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Histoire & Mémoire.


Invité Cléanthe

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Invité Cléanthe
Invités, Posté(e)
Invité Cléanthe
Invité Cléanthe Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour,

Selon vous quelle est la différence entre histoire, pris en tant que discipline scientifique des événements, et mémoire compris comme le témoignage des faits dits "historiques".

Au plaisir de vous lire.

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Membre+, Un manuscrit dans une main, une boussole dans l'autre, 41ans Posté(e)
Noisettes Membre+ 10 576 messages
41ans‚ Un manuscrit dans une main, une boussole dans l'autre,
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Pour moi, l'Histoire est l'étude critique d'un fait historique avec confrontation de sources existante sans utiliser notre grille de valeur et de morale actuelle pour analyser et comprendre le fait historique en question, mais le replacer dans son contexte historique.

La mémoire est l'utilisation d'un fait historique, mêlant connaissance du fait, mais en y ajoutant un dose d'émotion et une utilisation idéologique du fait historique que la mémoire veut défendre.

Dans le cas de l'Histoire, on étude objectivement les faits. Dans celui de la mémoire, c'est l'objectivité sur ce fait qui prime avec la forte présence de l'émotionnel.

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Invité Cléanthe
Invités, Posté(e)
Invité Cléanthe
Invité Cléanthe Invités 0 message
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Si je peux me permettre de résumer, ce serait alors parler d'opposition du même titre qu'entre subjectivité et objectivité ?

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 422 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
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L'Histoire n'est que la compilation, la confrontation, la critique et la synthèse de petites "histoires" : témoignages, documents divers, archives, rapports, mémoires etc.

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Membre, 65ans Posté(e)
pila Membre 18 571 messages
Baby Forumeur‚ 65ans‚
Posté(e)

Petite et grande histoire...

Prenez la fuite de Louis XVI en juin 1791; vers les frontières des Pays-Bas autrichiens. On a dit à ce borné Louis XVI qu'il lui faut un carrosse léger pour rouler. Et il fait construire une grosse berline avec toutes les commodités. Beaucoup trop lourde ! Il sort de son lit le 20 juin 1791 à 23h00 et quitte Paris vers 3h00 du matin. Des cavaliers l'attendent à plusieurs heures de voyage. Ce maudit carrosse le retarde. Ne le voyant pas arriver, l'officier des cavaliers pense que tout a été annulé et toute la troupe quitte le lieu de jonction. Louis XVI se retrouvera seul et se fera arrêter à Varennes.

Voyez-vous les conséquences de la lourdeur de cette maudite voiture ? Dramatique ou non ? En tout cas, il en a perdu la tête.

Son frère, le futur Louis XVIII, qui quitté Paris au même moment que le Roi, voyagera dans une voiture légère par une autre route et arrivera sans problème à l'Etranger.

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Membre+, Un manuscrit dans une main, une boussole dans l'autre, 41ans Posté(e)
Noisettes Membre+ 10 576 messages
41ans‚ Un manuscrit dans une main, une boussole dans l'autre,
Posté(e)

Et ne pas oublier que le retard, en plus d'avoir été pris par la lourdeur du carrosse, est aussi du aux nombreux arrêts qu'ont fait la famille royale en cours de route.

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Membre, 79ans Posté(e)
Talon Membre 1 722 messages
Baby Forumeur‚ 79ans‚
Posté(e)

L'Histoire, c'est la mémoire collective, celle qu'on apprend, celle qui est transmise. La mémoire vient de notre propre expérience.

Les deux formes de la mémoire, de H. Bergson

J'étudie une leçon, et pour l'apprendre par cœur je la lis d'abord en scandant chaque vers ; je la répète ensuite un certain nombre de fois.

A ce moment précis, je sais ma leçon par cœur ; on dit qu'elle est devenue souvenir, qu'elle est imprimée dans ma mémoire.

Le souvenir de la leçon, en tant qu'apprise par cœur, a tous les caractères de l'habitude.

Au contraire, le souvenir de telle lecture particulière, la seconde ou la troisième, n'a aucun des caractères de l'habitude. L'image s'en est nécessairement imprimée du premier coup dans la mémoire,puisque les autres lectures constituent, par définition même, des souvenirs différents.

On peut même aller plus loin, et dire que la conscience nous révèle,entre ces deux genres de souvenirs, une différence profonde, une différence de nature.

Le souvenir de telle lecture déterminée est une représentation,et une représentation seulement ; il tient dans une intuition de l'esprit que je puis, à mon gré, allonger ou raccourcir ;je lui assigne une durée arbitraire ; rien ne m'empêche de l'embrasser tout d'un coup comme dans un tableau.

Au contraire, le souvenir de la leçon apprise, même quand je me borne à répéter cette leçon intérieurement, exige un temps bien déterminé, le même qu'il faut pour développer un à un, ne fût-ce qu'en imagination, tous les mouvements d'articulation nécessaires ;ce n'est donc plus une représentation, c'est une action.

Elle est « agie » plutôt qu'elle n'est représentée ; je pourrais la croire innée, s'il ne me plaisait d'évoquer en même temps, comme autant de représentations,les lectures successives qui m'ont servi à l'apprendre.

La mémoire mécanique ne peut être replacée dans la chronologie. La mémoire des détails est chronologique.

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Membre, paradoxe sur pattes, 55ans Posté(e)
koadeg Membre 4 285 messages
55ans‚ paradoxe sur pattes,
Posté(e)

Entre Histoire et mémoire, la frontière peut être mince. Que fait un historien ? il étudie des textes, des sources. D'où proviennent ces sources ? de la mémoire écrite par des contemporains. Faut-il donc les prendre objectivement ? c'est là qu'intervient le travail du scientifique : confronter plusieurs sources pour faire ressortir un fait "neutre".

La mémoire est malléable. Si nous prenons le témoignage d'un certain nombre de personnes ayant assisté à un évènement, il y aura autant de versions que de personnes. Pourquoi ? là, ce n'est plus le domaine scientifique qui prime mais l'émotionnel, le ressenti de chacun face à ledit évènement.

Une des 1eres choses apprises en Histoire était le découpage en période. Contrairement à ce que beaucoup pensent, nous sommes dans la période journalistique depuis la 1WW et non contemporaine (la période qui elle, finit à la 1WW). Pourquoi journalistique ? parce que les faits sont récents, encore empreints de sentiments et donc difficiles à analyser froidement. Beaucoup de témoins, de sources mais pas le recul nécessaire. Nous sommes dans la mémoire des vivants, ou par extension des descendants directs des vivants.

Ce recul nécessaire se retrouve bien sur à toutes les périodes passées, et là on arrive à ma matière préférée : l'historiographie :blush:

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