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L'humour noir et les gens lourds


Savonarol

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Les six biques se méfient du Nico !

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Pour le coup je pense que Savonarol défend une bonne cause : l'humour est effectivement un très bon baromètre pour évaluer la liberté d'expression, de tous temps et en tous lieux. C'est un outil extrêmement efficace pour désamorcer les conflits et donc, par exemple, intégrer une population immigrée au sein d'une société. Quand on peut rire d'un individu ou d'un groupe sans que celui-ci proteste ou saisisse les tribunaux, cela renvoie vers l'idée inconsciente que cet individu ou ce groupe ne représente "aucun danger" et au final, cela le rend beaucoup plus sympathique aux yeux de tout le monde.

Il faut toutefois préciser que la difficulté du contexte actuel où chacun pense savoir mieux que les autres leurs propres intentions, réside dans la confusion entre humour et dérision. Comme j'aime à le dire, faire de l'humour sur quelqu'un c'est "jouer à le prendre pour un con sans que ce soit réellement le cas", tandis que la dérision consiste à "dissimuler une véritable critique négative derrière une apparence d'humour (qui sera l'éventuel alibi)".

Souvent, les individus qui n'ont pas d'humour rient exclusivement des autres, et jamais d'eux-mêmes. Les individus qui ont réellement le sens de l'humour rient de tout et de tout le monde, et spécialement d'eux-même! L'humour, et spécialement l'autodérision, sont des outils formidables de prise de recul. Lorsqu'on peut rire d'un évènement passé douloureux, c'est qu'on l'a dépassé et qu'on en est libéré, mais il faut reconnaître que dans certains cas où la douleur est encore trop présente, l'humour reste une mission impossible.

Le plus lourdingue à mon sens étant lorsque suite à une plaisanterie humoristique, une réplique cinglante soit lancée avec méchanceté et dérision à l'intention de son auteur. Que celui-ci se vexe, et la "cible" de la plaisanterie sera satisfaite, confortée dans sa propre imbécilité selon laquelle le plaisantin l'avait bien cherché (sinon pourquoi aurait-il mal pris la réponse?). Il y a une différence entre le mouvement premier et innocent qui mène à l'humour et le mouvement secondaire, réactif et bourré de ressentiment vengeur, qui mène à une réplique sous forme de dérision!

Quoiqu'il faille encore distinguer entre une plaisanterie dans son quotidien qui vise une personne bien connue et reconnue aux yeux de tous, où on peut comprendre en toute rigueur que des malentendus se glissent, et un spectacle humoristique (qui ne s'adresse le plus souvent à personne en particulier)!

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
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Les six biques se méfient du Nico !

Je suis nul en contrepètrie ( mais je crois que je l'ai compris celle-là :sleep:)

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Membre, Un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche, 57ans Posté(e)
lepequenot Membre 3 914 messages
57ans‚ Un intellectuel assis va moins loin qu’un con qui marche,
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Les gens aiment rire avec, et surtout ils adorent rire de. Par contre, ils ne supportent être l'objet de la moquerie.

Pourtant "Heureux celui qui a appris à rire de lui-même, il n'a pas fini de s'amuser" (Folliet).

Je fais partie des personnes qui estiment qu'on peut rire absolument de tout et si certains pisse-froid ne le comprennent pas, tant pis pour eux, mais qu'ils n'empêchent pas les autres d'en profiter.

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Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 19 400 messages
Maitre des forums‚
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La provoc par l'humour y a rien de plus drôle, enfin pour moi, d'ailleurs si je ne savait pas que ca provoquait des réactions d'hystérie chez certains ca me ferait sans doute moins rire, donc quelque part merci aux moralisateurs.

Peut-être confondez-vous la provocation avec l'audace ? Ce n'est pas la même chose : il faut souvent de l'audace pour avoir de l'humour. En revanche, quand on ne sait pas exister autrement que par la provoc, c'est que l'on est vide, d'autant plus que la provoc' n'est pas une preuve de courage ou même d'audace.

Cela dit, il faut encore savoir que ce qui était humour voici longtemps ne l'a plus été après, que ce qui faisait rire hier ne fait plus forcément rire aujourd'hui, et que ce que nous considérons comme de l'humour actuellement ne sera peut-être plus considéré comme tel dans l'avenir. L'humour évolue, comme tout. Dans la rubrique "histoire" j'ai publié un topic sur les fous de cour et un extrait relatant les facéties d'un bouffon sous le règne d'Henri II. Inutile de vous préciser que ce qui faisait rire aux larmes les gens de l'époque scandaliserait tout le monde aujourd'hui. Pour vous citer un exemple, autrefois on exhibait les handicapés pour faire rire, et cela faisait rire et, bien entendu, il ne devait y en avoir aucun pour s'en offusquer. En faisant des recherches là-dessus, je me suis même rendu compte que la douleur ou le chagrin du sans défense amusait souvent le plus fort (le sans défense pouvant être un valet, un gueux, un paysan, un condamné à mort, et le fort un maître, un noble, etc.), tandis que l'inverse était impensable. Evidemment, ce sont des choses qui mettraient mal à l'aise notre société toute entière. C'est comme quand une malheureuse se prend une main au cul dans la rue ou qu'un noir se fait traiter de singe, bah il n'y a que les cerveaux pas finis pour en rigoler, parce qu'ils ne font pas de distinction entre la farce et l'agression, la surprise et le choc pénible, l'ironie et l'insulte, l'audace et la provocation... Dans leur petite tête tout se mélange, tout se confond, il n'y a pas de barrière.

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Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
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Peut-être confondez-vous la provocation avec l'audace ? Ce n'est pas la même chose : il faut souvent de l'audace pour avoir de l'humour. En revanche, quand on ne sait pas exister autrement que par la provoc, c'est que l'on est vide, d'autant plus que la provoc' n'est pas une preuve de courage ou même d'audace.

Cela dit, il faut encore savoir que ce qui était humour voici longtemps ne l'a plus été après, que ce qui faisait rire hier ne fait plus forcément rire aujourd'hui, et que ce que nous considérons comme de l'humour actuellement ne sera peut-être plus considéré comme tel dans l'avenir. L'humour évolue, comme tout. Dans la rubrique "histoire" j'ai publié un topic sur les fous de cour et un extrait relatant les facéties d'un bouffon sous le règne d'Henri II. Inutile de vous préciser que ce qui faisait rire aux larmes les gens de l'époque scandaliserait tout le monde aujourd'hui. Pour vous citer un exemple, autrefois on exhibait les handicapés pour faire rire, et cela faisait rire et, bien entendu, il ne devait y en avoir aucun pour s'en offusquer. En faisant des recherches là-dessus, je me suis même rendu compte que la douleur ou le chagrin du sans défense amusait souvent le plus fort (le sans défense pouvant être un valet, un gueux, un paysan, un condamné à mort, et le fort un maître, un noble, etc.), tandis que l'inverse était impensable. Evidemment, ce sont des choses qui mettraient mal à l'aise notre société toute entière. C'est comme quand une malheureuse se prend une main au cul dans la rue ou qu'un noir se fait traiter de singe, bah il n'y a que les cerveaux pas finis pour en rigoler, parce qu'ils ne font pas de distinction entre la farce et l'agression, la surprise et le choc pénible, l'ironie et l'insulte, l'audace et la provocation... Dans leur petite tête tout se mélange, tout se confond, il n'y a pas de barrière.

C'est tout à fait juste.

En même temps je peux (et tout le monde le peut, malheureusement) comprendre cette méfiance systématique à l'égard de l'humour qui sera assimilé à la dérision. Il arrive que ceux qui souffrent d'une plaisanterie soient simplement des écorchés vifs, des personnes qui ont véritablement vécu un enfer dans leur vie, et auxquelles la plaisanterie en question viendra tristement faire écho. C'est à la fois un drame et une force pour l'humanité, que ces deux catégories de propos dont je parlais (humour et dérision) soient si proches en apparence, l'un ayant des vertus pacificatrices et curatives, l'autre étant provocatrice et destructrice.

Pour toutes ces raisons, pratiquer la plaisanterie à caractère humoristique est devenu un risque que beaucoup d'humoristes n'osent plus prendre, sauf à avoir le prétexte de l'autodérision (parce que les tribunaux et les associations sont derrière) et je pense que nous devrions tous remarquer, peu importe notre sensibilité politique, que c'est totalement dramatique. Nous nous privons à dessein d'un outil totalement indispensable aux bonnes relations humaines, dont l'efficacité a été prouvée et reprouvée dans des études psychologiques diverses et variées.

Même l'autodérision reste très mal perçue dans certains domaines comme par exemple le domaine professionnel! Et cela en dit long sur les mentalités. Du coup ce climat social devient pathogène et les névroses se multiplient autour de nous sans que nous ne puissions rien y faire. Laisser l'autre plaisanter à notre sujet c'est laisser entendre que nous serions "sans danger" pour lui et pour le groupe, et c'est vrai que cela peut le rendre plus sympathique, mais de nos jours, où la perversion des moeurs et extrêmement avancée (et contre laquelle il faut lutter), cela renvoie parfois vers l'idée que la personne est une "bonne poire", et la situation peut devenir un véritable harcèlement moral.

Les nouvelles générations sont tellement conditionnées à penser en terme de domination/soumission ou de prédateur/proie qu'elles assimilent l'absence de protestation audible à de la faiblesse ou de la soumission. Laisser l'autre rire de nous, et faire de l'autodérision, c'est lui renvoyer le message selon lequel nous ne sommes "pas dangereux". Mais aujourd'hui, ceux qui ne donnent pas l'impression qu'ils sont redoutables, ou simplement à redouter, sont pris pour des abrutis (bonne poire : trop bon, trop con).

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Membre, 107ans Posté(e)
ThomasMann Membre 3 895 messages
Baby Forumeur‚ 107ans‚
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Merci LObotomie !!!!

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 48 519 messages
forumeuse acharnée,
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Faiseurs de plaisanteries ou récepteurs ?

C'est comme dans la police :Y en a des courts ,y'en a des longs .

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