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January

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

La météorologie pendant la grande guerre

Durant la guerre de 14-18, des moyens sans précédent sont accordés à la météorologie. Des progrès majeurs en découlent sur les techniques d’observation et surtout de prévision. Les comptes-rendus de l’Académie des Sciences des années 1917 à 1922 sont particulièrement instructifs pour suivre ces progrès, avec parfois des débats houleux entre spécialistes.

saussisse2.jpg

Ballon saucisse - ballon d'observation

Les besoins en météorologie explosent pendant le conflit de 14-18

Très vite, les autorités militaires comprennent l’importance de la météorologie : elle est un besoin vital pour cette nouvelle arme qu’est l’aviation ; elle est indispensable pour tirer parti des avancées techniques en matière de précision des tirs de l’artillerie ; l’utilisation d’armes chimiques ne peut être envisagée sans une maîtrise de la connaissance du vent sur le terrain.

Dès février 1915, l’artillerie, l’aviation, la marine et le génie (avec les compagnies Z chargées de l’émission de vagues de gaz asphyxiants) réclament un service météorologique dédié. Un bureau météorologique militaire, rattaché au Service géographique de l’armée, est créé en octobre 1915, afin de rationaliser la réponse aux besoins météorologiques des armées. Il a pour missions principales d’organiser le service aux armées en mettant en place un réseau d’observation météorologique tout au long du front, de définir et fournir des instruments adaptés en particulier à l’observation en altitude, de former des météorologistes – on en dénombrera plus de 2000 à la signature de l’armistice -, d’améliorer les techniques de prévision.

Suite http://blog.bnf.fr/g...-grande-guerre/

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  • 4 semaines après...
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Membre, 47ans Posté(e)
Maxence22 Membre 8 799 messages
Forumeur accro‚ 47ans‚
Posté(e)

À voir la série Apocalypse sur la première guerre mondiale que j'ai trouvé beaucoup plus intéressant que les trois autres.

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Membre, 74ans Posté(e)
Morfou Membre 62 822 messages
Maitre des forums‚ 74ans‚
Posté(e)

Je ne connaissais pas ce fil!

Mon père aurait eu 100ans le 1er octobre 2014!

Mes deux grands-pères faisaient parti de la réserve et ont été mobilisés en 17! l'un né en 1874 et l'autre en 1880!

Les deux sont dcd l'un en 50 l'autre en 51!

La mère de mon père nous racontait qu'étant infirmière elle soignait ceux qui rentraient chez eux et leur refilait 1 bouteille de vin à chacun ce qui fait que quand mon grand-père est rentré la cave était vide....et lui pas très content! s'aimait pas beaucoup ces deux-là! :smile2: mdr!

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Plaisir rasibus :)

Je suis restée scotchée devant ces photos pendant un bon moment.

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

1915, les politiques n'assument pas leurs responsabilités, Joffre n'assume pas ses erreurs.

Joffre ne comprend pas l'industrialisation de la guerre : au lieu de superviser la production de canons, d'obus et de fusils, il n'intervient que pour entraîner de mauvaises décisions, telle celle qui, en novembre 1914, fait prendre quatre mois de retard dans la livraison des casques, parce que, selon lui, la guerre sera terminée avant qu'ils arrivent. Pour que la fabrication du casque Adrian soit lancée, il faut attendre, en février 1915, un rapport officiel qui stipule que "le plus grand nombre d'hommes blessés sont atteints à la tête [...] ; dans la plupart des cas une coiffure métallique, même légère, aurait pu éviter la blessure et la mort". Le casque arrive en septembre et les atteintes à la tête chutent, selon certaines sources, de 77% à 22% des cas de blessures...

le-general-joffre_5183425.jpg

Comprendre la nature industrielle de la guerre, ce serait attendre qu'une production massive de canons et d'obus permette de prolonger une offensive d'infanterie autant que nécessaire sans craindre de laisser les soldats sans soutien d'artillerie ou, pire, sous le feu de pièces françaises incapables d'allonger leur tir. En Artois, au printemps, les assauts continuent sans l'appui des canons, faute de munitions : c'est aller au casse-pipe.

En Champagne, en septembre, l'attaque s'arrête au bout de deux semaines parce que l'artillerie est à sec : c'est manquer le coup de boutoir final et essuyer une riposte meurtrière. En 1914, Joffre sous-estime les besoins en armement car il mène une guerre napoléonienne ; en 1915, il récidive parce qu'il se trompe de stratégie. Ses trois axes de combat -grignotage, usure, percée- sont faussés.

Le "grignotage", qui vise à harceler l'ennemi en maints endroits, est meurtrier. Joffre le justifie par la nécessité de maintenir le "mordant" des troupes, qu'une stratégie défensive, selon lui, ramollirait et démoraliserait. Il veut aussi, par cette multiplicité des assauts, montrer la détermination des chefs, afin que le pays maintienne son soutien, notamment en souscrivant aux emprunts nationaux, car une armée qui attaque justifie l'effort de guerre...

Enfin, Joffre maintient ainsi sous pression ses subordonnés, qu'il n'écoute guère et n'associe pas aux décisions, prises avec son seul entourage de colonels affidés, mais qu'il oblige sans cesse à exécuter ses ordres -les échecs permettant aussi d'éloigner tel ou tel officier trop critique. Car la vérité est là, dans les propos des généraux lucides, comme Castelnau : "Ce n'est pas à coups d'infanterie que nous devons tenter la rupture du front adverse, mais à coups d'artillerie."

Joffre préfère lancer vers la mort des dizaines de milliers d'hommes, persuadé que la répétition des offensives use les réserves et le moral de l'ennemi. L'inverse se produit : l'Allemand, voyant qu'il repousse un ennemi supérieur en nombre, est galvanisé! Jusqu'au bout de la guerre, la "percée", rêve de Joffre, avec sa brèche qui permet de prendre à revers en quelques jours l'essentiel de l'armée adverse, demeure un leurre.

Si 1915 est une année désastreuse pour la France, c'est parce que les politiques n'assument pas leurs responsabilités et que Joffre n'assume pas ses erreurs. Parce que les politiques n'ont pas saisi que cette guerre était mondiale et que Joffre n'a pas compris qu'elle était moderne.

first-world-war-gas-masks_5183515.jpg

Au fil des massacres, chacun sait dès lors que la guerre sera longue ; mais quand 1916 point, qui se doute qu'elle en est à peine à son tiers ?

http://www.lexpress....rt_1638576.html

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Membre, Posté(e)
LouiseAragon Membre 14 351 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

""On croit mourir pour la patrie,

on meurt pour les industriels !"" Anatole France

L'assassinat de Jean Jaurès le 30 juillet 1914 et l'Union Sacrée

pour la guerre allaient ruiner le mouvement progressiste.

Dans la Grammaire des Civilisations (1963), Fernand Braudel écrit :

On a le droit d'affirmer que l'Occident, en 1914, AUTANT QU'AU BORD DE LA GUERRE,

SE TROUVE AU BORD DU SOCIALISME.

Celui-ci est sur le point de se saisir du pouvoir et de fabriquer

une Europe moderne (...).

En quelques jours, en quelques heures, la guerre aura ruiné ces espoirs.

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

http://fr.lyrics.wikia.com/wiki/Jacques_Brel/Jaur%C3%A8s

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Membre, 47ans Posté(e)
Maxence22 Membre 8 799 messages
Forumeur accro‚ 47ans‚
Posté(e)

1915, les politiques n'assument pas leurs responsabilités, Joffre n'assume pas ses erreurs.

Sauf que par son sang-froid et son coup d'oeil, il sauve la France de la défaite dès septembre 1914 (mais aussi par les erreurs incompréhensible de von Moltke et von Kluck).

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Membre, 91ans Posté(e)
Rasibus Membre 4 080 messages
Baby Forumeur‚ 91ans‚
Posté(e)

Au fil des massacres, chacun sait dès lors que la guerre sera longue ; mais quand 1916 point, qui se doute qu'elle en est à peine à son tiers ?

Petit extrait de la lettre de ma mère du 2 octobre 1915:

<< J'ai du travail [ de couture] pour tout l'hiver. Mais j'espère que la guerre sera finie avant ! Comme les communiqués sont bons !...Peut-être tout sera fini pour Noël. >>

<<

Modifié par Rasibus
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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Je reconnais que d'après tout ce que j'ai pu lire, le journaliste commet une petite erreur.

Pendant longtemps on a cru que la guerre serait courte. Et cela a amené son lot de problèmes aussi. Notamment, la France ne s'est pas préoccupée du financement de la guerre sur le long terme et dès 1915, la question va se poser dans la douleur.

Les finances publiques sont à sec et l'inflation atteint les 20%. Une solution : récupérer l'épargne populaire. A cette époque,les gens font des économies et de façon générale, en or.

Pour ce qui est du système bancaire, la guerre a sonné le glas de l'or-monnaie. On abandonne l'étalon-or et le principe de la convertibilité en or et on instaure donc le cours forcé de la monnaie. Le franc devient une monnaie de papier, la Banque de France a interdiction d'échanger pour de l'or et le métal précieux cesse de circuler. Les réserves d'or deviennent trésor de guerre, comme ça a toujours été le cas tout au long de l'Histoire.

La France a des réserves confortables. En 1803, avec la création du "franc germinal", près de 700 millions de pièces d'or avaient été frappées, pour un poids d'environ 3500 tonnes. En 1914, l'estimation des réserves se chiffre à 2800 tonnes. Mais attention, plus de la moitié de ces réserves sont aux particuliers. Bas de laine et cassettes, que l'état va donc chercher à récupérer. Ce n'est pas nouveau comme idée, la Prusse, pour lutter contre Napoléon, avait demandé aux prussiennes de donner leurs bijoux, en 1813.

En 1915 donc, le 2 juillet pour être exacte, le gouvernement lance donc un grand appel officiel au patriotisme et invite les français à verser leur or pour l'effort de guerre. Le résultat va dépasser ses espérances. A la fin du mois d'Octobre, il est déjà rentré plus d'un milliard !

Tout le monde a déjà vu cette image qui représente un allemand terrassé par une pièce d'or, un coq dodu se lançant à l'attaque du soldat. Le slogan : Versez votre or, l'or combat pour la victoire. Le message est clair, on appelle au civisme et au patriotisme en mettant en parallèle sur d'autres affiches le soldat français et les civils. Le premier verse son sang, les seconds versent leur or (s'ils ne veulent pas culpabiliser......)

Avec ses campagnes officielles se mettent en place des "Journées de solidarités". Ces initiatives privées visent à récupérer des fonds en faveur des orphelins, des veuves, mais aussi pour les soldats du front, via des tombolas, des quêtes.

Par exemple, les "Journées du 75" (hommage au canon de 75 mm), créées par le Touring-Club de France, financeront l'envoi de colis aux combattants, par la vente de petits drapeaux tricolores, d'insignes, de cartes postales et de bijoux souvenirs.

Lorsqu'on sait qu'à la fin de la guerre la banque de France ne détenait à peine que 1000 tonnes d'or, un rapide calcul suffit pour évaluer le coût de la guerre... 150 milliards de francs-or, payés pour plus de la moitié par la population.

Mais revenons au 2 juillet 1915. Les citoyens versent leur or et reçoivent en échange sa valeur en billets et un certificat très officiel de la banque de France qui constate leur patriotisme (d'ailleurs on peut encore trouver des certificats du genre en vente sur internet).

Ces papiers portent les noms et prénoms des donataires, les sommes versées "pour la défense nationale". Ces sommes sont difficiles à convertir en euros d'aujourd'hui. Il vaut mieux se référer à l'évolution des salaires. A l'époque, le salaire horaire moyen d'un manoeuvre ne dépasse pas 60 centimes. A ce taux-là, la femme de ménage qui faisait don de 20 francs se privait d'une semaine de salaire.

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Membre, 91ans Posté(e)
Rasibus Membre 4 080 messages
Baby Forumeur‚ 91ans‚
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D'après ce que je crois savoir , les soldats qui souscrivaient des bons bénéficiaient de permissions supplémentaires.

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
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Après l'enfer des Vosges, Corfou pour les Diables Bleus (6ème BCA)

On embarque sur "La Provence". Après un débarquement à Bizerte où l'on vaccine les hommes contre le choléra, on embarque sur quatre croiseurs. Un bruit court : "Il paraît qu'on va former des compagnies de débarquement !"

Le 10 janvier 1916, les bâtiments arrivent , tous feux éteints, en vue d'une terre inconnue. A l'aube, les Alpins découvriront dans la brume qu'ils sont mouillés devant Corfou.

Le but de l'opération Corfou est de récupérer les débris de l'armée serbe, transportés en chaloupes depuis le continent. Vêtus de loques, couverts de vermine, tremblants de typhus et de choléra, ce ne sont plus que des épaves de la guerre, s'appuyant sur leur fusil comme sur un bâton. Ils se nourrissent d'herbe et s'abreuvent d'eau de mer... On les rassemble, on les ravitaille, on les soigne. Mais il en meurt un moyenne de cent cinquante par jour, vite remplacés par les milliers et les milliers de malheureux qui ne cessent de débarquer sur la petite île de Vido où ils sont parqués tant bien que mal. Parmi les huit cents dysentériques grabataires, des corvées d'infirmiers français essayent tous les matins de distinguer les vivants - si peu - des morts. Les Alpins se transforment en brancardiers et en fossoyeurs. Le séjour paradisiaque sur cette île de rêve n'a rapidement plus les belles couleurs qu'ils espéraient. Maintenant, il meurt deux cents serbes par jour. On ne peut même plus les enterrer et un bâtiment hôpital français va jeter leurs corps au large.

Corfou_Alexandre_es_Alpins_Meull%C3%A9-Desjardins_6_f%C3%A9v_1916.jpg

Alexandre de Serbie passe en revue les Alpins à Corfou

Dès le début de Février, après les avoir soigneusement épouillés et rhabillés après passage à l'étuve, on essaye de refaire de ces clochards des soldats. On espère former trois divisions serbes. L'unité la plus pittoresque est le bataillon de dissidents herzégoviens et bosniaques, dont le capitaine Barthélémy, le héros du Braunkopf lors de la prise de Metzeral, assure l'instruction.

Le 13 mai 1916, les Alpins s'embarquent sur "La Savoie" et gagnent Marseille, puis Nice.

Après un bref retour dans les Vosges, un autre enfer les attend : la Somme...

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  • 3 semaines après...
Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
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21 janvier 1916, pendant ce temps-là à l'arrière

La chambre s'est penchée sur le redoutable problème des loyers...

Tous les mobilisés, à de sages exceptions près, bénéficieront-ils de l'exonération totale ? Comment les non mobilisés, atteints dans leurs ressources, s'acquitteront-ils envers leurs propriétaires ? Ces derniers seront-ils indemnisés par l'Etat pour partie de leurs pertes ?

Tels sont les problèmes économiques - pour ne pas dire sociaux - qu'il va falloir résoudre.

Le titre du petit journal http://www.geneanet.org/blog/post/2016/01/21-janvier-1916-avis-partages-chambre-probleme-loyers

Dans les faits, devant l'impossibilité de les faire rembourser, les arriérés seront effacés et l'Etat prendra à sa charge l'indemnisation des propriétaires à hauteur de 50%.

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  • 3 semaines après...
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January Modérateur 62 005 messages
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Les usines en guerre

Le rôle de l’industrie fut prépondérant dans le premier conflit mondial. C’est en partie grâce à la mobilisation de la production, qui adopta des méthodes de travail novatrices, que les Alliés réussirent à faire la différence. Retour sur un aspect de cette guerre souvent oublié.

La Guerre de 1914-1918 est le premier conflit industriel de l’histoire. Sans oublier le sacrifice de millions de victimes dans les tranchés, c’est la capacité des industries militaires à innover –chars d’assaut, artillerie, aviation, sous-marins, cuirassés – et à produire des armements et munitions en très grande quantité, qui va finir par faire la différence.

L’Etat va mobiliser peu à peu tous les industriels, petits ou grands, au profit des fabrications de guerre. Certains vont continuer leurs productions habituelles (vivres, habilement, équipement…) mais en augmentant les cadences, d’autres vont produire des versions militarisées de leur productions habituelles (avions, poids lourds…), enfin certains vont mettre leur outil de production au service de fabrication d’armes ou de munitions. Ainsi plus de 15 000 entreprises vont travailler pour la Défense nationale durant le conflit.

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Usine André Citroen du quai de Javel à Paris - Finition des obus de 75

L’Etat va mobiliser peu à peu tous les industriels, petits ou grands, au profit des fabrications de guerre. Certains vont continuer leurs productions habituelles (vivres, habilement, équipement…) mais en augmentant les cadences, d’autres vont produire des versions militarisées de leur productions habituelles (avions, poids lourds…), enfin certains vont mettre leur outil de production au service de fabrication d’armes ou de munitions. Ainsi plus de 15 000 entreprises vont travailler pour la Défense nationale durant le conflit.

La mobilisation industrielle

En effet, alors qu’au début de 1914 l’Etat-Major, qui anticipait une guerre courte, pensait que la fabrication de 10 000 obus par jour serait suffisante pour faire face aux besoins du front, dès la fin septembre 1914, il réclame 100 000 obus par jour ! Une gageure d’autant que les régions du Nord et de l’Est, maintenant occupées par l’ennemi, fournissaient 75 % du charbon, 81 % de la fonte et 63 % de l’acier produits en France. Mais le défi va être relevé. Il est à la fois industriel et sociétal.

Pour répondre en urgence aux besoins en armement, sept groupements industriels régionaux vont être créés à l’automne 1914 autour de grands établissements sidérurgiques, métallurgiques et mécaniques :Schneider au Creusot ; les Aciéries de la marine et d’Homécourt à Saint-Chamond ; les compagnies de chemin de fer ; les manufactures et ateliers d’Etat ; les établissements automobiles de la région parisienne. Ce sont eux qui vont dialoguer avec les militaires, recevoir les commandes, organiser et partager la production entre les industriels. Ainsi, en 1915, le groupement de Paris, dirigé par Louis Renault, rassemble 962 établissements industriels. Cette structuration va se faire autour d’organisations professionnelles qui négocient les plans de charge, les prix, les approvisionnements, les besoins de main d’œuvre, les salaires et qui vont favoriser la concentration des entreprises, ainsi que la diffusion de nouvelles méthodes de rationalisation de la production.

L’automobile se mue en arsenal

Des méthodes auxquelles la toute jeune industrie automobile est réceptive. Ainsi elle met rapidement ses batteries de tours au service de la fabrication d’obus, qui sont à l’époque forés dans un lopin puis usinés sur des tours. Des ingénieurs de talent, Ernest Mattern chez Peugeot, Charles de Frémiville chezPanhard & Levassor, ou André Citroën, férus des nouvelles méthodes productivistes apparues aux Etats-Unis, vont transformer la production industrielle.

Ainsi Peugeot, basée dans le pays de Montbéliard à moins de 30 km de la ligne de front, va développer ses fabrications traditionnelles (automobiles, camions, cycles, quincaillerie…) en les adaptant aux besoins militaires. Il va aussi se lancer dans la fabrication d’obus en très grande série. Panhard & Levassor, le plus ancien constructeur mondial d’automobiles, situé en plein Paris, arrête la fabrication des machines à bois, adapte sa production automobile et se lance dans la fabrication d’obus. Enfin, André Citroën, qui a créé avant-guerre une usine de fabrication d’engrenages et dirigé les Automobiles Mors, puis été mobilisé comme lieutenant d’artillerie, mesure sur le front la pénurie d’obus. Polytechnicien, il suggère aux ministères de créer de toutes pièces une vaste usine moderne dédiée à la fabrication d’obus. Il va ainsi construire à Paris, quai de Javel, un complexe industriel dédié à la fabrication de l’obus de 75 mm. Il ne cessera d’y moderniser les techniques de production, faisant passer les cadences de 5 000 unités par jour en 1915 à plus de 40 000 en 1918. Il fabriquera ainsi plus de 26 millions d’obus et deviendra le premier fournisseur des Armées.

N’ayant pas le passif d’installations industrielles existantes et d’une main d’œuvre déjà en place, il poussera la mécanisation des ateliers et de la manutention, il prônera l’interchangeabilité des postes de travail, il affinera les travaux sur les tolérances de fabrication pour éviter l’ajustage, il instituera le chronométrage, etc. Autant de techniques qu’il transposera à l’automobile dès 1919.

Suite http://www.industrie...en-guerre.38092

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 005 messages
108ans‚ ©,
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Il y a cent ans, février 1916 verra arriver une bataille des plus sanglantes : Verdun.

Conçue par le général Erich von Falkenhayn, commandant en chef de l'armée allemande, d'après la version qu'il en donna dans ses Mémoires, comme une bataille d'attrition pour « saigner à blanc l'armée française » sous un déluge d'obus dans un rapport de pertes de un pour deux, elle se révélera en fait presque aussi coûteuse pour l'attaquant : elle fit plus de 714 231 morts, disparus ou blessés,362 000 soldats français et 337 000 allemands, une moyenne de 70 000 victimes pour chacun des dix mois de la bataille.

On peut noter que selon les travaux historiques récents, notamment ceux de l'historien allemand Holger Afflerbach, l'objectif allemand était plus simplement de prendre le saillant de Verdun, la version d'une bataille d'attrition étant une justification inventée après coup par Falkenhayn pour masquer son échec.

C'est la plus longue et l'une des batailles les plus dévastatrices de la Première Guerre mondiale et de l'histoire de la guerre. Verdun apparaît comme le lieu d’une des batailles les plus inhumaines auxquelles l’homme se soit livré : l'artillerie y cause 80 % des pertes, le rôle des hommes y consiste surtout à survivre – et mourir – dans les pires conditions sur un terrain transformé en enfer, tout cela pour un résultat militaire nul.

Elle se termina par un retour à la situation antérieure. Elle n'en constitue pas moins une grande victoire défensive de l'armée française, jugée a posteriori par les Allemands comme de même nature que la victoire de l'armée rouge dans la bataille de Stalingrad. Parallèlement, de juillet à novembre, l'armée britannique ainsi que l'armée française seront engagées dans la bataille de la Somme, tout aussi sanglante. De plus, du 4 juin au 20 septembre, l'armée russe sera engagée dans l'offensive Broussilov, la plus grande offensive sur le Front de l'Est de l'armée russe de toute la guerre qui contraindra l'état-major allemand à retirer des divisions sur le front de l'Ouest pour les envoyer à l'Est, ce qui contribuera à alléger une partie de la pression allemande sur Verdun.

Alors que, côté allemand, ce sont pour l'essentiel les mêmes corps d'armée qui livreront toute la bataille, l'armée française fera passer à Verdun, par rotation, 70 % de ses poilus, ce qui contribua à l'importance symbolique de cette bataille et à la renommée du général Pétain qui en commanda la première partie. C'est au général Nivelle que revint le mérite de l'enrayement définitif de l'offensive allemande (juin-juillet 1916) puis de la reconquête du terrain perdu entre octobre et novembre 1916 avec la récupération du fort de douaumont, aidé en cela par son subordonné le général Mangin.

L'article complet de wiki : https://fr.wikipedia...de_Verdun_(1916)

55 mn de documentaire :

Lien de pila sur FFR http://www.forumfr.c...s-10-jours.html

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Invité brendan12
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Invité brendan12
Invité brendan12 Invités 0 message
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On y est : ça fait exactement 100 ans jour pour jour que la terrible bataille de Verdun a débuté.

Vu que notre historienne a déjà tout dit (January), je dirai que le mémorial de Verdun, rénové pour l'occasion, sera inauguré aujourd'hui : http://www.france24.com/fr/20160220-grande-guerre-reouverture-memorial-verdun-visite-histoire-allemagne-france-reconciliation

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