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Où est Alésia ?

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azinus

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Vaudémont Membre 387 messages
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Il y a 13 heures, obelix39 a dit :

Les restes d'un cheval sont constitués de 205 os et 44 dents, ce qui fait 249 restes fauniques pour un seul cheval. Il suffirait de seulement cinq chevaux pour produire les 1165 restes fauniques dont parle Jean-Louis Voisin et encore si on omet le "presque exclusivement" du texte. On est loin de la preuve qu'une grande bataille s'est déroulée à cet endroit!

 

Vous ne savez pas la nature exacte de chacun de ces 1165 restes. On aurait seulement 5 chevaux, comme vous dites, si chaque reste faunique était un os ou une dent différente. Que direz-vous si on vous dit que parmi ces 1165 restes il y avait.... je ne sais pas, moi.... mettons 200 mâchoires inférieures de chevaux ?

Pour avoir la composition exacte des 1165 reste fauniques, il faut lire le rapport scientifique de ces fouilles. Ils ont été publiés.

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
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Il se pourrait aussi qu'on ait affaire à 1165 chevaux différents, j'en conviens. Mais avancer ça comme une preuve qu'une grande bataille s'est déroulée à cet endroit sans donner plus de détail me paraît un peu léger ...

 

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
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En fait, les preuves qui pourraient clore le débat sont la présence d'un camp nord sur un terrain en pente et celle d'un camp gaulois accolé à l'oppidum entouré d'un mur de pierre sèche et d'un fossé. Ce sont les deux endroits décrit précisément dans le "De Bello Gallico" et étrangement, ce sont les deux endroits qui n'ont pas été découverts à Alise ... A moins qu'ils l'aient été à mon insu ?

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Membre, Posté(e)
Vaudémont Membre 387 messages
Baby Forumeur‚
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Vu l'immensité du champ de bataille, tout n'a pas été fouillé :

- la topographie de l'oppidum reste à dresser : l'agglomération celtique est assurée mais le "Camp de Vercingétorix" n'est pas localisé.

- de même, le camp nord sur un terrain en pente : un camp a été trouvé au pied du Mont Réa mais les archéologues le tiennent encore pour douteux (datation incertaine), et la zone du mont Réa reste mal connue. Ce sont là des chantiers de fouilles futures.

Mais on a 3 autres camps qui correspondent aux descriptions césariennes : au nord, le camp C sur la montagne de Bussy ("Camp de Labienus"), et au sud, sur la montagne de Flavigny, le camp B ("Camp de César") dominant tout le dispositif et situé face à celui de Labiénus, et un camp A, plus petit.

Et il y a d'autres choses (fossés, fortins....etc). 

 

 

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
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C'est étonnant qu'on ait pas trouvé ce camp gaulois collé à l'oppidum. Une simple coupe permettrait de repérer les fossés. Même si le mur a été complètement épierré, les traces du fossé doivent persister.

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Membre, Posté(e)
Vaudémont Membre 387 messages
Baby Forumeur‚
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En effet, César a écrit que "Sous les murailles, le côté qui regardait le soleil levant était garni, dans toute son étendue, de troupes gauloises ayant devant elles un fossé et une muraille sèche de six pieds de haut" (VII.69).

L'archéologie n'a pas cherché -pas trouvé- la totalité des ouvrages décrits par César. Tout n'a pas été fouillé (des milliers d'hectares), et il n'est pas sûr qu'une simple coupe aurait permis de trouver le fossé, car la couche de sédiments déposée au pied du Mont Auxois par l'érosion est épaisse.

 

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
Posté(e)
Il y a 2 heures, Vaudémont a dit :

L'archéologie n'a pas cherché -pas trouvé- la totalité des ouvrages décrits par César. Tout n'a pas été fouillé (des milliers d'hectares), et il n'est pas sûr qu'une simple coupe aurait permis de trouver le fossé, car la couche de sédiments déposée au pied du Mont Auxois par l'érosion est épaisse.

 

D'après le texte, il ne faut pas chercher le camp dans la plaine alluvionnaire, mais bien sur la colline (pars collis).

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
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Il y a 2 heures, Vaudémont a dit :

En effet, César a écrit que "Sous les murailles, le côté qui regardait le soleil levant était garni, dans toute son étendue, de troupes gauloises ayant devant elles un fossé et une muraille sèche de six pieds de haut" (VII.69).

 

Là, on est dans les phrases les plus mal traduites du BG. La syntaxe n'est pas respectée et des mot sont ajoutés ou enlevés. De toute évidence le texte a été traduit ici avec le relief d'Alise en tête, pas forcément malhonnêtement .

 

En fait, le découpage des phrases du texte a été mal réalisé. Dans le texte original, comme dans tous les textes en latin ancien, il n'existait ni espace entre les phrases, ni espace entre les mots. C'est seulement au moyen-age que l'on a commencé à mettre des espaces entre les mots et entre les phrases. Il y a dans la phrase qui nous intéresse, un groupe de mot orphelin si on suit le découpage proposé par les copistes; quae pars collis ad orientem solem spectabat = la partie de la colline qui regarde vers le soleil levant. Pars collis (feminin singulier) n'est pas le sujet de "praeduxerant" (= tirer devant), ce verbe étant au pluriel. Il n'y a pas non plus le verbe "sum" sous entendu, sans quoi "pars collis" aurait dû être à l'accusatif, cas du complément d'objet. "pars collis" est donc un des sujets de "cingebant", l'autre étant "colles" (nominatif pluriel).

Nous avons donc une phrase qui indique que l'oppidum est entouré par des collines qui laissent un espace et une partie de la colline de l'oppidum qui regarde vers l'est: 

"Reliquis ex omnibus partibus colles mediocri interjecto spatio pari altitudinis fastigio oppidum cingebant sub muro quae pars collis ad orientem solem spectabat"

La structure de cette phrase avec le verbe en milieu de phrase est dictée par la nécessité de séparer par le verbe deux parties. La première, qui se rapporte à la phrase précédente (un espace médiocre de même hauteur que la plaine de 3000 pas), la seconde qui se rapporte à la phrase suivante qui décrit le camp gaulois.

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Nouveau, 74ans Posté(e)
Gepeti Nouveau 4 messages
Baby Forumeur‚ 74ans‚
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A propos de "per extremos fines"...

Extremus fait partie des adjectifs latins compliqués à traduire, comme medius. Voici un exemple très connu des latinistes "media insula"; ce groupe de mots peut se traduire par "l'île du milieu" s'il est question de plusieurs îles ou par "le milieu de l'île" s'il n'est question que d'une île. Un autre exemple "in extremo ponte" peut se traduire selon le contexte par "sur le dernier pont (le pont extrême) ou "sur l'extrémité du pont".

De plus "finis" peut se traduire par "la fin, la limite" ou, surtout au pluriel, par "le territoire".

L'expression "per extremos fines" doit se traduire par "en traversant l'extrémité du territoire". Les traductions tarabiscotées que l'on trouve parfois s'expliquent par le fait que certains traducteurs ont décidé sans aucune preuve que César partait du pays des Lingons, voire de Langres. 

Ce petit groupe de mots, bien traduit, montre, sans aucun doute, que César ne partait pas du pays des Lingons, mais d'une autre tribu, à l'ouest des Lingons, comme les Senons etc.

Modifié par Gepeti
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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
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Il y a 9 heures, Gepeti a dit :

A propos de "per extremos fines"...

Extremus fait partie des adjectifs latins compliqués à traduire, comme medius. Voici un exemple très connu des latinistes "media insula"; ce groupe de mots peut se traduire par "l'île du milieu" s'il est question de plusieurs îles ou par "le milieu de l'île" s'il n'est question que d'une île. Un autre exemple "in extremo ponte" peut se traduire selon le contexte par "sur le dernier pont (le pont extrême) ou "sur l'extrémité du pont".

 

Bonjour Gepeti.

 

Cette remarque est pertinente, mais dans le cas qui nous intéresse, César ne peut pas désigner le dernier territoire des lingons par "per extremos lingonum fines", les Lingons ne possédant qu'un seul territoire. Il ne peut pas non-plus désigner le territoire des Lingons comme le dernier des deux territoires cités dans la phrase, le territoire des Séquanes étant le dernier des deux.

 

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
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Il y a 9 heures, Gepeti a dit :

 

De plus "finis" peut se traduire par "la fin, la limite" ou, surtout au pluriel, par "le territoire".

 

Attention à ne pas détourner le sens de "finis", mot qui provient du verbe "finio" = "finir". "Finis" désigne donc toujours la ou les "limites". Il ne désigne un territoire que dans certains cas, celui où l'on se trouve à l'intérieur des frontières, par exemple. Le territoire est par ailleurs désigné par "ager". Dans le Gaffiot par exemple, on trouve "finis" = "territoire", uniquement en b) avec justement pour exemple "extremi" ou "primi fines" avec pour traduction "l'extrémité ou le commencement du territoire". Or l'extrémité ou le commencement d'un territoire, c'est bien la frontière, non ?

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
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Il y a 10 heures, Gepeti a dit :

 

L'expression "per extremos fines" doit se traduire par "en traversant l'extrémité du territoire". Les traductions tarabiscotées que l'on trouve parfois s'expliquent par le fait que certains traducteurs ont décidé sans aucune preuve que César partait du pays des Lingons, voire de Langres. 

 

Il me semble que "per extremos lingonum fines" n'implique pas forcément que les romains partaient d'un autre territoire que celui des Lingons. Nous avons un exemple dans le BG (VI;10)

Suebos omnes, posteaquam certiores nuntii de exercitu Romanorum uenerint, cum omnibus suis sociorumque copiis, quas coegissent, penitus ad extremos fines se recepisse: siluam esse ibi infinita magnitudine, quae appellatur Bacenis; hanc longe introrsus pertinere et pro natiuo muro obiectam Cheruscos ab Suebis Suebosque ab Cheruscis iniuriis incursionibusque prohibere: ad eius initium siluae Suebos aduentum Romanorum exspectare constituisse.

Traduction Baudement

Les Suèves, instruits par des messagers de l'approche de l'armée romaine, s'étaient, avec toutes leurs troupes et celles de leurs alliés, retirés jusqu'à l'extrémité de leur territoire; (5) que là est une forêt d'une grandeur immense, appelée Bacenis, qui s'étend fort avant dans l'intérieur du pays, et qui, placée comme un mur naturel entre les Suèves et les Chérusques, met ces deux peuples à l'abri de leurs entreprises et de leurs incursions mutuelles; c'est à l'entrée de cette forêt que les Suèves avaient résolu d'attendre l'arrivée des Romains.

 

Ici, les Suèves se sont retirés à l'extrémité de leur propre territoire (ad extremos fines) à l'entrée même de la forêt Bacenis qui fait office de frontière entre eux et les Chérusques.

On peut chercher d'autres exemple dans la littérature de cette époque, il en existe!

Modifié par obelix39
problème de couleur de texte
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Membre, Posté(e)
Vaudémont Membre 387 messages
Baby Forumeur‚
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Il y a 7 heures, obelix39 a dit :

Il me semble que "per extremos lingonum fines" n'implique pas forcément que les romains partaient d'un autre territoire que celui des Lingons. Nous avons un exemple dans le BG (VI;10)

Oui, mais pourquoi aller chercher un exemple dans VI,10 alors qu'on a la co,firmation dans le livre VII ?

On sait qu'ils partaient de la région parisienne puisque VII.62 : "Après cette expédition (bataille de Lutèce) , Labiénus retourne vers Agédincum (Sens), où avaient été laissés les bagages de toute l'armée. De là il rejoignit César avec toutes les troupes.", et de là, "César se dirigeait vers les Séquanes par l'extrême frontière des Lingons, pour porter plus facilement du secours à la province" (VII.66).

L'itinéraire proposé par Christian Goudineau est logique : la vallée de l'Armançon (Avrolles, Tonnerre, Montbard, Semur en Auxois) est la route la plus directe du pays des Senons vers celui des Séquanes, d'où on gagne directement la Province.

 

 

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
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il y a 18 minutes, Vaudémont a dit :

Oui, mais pourquoi aller chercher un exemple dans VI,10 alors qu'on a la co,firmation dans le livre VII ?

On sait qu'ils partaient de la région parisienne puisque VII.62 : "Après cette expédition (bataille de Lutèce) , Labiénus retourne vers Agédincum (Sens), où avaient été laissés les bagages de toute l'armée. De là il rejoignit César avec toutes les troupes.", et de là, "César se dirigeait vers les Séquanes par l'extrême frontière des Lingons, pour porter plus facilement du secours à la province" (VII.66).

L'itinéraire proposé par Christian Goudineau est logique : la vallée de l'Armançon (Avrolles, Tonnerre, Montbard, Semur en Auxois) est la route la plus directe du pays des Senons vers celui des Séquanes, d'où on gagne directement la Province.

 

 

Personnellement, je n'ai pas d'avis tranché sur la question, mais je comprend très bien que certains situent le point de départ vers la Provincia chez les Lingons. En VII;63, on apprend que les seuls peuples gaulois restés fidèles à César sont les Rèmes et les Lingons. D'un point de vue stratégique, il paraît logique que César ait donc campé chez les Lingons, pays ami pour attendre le renfort germain, plutôt que chez les Sénons ses ennemis, d'autant plus qu'on sait aussi que Labiénus abandonne la position de Sens où tous les bagages étaient gardés. Le texte ne me paraît pas fournir de preuve à ce sujet, rien n'étant écrit sur l'endroit de départ. De plus, entre le moment où César part chez les Sénons et celui où il se rend chez les Séquanes par l'extrémité du territoire des Lingons il se passe neuf chapitres consacrés à Labiénus ... Je ne vois pas comment trancher la question!

Quant à la question du trajet, là non-plus je ne vois pas comment la trancher; Tout dépend du point de départ et du trajet choisi par César. Je me demande si, au moment d'un repli après une défaite, on ne devrait pas choisir un itinéraire qui s'éloigne raisonnablement du territoire éduen où l'on sait que l'ennemi rassemble ses troupes ? 

 

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Membre, Posté(e)
Vaudémont Membre 387 messages
Baby Forumeur‚
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Le 03/12/2017 à 10:40, obelix39 a dit :

Personnellement, je n'ai pas d'avis tranché sur la question, mais je comprend très bien que certains situent le point de départ vers la Provincia chez les Lingons. En VII;63, on apprend que les seuls peuples gaulois restés fidèles à César sont les Rèmes et les Lingons. D'un point de vue stratégique, il paraît logique que César ait donc campé chez les Lingons, pays ami pour attendre le renfort germain, plutôt que chez les Sénons ses ennemis, d'autant plus qu'on sait aussi que Labiénus abandonne la position de Sens où tous les bagages étaient gardés. Le texte ne me paraît pas fournir de preuve à ce sujet, rien n'étant écrit sur l'endroit de départ

Le pays des Sénons était en sûreté, puisque c'est là que Labiénus avait laissé les bagages de ses légions et les recrues arrivées d'Italie: VII.57 : "Pendant ces mouvements de l'armée de César, Labiénus ayant laissé à Agédincum (Sens), pour la garde des bagages, les recrues récemment arrivées d'ltalie [...]"

Et c'est bien vers le pays des Sénons que se dirigeait César avec son armée, pour faire la jonction avec les légions de Labiénus : VII.56 : "Forçant donc sa marche de jour et de nuit, César arriva, contre l'attente générale, sur les bords de la Loire ; [...] l'armée passa sans perte à la vue des ennemis soudainement effrayés [...] et l'on se dirigea vers les Sénons."

Pendant que César marche vers le pays des Sénons, Labiénus part en expédition vers Lutèce, puis revient à Sens récupérer ses bagages : VII.62 : "Après cette expédition, Labiénus retourne vers Agédincum, où avaient été laissés les bagages de toute l'armée. De là il rejoignit César avec toutes les troupes..."

Où se sont-ils rejoints ? Vous avez raison, on ne le sait pas.

Etait-ce dans le pays des Sénons, qui était le but de César selon VII.56 ? On peut le supposer, mais pas l'affirmer avec certitude.

La jonction a-t-elle eu lieu plus loin dans le sud ? C'est possible. S'est-elle fait chez les Lingons où César attendait le renfort germain ? J'en doute parce qu'il est quand-même indiqué dans VII.66 que les légions marchaient "vers les Séquanes par l'extrême frontière des Lingons" (VII.66) quand Vercingétorix lui coupa la route. 

Citation

. De plus, entre le moment où César part chez les Sénons et celui où il se rend chez les Séquanes par l'extrémité du territoire des Lingons il se passe neuf chapitres consacrés à Labiénus ... Je ne vois pas comment trancher la question!

Pendant que César et ses légions marchaient vers le Nord, passaient la Loire et s'approvisionnaient chez les Sénons ou pas loin, Labiénus établissait ses bagages et les recrues à Sens, montait vers Lutèce, livrait la bataille, repassait la Seine à Melun, revenait récupérer ses bagages et les "bleus" à Sens, et rejoignait César. 

César insiste sur ce qui est important (soulèvement de la Gaule, Labiénius risque de se trouver en position critique, il livre bataille, se retire du guêpier ; ensemble des événements qui ont amené César à "évacuer la Gaule pour porter secours à la Province).

Citation

Quant à la question du trajet, là non-plus je ne vois pas comment la trancher; Tout dépend du point de départ et du trajet choisi par César. Je me demande si, au moment d'un repli après une défaite, on ne devrait pas choisir un itinéraire qui s'éloigne raisonnablement du territoire éduen où l'on sait que l'ennemi rassemble ses troupes ? 

Il n'a pas le choix de l'itinéraire : rejoindre la Province par une route Ouest serait un itinéraire serait très long, en territoire 100% ennemi (notamment arverne) tandis que l'itinéraire Est est beaucoup plus court (vallée Saône-Rhône) et passe par des territoires alliés (Lingons, Séquanes)  

 

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
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Est-ce qu'on peut se tutoyer, comme sur la plupart des forums ?

Tu résumes bien la situation; César part pour les Sénons ... ... puis se retrouve à la frontière entre Lingons et Séquanes (ou près de celle-ci) et rien n'est dit sur le trajet ou la position des romains pendant cet laps de temps. Il y a cependant un détail intéressant en BG VII;56:

Quand il apprit cela, César pensa qu’il devait faire diligence : s’il lui fallait, en construisant des ponts, courir le danger d’une attaque, il importait qu’il pût livrer bataille avant qu’on n’eût réuni sur ce point de trop grandes forces. Quant à changer ses plans et à se diriger vers la Province, mesure que personne à ce moment-là ne jugeait indispensable, maintes raisons s’y opposaient les Gaulois nous mépriseraient, la chose était déshonorante, les Cévennes barraient la route, les chemins étaient malaisés, mais surtout, il craignait fort pour Labiénus, qui était séparé de lui, et pour les légions qu’il avait détachées sous ses ordres. Aussi, surprenant tout le monde, il atteignit la Loire à très fortes étapes de jour et de nuit, puis, ses cavaliers ayant découvert un gué convenable, du moins dans la circonstance, car c’était tout juste si les bras et les épaules pouvaient rester hors de l’eau pour soutenir les armes, il disposa sa cavalerie de façon à briser le courant, et comme l’ennemi s’était d’abord troublé à notre vue, il passa sans pertes. Il trouva dans la campagne du blé et beaucoup de bétail, se réapprovisionna, et se mit en route pour le pays des Sénons. 

D'après César, au moment où il part pour les Sénons, il ne songe pas à partir pour la province, mais seulement à rallier Labienus, ce qu'il fera ailleurs qu'à Sens qui pourtant devait être sûre au moment où on y avait laissé les bagages.

Ensuite, on apprend de César que seuls les Rèmes et les Lingons sont restés amis des Romains, les Sénons font donc partie des ennemis de César. C'est pour cette raison que  l'hypothèse selon laquelle César était installé chez les Lingons, ses alliés, avant le départ pour la Séquanie tient debout. BG VII;63:

Les Rèmes, les Lingons, les Trévires ne prirent point part à cette assemblée ; les premiers parce qu’ils restaient les amis de Rome, les Trévires parce qu’ils étaient trop loin et étaient menacés par les Germains, ce qui fut cause qu’ils se tinrent constamment en dehors de la guerre et n’envoyèrent de secours à aucun des deux partis.


 

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Membre, Posté(e)
Vaudémont Membre 387 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Le 11/12/2017 à 11:10, obelix39 a dit :

Est-ce qu'on peut se tutoyer, comme sur la plupart des forums ?

Tu résumes bien la situation; César part pour les Sénons ... ... puis se retrouve à la frontière entre Lingons et Séquanes (ou près de celle-ci) et rien n'est dit sur le trajet ou la position des romains pendant cet laps de temps. Il y a cependant un détail intéressant en BG VII;56:

[...] 

D'après César, au moment où il part pour les Sénons, il ne songe pas à partir pour la province, mais seulement à rallier Labienus, ce qu'il fera ailleurs qu'à Sens qui pourtant devait être sûre au moment où on y avait laissé les bagages.

Oui, il y a 2 temps : dans un premier temps César qui a échoué à Gergovie marche pour rejoindre Labiénus (poursuite de la conquête-pacification) ; dans un 2ème temps, les événements le contraignent à changer ses plans, à marcher vers la Province.

1er temps :

VII.55 : retournement de veste des Eduens, massacre des marchands romains à Nevers, les Gaulois "grenouillent" pour barrer le passage de la Loire, pour empêcher César de faire sa jonction avec Labiénus

VII.56 :  "Instruit de tous ces mouvements, César crut devoir hâter sa marche ; il voulait, au besoin, essayer de jeter des ponts sur la Loire, combattre avant que l'ennemi eût assemblé de plus grandes forces."

VII.57 et 58 : Labiénus combat Camulogène à Lutèce avec 4 légions, en passant par Melun "une ville des Sénons"  qu'il lui a fallu conquérir. L'autre ville des Sénons (Sens), où se trouvent ses bagages, est sûre. 

2ème temps :

VII.59 : nécessité faisant loi, changement de stratégie pour Labiénus : les Bellovaques menacent, alors "Labiénus, au milieu de si grands changements, sentit qu'il fallait adopter un tout autre système que celui qu'il avait jusque-là suivi ; il ne songea plus à faire des conquêtes ni à harceler l'ennemi, mais à ramener l'armée sans perte à Sens".

VII.64 : Vercingétorix ordonne la terre brûlée, soulève les peuples limitrophes de la Province et "promet aux chefs de l'argent, et à la nation la souveraineté de toute la Province"

VII.65 et 66 : César fait venir de la cavalerie gauloise (où ?) puis marche vers le sud (en partant d'où ?)... 

Citation

Ensuite, on apprend de César que seuls les Rèmes et les Lingons sont restés amis des Romains, les Sénons font donc partie des ennemis de César. C'est pour cette raison que  l'hypothèse selon laquelle César était installé chez les Lingons, ses alliés, avant le départ pour la Séquanie tient debout. BG VII;63:

Les Rèmes, les Lingons, les Trévires ne prirent point part à cette assemblée ; les premiers parce qu’ils restaient les amis de Rome, les Trévires parce qu’ils étaient trop loin et étaient menacés par les Germains, ce qui fut cause qu’ils se tinrent constamment en dehors de la guerre et n’envoyèrent de secours à aucun des deux partis.

Oui, les Sénons étaient chez l'ennemi (VII.58 à Melun "par l'effet de la peur que l'attaque inopinée causa aux habitants, dont une grande partie d'ailleurs avait été appelée sous les drapeaux de Camulogène, Labiénus entra dans la place sans éprouver de résistance").

Mais en gros, les Romains étaient maîtres du pays des Sénons : Sens était sûre, Melun était conquise, et les légions étaient implantés en force dans cette région : les 4 légions de Labiénus, et celles de César, qui avaient franchi la Loire, n'étaient probablement pas loin. Un départ des légions réunies depuis le pays des Senons est donc plausible.

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Membre, 58ans Posté(e)
obelix39 Membre 584 messages
Baby Forumeur‚ 58ans‚
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La position de départ de l'armée romaine est donc possible aussi bien chez les Sénons que chez les Lingons, on est d'accord ? Le fait de ne pas connaître le lieu où César a attendu le renfort germain n'est pas très grave, puisqu'on la retrouve "in sequanos per extremos lingonum fines iter faceret"C'est là donc le point de départ de ce qui suit ...  On doit donc situer la position de l'armée romaine aux environs de la frontière entre Lingons et Séquanes, non ?

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Nouveau, 74ans Posté(e)
Gepeti Nouveau 4 messages
Baby Forumeur‚ 74ans‚
Posté(e)

Pour répondre à Vaudémont, 

je dirais que l'expression "l'extrême frontière" ne veut rien dire en français! (même si certains traducteurs/commentateurs l'utilisent).

Pour répondre à Obelix39, je suis d'accord avec lui: l'expression "extremos fines" veut bien dire "l'extrémité du territoire", mais ce qui fait la différence entre "ad extremos fines" et "per extremos fines", c'est la préposition: "ad" a comme sens de base "vers"; "per" signifie "en passant par, en traversant", ce qui aboutit à des résultats tout à fait différents. Par ailleurs, Goudineau n'écrit jamais, que je sache, que César avait installé ses camps chez les Lingons. César écrit qu'il a traversé l'extrémité du territoire des Lingons, et donc qu'il ne venait pas de chez les Lingons.

 

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Membre, Posté(e)
Vaudémont Membre 387 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
il y a 56 minutes, Gepeti a dit :

Pour répondre à Vaudémont, je dirais que l'expression "l'extrême frontière" ne veut rien dire en français! (même si certains traducteurs/commentateurs l'utilisent).

Je suis d'accord avec toi. "...par l'extrême frontière", très mauvaise traduction littérale de "per extremos fines", ne veut pas dire grand chose.

Je pense que la traduction littérale plus proche du sens de la phrase latine "Caesar in Sequanos per extremos fines lingonum iter facet" est "César faisait route dans le pays des Séquanes, au plus près de la frontière (l'extrême limite) de ce pays avec celui des Lingons".

Qu'en penses-tu ?

Il y a 8 heures, obelix39 a dit :

La position de départ de l'armée romaine est donc possible aussi bien chez les Sénons que chez les Lingons, on est d'accord ? 

Oui d'accord, c'est possible. Le texte ne permet pas d'exclure que César, qui écrit qu'il voulait aller dans le pays des Sénons pour y faire la jonction avec Labiénus, ait été rejoint par Labiénus au sud du pays des Sénons, c'est à dire chez les Lingons, et que c'est de là qu'ils ont marché ensemble, ont passé la frontière Lingons / Séquanes, et que c'est pendant qu'ils marchaient EN Séquanie (...IN Sequanis) , mais encore très près de la frontière avec les Lingons (per extremos fines lingonum), que Vercingétorix lui a coupé la route.

Et encore d'accord avec toi pour dire que ça ne change rien au fait qu'Alésia est le Mont Auxois

Il y a 8 heures, obelix39 a dit :

On doit donc situer la position de l'armée romaine aux environs de la frontière entre Lingons et Séquanes, non ?

Possible, mais pas obligatoire.

César écrit que son armée marchait en Séquanie quand Vercingétorix lui a barré la route. Le point de départ pouvait donc être chez les Sénons, ou aux environs de la frontière entre Sénons et Lingons... ou aux environs de l'autre frontière des Lingons (celle avec les Séquanes)...

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