La mode de la pleurniche

Pas pour le second qui est seul devant sa télé.

Ça me gêne de distinguer pleurer et pleurnicher parce que c'est totalement subjectif.

Comment expliquez-vous ce passage soudain au monde de la pleurniche ? Le fait de voir tous ces gens pleurnicher face caméra n'est -il pas le marqueur du sentimentalisme qui, partout dans la société, remplace la raison ?

Un mini HS qui me fait marrer parce que tu as Charles Ingalls en avatar et c'est quand même le mec de série télé qui chiale le plus :D

Parce que la pleurnicherie c'est du narcissisme, c'est le contraire de la générosité. S'apitoyer sur son sort c'est le contraire de s'investir dans la collectivité. Je vois un lien de cause à effet sur l'augmentation du nombre de dépressifs, ne plus voir le monde qu'à l'aune de ses petits problèmes, plus de vision collective, rester seul chez soi, s'isoler pour se lamenter sur son propre sort... On a rien a craindre d'un peuple qui ne représente plus qu'une suite d'individus égocentriques.

Absolument d'accord avec ton analyse

lire ou relire 1984, publié en 1949 par G.Orwell : tout y est, le télécran, le peuple endormi, Big Brother, quelques rebelles qui se font bouffer... L'avait tout compris lui .. :cool:

Pas pour le second qui est seul devant sa télé.

Ça me gêne de distinguer pleurer et pleurnicher parce que c'est totalement subjectif.

Non, c'est le bon goût l'objectivité, il y a une différence entre voir pleurer une personne qui a perdu toute sa famille sans un bombardement et voir une pétasse chialer face caméra parce que brandon a roulé une pelle à cindy dans la salle de bain.

L'objectif visé, c'est justement qu'on ne fasse plus la différence. Moi, je la fais.

Un mini HS qui me fait marrer parce que tu as Charles Ingalls en avatar et c'est quand même le mec de série télé qui chiale le plus :D

Javoo

Non, c'est le bon goût l'objectivité, il y a une différence entre voir pleurer une personne qui a perdu toute sa famille sans un bombardement et voir une pétasse chialer face caméra parce que brandon a roulé une pelle à cindy dans la salle de bain.

L'objectif visé, c'est justement qu'on ne fasse plus la différence. Moi, je la fais.

Justement c'est hiérarchisé... Mais compliquons les choses: comment peut on quantifier la douleur d'une ado qui vient de surprendre son mec avec sa meilleure amie? Pour nous c'est bidon et risible, le cocuage est sans doute le thème le plus usité dans le théâtre de Boulevard, mais pour elle qui avait justement sa sensibilité "vierge"... Comment je peux quantifier sa douleur, d'autant que certaines font une tentative de suicide dans la foulée...

Dans ton exemple on a bien 2 cas extrêmes, mais au milieu il va être compliqué de tracer une ligne bien droite pour définir ce qui est pleur et ce qui est pleurnicherie.

La mise en scène de la pleurniche est de toute façon vulgaire, normalement ce sont des choses qui relèvent de l'intime, la souffrance, pas du monde du spectacle.

Quid des romans réalistes à la Zola ? Ou celle des Misérables ?

La télé montre ce que les gens veulent voir... Quand des journalistes vont dans le village de l'exécuté pour saisir à chaud l'émotion des proches, c'est pour nous qu'ils font ça. Allez au Japon pendant Fukushima et regarder les japonais sourire pendant qu'ils expliquent que leur famille est morte, c'est pas la même chose...

Ils sourient pas, leurs yeux font illusion d'optique.

Sans blaguer, tu as raison. Ils sourient mais n'en sont pas plus heureux. Il s'agit juste d'une question de moeurs : Les japonais n'aiment pas afficher leur ressenti. Toujours un sourire social très agréable, pas de sentiments.

Ils sourient pas, leurs yeux font illusion d'optique.

Sans blaguer, tu as raison. Ils sourient mais n'en sont pas plus heureux. Il s'agit juste d'une question de moeurs : Les japonais n'aiment pas afficher leur ressenti. Toujours un sourire social très agréable, pas de sentiments.

Les sentiments sont présent comme tout le monde, mais il y a une posture à adopter en public.

Quid des romans réalistes à la Zola ? Ou celle des Misérables ?

Je ne vois pas de pleurniche dans les romans de Zola ni dans l'oeuvre de Hugo, désolé.

Quid des romans réalistes à la Zola ? Ou celle des Misérables ?

Réaliste ?

loool....

Ah oui, c'est vrai que tu es le seul juge pour savoir ce qui est pleur et ce qui est pleurnicherie, je tacherais donc de me référer à toi lorsque je verrais des larmes à la télé ou dans un bouquin pour savoir ce que je dois en penser...

Ben écoute, si pour toi le contenu d'un livre de Zola, c'est comme les anges de la téléralité, j'ai de la peine pour toi.

Réaliste ?

loool....

Oui Germinal, la Bête humaine... le roman qui raconte le difficile quotidien des ouvriers français du XIX.

Ben écoute, si pour toi le contenu d'un livre de Zola, c'est comme les anges de la téléralité, j'ai de la peine pour toi.

Tant qu'on tape dans les extrémités ont tombera globalement d'accord, mais ton sujet n'a pas vocation à taper sur des émissions débiles il me semble, ce serait trop facile et surtout inutile. Je voudrais juste avoir un référent "objectif" pour distinguer ce qui est pleur de ce qui est pleurnicherie.

Mon sujet a pour vocation de parler de la pleurniche et du monde qu'elle engendre, c'est à dire de la mise en avant du pathos dans tout ce qui représente la culture et le divertissement au détriment du bon goût et de la raison, via les exemples sus-cités.

Oui Germinal, la Bête humaine... le roman qui raconte le difficile quotidien des ouvriers français du XIX.

En effet.

Mon sujet a pour vocation de parler de la pleurniche et du monde qu'elle engendre, c'est à dire de la mise en avant du pathos dans tout ce qui représente la culture et le divertissement au détriment du bon goût et de la raison, via les exemples sus-cités.

Dommage, parce que sur la pleurniche, il y a pas mal de sujet mais qui n'entre pas dans le cadre de ton sujet.

Je pensais à la pleurniche mémorielle.

Sauf que ça implique de pouvoir désigner ce qui sont des pleurnicheries... pour taper dans le godwin, les larmes juives étaient des pleurnicheries pour les nazis qui gardaient le camp. Un antisémite ou un con aujourd'hui trouvera pleurnichard La Liste de Schindler alors que n'importe qui se mettra à chialer quand le chaton cherche la fillette dans le tas de chaussures... Ils en profiteront pour parler de victimisation et de manipulation... On quitte l'émission crétine (selon mes propres critères intellectuels) pour le film 7 fois oscarisé.

Mais la liste de Schindler est un film autour de l'évènement, non l'évènement lui-même. On peut tout à fait considérer qu'il y a trop de pathos (surtout dans un film américain) en le comparant à un autre film traitant du même sujet où il y en aurait moins voir pas du tout.

L'indignité dans la défaite ou dans les situations difficiles va bien au-delà de la pleurniche, ou alors ce terme doit être étendu à d'autres comportements qui ne paraissent pas, aux premiers abords, pleurnichards.

(les ""migrants"" de Calais refusent des plats pas assez épicés, par ex. > pleurniche).

Bien sûr que les participants à une télé-réalité pleurnichent, ils passent du statut de lambda à la "notoriété", et à tout moment leur monde est suceptible de s'écrouler. Une répartie (de merde) mal maitrisée, le public t'evoie dehors. A la moindre réflexion désobligeante laissée sans réaction proportionnelle.

C'est terrible pour eux de retrouver le monde réel sans avoir gagné le droit de "faire partie de..".

Kéké du Balto, tu peux y aller, ça fait 20 ans que son statut n'a pas changé, Gégé et Nanard le pillonnent. C'est marrant, dès que tu lui tends l'oreille ou tu lui accordes un peu de considération (le traiter d'égal à égal quoi) il pense que tu te fous de sa gueule. Il ne pleurniche pas, c'est son statut, son quotidien.

Les mineurs, un monde que je connais, ne pleurnichaient pas contrairement à ce qui est dit. Ils râlaient. Mais ne pleurnichaient pas. Ils avaient une fierté, un statut social qui leur valait le respect de (presque) tous.

La pleurniche est un truc de fragiles, de maitres-chanteurs, une arme etc...

La haine de l'ascension pas à pas qu'inculque ces TV réalité (de rien à "tout") n'est qu'un lontain rêve pour Kéké (quand il fait son Loto hebdo, plus par habitude et par superstition que pour la cagnotte).

Comprendre comment on est passé des névroses d'antan (ce n'est pas possible, inaccessible donc je me conforme à cette situation, à ce statut) à la débilité (paraphrénie ? psychopates ? sociopathes ? j'en sais rien).

Les psy disent ne plus traiter de cas de névroses, ou ça se raréfie.

Et ça se traduit effectivement par de la pleurniche :

-je poursuis mon prof avec un couteau, je n'accepte pas le statut qui est le mien.

-Comme dit plus haut, pleurniche mémorielle (je n'accepte pas de me fondre de nouveau dans la communauté nationale, je suis un être à part, l'histoire me confère à moi et mes descendants un statut spécial)

-Je craque, la case sang-froid (cerveau) se met sur off (comme quand on tombe dans les pommes) et je pleure, c'est ma seule défense à une situation que je considère comme "extraordinaire".

-je n'accepte pas le déclassement

-je n'accepte pas de ne pas sortir artificiellement du lot

etc...

Les névroses d'antant...la débilité d'aujourd'hui

Les sentiments sont présent comme tout le monde, mais il y a une posture à adopter en public.

C'est ce que je dis :)