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deja-utilise

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 106 messages
Forumeur alchimiste ‚
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Il y a dans l'espoir une notion d'attente: celui qui espère attend au final une rétribution positive. Il y a là l'idée que le seul fait de tenir bon finisse par rapporter une récompense. Mais également, il est important de noter que l'espoir vient avec une incertitude qui en fait donc un genre de foi en l'avenir. Or, cette incertitude se traduit dans le monde affectif de l'esprit en angoisse. C'est ce dernier trait qui distingue l'espoir de ce qu'on pourrait appeler l'expectative. Par exemple, lorsque je me mets à taper sur mon clavier, je m'attends bien entendu à ce que des caractères apparaissent à l'écran, et cette attente ne traduit aucune espèce d'angoisse. Alors que l'expectative ne fait que recouper la simple prédictibilité des phénomènes, et qu'elle n'implique que l'entendement de l'homme et nullement son monde affectif, l'espoir lui engage tout l'être dans son sillon: il constitue en soi une posture morale. Par exemple, la croyance chrétienne à la rédemption, à la transfiguration de l'être dans l'au-delà illustre très bien ce qu'implique l'espoir: possibilité de rétribution, incertitude, angoisse.

Il est intéressant de noter que selon tout ce que nous venons de dire, l'espoir se présente comme étant une force passive, une force qui peut maintenir l'homme dans le chemin qu'il a choisit - en ce qu'il axe son action sur un objectif précis - mais qui ne saurait lui donner une impulsion nouvelle. Car lorsque l'espoir disparaît, c'est précisément que la possibilité de rétribution a disparu et par conséquent, le rempart contre l'angoisse s'écroule. Alors il ne reste plus qu'à trouver en soi une force qui soit, au contraire de l'espoir, active - c'est-à-dire une force qui contienne entièrement sa propre impulsion, ce qu'est le mouvement de la révolte, précisément. L'espoir ramené à sa plus simple expression consisterait à persister dans l'idée que la vie finira bien par tourner en sa faveur, ce qui implique au moins l'idée qu'il y ait une faveur qui puisse se conquérir d'une manière ou d'une autre. De son côté, dans son plus simple apparat, la révolte ne se nourrit d'aucune idée mais bien d'un instinct primordial, soit celui qui dit qu'il faut vivre et qu'il faut lutter, même si c'est absurde. Momentanément au moins, l'angoisse est écartée par la révolte car l'homme n'a plus à engager moralement son être.

Très bon résumé. Je pense néanmoins qu'il y a une part non négligeable d'affectivité, d'excitation épidermique contagieuse, par exemple, dans l'expectative des chercheurs avant toute expérimentation scientifique venant corroborer une théorie (en 2012, confirmation de l'existence le boson de Higgs). Mais il s'agit bien d'un espoir authentique parce que l'objet désiré a été clairement défini. Le coeur du chercheur bat fort, un peu comme l'amoureux qui monte l'escalier avant de retrouver sa dulcinée et qui songe à l'avance à l'étreinte amoureuse. Tous espèrent avec confiance une jouissance anticipée de l'avenir.

Modifié par tison2feu
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Invité nietzsche.junior
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Invité nietzsche.junior
Invité nietzsche.junior Invités 0 message
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...

Modifié par nietzsche.junior
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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 991 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Nouvelle tentative de synthèse, comme tout résumé, il y aura des oublis/raccourcis inévitables, je m'en excuse.

Contre la perte de l'espoir, nous pouvons y opposer:

L'amour sous toutes ses formes, ou des sentiments positifs comme l'empathie, l'amitié, l'humanisme, etc...

Le désespoir, qui a sa propre mécanique et est le pendant dual, la deuxième face d'une même réalité, qui peut canaliser l'énergie qui était dévolue avant à l'espoir ( comme avec amour => haine, " l'énergie " est transférée d'un coté à l'autre, elle doit s'exprimer, trouver un exutoire, la vapeur confinée qui ne peut pas faire du travail devient destructrice )?

La révolte, mais dirigé qu'envers soi-même, vers l'intérieur, sans but extérieur particulier, pour sortir de cet état, j'y adjoindrai aussi tout sentiment antagoniste/encore plus négatif comme la colère, la fierté, la peur.

La raison "pure" qui elle cherche un but/objectif précis à atteindre, avec un minimum de volonté de changer, démarche tournée vers l'extérieur

Le temps implacable, aucune manifestation tournée ni vers l'intérieur ni l'extérieur, ni espoir, ni volonté, ni sentiments, l'attente dévitalisée.

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Invité Leopardi
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Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
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L'espérance, c'est bien ce à quoi vous tendez. On s'en fou que la religion l'ait reprise à son compte : l'espérance c'est le présent qui nous transcende, et la vie nous sourire, là, MAINTENANT, pour ce qui est, c'est la joie en quelque sorte ! Mais vous allez me rabattre, j'en doute pas.

Et je voulais parler de monter sur l'aigle et survoler tout ça, et le monde voir à travers nos yeux, s'effacer enfin nous qui sommes si risibles... Et en faire Rien ! Ou pas. Je sais pas encore. Faudrait juste parvenir à ce détachement où l'on devient tellement plus légers... et lourds de sens. N'importe quoi ! Bonne nuit à vous.

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yacinelevrailefou Membre 519 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Nouvelle tentative de synthèse, comme tout résumé, il y aura des oublis/raccourcis inévitables, je m'en excuse.

Contre la perte de l'espoir, nous pouvons y opposer:

L'amour sous toutes ses formes, ou des sentiments positifs comme l'empathie, l'amitié, l'humanisme, etc...

Le désespoir, qui a sa propre mécanique et est le pendant dual, la deuxième face d'une même réalité, qui peut canaliser l'énergie qui était dévolue avant à l'espoir ( comme avec amour => haine, " l'énergie " est transférée d'un coté à l'autre, elle doit s'exprimer, trouver un exutoire, la vapeur confinée qui ne peut pas faire du travail devient destructrice )?

La révolte, mais dirigé qu'envers soi-même, vers l'intérieur, sans but extérieur particulier, pour sortir de cet état, j'y adjoindrai aussi tout sentiment antagoniste/encore plus négatif comme la colère, la fierté, la peur.

La raison "pure" qui elle cherche un but/objectif précis à atteindre, avec un minimum de volonté de changer, démarche tournée vers l'extérieur

Le temps implacable, aucune manifestation tournée ni vers l'intérieur ni l'extérieur, ni espoir, ni volonté, ni sentiments, l'attente dévitalisée.

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Merci pour la synthèse, bonne synthèse mais les concepts sont tous flou, un peu pas trop beaucoup clair. On avance quand même.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 991 messages
If you don't want, you Kant...,
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Puisque les émotions négatives prévalent de façon absolue, la solution ne consisterait-elle pas, lors de discussions avec un suicidaire, à faire surgir en lui au moins une émotion positive ?. Pour preuve, un jour j'ai reçu un coup de fil d'une personne ayant décidé de se suicider : je me suis mis à jouer le rôle du dépressif, malgré moi, c'est-à-dire avec une force inouïe de conviction et beaucoup de sanglots dans ma voix, durant près de deux heures ; j'ai revendiqué les mille et une raison de vouloir me suicider moi aussi en exprimant seulement des émotions négatives mais avec encore plus de persuasion que cet ami prêt à se suicider. Le lendemain, il m'a retéléphoné pour me demander humblement "si j'allais mieux". Je pense que ma façon intuitive de réagir a été une tentative désespérée de lui offrir l'occasion de renouer avec l'affectif , afin qu'il puisse, pour la première fois dans son état dépressif, laisser transparaître au moins une émotion positive, puissamment efficiente dans le rebond. Je n'ai pas tenté de le raisonner, ce que font la plupart des gens, car je sais qu'à ce jeu là, il aurait eu toujours le dernier mot.

Merci pour ton témoignage, et je ne sais pas comment j'aurais fait à ta place, et j'ose espérer un bon dénouement.

Je me demande si c'est tant l'émotion positive suscitée que l'empathie dont tu as fait preuve envers lui qui a fait mouche, même si je rappelle qu'une combinaison des différentes voies abordées jusqu'ici n'est pas à exclure

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Invité Dompteur de mots
Invités, Posté(e)
Invité Dompteur de mots
Invité Dompteur de mots Invités 0 message
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Très bon résumé. Je pense néanmoins qu'il y a une part non négligeable d'affectivité, d'excitation épidermique contagieuse, par exemple, dans l'expectative des chercheurs avant toute expérimentation scientifique venant corroborer une théorie (en 2012, confirmation de l'existence le boson de Higgs). Mais il s'agit bien d'un espoir authentique parce que l'objet désiré a été clairement défini. Le coeur du chercheur bat fort, un peu comme l'amoureux qui monte l'escalier avant de retrouver sa dulcinée et qui songe à l'avance à l'étreinte amoureuse. Tous espèrent avec confiance une jouissance anticipée de l'avenir.

Il y avait là peut-être une expectative au point de vue scientifique, en ce qu'il s'agissait de corroborer l'existence de ce que la théorie confirmait déjà. Mais du point de vue affectif, pour ces chercheurs qui consacraient leur vie à ce projet, sa réussite constituait sans aucun doute un grand espoir (car accompagné d'angoisse).

Sinon, il est clair que le fait que l'espoir ait une source idéale ne lui enlève pas son efficacité affective.

La révolte, mais dirigé qu'envers soi-même, vers l'intérieur,

Tsk tsk tsk... Relire mes interventions.

La raison "pure" qui elle cherche un but/objectif précis à atteindre, avec un minimum de volonté de changer, démarche tournée vers l'extérieur

La raison est instrument de l'esprit mais n'a en elle aucune espèce d'impulsion. Cette proposition est à mes yeux complètement vide.

Le temps implacable, aucune manifestation tournée ni vers l'intérieur ni l'extérieur, ni espoir, ni volonté, ni sentiments, l'attente dévitalisée.

Le temps n'agit pas. Il faut plutôt dire qu'il faut du temps pour agir. Mais le temps n'agit pas. J'ai l'impression qu'il faudrait plutôt parler de stoïcisme ici.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 991 messages
If you don't want, you Kant...,
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nothing.pngdeja-utilise, le 21 janvier 2014 - 23:16, dit :

La révolte, mais dirigé qu'envers soi-même, vers l'intérieur,

Tsk tsk tsk... Relire mes interventions.

Sans doute il fallait que j'écrive une révolte intérieure contre soi même, pour sortir de cet état révoltant/révulsant?

( sinon essaie de résumer ta pensée SVP )

Il y a une sorte de colère pour cet état, et ça me fait penser au désespoir citée par Tison2feu comme ayant sa propre énergie à exprimer, pas d'autre but hormis celui de sortir de cette impasse. ( peu importe où je vais du moment que je sors d'ici )

nothing.pngdeja-utilise, le 21 janvier 2014 - 23:16, dit : La raison "pure" qui elle cherche un but/objectif précis à atteindre, avec un minimum de volonté de changer, démarche tournée vers l'extérieur

La raison est instrument de l'esprit mais n'a en elle aucune espèce d'impulsion. Cette proposition est à mes yeux complètement vide.

C'est un peu aussi le reproche que Tison2feu t'avais fait sur celle de révolte à un moment, non?

Mais il l'avais fait aussi sur l'approche de la raison, ou j'avais fait remarqué que vouloir et espérer n'étaient pas synonymes, donc vouloir est amplement suffisant pour changer, on s'appuiera sur la raison pour cela, sans passer par un sentiment précis.

Il y a constat, puis décision de changer. ( peu importe où je suis, ce qui compte c'est où je veux aller )

nothing.pngdeja-utilise, le 21 janvier 2014 - 23:16, dit :

Le temps implacable, aucune manifestation tournée ni vers l'intérieur ni l'extérieur, ni espoir, ni volonté, ni sentiments, l'attente dévitalisée.

Le temps n'agit pas. Il faut plutôt dire qu'il faut du temps pour agir. Mais le temps n'agit pas. J'ai l'impression qu'il faudrait plutôt parler de stoïcisme ici.

Je voulais y rajouter après réflexion, la notion d'opportunisme pour être plus près de ce que je conçois, la personne ne tente rien de spécial, elle se met à attendre des auspices meilleurs, ni guidée par une émotion/sentiment, ni par une réflexion, ni pulsion, juste prendre ce qui vient et s'en contenter. ( aucune notion d'endurer ou de destin/d'harmonie )

( peu importe où je suis, où je vais, seules comptent les circonstances présentes )

C'est t'y un peu mieux?

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  • 2 mois après...
Membre, 37ans Posté(e)
Monkey.D.Luffy Membre 4 868 messages
Baby Forumeur‚ 37ans‚
Posté(e)

Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ! (ou inversement tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie)

S'il n'y a plus d'espoir alors on est désespéré et donc si tu touches le fond, tu es en dépression. Donc tu as des chances d'attenter à ta vie. Pour continuer sa vie, il faut se raccrocher à quelque chose; ça peut être un rêve, un objectif, un projet, un espoir !

Pour le nouveau départ, je dirais que repartir de l'abîme c'est pas mal, c'est assez solide comme fondation.

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