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Printemps des poètes 2011


chirona

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printemps des poètes 2011


Mercredi 09 mars - 11:59

13ème manifestation du Printemps des poètes
Thème : "d'infinis paysages"
Dates : du 7 au 21 mars 2011




Lundi 7 mars s'ouvre sur tout le territoire national, la 13e édition du Printemps des Poètes, qui se tiendra jusqu'au 21 mars. Cette année, c'est Juliette Binoche qui ouvrira l'évènement, succédant à Dominique Blanc en tant que marraine du Printemps.


Adeline Journet
Suite de l'article...
Source: L\'Express.fr


Vidéo : Le Printemps des poètes dans le métro parisien



A l'occasion de cette manifestation, venez poster votre poème sur le thème "D'infinis paysages"... ou pas !
Vive la poésie !smile.gif


Correspondances


La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme des longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme des hautbois, verts comme des prairies,
-Et d'autres corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.



Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857)
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Membre, Posté(e)
caloli Membre 2 221 messages
Baby Forumeur‚
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Discrète

Au détour d'un chemin, une âme m'a abordé.

Elle avance cachée, ne se dévoile guère.

Est-ce la timidité, ou un autre secret,

Qui lui fait fréquemment éviter la lumière ?

Sans vouloir la cueillir, j'aimerais l'effeuiller,

Et pour la découvrir, souvent je la titille.

Elle élude mes questions avec vivacité,

Elle file entre les doigts, elle est pire qu'une anguille.

Derrière sa répartie, derrière son bouclier,

Je la crois lumineuse, je la crois très sensible ;

Facétieuse et habile, elle a su m'envouter,

Mais malgré mes efforts, demeure inaccessible.

Devant cette forteresse devrais-je abandonner ?

Cela la rend ainsi surtout irrésistible !

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Invité belalex
Invités, Posté(e)
Invité belalex
Invité belalex Invités 0 message
Posté(e)

Dimension

Merveilleuse, mystérieuse nature, toi seule est capable

de me captiver, de me transporter dans ce monde enivrant et

odorant, mes sens olfactifs s'ouvrent, chavirent et captent

moult fragrances déversées.

Je suis humble et je ploie devant tant de beauté

qui vient exploser à mon seul regard.

Il n'y a rien de plus beau que le camaïeu du levant, du couchant

venant flirter avec la cime des arbres, se projetant sur les roches

montagneuses environnantes.

Je suis exaltée par la nuit qui vient cendrer le ciel, laissant place

à un parterre d'étoiles scintillantes.

De tes cascades immenses qui plongent et viennent dans un bruit

assourdissant s'écraser au pied des montagnes.

Rêveuse, j'observe cette nature désinvolte qui me nargue et m'impose

sa magnificence, étourdie, éblouie, je me nourris de son spectacle

sans jamais m'en lasser.

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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Dans l'interminable

Ennui de la plaine

La neige incertaine

Luit comme du sable.

Le ciel est de cuivre

Sans lueur aucune.

On croirait voir vivre

Et mourir la lune.

Comme les nuées

Flottent gris les chênes

Des forêts prochaines

Parmi les buées.

Le ciel est de cuivre

Sans lueur aucune.

On croirait voir vivre

Et mourir la Lune.

Corneille poussive

Et vous, les loups maigres,

Par ces bises aigres

Quoi donc vous arrive?

Dans l'interminable

Ennui de la plaine

La neige incertaine

Luit comme du sable

Paul Verlaine

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Membre, 53ans Posté(e)
Akaciatha Membre 406 messages
Forumeur inspiré‚ 53ans‚
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Turquoise

Elle est belle,elle est en noire

Bas sombres et haut de turquoise,

Un regard aux lueures chinoises

Baigné, des talismans d'ivoire

Et d'or.Une parure d'ange

Semble flotter par une brise

Ethérique,les bras en croix

Elle vocalise,

Sa voix son sourire se mélangent

Elle tourne et danse les bras en croix.

Soudain les rythmes s'apaisent

Seuls,feutrés,des tambours résonnent

La belle danseuse amazone,

Immobile au regard de braise

Fixe mon émoi,

Flux d'une mélodie exquise

Et parfumée de louanges...

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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Kubla Khan

In Xanadu did Kubla Khan

A stately pleasure-dome decree:

Where Alph, the sacred river, ran

Through caverns measureless to man

Down to a sunless sea.

So twice five miles of fertile ground

With walls and towers were girdled round:

And here were gardens bright with sinuous rills

Where blossomed many an incense-bearing tree;

And here were forests ancient as the hills,

Enfolding sunny spots of greenery.

But oh! that deep romantic chasm which slanted

Down the green hill athwart a cedarn cover!

A savage place! as holy and enchanted

As e'er beneath a waning moon was haunted

By woman wailing for her demon-lover!

And from this chasm, with ceaseless turmoil seething,

As if this earth in fast thick pants were breathing,

A mighty fountain momently was forced;

Amid whose swift half-intermitted burst

Huge fragments vaulted like rebounding hail,

Or chaffy grain beneath the thresher's flail:

And 'mid these dancing rocks at once and ever

It flung up momently the sacred river.

Five miles meandering with a mazy motion

Through wood and dale the sacred river ran,

Then reached the caverns measureless to man,

And sank in tumult to a lifeless ocean:

And 'mid this tumult Kubla heard from far

Ancestral voices prophesying war!

The shadow of the dome of pleasure

Floated midway on the waves:

Where was heard the mingled measure

From the fountain and the caves.

It was a miracle of rare device,

A sunny pleasure-dome with caves of ice!

A damsel with a dulcimer

In a vision once I saw:

It was an Abyssinian maid,

And on her dulcimer she played,

Singing of Mount Abora.

Could I revive within me

Her symphony and song,

To such a deep delight 't would win me

That with music loud and long,

I would build that dome in air,

That sunny dome! those caves of ice!

And all who heard should see them there,

And all should cry, Beware! Beware!

His flashing eyes, his floating hair!

Weave a circle round him thrice,

And close your eyes with holy dread,

For he on honey-dew hath fed,

And drunk the milk of Paradise.

Samuel Taylor Coleridge, 1798

Voyez ! ce romantique et profond gouffre, ouvert

Au flanc de la verte colline, sous l'ombrage des cèdres

Lieu d'un charme sauvage ! et plus enchanté

Qui jamais sous la lune déclinante fût hanté

Par femme lamentant pour le démon qu'elle aime !

Et de ce gouffre, avec un bouillonnant tumulte,

Comme si la terre haletait lourdement,

Une puissante fontaine par instant jaillissait :

Et, parmi la ruée du flot intermittent,

D'énormes blocs sautaient comme la grêle bondissante

Ou comme le grain sec sous le fléau à blé :

Et, parmi l'éternel fracas des rocs dansants,

Par instant jaillissait la rivière sacrée.

Décrivant sur cinq miles de fantastiques méandres

A travers bois et vallon la rivière sacrée se lançait,

Puis gagnait les abîme insondables à l'homme,

Et se précipitait en tumulte vers l'océan sans vie :

Et, parmi ce tumulte, Koubla entendit au loin

Des voix ancestrales prophétisant la guerre

L'ombre du palais de plaisance

Flottait à mi-chemin sur les vagues ;

Là où l'on entendait les rumeurs confondues

De la fontaine et des abîme.

C'était un miracle d'un rare dessein,

Ce palais de plaisance ensoleillé sur l'abîme glacé !

La Demoiselle au Tympanon

Dans une vision m'apparut :

C'était une fille d'Abyssinie,

Et sur mon Tympanon elle jouait,

En chantant le mont Abora.

Si je pouvais revivre en moi

Sa symphonie et sa chanson,

Je serais ravi en des délices si profondes,

Qu'avec musique grave et longue,

Je bâtirais ce palais dans l'air :

Ce palais de soleil ! ces abîmes de glace !

Et tous ceux qui entendraient les verraient là,

Et tous crieraient : Arrière ! arrière !

Ses yeux étincelants, ses cheveux flottants !

Tissez un cercle autour de lui trois fois ;

Fermez vos yeux frappés d'une terreur sacrée :

Il s'est nourri de miellée ;

Il a bu le lait de Paradis.

Traduit par Henri Parisot, librairie José Corti 1947

J'ai découvert un extrait de ce poème dans le film "Sanctum". Je le trouve magnifique :cray: .

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Membre, 53ans Posté(e)
Akaciatha Membre 406 messages
Forumeur inspiré‚ 53ans‚
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Effets de serre

Il y a du vent,un terrible vent,partout

As-tu entendu?comme un souffle démentiel

Traversant les océans la terre et le ciel,

Chaque jour il passe et ses hurlements de fou!

Font trembler le monde,un flux surnaturel

Qui soulève le sol où rien ne tient plus debout,

C'est l'éternelle tempête avant le redoux

Qui ne vient plus.Et elle détruit les archipels.

Elle n'est pas loin non plus la pluie fille du vent,

Mais se sont les éléments,l'air l'eau,sources de vie

Et le feu qui l'engendre déferlant ainsi !

A la surface de notre terre et ses continents,

L'ondée vagabonde,se déverse dans la nuit

Tel un flot de larmes,des nuées, jaillissant,

Une marée amère de passage,dévastant

Toutes vies,ne laissant que ruines et ennuis...

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Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Homme libre, toujours, tu chériras la mer !

La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme

Dans le déroulement infini de sa lame,

Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;

Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton c¿ur

Se distrait quelquefois de sa propre rumeur

Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :

Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes,

O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,

Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables

Que vous vous combattez sans pitié ni remord,

Tellement vous aimez le carnage et la mort,

O lutteurs éternels, ô frères implacables !

Charles Baudelaire

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  • 2 semaines après...
Membre+, 51ans Posté(e)
chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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Et si on faisait durer le printemps des poètes pendant tout le printemps ?

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

3 septembre 1847.

Victor Hugo (1802-1885), Les Contemplations

Parce que ce poème est tout simplement sublime...

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chirona Membre+ 3 432 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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Soleils couchants

Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées;

Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;

Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;

Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !

Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule

Sur la face des mers, sur la face des monts,

Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule

Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

Et la face des eaux, et le front des montagnes,

Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts

S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes

Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,

Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,

Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,

Sans que rien manque au monde immense et radieux !

Victor Hugo, Les Feuilles d'Automne

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