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De la simplicité de la pensée

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Erneste

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Ça fait plaisir de lire ça ! :fleur:

Se shooter à l'héroïne aussi ça fait plaisir. Ce n'est donc pas suffisant pour entériner un jugement. Il faut se méfier des jugements qui nous font plaisir. Ils sont susceptibles au fond de nous rassurer dans notre ignorance, ou notre indolence, ou nos préjugés, ou nos clichés. Le meilleur jugement philosophique est un jugement qui nous fait violence en nous forçant à réfléchir, mais par lequel nous pouvons accéder à la joie d'avoir réfléchi - la joie n'étant pas la même chose que le plaisir. J'espère donc t'avoir déplu avec cette courte réflexion.

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Membre, 57ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 57ans‚
Posté(e)

D'accord, mais comment concrètement oeuvre-t-on à gagner en conscience ? Qu'est-ce que tu mets sous ce terme générique ?

En fait, je devine que lorsque tu parles de "conscience", tu entends probablement le "sens éthique" (ou tu ne t'en es pas rendu compte toi-même, étant trop attaché à la terminologie psychanalytique). C'est vrai que l'un des problèmes de la modernité - c'est presqu'un cliché de le dire, est que le progrès scientifique, technique et technologique a dépassé la capacité d'absorption éthique de l'homme: il a mis l'accent sur les moyens, plutôt que sur le but. Mais si l'on veut induire un développement du sens éthique, cela passe nécessairement par la transmission de savoirs: celui des sciences humaines, celui de l'art, mais aussi peut-être un savoir rituel - celui par exemple qu'a échappé la religion dans son effondrement. Cela dit, il importe d'y voir une conception radicalement différente du savoir. Nous sommes habitués à concevoir le savoir sous l'angle de la technique, une conception qui réduit l'existence humaine à sa nature mécanique. Parce que c'est ainsi que nous vivons: comme des mécaniciens affectés à notre propre entretien. Au nom de quoi ? Une vague idée de performance dont personne ne sait à quoi elle rime (encore un cliché). Le savoir qui mène à un développement du sens éthique est un savoir qui se vit - un bon exemple étant celui de ta discipline fétiche. Encore que vivre, cela s'apprend par d'autres savoir. Vivre une oeuvre d'art par exemple: quelle somme de savoir ne faut-il pas pour vivre un grand morceau de littérature ? Ou même une grande musique ?

L'enfant est tiré vers le monde des hommes, et non l'inverse. C'est l'adulte qui le tire dans la danse humaine. Il lui montre les pas. L'enfant l'imite. Qu'est-ce qui fait la différence entre un enfant qui ne fait qu'imiter un jeu de pas et un enfant qui s'abandonne dans l'extase de la danse et dans la communion avec ses partenaires ? C'est peut-être juste l'amour (troisième cliché de la journée): amour que l'on aura mis à lui montrer les pas, amour que l'on mettra à danser soi-même et amour que l'on aura à laisser l'enfant trouver sa propre folie dansante. Mais il y a paraît-il des enfants qui ne veulent rien savoir n'est-ce pas ?

Imaginons que le but soit de s'elever au sommet d'une montagne. Nous aurions deux choix à faire. Choisir une monture et s'engager dans un des multiples chemins qui partiraient de sa base. Quel que soit le chemin et la monture choisie, bien malin celui qui pourrait se permettre en chemin de juger de la monture et du chemin choisi par l'autre. Tout ça pour dire que chaque individu a la responsabilité, et surtout la liberté de choisir, en fonction de ses moyens et de ses capacités de se lancer dans l'ascension ou de rester tourner en rond au pied de la montagne. Oui quand je parle d'elever le niveau de conscience il s'agit en quelque sorte d'un individualisme ethique, de tenter par n'importe quel moyen de mettre de l'ordre dans sa propre maison avant de pouvoir esperer être dans le monde plutôt que d'y errer. Pour le reste je ne saurais pas dire ni mieux, ni plus juste...

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je suis on ne peut plus d'accord pour Lacan... Les profs nous on même dit que c'était impossible de le comprendre avant 50 ans, à ce demander pourquoi ils l'enseignent à des étudiants qui doivent avoir en moyenne entre 21 et 24 ans... shrunkface.gif

En ce qui me concerne, je ne connais rien à la

mécanique !

Ceux qui en parlent ou écrivent utilisent un vocabulaire

qui m'est inconnu !

Je peux conduire une voiture, c'est tout !

Je sais toutefois qu'il existe des manuels théoriques

et des cours de pratique dans le domaine mécanique !

Vais-je insinuer que ces gens ont un langage abscons

parce que je n'y connais rien ...

Il me sera nécessaire de suivre une progression pour

me familiariser à ce domaine et peu à peu,

si je m'y intéresse et m'y investis, je pourrai

obtenir un CAP, un bac pro, un Bts, une licence,

un diplôme d'ingénieur ou même devenir chercheur !

Dans le domaine philosophique, c'est la même chose,

non ?

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Invité Lonicera
Invités, Posté(e)
Invité Lonicera
Invité Lonicera Invités 0 message
Posté(e)

Se shooter à l'héroïne aussi ça fait plaisir. Ce n'est donc pas suffisant pour entériner un jugement. Il faut se méfier des jugements qui nous font plaisir. Ils sont susceptibles au fond de nous rassurer dans notre ignorance, ou notre indolence, ou nos préjugés, ou nos clichés. Le meilleur jugement philosophique est un jugement qui nous fait violence en nous forçant à réfléchir, mais par lequel nous pouvons accéder à la joie d'avoir réfléchi - la joie n'étant pas la même chose que le plaisir. J'espère donc t'avoir déplu avec cette courte réflexion.

Pour ma part je considère que si les seuls lettrés ou érudits avaient droit à la parole, de même si ne prévalait comme juste et digne d'intérêt uniquement ce qui émanait de leur cerveau, eh bien cela laisserait bien peu de place à beaucoup d'autres pour ne pas dire à la majorité des individus. Ces derniers resteraient dans leur "ignorance", mot auquel je préfère d'ailleurs le terme de méconnaissance moins péjoratif ... . Selon moi, seule une science ouverte à tous car simple (je n'ai pas dit simpliste) est digne de foi, car humaine et accessible. Plaire ou ne pas plaire n'est pas la question, toucher est selon moi le point essentiel. De cela peu sont aptes, peu ont les mots capables d'avoir accès à l'âme des autres. J'y vois avant tout la volonté d'être vrai et sincère, sans habillage aucun, authentique certainement.

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Membre, Baby Forumeur, 30ans Posté(e)
Eventuellement Membre 3 422 messages
30ans‚ Baby Forumeur,
Posté(e)

En ce qui me concerne, je ne connais rien à la

mécanique !

Ceux qui en parlent ou écrivent utilisent un vocabulaire

qui m'est inconnu !

Je peux conduire une voiture, c'est tout !

Je sais toutefois qu'il existe des manuels théoriques

et des cours de pratique dans le domaine mécanique !

Vais-je insinuer que ces gens ont un langage abscons

parce que je n'y connais rien ...

Il me sera nécessaire de suivre une progression pour

me familiariser à ce domaine et peu à peu,

si je m'y intéresse et m'y investis, je pourrai

obtenir un CAP, un bac pro, un Bts, une licence,

un diplôme d'ingénieur ou même devenir chercheur !

Dans le domaine philosophique, c'est la même chose,

non ?

Oui

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Membre, 57ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 57ans‚
Posté(e)

Bien sûr, cette façon de dire est plus juste par rapport aux écrits freudiens.

Mais concrètement, la libido chez Freud tourne toujours autour de la sexualité ou en rapport avec elle, je peux donc faire facilement l'amalgame sans tromper la pensée de l'auteur.

Par exemple ce qui est discutable, c'est de voir des phallus maquillés partout dans l'analyse des rêves, je crois aussi que les rêves, d'une part ne sont pas tous tordus/filtrés à ce point, et d'autre part, que les choses n'ont pas toujours une autre signification que ce qui se présente au rêveur, d'autant moins qu'aujourd'hui la sexualité n'est plus aussi tabou, ni sexiste, c'est à dire qu'il y a beaucoup moins de tensions psychiques, même si elles n'ont pas disparu.

Ce qui est important c'est ce qui tord et qui filtre pour empêcher la conscience d'accuser réception et de prendre en charge ces contenus inconscients. Alors oui effectivement la libido etant phallique il n'est pas rare de croiser des phallus partout. Mais là encore, le phallus etant un organe imaginaire on gagnerait à ne pas le confondre avec le pénis dressé qui en est le symbole. L'angoisse de castration n'est pas une peur d'être mutilé physiquement, mais psychiquement. Je ne suis pas specialiste des theories freudiennes, mais ce que je peux en dire c'est que ceux qui passent par le divan constatent à travers leurs propres rêves, lapsus et autres actes manqués, la justesse de ces problèmatiques, Phallus, castration, Oedipe etc...

La sexualité est peut-être être moins tabou aujourd'hui, mais que d'un point de vue conscient.

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Invité sharky01_
Invités, Posté(e)
Invité sharky01_
Invité sharky01_ Invités 0 message
Posté(e)

Non et oui, je ne suis pourtant pas spécialiste linguistique, mais dans un simple dico, il vient pour écrivain: personne qui compose un(des) livre(s).

C'est sûr que Socrate ne répond pas à cette définition, comme sans doute encore un ou deux philosophes, mais sinon l'écrasante majorité doit être vue comme faisant partie de la catégorie écrivain, non!?

Il y a aussi des nègres.

D'autre part, je ne tentais pas d'expliquer quoique ce soit, ne possédant la simplicité d'un Bouddha. Ces-derniers, sont simples, sans être simplets ; mais je ne suis pas sûr que la notion de simplicité soit au coeur du sujet. C'est plutôt la philo qui me paraît sur le grill. Je lis lentement une page après l'autre du sujet, sans me presser.

Dès que je m'ennuierai, j'arrêterai.

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Invité Papika
Invités, Posté(e)
Invité Papika
Invité Papika Invités 0 message
Posté(e)

En ce qui me concerne, je ne connais rien à la

mécanique !

Ceux qui en parlent ou écrivent utilisent un vocabulaire

qui m'est inconnu !

Je peux conduire une voiture, c'est tout !

Je sais toutefois qu'il existe des manuels théoriques

et des cours de pratique dans le domaine mécanique !

Vais-je insinuer que ces gens ont un langage abscons

parce que je n'y connais rien ...

Il me sera nécessaire de suivre une progression pour

me familiariser à ce domaine et peu à peu,

si je m'y intéresse et m'y investis, je pourrai

obtenir un CAP, un bac pro, un Bts, une licence,

un diplôme d'ingénieur ou même devenir chercheur !

Dans le domaine philosophique, c'est la même chose,

non ?

Oui et non. Je suis d'accord avec toi sur le principe, mais dans le cas de Lacan dont je parlais, il dit des choses simples avec des mots compliqués et des structures de phrases alambiquées. Et je n'y connaissais pas rien ^^

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Membre, 57ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 57ans‚
Posté(e)

Mais non, c'est fastoche,:)

Phrase à traduire :

« Ce soir, j’ai faim, je vais manger des nouilles et je me rincerai le gosier d’une petite bière. Burp, crévindieu, c’était bon »

Traduction en « antiphilosophie lacanoïde » :

Gertrude Phalle, dans son excellent livre Patristique et petit a, nous éclaire sur l’enjeu majeur de notre temps : « obscura obscurarum ». L’obscurité du signe découvre la post-temporalité prénocturne. Le dévoilement de l’être conduit à l’éblouissement qui appelle à l’apaisement chronique - antichronologique selon la terminologie de Deleuze et Guattari - de l’éveil. Cette scansion ontologique que Legendre a, dans son séminaire, travaillée comme rythme du droit, se profile comme la révélation que ne peuvent pas voir, figés qu’ils sont dans leur positivisme le plus nigaud, les prosélytes de la neurobiologie ou les zélateurs de l’ego-IPAologie, ces distributeurs automatiques de la tranquillité bourgeoise. Car seule la dimension subversive du parlêtre peut soutenir la boucle logique de la pulsion que l’on dit orale. Comment expliquer sinon le choix de ces petits phallus recroquevillés qui nous viennent de la Botte et dont le nom consonne avec les Choses - l’impensable de la Chose venant s’avatariser dans le réseau du multiple (Cf. Pierre Lévy qui dans son dernier livre pointe que bug pourrait se traduire « coquillette »). C’est pour mieux fuir, faire fi (phi) de la pâte alphabet, aleph borgien, que ce tiers de tore a été péché de son élection. Cette dévoration, que Freud, dans son Totem, n’aurait pas reniée, d’un signifiant maître, nous poinçonne qu’un déplacement de syntaxe qui vaut comme spaltung y a été forclos : celui de la soif qui se rappelle au souvenir de l’instance de la lèvre. Le schéma T, dont Jacques-Alain Miller a produit une remarquable exégèse, permet de relier la topologie du trou des corps à celle du trou où l’on choit enfin : celle de sa bière, cette ère double, imaginaire et symbolique, et qui nous fait errer le réel. Ce tissu qui tord le cou à la soif libidinale, seule la jouissance, hubris de l’étant qui cause (Spinoza, Ethique), en permet l’issue par l’éructation du symptôme. Cette éructation, c’est l’inscription de la mort du père-qui-donne-le-nom, ce père négateur déconstruit par Derrida lors de sa si utile lecture des inédits de Hegel, inédits sans lesquels il est impossible de faire l’assomption de l’asymptote de ce que d’aucun nomme le mondialisme contemporain. La fin louée, sacralisée, mais qui pourrait mener à l’excommunication, de ce nom-du-père boucle sur le es, réservoir de ce que la divine tripière nomme bons. Sade y vient évidemment cligner de sa scopie.

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Invité Papika
Invités, Posté(e)
Invité Papika
Invité Papika Invités 0 message
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Membre, Posté(e)
Petitpepin Membre 783 messages
Baby Forumeur‚
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Oui et non. Je suis d'accord avec toi sur le principe, mais dans le cas de Lacan dont je parlais, il dit des choses simples avec des mots compliqués et des structures de phrases alambiquées. Et je n'y connaissais pas rien

Lacan dit des choses simples ? Peut-être faut-il reprendre la lecture.

Un conseil : si un texte n'est pas clair, lisez-le à voix haute. Manipulez cette phrase, redites là jusqu'à ce qu'elle imprime sa forme à votre parole. Vous verrez comme soudain, beaucoup s'éclaire.

C'est drôle et en même temps assez cohérent que la discussion dérive vers la psychanalyse. On touche à un domaine qui s'affronte aux limites du langage.

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Invité Papika
Invités, Posté(e)
Invité Papika
Invité Papika Invités 0 message
Posté(e)

Lacan dit des choses simples ? Peut-être faut-il reprendre la lecture.

Un conseil : si un texte n'est pas clair, lisez-le à voix haute. Manipulez cette phrase, redites là jusqu'à ce qu'elle imprime sa forme à votre parole. Vous verrez comme soudain, beaucoup s'éclaire.

C'est drôle et en même temps assez cohérent que la discussion dérive vers la psychanalyse. On touche à un domaine qui s'affronte aux limites du langage.

Oui je trouve qu'il dit des choses assez simples une fois le style apprivoisé. Mais c'était mon domaine d'étude donc j'avais des bases, forcément.

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Invité Lion2
Invités, Posté(e)
Invité Lion2
Invité Lion2 Invités 0 message
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intéressant ce portrait de l'homme qui disait de lui même qu'il était Freudien. Merci :)

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 992 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Pour en revenir au titre de ce topic et à la simplicité de la pensée, il me semble qu'il serait interessant de situer la pensée. Je pense donc je suis, oui , mais où?

La conscience n'est pas spatialement déterminée dans le cerveau, mais il est manifeste qu'elle a bien lieu à cet endroit et pas ailleurs, sous la révolution française, vu le nombre de têtes coupées à la guillotine, on se serait rapidement rendu compte si les individus avaient repris leur vie après, ou lors d'accidents dû à nos activités contemporaines, n'importe quel organe peut être touché, mais c'est uniquement lorsque le cerveau est atteint qu'il y a une perte de conscience ou confusion mentale, ce qui ne veut pas dire que les autres parties du corps soient inutiles, au contraire ce sont autant de portes d'entrées pour des signaux émanant de ceux-ci.

D'ailleurs, certaines personnes ont des cerveaux en gruyère ou presque complètement vide, ou unilatéral, et ils vivent quasiment comme tout le monde, c'est bien souvent pour quelques petits désagréments qu'ils consultent, et avec des examens approfondis, on découvre avec stupeur la constitution de leur cerveau, où certains devraient être morts, ou ne pas avoir la possibilité de parler, de voir, de comprendre, bref tout ce que l'on sait sur le cerveau est pratiquement faux, les fameuses aires de ceci ou cela, à cause de ces cas rares mais pourtant qui existent!

Tant que je reste persuadé que je pense depuis cette zone derrière mes yeux, dans mon cerveau, et que ce que je suis n'existe pas si je ne pense pas, alors en toute logique je craindrais de m'arrêter de penser.

Non, car il est réducteur de croire que ce que nous sommes n'est que la résultante de nos pensées, alors qu'elles ne représentent qu'une infime fraction de notre activité psychique, l'essentiel étant parfaitement inconscient, mais il y a tout de même des interactions dans les deux sens entre ces deux entités, conscience et inconscient, notre état conscient n'est là que pour subvenir à l'inconscient, seul véritable maitre à bord, nos pensés ne sont donc que des manifestations pour satisfaire la commande passée par l'autre partie, notre conscience n'est qu'un outil permettant de s'adapter plus rapidement et plus efficacement aux multiples contraintes de nos vies compliquées.

D'ailleurs quand je dors, je ne pense pas, alors je suis où? Mediter, pour ceux qui en font l'experience, consiste à arrêter autant que faire se peut de penser. Et là curieusement, des verités eclosent à la conscience. Bizarre tout ça non?

La conscience n'étant que l'espace de travail, lorsque nous dormons nous sommes face à nous même, on ne peut plus vrai, loin de s'être évaporé pendant le sommeil, nous sommes au contraire en phase avec notre Moi, le petit moi n'étant plus nécessaire, puisque coupé du monde, et donc du besoin de s'adapter.

La méditation, l'introspection ou l'auto-psychanalyse ( oui ça pique les yeux pour ceux qui n'en sont pas encore à ce stade ) nous permettent effectivement de retrouver plus ou moins furtivement notre Moi bien dissimulé, notre véritable identité, mais il ne faut pas avoir peur de ce que l'on risque de trouver, car tout n'est pas adouci ou édulcoré, comme par le truchement de la "censure", les choses sont brutes, effrayantes, sans morale toute faite, pas aussi héroïque qu'on se l'imagine, plus sincères...

Et une fois ce travail amorcé, difficile de se sustenter de ce monde d'apparat ensuite, où tout n'est qu'illusion, tromperie, futilité, faux-semblants... chacun tenant un rôle, comme dans une immense pièce de théâtre, sauf que pour beaucoup c'est la seule réalité.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 992 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Il s'agit de déterminer plusieurs choses:

1-La maîtrise. Si une chose est réellement maîtrisée et comprise, au-delà de la superficialité intellectuelle, il sera très facile de la faire bouger d'un point à un autre pour la rendre préhensible à d'autres.

2-La conscience que toute acquisition de connaissance implique, obligatoirement, un devoir de transmission (et d'humilité). A ce sujet, ce topic est très parlant, il existe une très nette différence entre ceux qui se contentent de te regarder de haut, pour qui accumuler des connaissances ne semble servir qu'à gonfler l'ego et ceux qui, au contraire, tentent de se mettre à ta hauteur, de t'expliquer les choses d'une manière qui te sera accessible, bénis soient-ils.

Je plains très honnêtement les personnes de la première catégorie.

1- Pourtant dans ce débat, j'ai amené progressivement à l'idée que tout ne pouvait pas être transmis simplement, surtout si l'on souhaite que notre interlocuteur comprenne très bien ce que l'on veut dire, il suffit de voir par exemple, la discussion que j'ai avec Quasi-modo sur le topic "pensée universelle", ce qui est limpide pour moi, est manifestement difficile à appréhender pour mon interlocuteur, et c'est normal, mon idée qui a muri pendant très longtemps, qui a subi nombre d'attaques internes, d'améliorations, de précisions, de confrontation, de confirmations etc... ne peut pas sauter aux yeux de mon interlocuteur, pour qu'il fasse sienne, éventuellement cette idée, il faut qu'il se l'approprie, et donc qu'il évince ce qui le gêne, qu'il refasse un parcours, un cheminement personnel, qui le mène au même endroit. Et ceci prend du temps, d'autant plus que Quasi-modo, est une personne cultivée, perspicace, exigeante sur la rigueur, avec son propre caractère, ses propres aspirations/attentes, et qui veut comprendre, avec une telle personne, les choses en arrivent vite à se compliquer, ou alors si l'individu veut une réponse toute faite, c'est effectivement facile, simple, rarement quand il s'agit de comprendre profondément sur plusieurs niveaux d'analyse, de se l'approprier.

Je m'efforce constamment pourtant de répondre à cet objectif, mais je sais que c'est une véritable gageur en général, à moins que nous soyons déjà d'accord avant même de décortiquer le problème. Néanmoins, en philosophie on cherchera toujours à aller au-delà de ce premier constat, ou tôt ou tard il y a désaccord, ce qui est bénéfique à plus d'un titre.

2- Une autre personne ici ( en philo ), avait dit sensiblement une chose identique, qu'un savoir devait être transmis, mais je ne vois aucune relation de causalité dans une telle assertion Erneste!? Nous n'avons pas de devoir moral de partager, ce qui est à nous, pas plus que le sportif de haut niveau ne doit révéler sa technique qui lui a permis d'arriver à ce stade. Cela dépend des motivations et leitmotiv de chacun, à quoi nous sert notre savoir, et de toute façon, il faut au préalable que celui ou ceux à qui on veut distiller ce savoir le désir ardemment, sinon ils n'en useront pas sciemment quand il ne leur sera pas totalement inutile. Le savoir peut être vu comme une arme, il n'est sans doute pas conseiller de le fournir sans précaution, pour de multiple raisons, car il faut aussi s'assurer quelles sont les intentions de l'auditeur. Dit autrement, il y aura transmission si un contrat tacite est engagé.

-C'était une enquête sociologique?

Je pense que tu es suffisamment mure maintenant en philosophie, tes réponses le laissent penser a priori, pour que l'on s'adresse à toi comme aux autres membres, alors prépare toi à répondre de tes écris dorénavant! ;)

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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toucher est selon moi le point essentiel. De cela peu sont aptes, peu ont les mots capables d'avoir accès à l'âme des autres.

Les démagogues nous touchent aussi, la propagande nous touche, la publicité nous touche.

Oui quand je parle d'elever le niveau de conscience il s'agit en quelque sorte d'un individualisme ethique, de tenter par n'importe quel moyen de mettre de l'ordre dans sa propre maison avant de pouvoir esperer être dans le monde plutôt que d'y errer. Pour le reste je ne saurais pas dire ni mieux, ni plus juste...

Tout le problème de l'éducation se trouve dans ce nœud: celui qui consiste à donner le goût à l'individu de se prendre en main lui-même, à s'auto-élever. Toute éducation qui n'y parvient pas est au fond un échec.

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Invité Lonicera
Invités, Posté(e)
Invité Lonicera
Invité Lonicera Invités 0 message
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Les démagogues nous touchent aussi, la propagande nous touche, la publicité nous touche.

Les démago de tout poil ont peu de chance de me toucher, si peu influençable ...

La propagande utilisée de manière déguisée ou pas (souvent par les précédents, d'ailleurs), encore moins ...

Quant à la pub, pfff, non seulement je l'ignore mais n'attend point qu'elle me dicte comment faire des faux pas, je suis assez grande pour décider de commettre des erreurs toute seule !

Plus sérieusement, pas assez consumériste de nature pour tomber dans les travers marketing de cette société avide et moribonde. Mes choix je les officie seule.

Toucher l'âme, situe le débat à un autre niveau de conscience.

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Membre, 57ans Posté(e)
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Baby Forumeur‚ 57ans‚
Posté(e)

Les démagogues nous touchent aussi, la propagande nous touche, la publicité nous touche.

Tout le problème de l'éducation se trouve dans ce nœud: celui qui consiste à donner le goût à l'individu de se prendre en main lui-même, à s'auto-élever. Toute éducation qui n'y parvient pas est au fond un échec.

Le problème réside surement au départ dans le désir de l'éducateur. Celui-ci partant le plus souvent avec la certitude qu'il sait ce dont l'enfant a besoin, ce qui revient quelque part à imposer son désir. Hors le but d'une education ne devrait-il pas être d'essayer de permettre à l'enfant de devenir ce a quoi il aspire? C'est là que l'on en revient à ce qu'est l'educateur et à son niveau de conscience de lui même. Un adulte au clair avec son propre désir aura moins de risques de le voir polluer ses bonnes intentions éducatives. Un enfant sera plus influencé par ce qu'est l'éducateur que par ce qu'il peut lui apporter comme conaissances.

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