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Comment mener une introspection ?


Petitpepin

Messages recommandés

Membre, Posté(e)
Petitpepin Membre 783 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Cette intervention m'a donné à réfléchir :

La meilleure façon de savoir qui est on est, ce qu'on veut et ou on va, c'est l’introspection [...]. Faire de l'intropection c'est observer sans juger ni se servir de systèmes tout faits qui vous envoient sur des pistes toute faites qui n'ont souvent rien avoir avec votre vie ni avec vos tripes.

En quoi ça consiste, l'introspection ? Qu'est-ce qu'on y trouve, comment on la mène....

Un aspect pt'être plus "philo" des questions que je pose revient à demander si une introspection est possible ? Peut-être ceux qui nous côtoient nous connaissent mieux que nous-même !

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 039 messages
If you don't want, you Kant...,
Posté(e)

Cette intervention m'a donné à réfléchir : Je m'en doutais, quand j'ai vu l'intitulé de ton topic et une réponse dans le topic sur l'astrologie :D

En quoi ça consiste, l'introspection ? Qu'est-ce qu'on y trouve, comment on la mène....

Un aspect pt'être plus "philo" des questions que je pose revient à demander si une introspection est possible ? Peut-être ceux qui nous côtoient nous connaissent mieux que nous-même !

En général non.

Pour ma part, faire une introspection, revient à mieux me connaitre, dans ce qui m'influence, à quoi je suis sensible et comment cela a influencé mes réactions, dit autrement c'est comme connaitre les rouages d'un mécanisme. Je cherche des corrélations, qui se confirment avec les expériences, entre des évènements extérieurs et mes propres réactions, ensuite quand ces causalités ont été identifiées et confirmées, j'en recherche les causes, bien souvent liées à mon enfance, cela revient à relire ses expériences passées à la lumière d'un raisonnement poussé, une auto-critique ou une démarche scientifique tournée sur soi-même. ( Et l'on peut même aller plus loin, car je pense que l'on peut d'une certaine manière s'auto-psychanalyser ( retrouver dans ma mémoire des évènements refoulés et qui ont grandement participé à ce que je suis devenu ), attention toutefois c'est plus facile à écrire qu'à faire )

Espérant t'être d'une certaine utilité....

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Membre, 46ans Posté(e)
Gardiane Membre 1 068 messages
Baby Forumeur‚ 46ans‚
Posté(e)

Beaucoup de solitude. Rester de longs , très longs moments face à soi même... pas forcément à ne rien faire, mais sans voir personne.

Seul, face à soi même, on en vient vite à penser à des tas de choses, à se confronter à des tas de questions, des souvenirs... on fait le point sur la vie passée, sur la vie à venir.

Personne pour faire le ricochet face à nos questions, personne pour brouiller les pistes. On peut s'inventer des histoires mais elles ne tiennent pas si longtemps car il n'y a personne d'autre que nous pour les écouter, et nous, dans le fond, on sait bien si on ment ou pas.

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Membre, Posté(e)
mic1 Membre 142 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

bonjour

en géneral, on voit souvent les autres, et on se voit rarement ou alors toujours avec un miroir et encore, ce n'est qu'un image inverser.

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Membre, 79ans Posté(e)
Talon Membre 1 722 messages
Baby Forumeur‚ 79ans‚
Posté(e)

Si vous parvenez à vous connaître sans vous comparer aux autres, vous êtes fait pour vivre dans l'isolement, sans le secours des autres. Comment savoir si on est grand sans comparaison ? Tous les humains ont acquis "la conscience de soi". Ils savent que c'est bien eux qui agissent et qui pensent; et ils se dédoublent mentalement pour s'observer eux-mêmes, un est sujet, l'autre observe. Savoir qu'on sait est mieux que savoir simplement comme tous les autres animaux. Un oiseau sait voler, mais puisqu'il ne sait pas qu'il sait, il ignore qu'il vole. Notre conscience nous permet ainsi de faire des projets, d'avoir une morale. En contrepartie, nous savons aussi que nous allons mourrir. Et nous passons notre vie à tenter de l'oublier en recherchant la puissance, la richesse, la beauté, dans les arts ou ailleurs, etc... "Connais-toi toi-même" recommandait Socrate. Un bon moyen c'est de devenir diariste. Et puis, la personnalité n'est pas figée; nous nous réveillons un peu différents chaque jour. En tenant un journal, vous pouvez observer la progression. "Chacun suit sa pente naturelle, pourvu que ce soit en montant."

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Membre, Posté(e)
Petitpepin Membre 783 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Dans vos différentes réponses se trouve l'idée que l'introspection permet de mieux se comprendre soi-même, dans le sens où l'on étudie son parcours et des liens apparaissent entre nos expériences dans le temps.

J'ai été amené à me pencher sur mon expérience d'une autre manière, plus "statique", en prêtant attention à ce qu'il y a de commun entre mes expériences et celles des autres. Par exemple, l'expérience de l'école est très différente selon les individus et forcément unique et propre à chacun, pour autant elle signifie une dimension commune, une structure commune à l'intérieur de laquelle les spécificités apparaissent. Étudier ces dimensions communes permet aussi de mieux se comprendre, mais c'est très différent de l'introspection tournée vers soi et dans le temps.

J'ai des doutes sur la possibilité de saisir son "être" propre par l'introspection en naviguant à l'intérieur de notre parcours et en établissant des liens de cause à effet. En revanche, je ne doute pas qu'il soit possible par l'introspection de mettre à jour les conditionnements sociaux qui structurent nos vécus. Sur le coup, ces conditionnements nous apparaissent difficilement, on est trop plongé dedans. Il s'agit, une fois qu'on en est sorti, plus tard, de revenir sur nos expériences et d'étudier l'application de ces pressions. En outre, en parvenant à une vision assez claire de ces aspects, on parvient à mieux discerner son "être" car on saisit de quelle manière ce qui s'applique à tous s'est appliqué à soi en particulier. Un peu comme si, en étudiant la structure, il devenait possible d'isoler la substance. Mais, dans mon cas et avec la pratique dont je parle, d'une introspection tournée vers "nous", cette substance reste insaisissable d'une manière intellectuelle, c'est à dire qu'elle n'est pas divisible. C'est presque de l'ordre du sensible.

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Membre, Posté(e)
Verax Membre 809 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

En quoi ça consiste, l'introspection ?

En peu de mots, c'est le fait de se penser.

Qu'est-ce qu'on y trouve, comment on la mène....

On y trouve tous les éléments qui ont comme propriété de faire de nous un ensemble, et on la mène en se disant que l'on cherche cette propriété, que l'on est ce fil ce conducteur qui relie tous ces éléments, en cherchant à trouver la valeur que l'on incarnerait, la trempe de ce fil.

Un aspect pt'être plus "philo" des questions que je pose revient à demander si une introspection est possible ?

C'est possible, mais on ne pourra faire autrement que d'en être la conclusion. L'ensemble sera toujours différents des éléments qui le peuplent, c'est un peu comme si un livre tentait de se lire lui-même, il ne pourra faire autrement que de comprendre que le fait même de se lire, s'est déjà s'ajouter des pages, qu'il ne pourra se conclure ou se mettre un point final qu'en se disant qu'il est ce qu'il est, qu'il est l'image de sa propre évolution, qu'il est la continuité et la différence.

L'homme est à l'image de Dieu ce que Dieu est à l'image de l'homme. Connais-toi toi-même... et tu connaitra Dieu. Fais-toi l'image de qui tu es, et tu en viendra à la conclusion que tu n'es pas qui tu penses être, que tu n'es pas ta propre image. Tu en est le créateur et elle n'est que ta création, elle n'est que ce que tu pense être, elle ne représente que le fait de te penser.

Alors, il vaut mieux conclure d'avance qu'on ne sera jamais ce qu'on pense être, on sera toujours celui qui est devant le miroir, celui qui fait face à l'image qu'il a de lui.

Peut-être ceux qui nous côtoient nous connaissent mieux que nous-même !

Peut-être aussi que ceux qui nous côtoient peuvent nous aider en donnant un point de vue objectif, ce que nous serions incapable de faire en tant que sujet. Mais ils sont dans la même galère au final, eux aussi incarnent la différence, reconnaître la leur, c'est aussi se reconnaître en eux.

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Membre, Posté(e)
mic1 Membre 142 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

le point de vue objectif de ce que l'on est, est simple, on tous des etres humains, tous ce qui est commun, c'est dans la différence que nous sommes subjectif.

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Membre, Posté(e)
Petitpepin Membre 783 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Alors, il vaut mieux conclure d'avance qu'on ne sera jamais ce qu'on pense être, on sera toujours celui qui est devant le miroir, celui qui fait face à l'image qu'il a de lui.

Je pense, je suis... !

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Membre, 62ans Posté(e)
NEPTUNE34000 Membre 61 messages
Baby Forumeur‚ 62ans‚
Posté(e)

Bonjour,

Pour moi il faut qu'il y ai d'abord une interaction avec les autres (critiques, remarques, conseils, blessures, valeurs...) et c'est ensuite que l'on fait une introspection sur le mode de ce qui a été dit dans l'interaction, c'est une base pour travailler.

De toute façon il vaut vraiment mieux que le besoin d'introspection vienne de façon naturelle, pas commandé, c'est plus sincère, plus efficace et ensuite bien souvent vient la remise en question sur certains points qui a pour conséquence de rectifier la trajectoire.

Nous en faisons déjà sans le vouloir, plusieurs fois dans la vie.

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Membre, 57ans Posté(e)
Genesiis Membre 3 206 messages
Forumeur balbutiant‚ 57ans‚
Posté(e)

L'introspection répond à l'injonction « Gnôthi seauton » ( "Connais toi, toi même.")

Qui peut se développer notamment ainsi :« La compréhension de soi-même est le commencement dela compréhension de l’univers. » Isaac ASIMOV / L’homme bicentenaire / Ch15 p155/244

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Invité Dompteur de mots
Invités, Posté(e)
Invité Dompteur de mots
Invité Dompteur de mots Invités 0 message
Posté(e)

En quoi ça consiste, l'introspection ? Qu'est-ce qu'on y trouve, comment on la mène....

Un aspect pt'être plus "philo" des questions que je pose revient à demander si une introspection est possible ? Peut-être ceux qui nous côtoient nous connaissent mieux que nous-même !

À moins d'être crétin, toute philosophie est introspection, car toute philosophie est examen du rapport de soi au monde. Ce qu'il faut, c'est d'abord un problème, et ensuite beaucoup de travail, de patience et de solitude.

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Membre, Posté(e)
Petitpepin Membre 783 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Ah ! Dompteur, j'espérais que tu reviennes :blush:

quelles différences fais-tu entre l'introspection et la philosophie ?

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Invité Dompteur de mots
Invités, Posté(e)
Invité Dompteur de mots
Invité Dompteur de mots Invités 0 message
Posté(e)

quelles différences fais-tu entre l'introspection et la philosophie ?

L’introspection est quelque chose comme un fait psychique alors que la philosophie est une activité culturelle.

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Membre, Posté(e)
Verax Membre 809 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je pense, je suis... !

Je pense que je suis.

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  • 2 semaines après...
Membre, Posté(e)
Maïla Membre 425 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je pense que je suis.

Oui . Certes.

Je suis ce que je suis.

Si le premier "suis" est du verbe être, le second "suis" n'est-il pas du verbe suivre...?

Ce qui revient à : suivre ce que l'on est....

Ni plus, ni moins. ?

:fleur:

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Membre, Posté(e)
Verax Membre 809 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Juste suivre sa pensée, ça le fait?

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Membre, Posté(e)
Maïla Membre 425 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Juste suivre sa pensée, ça le fait ?

Autant le faire...c'est bon, agréable et parfait. Entendu que cela ne nuise pas à autrui. Avec un peu de jugeote de tact et de considération...ça le fait..

Sinon ça devient ça : :mur:

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Membre, Posté(e)
Verax Membre 809 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Si on ne se juge pas, qu'on n'est pas diplomate et que c'est au-delà de toute considération, alors on suit ce qu'on est, parce ce que ce serait ce qu'on est.

Être un casse-tête, c'est pas toujours drôle, mais c'est jamais :mur: que pour les autres.

Si je pense que je suis, c'est uniquement parce que je pense que je me suis. :p

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  • 2 semaines après...
Invité Leopardi
Invités, Posté(e)
Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
Posté(e)

Ô toi lecteur !,

En ces lumineuses contrées, prends garde à tes yeux... Ris s'il le faut, pleures également mais, tu es prévenu ! Car je vais te dire ce que tu cherches et tous ne pourront pas l'entendre, et certains s'arracheront les yeux et d'autres ce sera la langue...

L'introspection, mon amour, ô mon terrible amour, l'introspection est un discours d'une force miraculeuse... Celui d'un regard et d'une voix particulières ; c'est lorsque dans l'assemblée des êtres qui habitent et agitent ta psyché, l'Observateur prend la parole qui les rappelle à tous, et chacun d'eux.

L'Observateur est à ta psyché, mon amour, ce que le philosophe est à la cité, à la fois dedans et dehors, ni dedans ni dehors; tel Socrate l'inquisiteur intempestif il s'attache à harceler et percevoir en impôt l'ordre général et particulier des choses telles qu'elles sont et telles qu'elles voudraient être car, il n'y a pas non plus de raison d'ignorer leurs prétentions. Il se tient en retrait de l'assemblée, et il se tient au centre, en chacun d'eux sans y être encore tout à fait - et garde toi bien qu'il y soit pour de bon !

Tu n'auras pas assez d'être encore prévenu, écoutes bien attentivement ou ne vas pas plus loin ; ce n'est rien de moins qu'une existence qui se joue...

Le risque est grand que l'Observateur soit corrompu. D'une corruption vulgaire peut-être, lorsque la grossièreté de son regard écrase les nuances et confond entre eux tous les êtres, incapable de soutenir et d'inscrire en un mouvement parabolique la multiplicité de ce qui te compose. L'Observateur peut, il doit entendre la raison et ses discours pompeux sur l'estrade et les sombres murmures des pulsions cachées là-bas derrière les dernières colonnes, il doit déceler les ficelles mystérieuses; il doit descendre dans le labyrinthe entretenir le minotaure et saisir au vol la rencontre d’Icare le Magnifique avec Râ chevauchant son char... Il peut également devenir fou, l'Observateur, déjoué et dérouté par les puissances dionysiaques moqueuses qui le tournent en ridicule vers leurs ombres projetées chancelantes et fantasmiques, insaisissables... Si par miracle il réchappe à ces écueils reste encore le plus grand péril, dont je ne saurais parler pour l'instant tant ma voix et mes doigts tremblent, rechignent à l'évoquer. Quelque part, mon amour, nous devons être superstitieux.

Enfin !... Laid comme un porc et qui pue à faire rougir une fosse à purin, affreusement laid qu'il est, et, comme si cela ne suffisait pas qu'une pensée ait peur à paraître à son regard tant il insulte toute beauté, faut-il encore qu'il rende laid tout ce qu'il touche des yeux ou de ses petits doigts porcins... mais ! Mais... C’est le prix à payer. Tu ne sais pas tout, tu ne sais pas sa mission secrète... en vérité, sa mission, je te le dis, te le murmure même, car c'est un terrible secret, sa mission est des plus périlleuses, et des plus vitales, et la victoire qu'il prépare et les combats qu'il mène sont les plus glorieux qu'un homme puisse jamais connaître, d'une gloire telle que tu ne voudrais pas que cela n’arrive trop vite ni trop facilement ; il te faudra vivre alors, peut-être... Mais, rassures-toi. Le risque est faible que tu y parviennes. Ce qu'il prépare secrètement, l'Observateur, ce qu'il cache sous sa laideur et sa pestilentielle omniprésence, c'est la prise du Trône par le Grand Méconnu, celui-là même à qui la place revient de droit divin ; c'est la prise du pouvoir par l'Unique qui gronde et patiente peut être en vain dans les labyrinthes de ta psyché : c'est à la prise du Trône par l'homme Souverain que travaille l'Observateur !

Oui ! Tu as bien entendu mon amour, ne te laisse pas aller à flancher, pas maintenant, c'est trop tard ne ferme pas tes esgourdes, ne fais donc pas l'autruche ! Oui ce nom est terrible, cette destinée est injuste et je le sais si bien, moi le bouffon ! Et tu as très raison de trembler ; car tu n'es pas toi ! Car l'homme Souverain en toi patiente depuis toujours et se languit, c'est qu'il attend son tour et qu'il sait n'avoir qu'une chance de le saisir, tout à gagner, tout à y perdre ; dans les fondations de ton être il grandit et supporte comme autant d'insultes les échos des mascarades étalées à l'assemblée, d'un pot de chambre qui se prend pour un roi. Oui, il sait et il attend, en toi, toi qui n’es pas toi, toi qui es un autre... Toi qui n’es rien de moins qu'un Souverain en devenir ; toi le moins que rien, le ver de terre ! Mon amour...

C'est à la gloire et à l’ascension de l'homme Souverain que travaille secrètement l'Observateur. Cela prendra du temps, beaucoup de temps, et de profondeur, et, à tout moment, l'Observateur risque d'être emporté par les facéties des êtres débiles qui se battent pour un trône qu'ils sont incapables de tenir, qui le mèneront sans doute à la ciguë d'avoir été si laid ; et, s'il parvient à se garder des gueux, des imposteurs et leurs vilaines intrigues... alors... Et c'est là la perspective la plus affreuse de toutes... mais il faut bien la voir, je crois.

Alors il doit encore se garder lui-même de devenir le sinistre dictateur qui sommeille en lui car sur le trône, mon amour, sur le Trône l'Observateur devient l'affreuse Méduse, qui fige sur place toute vie intérieure, enferme et tari jusqu'à la source même l'énergie sacrée, et ses bras minéraux s'étendront jusqu'à l'homme Souverain, la Souveraineté elle-même qu'il finira par étrangler de ses propres mains car jamais il n'est satisfait de l'ordre instauré, observé par ses sujets, que lorsqu'il est absolu. Ainsi poursuivra-t-il le moindre souffle de vie jusqu'à ce que son royaume soit parfaitement plat, également ordonné. Alors il se figera lui aussi et tu t'éteindras définitivement, ô mon amour. Amour de ma vie, ne pleurs donc pas, c'est ainsi que vont les choses parfois et si tu dois te transformer en statue de pierre alors... Alors, mon amour je te briserai.

C'est que l'Observateur est l'émissaire zélé d’Apollon dieu de la forme figée et parfaite, puissance minérale protectrice des organisateurs et des faiseurs de statues, gardien des définitions ; ennemi juré et secrètement jaloux des puissances Dionysiaques dysharmoniques et corruptrices qui assurent inlassablement l'explosion de l'immobile l'apparition de l'éphémère, créatrices en puissance et protectrices des virtuoses. Ce sont elles qui ont dévié de sa trajectoire le premier atome, firent sortir l’univers d’une torpeur sans âge, encore elles qui t’éclatent sans cesse et sans pitié en milles fragments insaisissables et volages, elles que tu maudis avec raison lorsque tu t’es indomptable, elles qui te rendent infidèle elles qui n’ont de cesse de fracturer les hommes et de les rassembler plus loin…

Ce sont elles qui assureront que l’Observateur ne prenne pas la place qu’il doit libérer dans le cycle de la Morale, pour l’ascension du Souverain. Car il n’y a pas encore assez de place en toi pour que le Souverain se lève. Le cycle est complet et ne cherche qu’à se refermer sur lui-même, il absorbe toute tentative il englue toute expérience qu’il réduit pour la brasser sans fin… Seul l’Observateur te permettra de rompre, d’écarter ses chaînes et de libérer la place au Souverain.

Il faut que tu saches encore ceci, que l’Observateur ne t’appartient pas… Encore une terrible nouvelle n’est-ce pas, m’en voudras-tu amour de ma vie, d’être de si mauvaise augure ? Seul tu ne parviendras à rien, la liberté ne s’acquière qu’à plusieurs, elle mûrit dans la collaboration. L’observateur doit courir de l’un à l’autre sans jamais s’y arrêter, en surprendre un lorsqu’il sombre et reprendre l’autre lorsqu’il s’échappe. Car tu n’es pas si étanche que tu le crois, tu n’es pas toi… Mais tu le sais bien mon Amour, sinon pourquoi serais-tu là ?

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