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Déconstruire la crise de la masculinité


renard79

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Membre, 46ans Posté(e)
renard79 Membre 3 212 messages
Baby Forumeur‚ 46ans‚
Posté(e)

Sans alimenter les discours antiféministes qui voient une crise de la masculinité provoquée par des femmes conquérantes et castratrices, on peut toutefois prendre au sérieux les difficultés et les souffrances des hommes dans un monde où le travail, central dans la construction de l’identité masculine, change, se précarise et n’est plus tant vécu comme une valeur mais comme une faveur. C’est ce que propose ici Pascale Molinier dans une analyse de l’expérience subjective du travail où se transforment les modalités viriles de la coopération et de la solidarité professionnelles.

La suite: http://www.cairn.info/revue-mouvements-2004-1-page-24.htm

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Membre, 26ans Posté(e)
niark man Membre 394 messages
Baby Forumeur‚ 26ans‚
Posté(e)

bon courage mec. tu va te faire allumer violent ^^ je serais bien le premier à le faire, mais je suis gentil :3 donc je vais juste regarder les gens te dire à quel point tu es sexiste et tout ce qui va avec ^^

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Membre, Dégonfleur de baudruches, 68ans Posté(e)
Dinosaure marin Membre 24 125 messages
68ans‚ Dégonfleur de baudruches,
Posté(e)

Sans vouloir saper le moral de personne, je doute que nous soyons à même de discuter de cet ouvrage sans l'avoir lu et de le lire sans avoir fait les études ad-hoc.

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Membre, 62ans Posté(e)
agorien Membre 323 messages
Baby Forumeur‚ 62ans‚
Posté(e)

C'est toute la société qui croule

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Invité Lucy Van Pelt
Invités, Posté(e)
Invité Lucy Van Pelt
Invité Lucy Van Pelt Invités 0 message
Posté(e)

Paf!

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:D

https://www.erudit.o...1/1011118ar.pdf

http://www.cairn.inf...E=CDGE_052_0119

ne recherche rapide dans diverses bases de données sur le thème de la crise de la masculinité [4][4] Cette recherche a été effectuée pendant la période... révèle qu’il y aurait eu à répétition des crises semblables depuis au moins cinq siècles en Occident. Aucune région du globe ne semble aujourd’hui épargnée. On mentionne ainsi des crises de la masculinité lors de la Renaissance en France et en Angleterre, au xviiie siècle dans la France de la Révolution, au début du xixe siècle en Allemagne, vers 1900 encore en Allemagne, en France et dans les colonies britanniques. Au cours des années 20 et 30, les fascistes italiens et allemands s’offusquent de la féminisation de leur nation. Une crise sévit durant les années 60 en Allemagne de l’Ouest et en URSS jusque pendant les années 70, au Québec durant les années 70 et 80, puis en Occident dans son ensemble à partir des années 90. Fait curieux, les États-Unis seraient régulièrement aux prises avec une crise de la masculinité depuis que ce pays s’est imposé comme une puissance économique et militaire à la fin du xixe siècle, y compris alors qu’il s’affirme comme la « superpuissance » du bloc de l’Ouest pendant la guerre froide (1950-1960), lors du retour en force du conservatisme sous le président Ronald Reagan (1980) et aujourd’hui encore, une fois l’adversaire soviétique disparu. La recherche sur les bases de données a également permis de constater que l’on parle de « crise de la masculinité » au sujet de plusieurs pays de l’Afrique postcoloniale subsaharienne, d’Amérique latine, d’Asie et du Moyen-Orient. Enfin, en 2009, le cardinal allemand Paul Josef Cordes déclare que « la masculinité et plus spécifiquement la paternité sont en crise » partout dans le monde à cause du « féminisme radical » (Zulueta 2009).
Les discours de crise de la masculinité qui émergent en France à l’époque de la Révolution de 1789 sont portés par tous les camps pour fustiger leurs adversaires qui seraient responsables d’une dégénérescence des mœurs et d’une féminisation de la France, le pays étant par conséquent plus vulnérable par rapport à ses ennemis extérieurs et intérieurs. Dans le discours révolutionnaire, la cour ne compterait que des hommes efféminés contrôlés par des femmes probablement lesbiennes, au premier titre la reine Marie-Antoinette qui manipulerait à sa guise un roi lui aussi efféminé. Du côté monarchiste, on accusera les républicaines de porter la culotte et le bonnet phrygien, complainte que même l’élite masculine républicaine reprendra à son compte. Ces discours de crise s’expriment une fois de plus alors que le patriarcat se renforce et que les hommes, loin d’être sous le pouvoir des femmes, se donnent encore plus de privilèges et de pouvoir à l’endroit des femmes qu’ils cherchent à discipliner et à dominer : l’Assemblée révolutionnaire interdit aux femmes de voter et d’être élues, de former des sociétés ou des clubs de femmes, de porter les armes, puis finalement de se rassembler à plus de cinq dans l’espace public (Fauré 2003 : 174; Lampron 2008; Rauch 2000).

16Le discours de crise de la masculinité à la fin du xixe siècle survient lui aussi à une époque où des processus sont mis en place pour (ré)affirmer la masculinité la plus conventionnelle, alors que seulement quelques femmes s’aventurent avec difficulté dans des domaines jusqu’alors réservés aux hommes. Aux États-Unis, le discours de crise de la masculinité est porté par le président Theodore Roosevelt lui-même (Rotundo 1987). En France, des hommes comme Alexandre Dumas fils déplorent les hommes « féministes », c’est-à-dire efféminés (Bard 1999b : 27; voir aussi Bard (1999a)), et s’insurgent à l’égard des premières, soit ces quelques femmes qui entrent dans des facultés et des professions de prestige jusqu’alors réservées aux hommes (Rennes 2007), sans compter celles qui militent, tiennent des assemblées et manifestent pour le droit de voter, l’« amour libre », la contraception et la protection des prostituées. Ce mouvement féministe encore de faible ampleur entraîne contre la « femme nouvelle » un tir de barrage de la part de célébrités de l’époque, dont Anatole France, Guy de Maupassant, Charles Maurras, Octave Mirbeau, Pierre-Joseph Proudhon, Émile Zola (Mangue 2001 : 23). Puisque l’antiféminisme n’est pas l’apanage des forces réactionnaires et conservatrices et se pratique aussi chez les progressistes (Bard 1999b : 30), plusieurs voix s’élèvent dans le mouvement ouvrier et les syndicats socialistes et anarchistes (Bard 1999a : 60-61; Ripa 1996) contre les femmes qui veulent travailler pour un salaire. Elles menaceraient ainsi l’identité masculine en provoquant une baisse des salaires et le chômage des hommes qui se retrouveraient désorientés d’être reclus dans leur domicile. Ce discours de crise particulièrement bruyant des deux côtés de l’Atlantique s’inscrit dans un mouvement de renforcement des différences entre les sexes (Guionnet et Neveu 2004 : 188) et de mobilisation de ressources par et pour les hommes en vue de réaffirmer individuellement et collectivement leur identité masculine conventionnelle. Soulignons la création du mouvement scout et du sport amateur (dont l’athlétisme) qui devrait permettre aux hommes de développer entre hommes leur masculinité, puisque « [l]e terrain de football (sport particulièrement violent) est le seul lieu où la suprématie masculine est incontestable » (Badinter 1992 : 39), selon un journaliste de l’époque. La production culturelle propose elle aussi de forts modèles masculins. Aux États-Unis, la mode est aux romans-feuilletons de cow-boys (alors que la « conquête de l’Ouest » s’achève) et Tarzan est un héros très populaire : la série lancée en 1912 se vendra à des dizaines de millions d’exemplaires (Badinter 1992 : 40; Kimmel 2006). Tout cela sans compter des expéditions impérialistes comme la guerre aux Philippines et l’invasion de Cuba par les États-Unis, et une course aux armements qui culminera avec la Première Guerre mondiale. Ces entreprises militaires sont autant d’expressions d’une masculinité forte et agressive qui se démarquerait d’une féminité faible et pacifique, tout en offrant l’occasion de mobilisations de ressources collectives par et pour les hommes.

17À la suite de ce rapide survol historique, il est possible de conclure que les discours de crise de la masculinité agissent comme une stratégie rhétorique pour discréditer des femmes qui s’émancipent, ou cherchent à s’émanciper, et qui sont désignées comme la cause de la crise. Ce discours permet aussi de justifier la mobilisation de ressources politiques, juridiques, économiques, culturelles et militaires pour confirmer la différence inégalitaire entre les sexes, réaffirmer la supériorité des hommes et consolider leur pouvoir et leurs privilèges à l’égard des femmes.

La crise de la masculinité aujourd’hui

18La situation actuelle est-elle si différente? Même si les inégalités de fait à l’avantage des hommes se perpétuent dans presque toutes les institutions et sphères de pouvoir, il est vrai que les femmes ont maintenant en Occident presque tous les droits dont jouissaient auparavant les hommes de manière exclusive. Il n’est donc pas surprenant que s’impose dans le sens commun l’idée d’une crise de la masculinité. Fait intéressant, le féminisme est désigné de manière systématique comme la cause première de cette prétendue crise de la masculinité, selon l’idée que « le-féminisme-est-allé-trop-loin ». Les ouvrages qui portent ce discours de crise accusent souvent dès la toute première phrase ou la première page le « mouvement féministe » (Dallaire 2009a; voir aussi Guillot (2004) et Ledoux (2009)) d’avoir provoqué une « crise existentielle » (Ledoux 2009) chez les hommes « désemparés » et en « désarroi » (Dorais 1988; Bombardier 1993). On prétend que les hommes « ont reçu le féminisme de plein fouet », l’« ont vécu avec violence » (Castelain-Meunier 2005 : 135), alors qu’ils voient « les femmes en train d’envahir le monde » (Guy Corneau, cité par Hazan (2009 : 183)), que « l’ordre masculin est à jamais renversé » (Bombardier 1993 : 100) et que nous assistons à la « fin du patriarcat » (Arènes 2005 : 12; Badinter 2003 : 11). L’homme victime de « misandrie » (Trottier 2007 : 73) est maintenant « timoré, quasi muet, dominé » (Sauvé 2005 : 9). Les hommes sont « féminisés » (Zemmour 2006 : 18-19), « castrés » (Badinter 2003 : 159 et 184; Gélinas 2002 : 16; Ledoux 2009 : 51) ou même « triplement castrés » (Trottier 2007), alors que le féminisme serait semblable à une « nouvelle dictature » (Dallaire 2001 : 19), voire une « dictature féminazie », analogue au « stalinisme » et au « national-socialisme allemand », comme le déclare le vice-président de la Coalition pour la défense des droits des hommes du Québec (Lebel 2004).

19Les masculinistes proposent de réagir en réaffirmant l’importance de la différence inégalitaire des sexes, tout en proposant de protéger la masculinité conventionnelle. Rien de surprenant à cela, si l’on suit le raisonnement du politiste Michel Dobry (2009 : 1-3 et 35 et 318-320) qui a signé le traité Sociologie des crises politiques. Il avance que des acteurs sociopolitiques aux prises avec une situation de crise optent souvent pour la continuité en termes de pratiques et de modèles d’émulation. Dobry indique (2009 : 319-320) que les acteurs peuvent saisir l’occasion d’une crise réelle ou perçue comme l’occasion de réaffirmer leur rôle social et leur identité sociale, et que l’on assiste alors à « diverses formes de “survivances du passé” ». C’est exactement la situation qui règne aujourd’hui, alors que le discours général au sujet de la crise de la masculinité permet à des auteurs et à des acteurs antiféministes de faire d’une pierre trois coups. Après avoir désigné les féministes et les femmes émancipées comme responsables de cette crise masculine, ils réaffirment la valeur de l’identité masculine conventionnelle qui associe les hommes à l’autonomie, à la rationalité, à l’« efficacité » (Dallaire 2005 : 130 et Dallaire 2009b : 91), à l’agressivité, à la force physique et à la violence (Corneau 1989 : 115-116; Zemmour 2006 : 32-33), à l’action et à l’esprit de compétitivité (Dallaire 2002 : 15-16; Soral 2007 : 32-33), ce qui leur permet d’associer les femmes à la douceur et à la passivité, au pacifisme, à l’entraide, à l’émotivité et même à l’« égalité » (Dallaire 2005 : 129). La masculinité serait donc incompatible avec l’égalité, de l’avis même de certains de ses plus fervents promoteurs.

20Le psychologue et sexologue Yvon Dallaire (2005 : 125-126), l’un des principaux idéologues du masculinisme au Québec qui est régulièrement invité en Europe pour promouvoir ses idées, déclare ainsi sur les ondes de Radio-Canada que « tous les êtres humains sont égaux. Mais si tout le monde était sur le même pied, ce serait le chaos. Les sociétés ont besoin d’organisation, de structures. Et c’est le rôle des hommes dans la société : structurer. Dans les organismes qui ne rassemblent que des hommes, la structure est fortement hiérarchique. » Il précise ailleurs (2009b : 91) que « [l]a pensée de l’homme est hiérarchique, là où celle de la femme est égalitaire et variable ». C’est parce que le masculin implique l’inégalité entre les sexes que la simple avancée vers l’égalité peut être perçue comme une crise de légitimité de l’ordre hiérarchique des sexes, présentée comme une crise de la masculinité (Brittan 1989 : 184-186).

21Malgré l’influence du discours de la crise de la masculinité, il semble au final que les hommes aient bien conscience qu’il est plus avantageux d’être un homme qu’une femme dans les sociétés occidentales. Le sociologue Léo Thiers-Vidal (2008 : 345) a interrogé des hommes en France sur leur perception de la masculinité et il a noté que ses répondants considéraient « la chance d’être un homme […] avant tout comme la chance de ne pas être une femme ». En Grande-Bretagne, Rosalind Gill (2010) a interrogé 140 hommes et constaté « qu’aucun des hommes que nous avons interrogés [ne] sentait que les hommes sont en crise. Il est intéressant de constater que cette notion semble venir des médias et de certains universitaires, plutôt que des hommes eux-mêmes. Ils ne se promènent pas vraiment la tête entre les mains, en disant : “Non. Non. Ma vie est terrible parce que je suis un homme”. »

Conclusion : crise ou valorisation de la masculinité?

22Si l’on s’inspire des études des crises de la masculinité du passé qui semblent indiquer que ce phénomène implique toujours la mobilisation de ressources pour (ré)affirmer la masculinité conventionnelle et la différence hiérarchisée des sexes, il importe de chercher des indices de la valorisation du masculin. De fait, de grandes ressources matérielles et symboliques sont mobilisées aujourd’hui en Occident pour promouvoir la différence inégalitaire entre les sexes, soit, d’une part, une masculinité associée à l’autonomie, à la force et à la puissance et, d’autre part, une féminité douce et soumise. Cette promotion d’une masculinité entendue en rapport d’opposition et de supériorité devant la féminité s’effectue par exemple dans le milieu des affaires (Blanchard 2010 : 171) et dans les stratégies de commercialisation de produits, comme les publicités de voitures (l’homme au volant d’un bolide), de banques (l’homme sérieux qui investit) et de bières (l’homme avec ses amis entourés de jeunes femmes) ou de produits de luxe (l’homme viril qui attire des femmes grâce à sa nouvelle montre). Des magazines masculins sont apparus depuis quelques années et présentent des identités de sexe stéréotypées et inégalitaires (Saint-Martin 2011). D’autres phénomènes culturels indiquent que la masculinité conventionnelle bénéficie de nos jours d’une forte valorisation, soit la mode vestimentaire paramilitaire, la multiplication des gymnases et des salles de musculation, ce qui influe même sur les représentations des héros et des superhéros de films et de séries télévisées dont le volume musculaire a explosé depuis les années 50 et 60, les jeux vidéo de guerre et la pornographie de plus en plus consommée et maintenant si aisément accessible par Internet. En crise, la masculinité?

23Comme le rappelle Anthony McMahon, la question que pose le féminisme aux hommes n’est pas tant de nature psychologique que de nature politique : sont-ils prêts à abandonner leur pouvoir, leurs privilèges et leur capacité d’exploiter des femmes? En détournant l’attention de cette question politique et en suggérant qu’il faut aider les hommes car ils souffrent psychologiquement à cause des femmes et des féministes, le discours de la crise de la masculinité s’inscrit bien dans le répertoire de la rhétorique antiféministe, comme le constate Anne-Marie Devreux qui le considère comme « n discours de dominants » qui « n’est pas un phénomène secondaire. Cette “crise de la masculinité” est […] une lutte ouverte des hommes contre les femmes et contre les féministes » (citée dans Poyetton (2005)). L’enjeu est donc politique bien plus que psychologique, car la masculinité est une identité politique avant d’être psychologique. La masculinité ne devrait pas tant désigner ce que ressentent ou non les hommes par et pour eux-mêmes, mais bien leurs attitudes, leurs comportements et leurs actions (ou leur inaction) à l’égard des femmes, (Schrock et Schwalbe 2009; McMahon 2005). Ainsi entendue, l’identité masculine signifie qu’un « vrai » homme doit agir pour être supérieur aux femmes, en termes de pouvoir et de contrôle (Schrock et Schwalbe 2009; Löwy 2006) [6][6] À noter que les différences physiques et psychologiques.... À l’inverse, l’homme paraît « efféminé » s’il est dominé, surtout par une femme, mais aussi s’il est l’égal d’une femme, puisqu’il n’en est plus le dominant. Joël Charbit (2009 : 68) a donc raison lorsqu’il explique au sujet du discours de la crise de la masculinité en Afrique du Sud que « ce n’est pas […] la psyché masculine qui est en crise, mais la légitimation de la domination masculine dans les centres constitutifs de l’ordre de genre », d’où le rejet par les hommes, « largement documenté [Walker 2005], de relations égalitaires entre hommes et femmes ». Par principe, le masculin serait donc contre l’égalité entre les sexes; le masculin serait donc antiféministe [7][7] Cela ne signifie pas que les hommes sont par « nature »....

24Certes, les études critiques sur la masculinité ont rappelé depuis quelque temps que les hommes ne forment pas un groupe homogène. Il y a des modèles de masculinités hégémoniques et subordonnées (Connell et Messerschmidt 2005; Wedgwood 2009), et certains hommes sont évidemment en situation de pouvoir à l’égard d’autres hommes qui sont leurs subalternes. Cependant, les sociologues Douglas Schrock et Michael Schwalbe mettent en garde contre le risque d’oublier que même les masculinités subordonnées sont construites socialement dans des rapports non seulement entre hommes, mais aussi et toujours entre les sexes. Connell et Messerschmidt (2005 : 848) regrettent aussi que plusieurs études sur la masculinité oublient de penser les hommes en rapport avec les femmes. Si ma recherche a pour sujet le discours de la crise de la masculinité porté surtout par des hommes hétérosexuels plutôt privilégiés quant à leur appartenance de classe (sociale et raciale), il serait très intéressant d’élargir la réflexion et d’étudier la mobilisation de la rhétorique de la crise par d’autres catégories d’hommes, et même par certaines femmes, et de voir en quoi ce discours leur permet d’attaquer différentes catégories de femmes. L’histoire a bien montré aussi que les hommes de l’élite peuvent recourir au discours de la crise de la masculinité pour discréditer des catégories d’hommes subalternes. Patricia Hill Collins (1991 : 73) constate que les femmes afro-américaines sont représentées publiquement sous l’image de matriarches castratrices au moment même où le mouvement féministe critique le patriarcat aux États-Unis. Il s’agit à la fois de discréditer le féminisme, et les femmes (castratrices) et les hommes (castrés) des communautés afro-américaines. Ainsi, le « rapport Moynihan » déposé en 1965 au Département du travail des États-Unis, portait sur la « famille nègre » et déplorait le « matriarcat » qui caractérisait présumément la communauté afro-américaine, où les hommes n’étaient capables que de développer une masculinité « pathologique » (Moynihan 1965).

25Par ailleurs, Judith A. Allen remarque avec ironie que les discours de la crise de la masculinité ne s’accompagnent pas de discours d’une crise de la féminité. Or, les femmes devraient logiquement être aussi bouleversées par les transformations sociales qui provoqueraient le désarroi chez les hommes. En fait, Susan Faludi (1993 : 141) a constaté qu’il y a bien un discours de crise de la féminité, et ce sont encore une fois les féministes qui sont désignées comme responsables du problème. Les féministes auraient poussé des femmes dans des situations anxiogènes, d’où la représentation des femmes de carrière épuisées et malheureuses. La solution proposée pour résoudre cette crise de l’identité féminine? Un retour aux rôles féminins conventionnels, soit le mariage hétérosexuel et la maternité.

26Le discours de la crise de la masculinité interpelle d’ailleurs le modèle conventionnel de la féminité. Puisque les femmes sont socialisées et encouragées à prendre soin physiquement et psychologiquement des autres, y compris des hommes, elles risquent d’être très sensibles devant des hommes qui se lamentent de souffrir à cause du féminisme. Déjà en 1930, Symes (1930 : 104) rapporte au sujet des États-Unis que le « masculiniste » considère qu’« l devrait y avoir quelqu’un pour s’occuper de lui; et pour l’homme moyen cette personne a toujours été une femme ». Aujourd’hui encore, des hommes demandent explicitement aux féministes de cesser de ne penser qu’aux femmes pour s’intéresser aux problèmes des hommes (voir, parmi d’autres, Shearmur (2007); Trottier (2007 : 226)). Ce discours est repris par quelques féministes (Goyet 2007). Les femmes sont alors minées dans leur volonté d’émancipation, à une époque où les forces conservatrices consolident leur pouvoir, freinant d’autant l’élan du féminisme (Lamoureux, Pfefferkorn et Trat 2006; Faludi 1993).

Références

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 296 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)

"Déconstruire la crise de la masculinité..." Je crois que tu as gagné le concours du topic au titre le plus abscons de l'année (et pourtant y avait de la concurrence.) Pour le reste...:dort:

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 48 459 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

Le travail une faveur:smile2: :smile2: :smile2: :smile2: Une nécessité oui ,ou sinon tu survis sous les ponts ou tu crèves de froid dehors ,en hiver ,comme la petite fille aux allumettes !

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Membre, 46ans Posté(e)
renard79 Membre 3 212 messages
Baby Forumeur‚ 46ans‚
Posté(e)

Pour le moment, je compte 7 interventions qui n'ont rien à voir avec le sujet. SVP, si le sujet ne vous intéresse pas, passez votre chemin. C'est un sujet très sérieux que seuls les esprits intelligents peuvent commenter...

NB: Lucy, pourquoi tu ne crées pas ton propre sujet au lieu de toujours venir polluer les miens? Manques tu de créativité ou manques tu d'initiative?

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 296 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)

Ton titre est un véritable piège à trolls. En plus quand on jette un coup d'œil au contenu, on se rend compte qu'il y a une certaine confusion. On impute aux différences homme/femme des problèmes qui en fait tiennent surtout aux changements de la nature du travail dans nos sociétés (baisse de l'intérêt du travail, du prestige et de la rémunération). J'ai lu en diagonales, mais en plus il m'a semblé que l'auteur partait de l'hypothèse de base que les femmes pouvaient se contenter de boulots dégradants et mal payés, ce qui n'était pas le cas des hommes qui voyaient là un attentat contre leur sacro-sainte "masculinité". En bref c'est un discours rétrograde, misogyne et surtout complètement à côté de la plaque.

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
Posté(e)

Je peux te prêter mes couilles si tu as du mal à reconstruire les tiennes. Model solide, servant réglementairement, attention, ça fait des enfants !

La condition masculine au travail...

Dans le temps, le mec était esclave d'un autre mec, maintenant il peut y avoir des femmes, mouai, je vois pas ce que ça change, sino venir pleurnicher en accusant les femmes, mais ça nous change des arabes.

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Invité Lucy Van Pelt
Invités, Posté(e)
Invité Lucy Van Pelt
Invité Lucy Van Pelt Invités 0 message
Posté(e)

T'en aurais pas une autre paire pour l'Alpha supposément Zen? Et une couple d'autres, les pôvres petits caliméros, snif snif.

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 48 459 messages
forumeuse acharnée,
Posté(e)

La seule chose que je vois dans ton lien d'interessant a trait à la reconstruction du lien social à l'intérieur des entrepises afin que les patrons n'y pratiquent pas ;diviser pour régner ...MAIS cela inclut AUSSI les femmes ,car la valeur travail les concerne également !

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Membre, 46ans Posté(e)
renard79 Membre 3 212 messages
Baby Forumeur‚ 46ans‚
Posté(e)

.... J'ai lu en diagonales, ...

A partir de là, je ne vois pas l'intérêt de débattre avec toi... Et juste pour info, non, ce texte n'est pas du tout misogyne. Mais puisque tu lis en diagonale, tu n'as pas pu t'en rendre compte, donc évite les critiques sans fondement la prochaine fois, merci.

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Membre, Dégonfleur de baudruches, 68ans Posté(e)
Dinosaure marin Membre 24 125 messages
68ans‚ Dégonfleur de baudruches,
Posté(e)

V'la que notre poseur d’appâts à trolls veut débattre tout seul maintenant !

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Membre, 46ans Posté(e)
renard79 Membre 3 212 messages
Baby Forumeur‚ 46ans‚
Posté(e)

Non mais sérieux, c'est vous les trolls! Franchement, il faut au moins au bon 1/4 d'heure pour lire le texte en entier et là, je vois des remarques dans tous les sens sans fondement, sans que les gens aient lu le texte! Vous êtes lourds à la fin!

Si vous voulez vraiment débattre, mettez y du contenu. Je m'en tape de vos remarques à 2 balles puisqu'elles ne font pas avancer le débat...

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 296 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)

J'ai lu ce texte en diagonales (ce qui représente déjà un effort), parce qu'il est CHIANT. Avec des intertitres de ce genre : "Comment le sale boulot peut-il émasculer un homme de métier ? " Comme si les femmes appréciaient mieux "le sale boulot"! En bref, plutôt que parler de crise de la masculinité, on ferait mieux de parler de crise du travail. Il y a des choses vraies dans cet article, mais aussi une accumulation de poncifs, particulièrement en ce qui concerne les femmes et leur rapport au travail.

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Membre, Dégonfleur de baudruches, 68ans Posté(e)
Dinosaure marin Membre 24 125 messages
68ans‚ Dégonfleur de baudruches,
Posté(e)

J'ai lu ce texte en diagonales (ce qui représente déjà un effort), parce qu'il est CHIANT. Avec des intertitres de ce genre :"Comment le sale boulot peut-il émasculer un homme de métier ? "

:plus:

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Membre, Posté(e)
lucdf Membre 4 113 messages
Forumeur balbutiant‚
Posté(e)

Ah bon? Il y a une crise de la masculinité? Moi, je ne suis pas en crise en tout cas. Est-ce que les gens se cherchent des problèmes, là où il n'y en a pas?J'ai dû me soumettre à des hiérarchies, certains au dessus de moi étaient des femmes, puis des hommes, puis des femmes. Certains étaient compétents , certains étaient cons comme leurs pieds mais bon... ma part de masculinité et ma part de féminité n'en ont pas souffert.Tout va bien dans le privé comme dans le professionnel.Je cherche, je cherche mais non.... je ne vois pas où se situe le problème.

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Membre, 65ans Posté(e)
2strass Membre 1 234 messages
Baby Forumeur‚ 65ans‚
Posté(e)

Bref tu n'est pas un "militant féministe" ... ouille ouilloullioullouiiiii avec tous ces militant bôbô gôche culturel...... t'a même pas peur ... :plus:

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