1959

Un document !

1959

(BLAQUIERE) ........................................................... 5e M2

Emmanuel

Sujet : Que voulez-vous faire plus tard ?

Donnez les raisons de votre chois : dites le plaisir

et les avantages que vous pensez tirer de

votre profession.

Depuis que je suis petit, la campagne

m'a toujours attiré. Chaque matin

avec envie, je voyais partir mon

oncle sur sa charrette.

Chaque jour il chantgeait de besogne

une fois il y allait pour tailler, labourer,

d'autres encore pour greiffer. Et chaque

jeudi, ou les jours de vacances, j'en

proffitais pour partir avec lui.

Nous allions au "cabanon" il y avait

des amendiers, des pommiers, et

des lors, la nature me fascina.

J'ai toujours trouvé magnifique

qu'un seul métier puisse vous donner

l'occasion de faire autant de trav-

aux differents.

Quoi de plus joli, que de semmer

une graine, de la voir pousser,

grimper, croitre. Pour moi,

paysan était le plus beau métier

mais maintenant que je suis

plus grand, que je vais à l'école

ce ne serait pas exactement cela

mais ingénieur agronome, que

je voudrais devenir. Car cela

me permettrait de mettre au service

de cette nature, de nouveaux procédés

plus modernes, de nouvelles cultures.

Je ferais pousser des qualités de

fleurs, ou plus généralement de

plantes. Je les croiserais, les

selectionnerais, les améliorerais

ferais naitre de nouvelles races

venues d'autres, accomoderais les

mode de travaux, et avec

toutes ces occupations et toutes

ces taches, je serais le plus heureux

en faisant ces esperiences, et

ma vie serait un perpétuel ench-

antement, car, l'essentiel pour

un homme est d'aimer son

metier.

14/20

Bon devoir, malgré des fautes

de français et d'orth

De la réflexion et de

la sincérité dans votre

choix - Des progrès

Continuez.

T'as fait ce devoir en 1959 ? et aujourd'hui, qu'es-tu devenu ? :)

Pas tellement différent de ce "projet", en définitive ; mais je me souviens parfaitement que cette rédaction était plus motivée par le désir de plaire au prof et de dire ce qu'il était de bon ton (ou bien vu) de dire que de dire ce je pensais vraiment !

(Si tant est que je pensais quelque chose !)

Ce matin en me réveillant, je me suis dit : et si j'essayais de la réécrire en disant ce que je pensais vraiment à l'époque ?...

Mais là encore je me heurterais à ce besoin inconscient de plaire ou de dire plutôt ce qu'il est aujourd'hui de bon ton de dire quand il s'agit de revisiter sa jeunesse...

Ou bien alors, écrire un truc marrant au second degré. Mais lçà encore avec ce besoin de plaire !

Pour m'en tirer avec une pirouette, mais sans me défausser, je dirai que j'ai effectivement fait ma profession de travailler "la terre",

Mais que pour éviter les intempéries, j'ai choisi de la travailler... à l'intérieur, à l'abri !

Ce qui a donné... la poterie !

Si on veut faire plus classe, on dira plutôt la céramique...

Noble métier ! Toutes ces amphores parfois immenses qui ont servi à faire progresser la civilisation ! Picasso faisait aussi de la poterie.

Ben oui !

C'est Victor Hugo je crois qui avait dit ; "je serai Chateaubriand ou rien"

A un moment j'ai dû me dire "je serai Picasso ou rien" ?

Et je suis en passe de tenir ma devise :

Je suis... rien !

Pierre Rabhi, Semeur d'espoirs

Il y a belle lurette que les vrais paysans ont disparu ! Il ne reste, pour la plupart, que des exploitants agricoles, voire des industriels de la terre perchés sur leurs énormes tracteurs avec cabine insonorisée, climatisée, et la radio pour atténuer l'ennui de grands espaces dénudés à l'infini dans un désert où le silence évoque celui de la mort. La terre est devenue sol propice à recevoir tous les poisons afin de surproduire une nourriture frelatée. [...] On n'a pas cessé [...] d'asséner - et là je me répète car il faut bien insister sur ce point - que les paysans étaient des attardés. Puis, quand la modernité est arrivée, on les a plus enfoncés encore en les présentant comme des gens sans instruction, abrutis par leur charrue et leur terre, leurs modes de vie. Dans la psychologie collective, c'est ce regard-là que la société portait sur le paysan, qui l'avait lui-même intégré en se dévalorisant. Et puis, un jour, on est venu lui dire qu'il pouvait sortir de cette condition en devenant un technicien de la terre. Il a sauté sur cette occasion pour se réhabiliter à ses yeux et aux yeux des autres, proclamer qu'il n'était pas un plouc, qu'il pouvait conduire un tracteur et, plus tard, travailler avec des ordinateurs. Psychologiquement, il s'est réhabilité. L'exploitant agricole, du coup, a redressé la tête tandis que le paysan, lui, est resté courbé dans son humiliation. Ainsi, non seulement ces agriculteurs ont perdu leurs valeurs, mais ils ont perdu leur âme en allant même, parfois, jusqu'à récuser ces valeurs. Combien ont dit à leur fils : "Va à l'école, ne sois pas un paysan comme moi !" L'exploitant, en revanche, explique à son rejeton : "Tu reprendras la ferme !" Il est tellement fier de son hangar plein de tracteurs. Il se sent moderne, quand l'autre incarnerait ce vieux monde de superstitions qu'il voulu fuir. Alors, si vous leur rappelez que les valeurs du paysan ont autrement plus de sens que celles de l'exploitant, beaucoup ne veulent pas l'entendre. Et pourtant, les paysans philosophes existent. Voyez Gustave Thibon, par exemple, pour rester en Ardèche. Ce grand intellectuel autodidacte qui a traversé tout le XXe siècle déplorait aussi la disparition de ce monde paysan, de ses valeurs. Et son analyse, il a été capable de la mener grâce à une pensée qui était la sienne, à une intelligence propre.

Pas tellement différent de ce "projet", en définitive ; mais je me souviens parfaitement que cette rédaction était plus motivée par le désir de plaire au prof et de dire ce qu'il était de bon ton (ou bien vu) de dire que de dire ce je pensais vraiment !

(Si tant est que je pensais quelque chose !)

Ce matin en me réveillant, je me suis dit : et si j'essayais de la réécrire en disant ce que je pensais vraiment à l'époque ?...

Mais là encore je me heurterais à ce besoin inconscient de plaire ou de dire plutôt ce qu'il est aujourd'hui de bon ton de dire quand il s'agit de revisiter sa jeunesse...

Ou bien alors, écrire un truc marrant au second degré. Mais lçà encore avec ce besoin de plaire !

Pour m'en tirer avec une pirouette, mais sans me défausser, je dirai que j'ai effectivement fait ma profession de travailler "la terre",

Mais que pour éviter les intempéries, j'ai choisi de la travailler... à l'intérieur, à l'abri !

Ce qui a donné... la poterie !

Si on veut faire plus classe, on dira plutôt la céramique...

N'empêche tu as observé une sacrée cohérence avec tes aspirations de jeunesse, ce qui reste rare de nos jours... :)

Et puis, la poterie et la céramique c'est du concret et du joli, bravo !

100% d'accord !

D'ailleurs, on peut lire entre "mes" lignes de gamin que si c'était mon parrain qui me faisait envie sur sa charrette,

on m'a forcé à penser qu'il valait mieux être "ingénieur" !

(...à Grenoble ou pas !)

Tiens, je vais aller voir si ma rangée de fèves a bien résisté à la neige d'hier !...

Oui, et c'est bien triste... Reste la solution alternative : l'agroécologie, que Pierre Rabhi prône depuis de nombreuses années. Il faut espérer que naisse cette vocation chez les jeunes aujourd'hui.

bonsoir

quand j'étais un enfant rêveur et insouciant ,on m'appelais " le père tranquille " car , je n'étais jamais énervé ni revêche .

quand on me demandais : que veux tu faire quand tu sera grand ? je réfléchissais puis répondais ... je ne sais pas .

en fait , comme tous les enfants , j'aurais aimé être pompier , jardinier , soldat ,docteur ,artiste ,coureur cycliste et automobile ,explorateur , marin , astronome ,enfin toute la gamme habituelle plus les " métiers " qui sortaient de mon imagination .

la vie s'est chargé de me faire vivre des aventures dont je me serais bien passé .ce qui ne m'à pas empêché de la réussir contre vents et tempêtes .

si aujourd'hui ont me demandais : qu'aurai tu voulu faire de t'à vie ? je répondrai ... je ne sais pas .

c'est vrai ,je ne l'ai jamais sue et , je pense que je ne le saurais jamais lol .

bonne soirée

En vérité, je suis comme Le Merle :

Je voulais faire :

"Conducteur" de fusées interplanétaires !

(Mais le monde n'a pas été à la hauteur de mes ambitions !)