L'université en voie d'Uberisation ?

http://www.lejdd.fr/Societe/Education/L-universite-en-voie-d-uberisation-L-opinion-de-Jean-Michel-Dijan-756833

OPINION - Jean-Michel Djian, journaliste, ancien rédacteur en chef du Monde de l'éducation, professeur d'université associé démissionnaire, dénonce que "l'université n'est pas 'pensée' à l'aulne d'une compétitivité intellectuelle".

L'université a-t-elle conscience de l'"ubérisation" qui la guette? A-t-elle compris qu'un marché de l'excellence prospère sur la Toile à une allure qui convient parfaitement à ceux et celles qui veulent apprendre, connaître et savoir autrement? Des mooks aux chaînes radiophoniques publiques qui enseignent à distance, en passant par l'expérience de l'université populaire de Caen ou celle, méconnue, du Conservatoire national des arts et métiers, voilà plusieurs décennies que, sous l'effet d'Internet, de la numérisation mais surtout de l'inertie d'un enseignement supérieur massifié, la transmission académique publique vacille. L'université se noie dans un artifice de procédures, d'évaluations et de principes qui la figent au lieu de la bousculer ; elle s'illustre en chiffres et en statistiques au lieu de proclamer sa foi aux vertus de l'esprit critique et de l'acquisition laborieuse.

Alors que les grandes écoles et les établissements supérieurs privés cherchent à s'adapter à un marché du savoir qui s'est mondialisé, la communauté universitaire, elle, s'arc-boute sur un modèle de transmission archaïque, désuet, coûteux, alors que plus de 1,5 million d'étudiants la fréquentent par nécessité. Oui, quantitativement, la "fac" prospère, mais sur un terreau si peu fertile à l'imagination et à la fraternité que l'on peut se demander par quel miracle sa légitimité n'est pas plus contestée.

L'acquisition du savoir, une affaire de plaisir et d'épanouissement

Et quand l'exigence est au rendez-vous, c'est au prix d'une singulière, féroce et démesurée transgression des règles ; de la rencontre aléatoire de consciences enseignantes et étudiantes citoyennes pour qui l'acquisition du savoir est une affaire de plaisir et d'épanouissement.

Le fameux <a href="http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Classement-de-Shanghai-Harvard-toujours-en-tete-la-premiere-universite-francaise-a-la-36e-place-746589" target="_self">classement de ­Shanghai, si controversé, montre que notre université n'est pas "pensée" à l'aulne d'une compétitivité intellectuelle qu'au fond elle n'accepte pas. Pire, elle se complaît à délimiter au millimètre ses disciplines de peur de perdre la main ; elle y applique à l'endroit des étudiants un principe de précaution pédagogique digne du collège ; elle y enseigne des "parcours" au prétexte que les spécialités sont passées de mode.

Dans sa grande majorité, le corps enseignant, sûr de lui et dominateur, se braque. Il feint de prendre de la distance et de la hauteur alors qu'il s'englue dans des mécanismes d'évaluation et de gestion littéralement suicidaires ; il cherche à rester dans la course à l'échalote de l'excellence alors que les cohortes d'étudiants dont il a la charge n'ont de cesse de décrocher avant tout un diplôme, de préférence un master. Il en résulte chez les enseignants de l'amertume et de la résignation pour les plus expérimentés ; du cynisme pour les plus carriéristes, certains de trouver, dans ce chaos qui ne dit pas son nom, matière à prospérer statutairement.

Le jour où un gouvernement prendra réellement conscience de la paupérisation de l'université française et qu'il mesurera les conséquences néfastes d'un modus vivendi permanent, il sera déjà trop tard. Alors, monsieur le ministre, soyez courageux, n'ayez pas peur d'entendre la vérité et de la dire.

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Je confirme pour en être issu que les grandes écoles évoluent en ce moment à la vitesse grand V.

Les Mooks françaises sont encore peu nombreuses mais d'une grande qualité .

Je n'ai fréquenté la Fac que vaguement une année juste pour le fun des maths fondamentales, bien insuffisant pour se faire une idée quand vous avez déjà contrats et diplômes en poche . Qu'en pensez vous ?

L'auteur de cet article a glissé quelques coquilles dans son texte. Parmi elles, il est bon de savoir qu'on ne parle pas de Mooks mais de Moocs, et je les conseille à titre personnel pour ceux et celles qui voudraient acquérir une érudition supplémentaire dans un domaine qui les intéresse. Certains de ces cours en ligne ne se substituent pas à un vrai cours sans doute plus exhaustif, mais il s'agit d'une introduction intéressante à des sujets spécifiques, qui peuvent aboutir à l'obtention d'un certificat qui atteste de sa participation à un Mooc. Il s'agit notamment d'un atout supplémentaire chez les autodidactes ou chez ceux qui veulent faire valoir des capacités d'adaptation et un esprit entrepreneurial.

Il y a en outre la garantie de se voir offrir des cours provenant des meilleures universités au monde : Harvard en sciences sociales, le MIT ou Berkeley pour les nouvelles technologies, l'X ou l'EPFL en ce qui concerne la physique et les maths appliquées, etc.

L'auteur parle du classement de Shangaï si controversé, mais il le cite quand même.

Il parle d'itinéraires au collège alors que ceux ci sont abandonnés depuis 2005.

Quels sont les critères de ce classement? le fric des financements privés des entreprises?

Pourquoi les lycées français sont ils pris d'assaut à l'étranger, aux states comme à Londres avec la construction d'un 3e lycée français?

Pourquoi les doctorants étrangers sont ils nombreux à vouloir terminer leurs cursus en France?

L'auteur parle du classement de Shangaï si controversé, mais il le cite quand même.

Il parle d'itinéraires au collège alors que ceux ci sont abandonnés depuis 2005.

Quels sont les critères de ce classement? le fric des financements privés des entreprises?

Pourquoi les lycées français sont ils pris d'assaut à l'étranger, aux states comme à Londres avec la construction d'un 3e lycée français?

Pourquoi les doctorants étrangers sont ils nombreux à vouloir terminer leurs cursus en France?

Tu parles. C'est plutôt le contraire : Les doctorants français tendent à partir de la France pour trouver du travail mieux rémunéré et des opportunités de job dans des bureaux de R&D bien plus attractifs. Les opportunités se tarissent en France, et j'hésite à effectuer la même démarche...

L'auteur parle du classement de Shangaï si controversé, mais il le cite quand même.

Il parle d'itinéraires au collège alors que ceux ci sont abandonnés depuis 2005.

Quels sont les critères de ce classement? le fric des financements privés des entreprises?

Pourquoi les lycées français sont ils pris d'assaut à l'étranger, aux states comme à Londres avec la construction d'un 3e lycée français?

Pourquoi les doctorants étrangers sont ils nombreux à vouloir terminer leurs cursus en France?

Les lycées français à l'étranger ont un rôle de représentation, ils sont donc hors normes.

Quant à la fin du cursus : la qualité de vie , l'attractivité parisienne ET les frais !

Par ailleurs hormis les chinois de nombreux doctorants viennent de pays francophones ... ( j'encadre des doctorants )

Tu parles. C'est plutôt le contraire : Les doctorants français tendent à partir de la France pour trouver du travail mieux rémunéré et des opportunités de job dans des bureaux de R&D bien plus attractifs. Les opportunités se tarissent en France, et j'hésite à effectuer la même démarche...

Le problème si vous souhaitez faire un doctorat en venant d'une école d'ingé est le mandarinat , j'ai jeté l'éponge .

Le problème si vous souhaitez faire un doctorat en venant d'une école d'ingé est le mandarinat , j'ai jeté l'éponge .

Que veux-tu dire ? Je connais pour ma part plusieurs ingénieurs provenant de mon école ayant effectué un doctorat (une CIFRE pour certains d'entre eux) et qui ont ensuite continué dans de l'expertise. Je comprends qu'il faille détenir un master avant de pouvoir continuer pour trois ans, mais le problème se pose-t-il vraiment ?

Je pense que l'article melange tout. Ce n'est pas parce que certaines Universitees Americaines font des Mooc que cela a aider en quoi que se soit leur classement. Ce qui tue l'Universitee Francaise, c'est le manque de selection. On ne fait pas le cours de la meme maniere avec des eleves ayant tous un niveau eleve et des eleves ayant des niveaux differents.

L'article mentionne les Mooc. Je connais bien ce systeme, mais cela n'ajoute rien au classement d'une Universite. La plupart des grandes Universitees n'ont pas ce systeme. Donc ca n'a rien avoir.

D'autre part, l'article repose sur un pre-supose qui est totalement faux. Les gens n'envoie pas leur enfants dans les grandes Universitees parce que l'enseignement y serait de meilleur qualite. D'ailleur, en ce qui concerne le classement le plus celebre, la qualite de l'enseignement y est absent (a moins de considerer le nombres de Nobel ayant etudie - pour la plupart 30 ans au paravant - est un indicateur fiable de la qualite de l'enseignement actuel). La veritable motivation n'est pas l'enseignement mais le diplome. Une licence de mathematique d'Oxford ne se moneye pas de la meme maniere qu'une licence de math de l'Universite de l'est de Londres.

Tu parles. C'est plutôt le contraire : Les doctorants français tendent à partir de la France pour trouver du travail mieux rémunéré et des opportunités de job dans des bureaux de R&D bien plus attractifs. Les opportunités se tarissent en France, et j'hésite à effectuer la même démarche...

Je parlais de qualité des études; le problème du marché du travail est un autre problème, il y a le plein emploi aux states. On ne peut pas en dire autant en France.

Autre problème de taille celui; les universités américaines sont financées par les entreprises, sauf Berkeley il me semble.....où est donc la garantie d'indépendance de leurs recherches et publications?

Je pense que l'article melange tout. Ce n'est pas parce que certaines Universitees Americaines font des Mooc que cela a aider en quoi que se soit leur classement. Ce qui tue l'Universitee Francaise, c'est le manque de selection. On ne fait pas le cours de la meme maniere avec des eleves ayant tous un niveau eleve et des eleves ayant des niveaux differents.

L'article mentionne les Mooc. Je connais bien ce systeme, mais cela n'ajoute rien au classement d'une Universite. La plupart des grandes Universitees n'ont pas ce systeme. Donc ca n'a rien avoir.

D'autre part, l'article repose sur un pre-supose qui est totalement faux. Les gens n'envoie pas leur enfants dans les grandes Universitees parce que l'enseignement y serait de meilleur qualite. D'ailleur, en ce qui concerne le classement le plus celebre, la qualite de l'enseignement y est absent (a moins de considerer le nombres de Nobel ayant etudie - pour la plupart 30 ans au paravant - est un indicateur fiable de la qualite de l'enseignement actuel). La veritable motivation n'est pas l'enseignement mais le diplome. Une licence de mathematique d'Oxford ne se moneye pas de la meme maniere qu'une licence de math de l'Universite de l'est de Londres.

Pas de sélection en fac? vous rigolez j'espère, regardez le taux de passage en 2e année! en médecine, pour la fac que je connais, 200 sur 3000 en 1ere année

En Staps, 120 pour 700 en première année.

Que veux-tu dire ? Je connais pour ma part plusieurs ingénieurs provenant de mon école ayant effectué un doctorat (une CIFRE pour certains d'entre eux) et qui ont ensuite continué dans de l'expertise. Je comprends qu'il faille détenir un master avant de pouvoir continuer pour trois ans, mais le problème se pose-t-il vraiment ?

C'est justement des CIFRE que j'encadre, mais les CIFRE ne sont pas si nombreuses et permettent rarement par la suite de poursuivre une activité de recherche mais plus d'ingé , donc au final ce n'est financièrement pas très intéressant et il faut donc avoir la foi ( je suis moi même expert dans mon domaine du moins est ce mon titre ) .

Par contre si vous souhaitez rejoindre un labo de recherche , et devenir maître de conférence ( car on ne fait pas 5 ans d'études dont 2 de prépa très intenses + 3 ans de recherche pour crever la dalle ), là c'est beaucoup plus délicat . J'ai fait mon stage couplé DEA + ingé 3ème année dans un labo à l'époque public ( depuis passé dans le privé donc supprimer, maintenant on fait de l'appli web ) dans le domaine de l'optro ( domaine uniquement public et ensuite parasité par le privé pour l'exploitation ), lorsque j'ai souhaité poursuivre en thèse, c'est posé le problème du responsable de thèse , et là mon responsable m'a gentiment expliqué ( et il avait raison ) que venant d'une école d'ingé je ne serai pas encadré par le mandarin "tartempion" qui avait ses poulains à la fac et que j'allais donc ramer sévère pour passer maître de conférence par la suite .

Voilà ce n'est qu'une expérience elle n'a peut être plus court ( c'était il y a 20 ans ), mais si je n'avais pas écouté ce responsable avec un prêt étudiant de 20KE sur le dos je ne vous dis pas les dégâts ( il avait en fait sans doute raison puisqu'un ami à passer un bon moment à diriger des TDs payé au lance pierre )

Fin de l'aparté .

Je pense que l'article melange tout. Ce n'est pas parce que certaines Universitees Americaines font des Mooc que cela a aider en quoi que se soit leur classement. Ce qui tue l'Universitee Francaise, c'est le manque de selection. On ne fait pas le cours de la meme maniere avec des eleves ayant tous un niveau eleve et des eleves ayant des niveaux differents.

L'article mentionne les Mooc. Je connais bien ce systeme, mais cela n'ajoute rien au classement d'une Universite. La plupart des grandes Universitees n'ont pas ce systeme. Donc ca n'a rien avoir.

D'autre part, l'article repose sur un pre-supose qui est totalement faux. Les gens n'envoie pas leur enfants dans les grandes Universitees parce que l'enseignement y serait de meilleur qualite. D'ailleur, en ce qui concerne le classement le plus celebre, la qualite de l'enseignement y est absent (a moins de considerer le nombres de Nobel ayant etudie - pour la plupart 30 ans au paravant - est un indicateur fiable de la qualite de l'enseignement actuel). La veritable motivation n'est pas l'enseignement mais le diplome. Une licence de mathematique d'Oxford ne se moneye pas de la meme maniere qu'une licence de math de l'Universite de l'est de Londres.

Je plussoie sur la sélection .

Les MOOC existent en France, et c'est très enrichissant . Sur la qualité je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous, la qualité de l'enseignement va souvent de paire avec la qualité du diplôme . Le MIT a un diplôme plus valorisé que l'université de Boulder, et l'enseignement du MIT est supérieur à celui de Boulder, de par les profs, les moyens donnés aux élèves pour développer leur créativité etc . J'ai du fait d'un double diplôme fréquenté deux grandes écoles , et à l'évidence le diplôme le plus côté correspondait bien à l'enseignement / environnement le meilleur , et pour avoir aussi fréquenté la fac pour un autre master, il n'y a pas photo ....