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L'altruisme existe-t-il?

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Invité Quasi-Modo

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
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Je comprends ton amertume Lugu Lug,

il faut voir le philosophe comme n'importe quel individu qui regarde devant lui, mais qui fait l'effort de s'approcher toujours davantage d'un point particulier, là où n'importe qui s'arrête à sa position, ce faisant, il découvre et voit autre chose que ce qui semblait de loin, ce qui semblait évident à distance peut prendre une autre tournure de près, tout simplement, comme cela arrive avec la physique, entre le regard de loin ( la cosmologie ), le regard de près ( le monde nanoscopique ) et le monde macroscopique ( celui dans lequel nous nous mouvons ).

Il ne faut pas chercher à inverser les rôle, entre égoïste et altruiste, ce n'est pas possible, on ne peut parler que de gradation, comme avec la température, un corps est plus ou moins chaud, le froid n'existant pas réellement, ou encore la grandeur d'un objet, plus ou moins étendu, et si un est dit petit, c'est toujours relativement à un autre plus grand ou à une collection d'autres qui font une moyenne, il n'existe pas de taille négative, uniquement des éléments ayant une grandeur positive plus ou moins importante, et ce qui donne le caractère, petit-grand, froid-chaud ou altruiste-égoïste, n'est qu'un problème de référence, de calibrage, non qu'intrinsèquement il y ait un phénomène antagoniste.

Sur ce qui est de la définition du terme égoïste, il peut être une compilation de plusieurs approches quelque peu différentes, ou une extension, ou encore une rectification du sens ordinaire, comme ce peut l'être pour un physicien sur la température lorsqu'il s'exprime en degré Kelvin plutôt qu'en degré Celcius, ou encore l'extension du terme parallèle pour le mathématicien en géométrie non-euclidienne alors que pour le commun des mortels ces droites ne se coupent jamais.

Ceci pouvant déjà apporter une première piste intéressante: http://www.cnrtl.fr/definition/egoisme

Certains passent une grande partie de leur vie à défier, à surpasser, leur condition, par le sport, par le mérite, par la bravoure de la peur, par les apparences, quand d'autres comme moi, s'évertueront à toujours comprendre davantage, toujours plus loin, plus précisément, nous sommes poussés par la même force vitale, mais elle ne s'applique par au même endroit, c'est contestable, tout comme cela l'est de dépenser son temps à courir après un ballon ou une balle, ou à regarder des théâtralisations de la vie en vidéo télévisuelle, ou de résoudre un problème récalcitrant.

Je ne suis pas vexé pour si peu, j'avais lu ton intervention précédente, et comme celle-ci s'adresse plus à moi, j'y réponds en espérant qu'elle ait une action positive en retour sur toi, nous devons clarifier ce qui prête à donner une mauvaise image de la philosophie ou du philosophe, elle n'est pas élitiste à mon avis, en tout cas pas dans le sens habituel, c'est à dire qu'un tri s'opère par les autres contre notre gré, ici tout dépend de notre seule volonté et de notre investissement à son égard, en plus de sa place dans notre être: nous ne choisissons pas la philosophie, c'est elle qui nous choisit...

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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Il est clair que les intentions ont un rôle capital dans l'analyse, et elles compliquent sa résolution, car il peut il y avoir de faux altruistes qui ont quelque chose à racheter par exemple, alors qu'il y a des égoïstes qui produisent des retombées positives pour les autres ( par exemple un patron d'une grosse société en de multiples sous-unités où la masse salariale totale est plus élevée que le salaire brut du propriétaire: il donne plus aux autres qu'à lui-même ).

C'est un peu comme avec la température, c'est plus ou moins chaud en réalité, même quand c'est froid, ce que nous nommons altruisme n'est qu'une température basse, elle n'est qu'une graduation inférieure dans l'égoïsme par rapport à une référence arbitraire, dans notre cas physique on a pris la point de fusion de la glace, dans le cas du comportement humain, certainement une moyenne empirique ressentie des pratiques des humains que nous côtoyons et/ou dont nous entendons parler et/ou que nous voyons mis en scène.

Tout dépend aussi si tu places l'égoïsme ou l'altruisme dans les conséquences plutôt que dans les intentions de l'acte me semble-t-il.

Le patron qui génère des emplois est égoïste dans son intention, mais altruiste dans ses conséquences. Je pense que pour assimiler, en totalité ou en partie, l'altruisme à une forme d'égoïsme, il faudra au moins considérer que seules les intentions comptent. Car si nous regardons uniquement les conséquences des actes, il sera facile de déterminer qu'un individu qui donne une pièce à un mendiant aura un comportement altruiste, la conséquence de son acte étant l'augmentation du pouvoir d'achat du mendiant, tandis qu'un individu qui au contraire cherchera à le voler aura un comportement égoïste, car il diminuera incontestablement son pouvoir d'achat.

En restant dans le strict cadre des conséquences de nos actes, nous pourrions définir l'action altruiste comme l'action de celui qui augmente le nombre des possibilités qui nous sont offertes à un instant donné, tout comme l'action égoïste comme l'action de celui qui diminue le nombre des possibilités qui nous sont offertes à un instant donné. Les autres types d'actions étant plutôt dans l'indifférence à nos propres intérêts. L'altruisme comme l'action dont la conséquence est l'accroissement de la puissance d'agir chez un ou plusieurs autres, l'égoïsme comme l'action dont la conséquence sera la diminution de la puissance d'agir chez un ou plusieurs autres.

Disons pour conclure brièvement que définies comme telles (càd définies par rapport à la conséquence des actes uniquement), les actions égoïstes ou altruistes restent farouchement en opposition, et que je ne vois pas bien en quel sens nous pourrions dire que chaque action serait un mélange des deux.

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Membre, forumeur éclairé, 56ans Posté(e)
Lugy Lug Membre 10 224 messages
56ans‚ forumeur éclairé,
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non, pas d'amertume, juste un léger agacement parce que moi aussi j'aime la philosophie mais je ne la perçois peut être pas de la même façon.

à bien y réfléchir, je pense que j'ai une approche plus hermétiste de la philosophie dans le sens ou une fois qu'un terme est bien défini on ne peut plus ni ajouter ni enlever quelque chose et si on change la nature de ce terme alors il n'as plus de sens et on peut à ce moment la lui faire dire tout et n'importe quoi et plus personne ne s'y retrouve.

j'aurais envie de dire que la philosophie ne sert pas à philosopher mais à réfléchir avec sagesse à ce qui à du sens afin que le non philosophe comprenne aisément ce qui à du sens.

si l'on reprend la définition ou l’étymologie du terme "égoïsme".

Étymol. et Hist. 1755 (Encyclop. t. 5 : Mm. de Port-Royal ont généralement banni de leurs écrits l'usage de parler d'eux-mêmes à la première personne [...] Pour en marquer leur éloignement, ils l'ont tourné en ridicule sous le nom d'égoïsme, adopté depuis dans notre langue); 1789 « attachement excessif à soi-même qui fait que l'on subordonne l'intérêt d'autrui à son propre intérêt » (Sieyès, Tiers état, p. 54). Dér. du lat. ego « moi »; suff. -isme*.

cette définition étant posé est il pertinent de décortiquer ce mot afin de lui faire prendre un autre sens? ce terme tout comme l'altruisme à été inventé voire construit de manière à montrer le coté excéssif de l'acte , non le simple fait de faire pour soi ou pour l'autre. donc utiliser ce terme pour parler de la part d'ego impliqué dans l'acte altruiste fait perdre leur sens au deux mots en les dénaturant. il est vrai que j'ai cherché un mots qui aurait plus de sens que égoïsme pour parler de cette part d'ego et je n'ai rien trouvé, peut être est ce là ou le philosophe doit se pencher en définissant un autre mots qui prendrait tout son sens et rendrait tout son sens au deux premier mots. tiens , par exemple égosature, de "ego saturare" "satisfaire l'ego". en plus ça fait un jolie jeux de mot avec ossature. on pourrait alors dire l'altruiste n'est pas égoïste bien au contraire , toutefois il est égosature. il satisfait son ego. voila qui à mon sens donne du sens.wink1.gif

ha oui, il faut aussi trouver le pendant à ce terme pour définir la part de l’égoïste qui tend vers l'autre. il est moins facile de faire concorder avec le latin mais en déforment un petit peu pour qu'une symétrie oppère nous pourrions dire altsature de altii et exsature.

ce qui pourrait donner , l’égoïste n'est pas altruiste cependant il peut être altsature.

voila peut être deux jolies nouveau mot "égosature et altsature" qui viendraient enrichir la langue tout en donnant du sens aux termes égoïsme et altruisme.

bon , après je dis ça je dit rien, je laisse aux philosophe la réflexion sur cette question.

et pardon d'avoir détourner le sujet de départ.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
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Tout dépend aussi si tu places l'égoïsme ou l'altruisme dans les conséquences plutôt que dans les intentions de l'acte me semble-t-il.

Oui, sauf que je ne considère pas que ce soit réaliste de le faire.

Le patron qui génère des emplois est égoïste dans son intention, mais altruiste dans ses conséquences. Je pense que pour assimiler, en totalité ou en partie, l'altruisme à une forme d'égoïsme, il faudra au moins considérer que seules les intentions comptent. Car si nous regardons uniquement les conséquences des actes, il sera facile de déterminer qu'un individu qui donne une pièce à un mendiant aura un comportement altruiste, la conséquence de son acte étant l'augmentation du pouvoir d'achat du mendiant, tandis qu'un individu qui au contraire cherchera à le voler aura un comportement égoïste, car il diminuera incontestablement son pouvoir d'achat.

En restant dans le strict cadre des conséquences de nos actes, nous pourrions définir l'action altruiste comme l'action de celui qui augmente le nombre des possibilités qui nous sont offertes à un instant donné, tout comme l'action égoïste comme l'action de celui qui diminue le nombre des possibilités qui nous sont offertes à un instant donné. Les autres types d'actions étant plutôt dans l'indifférence à nos propres intérêts. L'altruisme comme l'action dont la conséquence est l'accroissement de la puissance d'agir chez un ou plusieurs autres, l'égoïsme comme l'action dont la conséquence sera la diminution de la puissance d'agir chez un ou plusieurs autres.

Il suffit de voir ce qui se passe lorsque des ONG ou des États se contentent de fournir de l'aide immédiate aux pays en difficultés, c'est à dire des solutions toutes faites, soit par des moyens financiers, soit matériellement ou par l'approvisionnement de nourriture, les " remèdes " vont à l'encontre du but recherché, c'est à dire d'aider les gens à s'en sortir, alors qu'on les rend encore plus dépendants. Pourtant à la base le mouvement est particulièrement altruiste, surtout émanent d'associations indépendantes, mais les conséquences sont défavorables, ou vont en sens inverse de l'effet recherché.

Je pourrais citer aussi toutes les tentatives médicales infructueuses, comme la maladie des " enfants bulles ", où certains ont simplement perdu la vie, leur bénéfice a donc diminuer drastiquement, ainsi que pour leurs familles, alors que le geste est altruiste à la base.

De même imaginons qu'un individu fasse un leg public d'une collection personnelle, plus ou moins licite, pour éviter qu'une autre personne qu'il n'aime pas s'en empare par exemple, son acte est égoïste à tout niveau, mais avec le temps, on pourra peut-être se rendre compte de l'immense service rendu à l'humanité, que les conséquences sont favorables. Comme par exemple ce docteur qui a prélevé et dérobé le cerveau du célèbre physicien Einstein, alors que ce dernier désirait être incinéré, et que des spécialistes de la cognition ou des neurologues sont bien contents de pouvoir ausculter ce cortex hors norme.

Les conséquences positives ne sont pas toujours le fait d'un mouvement altruiste, loin s'en faut, ainsi en va t-il de la démarche scientifique ou technicienne, notre puissance a énormément grandi par le fait de comportements égoïstes de savants ou techniciens intéressés.

Au même titre que quelqu'un qui nous bouscule, si il l'a fait exprès ou par inadvertance, cela n'aura pas du tout le même effet/impact sur nous, alors même que la conséquence est la même pour nous, on aura pu trébucher et casser nos lunettes ou notre smartphone, notre jugement et nos comportements eux seront dépendants des intentions de l'individu. Idem si les intentions ne sont pas suivies d'effet réels, soit parce que cela a raté, soit qu'il n'a pas pu encore agir, par exemple en voulant nous dérober un objet important pour nous, tel un bijou de famille, le seul fait de connaitre ses intentions nous permet de juger cette personne, qu'il y ait ou pas de véritables conséquences/actes.

Il en va de même dans notre affaire d'égoïste et d'altruiste, notre jugement ne peut pas être indépendant des intentions premières, et de ne se focaliser uniquement sur les conséquences. J'ai bien compris l'utilité de simplifier le problème, mais on ne peut pas faire l'impasse sur cette nuance, cette variable, selon moi.

C'est un peu comme de ne prévoir le temps local qu'à partir des températures passées, les prévisions seront très incertaines ou aléatoires, alors que la prise en compte de la pression atmosphérique améliorera grandement les pronostics.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 989 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

à bien y réfléchir, je pense que j'ai une approche plus hermétiste de la philosophie dans le sens ou une fois qu'un terme est bien défini on ne peut plus ni ajouter ni enlever quelque chose et si on change la nature de ce terme alors il n'as plus de sens et on peut à ce moment la lui faire dire tout et n'importe quoi et plus personne ne s'y retrouve.

j'aurais envie de dire que la philosophie ne sert pas à philosopher mais à réfléchir avec sagesse à ce qui à du sens afin que le non philosophe comprenne aisément ce qui à du sens.

si l'on reprend la définition ou l’étymologie du terme "égoïsme".

Pourtant la philosophie est tout sauf hermétique ou dogmatique, elle se questionne sans cesse, y compris sur ce qu'elle a déjà dans son escarcelle.

On peut être sage, et même comprendre certaines choses sans être philosophe, tout comme selon moi, on peut être philosophe sans avoir atteint l'état de béatitude du savoir absolu, et je dirai même que c'est précisément parce que l'on est philosophe qu'on n'y est pas parvenu, grosso modo, être philosophe est avant tout être un apprenti, c'est à dire en période de formation, qui peut durer toute la vie, d'ailleurs il y a des buts qui ne sont pas à atteindre, juste d'y tendre est amplement suffisant.

Je pense que ce qui coince n'est pas justement la définition d'égoïste, mais celle d'altruiste, et l'article wiki sur le sujet est plus éclairant ( https://fr.wikipedia.../wiki/Altruisme ):

Avant que le mot altruisme lui-même ne soit créé, la possibilité d'une action pleinement désintéressée a été mise en question. Dans un tel contexte, les frontières entre les notions d'égoïsme et d'altruisme peuvent être interrogées.

Une critique fondamentale adressée à l'altruisme consiste à dire que si cela apporte du bonheur à la personne qui effectue un acte altruiste, alors cela lui profite et donc cela est égoïste. Pourtant, le fait d'aimer faire quelque chose n'est pas nécessairement en contradiction avec un effet ou un rayonnement positif sur les autres. En fin de compte, cette critique revient à confondre le bonheur personnel ayant un effet positif sur autrui et le bonheur personnel au détriment d'autrui.

Dans les Fondation de la métaphysique des mœurs, Kant écrit qu'il n'est jamais possible de connaître la motivation dernière d'une action.

Selon Auguste Comte et le Littré, l'altruisme provient de l'appétit sexuel qui, « croissant en complexité et en raffinement », peut devenir l'un des éléments essentiels du sens moral et la source des plus nobles actions des humains.

Bahram Elahi2 précise à ce sujet que si aucune action altruiste ne peut être parfaitement désintéressée, du fait même de notre dimension terrestre, naturellement mercantile, il est toutefois possible de cultiver en soi l’intention d’agir de manière désintéressée. Le désintéressement absolu constitue un idéal vers lequel l'être humain devrait tendre pour pouvoir persévérer dans la pratique éthique et acquérir les vertus indispensables à son perfectionnement moral et spirituel.

Et c'est justement ce qui est fait ici par le sujet de Quasi-modo, nous discutons de sa pertinence !

Voilà !

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

Au même titre que quelqu'un qui nous bouscule, si il l'a fait exprès ou par inadvertance, cela n'aura pas du tout le même effet/impact sur nous, alors même que la conséquence est la même pour nous, on aura pu trébucher et casser nos lunettes ou notre smartphone, notre jugement et nos comportements eux seront dépendants des intentions de l'individu. Idem si les intentions ne sont pas suivies d'effet réels, soit parce que cela a raté, soit qu'il n'a pas pu encore agir, par exemple en voulant nous dérober un objet important pour nous, tel un bijou de famille, le seul fait de connaitre ses intentions nous permet de juger cette personne, qu'il y ait ou pas de véritables conséquences/actes.

Il en va de même dans notre affaire d'égoïste et d'altruiste, notre jugement ne peut pas être indépendant des intentions premières, et de ne se focaliser uniquement sur les conséquences. J'ai bien compris l'utilité de simplifier le problème, mais on ne peut pas faire l'impasse sur cette nuance, cette variable, selon moi.

C'est un peu comme de ne prévoir le temps local qu'à partir des températures passées, les prévisions seront très incertaines ou aléatoires, alors que la prise en compte de la pression atmosphérique améliorera grandement les pronostics.

C'est vrai qu'en ce sens ce serait particulièrement contre-intuitif. Pour sortir du débat classique entre les conséquentialistes (qui jugent selon les conséquences uniquement) et les déontologistes (qui regardent uniquement l'intention), je pense donc que quitte à prendre les intentions en compte, il ne les faut considérer que dans la mesure où l'individu perçoit les conséquences de son action, et plus précisément encore, il faut considérer dans quelle mesure ses intentions ont été de viser telle ou telle conséquence.

Bien évidemment ce sera différent pour le cas où la bousculade aura pour objectif de casser les lunettes ou le smartphone, selon que cette conséquence ait été désirée ou non, ou si la volonté était seulement de faire chuter l'individu sans y arriver (par exemple). Je pense qu'on ne saurait être jugé pleinement responsable que des actions pour lesquelles il y a une adéquation totale entre l'intention de viser tel ou tel résultat et l'obtention réel du résultat visé.

Malgré la malveillance de l'acte consistant à bousculer quelqu'un, casser les lunettes ou le smartphone ne serait pas forcément de la responsabilité de celui qui bouscule en visant une autre fin (par exemple pour l'embarrasser ou pour le faire chuter sans y arriver). Pour le moins, sa responsabilité ne saurait être totale, puisque ces conséquences-ci lui avaient dans un premier temps complètement échappé.

C'est une espèce de sparadrap sur une jambe de bois, mais cette vision me paraît bien plus proche de notre façon générale de fonctionner : la valeur morale d'un acte ne serait ni dans l'intention, ni dans la conséquence, mais dans l'adéquation entre les intentions et les conséquences perçues.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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à bien y réfléchir, je pense que j'ai une approche plus hermétiste de la philosophie dans le sens ou une fois qu'un terme est bien défini on ne peut plus ni ajouter ni enlever quelque chose et si on change la nature de ce terme alors il n'as plus de sens et on peut à ce moment la lui faire dire tout et n'importe quoi et plus personne ne s'y retrouve.

Tout le monde comprend ce que signifient "altruisme" et "égoïsme". Il s'agit plutôt de voir quelles sont les limites de ces mots que nous utilisons souvent à tort et à travers dans la vie de tous les jours, comme s'ils avaient une signification absolue ou une valeur morale immédiate. La philosophie sert beaucoup à ça: démystifier ce que nous tenons pour acquis, lever le voile sur ce monde d'illusions qui constitue notre vie quotidienne. En l'occurrence, la réflexion et l'analyse nous apprenne que la réalité est complexe: ce qui nous apparaît égoïste à première vue peut avoir une saveur différente selon si on la prend du côté des intentions ou des conséquences par exemple, ou si on examine les conséquences à court ou à long terme, etc. Cela nous permet d'approfondir notre perception de la psychologie humaine et des jugements qui sont passés autour de nous. De les sasser de manière plus profonde à l'avenir. Etc.

j'aurais envie de dire que la philosophie ne sert pas à philosopher mais à réfléchir avec sagesse à ce qui à du sens afin que le non philosophe comprenne aisément ce qui à du sens.

Personne n'est tenu de vulgariser. Deux interlocuteurs particulièrement érudits peuvent très bien mener une discussion savante sans que cela permette pour autant de la taxer de superficielle ou de pelletage de nuages. De même que les philosophes en herbe peuvent très bien mener une discussion dans des termes plus terre-à-terre, ce qui n'en garantit pas pour autant la profondeur, loin s'en faut.

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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C'est une espèce de sparadrap sur une jambe de bois, mais cette vision me paraît bien plus proche de notre façon générale de fonctionner : la valeur morale d'un acte ne serait ni dans l'intention, ni dans la conséquence, mais dans l'adéquation entre les intentions et les conséquences perçues.

C'est une méthode qui peut fort bien convenir à un cadre public, par exemple celui de la justice.

Mais dans une perspective d'éthique individuelle, plutôt que de s'intéresser à la valeur morale des actes, il semble plus intéressant de considérer la valeur morale de sa conduite et ce, dans une perspective évolutive. En une sorte de façon de mettre l'accent sur le voyage plutôt que la destination si tu veux. On part du point donné où j'agis dans une relative ignorance et dans un flou relatif quant à mes intentions. Or, la moralité de ma vie s'évalue alors à la constance de l'effort que j'ai mis à affiner ma connaissance du monde et par suite ma connaissance des conséquences plausibles de mes actes ainsi que la profondeur de résolution de mes intentions. Ici, l'activisme acharné tant que l'immobilisme peuvent être des synonymes d'échec - le premier n'étant au fond que l'immobilisme de celui qui tourne en rond. De même qu'en philosophie, dogmatisme et passivité réflexive sont des synonymes d'échec.

Je finissais dans mon intervention d'ouverture avec la notion de projet. Et bien maintenant, je retombe sur celle de voyage, où l'altruisme pourrait être défini comme une constance et une recherche permanentes (et qui plus est, une recherche rigoureuse, philosophique, profonde, sceptique, etc.) sous le régime qui veut que l'accroissement en puissance d'exister des autres fasse accroître ma propre puissance d'exister et vice-versa.

Je suis égoïste dès que je m'arrête. Dès que j'établis mon campement. Dès que je pose les limites de mon territoire. Dès que je définis trop étroitement. Dès que je prends pour acquis. Dès que je ne suis plus attentif aux soubresauts de l'âme de mes semblables. Dès que je me pose comme modèle de raison. Dès que je deviens complaisant dans ma gentillesse. Dès que je me désolidarise. Dès que j'établis une distinction entre "eux" et "nous", entre "toi" et "moi" qui n'est pas fondée sur autre chose que les seules sensations qui me permettent d'affirmer que je suis moi et que tu es toi, et qui n'est pas alignée sur l'impératif que j'ai de conduire mon désir de manière à exalter l'existence, mais qui n'est que le résultat d'une complaisance éthique. Une complaisance éthique qui découle de quoi au fond ? D'une hâte. Qui elle-même découle de quoi ? De la peur ? De la peur de voyager, de faire un pas de travers et de tomber dans le précipice des choses sans avoir pu parvenir à destination ? N'est-ce pas toujours la même vieille rengaine ? Prendre son temps, prendre le chemin le plus long. Envoyer paître les étoiles Michelin. Être attentif aux choses inutiles. Vaquer à la perfection de chacun des petits gestes du quotidien, comme le fait le samouraï. Bref, être à l'écoute de Dieu. C'est tout ça et bien davantage être altruiste.

Dans l'aventure de la philosophie, la définition n'est qu'un véhicule que l'on emprunte pour avancer. Elle nous fait aller d'un point A à un point B. Mais le voyage, c'est tout le reste !

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Membre, Posté(e)
nolibar Membre 1 217 messages
Forumeur survitaminé‚
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" L'altruisme existe-t-il? "

Altruisme, égoïsme même combat !

Dans l’absolu, l’Homme n’a pas de mérite ni n’est à blâmer pour ce qu’il est.

Que l’Homme soit responsable des dégâts physiques ou moraux du fait de ses comportements : OUI !

Mais qu’il soit tenu pour responsable de ses comportements : NON !

Car, tout comme un certain Spinoza à son époque, je pense que la possession d’un « Libre-arbitre » ne peut-être qu’illusoire. Car pour ce faire, il faudrait, selon moi, pouvoir passer outre les lois qui régissent l’Univers, être en quelque sorte des dieux.

Or, dans l’absolu, la première cause qui a participé à faire ce que l’Homme est aujourd’hui s’est produite avant même le big-bang et, de ce fait, il ne peut, en aucune façon, en être tenu pour responsable.

Modifié par nolibar
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Membre, forumeur éclairé, 56ans Posté(e)
Lugy Lug Membre 10 224 messages
56ans‚ forumeur éclairé,
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oui, je me rend compte que je suis peut être trop terre à terre dans mes réflexions. je vais y réfléchir encore.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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C'est une méthode qui peut fort bien convenir à un cadre public, par exemple celui de la justice.

Mais dans une perspective d'éthique individuelle, plutôt que de s'intéresser à la valeur morale des actes, il semble plus intéressant de considérer la valeur morale de sa conduite et ce, dans une perspective évolutive. En une sorte de façon de mettre l'accent sur le voyage plutôt que la destination si tu veux. On part du point donné où j'agis dans une relative ignorance et dans un flou relatif quant à mes intentions. Or, la moralité de ma vie s'évalue alors à la constance de l'effort que j'ai mis à affiner ma connaissance du monde et par suite ma connaissance des conséquences plausibles de mes actes ainsi que la profondeur de résolution de mes intentions. Ici, l'activisme acharné tant que l'immobilisme peuvent être des synonymes d'échec - le premier n'étant au fond que l'immobilisme de celui qui tourne en rond. De même qu'en philosophie, dogmatisme et passivité réflexive sont des synonymes d'échec.

Et la difficulté dans une perspective évolutive consiste alors à savoir quel degré de connaissance du monde et de ses lois me permet d'être suffisamment assuré pour me lancer dans l'action.

Il me semble qu'il s'agit en quelque sorte de découvrir nos propres intentions et d'en préciser au possible le sens, afin de déterminer de quel projet mon existence est porteuse. Si l'arrêt ou le campement établi (cf. plus loin) est toujours une forme ou une autre d'égoïsme (au sens d'auto-complaisance), alors tout acte est nécessairement égoïste au sens où il implique une complaisance suffisante à notre propre égard pour conclure et estimer que notre connaissances du contexte et notre maîtrise de ses conséquences sont suffisantes.

Le danger ne demeure-t-il donc pas que l'idéal de l'altruisme (celui qui se refuse toute complaisance) ne se termine dans une passivité apathique? L'altruiste complet serait une espèce de mort de son propre vivant? Ou carrément un Dieu?

Je finissais dans mon intervention d'ouverture avec la notion de projet. Et bien maintenant, je retombe sur celle de voyage, où l'altruisme pourrait être défini comme une constance et une recherche permanentes (et qui plus est, une recherche rigoureuse, philosophique, profonde, sceptique, etc.) sous le régime qui veut que l'accroissement en puissance d'exister des autres fasse accroître ma propre puissance d'exister et vice-versa.

L'altruisme ainsi défini aurait-il un rapport avec la technique qui cherche la solution la plus économe et la plus efficace en tout domaine?

Concrètement dans un monde aux ressources limitées, l'accaparement des ressources par quelques uns signifie qu'elles ne seront pas exploitées par quelques autres. Matériellement, ce qui se partage perd de sa valeur (dix euros partagés en deux font deux fois cinq euros, et cinq euros est inférieur à dix euros).

Pourquoi ne pas renouer avec l'idéal d'un état comme une main invisible dont la mission est de garantir que les intérêts privés de chacun coïncident avec les intérêts collectifs?

Je suis égoïste dès que je m'arrête. Dès que j'établis mon campement. Dès que je pose les limites de mon territoire. Dès que je définis trop étroitement. Dès que je prends pour acquis. Dès que je ne suis plus attentif aux soubresauts de l'âme de mes semblables. Dès que je me pose comme modèle de raison. Dès que je deviens complaisant dans ma gentillesse. Dès que je me désolidarise. Dès que j'établis une distinction entre "eux" et "nous", entre "toi" et "moi" qui n'est pas fondée sur autre chose que les seules sensations qui me permettent d'affirmer que je suis moi et que tu es toi, et qui n'est pas alignée sur l'impératif que j'ai de conduire mon désir de manière à exalter l'existence, mais qui n'est que le résultat d'une complaisance éthique. Une complaisance éthique qui découle de quoi au fond ? D'une hâte. Qui elle-même découle de quoi ? De la peur ? De la peur de voyager, de faire un pas de travers et de tomber dans le précipice des choses sans avoir pu parvenir à destination ? N'est-ce pas toujours la même vieille rengaine ? Prendre son temps, prendre le chemin le plus long. Envoyer paître les étoiles Michelin. Être attentif aux choses inutiles. Vaquer à la perfection de chacun des petits gestes du quotidien, comme le fait le samouraï. Bref, être à l'écoute de Dieu. C'est tout ça et bien davantage être altruiste.

Dans l'aventure de la philosophie, la définition n'est qu'un véhicule que l'on emprunte pour avancer. Elle nous fait aller d'un point A à un point B. Mais le voyage, c'est tout le reste !

Nous avons néanmoins ce besoin de faire une halte dans notre pensée pour oser faire un réel pas vers l'extérieur et agir dans le quotidien.

Mais j'aime assez l'idée de l'égoïsme comme une forme d'auto-complaisance. L'altruisme ne résiderait-il pas alors par opposition dans l'exigence de soi et des autres plutôt que dans une recherche effrénée pour laquelle on ne voit pas bien quand faire halte et se décider?

Comment concilier l'idée d'une recherche perpétuelle et l'action volontaire du quotidien sinon sous le mode de l'exigence de soi ou de l'engagement personnel?

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nolibar Membre 1 217 messages
Forumeur survitaminé‚
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ien

C'est la porte ouverte à l'anarchie ce que tu nous proposes là.Plus de coupables,plus d'innocents,tout se vaut ,plus de de bien et de mal ,plus de société non plus,ni de civilisation .Il ne reste plus que notre animalité soumise à nos instincts les plus bas

Lorsque l’on veut soigner efficacement une personne atteinte d’une maladie, il faut connaître, avant tout et surtout, les causes exactes qui l’ont provoquée. Pour pouvoir ensuite créer le remède efficace qui la guérira.

L’Homme, contrairement à ce que son narcissisme voudrait bien lui faire accroire, est atteint de non possession d’un « Libre-arbitre ». Il faut donc, en personne intelligente, en tenir compte dans l’organisation de la Société.

Ce n’est pas parce que l’on comprend les raisons profondes qui animent l’Homme que l’on doit lui laisser faire tout ce qu’il veut. Les règles et les lois à respecter sont là pour canaliser ses comportements.

Mais au lieu de le punir, on se contente de l’isoler de la Société le temps nécessaire à sa guérison de son inadéquation à celle-ci.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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" L'altruisme existe-t-il? "

Altruisme, égoïsme même combat !

Dans l’absolu, l’Homme n’a pas de mérite ni n’est à blâmer pour ce qu’il est.

Que l’Homme soit responsable des dégâts physiques ou moraux du fait de ses comportements : OUI !

Mais qu’il soit tenu pour responsable de ses comportements : NON !

Car, tout comme un certain Spinoza à son époque, je pense que la possession d’un « Libre-arbitre » ne peut-être qu’illusoire. Car pour ce faire, il faudrait, selon moi, pouvoir passer outre les lois qui régissent l’Univers, être en quelque sorte des dieux.

Or, dans l’absolu, la première cause qui a participé à faire ce que l’Homme est aujourd’hui s’est produite avant même le big-bang et, de ce fait, il ne peut, en aucune façon, en être tenu pour responsable.

Encore faudrait-il pouvoir déterminer précisément ce qu'il est pour réellement juger s'il est programmé ou non de sorte à se comporter comme tel! Si il apparaît sûr que l'altruisme présuppose la liberté, nous sommes tous à considérer comme possédant un minimum de liberté ou de libre-arbitre - et d'ailleurs nous le savons en nous-mêmes sans toujours pouvoir ou vouloir nous l'avouer. Si il est certain que dans la vie nous ne faisons pas que des choix, il ne vaudrait même pas la peine de parler de vie si nous n'en avions jamais aucun, mais seulement d'une réaction chimique complexe sans aucune caractéristique particulière.

La démonstration est simple : l'Homme ne peut se définir que par l'extérieur de l'humanité. Si l'Homme n'est qu'un animal parmi d'autres, qu'il ne possède donc rien en propre, et que Dieu n'existe pas non plus, alors il n'existe pas de nature humaine parce qu'il n'y a aucune façon de définir ce que nous sommes.

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Membre, Posté(e)
nolibar Membre 1 217 messages
Forumeur survitaminé‚
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L’Homme biologiquement n’est qu’un animal parmi les autres espèces animales. Une sorte de robot biologique comme eux.

«… nous sommes tous à considérer comme possédant un minimum de liberté ou de libre-arbitre - et d'ailleurs nous le savons en nous-mêmes sans toujours pouvoir ou vouloir nous l'avouer. »

Il est, contrairement à ce que son narcissisme voudrait bien lui faire accroire, atteint de non possession d’un « Libre-arbitre ».

Il est l’aboutissement d’un nombre incommensurable de « causes et effets » et c’est toujours un enchainement de « causes et effets », dont il n’a même pas, pour l’immense majorité, conscience, qui décide pour lui des choix qu’il va faire.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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Il est l’aboutissement d’un nombre incommensurable de « causes et effets » et c’est toujours un enchainement de « causes et effets », dont il n’a même pas, pour l’immense majorité, conscience, qui décide pour lui des choix qu’il va faire.

Cela impliquerait que l'humain soit une chose, ce qu'il n'est clairement pas. C'est formidable de se déresponsabiliser comme ça!

Et si cet inconscient si vaillamment évoqué et défendu par vos soins était un brin dogmatique? Comment voulez-vous démontrer que nous obéissons tous à des injonctions inconscientes, sauf à les exhiber et donc les rendre conscientes? C'est la victoire à tous les coups, ce qui est totalement contraire au principe de réfutabilité cher à notre rationalité : où bien l'acte possède une cause connue et on a gagné, ou bien l'acte est motivé par une cause inconnue qu'on supposera finalement inconsciente.

Et si l'Homme était un robot, quelle serait donc sa finalité? Pour qu'il possède une finalité à priori, il faudrait qu'un concepteur l'ait fabriqué à cet effet (comme un Dieu), tout comme la lampe a pour finalité d'éclairer ou la voiture de rouler. Les choses subissent les lois de cause à effet, certes, mais les humains obéissent à des raisons qui leurs sont propres (ils ont conscience de l'avenir), et cela change complètement la donne.

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Petitpepin Membre 783 messages
Baby Forumeur‚
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Le danger ne demeure-t-il donc pas que l'idéal de l'altruisme (celui qui se refuse toute complaisance) ne se termine dans une passivité apathique? L'altruiste complet serait une espèce de mort de son propre vivant? Ou carrément un Dieu?

Nous avons là les termes de quelque chose de bien trop grand pour nos petites épaules. Là, seul l'espoir semble pouvoir nous sauver. Celui qui agit au sein de la conscience de sa propre limitation et de ses contradictions essentielles et bel et bien insurmontables.... L'espoir comme résultante solidaire de l'anéantissement. Un cri ? Cela dépend. Plus nous prenons la pleine conscience de l'altérité, plus il nous devient possible d'agir sur elle, et alors même que nous n'agissons plus... Se leurre-t-on ? Cette question nous taraude sans cesse, nous y sommes infiniment renvoyés à mesure que l'examen et le doute deviennent plus radical. Mais l'espoir ici n'est pas effet, il est la cause !

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Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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Mais au lieu de le punir, on se contente de l’isoler de la Société le temps nécessaire à sa guérison de son inadéquation à celle-ci.

C'est d'ailleurs ce qui tend actuellement à s'imposer dans les sociétés les plus progressistes, sous le concept de réhabilitation.

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Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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Cela impliquerait que l'humain soit une chose, ce qu'il n'est clairement pas. C'est formidable de se déresponsabiliser comme ça!

Par la fumisterie du libre-arbitre, c'est la mauvaise conscience que les hommes induisent. La responsabilité individuelle, la vraie, celle-là n'appartient qu'à la conscience de chacun, en tant qu'ils subissent les conséquences de leurs actes. En ce sens, la responsabilité est naturelle: nous subissons nécessairement les conséquences de nos actes et à moins d'être crétins, nous en tenons compte dans l'élaboration de nos intentions futures. Ce que nous entendons usuellement par "responsabilité" n'est en fait rien d'autre que la mauvaise conscience.

Et si cet inconscient si vaillamment évoqué et défendu par vos soins était un brin dogmatique? Comment voulez-vous démontrer que nous obéissons tous à des injonctions inconscientes, sauf à les exhiber et donc les rendre conscientes? C'est la victoire à tous les coups, ce qui est totalement contraire au principe de réfutabilité cher à notre rationalité : où bien l'acte possède une cause connue et on a gagné, ou bien l'acte est motivé par une cause inconnue qu'on supposera finalement inconsciente.

In-conscient: cela se dit par la négative d'une chose qui n'est pas consciente. J'agis de telle manière en étant incapable d'en établir la cause ou tiens: je rêve à telle chose sans pouvoir en établir la cause exacte. La cause n'est pas consciente. Cela suffit. Je n'ai pas besoin de substantialiser l'inconscient pour que la thèse selon laquelle nous sommes habités par des processus qui échappent à notre conscience soit validée. Ce qui peut devenir dogmatique, ce sont les thèses qui sont censées expliquer ces processus non-conscients - comme celle du familialisme freudien - car c'est en ça que tient au fond l'originalité de la doctrine freudienne.

Et si l'Homme était un robot, quelle serait donc sa finalité?

Faut-il que l'homme ait une finalité ?

Les choses subissent les lois de cause à effet, certes, mais les humains obéissent à des raisons qui leurs sont propres (ils ont conscience de l'avenir), et cela change complètement la donne.

Les gens ajustent leurs actions en fonction des calculs de leur conscience mais quant à ce qui sous-tend ces actions, nous marchons tous dans le noir. Cette sensation se cristallise souvent en nous sous la forme d'un questionnement existentiel global insoluble: "pourquoi vit-on ? À quoi sert la vie ? Qui suis-je ? Où vais-je" mais en définitive, cette insolubilité se réfracte dans tous les gestes de notre vie. C'est simplement que nous nous laissons aller au courant qui coule en nous.

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nolibar Membre 1 217 messages
Forumeur survitaminé‚
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Cela impliquerait que l'humain soit une chose, ce qu'il n'est clairement pas. C'est formidable de se déresponsabiliser comme ça!

Et si cet inconscient si vaillamment évoqué et défendu par vos soins était un brin dogmatique? Comment voulez-vous démontrer que nous obéissons tous à des injonctions inconscientes, sauf à les exhiber et donc les rendre conscientes? C'est la victoire à tous les coups, ce qui est totalement contraire au principe de réfutabilité cher à notre rationalité : où bien l'acte possède une cause connue et on a gagné, ou bien l'acte est motivé par une cause inconnue qu'on supposera finalement inconsciente.

Et si l'Homme était un robot, quelle serait donc sa finalité? Pour qu'il possède une finalité à priori, il faudrait qu'un concepteur l'ait fabriqué à cet effet (comme un Dieu), tout comme la lampe a pour finalité d'éclairer ou la voiture de rouler. Les choses subissent les lois de cause à effet, certes, mais les humains obéissent à des raisons qui leurs sont propres (ils ont conscience de l'avenir), et cela change complètement la donne.

Etes-vous vraiment certain de vouloir savoir ce qu’est vraiment l’Homme ?

Moi, oui !

Mais vous ?

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