Lorànt Deutsch / livre "Métronome" contesté par le Front de Gauche

Les historiens "ont peur de passer pour des intellectuels aigris"

Pour comprendre les raisons d'un tel décalage dans le temps, nous avons joint William Blanc, doctorant en histoire médiévale à la Sorbonne, qui organise des projections-débat et des visites guidées dans Paris. "Ça fait un moment que je voulais écrire dessus, explique-t-il à @si. Un de mes cousins a acheté le livre, je l'ai alors feuilleté et c'était une catastrophe. Mais c'est un an après, quand j'ai appris qu'il y avait une série documentaire sur France 5, le service public, que j'ai décidé de faire la critique du livre." Et pourquoi ce travail n'a-t-il pas été effectué par des journalistes ? "Ils ont vu arriver un produit avec un petit gars qui présente bien. On est dans du storytelling, le Métronome, c'est un package marketing", regrette Blanc.

Et les historiens ? Blanc a demandé à quelques enseignants-chercheurs de la Sorbonne pourquoi ils ne s'étaient pas penchés sur l'ouvrage : "Ils n'ont pas le temps, ils n'ont pas lu le livre et ils ont peur de passer pour des intellectuels aigris" face à un succès populaire. Autre explication, selon lui : "L'historien, socialement, est issu de milieux un peu élevés. La plupart n'est pas intéressée par la vulgarisation. Les livres de vulgarisation comptent peu, voire pas du tout, lorsqu'un historien tente d'obtenir un poste. L'accent est mis sur la recherche fondamentale. Cela a ses avantages, mais présente aussi l'inconvénient majeur de forcer, de facto, les historiens à délaisser cet exercice et notamment les jeunes historiens qui cherchent à faire carrière. Mieux vaut pour eux publier des articles dans des revues hyper-spécialisées". Blanc ajoute : "Les 1,5 millions de livres de Lorànt Deutsch ont été achetés par des milieux plutôt populaires, ce n'est pas le public de ces historiens... sauf que ces derniers ne se rendent pas compte des dégâts causés par ce type de livre". Car même si Deutsch ne se présente absolument pas comme un historien, Blanc s'inquiète de voir un ouvrage présenté comme une "histoire de France" avec des récits inventés.

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j' ai pas lu le livre mais...... était il indiquer ""roman"" ou pas ???? si c 'était un roman, rien de grave d' autres auteurs ont fait pire ! si c 'était un livre de vulgarisation...... zéro pointé !!

Bonjour,

Je suis loin d'être historien, et j'avoue n'avoir pas lu ni même acheté le Métronome. Toutefois, je me souviens de la promotion du livre, à la radio. Dans mon souvenir, il le vendait non pas comme un livre d'Histoire avec une grand H mais comme un livre d'histoires avec un petit h. Comprendre, qu'il voulait raconter des histoires, voire des anecdotes, et qu'il n'avait aucunement l'objectif d'un Historien comme Alain Decaux avant lui par exemple.

Je suis mal placé pour juger de la véracité de ce qu'il y a dedans. Disons que si des Historien disent qu'il y a des erreurs, ou des imprécisions, je les crois... Mais je ne comprends pas qu'on puisse à ce point cracher dessus (puisque le discours de l'élu est tout de même "méchant" envers le livre. Lorànt Deutsch est peut être royaliste et anti laïc, mais je ne me souviens pas l'avoir vu défendre ces idées bec et ongles de manière partisane. Comme il le dit lui même, ses opinions sont ce qu'elles sont, pourquoi vouloir absolument lui coller une étiquette et une volonté politique ?

Bref, n'ayant pas lu le livre et n'étant pas historien, j'émets des réserve quant à ce que je dis, mais de mon point de vue, il y a beaucoup de fumée pour une brindille qui crame. Je pense que, sur fond de tension politiques internes et personnelles, Lorànt Deutsch subit lynchage en bonne et due forme qu'il n'a pourtant pas mérité.

Cela me fait un peu penser dans un autre domaine au déchaînement d'une communauté de spécialiste sur deux fameux vulgarisateurs de physique au menton proéminent. Si on peut attaquer ces gens sur leur prétentions de spécialiste voir d'enseignant, on ne peut pas les attaquer sur leur intention simplement de vouloir offrir une vision plus simple et parfois un peu différente d'un domaine en particulier.

Après, concernant la demande d'arrêter la promotion, cela me semblerait normal même s'il n'y avait pas toute cette polémique autour de lui. Je ne comprend pas qu'une ville puisse faire la promotion d'un ouvrage en particulier. Paris doit faire la promotion de sont patrimoine et de son histoire, pas de "produit dérivés" en quelques sortes.

Lorant Deutsch est un royaliste de gauche et suivant ses propos à la radio hier il fait sienne la devise "liberté, égalité, fraternité" .

J'ai entendu son principal "accusateur" du Front de Gauche concernant les approximations du livre. Sa principale accusation venait de l'histoire de Saint Denis qui aurait parcouru 6km avec sa tête coupée sous le bras. il disait que sa fille lui avait demandé si c'était une histoire vraie? .. choqué il est donc monté au créneau en plus de la présentation qu'il juge partiale de la période révolutionnaire et de la Commune de Paris. ... Lorant Deutsch a répondu en précisant que les lecteurs sont suffisamment intelligents pour faire la part des choses concernant une légende et la réalité.

C'est une vieille méthode communiste qui consiste à mettre à l'index un livre ou un personnage qui fait ombrage auprès du bon peuple. Il est normal que la ville de Paris s'associe à des succès qui promotionne la ville. Chaque semaine il y a des expos, des vernissages en lien avec la ville. Tous ces artistes, écrivains ne sont pas de bons communistes ou des Victor Hugo dans leur domaine.

La démarche du Front de gauche montre une fois de plus le degré d'intolérance de cette mouvance

Il est normal que la ville de Paris s'associe à des succès qui promotionne la ville.

Pas sûr que si les maires de Vichy ou Drancy faisaient la promotion d'un livre revisionniste sur leur histoire, ce soit bien vu ... pourtant, ça leur ferait une bonne promotion, des photos des ces villes en fleur, en 1943 ...

Quelle comparaison déplacée! Des livres comme celui de Lorant Deutsch comporte peut être quelques approximations ou manques au goût de certains, mais ils permettent aussi de faire aimer l'histoire et leur ville à des millions de lecteurs.

Mais bien sûr.

... les millions de lecteurs qui ont acheté le livre ont répondu à cette question!

Merci la pub de la mairie.

  et bien dans ce cas, un écrivain/historien proche du Front de Gauche n'a qu'à faire la même chose. Mais je doute du même résultat. Son bouquin ne traiterait que des stations comme  Robespierre, Blanqui, ou Stalingrad et pour celles qui fleurent bons la royauté ou les saints, il ne dirait rien : fermées ... pour cause de grève RATP le jour de son enquête! 

Pitoyable

... les millions de lecteurs qui ont acheté le livre ont répondu à cette question!

Bah... pour rester dans votre logique sectaire "Mein Kampf" aussi avait fait un gros tirage.

... et comme chacun sait, Lorant Deutsch prendra prochainement le pouvoir et ouvrira un camp de la mort au pied de la Tour Eiffel - station Trocadéro

Vous foncez dès qu'on agite le chiffon rouge hein ?:smile2:

Je voulais simplement dire que le fait de faire un gros tirage n'est pas synonyme de qualité.

Un peu comme ceux qui croient que "Secret Story" est une émission de qualité parce qu'elle fait de grosses audiences...

c'est un ouvrage respectable qui a demandé un gros travail de documentation en amont quoi qu'en disent ses détracteurs.

Ah mais Rika Zarai aussi avait bossé.

Vous êtes adepte de l'analyse marxiste de la valeur ?:smile2:

Cette histoire est une polémique sans fin. Et dans mes souvenirs, cet ouvrage n'a pas été présenté comme étant un ouvrage d'Histoire, mais comme une sorte de recueil d'anecdote sur Paris et de sa petite couronne.

Mais cela me conforte dans une chose, c'est que le Front de Gauche cherche à faire de la population des assistés. Car si l'ouvrage de Lorànt Deutsch a bien intéressé certains de ces lecteurs, rien de les empêche, par eux-même, d'aller se documenter plus en profondeur sur les évènements traités dans l'ouvrage. Faut aussi arrêter de prendre les gens pour des assistés qui ne sont pas capables d'utiliser leur matière grise et leur esprit critique...

Ah mais Rika Zarai aussi avait bossé.

Vous êtes adepte de l'analyse marxiste de la valeur ?:smile2:

tu veux en déduire quoi que les 2 millions de lecteurs du Livre de LD sont des abrutis?

moi je crois plutôt que ce succès de librairie révèle l'engouement des lecteurs pour connaître toute l'histoire de leur ville et de leur pays ... des rois, des saints et des révolutions sans la chape idéologique de l'Education Nationale qui a fait disparaître Saint Louis des livres d'histoire officiels, réduit François 1et ou Napoléon 1er à la portion congrue. Mais je pense que dans ce sens cela ne gêne pas trop nos profs du Front de gauche ...

tu veux en déduire quoi que les 2 millions de lecteurs du Livre de LD sont des abrutis?

Je n'ai pas d'opinion sur les gens que je ne connais pas...

Métronome dites-vous ?

La cause est entendue : l'histoire appartient à tout le monde. Face à sa popularisation cet anglicisme vaut décidément mieux que « vulgarisation », qui commence mal, méfions-nous des réactions corporatistes face aux grands tirages et aux productions médiatiques à grand succès. Alexandre Dumas avait cru régler l'affaire d'une formule : « Il est permis de violer l'histoire à condition de lui faire de beaux enfants. » Mais ce qui est permis à la fiction n'est pas acceptable dans les émissions à prétention documentaire. Ici la rigueur de la composition, le sérieux des sources et l'exigence dans la méthode sont requis.

Toutes choses qui provoquent notre perplexité face au phénomène Franck Ferrand certes, moins dans ses émissions de radio « Au coeur de l'histoire » sur Europe 1 qu'à la télévision « L'ombre d'un doute » sur France 3 ou sur son site, annoncé en sous-titre comme « dédié à l'histoire sous tous ses aspects - notamment les plus énigmatiques », comme dans ses livres - tel L'Histoire interdite Tallandier, dont il prévient qu'il va « [lui] faire des ennemis, [lui] attirer la condescendance des mandarins et, peut-être, [lui] créer des ennuis ». Le ton est donné : gloire à celui qui a le courage de braver des interdits afin de défendre « la seule cause qui vaille pour un homme dont l'existence est vouée à l'histoire événementielle : le lent progrès - l'inexorable progrès - de la vérité » ! Si d'aventure les historiens acceptent de se produire dans ces entreprises, ils seraient bien inspirés de demander à pouvoir contrôler le résultat final lorsqu'il s'agit d'un enregistrement.

Le comédien Lorànt Deutsch, lui, n'entend pas partir en croisade. Mais la déclinaison de son livre à grand succès Métronome. L'histoire de France au rythme du métro parisien Michel Lafon sur France Inter et sur France 5 pose un semblable problème dans la mesure où l'on n'attend pas du service public qu'il légitime des entreprises aussi incertaines sur le plan intellectuel. Fort complaisamment accueilli depuis trois ans par la « critique », l'auteur force la sympathie par sa personnalité, d'autant qu'il dédie son livre à celui qui lui a donné le goût de l'histoire à travers son opus magnum « La dernière séance » : Eddy Mitchell...

La lecture du livre de Lorànt Deutsch est plaisante, à ceci près qu'elle est parsemée d'erreurs, d'approximations et d'interprétations contestables quand elles ne sont pas déformées par le prisme d'un auteur qui se dit monarchiste canal orléaniste, « royaliste de gauche » et catholique favorable à un concordat. Lorànt Deutsch, à moins que ce ne soit sa plume et documentaliste, le polygraphe suisse Emmanuel Haymann, flatte un instinct populaire bien dans l'air du temps qui rejette les experts. S'agissant notamment de son traitement de la Révolution, qui donne l'impression que la discipline n'a guère progressé depuis Pierre Gaxotte, on se reportera utilement à l'inventaire dressé par www.goliards.fr, le site des « historiens de garde » qui, sans pitié, ne lui laisse rien passer, et au site www.histoire-pour-tous.fr. qui ne l'étrille pas moins, lui sans esprit polémique ni partisan.

Inutile de préciser que Métronome ne comporte ni sources ni bibliographie. Comme si l'auteur avait l'histoire infuse. On dira que nous en demandons trop à un ouvrage sans prétention. Mais est-il encore nécessaire de rappeler l'enjeu politique, sinon idéologique, de l'histoire quand un livre devient un phénomène de société ?

Par Pierre Assouline

http://www.histoire.presse.fr/lhistoire/377/metronome-dites-vous-31-05-2012-46132

Quelle comparaison déplacée! Des livres comme celui de Lorant Deutsch comporte peut être quelques approximations ou manques au goût de certains, mais ils permettent aussi de faire aimer l'histoire et leur ville à des millions de lecteurs.

ça reste largement à prouver. Je ne suis pas certain qu'après un Deutsch le lecteur aille se plonger dans E. Ducoudray. Et dans la vulgarisation, il y a bien meilleur, séduisant et digne d'intérêt. C'est par exemple le beau livre de D. Chadych, D. Leborgne, Atlas de Paris, Broché, Paris 2007. Mais on n'en a point parlé à la télé de celui-là. Le nombre de ventes n'est que rarement gage de qualité : auquel cas il faudrait canoniser Céline Dion.

"Grâce à un lobbying mené dans les années 1950, la gauche a réussi à imposer sa vision de l'histoire dans les manuels scolaires. Gare aujourd'hui à celui qui ne magnifierait pas la révolution française ou même l'éblouissante commune de Paris..."