Une rafale. Et la nuit.

Elle ne comprenait rien à ce qu'ils disaient. Ils parlaient calmement. Elle aurait bien voulu savoir à quoi ils ressemblaient, mais, avec

cette espèce de tissu puant enfilé sur sa tête, ce n'était pas possible. Peut-être tout à l'heure, quand elle sera descendue de la voiture,

peut-être qu'elle les verrait. Parce qu'il faudra bien qu'elle finisse par descendre de là. Elle sait où ils l'amènent. Enfin, elle ne sait

pas exactement où, juste que ce sera sans doute un endroit suffisamment isolé pour qu'ils puissent procéder à leur sinistre besogne.

Les freins qui crissent. Les portes qui s'ouvrent. La voilà debout au bord d'un quelconque chemin, d'une quelconque route. Ils la font avancer

d'une dizaine de pas, en la tenant sous les bras. C'est bizarre, ils ne la serrent pas, ils donnent l'impression de l'accompagner. Elle leur

demande de lui enlever ce truc, qu'elle puisse regarder le jour, clairement. Ils ne peuvent pas refuser. Elle est éblouie pendant trois secondes,

mais à présent, elle y voit bien. Elle n'a même pas envie de se retourner pour connaitre enfin leurs visages. Elle veut juste regarder devant.

Ce lieu inconnu où tout va s'arrêter. "Ce n'est pas forcément très joli", pensa-t-elle, "mais ce n'est pas mal non plus". Il est préférable de finir ici,

plutôt que le visage collé contre le mur d'une pièce sombre. Elle ne regrette rien. A part une chose, juste à cet instant, elle regrette

de ne pas avoir le temps de se souvenir de tout. Alors elle se délecte simplement de la lueur de ce dernier paysage.

Puis, le bruit caractéristique de la culasse d'une arme automatique.

Une rafale. Et la nuit.

J'aime beaucoup le côté progressif du texte, même s'il termine mal, je crois.

Je l'ai lu, et je te confirme il termine mal...

J'adhère à ce style d'écriture

C'était beau.

bonjour,

bien et même plus que bien.Cette progression implacable, cette fin que l’héroïne connait, mais qu'elle ne refuse pas, se contentant d'en savourer chaque instant avant une chose qu'elle sait inéluctable.

qui était elle ? , qu'a t elle fait pour mériter cela et ne pas se révolter ?qui sont ceux qui l'accompagne ?il n'y pas de cris pas de violence verbale, ils sont calme comme si cela n'était qu'une simple formalité ....

au risque de me répéter, j'ai aimé.

bonne journée et à quand le début ?

Pas mal du tout. Immanquablement j'ai pensé à cette chanson de Pascal Danel, les trois dernières minutes, avec une fin tout aussi...:

Mais je préfère ton texte, elle a pas le temps de penser, et la zone est un paysage quelconque, pas de mur merci ^^

Merci beaucoup à vous.

Comment dire... Vos réponses me touchent énormément, et me troublent. J'ai juste écrit ça hier soir sur un coup de tête. J'étais dans un état d'esprit assez particulier. Disons que j'avais du "vague-à-l'âme" et qu'il me fallait l'exprimer.

Encore merci, vous êtes sympas.

(Ozmaestro, je ne connaissais pas cette chanson. Elle est vraiment sublime).

Elle ne comprenait rien à ce qu'ils disaient. Ils parlaient calmement. Elle aurait bien voulu savoir à quoi ils ressemblaient, mais, avec

cette espèce de tissu puant enfilé sur sa tête, ce n'était pas possible. Peut-être tout à l'heure, quand elle sera descendue de la voiture,

peut-être qu'elle les verrait. Parce qu'il faudra bien qu'elle finisse par descendre de là. Elle sait où ils l'amènent. Enfin, elle ne sait

pas exactement où, juste que ce sera sans doute un endroit suffisamment isolé pour qu'ils puissent procéder à leur sinistre besogne.

Les freins qui crissent. Les portes qui s'ouvrent. La voilà debout au bord d'un quelconque chemin, d'une quelconque route. Ils la font avancer

d'une dizaine de pas, en la tenant sous les bras. C'est bizarre, ils ne la serrent pas, ils donnent l'impression de l'accompagner. Elle leur

demande de lui enlever ce truc, qu'elle puisse regarder le jour, clairement. Ils ne peuvent pas refuser. Elle est éblouie pendant trois secondes,

mais à présent, elle y voit bien. Elle n'a même pas envie de se retourner pour connaitre enfin leurs visages. Elle veut juste regarder devant.

Ce lieu inconnu où tout va s'arrêter. "Ce n'est pas forcément très joli", pensa-t-elle, "mais ce n'est pas mal non plus". Il est préférable de finir ici,

plutôt que le visage collé contre le mur d'une pièce sombre. Elle ne regrette rien. A part une chose, juste à cet instant, elle regrette

de ne pas avoir le temps de se souvenir de tout. Alors elle se délecte simplement de la lueur de ce dernier paysage.

Puis, le bruit caractéristique de la culasse d'une arme automatique.

Une rafale. Et la nuit.

bonjour

trés bien , continus à écrire .

bonne journée