Affaire Fiona - Le procès

On attendait Nicolas Chafoulais, ben non, c'est un ami de Berkane Makhlouf et Cécile Bourgeon qui est à la barre.

Ludovic Doublard.

Il les connaît depuis 20 ans. Il prenait de la drogue avec eux.

(Il y a un problème quand il parle, visiblement il est shooté ???)

Il a gardé Fiona deux ou trois fois quand les parents allaient chercher de la drogue.

"Avec Berkane, Cécile était toujours défoncée"

Il a vu Cécile changer de comportement. Triste. Depuis Berkane.

La petite Fiona était triste, pas bien, quand Berkane est arrivé dans la vie de Cécile.

"Je n'ai pas vu de violences sinon je l'aurais dit à Nicolas".

Il est inintelligible ! Il est shooté ou en manque il contrôle plus ses mouvements !

Le président : "Monsieur ?Je suis en rouge, là. Regardez le rouge et parlez dans le micro"

ON CROIT REVER !!

Un avocat lui demande s'il tremble parce-qu'il a peur de Berkane Makhlouf. Euh...

Ou il est shooté au dernier degré, ou il est en manque...?

Il arrive quand même à dire que Cécile prenait plus de drogue avec Berkane Makhlouf.

Les petites avaient peur de Berkane, il les tiraient violemment par les bras

Fiona se taisait et ne jouait plus quand Berkane était là.

On lui relit ses déclarations parce-qu'il ne s'en souvient pas...

"J'ai jamais vu Fiona se faire vomir. Elle allait bien. J'étais en froid avec Nicolas, je l'ai pas prévenu que son comportement changeait.

Le président dit qu'il ne comprend rien à sa déposition et à son témoignage non plus.

Le témoin marmonne, on sait pas....

Ah si ! On sait : l'avocat de Cécile Bourgeon confirme que le témoin est abîmé par la drogue.

On entend (c'est un grand mot) dire que les enfants étaient là pendant les soirées défonce.

"On se défonçait la tête à l'alcool, à l'héroïne, aux champignons et puis après on écoutait de la musique.

Le témoin repart en tremblant de tous ses membres.

Quelqu'un demande s'il a pris de la drogue avant de venir : il jure que non.

L'audition de Nicolas Chafoulais est finalement reportée.

Fin des débats, la suite demain.

@Mia Adaxo...je vous fais mes excuses, je n'avais pas vu sinon je me serai abstenu...j'ai lu trop vite certainement et votre commentaire m'a échapper...J'étais trop concentré sur ma réponse à Out of Paprika...

Vous avez raison d'avoir été la première à le souligner, je partage votre avis, ils ont peur que cela révèle quelque chose...

Aucun probleme , ça prouve que je ne suis pas la seule à penser la même chose

On est bien d'accord

@ Foraveur

Je voudrais tout de même remercier January pour toutes les infos qu'elle nous apporte ici en temps réel , avec son ressentit , ses émotions , c'est trop fort

On ressent beaucoup de sensations , même si on est pas en "direct" , j'en ai des frissons

Pauvre enfant , on ne subira jamais ce qu'elle a subit , on ne ressentira jamais ce quelle a ressentit

January , tu m'as fait rire (malgré les circonstances) , tu m'as fait pleurer aussi

Je voudrais tout de même remercier January pour toutes les infos qu'elle nous apporte ici en temps réel , avec son ressentit , ses émotions , c'est trop fort

On ressent beaucoup de sensations , même si on est pas en "direct" , j'en ai des frissons

Pauvre enfant , on ne subira jamais ce qu'elle a subit , on ne ressentira jamais ce quelle a ressentit

Idem, j'ai lu le fil presque d'un coup. C'est vachement intéressant !

Le jugement est connu d'avance, un an avec sursis pour la gonzesse et trente ans incompressible pour le mec.

Mais vu qui est le mec on va pas pleurer,hein.

Oui, merci beaucoup January.

Plaisir.

Ca bouchonne sévère à l'entrée de la cour d'assises.

Bon... On commence à quelle heure ce matin ? Neuf heures et demie ? Dix heures ?

January, comment fais-tu pour mener 2 topics en même temps ?

c'est quoi les motivations des gens qui viennent assister au procès d'assises ?

En attendant on ne va pas se priver de se documenter.

La cour d'assises

Devant la cour d'assises sont jugés les crimes : meurtre, vol à main armée, assassinat, trafic de stupéfiants, viol, terrorisme etc.. (et implications en rapport, c'est à dire les "tentatives" ou les "complicités").

Un procès à la cour d'assises rassemble :

Un président et deux assesseurs

Six ou neuf jurés

Avocat général

Victime et avocat de la victime

Accusé et son avocat

Le greffier, l'huissier d'audience

Directeur d'enquête, des experts, des témoins, les personnels de sécurité (la police).

Minimum une trentaine de personnes.

La victime en cours d'assises

C'est bien dommage, mais il sera peu question d'elle. On s'intéresse beaucoup plus aux accusés en cour d'assises qu'à la victime.

C'est à l'avocat de la victime de faire en sorte que son client soit considéré correctement. La victime vient demander "réparation" (et pas vengeance). Elle peut se constituer partie civile si elle le souhaite.

Est victime la personne directement concernée par les faits. On appelle "victime indirecte" par exemple la famille de quelqu'un qui a été assassiné, et qui est en droit de réclamer également réparation.

L'accusé en cours d'assises

C'est lui qui est sous le feu des projecteurs. Tout va être décortiqué à son niveau, parcours, personnalité, et bien sûr les faits.

Il bénéficie, quel que soit ce qui lui est reproché, de la présomption d'innocence.

Et il a droit à la parole en dernier.

L'avocat général

Au tribunal correctionnel l'avocat général prend le nom de "procureur" (en cour d'appel aussi).

L'avocat général d'un procès d'assises représente la société. Il est là pour veiller à ce que la loi de la République soit appliquée.

Il porte l'accusation, et lors de son réquisitoire, c'est lui qui demandera la peine qui lui semble appropriée au vu de la totalité des débats.

Après son réquisitoire, il ne pourra plus reprendre la parole, c'est interdit.

Le président de la cour d'assises

Lui il est comme le chef d'orchestre du procés. Il a déjà beaucoup travaillé en amont, c'est lui qui établit le "planning" des auditions (que les avocats craignent tant !).

Bien entendu, même s'il mène l'instruction (et c'est difficile) il ne doit en aucun cas se prononcer ni "allusionner" quelque culpabilité ou innocence que ce soit de l'accusé.

Il est aussi la "police" de la cour d'assises. C'est à lui de canaliser les excès et les mouvements ...

Il dirige également le débat de délibération.

January, comment fais-tu pour mener 2 topics en même temps ?

Oh, je peux en mener plus que ça en même temps pas de soucis

c'est quoi les motivations des gens qui viennent assister au procès d'assises ?

Il y a beaucoup d'étudiants et d'acteurs du Droit.

Il y a beaucoup de personnes qui font partie d'associations qui se sont portées partie civile.

Il y a évidemment toutes les personnes plus ou moins proches des acteurs du procès.

Et il y a bien sûr quelques personnes qui viennent par curiosité (ce n'est pas la majorité).

La stratégie d'interrogatoire des accusés se prépare...

C'est une journée importante (si j'avais du assister à une seule journée de débat c'est celle-ci que j'aurais choisie).

On interroge aujourd'hui les deux accusés sur les faits.

Cécile Bourgeon est défendue par Me Portejoie

http://www.lepoint.fr/societe/affaire-fiona-portejoie-avocat-envers-et-contre-tous-29-09-2013-1736500_23.php

Berkane Makhlouf est défendu par Me Mohamed Khanifar

http://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand/justice/2016/11/14/affaire-fiona-berkane-makhlouf-aborde-ce-proces-avec-de-l-anxiete_12152368.html

L'audience reprend. J'abrègerai Cécile Bourgeon en CB et Berkhane Makhlouf en BM.

Le président fait part de sa décision d'examiner les faits de façon chronologique, c'est à dire jour par jour jusqu'au 12 mai 2013.

Les deux accusés à la barre.

B. Makhlouf : "je n'ai jamais frappé les enfants. Des fessées simplement, jamais de gifles". (C'est ainsi qu'aujourd'hui, si la fessée était interdite par la loi, ça changerait peut être quelque chose aujourd'hui - pensez-y :) )

C. Bourgeon conteste avoir frappé Fiona "J'ai jamais mis de coups à ma fille".

Personne n'a donc jamais levé la main sur Fiona.

Fiona a été vue à l'école pour la dernière fois le 7 mai 2013, jour où elle portait un bandeau jaune sur la tête.

Cécile Bourgeon admet que c'est elle qui lui a mis ce bandeau sur la tête.

Berkhane Makhlouf : "Je ne me souviens plus".

(Il est pas audible, le président fait monter le son du micro)

Les 48 demi-journées d'absence de Fiona à l'école sont évoquées. L'institutrice avait demandé à CB qu'elle les justifie.

Elle réclame un certificat médical.

Fiona porte ce bandeau jaune qui cache un hématome violacé et enflé sur la tempe gauche (dires de CB).

Le président : Pourquoi portait-elle un bandeau ?

CB : Elle s'est pris un coup dans la chambre par Berkane, elle pleurait.

Le président questionne : Où, quand, comment ?!

Le coup a pu être porté avant le 7 mai, CB ne s'en souvient plus.

Le président : Un coup de poing ? Un coup de pied ?

CB ne sait pas, ils étaient dans la chambre, elle n'a pas vu.

(rappel : BM a déclaré que c'était une chute à vélo, à trottinette, ou que la petite s'était cognée contre une porte)

Le président à CB : Comment vous le savez alors que Berkane l'a frappée ?

- Parce qu'après, Berkane pleurait. Et Fiona aussi.

Attention ça change un peu : Elle dit que Fiona s'est cognée quand Berkane l'a frappée !

BM : Je n'ai pas porté de coups à Fiona, c'est une chute de trottinette.

CB au président (non mais !) : Et comment vous le savez, vous, qu'elle a été frappée alors ?!

BM : C'est moi qui en ai parlé. Si je l'avais tapée j'en n'aurais pas parlé de ce bleu.

BM dit qu'il n'a jamais levé la main sur les enfants, et CB dit qu'elle s'est interposée juste une fois quand Berkane criait sur Fiona.

Le président : Pourquoi pas les autres fois ?

CB : J'étais droguée les autres fois.

Contre-attaque de BM : Je n'ai jamais frappé les enfants mais j'ai vu Cécile mettre des coups de pied et des claques à Fiona.

Le président : Pourquoi elle dit ça alors ?

- Je ne sais pas, je n'ai jamais frappé les enfants.

CB : Berkane a commencé à frapper Fiona un mois avant sa mort.

Juste avant, le 13 avril, Fiona avait été examinée par un médecin. C'est après ce rendez-vous que tout a dégénéré.

CB : "C'était pas tous les jours, les coups, et c'était pas volontaire, il voulait pas la tuer.

Il a frappé trois ou quatre fois, des coups de genoux dans le ventre, mais il voulait pas la tuer.

A force, c'était lourd à porter".

CB indique qu'en faisant la toilette elle voyait les hématomes, sur la tête, le ventre - il y aurait eu trois épisodes de coups en l'espace d'un mois.

CB soignait Fiona avec de l'arnica.

"Ca l'a guérie, c'est pour ça qu'on l'a ramenée à l'école".

Au juge d'instruction elle avait déclaré : "il s'est comporté avec ma fille comme avec un punching ball" : elle confirme aujourd'hui.

Le président : Les coups étaient volontaires ?

CB : Son objectif, c'était pas de faire mal.

Maître Khanifar objecte au président ses questions trop fermées.

BM : "C'était un ange cette gamine. Je la mettais sur mes épaules et je courais, elle aimait bien ça".

BM qui justifie les 48 demi-journées d'absence de Fiona à l'école : On préférait rester à la maison fumer des joints, on n'assurait pas à ce moment-là.

Le Prsdt : C'était pas à cause des bleus ?

BM : Non, à cause des joints.

(On n'avance pas... Ils sont paumés, bizarres, encore les médocs ?)

CB : Quant tout se passait bien, on aimait bien rester en famille, dans notre cocon, plutôt que d'aller à l'école.

Vifs échanges, l'avocat du père de Fiona ne croit pas aux violences qui commencent un mois avant sa mort.

CB : Là, je suis en train de m'embrouiller.

Me Fribourg à CB : Vous nous embrouillez depuis le début ! C'est agaçant, comment faire face à tant de mensonges ?!

CB : Fiona gardait tout pour elle.

CB : Je dis pas que j'ai été une bonne mère. J'ai été une mère indigne.

Avocat PC : Pourquoi c'est Fiona qui prenait les coups ?

CB : Parce-que sa soeur était plus petite.

L'avocate s'indigne.

CB : Vous voulez que je réponde quoi ?

Me Grimaud insiste : Pourquoi Fiona ? (en lui tendant une photo de la petite)

CB : Des accidents ça arrive. On n'est même pas sûrs que ce sont les coups qui l'ont tuée ! Si ça se trouve elle a pris des médicaments, je ne sais pas moi, j'suis pas médecin !

CB reconnaît qu'elle maquillait Fiona pour cacher les coups.

(Allez.. pousse Marie ! <3 )

Je m'énerve toute seule devant mon tel en lisant ce qu'ils disent!

C'est indécent autant de déni!

L'avocate rappelle le rapport de force... Fiona Un mètre Dix, Berkane, Un mètre quatre vingt et quatre vingt kilos...

BM : Je n'ai pas porté de coups à Fiona.

CB : Moi je reconnais mes erreurs. Berkane doit reconnaître les siennes, les coups. De toute façon ce n'est pas de sa faute. Il est malade des nerfs.

BM : Oui je suis parfois violent, mais les enfants j'y touche pas, c'est sacré. Je comprends pas pourquoi elle (CB) m'enfonce comme ça, pour moi les enfants c'est sacré.

CB : Ca fait trois ans que j'essaie de me rappeler où elle est. C'est le trou noir. Et je le vis mal.

CB : On sait pas de quoi elle est morte.

Je m'énerve toute seule devant mon tel en lisant ce qu'ils disent!

C'est indécent autant de déni!

Je suis bien d'accord.

J'ajoute même que c'est écoeurant. Franchement les paroles de Cécile Bourgeon... Déjà depuis hier je pensais qu'elle ne pourrait pas dire pire que les phrases qu'elle avait déjà eues, mais non, elle rempile, c'est de pire en pire en fait.

CB répète en boucle qu'elle a été une mère indigne "c'est dur pour une mère d'échouer dans sa vie".

(Franchement on peut pas faire taire son théâtre là ?)

BM revient sur l'épisode violent de CB sur Fiona. Il ajoute : "Mais c'est pas ça qui l'a tuée".

L'avocat général perd patience et rappelle à CB qu'elle a parlé de râclées et de punching ball.

AG : Vous l'avez inventé ?

CB : Non.

- Vous l'avez vu ?

- Oui.

Il hausse le ton mais tout ce qu'il arrive à avoir c'est la justification des coups par : "Fiona était le portrait de son père, elle ne voulait pas appeler Berkane "papa" " .

AG Opiniâtre : Vous avez décrit une scène de coups de poing dans le thorax à Fiona ! Il lui tirait les cheveux, elle était terrorisée, elle se faisait pipi dessus ! C'EST VRAI OU PAS ?

CB : Je suis sûre de moi je sais ce que je dis. Déjà j'essaie de dire ce que je peux, si j'essaie de vous inventer encore des choses ça ne va pas aller...

Juste un petit mot : C'est difficile à ce moment-là d'être dans la salle d'audience, la tension est difficile à supporter. On ne se rend pas bien compte, mais je peux vous assurer que ce genre d'échange peut être très violent, parfois les avocats hurlent littéralement en se rapprochant des accusés. Les accusés/victimes aussi peuvent se mettre à hurler (comme CB hier), perdre les pédales, cracher, etc... Et le président au milieu de tout ça, doit décider s'il laisse aller pour connaître la vérité ou s'il stoppe un débordement en hurlant plus fort que tout le monde... Faut pas être trop émotif :-/

Me Portejoie demande à sa cliente de raconter le momen où elle a avoué le mensonge.

CB : Ces 4 mois de mensonge c'était invivable, j'étais soulagée de dire la vérité.

Me P : D'autres hypothèses pour la mort ?

CB : Je laissais traîner des médicaments, de la drogue.

BM revient sur l'épisode violent de CB sur Fiona. Il ajoute : "Mais c'est pas ça qui l'a tuée".

S'il est sûr que ce n'est pas ça qui l'a tuée , donc , il doit savoir c'est quoi qu'il l'a tuée

Me P : D'autres hypothèses pour la mort ?

CB : Je laissais traîner des médicaments, de la drogue.

Encore un petit effort , et elle en arrivera à dire que la petite s'est suicidée pour échapper à son calvaire

BM : Elle veut pas admettre qu'elle était défoncée H24, c'est pour ça qu'elle m'accable.

Y avait plus de lucidité ni d'un côté ni de l'autre quand on était défoncés.

Me Khanifar est excédé par CB qui ne fait que se contredire : "Ca va être compliqué, Cécile..."

Comme il est question de ses déclarations en GAV (4ème déposition), sa déposition sera visionnée un peu plus tard, puisqu'elle a été filmée.

CB : Je ne comprends pas pourquoi il me traite de menteuse comme ça !

Me Portejoie indique à sa cliente que lorsqu'elle ne sait pas, qu'elle réponde "je ne sais pas".

Un petit mot : La psy a dit hier et insisté sur le fait qu'on pouvait faire dire et faire n'importe quoi à CB. Ca profite à C. Bourgeon contre le fait qu'elle se contredise sans cesse. Pourquoi ? Parce-qu'entre les questions trop fermées du président et celles trop ouvertes de la partie civile, on peut penser qu'ils la retournent comme une crêpe comme ils veulent, et ça, c'est pas bon pour les débats. Mais c'est bon pour elle...

8 mai : On les voit tous les quatre au McDo.

BM reconnaît être allé au Mc Do pendant qu'on visionne les images de vidéosurveillance