Peut-on être un bon artiste si on ressent mal le monde ?

Si l'homme comprend les nuances, si son ouverture d'âme lui permet d'envisager la vie sous différentes perspectives, il enrichit son panel créatif de sentiments. Il sort de "bien" contre "mal", de "noir" ou de "blanc" et découvre d'autres nuances de gris et finalement les couleurs.

Si il ne sait pas, parce que tout simplement il est bête ou que la vie ne l'a pas éprouvé autrement qu'à l'échelle de lui-même ( on a tous les malheurs relatifs à nos vies, mais se faire plaquer par son mec enrichit moins d'un point de vue artistique que de survivre à un génocide - par exemple) , que peut-il produire de bon ?

C'est un peu comme un bébé à qui on donnerait un pinceau alors qu'il ne sait même pas écrire. Le bébé ressent les sentiments dans leur gammes primaires (content / pas content / envie de caca / j'ai faim / je suis fatigué) ; son inexpérience ne lui permet pas de faire un "compte rendu" artistique du monde puisqu'il ne le connait pas.

Alors peut-on être un bon artiste si l'on ressent mal le monde ?

C'est quoi être un "bon artiste"? Et c'est quoi "mal ressentir le monde"? Tu te pose des questions inutiles, et tu enfonces des portes ouvertes! On est artiste, ou on ne l'est pas. Tout le reste c'est du bla-bla.

Je ne pense pas... cet artiste pourra créer mais son travail ne parlera à personne d'autre que lui. Si je suis sourd et que j'écris une mélodie à base de silences, de pauses et de soupirs ça va peut être intéresser un intellectuel mais globalement un cd silencieux n'intéressera personne.

Mais ça c'est dans la perspective où l'artiste est complétement déconnecté du monde, or personne ne l'est vraiment. Ce qui fait que son travail va obligatoirement parler à des zones du cerveau de x ou y.

La formule "Mal ressentir le monde" me dérange aussi dans le sens où ma mauvaise perception du Burkina Faso ne m'empêche pas de mieux ressentir l'isolement ou la peur de cette passante aux yeux humides... et que même si la pauvrette était juste enrhumée, je lui ai inventé une douloureuse rupture ou la leucémie de sa fille de 7 ans.

C'est quoi être un "bon artiste"? Et c'est quoi "mal ressentir le monde"? Tu te pose des questions inutiles, et tu enfonces des portes ouvertes! On est artiste, ou on ne l'est pas. Tout le reste c'est du bla-bla.

Ben par exemple c'est Leonard de Vinci contre Marc Levy.

Alors là...:gurp:

Tu compares un des plus grands génies de l'histoire de l'humanité et un écrivaillon à la mode, dont on ne parlera sans doute plus dans 30 ans.

Faut voir les choses à un niveau plus modeste. Tu exerces un métier artistique (ou tu as un hobby artistique), tu es un artiste. Après, c'est comme tout, y en a des bons et des mauvais. Et les critères de valeur peuvent varier à l'infini, en fonction du goût de chacun.

Sauf que Marc Levy trouve les ressorts qui parlent aux gens et arrive à créer de l'émotion... enfin je suppose parce que je ne l'ai pas lu.

C'est quoi être un "bon artiste"? Et c'est quoi "mal ressentir le monde"? Tu te pose des questions inutiles, et tu enfonces des portes ouvertes! On est artiste, ou on ne l'est pas. Tout le reste c'est du bla-bla.

J'ai lu le lancement de ton sujet et je lis :

Alors peut-on être un bon artiste si l'on ressent mal le monde ?

Et je me dis:

ça veut dire quoi "être une bon artiste" et "mal ressentir le monde" ?

Je descends plus bas et je tombe sur exactement sur la question que je me pose par Gouderien !

Il y a des artistes qui sont schizophrènes et décrivent leur monde. Donc qu'est-ce que ressentir bien ou mal "le monde (vague... Puisque la perception en est subjective) ?

Alors là...:gurp:

Tu compares un des plus grands génies de l'histoire de l'humanité et un écrivaillon à la mode, dont on ne parlera sans doute plus dans 30 ans.

Faut voir les choses à un niveau plus modeste. Tu exerces un métier artistique (ou tu as un hobby artistique), tu es un artiste. Après, c'est comme tout, y en a des bons et des mauvais. Et les critères de valeur peuvent varier à l'infini, en fonction du goût de chacun.

Ben oui, les deux se réclament de l'art et l'un est médiocre alors que l'autre est un génie.

C'est toute la problématique que je développe ici : qu'est ce qui fait le bon artiste ?

"On est artiste ou on l'est pas..."

"On est ou pas capable d'inspirer une émotion ?..."

Restons moins sûrs de nous :

Les peintures de Van Gogh et de Cézanne,

ont servi un temps à boucher des trous dans les poulaillers...

Marc Lévy ?

Il y a des artistes qui sont schizophrènes et décrivent leur monde. Donc qu'est-ce que ressentir bien ou mal "le monde (vague... Puisque la perception en est subjective) ?

Comme qui ?

Bonsoir, pour être un bon artiste, il faut déjà le talent après le vécu et une certaine sensibilité sont des atouts supplémentaires.

Dans la veine du sujet http://www.forumfr.com/sujet597259-elle-pond-des-oeufs-avec-son-sexe.html

Quand j'étais plus jeune, je pensais contrairement à l'idée généralement reçue

que le premier trait de caractère d'un artiste était d'être contemplatif,

était plutôt d'être actif.

L'idée qu'un "bon artiste" serait celui qui ressent me semble assez voisine à celle que je rejetais alors.

Mais est-ce que bien que le "ressentir du monde" n'est pas un peu comme ce que disait Descartes du bon sens,

à savoir que chacun s'en croit suffisamment pourvu ?

Être artiste ne me semble pas être autre chose qu'exposer une certaine sensibilité.

Et si quelqu'un ne ressent pas grand chose du monde, il n'est peut-être tout simplement pas artiste ?

Je ne pense pas que ce soit la capacité à ressentir le monde, ou la "largeur" du monde que l'on ressent qui fasse l'artiste.

C'est plutôt sa façon de ressentir, et surtout d'exposer, de relayer ce ressenti.

Bref, que le sujet soit majeur ou mineur, la qualité de l'artiste est de le transcender afin d'apporter une originalité, en cristallisant, en amplifiant dans ses oeuvres son propre ressenti.

La sensibilité a sans doute à voir, en effet, dans la finesse et la gamme d'émotions à évoquer, mais encore une fois l'aspect primordial de l'artiste reste la transmission, la capacité à exprimer cette sensibilité .

Car on peut avoir vécu un enfer ou moultes expériences enrichissantes, mais n'avoir aucun talent pour les retranscrire. A l'opposé, on peut être doté d'une grande imagination, ou tout simplement d'une empathie particulièrement développée, qui nous permet de saisir et décrire ce que l'on n'a pas forcément vécu par ailleurs.

Je ne pense pas que ce soit la capacité à ressentir le monde, ou la "largeur" du monde que l'on ressent qui fasse l'artiste.

C'est plutôt sa façon de ressentir, et surtout d'exposer, de relayer ce ressenti.

Bref, que le sujet soit majeur ou mineur, la qualité de l'artiste est de le transcender afin d'apporter une originalité, en cristallisant, en amplifiant dans ses oeuvres son propre ressenti.

La sensibilité a sans doute à voir, en effet, dans la finesse et la gamme d'émotions à évoquer, mais encore une fois l'aspect primordial de l'artiste reste la transmission, la capacité à exprimer cette sensibilité .

Car on peut avoir vécu un enfer ou moultes expériences enrichissantes, mais n'avoir aucun talent pour les retranscrire. A l'opposé, on peut être doté d'une grande imagination, ou tout simplement d'une empathie particulièrement développée, qui nous permet de saisir et décrire ce que l'on n'a pas forcément vécu par ailleurs.

Je suis tout à fait d'accord sur le fait que c'est la capacité à relayer son ressenti qui fait la qualité de l'artiste. Après une personne qui a de l'imagination ou de l'empathie, si elle peut saisir ce qu'elle n'a pas forcément vécu, cela voudrait dire que ses qualités chez elle seraient innées et non acquises ?

Je me faisais la réflexion que tous les plus grands écrivains racontent leur vie; lorsqu'ils font de la fiction c'est seulement parce que ça leur sert d''excuse pour faire vivre leur propre personnage (Bardamu pour Céline par exemple) sans se sentir trop nu.

La volonté de raconter une histoire qu'on invente de toutes pièces, ça vient souvent du fait qu'on ne comprend pas bien le monde où l'on vit , ou bien qu'on ne le ressent pas dans toute sa complexité.

Je ne pense pas... cet artiste pourra créer mais son travail ne parlera à personne d'autre que lui. Si je suis sourd et que j'écris une mélodie à base de silences, de pauses et de soupirs ça va peut être intéresser un intellectuel mais globalement un cd silencieux n'intéressera personne.

L'oeuvre 4'33" de John Cage intéresse bien du monde. Pourtant c'est une oeuvre silencieuse.

Elle a meme récemment été jouée au festival "La Folle Journée" à Nantes en ce début d'année. Et il y avait du monde dans la salle, c'est peu dire.

Comme qui ?

Peut etre Nicolas Gogol, meme si la schizophrénie n'est sans doute pas la maladie mentale qui l'a poussé à sa perte?

Sinon j'aurai pensé au peintre Louis Wain, qui peignait beaucoup de chats dont la représentation était de plus en plus psychédélique au fil de l'évolution de sa schizophrénie.

Comme qui ?

Je n'ai pas de nom qui me revienne pour l'instant. En tout cas on ne peut pas dire que Van Gogh ne soit pas un artiste reconnu et il souffrait d'une maladie au point qu'on lui ait attribué la mutilation de son oreille. Un exemple comme un autre. Après tu peux considérer qu'il représentait mal le monde ou ne le comprenait pas, c'est ton droit, mais tu pourrais avoir du mal à nief qu'il soit artiste peintre.

Je vois pas trop comment je pourrais réduire l'oeuvre de Van Gogh à son oreille en fait, ni en quoi son automutilation présumée révélerait une quelconque schizophrénie ?

Ni en quoi, le cas échéant, elle serait à l'origine de son talent ?