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Poésie cubaine / Fidel


LouiseAragon

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
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J’ai (Tengo)
Quand je me vois et je me pince
moi, Jean Sans Rien encore hier
et aujourd’hui Jean Avec Tout,
aujourd’hui avec tout,
je regarde en arrière, je contemple,
je me vois, je me pince
et je me demande : mais comment est-ce possible ?

J’ai, voyons un peu,
j’ai le plaisir d’aller et venir partout dans mon pays,
maître de tout ce qu’il y a,
libre de bien regarder de près ce qu’avant
jamais je n’ai eu et ne pouvais avoir.
Je peux dire zafra,
Je peux dire montagne,
Je peux dire ville,
dire armée,
désormais miennes, à jamais, et tiennes et nôtres,
et un immense flamboiement
d’éclair, d’étoile, de fleur.

J’ai, voyons un peu,
j’ai le plaisir d’aller, moi, paysan, ouvrier, homme simple,
j’ai le plaisir d’aller,
(c’est un exemple )
dans une banque et de parler avec le directeur
non pas en anglais,
non pas en Monsieur,
mais en disant « compañero » comme on dit en espagnol.

 

J’ai, voyons un peu,
que moi qui suis noir,
personne ne peut me barrer
la porte d’un dancing ou d’un bar
ou bien, devant le hall d’un hôtel,
me crier qu’il n’y a pas de chambre,
pas la moindre petite chambre,
pas une chambre colossale,
non, une petite chambre où je pourrais me reposer.

J’ai, voyons un peu,
que moi qui suis noir,
personne ne peut me barrer
la porte d’un dancing ou d’un bar
ou bien, devant le hall d’un hôtel,
me crier qu’il n’y a pas de chambre,
pas la moindre petite chambre,
pas une chambre colossale,
non, une petite chambre où je pourrais me reposer.

J’ai, voyons un peu,
qu’il n’y a pas de gendarme qui m’attrape pour m’enfermer dans une caserne
ou qui s’empare de moi et me chasse de ma terre
et m’abandonne sur la grand’ route.

J’ai que, comme j’ai la terre, j’ai la mer,
no country, no aïguelaïfe, no tennis, no yacht,

mais, de plage en plage et de vague en vague,

géant, bleu, ouvert, démocratique, bref, l’océan.

J’ai, voyons un peu, que j’ai enfin appris à lire,

et à compter, j’ai que j’ai enfin appris à écrire
et à penser et à rire.

J’ai que j’ai enfin où travailler et gagner
ce qu’il me faut pour manger.

J’ai, voyons un peu, j’ai ce que j’aurais dû avoir
et ce qu’il me fallait avoir.

Nicolás Guillén [Camagüey, Cuba, 1902 – 1986]
Antología Mayor – Ediciones UNION – 1964 – La Habana, Cuba – page 251 –

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Membre, Conteuse aux fils d'argent, 93ans Posté(e)
Ludwige Membre 788 messages
Forumeur alchimiste ‚ 93ans‚ Conteuse aux fils d'argent,
Posté(e)

Résultats de recherche d'images pour « el pueblo unido jamás será vencido »

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a 24 minutes, Ludwige a dit :

Résultats de recherche d'images pour « el pueblo unido jamás será vencido »

"Croire au soleil quand tombe l'eau " Louis Aragon 

VERS SIMPLES (1891)

Verse XXIII

Je veux sortir de ce monde
Par la porte d’un beau jour,
Et qu’un arbre vert m’inonde
De son végétal amour.

Non, je ne veux pas l’obscure
Nuit pour mon dernier sommeil.
Je suis bon, j’ai l’âme pure
Je mourrai face au soleil

José Martí 1853 – 1895 Grand poète cubain Jos%C3%A9_Mart%C3%AD_statue_Havana.jpg

                                                              Statue du poète à la Havane !

 

 

 

 

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

La Place de la Révolution est un lieu emblématique pour tous les cubains car ont eu lieu sur son esplanade de nombreux événements politiques, culturels ou récréatifs. En son centre, trône un gigantesque monument.

A savoir que l'effigie de Camilo Cienfuegos (le 3ème protagoniste de la révolution avec Fidel Castro et Che Guevara) a rejoint celle du Che sur la place Jose Marti à l'occasion des 50 ans de sa disparition le 28 octobre 1959.

Cuba 196

 

 

 

 

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Membre, Conteuse aux fils d'argent, 93ans Posté(e)
Ludwige Membre 788 messages
Forumeur alchimiste ‚ 93ans‚ Conteuse aux fils d'argent,
Posté(e)

J'ai eu le grand plaisir de visiter Cuba et j'en garde un merveilleux souvenir.

Le peuple chaleureux transpirait la joie de vivre malgré l'embargo des USA

Merci pour ce bel hommage que tu rends à Fidel 

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
 
  • 4/ 5
 
 
Il y a la vie que l'on mène et celle que l'on aurait pu avoir. Meilleure ? Qui sait ? Quizás, Quizás, Quizás !! Leonardo Padura n'est pas seulement un grand auteur policier, un torréfacteur de romans au long cours  il sait aussi rédiger d'exquises nouvelles comme celles écrites entre 1985 et 2009 qui figurent dans Ce qui devait arriver 13 récits qui disent la nostalgie et la mélancolie avec pour bande originale les notes d'un boléro suranné et pour carburant quelques rasades d'un rhum carta blanca. le recueil égrène des histoires de destins ratés, d'espoirs déçus, d'illusions flétries. Mais il respire aussi l'amour d'un pays, Cuba, que l'on souhaite quitter pour s'échapper de la pauvreté et de la fin d'un idéal et que l'on tient chaud dans son coeur quand on est loin de lui. Tour à tour sombres, sensuelles, désabusées et vibrantes, les nouvelles de Padura sont de petites pépites de tendresse et d'ironie, de rage et de fatalisme, serties dans une langue poétique et chamarrée. En passant par l'Angola et l'Italie, mais le plus souvent dans les quartiers populaires de la Havane, Ce qui désirait arriver raconte des moments charnières dans des existences profondément ancrées dans le contexte cubain mais aux résonances universelles. Avec élégance, toujours, même si c'est la plupart du temps celle du désespoir.  e qui Ce d 256px-leonardo-padura-ffm001.jpg

 

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a 33 minutes, Ludwige a dit :

J'ai eu le grand plaisir de visiter Cuba et j'en garde un merveilleux souvenir.

Le peuple chaleureux transpirait la joie de vivre malgré l'embargo des USA

Merci pour ce bel hommage que tu rends à Fidel 

Merci à toi de témoigner !:)

La musique à Cuba ! Et Carlos Puebla !

 

 

 

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Invité Lucy Van Pelt
Invités, Posté(e)
Invité Lucy Van Pelt
Invité Lucy Van Pelt Invités 0 message
Posté(e)

*oh bonne idée j 'y reviendrai...*

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Peux-tu me vendre l'air qui passe entre tes doigts
et fouette ton visage et mêle tes cheveux?
Peut-être pourrais-tu me vendre cinq pesos de vent, 
ou mieux encore me vendre une tempête?
Tu me vendrais peut-être
la brise légère, la brise
(oh , non, pas toute!) qui parcourt
dans ton jardin tant de corolles, 
dans ton jardin pour les oiseaux, 
dix pesos de  brise légère?

Le vent tournoie et passe
dans un papillon.
Il n'est à personne, à personne.

Et le ciel, peux-tu me le vendre
Le ciel qui est bleu par moments
ou bien gris en d'autres instants
une parcelle de ton ciel
que tu as acheté crois-tu, avec les arbres
de ton jardin, comme on achète le toit avec la maison?
Oui, peux-tu me vendre un dollar
de ciel, deux kilomètres de ciel, 
un bout -celui que tu pourras- de ton ciel?

Le ciel est dans les nuages
Les nuages qui passent là-haut
ne sont à personne, à personne.

 

Peux-tu me vendre la pluie, l'eau
qui t'a donné tes pleurs et te mouille la langue?
Peux-tu me vendre un dollar d'eau 
de source, un nuage au ventre rond,
laineux et doux comme un agneau,
ou l'eau tombée dans la montagne,
ou l'eau des flaques 
abandonnées aux chiens,
ou une lieu de mer, un lac peut-être, 
cent dollars de lac?

L'eau tombe et roule
L'eau roule et passe
Elle n'est à personne, non.

Peux-tu me vendre la terre, la nuit
profonde des racines; les dents 
des dinosaures, la chaux éparse
des squelettes lointains?
Peux-tu me vendre des forêts enfouies, des oiseaux morts,
des poissons de pierre, le souffre 
des volcans, un milliard d'années 
montant en spirale? peux-tu 
me vendre la terre, peux-tu
me vendre la terre, peux-tu?
 
  Ta terre est aussi bien ma terre
Tous passent, passent sur son sol.
Il n'est à personne, à personne.

Nicolas Guillén

 

 

 

 

 

 

 

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

 

Il est possible que des gens gavés de Sélection, de films yankees, de Life et de dépêches de l’U.P.I et de l’A.P. qui ont dit tant de mensonges, arrivent à croire que la politique des États-Unis est une politique correcte, noble et humanitaire comme ils essaient de le montrer.

 

  • Fidel Castro, 2 décembre 1961, 
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Membre, 73ans Posté(e)
Morfou Membre 57 199 messages
Maitre des forums‚ 73ans‚
Posté(e)
il y a 16 minutes, LouiseAragon a dit :

 

Il est possible que des gens gavés de Sélection, de films yankees, de Life et de dépêches de l’U.P.I et de l’A.P. qui ont dit tant de mensonges, arrivent à croire que la politique des États-Unis est une politique correcte, noble et humanitaire comme ils essaient de le montrer.

 

  • Fidel Castro, 2 décembre 1961, 

Et lui avec le parti unique, les assassinats etc.?

 

C'est vrai, c'était un coco! Louise adoooore les cocos!

Il est surement là où il doit être...en enfer!

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Membre, 73ans Posté(e)
Morfou Membre 57 199 messages
Maitre des forums‚ 73ans‚
Posté(e)
Il y a 4 heures, LouiseAragon a dit :
 
  • 4/ 5
 
 
Il y a la vie que l'on mène et celle que l'on aurait pu avoir. Meilleure ? Qui sait ? Quizás, Quizás, Quizás !! Leonardo Padura n'est pas seulement un grand auteur policier, un torréfacteur de romans au long cours  il sait aussi rédiger d'exquises nouvelles comme celles écrites entre 1985 et 2009 qui figurent dans Ce qui devait arriver 13 récits qui disent la nostalgie et la mélancolie avec pour bande originale les notes d'un boléro suranné et pour carburant quelques rasades d'un rhum carta blanca. le recueil égrène des histoires de destins ratés, d'espoirs déçus, d'illusions flétries. Mais il respire aussi l'amour d'un pays, Cuba, que l'on souhaite quitter pour s'échapper de la pauvreté et de la fin d'un idéal et que l'on tient chaud dans son coeur quand on est loin de lui. Tour à tour sombres, sensuelles, désabusées et vibrantes, les nouvelles de Padura sont de petites pépites de tendresse et d'ironie, de rage et de fatalisme, serties dans une langue poétique et chamarrée. En passant par l'Angola et l'Italie, mais le plus souvent dans les quartiers populaires de la Havane, Ce qui désirait arriver raconte des moments charnières dans des existences profondément ancrées dans le contexte cubain mais aux résonances universelles. Avec élégance, toujours, même si c'est la plupart du temps celle du désespoir.  e qui Ce d 256px-leonardo-padura-ffm001.jpg

 

l amorce sa carrière de romancier en 1998 et devient l'auteur d'une série de romans policiers ayant pour héros le lieutenant-enquêteur Mario Conde. « Scénariste pour le cinéma, essayiste, nouvelliste, Leonardo Padura a trouvé avec le roman noir un genre tout indiqué pour distiller une vraie réflexion sur "ce pays si chaud et hétérodoxe où il n'y a jamais rien eu de pur", selon la formule de son impayable Mario Conde - un flic hétérosexuel macho-stalinien, alcoolo et désabusé, vengeur des petits et des faibles, qui déboule en 1991 dans Passé parfait. "Leonardo nous a ouvert la porte", estime son ami le journaliste et écrivain Amir Valle, né en 1967. "Il nous a fait comprendre que nous pouvions écrire sur des questions quotidiennes taboues, avec honnêteté, sans verser dans le racolage". »2 Mario Conde, célibataire, d'abord au milieu de la trentaine dans les premiers romans, puis quadragénaire, évolue donc dans des récits subtilement agencés, afin de contourner la censure, où les « enquêtes criminelles sont autant de prétextes à lever le voile sur la société cubaine et ses faux-semblants. »3 Ainsi, dans Électre à La Havane (Máscaras, 1997), il rend visite à un metteur en scène homosexuel qui lui permet de résoudre l'énigme du cadavre d'un homme portant une robe découvert dans un bois. Dans L'Automne à Cuba (Paisaje de otoño, 1998), Mario Conde démissionne de la police et mène une enquête littéraire dans Adiós Hemingway (2001), concernant le passé de l'auteur américain Ernest Hemingway auquel il voue une grande admiration. Tous les titres de cette série policière sont traduits en France aux éditions Métailié.

Leonardo Padura reçoit le prix Roger-Caillois en 20114. La même année, il obtient la nationalité espagnole.

En 2015, il reçoit le prix Princesse des Asturies5.

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Il nous a fait comprendre que nous pouvions écrire sur des questions quotidiennes taboues, avec honnêteté, sans verser dans le racolage". »2 Mario Conde, célibataire, d'abord au milieu de la trentaine dans les premiers romans, puis quadragénaire, évolue donc dans des récits subtilement agencés, afin de contourner la censure, où les « enquêtes criminelles sont autant de prétextes à lever le voile sur la société cubaine et ses faux-semblants. »3 Ainsi, dans Électre à La Havane (Máscaras, 1997).....................

 

Z'aviez pas lu sa biographie?

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

 J'ai lu ses livres ! Je l'ai même rencontré et vous, connaissez-vous Cuba ? 

 Connaissez-vous  Salim Lamrani  ? Si l'envie vous prend de le connaitre je glisse ici ce lien !

http://www.monde-diplomatique.fr/2015/01/LAMRANI/51971 

« Cela ne veut pas dire que le problème principal est résolu », a observé le président cubain Raúl Castro lors

de son allocution télévisée. Demeure en effet la question de l’embargo, que seul le Congrès américain peut lever. Depuis bientôt cinquante-trois ans, celui-ci étrangle l’économie de l’île.

Et comment ça marche l'embargo de Cuba ? http://www.monde-diplomatique.fr/2015/01/LAMRANI/51971 

.

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Membre, 73ans Posté(e)
Morfou Membre 57 199 messages
Maitre des forums‚ 73ans‚
Posté(e)
Il y a 6 heures, LouiseAragon a dit :

 J'ai lu ses livres ! Je l'ai même rencontré et vous, connaissez-vous Cuba ? 

 Connaissez-vous  Salim Lamrani  ? Si l'envie vous prend de le connaitre je glisse ici ce lien !

http://www.monde-diplomatique.fr/2015/01/LAMRANI/51971 

« Cela ne veut pas dire que le problème principal est résolu », a observé le président cubain Raúl Castro lors

de son allocution télévisée. Demeure en effet la question de l’embargo, que seul le Congrès américain peut lever. Depuis bientôt cinquante-trois ans, celui-ci étrangle l’économie de l’île.

Et comment ça marche l'embargo de Cuba ? http://www.monde-diplomatique.fr/2015/01/LAMRANI/51971 

.

http://america-latina.blog.lemonde.fr/2014/01/02/cuba-le-nouveau-roman-de-leonardo-padura-rend-hommage-aux-heretiques/

Vous avez lu celui-là?

Le nationalisme castriste et ses thuriféraires ont toujours prétendu que Cuba avait été à l’abri des métastases staliniennes, comme si le « socialisme dans un seul pays » pouvait s’épanouir sous les tropiques. Pourtant, les liens avec l’Union soviétique ne se limitaient pas à l’échange de pétrole contre sucre (pas plus que ceux de Cuba et du Venezuela à l’échange de pétrole contre médecins). La maladie sénile de la bureaucratie et la succession dynastique de Fidel Castro suffisent à le prouver. Le castrisme n’est pas une île déconnectée du vaste monde.

 

Tiré du lien!

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