac Do'). Il m'est même arrivé de l'emmener à des rendez-vous de travail ou des dîners entre adultes. En l'absence de tiers dit «séparateur», nous fonctionnons davantage comme un binôme que comme un parent et son enfant.

Bref, je considère ma fille comme mon amie, et il y a peu de sujets que je n'évoque pas avec elle. Bien sûr, je ne lui parle pas de ma sexualité, de mes éventuels problèmes d'argent, ou pépins de santé. Mais elle SAIT comment je vais. Y compris quand je vais mal. Quand j'ai perdu mon père il y a quelque mois, j'ai fait fi de tous les conseils que j'avais reçus ou lus, et j'ai pleuré face à elle. Elle m'a même consolée en me tapotant le dos.

Bien sûr aussi, j'ai aussi déjà dû prononcer cette phrase fatidique du «hé ho, je ne suis pas ta copine» quand elle s'est montrée insolente ou trop dirigiste. Ce qui, je le concède, peut paraître incohérent avec ce que je viens d'énoncer..."

Je ne vois même rien dans ce que cette femme décrit qui soit choquant et surtout pas le fait de pleurer devant sa fille à la mort de son père, c'est à dire du grand-père de la gamine -tant que ce n'est pas un déferlement de larmes incontrôlables, sinon quoi de plus naturel ???

Elle a une relation très proche avec sa fille parce qu'elles vivent toutes les deux seulement, ce n'est pas la mère qui a fait ça, c'est leur vie qui est comme ça et pas autrement...

Si vous lisez bien ce qu'elle dit, elle précise que finalement elle ne lui dit absolument rien "Bien sûr, je ne lui parle pas de ma sexualité, de mes éventuels problèmes d'argent, ou pépins de santé." En l'occurence ce qu'elles partagent, c'est le quotidien et elles ont un dialogue.

Je ne vois PAS comment, concrètement, cette femme pourrait faire autrement qu'elle ne fait, sauf à mettre un conjoint dans sa vie, mais on ne met PAS un homme dans sa vie parce que ce serait préférable, même PAS pour le bien-être d'un enfant -d'ailleurs cela ne fonctionnerait pas ainsi... ... ... et puis enfin, il faut en avoir un  

A mon sens, ce n'est pas tant un problème de famille mono-parentale (qui déjà représente un défi d'équilibre bien plus difficile que pour les autres) mais davantage le problème qu'elle n'a qu'un seul enfant. Si elle en avait ne serait-ce que deux, la problématique serait totalement réglée. Mais, voilà, il n'est pas toujours possible financièrement à une mère seule d'avoir deux enfants à assumer seule...

En conclusion, il est bien facile de juger et de critiquer la mère (toujours et uniquement la mère !!) mais aucun(e) de ceux/celles qui critiquent ne serait probablement capable de faire mieux dans les mêmes conditions, ou même de faire autrement... ... Je note d'ailleurs que les critiques ici viennent exclusivement de FEMMES  

De plus, nous avons là l'exemple d'une mère et de SA FILLE, les choses seraient probablement encore différentes s'il s"agissait d'une mère et de SON FILS. (on aimerait bien d'ailleurs avoir un témoignage de cela aussi). Parce que, laissez-moi rigoler doucement mais malgré l'égalitarisme à la mode, le genre existe encore et cela change tout, toujours...