Affaire Fiona - Le procès

Je me suis inscrite sur le forum juste pour pouvoir vous interroger sur deux trois choses que je me demande :

Merci beaucoup January pour la retranscription que tu nous offres en direct sur ce site. J'ai une question cependant : quand on suit le direct ici ou sur LCI, on a l'impression que tout est très lent. Chaque jour seules quelques phrases sont rapportées pour chaque témoin, que ce soit ici ou sur le site de LCI, et à peu près les mêmes éléments. Cela donne une impression de grosse lenteur du déroulé d'un procès, January, peux-tu nous en dire plus sur comment cela se ressent en direct?

Je pense que cette impression de lenteur est due au fait qu'il est difficile d'écouter, de choisir et d'envoyer le propos à transmettre.

Dans la salle c'est bien différent. Mais néanmoins tu as raison, on essaie de laisser le temps aux gens, les avocats prennent un temps pour interroger, le président également, surtout dans des affaires de ce genre où les témoins sont pour la plupart affectés, les débats sont parfois plus lents. Il s'agit que les témoins témoignent dans les meilleures conditions possibles, en toute confiance et sécurité, c'est important.

J'ai quant à moi huit sources différentes, je tente au maximum de faire ici un report diversifié et bien entendu tout à fait impartial.

J'essaie de rapporter une déposition complète à chaque fois à moins qu'elle ne soit trop longue, je privilégie "questions + réponses".

Non seulement j'ai suivi l'affaire il y a 3 ans, mais comme on peut suivre en direct aujourd'hui...

Dire que je ne sais rien de cette affaire...

Reprenons la suite du même témoin (en visio)

Elle indique que CB voulait remplacer le nom des filles par celui de BM et qu'elle lui a demandé comment faire.

Elle dit, très clairement : "C'est elle qui voulait ça, c'est elle qui voulait qu'il adopte les filles"

CB demande la parole mais le président lui refuse.

"Après".

CB lui a posé des questions sur la religion musulmane

Elles avaient discuté de son déménagement à Perpignan "pour me rapprocher de ma mère" avait dit CB

Le fils du témoin était dans la même classe que Fiona

Le président : Avez-vous remarqué le bandeau jaune que portait Fiona ?

- Non.

Le président : Avez-vous déjà constaté des bleus ou des bosses sur Fiona ?

- Non. Elle est partie tout de suite en courant avec mon fils.

"On se rendait compte avec N. (témoin précédent) qu'elle nous racontait des choses où les détails n'étaient pas les mêmes".

" BM m'avait dit qu'ils ne mettaient pas la petite à l'école à cause de la maîtresse qui vérifiait si elle avait des bleus."

BM se redresse dans box comme un ressort (alors lui il est réveillé) il nie.

AG à BM : Vous dites que vous n'avez pas frappé Fiona ?

- Oui.

AG : Donc il y en a un des deux qui ment ?

- Oui, je suis pas un fou, j'ai toujours reconnu mes torts, il n'y avait pas de raison de la frapper.

AG : Impossible de savoir qui des deux ment le plus.

- Moi j'ai pas menti depuis le début du procès.

AG : Qui ment ?!

Il montre du doigt BM puis CB, puis le témoin... "Un menteur, deux menteurs, trois menteurs ? On va tous finir par être des menteurs !"

Le témoin maintient.

Me Portejoie reproche à l'AG de ne pas favoriser la paisibilité des débats.

Me de Gentile lève les bras au ciel...

Et il rattaque et interroge le témoin sur les relations CB/Fiona.

"Elle avait de moins en moins d'affection, ça se voyait elle l'habillait mal, elle ne lui faisait plus de câlins. C'est peut être elle qui a tué Fiona, elle avait plus d'amour, BM si." (le témoin avait en substance dit la même chose à l'époque)

CB crie : CA SUFFIT MAINTENANT !

(Regardez bien comment l'AG défriche le terrain pour Marie Grimaud)

Me Grimaud interroge CB sur ces dernières déclarations : Qu'est ce qui fait que Fiona vous dégoûte ?

CB : Arrêtez vos provocations, j'en ai ras le bol !

Me Portejoie s'approche et essaie de la calmer. Mais elle continue de parler : Fiona était très bien habillée ça me rend folle d'entendre tout ça, c'est bon vot' cinéma ! Elle m'a jamais dégoûté ma fille ! Fiona allait très bien, on s'occupait d'elle.

Me Grimaud : Est ce que vous entendez qu'on peut se dire aujourd'hui que VOUS avez tué Fiona ?

CB crie : CA SUFFIT MAINTENANT !

Ça y'est elle est réveillée elle ?

Chapati on voit que vous avez jamais eu a prendre des décisions de vie ou de mort...

Quand je donne un avis ou que je rends une decision, jamais ,jamais je n’ai de problème à me regarder dans un miroir après quelques soit les consequences, ici ou IRL je porte mes avis et j'assume les conséquences …

Et rien que pour la négligence dont ils ont fait preuve ils méritent au moins la perpétuité....

Votre problème c'est quoi vous avez été condamné a tort? Alors si c'est cela dans ce cas je comprendrais....

CB : Ca ne date pas d'aujourd'hui, ça fait 3 ans qu'on se le dit ! C'est mon enfant, je l'aime. Mon rêve, c'est d'avoir une famille nombreuse et là je perds mon temps en prison !

Me Grimaud : Et si c'est vous qui l'avez tuée ?

CB : Vous me comprenez pas, vous voulez pas.

Me Portejoie est en colère et consterné. Il interpelle du geste le président qui secoue la tête et hausse les épaules.

CB : Mon rêve, c'est d'avoir une famille nombreuse et là je perds mon temps en prison !

Nan mais elle rêve , elle croit vraiment qu'elle va sortir du tribunal libre ??

BM sort de son apathie pour demander pourquoi la maîtresse n'a pas fait de signalement à l'assistante sociale.

Flottement...

BM : Si je lui ai dit ça (au témoin), pourquoi ? (S'il lui a dit qu'il mettait pas Fiona à l'école à cause des bleus)

(Lui aussi est réveillé )

Me Portejoie gonfle une bouée, met le témoin face à des contradictions. Dans ses première dépositions, elle était assassine avec BM. Il accuse le témoin de dire tout et n'importe quoi en fonction du climat général. Il y a effectivement quelques contradictions. Mais sa bouée est crevée...

Comme Mia Adaxo le fait remarquer...Elle revient souvent cette phrase, "la petite ressemble trop à son père".....

Ils ont voulu se débarrasser d’elle. Alors leur négligence a fini par devenir criminelle…

Ca joute dur, Me Portejoie parvient à faire reconnaître au témoin qu'elle ne connaît pas CB si bien que ça.

CB est en colère quand elle vous entend !

Bah...oui.

Ce que fait Me Portejoie maintenant en prenant la parole sans en laisser en placer une à quiconque, c'est qu'il ramène sa cliente au calme.

La bouée est opérationnelle :

Le témoin : Je ne sais plus quoi en penser de Cécile.

Me Portejoie questionne le témoin sur BM. Et se ramasse puisqu'elle avait bien dit qu'il était attentif et prévenant avec les

enfants.

Après aparté entre CB et Me Portejoie, on revient aux vêtements de Fiona.

BM : Elle avait que de la marque, du hello kitty

CB : Nike, Adidas

BM : Elle était pas habillée comme une clocharde !

Suspension d'audience

Quelqu'un nous disait que le président est un fin stratège, mais lorsqu'il a interrompu BM au moment ou il racontait le déroulé de la scène d’enterrement, cela a semblé très inopportun, l'un de vous a t il une idée de ce qui pourrait, en bonne intelligence, l'amener à en faire un choix stratégique?

Encore merci January

Je te donne mon avis : le président avait bien spécifié au départ qu'on prendrait les faits de façon chronologique. Je pense que c'est le mieux pour la clarté du déroulement des faits (c'est très difficile pour les jurés de suivre lorsque l'on ne respecte aucun plan).

Ceci lui permettait aussi de couper les débats afin de rester dans une dynamique "d'interrogatoire". C'est à dire couper, reprendre, couper, reprendre. Un peu ce qu'il se passe lors d'un interrogatoire de police.

A quelle fin ?

Nous avons un problème aujourd'hui dans ce procès, c'est le mensonge. Vraiment, démêler le vrai du faux est difficile. Voilà pourquoi cette technique peut peut être porter ses fruits. Si tu relis les débats, tu verras qu'après ça, nous sommes revenus au 8, repartis au 10 puis revenus au 9 etc etc... A quel moment BM s'est-il contredit par rapport à son récit anticipé ? Aucun.

Après, c'était peut être juste une erreur de sa part, les débats avaient été suffisamment chahutés, il a voulu revenir à son cadre. Mais même si c'est le cas, moi et peut être d'autres en ont tiré ce raisonnement et finalement, je trouve qu'il ne s'est pas si planté que ça.

Regarde du côté des avocats : ils font pareil. Ils entament un questionnement puis un autre, puis reviennent sur le questionnement précédent. Ceci peut tout à fait être calculé

Avec beaucoup d'attention, tu remarqueras que lorsqu'ils se succèdent devant témoin ou accusé, surtout la PC, ils ne reprennent jamais leurs questions là où les a laissées l'avocat qui précède. Et quand ils "chargent", ils chargent tous sur la même chose, mais de façons différentes.

La tension est extrême pour les personnes interrogées...

Et aussi, pourquoi ils ne les confrontent pas directement et plus lourdement à toutes leurs incohérences? On a l'impression qu'à chaque fois l'incohérence est évoquée, énerve l’un ou l’autre des avocats, et puis... on passe à autre chose sans approfondir.

Et aussi effectivement pourquoi les laisser sous influence de leurs traitements puisque cela les rend totalement inefficaces pour le procès?

Tu ne le ressens pas comme ça parce-que tu n'es pas dans la salle, mais ils le font. En revanche, il faut bien comprendre que le procès durera dix jours, pour des milliers et des milliers de pages dans ce dossier. Je sais que parfois ça peut sembler bizarre qu'ils n'approfondissent pas ou trop peu à notre goût, mais ici nous n'avons qu'un extrait de la procédure complète. Des papiers circulent ou sont montrés en quasi permanence dans la salle. Que ce soit le président ou les avocats, il s'agit de choisir très adroitement ce qui mérite d'être disséqué ou non.

Pour les débats qui sont brusquement interrompus, dans la salle on ressent bien ce qui se passe. Quand il y a une joute, c'est un coup d'un côté un de l'autre, un match, etc.. Et quand il y en a un qui parvient à prendre l'avantage, il casse le débat, pour qu'on s'arrête là, pour que les gens aient en tête cette chute là.

Je ne sais pas si c'est judicieux. Vu comme les traitements sont lourds, je crois qu'on aurait affaire à deux bêtes furieuses. Chanou peut peut-être nous dire ? Ou toute personne qui possède les connaissances appropriées ?

Reprise d'audience.

A la barre une jeune femme, voisine de CB l'année précédent le décès de Fiona.

Elle gardait souvent Fiona et Eva.

"Des fois, les enfants étaient seuls la nuit. J'avais une clé, alors je les récupérais".

CB et BM sortaient en laissant les enfants pleurer dans l'appartement.

"Quand j'appelais CB, elle me disait de les mettre devant un dessin animé."

"CB était plus dure avec Fiona parce-qu'elle ressemblait à son père. Elle la fâchait mais ne la frappait pas."

"Je lui ai dit que c'était pas bien qu'elle prenne Fiona en grippe parce-qu'elle ressemblait à son père."

"Les petites étaient mignonnes, mais CB grondait souvent Fiona : "Tu m'énerves !"

BM était impulsif, violent. "Je l'ai vu avoir une altercation avec un homme, c'était violent".

Le témoin raconte qu'elle a voulu prendre ses distances avec CB. CB est allée chercher BM pour qu'il lui mette la pression : "Tu vas maintenir tes rapports avec Cécile" lui aurait-il dit.

CB s'est levée dans le box.

AG à CB : Madame, depuis lundi on dit que vous êtes soumise, une éponge... En fait non. Elle ne ment pas cette témoin ?

CB : Non.

La salle rit et Me Portejoie s'en offusque. L'AG réplique : On en a eu besoin du public.

Me Grimaud à CB : Pourquoi vous laissiez les enfants seules la nuit ?

CB : Je travaillais au bar et puis après j'allais boire un verre. Je rentrais dans la matinée. Je savais qu'elle (la témoin) était là, je pouvais me reposer sur elle.

Me Grimaud : Peut être que Fiona avait compris que vous ne pouviez pas être dans votre rôle de mère.

La témoin : une fois quand je suis arrivée Fiona déchirait son papier peint et dessinait sur le mur...

Une fois Cécile les a laissées vers minuit, elle est revenue à 10h, avec des croissants...

Fiona était triste, son papa lui manquait, elle me l'a dit une fois.

Les fillettes ne se précipitaient pas vers leur mère à son retour.

La salle remue...

Incroyable ! Me Khanifar s'exprime !

(excusez moi je résiste pas, mais j'ai cru qu'il était muet pendant un temps, on l'entend jamais)

Il demande à la témoin combien de temps a-t-elle connu BM : Un mois et demi.

Oui, je précise, ce que raconte cette témoin se passait avant que CB ne se mette en couple avec BM. Avant et ensuite, donc, pendant un mois et demi.

Je ne sais pas si vous avez percuté, mais CB laissait donc seules la nuit deux enfants, Fiona 4 ans, et Eva 18 mois.

C'est quand même dingue...

J'en suis sans voix..

C'est qui Khanifar ?

L'avocat de Berkane Makhlouf.

Mais à part ça CB veut encore plein d'enfants...

#jaimelesenfantsfaçonCB

On revient sur l'altercation de BM avec un homme (Lazare). Les deux hommes avaient fait de la prison ensemble.

BM explique son énervement : Lazare s'en était pris à CB.

Le témoin raconte la violence de BM lors d'une autre altercation au sujet d'une histoire de stupéfiants.

Me Portejoie passe son tour, pas de questions, audition terminée.

L'avocat de Berkane Makhlouf.

Merci

Ah il parle ?

C'est vrai qu'on l'a jamais entendu lui...

Une autre "amie" de CB à la barre.

Pote de conso...

Mais aujourd'hui elle ne prend plus rien "j'ai des prises de sang tous les trois mois".

La jeune femme semble fragile.

CB n'a jamais tapé Fiona, elle la mettait au coin mais jamais rien d'autre.

BM, c'était un sale gars. Il disait que les enfants étaient ses filles mais on savait bien que non. Il s'énervait quand on lui disait ça. Il écoutait toujours ce que Cécile disait.

"J'en prenais pas du shit chez "Tonton", c'était de la merde, vraiment de la merde.

Ca palabre entre avocats après que la témoin ait dit : Cécile c'était comme ma soeur.

Un ptit mot ? Le facebook de CB est toujours accessible. Film préféré ? Requiem for a dream.

Ok, elle a bon goût je reconnais, et la BO est géante.

Allez j'arrête, je laisse un peu trop parler mes hormones maternelles là

Reprenons :

Devant la police, ce témoin a dit qu'elle pourrait peut être faire avouer la vérité à CB.

Le témoin se tourne vers le box : Dis la vérité...

CB : Je ne sais pas quoi dire.

Me Grimaud (le pire cauchemar de CB) : C'est comme ça qu'on parle à une soeur ? On va en rester là pour ce soir ?