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L'Assemblée vote la suppression du délai de réflexion avant une IVG

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Savonarol

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Les femmes seraient elles trop bêtes pour réfléchir par elle même?

Faut-il vraiment leurs dire faudrait réfléchir et comme vous êtes lentes de réflexion ça va prendre 7 jours?

Une femme qui reçoit des informations dont elle ne disposait pas avant la consultation serait trop bête pour dire si c'est ainsi je vais encore réfléchir avant de me décider?

Une femme qui est sûre de sa décision changerait elle d'avis si on on lui dit triturez vous la cervelle pendant 7 jours?

ce délai de réflexion imposé servait-il à autre chose qu'infantiliser et culpabiliser celles qui voulaient avorter?

Merde, je suis un mec, mais je trouve que vous prenez les femmes pour des connes!

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Membre, Détestable Moi, 58ans Posté(e)
ADM Membre 1 635 messages
58ans‚ Détestable Moi,
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ça sert à rien... une personne qui ne réfléchit pas en général n'en aura rien à foutre du délai puisqu'elle ne réfléchira pas pour autant, et une personne qui réfléchit aura déjà déjà réfléchit aux conséquences de sa décision.

Superbe réflexion... :o°

On croirait lire un gars qui a tout fait pour convaincre sa compagne d'aller se faire avorter en lui faisant voir uniquement le côté noir.... Parce que lui n'en veut pas. :vava:

Faudrait surtout pas qu'elle réfléchisse à ce que des professionnels lui diraient en réponse à des questions qu'elle se poserait sur son avenir, sur les services offerts si elles a peur de se retrouver seule et sans aide... Parce que tout son entourage la presse de se débarrasser du bébé qui n'en est pas encore un.

Réflexion de gars... :unknw: Faut surtout pas lui donner plus de temps pour réfléchir, elle pourrait changer d'idée.

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Heu....C'est plutôt la tienne de réflexion qui en est une de gars.

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Invité
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Posté(e)

Les femmes seraient elles trop bêtes pour réfléchir par elle même?

Faut-il vraiment leurs dire faudrait réfléchir et comme vous êtes lentes de réflexion ça va prendre 7 jours?

Une femme qui reçoit des informations dont elle ne disposait pas avant la consultation serait trop bête pour dire si c'est ainsi je vais encore réfléchir avant de me décider?

Merde, je suis un mec, mais je trouve que vous prenez les femmes pour des connes!

PUTAIN MAIS C'EST NUL COMME REPONSE ! Tu crois vraiment que je pense "les femmes trop bêtes pour réfléchir"? ou que je les prends pour des connes ? C'est parce que tu es un mec ou parce que tu es con que tu oublies que je suis moi-même une femme ??

Ca me met en rogne ce genre de discours démago qui ne sert qu'à attirer des applaudissements de cirque.

Je suis POUR le droit à l'avortement. Mais je suis CONTRE toute mesure ayant pour conséquence d'assimiler le foetus à une "dent pourrie". Il en va de l'avenir de l'Etre Humain et de son statut dans notre société.

Or le nombre d'IVG est en augmentation en France. En cause ? La méfiance à l'égard de la pilule contraceptive, le prix des méthodes de contraception, + la gratuité de l'IVG. Supprimer ce délai de réflexion légal c'est en quelque sorte déclarer qu'un foetus n'est qu'une dent pourrie dont on peut se débarrasser si on a négligé son hygiène bucco dentaire.

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
Posté(e)

Superbe réflexion... :o°

On croirait lire un gars qui a tout fait pour convaincre sa compagne d'aller se faire avorter en lui faisant voir uniquement le côté noir.... Parce que lui n'en veut pas. :vava:

Faudrait surtout pas qu'elle réfléchisse à ce que des professionnels lui diraient en réponse à des questions qu'elle se poserait sur son avenir, sur les services offerts si elles a peur de se retrouver seule et sans aide... Parce que tout son entourage la presse de se débarrasser du bébé qui n'en est pas encore un.

Réflexion de gars... :unknw: Faut surtout pas lui donner plus de temps pour réfléchir, elle pourrait changer d'idée.

On croirait lire un gars qui fait tout pour prendre sa nana pour une conne, incapable de réfléchir correctement en 48h et qui a besoin obligatoirement de 7 jours supplémentaire...

C'est ça ta contre argumentation? L'attaque perso ? J'aurais été une femme que j'aurais eu le droit de penser comme ça?

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Membre, Détestable Moi, 58ans Posté(e)
ADM Membre 1 635 messages
58ans‚ Détestable Moi,
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Heu....C'est plutôt la tienne de réflexion qui en est une de gars.

En effet... Y'a jamais de mal à y réfléchir à 2 fois plutôt que d'y aller sur le coup de l'émotion. :hi:

Sinon, si elles sont pour culpabiliser, vaut mieux qu'elles le fassent avant qu'après... :hi: On ne réfléchit jamais assez, vaut toujours mieux éviter les coups de têtes.

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Membre, 52ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 47 126 messages
Maitre des forums‚ 52ans‚
Posté(e)

PUTAIN MAIS C'EST NUL COMME REPONSE ! Tu crois vraiment que je pense "les femmes trop bêtes pour réfléchir"? ou que je les prends pour des connes ? C'est parce que tu es un mec ou parce que tu es con que tu oublies que je suis moi-même une femme ??

Ca me met en rogne ce genre de discours démago qui ne sert qu'à attirer des applaudissements de cirque.

Je suis POUR le droit à l'avortement. Mais je suis CONTRE toute mesure ayant pour conséquence d'assimiler le foetus à une "dent pourrie". Il en va de l'avenir de l'Etre Humain et de son statut dans notre société.

Or le nombre d'IVG est en augmentation en France. En cause ? La méfiance à l'égard de la pilule contraceptive, le prix des méthodes de contraception, + la gratuité de l'IVG. Supprimer ce délai de réflexion légal c'est en quelque sorte déclarer qu'un foetus n'est qu'une dent pourrie dont on peut se débarrasser si on a négligé son hygiène bucco dentaire.

Sauf que cet amas de cellule, ça peut être une dent pourrie. A partir du moment où on ne souhaite pas garder l'enfant, pourquoi on nous demande de réfléchir... Est ce que l'inverse est aussi possible? Une femme tombe enceinte après avoir essayé encore et encore et on lui impose 7 jours pour réfléchir pour savoir si elle est sur de le garder?

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Invité
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Invité
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Bien sur qu'il n'y a aucun mal à réfléchir. Et même deux fois plutôt qu'une, mais ce qui me titille est que cette réflexion est imposée, je trouve ça infantilisant. En fait, je n'étais même pas au courant de cette obligation en France.

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Membre, Détestable Moi, 58ans Posté(e)
ADM Membre 1 635 messages
58ans‚ Détestable Moi,
Posté(e)

On croirait lire un gars qui fait tout pour prendre sa nana pour une conne, incapable de réfléchir correctement en 48h et qui a besoin obligatoirement de 7 jours supplémentaire...

C'est ça ta contre argumentation? L'attaque perso ? J'aurais été une femme que j'aurais eu le droit de penser comme ça?

Non, juste un gars qui comprend que tout le monde peut changer d'idée et qui ne généralise pas :hi: si vous croyez qu'aucune femme n'y va sous le coup de la panique, que toutes ont mûre mémento réfléchi leur décision au moment d'y aller, ben c'est de la connerie en conserve bon marché.

Sinon, puisque vous êtes de ceux qui mettent des étiquettes aussi vite que votre ombre, ben sachez que je n'ai rien contre l'avortement, en autant que ce soit fait de façon réfléchi et non sous une quelconque influence. :unknw:

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Invité
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Pour info, sur l'utilité des 2 consultations médicales avec délai de réflexion:

<<2 consultations médicales sont obligatoires avec un délai de réflexion d'une semaine entre les 2.

À la première, le médecin procède à un examen clinique, il informe la patiente des différentes méthodes et lui présente les risques et les effets secondaires potentiels. Il doit également lui remettre un dossier-guide.

Le médecin peut également proposer un dépistage de maladies sexuellement transmissibles (MST) et prescrire un futur mode de contraception.

Un médecin n'est pas tenu de prendre en charge lui-même la demande d'IVG mais il doit en informer immédiatement la femme qui fait la demande et lui donner le nom de confrères susceptibles de réaliser l'intervention.

Dans tous les cas, il est conseillé de prendre rendez-vous le plus tôt possible, compte tenu des délais d'attente.

La 2ème consultation a lieu 7 jours minimum après la première.

Ce délai peut toutefois être réduit si le seuil des 12 semaines de grossesse risque d'être dépassé.>>

http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F1551.xhtml

Le guide de l'ivg, remis lors de la première consultation : http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/guide_interruption_volontaire_de_grossesse.pdf

Comment peut-on considérer qu'un délai d'une semaine de réflexion APRES entretien clinique, échanges de questions/réponses et informations complémentaires peut être inutile ??

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Membre, Détestable Moi, 58ans Posté(e)
ADM Membre 1 635 messages
58ans‚ Détestable Moi,
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Bien sur qu'il n'y a aucun mal à réfléchir. Et même deux fois plutôt qu'une, mais ce qui me titille est que cette réflexion est imposée, je trouve ça infantilisant. En fait, je n'étais même pas au courant de cette obligation en France.

La bonne paye pour la mauvaise... Trouver ça infantilisant n'est rien pour celles qui ont pris leur décision au meilleur de leur connaissance et qui n'ont pas de doute... C'est justement parce que certaines agissent comme des enfants que c'est préférable.

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Invité
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Edit: @Crabe, mon post répond aussi à ta remarque je pense. La première consultation chez le médecin ne se résume pas à demander si la patiente est sûre de vouloir avorter...

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Membre, Marxiste tendance Groucho, 64ans Posté(e)
Alain75 Membre 27 401 messages
64ans‚ Marxiste tendance Groucho,
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Comment peut-on considérer qu'un délai d'une semaine de réflexion APRES entretien clinique, échanges de questions/réponses et informations complémentaires peut être inutile ??

Inutile non, mais pas obligatoire.

Le délai pourrait etre proposé.

"Voulez vous prendre RDV maintenant ou préférez-vous réfléchir quelques jours ?"

question toute bête qui règlerait tout.

Modifié par Alain75
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Invité
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Posté(e)

Comment peut-on considérer qu'un délai d'une semaine de réflexion APRES entretien clinique, échanges de questions/réponses et informations complémentaires peut être inutile ??

Je pense que l'important est le suivi psychologique. Qu'une personne puisse avoir un interlocuteur neutre et un délai de réflexion me semble approprié. Ôter le délai de réflexion sans suivi risque de laisser des séquelles psychologiques. C'est banaliser un acte qui ne l'est surtout pas, qui résulte parfois de situations elles-mêmes traumatisantes. Malgré les idées reçues, on n'avorte pas comme on va au supermarché.Un encadrement me semble nécessaire, je te rejoins sur ce sujet...

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Membre, Marxiste tendance Groucho, 64ans Posté(e)
Alain75 Membre 27 401 messages
64ans‚ Marxiste tendance Groucho,
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Bonne idée.

A condition de ne pas en faire une obligation. Proposer un entretient avec un professionnel. Pas l'imposer ( ce qui en psychologie serait contre-productif au possible )

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Invité
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Invité
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Posté(e)

Voyons, tu sais, ce n'est pas toutes qui sortent "traumatisées" d'un avortement, ou qui ont besoin d'un suivi psychologique, à moins bien sur qu'on lui dise qu'il faut qu'elle le soit.

– Mais l’avortement, c’est grave quand même : il ne faut pas que ça devienne banal ! Que signifie le mot « banal » ? « Banal » signifie « ordinaire », « commun », « courant » : concrètement, l’avortement est déjà un acte banal. C’est également, selon les termes employés par le Docteur Sophie Gaudu lors du congrès de l’ANCIC « un des actes gynécologiques les plus fréquents et les plus sûrs ». Elle ajoute également qu’une femme sur trois aura recours à une IVG dans sa vie, et qu’il s’en pratique 200 000 par an.

L’IVG est donc d’ores et déjà un acte tout à fait banal. La véritable question est : pourquoi refusons-nous d’admettre cette banalité, et pourquoi souhaitons-nous lui donner un caractère infamant, insultant, délictuel, dramatique ?

La connotation négative du mot « banalisation » dans le cadre de l’IVG nous dit beaucoup de choses de nos réticences (conscientes ou inconscientes) à considérer l’avortement comme un droit qu’aucune dramatisation obligatoire ne devrait venir normer.

Admettre que l’avortement est banal, c’est admettre que concrètement, le fait d’interrompre une grossesse peut ne pas être grave pour une femme (et en tout cas moins grave que de la mener à terme), et qu’elle peut choisir d’avorter sans avoir le sentiment de « commettre » un acte lourd.

Pour certaines personnes, cela peut être très dur à concevoir : la « banalisation » de l’avortement leur apparaît comme une forme d’inconséquence, d’engrenage dangereux, sous-tendu par le fait qu’avorter doit obligatoirement constituer une décision et un acte de poids (moral, psychologique, émotionnel…), et que cette décision et cet acte n’ont pas à être faciles.

On rencontre souvent cette crainte de la banalisation, y compris chez des personnes ouvertement pro-IVG, qui malgré leur lutte pour le droit au choix, ont beaucoup de difficultés à ne pas conditionner la légitimité de ce choix par une intensité symbolique obligatoire.

4 – Enfin quand même, l’avortement ce n’est JAMAIS anodin !

Ça dépend. Parfois non. Parfois si. Mais les femmes qui le vivent bien ont du mal à en parler car notre société toute entière (dans les différentes instances amenées à intervenir en amont, pendant et après l’avortement) induit chez les femmes qui avortent un traumatisme symboliquement présupposé.

Cela ne veut pas dire que toutes les femmes, sans ces conditionnements, vivraient bien l’IVG. Pour certaines c’est très dur, pour d’autres moins, pour d’autres pas du tout. C’est fonction de plusieurs paramètres, notamment l’existence ou non d’un désir d’être mère (et toutes les femmes ne le désirent pas). Cela signifie simplement qu’il n’y a pas systématiquement un traumatisme. Que parfois le traumatisme est induit par des facteurs extérieurs. Cela peut même, dans certains cas, être le corps médical qui fait de l’acte un traumatisme.

Ce qui est important, c’est ne pas normer le ressenti des femmes : on peut vivre bien une IVG, on peut la vivre mal. Chacune son ressenti. Le refus d’admettre que certaines femmes vivent bien l’avortement procède du même ressort symbolique que le refus de la « banalisation » et de la « récidive ».

De la même façon, on dit souvent que l’on « subit » une IVG, tandis qu’on « bénéficie » d’une péridurale, comme le précisait le Docteur Gaudu : l’avortement est toujours à « subir », comme une contrainte et non une libération (et c’est là qu’on touche au coeur même du droit des femmes à se sentir « libérées » par l’interruption d’une grossesse), comme si on avait à le supporter comme un drame imposé, sans avoir le droit d’en faire le choix libre, la revendication, sans regret et sans remords.

Le droit pour chacune de ressentir les choses librement est donc un axe de lutte important.

5 – Pourquoi militer pour l’IVG plutôt que de faire de la prévention contre l’IVG ?

La prévention, dans le sens premier du terme, consiste à empêcher qu’une chose négative ou nocive se produise. Cela sous-entendrait donc que l’IVG est quelque chose de mal, de négatif, de nocif, alors que concrètement, c’est plutôt la grossesse non désirée qui est un événement négatif.

L’IVG est en fait une solution, et on ne prévient pas les solutions : on les utilise. L’IVG n’est pas un problème en soi, mais la solution à un problème.

Alors ce qui est « mal », « dangereux » et « préjudiciable » pour une femme, ce n’est pas l’IVG (dont la décision peut être difficile ou simple à prendre, et qui peut être bien ou mal vécue), c’est le fait d’avoir un enfant dont elle ne veut pas, et de subir une grossesse non désirée. C’est également, dans le cas où elle est contrainte de mener sa grossesse non désirée à terme, préjudiciable pour l’enfant (on trouve beaucoup d’études, plus ou moins fiables, sur le traumatisme post-IVG, mais aucune sur le traumatisme post-grossesse-non-désirée-menée-à-terme).

L’IVG est donc la solution pour interrompre une grossesse non désirée, et cela n’empêche en rien d’informer sur la contraception. Il n’y a donc pas d’incompatibilité entre le fait d’utiliser l’IVG en tant que solution, et d’informer sur la contraception pour éviter une grossesse non désirée.

Contraception et IVG sont deux maillons complémentaires de la chaîne du contrôle de la fécondité. Si le contrôle de la fécondité était une notion réellement intégrée et admise (et pas seulement en surface comme actuellement), on n’utiliserait pas des termes comme « prévention » et « récidive ».

6 – La meilleure IVG, c’est quand même celle qu’on a pu éviter, non ? L’IVG reste un échec de la contraception.

L’IVG vue comme un échec de la contraception est un grand classique : mais dire que l’IVG est un échec de la contraception, et donc accoler systématiquement le mot « échec » au mot « IVG », c’est oublier un fait capital : quand la contraception échoue, la conséquence de cet échec, ce n’est pas l’IVG, mais la grossesse !

C’est donc la grossesse qui est un échec de la contraception, pas l’IVG : et ce n’est pas un simple jeu sur les mots ou un raisonnement par la distorsion du langage. Les mots sont importants, ils ont un sens. L’IVG n’est un échec de rien du tout. L’IVG est la solution à la grossesse non désirée, qui est elle-même un échec de contraception. La contraception, parfois, ça échoue. L’IVG, beaucoup plus rarement.

Avorter n’est donc pas un échec mais bien une solution. Qu’il est légitime d’utiliser.

7 – Enfin y en a, elles se font avorter à répétition, la récidive dans l’avortement, c’est un peu de l’abus quand même.

Aaaah, le fameux terme « récidive ». On l’a mentionné plus haut. On le lit et on l’entend très souvent, dans le cas de femmes qui se font avorter plusieurs fois. C’est un mot qui est très révélateur de la notion de culpabilité qui continue à imprégner le contexte moral autour de l’IVG, et les réticences à une application concrète du droit des femmes à contrôler leur fécondité. Et ce, y compris dans la bouche de soignant.e.s !

Il n’y a pourtant aucune raison d’assimiler des avortements successifs à de la récidive, puisque la récidive constitue une définition relevant du langage des infractions. L’IVG doit-elle être considérée comme une infraction ? Non.

Il est essentiel que les femmes ne souhaitant pas mener à terme une grossesse non désirée puissent faire le choix de l’interrompre sans être considérées comme des « récidivistes ».

Qu’on les mette en mesure de trouver une contraception qui leur convient, qu’on les informe, qu’on réponde à leurs questions, oui. Qu’on les culpabilise au point que peut-être, si elles tombent à nouveau enceinte sans l’avoir voulu, elles n’osent plus avorter ? Non.

8 – De quel droit les femmes osent-elles revendiquer l’IVG « facile » et sans douleur ?

Les femmes ne revendiquent pas l’IVG facile et sans douleur, elles revendiquent l’IVG accessible, sans complications procédurales inutiles, sans douleur volontairement infligée par le corps médical, et sans freins d’ordre technique ou moral.

Les femmes revendiquent le droit de choisir librement leur méthode (IVG médicamenteuse, en milieu hospitalier ou à domicile, IVG par aspiration sous anesthésie locale, IVG par aspiration sous anesthésie générale), sans être contraintes et poussées vers l’une ou l’autre.

Elles veulent des délais d’attente plus courts (et ne plus se voir imposer le délai de réflexion de 7 jours, qui n’est pas nécessaire à toutes), ce qui ne sera possible que si on cesse de fermer les centres qui pratiquent les IVG et qu’on allège la procédure.

Elles revendiquent également le droit à ne pas se voir infliger une douleur punitive.

Elles veulent aussi que l’on cesse de prétendre que c’est un acte technique lourd : l’acte technique a été alourdi lorsque les compétences abortives ont été transférées, au moment de la dépénalisation de l’IVG, des femmes qui le pratiquaient clandestinement et des médecins qui les aidaient à le faire, au corps médical qui a institutionnalisé une procédure d’IVG lourde et plus coûteuse.

Alors non, bien sûr, avorter clandestinement dans des conditions de sécurité et d’asepsie douteuse n’était pas une bonne chose, mais avorter sous l’obligation d’un plateau technique lourd et sous le contrôle absolu du corps médical, est-ce vraiment nécessaire ?

Le droit de recourir à une l’IVG n’est toujours pas synonyme d’autorisation symbolique à l’IVG. C’est un des volets de la lutte, et il est plus essentiel que jamais.

9 – Comment peut-on tomber enceinte « par accident » alors qu’on a la contraception ? Les femmes sont des étourdies ! Et il ne faut pas qu’elles utilisent l’avortement comme une contraception !

Les femmes utilisent l’avortement parce qu’elles ont de multiples raisons de l’utiliser, et de multiples façons de l’utiliser. Et notamment parce que la contraception ne fonctionne pas toujours : pour rappel, 3 IVG sur 4 concernant des femmes qui ont une contraception.

La contraception n’est jamais efficace à 100 %, et n’oublions pas qu’en France, nous sommes actuellement sous un régime prépondérant du « tout-pilule » : c’est-à-dire que la pilule, prétendument « mode de contraception préféré des françaises », est en réalité simplement le mode de contraception « le plus prescrit aux françaises », ce qui n’est pas du tout la même chose.

La pilule est donc souvent imposée, ou du moins présentée comme le choix le plus logique, alors qu’elle est loin d’être idéale pour toutes les femmes, selon leur rythme de vie, leurs attentes et leurs contraintes.

La difficulté pour beaucoup de nullipares à obtenir la pose d’un DIU (stérilet), car une majorité de gynécologues refuse encore sans aucune raison médicale, est une des conséquences de ce « tout pilule », et un des exemples frappant des progrès à faire en matière de gestion de la contraception.

Les femmes utilisent l’avortement non pas « comme une contraception » mais comme un outil destiné à interrompre une grossesse non désirée.

Par ailleurs, l’exigence d’infaillibilité qui pèse sur les femmes (« Vous avez la contraception, il est donc inadmissible que vous tombiez encore enceintes par accident ») est injuste : une grande partie du corps médical refuse encore d’informer les femmes et de les laisser choisir le type de contraception qui leur convient le mieux, leur imposant trop souvent un contraceptif non adapté à leurs contraintes et souhaits.

De même, la notion d’avortement « de confort » est surréaliste, non pas parce que ce « confort » n’existe pas (il peut tout à fait exister) mais parce qu’il est systématiquement relié à quelque chose de répréhensible : une fois de plus, on touche au tabou du réel droit à avorter parce qu’on souhaite réellement, sans remords, interrompre une grossesse non désirée.

Soyons réalistes : à partir du moment où ni la vie de la femme enceinte n’est en danger et où elle a matériellement les moyens de subvenir aux besoins d’un enfant, tous les avortements sont des avortements de confort, relevant du refus de mener la grossesse à terme, quelles que soient les raisons de ce refus.

Cela ne doit pas être un problème si on est d’accord sur le principe même du droit au choix. Pourtant, des personnes qui se disent pro-choix refusent que l’avortement soit « un confort » ou « banalisé ». L’avortement EST banal et il EST de confort. C’est simplement son ressenti qui varie.

Prétendre qu’on est pour l’avortement MAIS qu’il ne doit pas être de confort ou banal, cela revient à dire qu’on est pour l’avortement mais que l’on ne doit y recourir que la mort dans l’âme, et que cela doit être un acte grave et peu pratiqué : cela revient donc à dire qu’en fait, on n’est pas tellement pour l’avortement librement choisi.

Cela revient aussi à dire que les femmes doivent rendre compte de la pertinence de leur choix (dans le sens où le choix est un vrai choix, à savoir libre, éclairé, et sans comptes à rendre). Cela signifie donc qu’on souhaite poser des limites au droit des femmes à disposer de leur corps.

10 – Certaines féministes estiment que les hommes n’ont pas à s’exprimer sur l’avortement. C’est extrémiste !

Ne confondons pas. Il y a en fait deux cas de figure :

a – Dans le cadre d’une grossesse non désirée survenant au sein d’un couple composé d’un homme et d’une femme, il semble très souvent évident que lorsque le contexte émotionnel s’y prête (ce qui n’est pas toujours le cas), la femme en situation de grossesse non désirée en parlera à son compagnon.

Rien ne l’y oblige, et au final, le droit à disposer de son corps fera d’elle la seule décisionnaire, mais il semble pertinent d’estimer que si elle en parle à son compagnon, il peut donner son avis. Cela n’est pas contesté. Et cela relève du dialogue, de l’équité, de la confiance, du parcours personnel de chacun.e et de son envie de partager les choses et les ressentis.

b – Ce que certaines féministes disent en fait, c’est qu’en dehors de cette situation de couple et du cas concret d’une grossesse non désirée, les hommes n’ont pas vocation à s’exprimer sur l’avortement en termes de positionnement idéologique, théorique : un homme peut être consulté dans le cadre de la grossesse non désirée dont il est conjointement à l’origine, mais « les » hommes n’ont tout simplement pas vocation à s’opposer idéologiquement au droit des femmes à disposer de leur corps. Exemple : un penseur ou un médecin qui va expliquer pourquoi il est contre l’avortement… Ca n’a pas de pertinence. En ce sens, non, « les » hommes n’ont pas à s’exprimer et à prétendre dire ce que nous devons faire de notre corps.

De la même façon, « les » hommes « pro-ivg » n’ont pas à analyser ce que nous ressentons quand nous avortons. Un homme qui prétend qu’aucune femme ne peut sortir indemne d’un avortement, c’est… sans pertinence. Tout autant qu’un homme qui affirmera savoir quelle détresse ressent une femme quand elle avorte.

11 – C’est quand même grave que le nombre d’IVG ne baisse pas.

Posons clairement les données du raisonnement : la population augmente, le nombre d’IVG reste stable. Il n’est pas sorcier de comprendre que dans l’absolu, le nombre d’IVG baisse.

En fait, ce qui augmente, ce n’est pas le nombre de grossesses non désirées, mais le nombre d’interruptions volontaires parmi ces grossesses non désirées. Cela signifie globalement qu’aujourd’hui, bien plus qu’avant, les femmes en situation de grossesse non désirée peuvent choisir de l’interrompre, alors qu’avant elles la poursuivaient, ce à quoi elles ne sont plus autant contraintes aujourd’hui. C’est une excellente chose, dans le cadre d’une optique pro-choix.

Parallèlement, le nombre de grossesses non désirées ne peut pas baisser à l’infini puisque la contraception infaillible n’existe pas, que l’information sur la contraception doit encore progresser, et que les pratiques contraceptives doivent également évoluer (cf. le problème du tout-pilule évoqué plus haut).

En conclusion

Le positionnement « anti-choix », qui relève de nombreux paramètres personnels, idéologiques et moraux et qui procède souvent de la conviction que les femmes n’ont pas à revendiquer le droit à disposer de leur corps, est difficilement discutable dans la mesure où il est très peu probable d’amener un anti-choix à changer d’avis.

Ce qui importe donc bien plus, c’est de lutter contre les idées reçues qui favorisent, au sein même des « pro-choix », ce réflexe à toujours donner l’impression de justifier le recours à l’IVG en assurant que cela reste une issue de secours extrême et grave, à fournir des excuses et justifications, à affirmer que bien sûr il vaudrait mieux que cela n’arrive pas, et que c’est toujours une voie douloureuse à laquelle on se résout la mort dans l’âme, tout cela dans le but de gérer une culpabilité induite par les normes sociales, et pour RASSURER celles et ceux qui pourraient croire que nous avortons vraiment par choix et par confort (ce qui est le cas : nous avortons bien par choix et par confort).

Plus grave encore, ces idées reçues autour de l’IVG entraînent de la part des pro-choix, pourtant de très bonne volonté, un renoncement à progresser encore sur la voie du droit à disposer réellement de son corps, en toute autonomie, en toute responsabilité.

Notre société a encore du mal avec l’idée de femmes dont la fonction sexuelle serait totalement détachée de la fonction reproductive. Le droit à l’IVG est constamment menacé. Et pas seulement en théorie. Défendons-le. Parlons, échangeons, témoignons, et donnons-nous les moyens d’avancer sur la route encore longue du réel droit au choix.

J'ai trois amies proches qui ont avortées et, désolée de briser vos à-priori, mais elles n'ont pas été traumatisées par cet acte ni eu besoin de suivi "psychologique" :snif: Ce doit être des monstres j'imagine.

Modifié par Lucy Van Pelt
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Membre, Marxiste tendance Groucho, 64ans Posté(e)
Alain75 Membre 27 401 messages
64ans‚ Marxiste tendance Groucho,
Posté(e)

J'en connais aussi. Elles n'ont eu besoin de rien. Elles vont bien.

J'ai pour ça que j'ai insisté sur la proposition.

Et pas plus.

Faut savoir foutre la paix aux gens aussi.....

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Membre, 59ans Posté(e)
essayeur Membre 3 422 messages
Baby Forumeur‚ 59ans‚
Posté(e)

Je suis POUR le droit à l'avortement. Mais je suis CONTRE toute mesure ayant pour conséquence d'assimiler le foetus à une "dent pourrie". Il en va de l'avenir de l'Etre Humain et de son statut dans notre société.

Or le nombre d'IVG est en augmentation en France. En cause ? La méfiance à l'égard de la pilule contraceptive, le prix des méthodes de contraception, + la gratuité de l'IVG. Supprimer ce délai de réflexion légal c'est en quelque sorte déclarer qu'un foetus n'est qu'une dent pourrie dont on peut se débarrasser si on a négligé son hygiène bucco dentaire.

C'est la première fois que je lis un avis aussi percutant. Ça me rassure, car la sœur de mon meilleur ami s'est déjà faite avorter trois fois parce qu'elle oublie la pilule puis qu'elle a baisé bourrée, ça finissait par me donner une image ... pas terrible de la femme moderne. Content de constater que ce n'est pas le cas de tout le monde.

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Membre, Tête en l'air, 40ans Posté(e)
Feuille Membre 10 893 messages
40ans‚ Tête en l'air,
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Bah... tant mieux pour elles.

Mais pour lutter contre la culpabilisation (éventuelle, donc, mais on me dit que ce délai de 7 jours aurait cette conséquence) m'est avis que proposer un suivi avec un psychologue serait bien plus utile que supprimer un délai de réflexion (peu importe comment on appelle cette période)...

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