2011, l'année où la BD abonde

2011, l'année où la BD abonde

26/12/2011

La production d'albums de bande dessinée a encore progressé en 2011 en dépit de la crise, pour la 16^e année consécutive, avec 5 327 livres du 9^e art diffusés dans les librairies francophones en Europe ou via Internet, selon le rapport annuel de l'ACBD publié lundi.

En augmentation de 3,04% par rapport à 2010, soit 162 titres de plus, cette hausse prouve "une fois de plus l'incroyable foisonnement créatif du secteur", souligne Gilles Ratier, secrétaire général de l'ACBD (Association des critiques et journalistes de bande dessinée). Pourtant, relève-t-il, "avec les effets de la nouvelle crise financière mondiale, les conditions économiques ne sont guère favorables pour ce média qui manque, depuis trois ans, de locomotives exceptionnelles".

Delcourt en tête

Côté édition, quatre groupes dominent désormais l'activité du secteur, assurant à eux seul 43,6% de la production alors que 310 éditeurs ont publié des BD en 2011.

Le principal événement éditorial de l'année est l'acquisition d'une part majoritaire des éditions Soleil par Guy Delcourt, lequel devient en chiffre d'affaires le deuxième plus important groupe éditorial et le premier indépendant du secteur, note le rapport.

Suite à cette acquisition, Delcourt redevient aussi le plus gros producteur d'albums du moment avec 840 titres, soit 15,77% de la production de l'année. Le groupe Médias-Participations est toujours le plus important sur le plan économique mais il n'est plus que le deuxième en ce qui concerne le nombre de titres.

Le troisième éditeur du secteur, tant sur le plan économique que de la production est le groupe Glénat, bien qu'il se soit séparé de sa branche espagnole. Il a publié 469 titres (8,8% de la production) sous son propre label ou sous ceux de ses filiales Disney, Drugstore, Mangas, Treize Etrange ou Vents d'Ouest.

Les ventes de Noël déterminantes

Le groupe Flammarion (filiale de l'italien RCS) conforte sa quatrième place en termes de chiffre d'affaires tandis que ses labels Casterman, KSTR, AUDIE/Fluide Glacial, Jungle et J'ai Lu continuent de réduire leur production de BD avec 226 titres (4,24%).

Source: Libération.fr

Sur le nombre d'album cette année, pas tant que ça de nouveautés. Les éditeurs préfèrent faire des spin-off (dérivés, voir Troy et ses multiples extensions) ou des déclinaisons de séries-phares (Gastoon, Kid Lucky). Beaucoup de titres sont des "coups" éditoriaux ponctuels.

Il y a quand même de nouvelles séries mais les éditeurs sont frileux. Beaucoup ont déjà limité leurs prochaines parutions et acceptent beaucoup moins de nouveaux projets.

Quand aux albums édités et des auteurs sous payés (ils restent la variable d'ajustement préférée), je n'en dirais pas plus. Sachant que la durée de vie d'un nouvel album en rayon (hors grosse série) peut parfois se limiter à deux semaines, il est évident qu'on est en overdose.

Et cette profusion cache une crise interne du milieu de la BD, où les gros groupes fusionnent et dégraissent; essayent de faire baisser le prix de la planche et de rentabiliser jusqu'à l'indécence certaines licences ou événements.

C'est la suite du mouvement amorcé depuis 2008.

L'arrivée du numérique (limitation des coûts de production, facilités de distribution, flou juridique sur les droits d'auteurs et normes financières,...) laisse aussi augurer de bons jours d'enfumage.

Tout ça pour finalement peu de nouveaux gros chocs BD.

Allez, pour vous montrer l'envers du décor, le cri d'alarme de plusieurs auteurs reconnus :

Il a revendu sa voiture. Et pour faire face, il est obligé de vendre ses planches originales. Turf, auteur de la série «La nef des fous», galère. Et il n'est pas le seul. Les auteurs de BD sont inquiets. Leur situation économique est de plus en plus fragile. A quelques jours du 39e festival d'Angoulême, qui se tiendra du 26 au 29 janvier, Mazan, Isabelle Dethan ou Bruno Maïorana s'interrogent aussi sur l'avenir de leur métier.

«Ça fait un an que ça me fait peur tout ça», n'hésite pas à dire Mazan. L'auteur de «Dans l'cochon tout est bon», qui fut le premier de la bande des auteurs made in Angoulême à avoir pu vivre de son art, n'a jamais aussi mal gagné sa vie. «Cette année, mon revenu annuel est deux fois moins important qu'il y a dix ans», ajoute Isabelle Dethan, sa compagne. Elle est l'auteur de la série «Sur les terres d'Horus» qui, depuis 2001 lui assure une vie qui lui convient.

Suite : http://www.charentelibre.fr/2012/01/02/bande-dessinee-la-bulle-eclate,1072679.php

S'ils etaient moins cher a la vente,car malgre des B.D aux dessins superbes et des histoires qui nous enlevent de la realite tres vite. Je devrais soit investir soit essayer de les trouver en occase mais si l'on est pris par une histoire soit on attend pour l'avoir pour soi soit on va la lire a la fnac ...

C'est vrai que le coût de la BD franco belge dans sa version cartonnée est assez dissuasif. Généralement, quand j'achète ce type de BD c'est pour offrir alors que je suis une assez grosse consommatrice...sauf que j'ai plutôt lu des mangas pendant pas mal de temps pour actuellement plutôt suivre des séries de comics qui sont dans le haut du panier en terme de qualité.

Quand je lis un comics je n'ai pas l'impression de m'être fait avoir en terme d'investissement / plaisir.

Je me mets aussi à la place des éditeurs...l'offre est tellement impressionnante qu'il est difficile de savoir ce qui va marcher ou non. Les critiques dans les magazines doivent faire beaucoup dans le choix de l'achat.

Il faudrait voir ce qui marche vraiment ... entre les comics, les mangas, les BD francos belges "à l'ancienne" , les éditions papiers de BD's issues du net, les "indépendants" ( comme l'Association ) ... y'a t il une expansion dans toutes ces formes de BD's ?

Le marché est fortement soumis aux modes. Actuellement, on est plutôt dans une mode comics et auteurs issus du web ... y'a même une petite mode de la BD "girlie" qui pointe son nez. C'est assez fluctuant en fait.

C'est sur que le choix est immenses mais pas vraiment sur les"bd franco belge"enfin pas les classiques;et c'est vrai que j'aimerais retrouver ce que j'ai ressenti les premieres fois ou j'ai lu thorgal ou "13" ou d'autres ...a la mediatheque a l'epoque . Aujourd'hui en mediatheque il n'y a pas grand chose d'interressant mais si je voulais tous les abums d'une serie ,ca me couterais pour 15 numero au moins 250 euro .

La hausse du prix et l'explosion de la production, elles sont le fait de la politique commerciale des éditeurs.

Pour le prix, il est obtenu par le format plus grand et la meilleure qualité du papier (grammage et glaçage) et malgré le prix unique qui n'a pas beaucoup calmé les ardeurs. Le passage à l'euro, l'inflation, la distribution,... le marché de la BD fait comme partout : on augmente

La profusion de titres, c'est la loi du "je dois occuper le rayon, être visible comme éditeur, quitte à éditer n'importe quoi, n'importe comment et ne pas laisser trop de marge aux concurrents". On ne compte le nombre de séries arrêtées, de jeunes talents sacrifiés à coup de délais débiles. Le temps de vie d'un album en rayon est de 2 semaines, parfois moins. Seules les grosses séries ont une exposition plus longue. Quand on est rangé dans un rayon fourre-tout "indépendant" ou noyé parmi une centaine de tranches anonymes, ça fait mal.

Les invasions des rayons à Noël sont parlantes : une orgie de titres déjà rentabilisés (des "marques"), ultra-connus ou de hits du moment.

Les comics, ça ne marche pas très bien en France, ni même aux USA (Marvel fait son profit grâce aux films) Il y a bien quelques percées comme Walking Dead mais les rayons sont surtout envahis de trucs commes les déclinaisons de Star Wars ou des tentatives de surfage sur les films (rééditions d'histoires de captain America, Green Lantern ou je ne sais quoi). Delcourt vient d'acquérir les droits pour DC comics, je crois, et projette de se lancer sur le "créneau maudit".

Le manga s'essouffle un peu mais cartonne toujours. C'est lui qui a dopé l'avalanche de titre et les statistiques de la BD. Et... les coûts sont moindres : on édite des adaptations pour la France de titres qui ont déjà fait leurs preuve au Japon. Par rapport à la production japonaise, on n'a pas grand chose. Quoique les japonais font monter les prix, ou parlent de s'éditer eux-même à l'étranger.

La BD franco-belge classique se maintient bien, avec un lectorat fidèle.

La BD numérique devrait logiquement réduire le prix de vente, proposer plus de titres et on se dirige peut-être vers un marché où l'édition papier sera un luxe réservé aux séries les plus plébiscitées, à longue durée de vie. Les carnassiers sont là. Pour avoir récemment assisté à un colloque sur le futur numérique de la BD, j'ai été un peu refroidi par la propagande commerciale du mec de chez Iznéo, plate-forme numérique du groupe-ogre Média Participations (Dargaud, Le Lombard, Dupuis,...). Auteurs et lecteurs ne vont pas être libérés du carcan commercial.

Alors ,que les talents sont reels ,on prefere brader ces auteurs de genie (pas tous...)pour la rentabilite au detriment d'une industrie dont on pourrait etre fier .

aux states il y a le cinema !aux japon ,les mangas et nous on va encore rater une belle occasion de faire fructifier unmega potentiel!

Les comics, ça ne marche pas très bien en France, ni même aux USA (Marvel fait son profit grâce aux films) Il y a bien quelques percées comme Walking Dead mais les rayons sont surtout envahis de trucs commes les déclinaisons de Star Wars ou des tentatives de surfage sur les films (rééditions d'histoires de captain America, Green Lantern ou je ne sais quoi). Delcourt vient d'acquérir les droits pour DC comics, je crois, et projette de se lancer sur le "créneau maudit".

Je n'ai pas de chiffres mais en pratique, il y a maintenant un rayon comics ( ou à défaut, un "coin" comics ) qui n'existait pas il y a encore cing ans ( en tout cas par chez moi) Je n'ai pas trop de difficultés à me fournir dans des titres tels que "Fables" "Fear Agent" "Y the last man" et encore moins de difficultés pour "Walking dead" ( au Furet du Nord, ils ont carrément la moitié d'une table consacrée au titre + les rangements au dessous ).

Bien sûr, c'est différent pour le marché US qui doit voir le créneau en chute libre , les titres ne sont pas commercialisés de la même façon (petits fasicules, sorties plus régulières façon périodiques ) et beaucoup plus nombreux que l'offre ici.

Par contre, les titres plus connus et multiples façon X Men , Spiderman et Vengeurs doivent souffrir de leur multiplicité ( x histoires parallèles, développement à hyper rallonge, etc. )

Je n'ai pas de chiffres mais en pratique, il y a maintenant un rayon comics ( ou à défaut, un "coin" comics ) qui n'existait pas il y a encore cing ans ( en tout cas par chez moi) Je n'ai pas trop de difficultés à me fournir dans des titres tels que "Fables" "Fear Agent" "Y the last man" et encore moins de difficultés pour "Walking dead" ( au Furet du Nord, ils ont carrément la moitié d'une table consacrée au titre + les rangements au dessous ).

Ouais mais les rayons sont pauvrement garnis. A part dans les librairies spécialisées, on retrouve souvent les mêmes titres. Et pas mal de trucs un peu pourris, édités car les droits ont dû baisser ou par effets de mode (par exemple, la réédition de Tank Girl). Il y a une invasion du rayon de la part de Milady aussi.

La mise en place des recueils profite évidemment des ventes catastrophiques des comics en fascicules dans les librairies. Les jeunes d'aujourd'hui achètent plutôt des manga alors que ceux de ma génération étaient plutôt comics. Malgré les tentatives de simplification des grands titres et de séduction de nouveaux lecteurs, rien n'y fait : ça décline. Du coup, comme le gens semblent plus attirés par les reliures (plus à lire, pas besoin de fouiner pour trouver l'épisode manquant), ce marché initialement de niche a pris le pas sur l'autre.

Par contre, les titres plus connus et multiples façon X Men , Spiderman et Vengeurs doivent souffrir de leur multiplicité ( x histoires parallèles, développement à hyper rallonge, etc. )

Personne n'y pige plus rien depuis longtemps. Même les auteurs. :smile2: