"Notre économie est une usine à dette"

Bonjour à tous,

Un texte très intéressant venant d'un économiste néerlandais, c'est une critique très large de l'économie actuelle .

"Notre économie est une usine à dette »

AVIS - Henk van Houtum - 04/11/13, 19:30

TRIBUNE :

Il existe déjà de nombreux coupables désignés de la crise. Le chroniqueur Henk van Houtum se limite aux "Sirènes" modernes, ou l'économie de l'illusion. «La société de consommation joue commodément sur notre peur de l'inadaptation sociale. La cupidité de plus en plus importante est avant tout un sentiment de culpabilité déguisée. "

Partout vous les voyez. Dans les annonces, sur les panneaux publicitaires et dans les vitrines. Les filles de commerce. Parfois, c'est des durs, souvent représentés avec des abdos parfaits, mais le plus souvent encore les filles, qui presque toujours légèrement vêtues, vous regardent de manière sensuelle. Ce sont les Sirènes de l'ère moderne. Selon la tradition de l'héros grec Ulysse, les Sirènes sont magnifiques , chantent magnifiquement et séduisent les marins pour qu'ils viennent à leur rencontre. Mais si un navire le faisait, il s'écrasait contre les rochers et les Sirènes tuaient les marins tout en buvant leur sang. Voici l'état de notre économie moderne. Une tentation destructrice, qui nous a mené sur les rochers et pour laquelle nous payons actuellement le prix.

Depuis plus de la moitié d'une décennie nous sommes en crise. Tout a commencé lorsque les banques américaines en 2007 ont rencontré des difficultés dues à l'insuffisance des prêts hypothécaires adossés. Puis tout est allé vite. L'interdépendance mondiale forte des mouvements financiers causa un effet boule de neige qui mit de nombreuses banques occidentales et, finalement, l 'Euro lui-même en difficultés . Et pourtant, nous nous retrouvons avec la question de savoir comment on en a pu arriver là. Et si les coupables, s'ils sont identifiables, en payent bien le prix.

Filles frêles

Pour l'instant il y a déjà eu beaucoup de coupables désignés , des banquiers aux instances de régulation défaillantes en passant par l'UE, les Grecs corrompus et les Russes blanchisseurs d'argent. Je m'en tiens provisoirement aux Sirènes. Et je ne veux pas dire que ce sont les filles à moitié nues elles-mêmes sur les panneaux d'affichage et dans les brochures publicitaires. Ces filles ne sont que des mercenaires en perte d'autonomie d'une illusion qui est vendue aux consommateurs. Et c'est là le blâme pour moi. A l''illusion.

L'économie est une promesse, un mensonge romantique, qui contracte constamment de nouvelles dettes. Dans une société de consommation ne sont pas les objets que vous achetez. Vous payez en particulier pour la valeur que nous voulons assigner à un produit. Et il est vrai que certains produits trop pas cher, comme des poulets et d'autres beaucoup trop cher, comme une maison style années 30 ou un ordinateur Apple. . Vous achetez pas tant une réalité, mais une idée, une marque, une expérience, un battage médiatique.

Cette économie de plus-value est ce que le sociologue appelle Ritzer la mondialisation du rien. Parce que sans la volonté de mensonge romantique, l'économie néolibérale se révèle rapidement un mensonge crû. L'économie moderne est un spectacle illusoire.

L'économie de l'illusion

Mais ce qui philosophiquement particulièrement intéressant, c'est que l'homme lui-même participe pleinement à l'économie de l'illusion. La société de consommation joue habilement sur notre peur de l'inadaptation sociale. Et cela semble être une formule à succès. De nombreux spots publicitaires, des publicités et des émissions de télévision dans laquelle la vie dans la société de consommation est présentée comme un jeu compétitif et le succès à portée de main.

Mais si tel est le cas, alors l'échec est donc évitable, voire reprochable. Et puis le si heureux, semble-t-émancipateur message a soudain quelque chose d'oppressif. Parce que cela signifie que nous ne sommes pas libres de choisir comme le prêchent faussement les apôtres de l'idéologie du marché libre . Elle implique que ceux qui ne participent pas ne devraient pas se plaindre. Vous voyez donc que pour cela se produise pas , pour ne pas être laissés derrière , les Occidentaux dans les dernières décennies se sont lourdement endettés conduisant à l'une des crises plus importantes de la dette . Donc, oubliez la sagesse des manuels scolaires comme quoi l'économie étudie l'allocution des ressources rares pour des besoins illimités. C'est exactement l'inverse qui est vrai.

Rivalité

L'économie comme nous l'avons construite ne satisfait pas les besoin, mais produit un sentiment d'insatisfaction. Un sentiment de rivalité avec d'autres engendré par un sentiment d'infériorité au niveau de la richesse matérielle. L'insatisfaction en une période d'abondance n'est donc pas une dérive, mais le noyau de notre société. Le modèle de croissance économique elle-même est basée sur la dette.

Mais même maintenant,alors qu' il est clair que la société de surconsommation en Europe cause l'inconfort , l'endettement ,des maladies de la richesse comme le stress et l'obésité , nous refusons toujours de changer l'économie elle-même. Car ainsi parle le sentiment inconscient , seule la consommation peut nous sortir de la crise. Comme si la crise n'a pas justement commencé à la suite de la surconsommation. Nous naviguons dans un cercle vicieux. Il est grand temps de suivre une voie différente . Ulysse l'a même fait littéralement. Il a ordonné à l'équipage de se boucher les oreilles avec de la cire un autre cours et de l’enchaîner pendant ce temps au mât, à l'écoute des Sirènes. Il savait qu'une Sirène était surtout une alarme, un signe d'alerte.

Il faut sortir le correcteur de direction. Ne faisons pas la fine bouche sur les progrès accomplis ces dernières années. Il vaut mieux se faire soigner à l’hôpital de nos jours qu’il y a trente ans .

Mais à un certain moment, il faut savoir quitter un vieux vêtement ou corriger le tir. Le moteur qui nous à servi à nous extraire de la force d’attraction du vieux monde à perdu de sa puissance. Comme les fusées spatiales, il faut savoir larguer l’étage qui est devenu inutile pour mieux progresser vers l’avenir.

Ce système est à bout de souffle mais des propositions ne pourrons voir le jour que lorsqu’une majorité en prendra réellement conscience.

"Notre économie est une usine à dette." Ou "la dette a remplacé l'économie."

Nous vivons(quelque soit le continent sur lequel nous habitons) pour rembourser la dette.

Comment voulez vous "consommer" et payer une dette énorme...que vous n'avez contracté que partiellement?

Une dette qui enfle au point que nous ne remboursons qu'une partie des intérêts.

Reprenons votre image d'Ulysse. Nous sommes de plus en plus nombreux à être enchaînés!!!

Les sirènes sont toujours là! Mais elles ont beau chanter, nous sommes de moins en moins nombreux à POUVOIR les rejoindre.

Nous sommes sur cette embarcation qui ressemble à une galère plutôt qu'à un bateau de croisière.

Ne désespérons pas. Tous les jours, des galériens quittent le navire. Ça ne se voit pas, ce n'est pas médiatique.

Ceux qui posent le sac à terre...s'aperçoivent qu'il y a un port, des habitants et plus loin aussi.

A nous de nous bouger pour oublier le chant des sirènes. Beaucoup y arrivent quoi qu'on en dise.

Laissons les adeptes de l'effondrement et du naufrage sur leur galère.

Pour moi faire un lien entre société de consommation de masse et dette c'est pas idiot mais j'ajouterais quelque chose : oui il y a la consommation de masse mais il y a aussi la production de masse, l'un ne va pas sans l'autre et la crise de 29 est un bon enseignement en la matière.

Ainsi la dette ne reposant que sur du rien permet d'entretenir ces modes de production et de consommation, elle donne juste un sauf-conduit à des pratiques ayant des effets bien mal mesurés. Le principe même de la dette devient à un moment une parodie d'organisation alors que l’idée est de rendre plus fluide l'économie par rapport à des décalages sur les marchés en général (qui fonctionnent de façon asynchrone) entre l'offre et la demande.

une question simple que pourtant je ne vois personne y répondre ou même simplement la poser:

Qui doit quoi et a qui exactement ?

La question du qui n’est pas vraiment intéressante mais celle du quoi par contre ...

Le quoi en fait c'est du rien, c'est juste une écriture comptable et donc un actif pour la banque. La banque n'a rien a opposer à cette créance (sinon il y aurait beaucoup moins d’angoisse concernant le risque d'une crise systémique). Et comme ce n'est pas exceptionnel mais le fonctionnement par défaut du système : la banque n'a presque rien a opposer bha ... elle fait faillite.

Le système bancaire a toujours consisté à mettre en circulation le plus d'argent possible (pour gagner de l'argent, forcément ) en s'éloignant le plus possible de ses capitaux.

ah moi ça me semble intéressant de savoir a qui un état peut devoir des milliards d'euros, a mon avis ce serait très instructif

Pour moi ce la reste secondaire à la question : Comment la dette se crée-t-elle ?. Je dis bien secondaire il faut pas l'éluder mais que cherchez-vous à savoir ? la part de la dette Française détenue par des étrangers ou savoir qui sont précisément ces étrangers ?

je pense surtout que la question du qui éclaire toujours bien mieux la question du comment et surtout du pourquoi

dans notre monde "libre" et capitaliste la monnaie est créée en compensation de reconnaissance de dette

http://monnaie.wikis...+mon%C3%A9taire

http://www.lyc-arson...p.php?article14

http://supercdi.free...ses/monnaie.htm

La monnaie est de la dette circulante.Qui dit dette dit intérêts à payer tous les ans , avec de la monnaie créée par d'autres dettes

Notre système nous condamne à l'augmentation continuelle des dettes pour échapper à la cessation de paiement.Si la croissance suit, tout le monde s'enrichit, sinon les créanciers s'enrichissent ,de reconnaissances de dette.

C'est similaire à la situation de l'emprunteur qui ne peut payer les intérêts à l'usurier .L'usurier ajoute les intérêts dus à la dette il a l'impression d'être plus riche , jusqu'au jour où il s'apercoit que les biens du débiteurs ne couvrent pas la dette .La richesse du débiteur était dans les promesses du débiteur de rembourser et dans la confiance ,ou l'espoir, de l'usurier.

Notre civilisation est basée sur la confiance et l'espoir du remboursement de la dette avec de la monnaie créée par d'autres espoirs ou illusions.

liste des créanciers de l'état

http://fr.wikipedia...._fran%C3%A7aise

les 9 premiers sont français