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Science et philosophie

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curieux1

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Membre, 158ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 158ans‚
Posté(e)

Je me suis limité à donner une piste de réflexion, à partir de cette notion capitale de représentation du monde. Vouloir résumer en quelques phrases le cheminement de pensée de Heidegger est une aberration, et cela vaut d'ailleurs pour tous les philosophes. Ou bien nous le lisons, ou bien nous n'en parlons pas.

Non mais pourquoi dit-il ce qu'il dit sur la science, c'est de ça dont on parlait...

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Reste l’épistémologie qui est la philosophie des sciences, ce qui exige préalablement une connaissance des sciences ! Or, il se trouve que la physique par exemple a atteint un tel degré d’abstraction mathématique que cette épistémologie échappe totalement aux philosophes « purs » lesquels me semblent bien condamnés à se contenter de sociologie (plus ou moins engagés)!

Certes existe-t-il d’excellents ouvrages d’épistémologie, mais leurs auteurs sont tous des scientifiques qui réfléchissent sur leur science, car cette science, ils la connaissent, eux !

J’attends qu’on me cite un seul philosophe « pur » capable de disserter de façon pertinente sur, par exemples :

La topologie différentielle essentielle en théorie des cordes,

La théorie des espaces de Hilbert indispensable en mécanique quantique,

La théorie de l’intégrale des chemins de Richard Feynman, cette autre approche de la mécanique quantique,

La théorie des espaces de Riemann, clé de voûte de la Relativité générale,

La théorie de la gravitation quantique à boucles d’Ashtekar et al.

La théorie holographique de t’Hooft,

Etc.

Conclusion :

Les philosophes ont joué un grand rôle à l’époque où la philosophie n’était pas encore séparée de la Science, et on ne cessera jamais de glorifier l’apport des grands philosophes grecs et certains de leurs successeurs plus tardifs.

Mais il faut bien être conscient que leur influence en science est désormais réduite à la portion congrue car la Science actuelle, dans sa grande complexité et le haut degré de spécialisation qu’elle impose interdit, à qui ne la maîtrise pas, de la soumettre à quelque jugement quel qu’il soit.

Cordialement.

Il conviendrait sans doute de distinguer l'épistémologie, d'une part, et la philosophie des sciences, d'autre part, même s'il s'agit de branches faisant partie de la philosophie, mais dont l'usage reste assez flou. Le vocable d'"épistémologie", plus modeste que celui de "philosophie des sciences", s'applique à "l'analyse rigoureuse des discours scientifiques, pour examiner les modes de raisonnement qu'ils mettent en oeuvre et décrire la structure formelle de leur théories" (définition proposée par Dominique Lecourt).

La question se posera de savoir dans quelle mesure l'épistémologie de chaque science moderne va coïncider ou diverger (par exemple, l'épistémologie des sciences du vivant s'aligne-t-elle sur l'épistémologie de la physique ?).

Le champ d'étude de la "philosophie des sciences" semble beaucoup plus vaste. Et c'est dans ce cadre philosophique que peuvent être lus des auteurs tels que Klein ou l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan, cités plus haut, qui tout en intervenant en tant que professionnels scientifiques, vont aborder des questions débordant le seul cadre de l'épistémologie.

Modifié par tison2feu
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Membre, 97ans Posté(e)
curieux1 Membre 944 messages
Baby Forumeur‚ 97ans‚
Posté(e)

Il conviendrait sans doute de distinguer l'épistémologie, d'une part, et la philosophie des sciences, d'autre part, même s'il s'agit de branches faisant partie de la philosophie, mais dont l'usage reste assez flou. Le vocable d'"épistémologie", plus modeste que celui de "philosophie des sciences", s'applique à "l'analyse rigoureuse des discours scientifiques, pour examiner les modes de raisonnement qu'ils mettent en oeuvre et décrire la structure formelle de leur théories" (définition proposée par Dominique Lecourt).

La question se posera de savoir dans quelle mesure l'épistémologie de chaque science moderne va coïncider ou diverger (par exemple, l'épistémologie des sciences du vivant s'aligne-t-elle sur l'épistémologie de la physique ?).

Le champ d'étude de la "philosophie des sciences" semble beaucoup plus vaste. Et c'est dans ce cadre philosophique que peuvent être lus des auteurs tels que Klein ou l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan, cités plus haut, qui tout en intervenant en tant que professionnels scientifiques, vont aborder des questions débordant le seul cadre de l'épistémologie.

Bonjour tison2feu,

Je serais plutôt bien d'accord avec vous mais habituellement "épistémologie" est donnée comme synonyme de "philosophie des sciences".

Quant à Trinh Xuan Thuan, c'est certes un astrophysicien de bonne réputation, mais je lui reproche de mêler science et religion, dans la mesure où on considère (à tort) le bouddhisme comme une religion.

Il n'en demeure pas moins que ce bouddhisme est totalement en dehors de la Science et n'a pas à intervenir en astrophysique en particulier.

Amicalement.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Bonjour tison2feu,

Je serais plutôt bien d'accord avec vous mais habituellement "épistémologie" est donnée comme synonyme de "philosophie des sciences".

Quant à Trinh Xuan Thuan, c'est certes un astrophysicien de bonne réputation, mais je lui reproche de mêler science et religion, dans la mesure où on considère (à tort) le bouddhisme comme une religion.

Il n'en demeure pas moins que ce bouddhisme est totalement en dehors de la Science et n'a pas à intervenir en astrophysique en particulier.

Amicalement.

Nous sommes bien d'accord, mais il faut lire Trinh Xuan Thuan en tant que philosophe, et toute réflexion portant sur les questions de la croyance (ou de l'athéisme) n'est pas en dehors de la philosophie !

Et dans ce cas, vous serez d'accord avec moi pour ne pas considérer non plus comme scientifiques tous les ouvrages de scientifiques professionnels faisant ouvertement profession d'athéisme forcené, ne serait-ce que "pour en finir avec Dieu", selon l'expression de Richard Dawkins (et dénoncés par Klein pour leur irrationalité au même titre que l'irrationalité du penseur religieux exacerbé, ceci ayant été débattu longuement dans d'autres topics).

Puisque dans tout travail scientifique, où les convictions personnelles athées ou religieuses sont mises au vestiaire, jamais le terme de Dieu n'apparaît.

Modifié par tison2feu
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Membre, scientifique, Posté(e)
Répy Membre 24 201 messages
scientifique,
Posté(e)

Bonjour Répy,

Je comprends votre protestation mais je dois vous faire remarquer que, grâce à chanou, j'ai tenté de faire amende honorable en vous présentant mes sincères excuses pour cette impardonnable étourderie :

chanou 34, le 09 octobre 2016 - 07:16, dit :

Aussi n'est-ce pas Repy qui a écrit ça mais bien art-chibald.

-----------------

Moi aussi, un jour, j'ai fait une confusion d'auteur de citation !

ce qui compte c'est de revoir l'erreur !

Sur ce sujet je ne participe pas beaucoup, je sui sun piètre lecteur de philosophes.

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Invité Vintage
Invités, Posté(e)
Invité Vintage
Invité Vintage Invités 0 message
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Gödel et l'incomplétude des sciences

Hello ! Ils expliquent bien que Gödel a une démarche purement mathématique et pas du tout philosophique.
Une émission agrémentée d exemples et très agréable a écouter.
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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Non mais pourquoi dit-il ce qu'il dit sur la science, c'est de ça dont on parlait...

Parce qu'il va s'agir pour lui de définir d'abord ce qu'il entend par "penser". Ceci faisant l'objet de 9 cours de philosophie... Il appert que la science ne peut pas "penser" au sens où l'entend Heidegger...

Comme c'est impossible de définir en quelques mots ce que Heidegger entend par "penser", je te donne ce lien pouvant servir d'ébauche partielle à de plus amples réflexions, mais vraiment à contre-coeur, parce que rien - absolument rien ! - ne peut remplacer à mes yeux la lecture, la relecture même, et la nécessaire imprégnation du cheminement de la pensée d'un philosophe - qui ne peut se faire qu'en faisant soi-même l'expérience de la lecture dans le texte de cet auteur :

http://revuephares.c...elle-Gruber.pdf

Modifié par tison2feu
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Membre, Posté(e)
Crosswind Membre 31 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je défends personnellement une vision radicalement différente de l'épistémologie, qui en réalité n'a rien à voir avec la pratique scientifique, mais bien dans son interprétation.

En gros la chose est la suivante : on ne peut faire de la science qu'en tant que scientifique. Mais on peut l'interpréter en tant que philosophe.

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Membre, 97ans Posté(e)
curieux1 Membre 944 messages
Baby Forumeur‚ 97ans‚
Posté(e)

Bonjour Crosswind,

Tout-à-fiat d'accord avec votre première remarque.

Pas d'accord avec la deuxième pour ce qui concerne la physique qui est quand même le principal sujet traité en épistémologie : Physique classique, théories de la Relativité, physique quantique, astrophysique, cosmologie.

En effet, pour pouvoir interpreter la physique, il est absolument indispensable de la comprendre, c'est quand même la moindre des choses !

Que peut comprendre un philosophe par exemple à l'énoncé du théorème de l'"évaporation des trous noirs" de Hawking, au résultat obtenu de Roger Penrose sur les propriétés de l'ergosphère des trous noirs de Kerr, de la superposition linéaire quantique, au très difficile "problème de la mesure" en mécanique quantique, de l'inexistence de théories locales à variables cachées (inégalité de Bell, expérience d'Alain Aspect, etc. toutes ces questions étant au cœur de la mécanique quantique ?

Et que peuvent-ils dire sur le fait, en cosmologie, que l'Univers pourrait être à la fois euclidien et fini ? Ont-ils pour cela les connaissances nécessaires en topologie, cette discipline mathématique pas facie du tout ?

Ne voyez surtout pas du mépris de ma part pour la philosophie et les philosophes ! Mais comment quiconque pourrait porter le moindre jugement sur des sujets ignorés ? Il reste à ces philosophes suffisamment de sujets à traiter et ainsi nous apporter un surcroit de culture dans des domaines où ils excellent.

Oui, j'ai une profonde admiration pour les philosophes tels que ceux que j'ai cités dans mon texte initial et pour bien d'autres encore ! Mais je persiste à affirmer que de nos jours, étant donnée l'extraordinaire complexité de la physique moderne, l'épistémologie doit être réservée aux seuls physiciens. C'est d'ailleurs exactement ce qu'il se passe aujourd'hui, il suffit de voir quels en sont les auteurs.

Amicalement.

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Membre, 158ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 158ans‚
Posté(e)

Vous ne posez pas la bonne question Curieux.

Le problème (philosophique) n'est pas :

qu'est-ce que peuvent comprendre les philosophes de telle ou telle proposition scientifique,

le problème est :

quelle question philosophique est susceptible d'être posée par telle proposition scientifique.

Et le type de pensée qui traite du problème est une pensée philosophique.

On peut prendre un exemple :

Que les scientifiques ne se demandent-ils pas si c'est instinctivement ou pas que la science s'attribue une capacité a prétendre atteindre la réalité-même ? La science n'a semble-t-il aucun moyen de théoriser ce genre de limite dans laquelle pourtant elle s'inscrit.

Ce type de questionnement s'effectue tout simplement sur un autre plan...

.

Modifié par chapati
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Invité Vintage
Invités, Posté(e)
Invité Vintage
Invité Vintage Invités 0 message
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En gros la chose est la suivante : on ne peut faire de la science qu'en tant que scientifique. Mais on peut l'interpréter en tant que philosophe.

Oui, peut être pour le temps.

Un essai philosophique sur le temps d Einstein !

l'épistémologie doit être réservée aux seuls physiciens. C'est d'ailleurs exactement ce qu'il se passe aujourd'hui, il suffit de voir quels en sont les auteurs.

Amicalement.

Ça pourrait être au programme philo des lycéens.

Je trouve que cette phrase mérite un développement philosophique :

La distinction entre passé, présent et futur, disait Einstein, n’est qu’une « abstraite et persistante illusion de la réalité ».

Cela vaut pour vous, si vous commencez à penser que dans votre vie courante, ces variations se produisent. Évidemment ça n’opère pas à cette échelle, mais à l’échelle de l’univers et à de très grandes vitesses.

http://m.solidariteetprogres.org/pourquoi-nous-sommes-relativement-idiots.html

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Ne voyez surtout pas du mépris de ma part pour la philosophie et les philosophes ! Mais comment quiconque pourrait porter le moindre jugement sur des sujets ignorés ? Il reste à ces philosophes suffisamment de sujets à traiter et ainsi nous apporter un surcroit de culture dans des domaines où ils excellent.

Oui, j'ai une profonde admiration pour les philosophes tels que ceux que j'ai cités dans mon texte initial et pour bien d'autres encore ! Mais je persiste à affirmer que de nos jours, étant donnée l'extraordinaire complexité de la physique moderne, l'épistémologie doit être réservée aux seuls physiciens. C'est d'ailleurs exactement ce qu'il se passe aujourd'hui, il suffit de voir quels en sont les auteurs.

Le problème est que le philosophe a besoin de tenir compte des dernières avancées de la science. Pour ce faire, et faute de pouvoir travailler directement à partir des travaux innombrables des physiciens, le philosophe non-scientifique ne peut que mettre à profit les ouvrages de vulgarisation scientifique écrits par des scientifiques et qui ont malgré tout une valeur scientifique certaine, même si parfois science et esthétisme religieux sont mélangés (Trinh Xuan Thuan) ou encore science et athéisme le sont tout autant (Stephen Hawking et léonard Mlodinow). Mais l'important est que le bagage et les informations scientifiques en soient incontestables, ce qui est le cas, sauf erreur de ma part, autant d'un Trinh Xuan Thuan que d'un Stephen Hawking.

A dire vrai, je ne vois pas comment un philosophe de formation non-scientifique pourrait se piquer, à l'heure actuelle, de publier un travail d'épistémologie physique. Cela me semble invraisemblable. Avez-vous des noms en tête d'ouvrages épistémologiques écrits par de tels philosophes ?

Sinon, je pense qu'il faut tenir compte aussi du fait que l'épistémologie n'est pas simplement une affaire de physique. Quid de l'épistémologie en génétique ? D'autant plus que le chercheur est conduit, dans cette discipline, à tenir compte de considérations morales et philosophiques, c'est-à-dire extra-scientifiques, depuis qu'a été entrevue la possibilité éventuelle de modifier de façon durable le génome humain.

Modifié par tison2feu
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Membre, 97ans Posté(e)
curieux1 Membre 944 messages
Baby Forumeur‚ 97ans‚
Posté(e)

Oui, peut être pour le temps.

Un essai philosophique sur le temps d Einstein !

Ça pourrait être au programme philo des lycéens.

Je trouve que cette phrase mérite un développement philosophique :

La distinction entre passé, présent et futur, disait Einstein, n’est qu’une « abstraite et persistante illusion de la réalité ».

Cela vaut pour vous, si vous commencez à penser que dans votre vie courante, ces variations se produisent. Évidemment ça n’opère pas à cette échelle, mais à l’échelle de l’univers et à de très grandes vitesses.

http://m.solidariteetprogres.org/pourquoi-nous-sommes-relativement-idiots.html

Bonjour,

La réflexion d'Einstein remonte à l'époque où sa théorie de la Relativité restreinte a été en quelque sorte géométrisée par Minkowski avec son espace-temps quadridimensionnel. Depuis, il a coulé un peu d'eau sous les ponts et l'existence du temps ne fait plus aucun doute chez les physiciens.

Mais permettez-moi une citation d'Einstein qui, elle, n'a pas vieilli :

"Si, sans aucunement perturber un système, on peut, avec une absolue certitude, prédire l'état de ce système à un moment ultérieur, alors ce système correspond à un élément de réalité."

(Un des trois critères EPR).

Cette citation répond aussi à une remarque d'un autre participant prétendant que la physique ne décrirait pas la réalité.

De plus, si la physique n'était pas en phase avec le réel, comment expliquer alors ses succès palpables ?

Mais la physique, c'est évident, n'est pas achevée et la recherche continue. Chacune de ses successives théories qui ont été validées par l'expérience sont bien là, même si toute théorie est appelée, y compris la Relativité, à être englobée un jour dans une théorie plus vaste sans que l'ancienne soit à jeter aux orties, la mécanique newtonienne en étant un exemple convainquant. C'est avec cette mécanique que l'on est allé sur la Lune, que l'on calcule les trajectoires des sondes spatiales etc.

Amicalement.

Le problème est que le philosophe a besoin de tenir compte des dernières avancées de la science. Pour ce faire, et faute de pouvoir travailler directement à partir des travaux innombrables des physiciens, le philosophe non-scientifique ne peut que mettre à profit les ouvrages de vulgarisation scientifique écrits par des scientifiques et qui ont malgré tout une valeur scientifique certaine, même si parfois science et esthétisme religieux sont mélangés (Trinh Xuan Thuan) ou encore science et athéisme le sont tout autant (Stephen Hawking et léonard Mlodinow). Mais l'important est que le bagage et les informations scientifiques en soit incontestables, ce qui est le cas, sauf erreur de ma part, autant d'un Trinh Xuan Thuan que d'un Stephen Hawking.

A dire vrai, je ne vois pas comment un philosophe de formation non-scientifique pourrait se piquer, à l'heure actuelle, de publier un travail d'épistémologie physique. Cela me semble invraisemblable. Avez-vous des noms en tête de tels philosophes ?

Sinon, je pense qu'il faut tenir compte aussi du fait que l'épistémologie n'est pas simplement une affaire de physique. Quid de l'épistémologie en génétique ? D'autant plus que le chercheur est conduit, dans cette discipline, à tenir compte de considérations morales et philosophiques, c'est-à-dire extra-scientifiques, depuis qu'a été entrevue la possibilité éventuelle de modifier de façon durable le génome humain.

Bonjour,

Je vous cite :

"A dire vrai, je ne vois pas comment un philosophe de formation non-scientifique pourrait se piquer, à l'heure actuelle, de publier un travail d'épistémologie physique. Cela me semble invraisemblable. Avez-vous des noms en tête de tels philosophes ?"

Là, vous m'étonnez ! M'avez-vous bien lu ? Vous me faites dire tout le contraire de tout ce que j'ai écrit depuis mon texte initial !

N'ai-je pas insisté sur le fait que la physique étant devenue d'une extrême complexité ne pourrait être comprise donc commentée par des philosophes n'ayant aucune formation en mathématiques et en physique ?

N'ai-je pas constaté que les seuls auteurs d'épistémologie (en physique) sont uniquement des physiciens ?

S'il vous plaît, relisez-moi.

Cordialement.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Bonjour,

Je vous cite :

"A dire vrai, je ne vois pas comment un philosophe de formation non-scientifique pourrait se piquer, à l'heure actuelle, de publier un travail d'épistémologie physique. Cela me semble invraisemblable. Avez-vous des noms en tête de tels philosophes ?"

Là, vous m'étonnez ! M'avez-vous bien lu ? Vous me faites dire tout le contraire de tout ce que j'ai écrit depuis mon texte initial !

N'ai-je pas insisté sur le fait que la physique étant devenue d'une extrême complexité ne pourrait être comprise donc commentée par des philosophes n'ayant aucune formation en mathématiques et en physique ?

N'ai-je pas constaté que les seuls auteurs d'épistémologie (en physique) sont uniquement des physiciens ?

S'il vous plaît, relisez-moi.

Cordialement.

Eh bien, ce que j'essaye de dire, c'est ni plus ni moins que l'objet de ce topic me semble une vaste lapalissade limitée uniquement à l'épistémologie de la physique, donc ne permettant de dégager aucune problématique, à moins de faire du hors-sujet.

Mais je conviens que ce rappel, sur un forum généraliste, n'est pas sans utilité.

J'ajouterai que mon seul regret, c'est de ne pouvoir développer, dans le cadre plus vaste d'une philosophie des sciences, l'objet d'étude de l'ouvrage de Jürgen Habermas, cité à juste titre par Zelig : La technique et la science comme "idéologie" (qui est l'un de mes ouvrages en attente de lecture...), où le philosophe allemand examine l'incidence de la rationalité scientifique sur le monde social vécu et ses répercussions sur le fonctionnement de la démocratie, etc.

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Membre, 158ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 158ans‚
Posté(e)

Depuis, il a coulé un peu d'eau sous les ponts et l'existence du temps ne fait plus aucun doute chez les physiciens.

L'existence du temps ne fait plus aucun doute, ouf nous voilà rassurés !

Mais permettez-moi une citation d'Einstein qui, elle, n'a pas vieilli :

"Si, sans aucunement perturber un système, on peut, avec une absolue certitude, prédire l'état de ce système à un moment ultérieur, alors ce système correspond à un élément de réalité."

Une déclaration typique qui pour vous, n'aurait pas vieilli, mais qui déjà posait un problème a Bergson : dans ce cas, quid de la nouveauté ?

Vous décrivez là un monde figé, déterministe, qui n'a pas de place pour le nouveau, et donc contraire au "réel".

Inutile de répondre plus qu'ailleurs, votre silence ne me dérange pas et on gagne de la place a la lecture :D

.

Modifié par chapati
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Invité Vintage
Invités, Posté(e)
Invité Vintage
Invité Vintage Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour,

La réflexion d'Einstein remonte à l'époque où sa théorie de la Relativité restreinte a été en quelque sorte géométrisée par Minkowski avec son espace-temps quadridimensionnel. Depuis, il a coulé un peu d'eau sous les ponts et l'existence du temps ne fait plus aucun doute chez les physiciens.

Bonsoir

Chez les physiciens, oui. Mais quand la physique décrit l univers cela ne mérite t il pas une opinion philosophique de notre place au sein du cosmos ?

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Sinon, je pense qu'il faut tenir compte aussi du fait que l'épistémologie n'est pas simplement une affaire de physique. Quid de l'épistémologie en génétique ?

Et l’épistémologie des sciences humaines et sociales alors ? :rolle:

De toutes façons je ne comprends pas vraiment la problématique du sujet. Certes l'épistémologie des sciences exactes nécessite de sérieuses connaissances en maths et en physique... et après ? On pourrait aussi affirmer qu'un chef cuisinier doit maîtriser les techniques culinaires, je pense que personne ne viendrait nous contredire.

@curieux1, qu'entendez-vous par "philosophe pur" ?

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Membre, Posté(e)
Crosswind Membre 31 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bonjour Crosswind,

Tout-à-fiat d'accord avec votre première remarque.

Pas d'accord avec la deuxième pour ce qui concerne la physique qui est quand même le principal sujet traité en épistémologie : Physique classique, théories de la Relativité, physique quantique, astrophysique, cosmologie.

En effet, pour pouvoir interpreter la physique, il est absolument indispensable de la comprendre, c'est quand même la moindre des choses !

Que peut comprendre un philosophe par exemple à l'énoncé du théorème de l'"évaporation des trous noirs" de Hawking, au résultat obtenu de Roger Penrose sur les propriétés de l'ergosphère des trous noirs de Kerr, de la superposition linéaire quantique, au très difficile "problème de la mesure" en mécanique quantique, de l'inexistence de théories locales à variables cachées (inégalité de Bell, expérience d'Alain Aspect, etc. toutes ces questions étant au cœur de la mécanique quantique ?

Et que peuvent-ils dire sur le fait, en cosmologie, que l'Univers pourrait être à la fois euclidien et fini ? Ont-ils pour cela les connaissances nécessaires en topologie, cette discipline mathématique pas facie du tout ?

Ne voyez surtout pas du mépris de ma part pour la philosophie et les philosophes ! Mais comment quiconque pourrait porter le moindre jugement sur des sujets ignorés ? Il reste à ces philosophes suffisamment de sujets à traiter et ainsi nous apporter un surcroit de culture dans des domaines où ils excellent.

Oui, j'ai une profonde admiration pour les philosophes tels que ceux que j'ai cités dans mon texte initial et pour bien d'autres encore ! Mais je persiste à affirmer que de nos jours, étant donnée l'extraordinaire complexité de la physique moderne, l'épistémologie doit être réservée aux seuls physiciens. C'est d'ailleurs exactement ce qu'il se passe aujourd'hui, il suffit de voir quels en sont les auteurs.

Amicalement.

Ainsi que bon nombre d'intervenants, qui tentent plutôt désespérément de vous le faire comprendre, vous mélangez les torchons et les serviettes car le champ épistémologique ne recouvre pas l'étude de la science, du moins pas dans ses propres termes. Les sciences n'ont pas pour but de décrire un quelconque réel, elles ne sont qu'un outil pour prédire des phénomènes. Les sciences visent une efficacité, pas une ontologie ou une métaphysique, ce que bon nombre de ses acteurs oublient trop souvent. La physique, donc, ne décrit pas le monde tel qu'il est : elle propose des modèles efficaces. Ce qui est très différent. Et pour cette raison, il est parfaitement possible de faire de l'épistémologie sans être physicien. Ce que vous pointez, Curieux1, ce n'est pas l'épistémologie, mais l'usage erroné que certaines personnes font de certains concepts scientifiques, sans les comprendre. En cela je vous donne raison : certains philosophes ne philosophent pas, mais tentent de faire de la science, domaine qu'ils ne maîtrisent pas, un levier pour leur raisonnement philosophique. Et cela, reconnaissons-le, c'est très souvent foireux.

Mais cela ne déforce pas la situation des philosophes, non-scientifiques, qui se contentent d'analyser la connaissance humaine, quelle qu'elle soit. Prenons F=MA, cette bonne vieille formule. Il fut une époque où elle représentait une Vérité aux yeux de bien des scientifiques, et de bien des philosophes. Actuellement, elle peut encore servir mais plus personne n'arguerait d'un quelconque reflet de la Vérité en l'évoquant. F=MA était une approximation, dirions-nous de nos jours. Valable dans un domaine particulier, mais trop grossier au regard des connaissances actuelles. Et pourtant, et pourtant l'objet de l'épistémologue, du philosophe, ne sera pas de juger de la pertinence scientifique de F=MA, ni de E=MC² ou de l'espace de Hilbert, des nombres complexes. Car il leur reconnaîtra l'efficacité. Son objet sera au contraire de montrer, au moyen de l'histoire et de la raison, vers quoi pointent ces formules. Il ne s'agit donc, à nouveau et pour enfoncer le clou, pas de critiquer la machine scientifique, plutôt d'analyser l'interprétation humaine que l'on peut en faire.

LA science n'a jamais eu autant besoin de la philosophie, et surtout, comble de l'ironie, la science n'a jamais autant apporté à la philosophie que de nos jours. LEs néo-kantiens se régalent de la mécanique quantique, et Einstein n'a fait que formuler des idées vieilles de plusieurs siècles.

Modifié par Crosswind
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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 104 messages
Forumeur alchimiste ‚
Posté(e)

Et l’épistémologie des sciences humaines et sociales alors ? :rolle:

De toutes façons je ne comprends pas vraiment la problématique du sujet. Certes l'épistémologie des sciences exactes nécessite de sérieuses connaissances en maths et en physique... et après ? On pourrait aussi affirmer qu'un chef cuisinier doit maîtriser les techniques culinaires, je pense que personne ne viendrait nous contredire.

@curieux1, qu'entendez-vous par "philosophe pur" ?

Tout à fait, Théia, il conviendrait de se questionner sur l'ensemble des sciences modernes, dures ou molles, y compris une science telle que la linguistique, etc. Or, la définition que j'avais proposée en citant Luminet devrait permettre de dégager de grands axes de l'épistémologie des sciences en général. C'est-à-dire être capable de répondre à des interrogations récurrentes relatives aux caractéristiques méthodologiques de toute science digne de ce nom. Ce n'est visiblement pas la voie adoptée par Curieux pour traiter de l'épistémologie. A dire vrai, je ne vois pas la différence qu'il y a, en le lisant, entre parler d'épistémologie de la physique et faire de la physique. J'ai bien l'impression qu'il entend par par parler d'épistémologie le fait d'être capable de faire des démonstrations scientifiques dans sa discipline scientifique de prédilection. Si tel est le cas, autant dire qu'un spécialiste en science physique sera un ignare fini dans toutes les autres disciplines scientifiques, où il en sera réduit à croire (tenir pour vrai sans preuves) au bien-fondé épistémologique de ces autres disciplines sans être capable pour autant de mettre en oeuvre la moindre démonstration scientifique.

Je donne un exemple tout simple, relevant de l'étude diachronique et historique de la langue. J'ouvre un topic dans la catégorie science en affirmant haut et fort que personne ne pourra me contredire quant à l'élaboration scientifique de la diachronie de la langue française parce que cela relève de l'épistémologie linguistique (basée sur une multitude de règles de transformations, lois phonétiques, loi de l'accent tonique, une méthodologie rigoureuse, etc.). Et si l'on me dit prouve-moi que le mot français "jaune" est le résultat d'une évolution phonétique du latin populaire "galbinus", et bien, je me ferai un plaisir de faire une démonstration qui me prendra facilement deux pages de topic. Mais en aucun cas, j'aurai expliqué en quoi consiste l'épistémologie linguistique, et quels sont les éléments épistémologiques communs avec les autres sciences modernes.

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Membre, 158ans Posté(e)
chapati Membre 6 957 messages
Baby Forumeur‚ 158ans‚
Posté(e)

(parenthèse)

Mr Curieux avait l'habitude de distribuer les bons et mauvais points sur une partie plutôt confidentielle du forum, la section "sciences". J'ai débarqué en neophyte assumé mais tout en objectant - et ce depuis une vision philosophique - quelque point de sa belle mécanique. Je me suis vu envoyé me faire tatouer chez les grecs en bonne et due forme.

Helas j'ai insisté...

Puis une modératrice est venue et l'a gentiment envoyé sur les roses à son tour.

Notre homme ne l'entendait pas comme ça et a décidé de préserver son statut de grand manitou en ouvrant ce fil où on n'allait pas mélanger torchons et serviettes, nom de dieu : entendez sciences et philo.

... sauf qu'en philo notre ami un peu pressé a juste oublié son manque de billes. Enfin ça y ressemble...

(fin de la parenthèse)

PS : t'as encore un nouvel ami Chapati :snif:

.

Modifié par chapati
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