Un médecin en phase terminale se bat pour des soins plus humains

Exaspérée de se voir désignée par le personnel soignant comme le "lit n° 7", Kate Granger, 31 ans, a lancé sur Twitter la campagne "bonjour, mon nom est...".

Une jeune femme en phase terminale d'un cancer, médecin par ailleurs, a reçu le soutien de dizaines de milliers de personnes, dont Bob Geldof et David Cameron, dans sa campagne sur Twitter pour appeler le personnel soignant à traiter avec plus d'humanité les patients. Exaspérée qu'on se réfère à elle comme étant le "lit n° 7" et par le fait que le personnel soignant ne se présentait pas à l'heure des soins, Kate Granger, 31 ans, a lancé une campagne sur Twitter avec le mot dièse #hellomynameis ("bonjour, mon nom est").

http://www.lepoint.fr/societe/un-medecin-en-phase-terminale-se-bat-pour-des-soins-plus-humains-02-02-2015-1901728_23.php

Je suis d'accord.Mais on n'imagine pas le passage et la noria de patients qui passent dans les hôpitaux .pour eux aussi ,ce doit être du travail à la chaîne et ça ne va pas s'améliorer quand on va être le double .

Pour ma part, je n'arrive pas à les excuser. Ca ne va pas s'améliorer non, c'est sûr...

Je me souviens être allé voir un grand professeur à Marseille qui m'a traitée comme de la viande ,s'adressant à son interne sur mon cas mais n'omettant pas de mentionner à mon intention que je devais m'acquitter de 50 euros .Quel odieux individu .

Je suis d'accord.Mais on n'imagine pas le passage et la noria de patients qui passent dans les hôpitaux .pour eux aussi ,ce doit être du travail à la chaîne et ça ne va pas s'améliorer quand on va être le double .

Je suppose que si elle était elle-même médecin, elle doit bien savoir de quoi elle parle concernant la disponibilité.

En cours, pour la même disponibilité, certains profs nomment les élèves avec leur nom de famille et d'autres d'une façon plus polie.

Et il est vrai que la gentillesse de l'entourage peut avoir un rôle dans la guérison des malades comme le respect des professeurs dans la réussite scolaire sans pour autant que cela leur demande plus de temps.

Les visites de proches et autres intervenants (certains bénévoles et artistes par exemple) peuvent être utiles pour que le patient ressente qu'on l'estime.

Sans parler d'estime, se sentir exister en tant qu'individu n'est déjà pas si mal.

+1, un minimum.

Sans parler d'estime, se sentir exister en tant qu'individu n'est déjà pas si mal.

Si j'ai parlé d'estime c'est que j'ai pensé que dans hôpital le patient a bien conscience quand même que l'on se dévoue pour lui et donc qu'il existe (au moins en tant que corps), mais si on le fait comme si sa personnalité et ses états d'âme n'avaient aucune importance, c'est faire comme si ce n'était qu'un physique. C'est donc aussi son psychisme, son âme, qui a besoin de se sentir exister avec la politesse qui lui est dûe.

Un peu comme pour les femmes qui reprochent à certains hommes de ne les considérer que comme un corps, sans tenir assez compte de ce qui l'anime et donc d'être maladroits au point de vue psychologique avec elles.

Je ne crois pas que les patients aient bien conscience qu'on se dévoue pour eux. Parce-que justement, ce n'est pas exactement ça qui se passe...

Au moins un peu car l'hôpital à l'origine est fait pour ça.

Et on aimerait que ce soit la vérité dans tous les cas. Malheureusement.. pour être franche, je n'ai jamais vu autant d'inhumanité que dans un hôpital..

Y'a parfois dans les hopitaux des soignants dont on se demance ce qu'ils font là...

Entendu dans un hôpital pour enfants :

"Occupez-vosu de votre bébé, je m'occupe de mon travail" (après une question de la maman sur "et là ligne bleue sur le moniteur, elle correspond à quoi ?")

"Ah, c'est pas moi !" - une infirmière sur la défensive à qui on demandait juste si elle n'avait pas vu traîner une tétine (infirmière très "pro", mais pas du tout câline alors qu'elle travaillait au contact de bébés... alors bon, ok ça fait pas partie de la fiche de poste, m'enfin tous les autres (hommes et femmes) étaient quand même beaucoup plus dans la relation avec le bébé...)

ceci dit une personne qui souffre ou qui est diminuée n'est pas forcément aimable .

La médecine est un business, dans tous business il y a des cadences.

Juste sur le fait d'appeler les patients par les numéros de chambre.. (pas sur le reste) :

Il est IMPOSSIBLE de se rappeler des noms de tous les patients quand vous êtes dans un service, et qu'il y a beaucoup de passage. Alors la seule constante pour vous repérer et visualiser, c'est le numéro de la chambre. C'est comme si tous les jours, vous étiez prof et qu'on vous demandait de retenir tous les prénoms d'élèves d'une classe entière qui vont rester là pendant 2 ou 3 jours, parfois plus, parfois moins. Vous ne les retiendrez pas tous en 10 minute. Donc dans le fil de l'action, vous n'êtes pas toujours en train de sortir votre petit papier pour vous rappeler du numéro correspondant au nom et prénom (surtout qu'on est pas tous de grands physionomistes). Dans ce cas là le repère spatial est d'une grande aide.

Au début je m’efforçais à le faire, et même à me souvenir de tous mes patients et de ce qu'ils avaient, y compris une fois parti. Et puis au bout d'un moment tu te rends compte que c'est pas faisable. C'est pas parce que c'est moins humain, c'est juste qu'à moins d'être autiste, le repère premier pour mémoriser, c'est le patient et sa chambre. C'est par pour ça qu'on ne les voit pas comme des personnes. Enfin moi je le vois comme ça.

Oui, c'est un peu chipoter pour le nom mais c'est un exemple de ce qu'elle a ressenti, les médecins pourraient dire par exemple "refaites son pansement à la patiente n°7" plutôt que "refaites son pansement au lit n°7".