Meurtre du lecteur

Respires, respires encore, sens tes poumons se gonfler car bientôt, tu ne pourras plus. Tu vois cet homme, oui celui avec son chapeau melon, il n’est pas comme tout le monde, il n’est pas impoli et égoïste, il est fou et tu vas être son dix-huitième meurtre, mais cela, tu ne le sais pas encore.

Pour l’instant tu es paisiblement installée sur un... banc dans un parc, tu sais, ce parc que tu aimes parce que les gens viennent promener leur chien et toi, tu adores ces affectueux familiers avec leur charmante bouille toute douce mais malheureusement, tu ne peux pas en avoir parce que ta famille ne veut pas, et oui, tu as 16 ans et tu dois obéir à tes parents. Alors tu viens là pour admirer l’intelligence de ses gracieux toutous. Pour toi, il n’y a rien de plus mignon qu’une petite bestiole courant derrière ça baballe avec ses minuscules oreilles volant au vent.

Mais ton meurtrier, lui, ne vient pas ici pour les mêmes raisons. Lui n’admire pas ses abominables créatures. Il préfère observer tes mouvements délicats, tes battements de cils et tes longs cheveux dorés emportés par le vent. Il est là tous les jours pour surveiller tes gestes, il note l’heure à laquelle tu arrives, il calcule le temps que tu restes assise et arrête son chronomètre au moment où tu t’en vas et il te suit dans chacun de tes déplacements, tu ne le vois pas mais il est là. Regarde bien, regarde mieux que ça. Si tu l’avais fait avant rien de cela ne serait arrivé.

Mais un jour, comme tous les jours, tu vas partir une heure avant l’école pour aller dans ce foutu parc, tu vas t’assoir sur ton banc habituel et regarder les chiens passer sans te rendre compte que derrière toi, il y aura quelqu’un qui s’approchera, doucement, sans faire de bruit. Un homme avec un pou dépassant la normal, excité et horrifié à la fois.

Tu auras à peine le temps d’entendre son souffle prêt de ton cou que d’un rire sadique il va sauter sur toi pour te poignarder sauvagement. Un coup, deux coup, trois coup, puis il va courir, très vite et toi tu n’auras même pas la force de le regarder partir, tu vas te vider de ton sang, lentement tandis que ton cœur ralentira et qu’une sensation de fraicheur t’affranchira.

Personne ne te verra, tu mourras assassiner sur ce banc, seule, et quand enfin quelqu’un viendra à toi, tu sauras déjà bien loin dans un sombre cauchemar.

J'ai exactement la même tendance avec le "tu" que tu emploies.

Tu==> tue