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La juste distance entre soi et les autres


jean ghislain

Quelle est la juste distance entre soi et les autres ?  

9 membres ont voté

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Membre, 52ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

Dostoïevski avait écrit : « Si Dieu n’existait pas tout serait permis. » C’est là le point de départ de l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. Il ne trouve d’abord pas d’excuses. Si, en effet, l’existence précède l’essence, on ne pourra jamais expliquer par référence à une nature humaine donnée et figée ; autrement dit, il n’y a pas de déterminisme, l’homme est libre, l’homme est liberté. Si, d’autre part, Dieu n’existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des valeurs ou des ordres qui légitimeront notre conduite.

Ainsi nous n’avons ni derrière nous, ni devant nous, dans le domaine lumineux des valeurs, des justifications ou des excuses. Nous sommes seuls, sans excuses. C’est ce que j’exprimerai en disant que l’homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu’il ne s’est pas créé lui-même, et cependant libre, parce qu’une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu’il fait.

Sartre , L’Existentialisme est un humanisme (1946)

Pour Sartre, l'homme est a priori libre, car il fait dès qu'il existe l'expérience de la liberté. Le tout est de savoir ce qu'il en fait durant sa vie. Soit l'homme est de mauvaise foi, comme le dit Sartre, et refuse par angoisse de continuer à être libre, soit l'homme accepte d'être responsable vis-à-vis de sa liberté, et peut donc se projeter dans sa vie. Cependant il existe des contraintes pour l'homme dès lors qu'il vit en société. La présence de l'autre est contraignante. En effet, pour Sartre, "l'enfer, c'est les autres", c'est une sorte de mauvais oeil qui éveille la culpabilité. Quel est alors la juste distance à mettre en soi et les autres, pour pouvoir vivre le plus librement possible tout en respectant les autres ? Tout dépend quel rôle l'autre veut avoir sur moi. Personnellement, je crois qu'il ne faut tolérer que le meilleur de ce que quelqu'un puisse donner, et repousser le pire. Car autrui peut décider de ne pas être là pour ne m'apporter que du positif. Comme on dit vulgairement, on peut dire de certains : "c'est pas un cadeau !", dans le sens où il faut plus supporter certains que de les apprécier. Il faut donc parfois mettre des distances et remettre autrui à sa place, notamment lorque les limites sont dépassés par autrui. Tout le problème est de savoir où réside l'équilibre entre liberté et contrainte dans la vie en société, car cet équilibre n'est pas placé de façon identique pour tout le monde!

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Membre, Posté(e)
Lutinian Membre 1 453 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

il est difficile de respecter toujours la même distance avec les autres dans tous les cas de figures

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Membre, 52ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

oui, c'est vrai, quand nous entrenons un lien particulièrement émotionel avec quelqu'un, on est porté à plus de laxisme. En revanche, pour les cas plus généraux et quotidiens, la distance est à mettre toujours selon le dépassement des limites. Mais cela dépend aussi du seuil de tolérance qu'on a alors...

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Membre, 56ans Posté(e)
Sha'Do Membre 2 240 messages
Baby Forumeur‚ 56ans‚
Posté(e)

Dépendre de tout et de rien mais ne dépendre que de soi !

Tout va dépendre de qui se trouve en face de nous, le comportement, le trait

de caractère etc.. et en fonction on adoptera une attitude soit proche ou éloignée !

Tout va être dans notre propre logique de fonctionnement, il y a des personnes

qui ne peuvent vivre sans les autres et ont besoin d'être entourées constamment.

Puis y a ceux qui aiment la liberté, l'indépendance, qui n'ont pas besoin des autres

pour exister ....

La liberté des uns s'arrête là ou commence celle des autres

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Membre, Posté(e)
Mazzepa Membre 162 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bonjour,

C'est un beau message.

Une remarque : si Dieu n'existe pas, l'autorité accordée aux maximes religieuses est pur produit humain et témoigne de sa capacité à légiférer par lui-même.

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Membre, 52ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

l'autorité accordée aux maximes religieuses est pur produit humain et témoigne de sa capacité à légiférer par lui-même.

Les maximes religieuses ont été écrites par l'homme pour l'homme, dans le but de légiférer. Est-ce un bien ou un mal ? En tout cas, cela semblerait être une solution trouvé par les religieux pour se mettre des limites. Mais dans la réalité, l'effet de la religion n'a jamais été vérifié sur l'homme... et je pense en dernier ressort que cette volonté à légiférer par la religion est une mauvaise solution. Il vaut mieux partir, selon moi de la liberté humaine (sans Dieu comme le dit Sartre), pour ensuite intégrer un code parmi les divers codes sociaux, chacun se regroupant selon ses intérêts communs. Cela risque defaire des clans, mais c'est souvent ainsi dans la réalité... le plus dur ensuite est de faire ressortir des règles pour une communauté donnée. Et aussi de les respecter tout en préservant au mieux sa liberté.

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Membre, Posté(e)
Mazzepa Membre 162 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Les maximes religieuses ont été écrites par l'homme pour l'homme, dans le but de légiférer. Est-ce un bien ou un mal ? En tout cas, cela semblerait être une solution trouvé par les religieux pour se mettre des limites. Mais dans la réalité, l'effet de la religion n'a jamais été vérifié sur l'homme... et je pense en dernier ressort que cette volonté à légiférer par la religion est une mauvaise solution. Il vaut mieux partir, selon moi de la liberté humaine (sans Dieu comme le dit Sartre), pour ensuite intégrer un code parmi les divers codes sociaux, chacun se regroupant selon ses intérêts communs. Cela risque defaire des clans, mais c'est souvent ainsi dans la réalité... le plus dur ensuite est de faire ressortir des règles pour une communauté donnée. Et aussi de les respecter tout en préservant au mieux sa liberté.

Quels auraient du être les effets de la religion sur l'homme ? Considérant qu'elle s'est révélée impuissante en vérité, votre point de vu ne propose-t-il pas en quelque sorte une lampe torche là ou devrait se tenir un phare ?

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Membre+, Jeteur de pavés dans les mares, Posté(e)
latin-boy30 Membre+ 9 575 messages
Jeteur de pavés dans les mares,
Posté(e)

C'est Sartre qui a dit "L'Enfer c'est les autres" mais le même homme a soutenu les régimes communistes durant la Guerre Froide dans lesquels "les autres" sont un Enfer légitimé et où l'on ne peut le dire...

Je n'aime pas trop avoir des comptes à rendre aux autres en tant que citoyen. Je n'ai pas l'esprit collectif. Je n'ai tellement pas l'esprit collectif que je n'ai jamais été en couple à presque 22 ans.

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Membre, forumeur éclairé, 56ans Posté(e)
Lugy Lug Membre 10 224 messages
56ans‚ forumeur éclairé,
Posté(e)

encore une question à laquelle on ne peut répondre par un sondage parce que la nature de chacun à une énergie qui régie sa propre distance.

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Membre, 52ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

Ma foi, vous le savez bien, la religion est plein de belles promesses... je ne vais épiloguer là-dessus car je ne veux pas vous mettre le nez sur ses méfaits (historiques par exemple, mais aussi à un niveau individuel...). Quand à l'histoire de la lampe et du phare, tant qu'il y a de lumière, c'est bon signe : y'a de la vie ! :smile2: Et à part ça , votre position sur la distance à tenir, car c'est le sujet du topic...

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Membre, Posté(e)
Mazzepa Membre 162 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

En ce qui me concerne, plus l'illusion de l'individualité devient probante plus je réalise que je suis irrémédiablement affecté par mes pairs, que je le veuille ou non, et c'est là l'aspect déterminant pour la conduite de ma vie

La question de la distance à l'autre se pose à mon avis dans la mesure où l'autre et soi-mêmes sommes anonymes, car nous nous situons dans l'espace où notre relation est "déterminable".

Mon meilleur ami peut me sembler être un inconnu par un comportement étrange, de même qu'un collègue ou ma copine. Mais mieux: qu'ils le soient ou non, en faisant la découverte de mon propre libre arbitre, j'ai découvert que tous peuvent l'être. Et j'aime d'autant mieux que je reconnais qu'ils sont tout à fait libres et que nos liens sont en quelque sorte fortuits. Franchement je trouve, malgré tout, chaque fois que je serres un vieil ami dans mes bras, que quelque chose de l'ordre du miracle se réalise.

Mais surtout je rencontres et côtoies tous les jours des individus dont l'aspect anonyme est très grand, et avec lesquels ma relation se définie dans l'instant et selon le contexte. Le contexte distribue un ensemble de convenances que l'autre et moi demeurons libres de respecter ou non. Mais, surtout, l'idée de la convenance étant indéterminée, alors que je ne pensais accorder que le droit de refuser la norme, à mesure que j'avance je dois accorder que la norme puisse être indéfinie.

Le glissement ici est énorme, il ouvre une abîme gigantesque. L'Autre s'y répand, fait éclater mon identité. Votre question est étonnamment pertinente car en une phrase vous ouvrez cet espace de questionnement qui forme comme une cloche autour de nos existences. Qui est cet autre indéterminé ? N'est-il pas là où lui et moi nous confondons ? N'est-ce pas que je ne sais plus le distinguer de moi-même que je me demande quelle distance doit nous séparer ?

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Membre, 52ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

Pas si sûr que l'individualité ne soit qu'illusion, car vous et moi, il nous doit déjà être arrivé de tomber sur des caractères bien trempé chez autrui, dans le bon sens du terme... et c'est aussi dans ce cas de la rencontre avec une forte individualité que l'on doit à juste titre se poser la question de lui laisser la porte ouverte sur nous-même ou pas. Qui dit forte personnalité (ou individualité, si vous préférez), dit forte influence.

Vous parlez de ne pas savoir appréhendez autrui, quand il est anonyme, c'est-à-dire quand il ne dit pas qui il est véritablement. Votre conduite sera alors indéterminée, ou plus exactement "non normée". Je trouve que c'est une preuve d'ouverture d'esprit, qui laisse à l'autre le champ libre. La question de la distance se pose alors dès lors que vous en arrivez à ne faire plus qu'un avec autrui, peut-être. Mais là réside le danger. Car autrui, c'est bel et bien l'autre que je ne suis pas ! Et quand l'autre se veut être comme moi-même, c'est qu'il doit y avoir tromperie, ou bien illusion de ma part.

Certes si nous vivons parmi les autres, il n'en faut pas pour autant partager notre intimité... il y a en chacun une part de mystère ou de secret, d'intimité ou d'anonymat. Et c'est justement ce qui est constitutif de la distance que l'on peut avoir les uns d'avec les autres. Quand nous tombons dans la publicité (au sens la mise en avant de nous même, et de nos caractères), on peut se demander si l'on ne recherche pas chez autrui une vaine reconnaissance qui flatterait notre orgueil, ou du moins de demander à valider la bonne image que nous nous donnons de nous-même. Mettre de la distance entre moi et les autres, c'est aussi éviter de tomber dans ce piège.

Mais d'une manière plus quotidienne, je trouve aussi que nous avons facilement la tendance à nous identifier à autrui, ce qui est préjudiciable. Heidegger disait à ce propos que c'est le cas lorsque le "je" devient un "on", entraînant l'individualité de chacun vers une inauthenticité. Alors, "je" ne suis plus "je", il y a aliénation, je veux dire que je n'agis plus selon un mouvement propre. Ainsi, autrui peut m'entraîner dans des voies étrangères, où je risque un jour de me perdre. Il est donc vital de maintenir au moins une distance minimale entre moi et les autres. Et cela doit se faire dans les deux sens. Une influence amoindrie équivaut à plus de liberté et plus d'individualité. Encore faut-il présupposer que chacun ait une autonomie assez forte, ce qui n'est pas toujours le cas de tous... mais c'est un autre problème.

Au-delà des pures conventions qui régissent toute bonne conduite, à savoir la morale, l'homme dans ses relations avec autrui est amené à se poser la question de la distanciation. Et je crois que l'on se pose cette question pas seulement lorsque autrui empiète de trop sur nous-même. C'est une lucidité à avoir à chaque fois dans nos relations sociales qui fait que chacun peut alors s'apprécier et éviter le pire.

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Membre, 52ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
Posté(e)

Pas si sûr que l'individualité ne soit qu'illusion, car vous et moi, il nous doit déjà être arrivé de tomber sur des caractères bien trempé chez autrui, dans le bon sens du terme... et c'est aussi dans ce cas de la rencontre avec une forte individualité que l'on doit à juste titre se poser la question de lui laisser la porte ouverte sur nous-même ou pas. Qui dit forte personnalité (ou individualité, si vous préférez), dit forte influence.

Vous parlez de ne pas savoir appréhendez autrui, quand il est anonyme, c'est-à-dire quand il ne dit pas qui il est véritablement. Votre conduite sera alors indéterminée, ou plus exactement "non normée". Je trouve que c'est une preuve d'ouverture d'esprit, qui laisse à l'autre le champ libre. La question de la distance se pose alors dès lors que vous en arrivez à ne faire plus qu'un avec autrui, peut-être. Mais là réside le danger. Car autrui, c'est bel et bien l'autre que je ne suis pas ! Et quand l'autre se veut être comme moi-même, c'est qu'il doit y avoir tromperie, ou bien illusion de ma part.

Certes si nous vivons parmi les autres, il n'en faut pas pour autant partager notre intimité... il y a en chacun une part de mystère ou de secret, d'intimité ou d'anonymat. Et c'est justement ce qui est constitutif de la distance que l'on peut avoir les uns d'avec les autres. Quand nous tombons dans la publicité (au sens la mise en avant de nous même, et de nos caractères), on peut se demander si l'on ne recherche pas chez autrui une vaine reconnaissance qui flatterait notre orgueil, ou du moins de demander à valider la bonne image que nous nous donnons de nous-même. Mettre de la distance entre moi et les autres, c'est aussi éviter de tomber dans ce piège.

Mais d'une manière plus quotidienne, je trouve aussi que nous avons facilement la tendance à nous identifier à autrui, ce qui est préjudiciable. Heidegger disait à ce propos que c'est le cas lorsque le "je" devient un "on", entraînant l'individualité de chacun vers une inauthenticité. Alors, "je" ne suis plus "je", il y a aliénation, je veux dire que je n'agis plus selon un mouvement propre. Ainsi, autrui peut m'entraîner dans des voies étrangères, où je risque un jour de me perdre. Il est donc vital de maintenir au moins une distance minimale entre moi et les autres. Et cela doit se faire dans les deux sens. Une influence amoindrie équivaut à plus de liberté et plus d'individualité. Encore faut-il présupposer que chacun ait une autonomie assez forte, ce qui n'est pas toujours le cas de tous... mais c'est un autre problème.

Au-delà des pures conventions qui régissent toute bonne conduite, à savoir la morale, l'homme dans ses relations avec autrui est amené à se poser la question de la distanciation. Et je crois que l'on se pose cette question pas seulement lorsque autrui empiète de trop sur nous-même. C'est une lucidité à avoir à chaque fois dans nos relations sociales qui fait que chacun peut alors s'apprécier et éviter le pire.

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jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
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Pas si sûr que l'individualité ne soit qu'illusion, car vous et moi, il nous doit déjà être arrivé de tomber sur des caractères bien trempé chez autrui, dans le bon sens du terme... et c'est aussi dans ce cas de la rencontre avec une forte individualité que l'on doit à juste titre se poser la question de lui laisser la porte ouverte sur nous-même ou pas. Qui dit forte personnalité (ou individualité, si vous préférez), dit forte influence.

Vous parlez de ne pas savoir appréhendez autrui, quand il est anonyme, c'est-à-dire quand il ne dit pas qui il est véritablement. Votre conduite sera alors indéterminée, ou plus exactement "non normée". Je trouve que c'est une preuve d'ouverture d'esprit, qui laisse à l'autre le champ libre. La question de la distance se pose alors dès lors que vous en arrivez à ne faire plus qu'un avec autrui, peut-être. Mais là réside le danger. Car autrui, c'est bel et bien l'autre que je ne suis pas ! Et quand l'autre se veut être comme moi-même, c'est qu'il doit y avoir tromperie, ou bien illusion de ma part.

Certes si nous vivons parmi les autres, il n'en faut pas pour autant partager notre intimité... il y a en chacun une part de mystère ou de secret, d'intimité ou d'anonymat. Et c'est justement ce qui est constitutif de la distance que l'on peut avoir les uns d'avec les autres. Quand nous tombons dans la publicité (au sens la mise en avant de nous même, et de nos caractères), on peut se demander si l'on ne recherche pas chez autrui une vaine reconnaissance qui flatterait notre orgueil, ou du moins de demander à valider la bonne image que nous nous donnons de nous-même. Mettre de la distance entre moi et les autres, c'est aussi éviter de tomber dans ce piège.

Mais d'une manière plus quotidienne, je trouve aussi que nous avons facilement la tendance à nous identifier à autrui, ce qui est préjudiciable. Heidegger disait à ce propos que c'est le cas lorsque le "je" devient un "on", entraînant l'individualité de chacun vers une inauthenticité. Alors, "je" ne suis plus "je", il y a aliénation, je veux dire que je n'agis plus selon un mouvement propre. Ainsi, autrui peut m'entraîner dans des voies étrangères, où je risque un jour de me perdre. Il est donc vital de maintenir au moins une distance minimale entre moi et les autres. Et cela doit se faire dans les deux sens. Une influence amoindrie équivaut à plus de liberté et plus d'individualité. Encore faut-il présupposer que chacun ait une autonomie assez forte, ce qui n'est pas toujours le cas de tous... mais c'est un autre problème.

Au-delà des pures conventions qui régissent toute bonne conduite, à savoir la morale, l'homme dans ses relations avec autrui est amené à se poser la question de la distanciation. Et je crois que l'on se pose cette question pas seulement lorsque autrui empiète de trop sur nous-même. C'est une lucidité à avoir à chaque fois dans nos relations sociales qui fait que chacun peut alors s'apprécier et éviter le pire.

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jean ghislain Membre 1 084 messages
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Pas si sûr que l'individualité ne soit qu'illusion, car vous et moi, il nous doit déjà être arrivé de tomber sur des caractères bien trempé chez autrui, dans le bon sens du terme... et c'est aussi dans ce cas de la rencontre avec une forte individualité que l'on doit à juste titre se poser la question de lui laisser la porte ouverte sur nous-même ou pas. Qui dit forte personnalité (ou individualité, si vous préférez), dit forte influence.

Vous parlez de ne pas savoir appréhendez autrui, quand il est anonyme, c'est-à-dire quand il ne dit pas qui il est véritablement. Votre conduite sera alors indéterminée, ou plus exactement "non normée". Je trouve que c'est une preuve d'ouverture d'esprit, qui laisse à l'autre le champ libre. La question de la distance se pose alors dès lors que vous en arrivez à ne faire plus qu'un avec autrui, peut-être. Mais là réside le danger. Car autrui, c'est bel et bien l'autre que je ne suis pas ! Et quand l'autre se veut être comme moi-même, c'est qu'il doit y avoir tromperie, ou bien illusion de ma part.

Certes si nous vivons parmi les autres, il n'en faut pas pour autant partager notre intimité... il y a en chacun une part de mystère ou de secret, d'intimité ou d'anonymat. Et c'est justement ce qui est constitutif de la distance que l'on peut avoir les uns d'avec les autres. Quand nous tombons dans la publicité (au sens la mise en avant de nous même, et de nos caractères), on peut se demander si l'on ne recherche pas chez autrui une vaine reconnaissance qui flatterait notre orgueil, ou du moins de demander à valider la bonne image que nous nous donnons de nous-même. Mettre de la distance entre moi et les autres, c'est aussi éviter de tomber dans ce piège.

Mais d'une manière plus quotidienne, je trouve aussi que nous avons facilement la tendance à nous identifier à autrui, ce qui est préjudiciable. Heidegger disait à ce propos que c'est le cas lorsque le "je" devient un "on", entraînant l'individualité de chacun vers une inauthenticité. Alors, "je" ne suis plus "je", il y a aliénation, je veux dire que je n'agis plus selon un mouvement propre. Ainsi, autrui peut m'entraîner dans des voies étrangères, où je risque un jour de me perdre. Il est donc vital de maintenir au moins une distance minimale entre moi et les autres. Et cela doit se faire dans les deux sens. Une influence amoindrie équivaut à plus de liberté et plus d'individualité. Encore faut-il présupposer que chacun ait une autonomie assez forte, ce qui n'est pas toujours le cas de tous... mais c'est un autre problème.

Au-delà des pures conventions qui régissent toute bonne conduite, à savoir la morale, l'homme dans ses relations avec autrui est amené à se poser la question de la distanciation. Et je crois que l'on se pose cette question pas seulement lorsque autrui empiète de trop sur nous-même. C'est une lucidité à avoir à chaque fois dans nos relations sociales qui fait que chacun peut alors s'apprécier et éviter le pire.

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jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
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Pas si sûr que l'individualité ne soit qu'illusion, car vous et moi, il nous doit déjà être arrivé de tomber sur des caractères bien trempé chez autrui, dans le bon sens du terme... et c'est aussi dans ce cas de la rencontre avec une forte individualité que l'on doit à juste titre se poser la question de lui laisser la porte ouverte sur nous-même ou pas. Qui dit forte personnalité (ou individualité, si vous préférez), dit forte influence.

Vous parlez de ne pas savoir appréhendez autrui, quand il est anonyme, c'est-à-dire quand il ne dit pas qui il est véritablement. Votre conduite sera alors indéterminée, ou plus exactement "non normée". Je trouve que c'est une preuve d'ouverture d'esprit, qui laisse à l'autre le champ libre. La question de la distance se pose alors dès lors que vous en arrivez à ne faire plus qu'un avec autrui, peut-être. Mais là réside le danger. Car autrui, c'est bel et bien l'autre que je ne suis pas ! Et quand l'autre se veut être comme moi-même, c'est qu'il doit y avoir tromperie, ou bien illusion de ma part.

Certes si nous vivons parmi les autres, il n'en faut pas pour autant partager notre intimité... il y a en chacun une part de mystère ou de secret, d'intimité ou d'anonymat. Et c'est justement ce qui est constitutif de la distance que l'on peut avoir les uns d'avec les autres. Quand nous tombons dans la publicité (au sens la mise en avant de nous même, et de nos caractères), on peut se demander si l'on ne recherche pas chez autrui une vaine reconnaissance qui flatterait notre orgueil, ou du moins de demander à valider la bonne image que nous nous donnons de nous-même. Mettre de la distance entre moi et les autres, c'est aussi éviter de tomber dans ce piège.

Mais d'une manière plus quotidienne, je trouve aussi que nous avons facilement la tendance à nous identifier à autrui, ce qui est préjudiciable. Heidegger disait à ce propos que c'est le cas lorsque le "je" devient un "on", entraînant l'individualité de chacun vers une inauthenticité. Alors, "je" ne suis plus "je", il y a aliénation, je veux dire que je n'agis plus selon un mouvement propre. Ainsi, autrui peut m'entraîner dans des voies étrangères, où je risque un jour de me perdre. Il est donc vital de maintenir au moins une distance minimale entre moi et les autres. Et cela doit se faire dans les deux sens. Une influence amoindrie équivaut à plus de liberté et plus d'individualité. Encore faut-il présupposer que chacun ait une autonomie assez forte, ce qui n'est pas toujours le cas de tous... mais c'est un autre problème.

Au-delà des pures conventions qui régissent toute bonne conduite, à savoir la morale, l'homme dans ses relations avec autrui est amené à se poser la question de la distanciation. Et je crois que l'on se pose cette question pas seulement lorsque autrui empiète de trop sur nous-même. C'est une lucidité à avoir à chaque fois dans nos relations sociales qui fait que chacun peut alors s'apprécier et éviter le pire.

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Membre, 52ans Posté(e)
jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
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Pas si sûr que l'individualité ne soit qu'illusion, car vous et moi, il nous doit déjà être arrivé de tomber sur des caractères bien trempé chez autrui, dans le bon sens du terme... et c'est aussi dans ce cas de la rencontre avec une forte individualité que l'on doit à juste titre se poser la question de lui laisser la porte ouverte sur nous-même ou pas. Qui dit forte personnalité (ou individualité, si vous préférez), dit forte influence.

Vous parlez de ne pas savoir appréhendez autrui, quand il est anonyme, c'est-à-dire quand il ne dit pas qui il est véritablement. Votre conduite sera alors indéterminée, ou plus exactement "non normée". Je trouve que c'est une preuve d'ouverture d'esprit, qui laisse à l'autre le champ libre. La question de la distance se pose alors dès lors que vous en arrivez à ne faire plus qu'un avec autrui, peut-être. Mais là réside le danger. Car autrui, c'est bel et bien l'autre que je ne suis pas ! Et quand l'autre se veut être comme moi-même, c'est qu'il doit y avoir tromperie, ou bien illusion de ma part.

Certes si nous vivons parmi les autres, il n'en faut pas pour autant partager notre intimité... il y a en chacun une part de mystère ou de secret, d'intimité ou d'anonymat. Et c'est justement ce qui est constitutif de la distance que l'on peut avoir les uns d'avec les autres. Quand nous tombons dans la publicité (au sens la mise en avant de nous même, et de nos caractères), on peut se demander si l'on ne recherche pas chez autrui une vaine reconnaissance qui flatterait notre orgueil, ou du moins de demander à valider la bonne image que nous nous donnons de nous-même. Mettre de la distance entre moi et les autres, c'est aussi éviter de tomber dans ce piège.

Mais d'une manière plus quotidienne, je trouve aussi que nous avons facilement la tendance à nous identifier à autrui, ce qui est préjudiciable. Heidegger disait à ce propos que c'est le cas lorsque le "je" devient un "on", entraînant l'individualité de chacun vers une inauthenticité. Alors, "je" ne suis plus "je", il y a aliénation, je veux dire que je n'agis plus selon un mouvement propre. Ainsi, autrui peut m'entraîner dans des voies étrangères, où je risque un jour de me perdre. Il est donc vital de maintenir au moins une distance minimale entre moi et les autres. Et cela doit se faire dans les deux sens. Une influence amoindrie équivaut à plus de liberté et plus d'individualité. Encore faut-il présupposer que chacun ait une autonomie assez forte, ce qui n'est pas toujours le cas de tous... mais c'est un autre problème.

Au-delà des pures conventions qui régissent toute bonne conduite, à savoir la morale, l'homme dans ses relations avec autrui est amené à se poser la question de la distanciation. Et je crois que l'on se pose cette question pas seulement lorsque autrui empiète de trop sur nous-même. C'est une lucidité à avoir à chaque fois dans nos relations sociales qui fait que chacun peut alors s'apprécier et éviter le pire.

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jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
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Pas si sûr que l'individualité ne soit qu'illusion, car vous et moi, il nous doit déjà être arrivé de tomber sur des caractères bien trempé chez autrui, dans le bon sens du terme... et c'est aussi dans ce cas de la rencontre avec une forte individualité que l'on doit à juste titre se poser la question de lui laisser la porte ouverte sur nous-même ou pas. Qui dit forte personnalité (ou individualité, si vous préférez), dit forte influence.

Vous parlez de ne pas savoir appréhendez autrui, quand il est anonyme, c'est-à-dire quand il ne dit pas qui il est véritablement. Votre conduite sera alors indéterminée, ou plus exactement "non normée". Je trouve que c'est une preuve d'ouverture d'esprit, qui laisse à l'autre le champ libre. La question de la distance se pose alors dès lors que vous en arrivez à ne faire plus qu'un avec autrui, peut-être. Mais là réside le danger. Car autrui, c'est bel et bien l'autre que je ne suis pas ! Et quand l'autre se veut être comme moi-même, c'est qu'il doit y avoir tromperie, ou bien illusion de ma part.

Certes si nous vivons parmi les autres, il n'en faut pas pour autant partager notre intimité... il y a en chacun une part de mystère ou de secret, d'intimité ou d'anonymat. Et c'est justement ce qui est constitutif de la distance que l'on peut avoir les uns d'avec les autres. Quand nous tombons dans la publicité (au sens la mise en avant de nous même, et de nos caractères), on peut se demander si l'on ne recherche pas chez autrui une vaine reconnaissance qui flatterait notre orgueil, ou du moins de demander à valider la bonne image que nous nous donnons de nous-même. Mettre de la distance entre moi et les autres, c'est aussi éviter de tomber dans ce piège.

Mais d'une manière plus quotidienne, je trouve aussi que nous avons facilement la tendance à nous identifier à autrui, ce qui est préjudiciable. Heidegger disait à ce propos que c'est le cas lorsque le "je" devient un "on", entraînant l'individualité de chacun vers une inauthenticité. Alors, "je" ne suis plus "je", il y a aliénation, je veux dire que je n'agis plus selon un mouvement propre. Ainsi, autrui peut m'entraîner dans des voies étrangères, où je risque un jour de me perdre. Il est donc vital de maintenir au moins une distance minimale entre moi et les autres. Et cela doit se faire dans les deux sens. Une influence amoindrie équivaut à plus de liberté et plus d'individualité. Encore faut-il présupposer que chacun ait une autonomie assez forte, ce qui n'est pas toujours le cas de tous... mais c'est un autre problème.

Au-delà des pures conventions qui régissent toute bonne conduite, à savoir la morale, l'homme dans ses relations avec autrui est amené à se poser la question de la distanciation. Et je crois que l'on se pose cette question pas seulement lorsque autrui empiète de trop sur nous-même. C'est une lucidité à avoir à chaque fois dans nos relations sociales qui fait que chacun peut alors s'apprécier et éviter le pire.

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jean ghislain Membre 1 084 messages
Baby Forumeur‚ 52ans‚
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Pas si sûr que l'individualité ne soit qu'illusion, car vous et moi, il nous doit déjà être arrivé de tomber sur des caractères bien trempé chez autrui, dans le bon sens du terme... et c'est aussi dans ce cas de la rencontre avec une forte individualité que l'on doit à juste titre se poser la question de lui laisser la porte ouverte sur nous-même ou pas. Qui dit forte personnalité (ou individualité, si vous préférez), dit forte influence.

Vous parlez de ne pas savoir appréhendez autrui, quand il est anonyme, c'est-à-dire quand il ne dit pas qui il est véritablement. Votre conduite sera alors indéterminée, ou plus exactement "non normée". Je trouve que c'est une preuve d'ouverture d'esprit, qui laisse à l'autre le champ libre. La question de la distance se pose alors dès lors que vous en arrivez à ne faire plus qu'un avec autrui, peut-être. Mais là réside le danger. Car autrui, c'est bel et bien l'autre que je ne suis pas ! Et quand l'autre se veut être comme moi-même, c'est qu'il doit y avoir tromperie, ou bien illusion de ma part.

Certes si nous vivons parmi les autres, il n'en faut pas pour autant partager notre intimité... il y a en chacun une part de mystère ou de secret, d'intimité ou d'anonymat. Et c'est justement ce qui est constitutif de la distance que l'on peut avoir les uns d'avec les autres. Quand nous tombons dans la publicité (au sens la mise en avant de nous même, et de nos caractères), on peut se demander si l'on ne recherche pas chez autrui une vaine reconnaissance qui flatterait notre orgueil, ou du moins de demander à valider la bonne image que nous nous donnons de nous-même. Mettre de la distance entre moi et les autres, c'est aussi éviter de tomber dans ce piège.

Mais d'une manière plus quotidienne, je trouve aussi que nous avons facilement la tendance à nous identifier à autrui, ce qui est préjudiciable. Heidegger disait à ce propos que c'est le cas lorsque le "je" devient un "on", entraînant l'individualité de chacun vers une inauthenticité. Alors, "je" ne suis plus "je", il y a aliénation, je veux dire que je n'agis plus selon un mouvement propre. Ainsi, autrui peut m'entraîner dans des voies étrangères, où je risque un jour de me perdre. Il est donc vital de maintenir au moins une distance minimale entre moi et les autres. Et cela doit se faire dans les deux sens. Une influence amoindrie équivaut à plus de liberté et plus d'individualité. Encore faut-il présupposer que chacun ait une autonomie assez forte, ce qui n'est pas toujours le cas de tous... mais c'est un autre problème.

Au-delà des pures conventions qui régissent toute bonne conduite, à savoir la morale, l'homme dans ses relations avec autrui est amené à se poser la question de la distanciation. Et je crois que l'on se pose cette question pas seulement lorsque autrui empiète de trop sur nous-même. C'est une lucidité à avoir à chaque fois dans nos relations sociales qui fait que chacun peut alors s'apprécier et éviter le pire.

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