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L'étoile


Jedino

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 048 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

C'est curieux, vous ne trouvez pas? Tout cet élan vital qu'on perçoit dans chaque coin et recoin de nos paysages les plus familiers. Un élan qui s'amenuise à chaque coup que nous lui portons. Construire, rénover, modifier, détruire, reconstruire. Un éternel recommencement d'édifice et de bétons. Mais, au-delà de ce que l'on voit, il y a ce que l'on est. Sociable? Possiblement. Quoi que ce terme m'a toujours posé quelques problèmes. Dans sa définition. Son application. Sa signification. Je pourrais en discuter. Longuement. Sauf que je préfère passer à autre chose. Oublier cela, comme on oublie une étoile.

Ou plutôt, sa lumière. Car, ne nous le cachons pas : l'astre n'a pas d'intérêt autre que son éclat. Alors, forcément, quand il n'est plus là, il nous manque. On nomme cela le désir. Moi, je crois que... Non, rien. Je ne crois pas.

Puis, l'étoile a ça de bien aussi qu'il est loin. Loin de tout, et, surtout, de chez nous. Du coup, il nous invite à un voyage. Nous aimons voyager. Cela nous rappelle nos rêves les plus plaisants. Pas tant pour ce qu'ils sont, mais pour ce qu'ils nous permettent d'oublier. Toujours l'oubli. Toujours le désintéressement. Peut-être ne nous sentons vraiment biens que dans le délaissement de notre quotidien.

Il n'empêche que, parfois, ce chemin se passe mal. Ou, disons plus justement, qu'un malheur s'amène. Sa nature nous est égale. Que ce soit la mort de l'étoile, ou l'égarement dans l'obscurité abyssale, qu'importe. Nous souffrons. Voilà tout. La souffrance a ses raisons dont le cœur n'a nul besoin. Certains vous diraient, très logiquement, qu'il est plus aisé de descendre que de monter. En d'autre terme, que la joie se gagne plus difficilement que la douleur de son absence. Je ne peux pas affirmer le contraire. Mais, je ne peux pas non plus dire que cela est vrai. Qui sommes-nous pour décider de ce qu'il nous faut? Au fond, nous ignorons parfaitement si notre nature nous amène à l'un plutôt que l'autre. Nous savons uniquement que l'un est plus agréable que l'autre, et que la souffrance nous insupporte parce que nous sommes faibles. Faibles de ne savoir comment l'éduquer.

Cependant, la question ne se pose pas toujours. Il arrive que nous parvenions à hauteur de l'astre que nous désirons. Des moments d'extases s'offrent ainsi à nous. Malgré nous. Ou presque. Nous en profitons. Au mieux. Avant de repartir à nouveau. Vers un Enfer, qu'il soit les autres, ou là-bas. Vers une étoile plus éclatante aussi. De temps en temps. Cela dépend. Mais, nous repartons. Non pas parce que nous le souhaitons. Simplement, parce que nous le devons. Incapable que nous sommes à aimer. Aimer sincèrement, j'entends. Évidemment, il y en aura pour me rappeler que c'est faux, que je me fourvoie par déception. Pour me rassurer, ou m'en persuader. Pas impossible que cela soit la vérité. Pas impossible aussi que je sois dans le vrai. Et dans le faux. Là n'est pas l'essentiel.

L'essentiel, lui, se trouve autre part. Dans l'ailleurs que nous concevons inlassablement. Dans cette interminable question : "pourquoi". Pourquoi sommes-nous si lâches? Faut-il vraiment que nous nous mentions? Que nous allions vers autre chose que nous ne connaissons pas déjà pour pouvoir nous sentir simplement bien? Je ne plaisante pas : pensez-vous réellement n'être que ces victimes du plaisir que vous imposerait le "système de renforcement" coincé dans les méandres de votre cerveau? Ou êtes-vous plus? Pas nécessairement mieux, étant incapable de juger de la valeur d'une vie à côté d'une autre. Mais, oui, plus. Plus que les esclaves de nous-mêmes.

Est-ce vous qui décidez, ou vos envies? Je ne vous demande pas d'y répondre, ni même d'y réfléchir. J'ai perdu toute patience pour l'éducation de la raison humaine. Notre folie est véritable. Et n'est pas fou qui est vu comme tel. Il y a de ces termes qui font offices de mauvais usages. Un peu comme notre propre liberté : celle qui fait que nous n'en ayons pas. Parce que nul n'est libre face à lui-même.

Voilà pourquoi nous voguons toute notre vie en quête d'un Eldorado. Eldorado que nous finissons par trouver, avant de prendre conscience que, finalement, il n'en n'est rien. Et, lorsqu'on se l'imagine, où se trouve la quiétude tant recherchée si elle ne se situe ni dans le voyage, ni à l'arrivée? Pessimiste? Probablement. Peut-être ai-je tort de remarquer l'infondé de ce désir inconditionnel et universalisé : le bonheur.

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Invité Mad_World
Invités, Posté(e)
Invité Mad_World
Invité Mad_World Invités 0 message
Posté(e)

C'est curieux,

Et étrange.

Du coup, il nous invite à un voyage.

Là [où] , tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

(Baudelaire - L'invitation au voyage)

Il n'empêche que, parfois, ce chemin se passe mal.

Comme les fleurs,

les étoiles, sont parfois un paradis artifice-ciel

que ce soit la mort de l'étoile,

Ou celle d'un loup, qui

Souffre et meurt sans parler

(De Vigny - La Mort Du Loup)

Que le loup de se rassure,

qu'importe. Nous souffrons.

Des moments d'extases s'offrent ainsi à nous. Malgré nous. Ou presque.

[Et] son voyage l'avait mené en des endroits

Où la limite de l'orgasme psychologique,

D'ordinaire effluve violente, intemporelle,

Avait des accents d'éternité… Onirique…

Mad_ Jouissance - odeur

Nous en profitons. Au mieux. Avant de repartir à nouveau.

Oh oui ! Encore ! - Il se penche sur le second flacon...

Mad_ Jouissance - odeur

Vers un Enfer, qu'il soit les autres, ou là-bas.

Il s’approchera de votre âme tétanisée par l’horreur et vous serez certain que sur le visage qu’il n’a pas, se dessine un sourire. Alors, vous comprendrez ce qu’est la folie qui accompagne votre enfer.

Mad_ - Un Voyage

Dans cette interminable question : "pourquoi".

Pourquoi, je t'écris ? Si ce n'est pour te connaître.

Pour m'approcher de ta parenthèse, innocemment

Et sentir l'épistolaire douceur de ton être.

Mad_ Parenthèse

Notre folie est véritable. Et n'est pas fou qui est vu comme tel.

Tu m'as parlé de la Folie du monde, de maints et maints désirs,

Poète, triste heureux, charmant moqueur, ton fou souvenir

Me brûlera encore la peau, ô thésard.

Criterieum - La Folie Du Monde

Un peu comme notre propre liberté : celle qui fait que nous n'en ayons pas. Parce que nul n'est libre face à lui-même.

Toujours devant vous, presque immobile, désarticulée, se tiendra la marionnette de ce que vous êtes.

Voilà pourquoi nous voguons toute notre vie en quête d'un Eldorado. Eldorado que nous finissons par trouver, avant de prendre conscience que, finalement, il n'en n'est rien.

A toute nos ressemblances qui ce cachent dans les lacunes

De ces tristes regards vides de sens, j'offre un vers.

Pour pouvoir m'assoire sur le sable humide de la dune

Et parler des choses qui, folles comme nous, tournent à l'envers.

Et, lorsqu'on se l'imagine, où se trouve la quiétude tant recherchée si elle ne se situe ni dans le voyage, ni à l'arrivée? Pessimiste? Probablement. Peut-être ai-je tort de remarquer l'infondé de ce désir inconditionnel et universalisé : le bonheur.

La solitude.

Résonnance agréable de deux folies...

Je crois, Jedino, que je t'ai compris... d'une certaine manière.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 048 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Pas mal de citations que tu fais là. Tu les as sorti comme ça, ou alors, tu les as recherché?

Oh, oui, probable, que tu m'aies compris. Surtout toi, en quelque sorte ;)

Merci d'avoir lu.

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Invité Mad_World
Invités, Posté(e)
Invité Mad_World
Invité Mad_World Invités 0 message
Posté(e)

Je ne les ai pas sorties comme ça, de tête, je les ai cherchées, mais je savais ce que je cherchais très précisément. j'ai cité au feeling, j'ai renvoyé à ce à quoi ça me renvoyait naturellement, d'abord à baudelaire, puis à de vigny, et beaucoup à moi même... D'où ma sensation d'avoir compris ;)

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 048 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

On ne sait jamais, donc! Mais, tu avais une idée de ce que tu cherchais. Cela paraissait plus probable (monsieur n'est pas physicien pour rien :D). Bonne idée, oui, que de me dire à quoi tu as pensé. Ca me rappelle à quel point t'as déjà pas mal écris, aussi! ;)

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  • 2 semaines après...
Membre, Posté(e)
J'men'fou Membre 219 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Beau texte, très fluide et donc facile à lire.

On a l'impression de t'accompagner dans ton voyage philosophique.

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 048 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Merci d'avoir lu :)

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