La Confiance, prérequis à la vie sociale?

De deux choses, l'une, la confiance est accordée sans préalable, comme une évidence, et ce n'est que par suite qu'elle se perd, suivant des évènements perturbateurs?

De l'autre, elle se mérite, elle n'est pas accordée d'emblée, mais au contraire il faut la gagner?

Ni l'une, ni l'autre, elle n'existe pas, les gens étant faillibles, on vit avec son absence, on s'y acclimate au fur et à mesure des situations, on n'y songe pas, c'est comme cela vient?

Comment s'articule la confiance, si elle a une existence, dans nos relations entre individus? Avons nous véritablement le choix ou l'avons nous fait volontairement, consciemment? Peut-on imaginer s'en passer, la remplacer?

4ème option il y a des degrés de confiance différents.

Tout ceux qui ne l'accordent pas d'emblée ne sortent jamais de chez eux. Ils ne conduisent pas leur voiture car ils craignent trop les autres conducteurs qu'ils supposent malfaisants. Quelle erreur ! Du moment que nous sommes deux personnes, il y a automatiquement un minimum de confiance. Pourquoi ? Parce que l'autre, bien que différent, est aussi notre semblable et que nous lui supposons les mêmes désirs de sécurité. Il n'est pas bon de mentir parce que nous ne voulons pas être trompés nous-mêmes. Ceux qui mentent s'avilissent à leurs propres yeux.

Par mon caractère, oui, j'accorde ma confiance d'emblée, sauf si je catégorise la personne comme "à problème", d'après mes expériences passées.

Si je suis ouvert aux gens que je rencontre, en revanche, sur l'essentiel, je me protège.

Enfin, cette confiance peut se perdre aussi rapidement que je l'accorde, ce qui a pour conséquence de briser le lien que j'ai avec la personne.

On peut accorder notre confiance d'emblée concernant certaines fonctions innées comme la bienfaisance.

D'autres s'acquièrent comme réussir en toutes circonstance à être digne de cette fonction.

Avec la confiance en la vérité nous savons que les fautes ont été nombreuses et que nous devons faire confiance avec lucidité et prudence.

Elle est essentielle aux relations avec les autres et soi-même car elle représente la conscience de notre idéal commun.

Lorsque je voyage en solitaire, la confiance est la condition sine qua none des rencontres entre un peuple, des personnalités et moi même.

Le prix à payer est souvent celui des petites arnaques urbaines, soit 15 ou 30 € si on est pas trop naïf. Mais la pire des choses serait de perdre cette confiance...

Je dois donc accepter l'idée de me faire avoir, d'être déçu de temps en temps, pour faire véritablement confiance.

Je parlais de naïveté mais il y a des "fusibles" dans cette confiance et lorsqu'on se donne à quelqu'un et que ce dernier abuse de cette confiance, on en vient à faire sauter le fusible. Autrement on parlera de confiance aveugle et ça, à l'étranger, c'est le meilleur moyen pour finir à l'ambassade en train d'appeler son assurance pour se faire rapatrier.

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Sujet délicat:

j'essaie d'attribuer à chaque nouvelle personne rencontrée la même dose de confiance: on va dire que le curseur est sur "neutre" à tendance positive (parce que je suis optimiste).

Les réactions de la personne, son comportement général, sa façon de me considérer (ou non), de réfléchir, de se tenir, et même - c'est très futile et très subjectif - sa façon de s'habiller.

J'ai le gros problème de déceler assez vite les petites failles, les imperfections, les hésitations de mes interlocuteurs, certains signaux vont me pousser à me méfier, au détriment souvent de leurs qualités que je ne découvre qu'après. (je me trompe peut-être totalement: je crois être perspicace pour comprendre tout ça alors que je me trompe sans doute).

La situation inverse peut se présenter aussi: je me laisse aveugler par certaines qualités ou traits de caractère qui me poussent à avoir confiance et me cachent les indices qui viendraient nuancer tout ça.

Plus je vieillis, plus j'apprends à être pragmatique, et à accorder aux personnes plus de crédit malgré les erreurs qu'elles auraient pu faire, et inversement je m'étonne moins quand une personne en qui j'avais confiance me fait faux-bond. Du coup j'essaie d'accorder en permanence une confiance à peu près égale à tous: ni trop ni trop peu, avec quelques nuances suivant les cas.

Enfin, je crois que la confiance pour être entière doit être réciproque: il faut pouvoir être quelqu'un sur qui l'on peut compter pour faire confiance à son tour.

Et ça c'est pas toujours gagné.