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un jour... un poème

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chirona

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Ventriloque

hy3f.jpg

Ils ont fait de moi une poupée de ventriloque

la main enfoncée de l'anus jusqu'à la bouche

leurs doigts écartent mes dents -

ils me font dire leurs mots, leurs mensonges

leurs fautes, leur honte.

(Erin)

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  • 2 semaines après...
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Lampedusa : ce que nous disent les gouffres

Toute horreur crée son gouffre

ainsi celle de la Traite à nègres qui fit de l'Atlantique

le plus grand oublié des cimetières du monde

(crânes et boulets relient les îles entre elles

et les amarrent aux tragédies du continent)

Le gouffre chante contre l'oubli

en roulis des marées

en mots de sel pour Glissant pour Walcott et pour Kamau Brathwaite

(fascine des siècles dans l'infini de ce présent où tout reste possible)

Celui de l'Atlantique s'est éveillé

clameurs en Méditerranée !

l'absurde des richesses solitaires

les guerres économiques

les tranchées du profit

les meutes et les sectes d'actionnaires

agences-sécurité et agences-frontières

radars et barbelés

et la folie des murs qui damnent ceux qu'ils protègent

chaussures neuves et crânes jeunes font exploser les vieilles concentrations !

les gouffres appellent le monde

les gouffres appellent au monde

l'assise ouverte

les vents qui donnent l'humain

l'humain qui va au vent

les aventures des peurs et des désirs

la seule richesse des expériences menées à la rencontre

les solidarités qui se construisent et qui construisent

les coopérations qui ouvrent et qui assemblent

et le suc et le sel de l'accueil qui ose

L'enfant a eu raison de mettre ses chaussures neuves

ce qu'il arpente au delà de nos hontes

c'est le tranchant des gouffres génériques

qui signalent sous l'horreur

et qui fixent sans paupières

l'autre possible ouvert du meilleur de nous

en ombres en foudres en aubes

les gouffres enseignent longtemps

(toute douleur est apprendre et ce chant est connaître)

Chant partagé d'une même planète.

Patrick Chamoiseau 11 oct 2013

http://blogs.mediapart.fr/blog/patrick-chamoiseau/111013/lampedusa-ce-que-nous-disent-les-gouffres

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Liberté

Sur mes cahiers d’écolier

Sur mon pupitre et les arbres

Sur le sable de neige

J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues

Sur toutes les pages blanches

Pierre sang papier ou cendre

J’écris ton nom

Sur les images dorées

Sur les armes des guerriers

Sur la couronne des rois

J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert

Sur les nids sur les genêts

Sur l’écho de mon enfance

J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits

Sur le pain blanc des journées

Sur les saisons fiancées

J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur

Sur l’étang soleil moisi

Sur le lac lune vivante

J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon

Sur les ailes des oiseaux

Et sur le moulin des ombres

J’écris ton nom

Sur chaque bouffées d’aurore

Sur la mer sur les bateaux

Sur la montagne démente

J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages

Sur les sueurs de l’orage

Sur la pluie épaisse et fade

J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes

Sur les cloches des couleurs

Sur la vérité physique

J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés

Sur les routes déployées

Sur les places qui débordent

J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume

Sur la lampe qui s’éteint

Sur mes raisons réunies

J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux

Du miroir et de ma chambre

Sur mon lit coquille vide

J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre

Sur ses oreilles dressées

Sur sa patte maladroite

J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte

Sur les objets familiers

Sur le flot du feu béni

J’écris ton nom

Sur toute chair accordée

Sur le front de mes amis

Sur chaque main qui se tend

J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises

Sur les lèvres attendries

Bien au-dessus du silence

J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits

Sur mes phares écroulés

Sur les murs de mon ennui

J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir

Sur la solitude nue

Sur les marches de la mort

J’écris ton nom

Sur la santé revenue

Sur le risque disparu

Sur l’espoir sans souvenir

J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot

Je recommence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

Liberté

Paul Eluard, Poésies et vérités, 1942

Poème classé dans Guerre, Liberté, Paul Eluard.

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isaMarcelli1.jpg

"Il silence à pierre fendre. Elle a beau ajuster sa cagoule d'os, serrer plus fort son manteau de peau, il passe partout, mord son cœur, noircit sa bouche, gèle son esprit."

jason-cantoro-royal-gold-sounds-2010-serigraphie-sur-papier-112-x-76-cm.jpg?w=584

Les gens brûlent

lentement

à la télé

dans leurs vêtements rouges

et leurs gestes en cris

vers le ciel et

je veux être la fille qui tient la dinde.

Je veux sourire bêtement

dans le tartan

et le blond.

Une fois que les liens

seront défaits

et que le plafond saignera,

il n’y aura pas de névroses,

il n’y aura pas de chair

qui se repliera dans le doute.

Je vais continuer

de tenir la dinde

et ce

sera mon moment.

Pascale Bérubé

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VÉRONIQUE MOTEL

un parfait gentleman

tu vas te cacher dans ta chambre

pour éplucher ton blé d’inde

tu loues une chambre d’hotel

pour éplucher ton blé d’inde

ton oreiller gigote

les paillettes de coin supérieur de mon chandail ont éclatées

tu as revolé

les draps sont laiteux

lit si stone de désir

écume de tant de jambes

propriétaires intoxiquées

que l’on paye

neige

je fais un ange

ai fait l’étoile

gratis

la lavandière cogne

j’ai la rage

la peau jaune

l’urée sucrée

deux ailes glissantes

beurre jouet

tu es parti curé

dents pas de souris

le lit est encore tiède

l’oiseau est entré

fenêtres fermées

rideaux qui téléportent

jailli d’un motif

hâle le mascara

ton paquet de cigarettes

dans la salle de bain

salle d’eau haïku

pleine de la bave organisée d’une araignée

j’ai huit mains

je m’ennuis d’en avoir quatre

tu as laissé une note sur le rabat

j’ai écaillé le liquid paper d’entre tes strophes

j’y ai nourri mon canard

un poème

illisible

un mot la ligne

trop de parking

traffic inhumain

loft pour personne

total gaspillage de papier

tu as oublié un chiffre dans ton numéro

ton pot de médicaments

vide

sur le comptoir

la sonnette brisée?

le tapis peau au pied de la porte

sous-plat pour le monde entier

du meurtrier équipé au petit poète sensible

le peler

la clé

main

main Bic

ma main

pu une cenne pour l’autobus

vers le téléphone

un vautour fait son nid dans mon utérus

tu as caché notre premier french

dans les souliers de ta coupe de vin rouge

ta blonde

dans le cendrier

métaphore allumette

le ciel a juste bu une bière

les nuages font qu’un petit pipi

l’oiseau va se cacher dans le taxi

je le suis

omis de ramasser

tes mégots dehors

envie de me mettre

du Tide dans les idées

du Bounce dans l’agenda

cassable aujourd’hui

cristal

fuite à remplir de champagne

face pixellisée

de glace

glace sèche aujourd’hui

pas envie de pleurer

hier

l’oiseau avait chié dans mon verre

il est vide

et dans l’armoire

les gens me soûlent

le jardin est plein de mégots

à en rendre les poumons du party infertiles

je vais dans la cuisine

Corona

une vieille échalote lève la main derrière

Corona

élève violente

lui a sacré une volée

je l’amène dans mon bureau

de directrice pas d’direction

lui plonger le décolleté

me sortir la langue par les yeux

la dérouler

sleeping bag

pour questions existentielles

le mal d’aimer

d’aimer

la graine au soleil

l’apostrophe perché

l’aile givrée

portraits divers

le bec à l’air

d’aimer

j’en reviens et je ne sais déjà plus comment y retourner

le crâne pour sachet

à émietter

rien écrit depuis une semaine

le papier mouillé

moi, je chante pour personne

personne fait la file pour les toilettes

personne danse

personne flash ses boules

personne enlève ses petites culottes pour me les lancer

personne me demande mon autographe

“avec amour,

pour Personne Davidson”

“avec amitié,

pour Personne Tremblay”

“avec tendresse,

pour Personne Gagnon”

Vickie Gendreau

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Membre, 61ans Posté(e)
Decade 63 Membre 2 251 messages
Forumeur en herbe ‚ 61ans‚
Posté(e)

Aux ailerons là bas,sous les glaces arctiques

Luisant au souvenir de quelques matelotes,

Au phoque dénudé sur l'épaule gothique

A la chair rougissant l'encordage des glotes.

Au pavé criminel ramassé sous l'injure

Au métier que tu prends pour tisser ta raison

A la mort salutaire,quand le salut perdure,

Et que l'espoir secoue ses ramées de saison.

A l'amour palissandre,à l'enfer mensonger

A tout ce que je fus et ne puis demeurer

A la beauté décente,au songe figuré

Je lègue ici le feu de mes nuits embrasées.

Mes nuits ne vous surprenne,étaient d'un bleu obscur

A peine un peu voilées par mon sens du propice

J'y fréquentais l'absurde et l'implacable azur

Cet azur malheureux souscrivant à l'indice

Infortuné copeau,bois de chauffe ou de scène

Papyrus attentif aux rides pressenties

J'allais parfois geignant sur des routes gangrènes

Où l'atome en suspens galvaudait la folie.

Je vivais donc lucide à deux doigts du trépas

Le spleen en aparté comme un chagrin docile

Un chagrin de misère à vous montrer du doigt

Les soirs de solitude,les soirs de pleine lune.

Oui j'étais cette chair enclavée dans l'errance

Ce rorqual bleu de chine aux chalands estropiés

Mon sang battait l'hiver et la verte mouvance,

J'étais l'encre Stypen au rivages papiers.

Hélas du temps,l'écueil inflexible morale

Sur une berge austère m'a froidement jeté

Je n'écris désormais qu'à l'entrave des halles

Dans des pubs oniriques pour poètes grimés.

Le mot drapé de soie,la prose anecdotique

Evoquant l'indécis comme un acte pédant

Je concède à l'envi mes bluettes tragiques

Et vends du souvenir aux neuros-impotents

Car délors exilé,je demeure et persiste,

Singulier déclinant toute mise commun

Le pluriel dans l'espoir et l'ordonnance altruiste

J'attends que vienne l'heure,que monte l'océan.

EXIL (1991) Anonyme

Modifié par Decade 63
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Membre, 38ans Posté(e)
Virginie31 Membre 823 messages
Baby Forumeur‚ 38ans‚
Posté(e)

A Villequier

Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres,

Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux ;

Maintenant que je suis sous les branches des arbres,

Et que je puis songer à la beauté des cieux ;

Maintenant que du deuil qui m'a fait l'âme obscure

Je sors, pâle et vainqueur,

Et que je sens la paix de la grande nature

Qui m'entre dans le cœur ;

Maintenant que je puis, assis au bord des ondes,

Emu par ce superbe et tranquille horizon,

Examiner en moi les vérités profondes

Et regarder les fleurs qui sont dans le gazon ;

Maintenant, ô mon Dieu ! que j'ai ce calme sombre

De pouvoir désormais

Voir de mes yeux la pierre où je sais que dans l'ombre

Elle dort pour jamais ;

Maintenant qu'attendri par ces divins spectacles,

Plaines, forêts, rochers, vallons, fleuve argenté,

Voyant ma petitesse et voyant vos miracles,

Je reprends ma raison devant l'immensité ;

Je viens à vous, Seigneur, père auquel il faut croire ;

Je vous porte, apaisé,

Les morceaux de ce cœur tout plein de votre gloire

Que vous avez brisé ;

Je viens à vous, Seigneur ! confessant que vous êtes

Bon, clément, indulgent et doux, ô Dieu vivant !

Je conviens que vous seul savez ce que vous faites,

Et que l'homme n'est rien qu'un jonc qui tremble au vent ;

Je dis que le tombeau qui sur les morts se ferme

Ouvre le firmament ;

Et que ce qu'ici-bas nous prenons pour le terme

Est le commencement ;

Je conviens à genoux que vous seul, père auguste,

Possédez l'infini, le réel, l'absolu ;

Je conviens qu'il est bon, je conviens qu'il est juste

Que mon cœur ait saigné, puisque Dieu l'a voulu !

Je ne résiste plus à tout ce qui m'arrive

Par votre volonté.

L'âme de deuils en deuils, l'homme de rive en rive,

Roule à l'éternité.

Nous ne voyons jamais qu'un seul côté des choses ;

L'autre plonge en la nuit d'un mystère effrayant.

L'homme subit le joug sans connaître les causes.

Tout ce qu'il voit est court, inutile et fuyant.

Vous faites revenir toujours la solitude

Autour de tous ses pas.

Vous n'avez pas voulu qu'il eût la certitude

Ni la joie ici-bas !

Dès qu'il possède un bien, le sort le lui retire.

Rien ne lui fut donné, dans ses rapides jours,

Pour qu'il s'en puisse faire une demeure, et dire :

C'est ici ma maison, mon champ et mes amours !

Il doit voir peu de temps tout ce que ses yeux voient ;

Il vieillit sans soutiens.

Puisque ces choses sont, c'est qu'il faut qu'elles soient ;

J'en conviens, j'en conviens !

Le monde est sombre, ô Dieu ! l'immuable harmonie

Se compose des pleurs aussi bien que des chants ;

L'homme n'est qu'un atome en cette ombre infinie,

Nuit où montent les bons, où tombent les méchants.

Je sais que vous avez bien autre chose à faire

Que de nous plaindre tous,

Et qu'un enfant qui meurt, désespoir de sa mère,

Ne vous fait rien, à vous !

Je sais que le fruit tombe au vent qui le secoue,

Que l'oiseau perd sa plume et la fleur son parfum ;

Que la création est une grande roue

Qui ne peut se mouvoir sans écraser quelqu'un ;

Les mois, les jours, les flots des mers, les yeux qui pleurent,

Passent sous le ciel bleu ;

Il faut que l'herbe pousse et que les enfants meurent ;

Je le sais, ô mon Dieu !

Dans vos cieux, au-delà de la sphère des nues,

Au fond de cet azur immobile et dormant,

Peut-être faites-vous des choses inconnues

Où la douleur de l'homme entre comme élément.

Peut-être est-il utile à vos desseins sans nombre

Que des êtres charmants

S'en aillent, emportés par le tourbillon sombre

Des noirs événements.

Nos destins ténébreux vont sous des lois immenses

Que rien ne déconcerte et que rien n'attendrit.

Vous ne pouvez avoir de subites clémences

Qui dérangent le monde, ô Dieu, tranquille esprit !

Je vous supplie, ô Dieu ! de regarder mon âme,

Et de considérer

Qu'humble comme un enfant et doux comme une femme,

Je viens vous adorer !

Considérez encor que j'avais, dès l'aurore,

Travaillé, combattu, pensé, marché, lutté,

Expliquant la nature à l'homme qui l'ignore,

Eclairant toute chose avec votre clarté ;

Que j'avais, affrontant la haine et la colère,

Fait ma tâche ici-bas,

Que je ne pouvais pas m'attendre à ce salaire,

Que je ne pouvais pas

Prévoir que, vous aussi, sur ma tête qui ploie

Vous appesantiriez votre bras triomphant,

Et que, vous qui voyiez comme j'ai peu de joie,

Vous me reprendriez si vite mon enfant !

Qu'une âme ainsi frappée à se plaindre est sujette,

Que j'ai pu blasphémer,

Et vous jeter mes cris comme un enfant qui jette

Une pierre à la mer !

Considérez qu'on doute, ô mon Dieu ! quand on souffre,

Que l'œil qui pleure trop finit par s'aveugler,

Qu'un être que son deuil plonge au plus noir du gouffre,

Quand il ne vous voit plus, ne peut vous contempler,

Et qu'il ne se peut pas que l'homme, lorsqu'il sombre

Dans les afflictions,

Ait présente à l'esprit la sérénité sombre

Des constellations !

Aujourd'hui, moi qui fus faible comme une mère,

Je me courbe à vos pieds devant vos cieux ouverts.

Je me sens éclairé dans ma douleur amère

Par un meilleur regard jeté sur l'univers.

Seigneur, je reconnais que l'homme est en délire

S'il ose murmurer ;

Je cesse d'accuser, je cesse de maudire,

Mais laissez-moi pleurer !

Hélas ! laissez les pleurs couler de ma paupière,

Puisque vous avez fait les hommes pour cela !

Laissez-moi me pencher sur cette froide pierre

Et dire à mon enfant : Sens-tu que je suis là ?

Laissez-moi lui parler, incliné sur ses restes,

Le soir, quand tout se tait,

Comme si, dans sa nuit rouvrant ses yeux célestes,

Cet ange m'écoutait !

Hélas ! vers le passé tournant un œil d'envie,

Sans que rien ici-bas puisse m'en consoler,

Je regarde toujours ce moment de ma vie

Où je l'ai vue ouvrir son aile et s'envoler !

Je verrai cet instant jusqu'à ce que je meure,

L'instant, pleurs superflus !

Où je criai : L'enfant que j'avais tout à l'heure,

Quoi donc ! je ne l'ai plus !

Ne vous irritez pas que je sois de la sorte,

Ô mon Dieu ! cette plaie a si longtemps saigné !

L'angoisse dans mon âme est toujours la plus forte,

Et mon cœur est soumis, mais n'est pas résigné.

Ne vous irritez pas ! fronts que le deuil réclame,

Mortels sujets aux pleurs,

Il nous est malaisé de retirer notre âme

De ces grandes douleurs.

Voyez-vous, nos enfants nous sont bien nécessaires,

Seigneur ; quand on a vu dans sa vie, un matin,

Au milieu des ennuis, des peines, des misères,

Et de l'ombre que fait sur nous notre destin,

Apparaître un enfant, tête chère et sacrée,

Petit être joyeux,

Si beau, qu'on a cru voir s'ouvrir à son entrée

Une porte des cieux ;

Quand on a vu, seize ans, de cet autre soi-même

Croître la grâce aimable et la douce raison,

Lorsqu'on a reconnu que cet enfant qu'on aime

Fait le jour dans notre âme et dans notre maison,

Que c'est la seule joie ici-bas qui persiste

De tout ce qu'on rêva,

Considérez que c'est une chose bien triste

De le voir qui s'en va !

Victor Hugo (1802 - 1885 )

______________________________________

Un poème triste, dédié à sa fille décédée Léopoldine qui m'a toujours profondément émue.

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Invité M Libre
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Invité M Libre
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Lu par un homme que je ne connais pas en particulier, mais pour qui j'ai un grand respect , qui sans le savoir m'a beaucoup aidée:

(en espérant que ce post ne sera pas censuré ni supprimé ...)

hehe3.gif

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  • 3 semaines après...
Invité M Libre
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Le silence est un message de l'ombre

de Amina Saïd

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Invité nietzsche.junior
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Invité nietzsche.junior
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le poeme est une mosaique en vers forgés

qui contient son propre mystere

et domine notre humanité

St clément

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Invité esnejnzefenfe_
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Invité esnejnzefenfe_
Invité esnejnzefenfe_ Invités 0 message
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Yéménite II.

-----

Aux hasards...

Nues et nues

Teneurs de saveurs

Intérieurs des cafés

C'est les filles et

Oh.. garçons de café

Nordiques e sudistes

Se baignent nuits e

Tous les jours aussi

Insolites heures

Toutes les secondes

ni(e)s en ce labeur

Toutes les mini-jupes

Inspirées par la tiédeur

Olfactive ou au toucher

Nus et nues en leur être

Nuits et jours garçons

Et oh.. les filles de café

Luisent derrière vitrages

Lisent les hasards

Et aléas des rencontres

Même es intérieurs des

Encoignures de ruelles

Nuits et jours sans âge

Toutes ces âmes de passage

mot clé : en ville.

Source officieuse : toujours le mot yéménite.

(soucis de prononciation indépendants de la volonté de l'"auteur").

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Posté(e)

Désiré

Le soi lui-même, désir

Oh! Grande conscience

Libère moi

Orange vache

Responsabilité volontaire

Un crime envisagé ?

Pleure et pleure

Une graine de lumière produira un fruit

Et cette veste qui me murmure

Les idées du devenir

Au sein des fraises pisseuses

Les montres fondent

Devant des concepts cycliques

Je veux devenir moine

Bienfaisance de mon détachement

Réputation de mon chemin dominant

Licher la vie

Je ferme les yeux en t’attendant

Sous les couvertures de dentelles

C’est notre soi

Des marguerites enceintes

La plus nature de la forêt

Le nous ultime

Et elle va et elle va bien loin

Dans son intérieur

Marie-France Soÿ

eelussnakecharmer2.jpg?w=584

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Posté(e)

Votre pensée

qui rêvasse sur un cerveau ramolli

tel un laquais adipeux, vautré sur une banquette graisseuse,

je l'exciterai par la loque ensanglantée du cœur

me moquant tout mon soûl, insolent et caustique.

Je n'ai pas un seul cheveu gris dans l'âme,

aucune tendresse sénile !

Le monde retentit qu'entonnerre ma voix

et j'avance – beau de mes vingt-deux ans.

Délicats !

Vous couchez l'amour sur les violons,

les rustres le couchent sur les timbales,

Mais pouvez-vous comme moi retourner votre peau

pour n'être plus de haut en bas que lèvres ?

Apprenez ceci : digne employée de la ligue des anges

toute en batiste de salon.

Et vous qui calmement feuilletez les lèvres

comme une cuisinière un livre de recettes.

Si vous voulez,

je serai tout de viande déchaîné

- ou bien changeant de ton comme le ciel, si ça vous chante,

je serai tendre, irréprochablement.

Non plus un homme, mais un nuage en pantalon !

Je ne crois pas à la Nice des fleurs.

Par moi de nouveau sont glorifiés,

les hommes chiffonnés comme un lit d'hôpital

les femmes élimées comme un proverbe.

Le nuage en pantalon – Vladimir Maïakovski Traduction Charles Dobzynski Le Temps des cerises - 2011

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  • 2 semaines après...
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4bba5d72cab83.jpg

« Je rêve parfois d’une écriture autre dont ni la poésie ni la musique ne seraient le modèle : une écriture de pas sur la neige, traces à peine, blanc sur blanc, et qu’aurait laissé, plutôt que le labeur des signes, la course légère ou le passage pesant d’un corps, sa précipitation enfantine ou sa vieille fatigue, comme dans un lit l’empreinte de son insomnie ou de son sommeil et celle, plus invisible encore, de ses rêves. »

Jean-Michel Maulpoix, La musique inconnue

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Membre, claniste, 107ans Posté(e)
cry baby Membre 44 061 messages
107ans‚ claniste,
Posté(e)

TON ANTRE

quand je pénètre

ta petite fenêtre

je vais dans ton etre

quand j'entre

dans ton antre

que l'on devient animal

que le plaisir fait mal

que le mal devient plaisir

pour nous unir

j'aimerais vivre dans ton antre

jusqu'à ce que la vie jette l'ancre

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  • 2 semaines après...
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Les vautours - David Diop

En ce temps-là

A coups de gueule de civilisation

A coups d'eau bénite sur les fronts domestiqués

Les vautours construisaient à l'ombre de leurs serres

Le sanglant monument de l'ère tutélaire

En ce temps-là

Les rires agonisaient dans l'enfer métallique des routes

Et le rythme monotone des Pater-Noster

Couvrait les hurlements des plantations à profit

O le souvenir acide des baisers arrachés

Les promesses mutilées au choc des mitrailleuses

Hommes étranges qui n'étiez pas des hommes

Vous saviez tous les livres vous ne saviez pas l'amour

Et les mains qui fécondent le ventre de la terre

Les racines de nos mains profondes comme la révolte

Malgré vos chants d'orgueil au milieu des charniers

Les villages désolés l'Afrique écartelée

L'espoir vivait en nous comme une citadelle

Et les mines du Souaziland à la sueur lourde des usines d'Europe

Le printemps prendra chair sous nos pas de clarté.

vautour.jpg

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Invité M Libre
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Je n'ai rien dit

Quand ils sont venus chercher les communistes, 
je n'ai rien dit,
 je n'étais pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
 je n'ai rien dit, 
je n'étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les juifs, 
je n'ai pas protesté, 
je n'étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les catholiques, 
je n'ai pas protesté, 
je n'étais pas catholique.

Puis ils sont venus me chercher,
 et il ne restait personne pour protester.

Martin Niemöller Dachau 42

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Membre, 61ans Posté(e)
Decade 63 Membre 2 251 messages
Forumeur en herbe ‚ 61ans‚
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Je n'ai rien dit

Quand ils sont venus chercher les communistes, 
je n'ai rien dit,
 je n'étais pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
 je n'ai rien dit, 
je n'étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les juifs, 
je n'ai pas protesté, 
je n'étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les catholiques, 
je n'ai pas protesté, 
je n'étais pas catholique.

Puis ils sont venus me chercher,
 et il ne restait personne pour protester.

:plus:

Martin Niemöller Dachau 42

[/quote

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Lucianise Membre 3 582 messages
Bonjour !,
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Que l'on ma raconter

du fond de ma mémoire

je vais vous la conté

elle ce passe en Provence

au milieu des moutons

dans le sud de la France

aux pays des santons.

Un remake façon poésie courte .

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Mon rire..

À l’expiration de mon enfance, je m’enlisai dans un marais.

Des aboiements éclataient partout. « Tu ne les entendrais pas si bien si tu n’étais toi-même prêt à aboyer. Aboie donc. » Mais je ne pus.

Des années passèrent, après lesquelles j’aboutis à une terre plus ferme.

Des craquements s’y firent entendre, partout des craquements, et j’eusse voulu craquer moi aussi, mais ce n’est pas le bruit de la chair.

Je ne puis quand même pas sangloter, pensais-je, moi qui suis devenu presque un homme.

Ces craquements durèrent vingt ans et de tout partait craquement.

Les aboiements aussi s’entendaient de plus en plus furieux.

Alors je me mis à rire, car je n’avais plus d’espoir et tous les aboiements étaient dans mon rire et aussi beaucoup de craquements.

Ainsi, quoique désespéré, j’étais également satisfait.

Mais les aboiements ne cessaient, ni non plus les craquements et il ne fallait pas que mon rire s’interrompît,

quoiqu’il fît mal souvent, à cause qu’il fallait y mettre trop de choses pour qu’il satisfît vraiment.

Ainsi, les années s’écoulaient en ce siècle mauvais. Elles s’écoulent encore…

Henri Michaux - Épreuves exorcismes

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