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La psychanalyse: science ou pseudo-science?

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kyrilluk

La Psychanalyse  

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Invité Gallium
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C'est dans la même perspective, dit-il, qu'il a lu en cinq mois l'oeuvre complète de Freud puis

rédigé ce Crépuscule d'une idole. Truffé d'erreurs, traversé de rumeurs, sans sources

bibliographiques, l'ouvrage n'est que la projection des fantasmes de l'auteur sur le personnage de

Freud. M. Onfray parle à la première personne pour avancer l'idée que Freud aurait perverti

l'Occident en inventant, en 1897, un complot oedipien, c'est-à-dire un récit autobiographique qui

ne serait que la traduction de sa propre pathologie. Il fait du théoricien viennois un "faussaire",

motivé "par l'argent, la cruauté, l'envie, la haine".

LA FIGURE DU PéRE

Face à cette figure qui lui sert de repoussoir, et dont il annonce le crépuscule, l'auteur revalorise

la destinée des pères, et d'abord du sien propre. Et puisque Freud fut adoré de sa mère, M.

Onfray considère que le fondateur de la psychanalyse était un pervers haïssant son père et ayant

abusé psychiquement de ses trois filles (Mathilde, Sophie et Anna). L'appartement de Vienne

était, selon lui, un lupanar et Freud un OEdipe ne pensant qu'à coucher réellement avec sa mère

puis à occire vraiment son père, afin de fabriquer des enfants incestueux pour mieux les

violenter. Pendant dix ans, il aurait torturé sa fille Anna tout au long d'une analyse qui aurait

duré de 1918 à 1929, et au cours de laquelle, chaque jour, il l'aurait incitée à devenir

homosexuelle. La vérité est toute différente : Freud a bien analysé sa fille, mais la cure a duré

quatre ans, et quand Anna a commencé à se rendre compte de son attirance pour les femmes,

c'est elle qui a choisi son destin et Freud ne l'a pas tyrannisée : il a même fait preuve de tolérance.

Cédant à une rumeur inventée par Carl GustavJung, selon laquelle Freud aurait eu une liaison

avec Minna Bernays, la soeur de sa femme Martha, M. Onfray en vient à imaginer, à la suite

d'historiens américains du courant dit "révisionniste", que celui-ci l'aurait engrossée puis obligée

à avorter. Aussi peu soucieux des lois de la chronologie que de celles de la procréation, M. Onfray

situe cet événement en 1923. Or, à cette date, Minna était âgée de 58 ans et Freud de 67.

Et Michel Onfray d'ajouter que Freud aurait cédé à la tentation de subir une opération des

canaux spermatiques destinée à augmenter sa puissance sexuelle afin de mieux jouir du corps de

Minna. La réalité est toute différente : en 1923, Freud, qui vient d'apprendre qu'il est atteint d'un

cancer, subit cette opération de ligature (dite de "Steinbach"), classique à l'époque, et dont on

pensait qu'elle pouvait prévenir la récidive des cancers.

Si Freud est un pervers, sa doctrine devient alors le prolongement d'une perversion plus grave

encore : elle serait, pour M. Onfray, le "produit d'une culture décadente fin de siècle qui a

proliféré comme une plante vénéneuse". L'auteur reprend ainsi une thématique connue

depuisLéon Daudet et selon laquelle la psychanalyse serait une science parasitaire, conçue par un

cerveau dégénéré et née dans une ville dépravée.

Dans la même veine, il retourne l'accusation de "science juive" prononcée par les nazis contre la

psychanalyse pour faire de celle-ci une science raciste : puisque les nazis ont mené à son terme

l'accomplissement de la pulsion de mort théorisée par Freud, affirme-t-il, cela signifie que celuici

serait un admirateur de tous les dictateurs fascistes et racistes. Mais Freud aurait fait pire

encore : en publiant, en 1939, L'Homme Moïse et la religion monothéiste, c'est-à-dire en faisant

de Moïse un Egyptien et du meurtre du père un moment originel des sociétés humaines, il aurait

assassiné le grand prophète de la Loi et serait donc, par anticipation, le complice de

l'extermination de son peuple. Quand on sait que Freud soulignait que la naissance de la

démocratie était liée à l'avènement d'une loi sanctionnant le meurtre originel et donc la pulsion

de mort, on voit bien que l'argument d'un Freud assassin de Moïse et des juifs ne tient pas un

instant.

LE BOURREAU ET LA VICTIME

Refusant le principe fondateur de l'histoire des sciences, selon lequel les phénomènes

pathologiques sont toujours des variations quantitatives des phénomènes normaux, M. Onfray

essentialise l'opposition entre la norme et la pathologie pour soutenir que Freud n'est pas

capable de distinguer le malade de l'homme sain, le pédophile du bon père et surtout le bourreau

de la victime. Et du coup, à propos de l'extermination des quatre soeurs de Freud, il en conclut

qu'à l'aune de la théorie psychanalytique, il est impossible "de saisir intellectuellement ce qui

psychiquement distingue Adolfine, morte de faim à Theresienstadt, de ses trois autres soeurs

disparues dans les fours crématoires en 1942 à Auschwitz et Rudolf Höss (le commandant du

camp d'extermination), puisque rien ne les distingue psychiquement sinon quelques degrés à

peine visibles". Au passage, M. Onfray se trompe de camp : Rosa fut exterminée à Treblinka,

Mitzi et Paula à Maly Trostinec. Et si la "solution finale" a bien saisi la famille Freud, ce n'est pas

dans un tel face-à-face inventé de toutes pièces.

Bien qu'il se réclame de la tradition freudo-marxiste, Michel Onfray se livre en réalité à une

réhabilitation des thèses paganistes de l'extrême droite française. Telle est la surprise de ce livre.

Ainsi fait-il l'éloge de La Scolastique freudienne (Fayard, 1972), ouvrage de Pierre Debray-

Ritzen, pédiatre et membre de la Nouvelle Droite, qui n'a jamais cessé de fustiger le divorce,

l'avortement et le judéo-christianisme. Mais il vante aussi les mérites d'un autre ouvrage, issu de

la même tradition (Jacques Bénesteau, Mensonges freudiens. Histoire d'une désinformation

séculaire, Mardaga, 2002), préfacé par un proche du Front national, soutenu par le Club de

l'Horloge :"Bénesteau, écrit-il, critique l'usage que Freud fait de l'antisémitisme pour expliquer

sa mise à l'écart par ses pairs, son absence de reconnaissance par l'université, la lenteur de son

succès. En fait de démonstration, il explique qu'à Vienne à cette époque nombre de juifs

occupent des postes importants dans la justice et la politique." Au terme de son réquisitoire, M.

Onfray en vient à souscrire à la thèse selon laquelle il n'existait pas de persécutions antisémites à

Vienne puisque les juifs étaient nombreux à des postes importants.

On est loin ici d'un simple débat opposant les partisans et les adeptes de la psychanalyse, et l'on

est en droit de se demander si les motivations marchandes ne sont pas désormais d'un tel poids

éditorial qu'elles finissent par abolir tout jugement critique. La question mérite d'être posée.

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
Posté(e)

Cela ne répond pas à l'essentiel, à savoir les objections d'Onfray sur la méthodologie employée par Freud.

Je trouve étrange de concentrer la critique d'Onfray sur certain point, en oubliant la dimension principale du problème : le caractère non-scientifique, non-rigoureux de la psychanalyse.

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Invité Gallium
Invités, Posté(e)
Invité Gallium
Invité Gallium Invités 0 message
Posté(e)

Non, la dimension principale du problème c'est : "Freud était un déjanté qui avait une famille de névrosés et qui a créé la psychanalyse en mettant ses propres problèmes là dedans". Il ne faudrait pas croire qu'Onfray est pris au sérieux, hormis par les médias, par les philosophes sur le point de la psychanalyse.

Mettre en avant trois défauts et la personnalité de Freud sans montrer ce qu'il y a de juste, de correct, n'est pas prêt de remettre en cause la psychanalyse.

Peut-être son livre aborde-t-il un problème méthodologique, en quelques pages à peine. Tandis que la critique de la personnalité de Freud est constitue la principale masse de pages du bouquin.

Modifié par Gallium
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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
Posté(e)

Donc tu ignore complètement la dimension méthodologique pour te consacrer à la question de la personnalité de Freud ?

Les propos d'Onfray sur la personnalité de Freud viennent accréditer la thèse d'une dérive sectaire de la psychanalyse. C'est un point non-négligeable.

cependant, je vois mal au nom de quoi on ignorerait certains point importants soulevés par Onfray sur la méthode utilisé par la psychanalyse. D'ailleurs, là dessus, Onfray n'a fait que rappeler des évidence pour les universitaires sérieux spécialistes en psychologie : la psychanalyse n'est pas scientifique. Dans la communauté scientifique, dans le monde de la recherche, les psychanalystes ne sont pas pris au sérieux, ils ne produisent pas de science, pas de résultats scientifiques nouveaux.

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Invité Gallium
Invités, Posté(e)
Invité Gallium
Invité Gallium Invités 0 message
Posté(e)
D'ailleurs, là dessus, Onfray n'a fait que rappeler des évidence pour les universitaires sérieux spécialistes en psychologie : la psychanalyse n'est pas scientifique. Dans la communauté scientifique, dans le monde de la recherche, les psychanalystes ne sont pas pris au sérieux, ils ne produisent pas de science, pas de résultats scientifiques nouveaux.

Personne ne conteste que la psychanalyse est une pseudo-science. Pas même les psychanalystes.

Freud le savait lui-même, étant tout d'abord neurologue.

Donc tu ignore complètement la dimension méthodologique pour te consacrer à la question de la personnalité de Freud ?

Je te dis ce qu'Onfray a fait dans son bouquin : la plupart des pages sont consacrées à Freud et à sa famille, d'où l'intéressement limité des philosophes sur la question. Et apparemment tu ne l'as pas lu.

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
Posté(e)
je n'ai pas lu son livre, juste un résumé. cependant, il me semblait que ses critiques portaient aussi bien sur la personnalité de Freud que sur le problème lui-même.
Je te dis ce qu'Onfray a fait dans son bouquin : la plupart des pages sont consacrées à Freud et à sa famille, d'où l'intéressement limité des philosophes sur la question. Et apparemment tu ne l'as pas lu.

Rassure-moi, tu le fais exprès ? :o°

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Invité Gallium
Invités, Posté(e)
Invité Gallium
Invité Gallium Invités 0 message
Posté(e)
Rassure-moi, tu le fais exprès ?

Justement, il n'y a pas de problème.

Ce n'était pas une découverte.

Bon, ce fût ma dernière réaction sur ce sujet. J'ai donné mon avis, et je n'ai pas envie de m'éterniser sur Onfray. Que sa vie soit heureuse.

Modifié par Gallium
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Membre, Posté(e)
patrice69 Membre 424 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

il faut savoir que Onfray a été payé très cher par les lobbys pharmaceutiques qui vendent par millions des médicaments psychotropes pour " guérir " les maladies psychiques, ce qui s'oppose à la cure psychanalytique :o°

Onfray critique tout sauf lui-même et ses propres idées.

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Membre, Anarchiste épistémologique, 51ans Posté(e)
kyrilluk Membre 7 694 messages
51ans‚ Anarchiste épistémologique,
Posté(e)

Ben voyons. Certainement pas autant cependant que les psychanalystes dont le fond de commerce est le freudisme. :o°

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
Posté(e)
Je te dis ce qu'Onfray a fait dans son bouquin : la plupart des pages sont consacrées à Freud et à sa famille

Cela ne t'autorise pas à "oublier" ses arguments sur la méthodologie de la psychanalyse.

D'ailleurs, au fond, je ne trouve pas surprenant que Onfray consacre peut de page à la critique de la discipline elle-même. En effet, pour constater que ce n'est pas scientifique,n que la méthodologie est douteuse, nul besoin de 200 pages.

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  • 6 mois après...
Membre, 37ans Posté(e)
Ozmaestro Membre 413 messages
Baby Forumeur‚ 37ans‚
Posté(e)

Après avoir lu le livre d'Onfray je n'étais pas totalement convaincu par la position plus que par les arguments. Le livre est assez sec. Alors j'ai écouté les conférences dédiées à Freud par Onfray, environ 20 heures de parlotte plutôt intéressantes et moins indigeste que le bouquin.

Il faut prendre le problème autrement pour comprendre Onfray. Sa thèse principale est basée sur le postulat proposé par Nietzsche: "une philosophie est autobiographique. On a la philosophie de son corps." Ce qui me semble assez juste au fond. Comme Freud n'a pas de méthode scientifique, eh bien la psychanalyse freudienne est autobiographique, elle parle de Freud. De ce même constat il enchaine avec "Naturellement chaque auteur de psychanalyse n'est pas forcément Freudien; Jung est plutôt dans des délires de Divinités, Lacan c'est encore autre chose, Dolto mélange d'enfance et de religion, etc. D'où une évolution de la psychanalyse. Cependant il serait assez dangereux de vouloir appliquer une psychanalyse d'un auteur ou d'un courant à toutes les personnes qui viennent sur le Divan, Onfray conclue donc son année consacrée à Freud par la proposition de Sartre.

Sartre pense justement que la psychanalyse peut exister, mais qu'elle ne doit pas se limiter à des courants comme le Freudisme, Jungisme, le Lacanisme, etc, mais que chaque personne, chaque individu a une idiosyncrasie propre, a une histoire particulière.

Donc forcément si vous proposez vos rêves à 10 psychanalystes vous aurez 10 réponses différentes, ils vous répondront selon leur courant de pensée, selon leur propre psychanalyse qui est en réalité leur autobiographie. Un canard est un phallus pour un Freudien, une divinité pour un Jungien, la représentation d'un jouet perdu pour un Doltoicien, etc.

Pour reprendre Sartre, il faudrait apprendre à se connaître, s'aider d'une personne pour mieux se diriger, et tenter de comprendre les intentions qui se cachent derrière chacun de nos gestes, comprendre une névrose, un traumatisme par la biographie du patient et non du psychanalyste. De ce fait il ne peut pas réellement y avoir de méthode scientifique à la psychanalyse, mais peut-être une méthodologie sartrienne.

Après, j'ai personnellement plusieurs livres de psychanalyses, parfois une idée nous parle, parfois pas; on est pas forcé d'adhérer à tout. Un texte peut nous parler. Le freudisme peut toucher une personne, mais pas forcément une autre. Si je n'adhère pas au fait d'avoir voulu coucher avec ma mère, je crois qu'il serait stupide de me dire "c'est donc que tu refoules"...oui, argument des sectes, et j'en ai connu aussi des sectes, j'y suis même allé pour me faire une idée, au final on entend exactement ce type de phrase "si tu n'es pas d'accord, c'est qu'au fond t'es encore plus d'accord, et si tu n'es pas croyant, c'est l'enfer qui t'attend quoi qu'il arrive"...

Non, je crois que le livre d'Onfray est trop sec, trop indigeste pour être compris et bien digéré.

Enfin pour répondre à la question, la psychanalyse n'est pas une science car elle n'a pas de méthodologie concrète, mais ça n'enlève rien à la force de certains livres psychanalytiques post-freudiens.

PS: Onfray parle de psychanalyse, pas de psychologie ou de psychatrie :cray:

PS: Je n'ai pas encore lu de psychanalyste faire une vraie réponse à Onfray, en dehors des "Il s'est mal renseigné, il sait pas de quoi il parle"...j'ai envie de dire, si il sait de quoi il parle justement, par ailleurs il propose une alternative à la Psychanalyse freudienne, les psychanalystes qui le critiquent devraient plutôt être d'accord au lieu de l'insulter.

Modifié par Ozmaestro
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Membre+, 52ans Posté(e)
Ocytocine Membre+ 17 770 messages
Forumeur Débutant‚ 52ans‚
Posté(e)
Cela ne t'autorise pas à "oublier" ses arguments sur la méthodologie de la psychanalyse.

D'ailleurs, au fond, je ne trouve pas surprenant que Onfray consacre peut de page à la critique de la discipline elle-même. En effet, pour constater que ce n'est pas scientifique,n que la méthodologie est douteuse, nul besoin de 200 pages.

En quoi est-ce douteux ? Tu veux bien développer ?

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
Posté(e)
En quoi est-ce douteux ?

Freud n'a pas validé expérimentalement ses résultats. C'est plus que douteux, je dirais même que c'est très suspect. :cray:

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Membre, Artisan écriveur , 57ans Posté(e)
Bran ruz Membre 8 737 messages
57ans‚ Artisan écriveur ,
Posté(e)
Donc tu ignore complètement la dimension méthodologique pour te consacrer à la question de la personnalité de Freud ?

Les propos d'Onfray sur la personnalité de Freud viennent accréditer la thèse d'une dérive sectaire de la psychanalyse. C'est un point non-négligeable.

cependant, je vois mal au nom de quoi on ignorerait certains point importants soulevés par Onfray sur la méthode utilisé par la psychanalyse. D'ailleurs, là dessus, Onfray n'a fait que rappeler des évidence pour les universitaires sérieux spécialistes en psychologie : la psychanalyse n'est pas scientifique. Dans la communauté scientifique, dans le monde de la recherche, les psychanalystes ne sont pas pris au sérieux, ils ne produisent pas de science, pas de résultats scientifiques nouveaux.

J'ai juste une question, (je ne cherche pas la polémique mais bien à comprendre), dans les tribunaux, des experts psychiatres sont bien entendus pour définir la personnalité des accusés ?

Ce qui implique que la justice reconnaît le caractère probant de la psychiatrie ? N'est-ce pas ?

Ce qui différencie la psychiatrie de la psychanalyse devrait être plus souligné.

Est-ce que la psychiatrie est considérée comme une science par les scientifiques ? Et si oui, pourquoi ?

Modifié par Bran ruz
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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
Posté(e)
J'ai juste une question, (je ne cherche pa la polémique mais bien à comprendre), dans les tribunaux, des experts psychiatres sont bien entendus pour définir la personnalité des accusés ?
La justice peut très bien prendre en compte des preuves non-scientifiques, comme des témoignages ou des avis d'experts financiers.

En effet, la preuve scientifique est beaucoup trop exigeante pour les procès.

Sinon, la principale différence entre psychiatrie et psychanalyse, c'est qu'en psychiatrie, il y a des expérimentations.

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Membre, 34ans Posté(e)
Sacrebleu Membre 41 messages
Baby Forumeur‚ 34ans‚
Posté(e)

La psychiatrie, c'est la blouse blanche. C'est une approche médicale, scientifique de l'esprit. Je ne suis pas un expert sur le sujet, mais je sais que la psychiatrie n'a rien avoir avec la psychologie, et rien à voir avec la psychanalyse. Le psychiatre traite des symptômes. Il traite le mal-être aussi avec des médicaments. Le psychanalyste ne prescrit pas d'anti-dépresseur, il n'est pas médecin ; le psychiatre, si.

Pour Onfray et la différence entre science et pseudo-science d'une part, et méthode et méthodologie, je ne saurais dire mieux que Gallium et Ozmaestro.

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Invité pocahontas59
Invités, Posté(e)
Invité pocahontas59
Invité pocahontas59 Invités 0 message
Posté(e)
Après avoir lu le livre d'Onfray je n'étais pas totalement convaincu par la position plus que par les arguments. Le livre est assez sec. Alors j'ai écouté les conférences dédiées à Freud par Onfray, environ 20 heures de parlotte plutôt intéressantes et moins indigeste que le bouquin.

Il faut prendre le problème autrement pour comprendre Onfray. Sa thèse principale est basée sur le postulat proposé par Nietzsche: "une philosophie est autobiographique. On a la philosophie de son corps." Ce qui me semble assez juste au fond. Comme Freud n'a pas de méthode scientifique, eh bien la psychanalyse freudienne est autobiographique, elle parle de Freud. De ce même constat il enchaine avec "Naturellement chaque auteur de psychanalyse n'est pas forcément Freudien; Jung est plutôt dans des délires de Divinités, Lacan c'est encore autre chose, Dolto mélange d'enfance et de religion, etc. D'où une évolution de la psychanalyse. Cependant il serait assez dangereux de vouloir appliquer une psychanalyse d'un auteur ou d'un courant à toutes les personnes qui viennent sur le Divan, Onfray conclue donc son année consacrée à Freud par la proposition de Sartre.

Sartre pense justement que la psychanalyse peut exister, mais qu'elle ne doit pas se limiter à des courants comme le Freudisme, Jungisme, le Lacanisme, etc, mais que chaque personne, chaque individu a une idiosyncrasie propre, a une histoire particulière.

Donc forcément si vous proposez vos rêves à 10 psychanalystes vous aurez 10 réponses différentes, ils vous répondront selon leur courant de pensée, selon leur propre psychanalyse qui est en réalité leur autobiographie. Un canard est un phallus pour un Freudien, une divinité pour un Jungien, la représentation d'un jouet perdu pour un Doltoicien, etc.

Pour reprendre Sartre, il faudrait apprendre à se connaître, s'aider d'une personne pour mieux se diriger, et tenter de comprendre les intentions qui se cachent derrière chacun de nos gestes, comprendre une névrose, un traumatisme par la biographie du patient et non du psychanalyste. De ce fait il ne peut pas réellement y avoir de méthode scientifique à la psychanalyse, mais peut-être une méthodologie sartrienne.

Après, j'ai personnellement plusieurs livres de psychanalyses, parfois une idée nous parle, parfois pas; on est pas forcé d'adhérer à tout. Un texte peut nous parler. Le freudisme peut toucher une personne, mais pas forcément une autre. Si je n'adhère pas au fait d'avoir voulu coucher avec ma mère, je crois qu'il serait stupide de me dire "c'est donc que tu refoules"...oui, argument des sectes, et j'en ai connu aussi des sectes, j'y suis même allé pour me faire une idée, au final on entend exactement ce type de phrase "si tu n'es pas d'accord, c'est qu'au fond t'es encore plus d'accord, et si tu n'es pas croyant, c'est l'enfer qui t'attend quoi qu'il arrive"...

Non, je crois que le livre d'Onfray est trop sec, trop indigeste pour être compris et bien digéré.

Enfin pour répondre à la question, la psychanalyse n'est pas une science car elle n'a pas de méthodologie concrète, mais ça n'enlève rien à la force de certains livres psychanalytiques post-freudiens.

PS: Onfray parle de psychanalyse, pas de psychologie ou de psychatrie :cray:

PS: Je n'ai pas encore lu de psychanalyste faire une vraie réponse à Onfray, en dehors des "Il s'est mal renseigné, il sait pas de quoi il parle"...j'ai envie de dire, si il sait de quoi il parle justement, par ailleurs il propose une alternative à la Psychanalyse freudienne, les psychanalystes qui le critiquent devraient plutôt être d'accord au lieu de l'insulter.

Je suis on ne peut plus surprise de lire ce genre de euh, énormes contrevérités. Désolée, mais là vraiment, non. Comprendre une névrose par la biographie du patient et non du psychanalyste, je ne pensais pas lire ça un jour.

Lire des livres de psychanalyse, ça sert à se cultiver. Rien à voir avec suivre une analyse.

A quoi sert un analyste ? En vérité, à rien. Sauf à être objet du transfert indispensable à toute analyse. C'est pourquoi un analyste doit obligatoirement avoir lui-même suivi une analyse.

Pour éviter toute " pollution " personnelle sur son patient. Pour éviter toute projection sur son patient.

L'analyste est du rien, qui se place en face du patient. Il ne parle pas, ou presque, c'est le patient qui fait tout le travail. Un analyste n'a rien à dire à son patient, il n'est pas là pour parler à SA place. C'est le patient qui arrive tout seul à avancer dans la compréhension de ses problèmes, par une prise de conscience progressive.

Donc peut importe l'école du psychanaliste, peut importe ses influences, tout ce qu'on lui demande, c'est de ne pas projeter sur son patient, et de ne jamais lui dire des vérités dont il n'aurait pas pris conscience lui-même. Ce qu'on lui demande, c'est d'être neutre. Absolument, parfaitement neutre.Tout le reste, ce sont règlements de compte entre mauvais gourous jaloux les uns des autres.

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Membre, 37ans Posté(e)
Ozmaestro Membre 413 messages
Baby Forumeur‚ 37ans‚
Posté(e)
Je suis on ne peut plus surprise de lire ce genre de euh, énormes contrevérités. Désolée, mais là vraiment, non. Comprendre une névrose par la biographie du patient et non du psychanalyste, je ne pensais pas lire ça un jour.

Lire des livres de psychanalyse, ça sert à se cultiver. Rien à voir avec suivre une analyse.

A quoi sert un analyste ? En vérité, à rien. Sauf à être objet du transfert indispensable à toute analyse. C'est pourquoi un analyste doit obligatoirement avoir lui-même suivi une analyse.

Pour éviter toute " pollution " personnelle sur son patient. Pour éviter toute projection sur son patient.

L'analyste est du rien, qui se place en face du patient. Il ne parle pas, ou presque, c'est le patient qui fait tout le travail. Un analyste n'a rien à dire à son patient, il n'est pas là pour parler à SA place. C'est le patient qui arrive tout seul à avancer dans la compréhension de ses problèmes, par une prise de conscience progressive.

Donc peut importe l'école du psychanaliste, peut importe ses influences, tout ce qu'on lui demande, c'est de ne pas projeter sur son patient, et de ne jamais lui dire des vérités dont il n'aurait pas pris conscience lui-même. Ce qu'on lui demande, c'est d'être neutre. Absolument, parfaitement neutre.Tout le reste, ce sont règlements de compte entre mauvais gourous jaloux les uns des autres.

Ah bien, je voulais exactement en arriver là puisque moi même on m'a enseigné, avant de lire Onfray, que l'analyste n'avait pas son mot à dire. Au fond c'est cela la vraie psychanalyse que défendrait Onfray ! Or, la psychanalyse selon Freud c'est critiquable, et c'est justement son gagne pain avec ce livre. Je crois que lorsqu'un analyste interprète les dires de son patient selon sa propre vision de la psychanalyse et en publiant tout et n'importe quoi, c'est cela que critique Onfray. Après pour la méthode de Sartre, je me suis mal exprimé et j'en suis navrée, il s'agissait surtout de faire comprendre que chaque personne ne doit pas être réduit à un standard d'un courant de psychanalyse.

Alors je poursuis avec Onfray, il dit: Personne ne vous écoute, votre femme s'en fout, vos amis s'en tamponnent, et l'analyste est là pour vous écouter ! C'est Fabuleux. Mais pourquoi payer ? Pourquoi ne pas faire un travail philosophique, pourquoi ne pas se construire autrement qu'en allant payer et se faire entendre. C'est ce que dit Onfray. Sur ce point je ne lui donne pas vraiment raison puisque selon sa propre philosophie il ne tient qu'à chacun de savoir si une analyse est adéquat ou pas. Seulement Onfray propose une alternative à la psychanalyse, il propose une démarche philosophique qu'il traite d'ailleurs dans ses conférences dédiées à Nietzsche. Donc à ce stade c'est à chacun de voir, analyse ou pas analyse.

Mais la grande question qu'il soulève, pourquoi payer si cher pour parler de soi ? Onfray évoque par ailleurs que beaucoup d'analystes sont peu couteux, ou bien il existe des "psy" qui volontiers proposent leurs services gratuitement, sur ce point il ne ment pas mais il faut bien avouer qu'il n'insiste pas vraiment.

Enfin pour terminer, et sur ce point je crois qu'Onfray n'a pas tort: dans les écoles on enseigne Freud avec ses théories ! Personnellement j'ai eu droit au fameux "vous avez voulu coucher avec votre mère et tuer votre père" "si tu dis que tu n'as pas voulu c'est que tu refoules" sans aller plus loin...les gouroux, comme tu dis, je crois qu'on a tous eu droit à ça de la part de personne qui lisait de travers Freud. Mais Onfray parle très succinctement de ce dont tu parles, c'est à dire de la neutralité à avoir: Onfray critique Freud donc, pas réellement la psychanalyse que tu évoques qui n'était pas celle à l'époque de Freud.

Modifié par Ozmaestro
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Invité pocahontas59
Invités, Posté(e)
Invité pocahontas59
Invité pocahontas59 Invités 0 message
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Ah bien, je voulais exactement en arriver là puisque moi même on m'a enseigné, avant de lire Onfray, que l'analyste n'avait pas son mot à dire. Au fond c'est cela la vraie psychanalyse que défendrait Onfray ! Or, la psychanalyse selon Freud c'est critiquable, et c'est justement son gagne pain avec ce livre. Je crois que lorsqu'un analyste interprète les dires de son patient selon sa propre vision de la psychanalyse et en publiant tout et n'importe quoi, c'est cela que critique Onfray. Après pour la méthode de Sartre, je me suis mal exprimé et j'en suis navrée, il s'agissait surtout de faire comprendre que chaque personne ne doit pas être réduit à un standard d'un courant de psychanalyse.

Alors je poursuis avec Onfray, il dit: Personne ne vous écoute, votre femme s'en fout, vos amis s'en tamponnent, et l'analyste est là pour vous écouter ! C'est Fabuleux. Mais pourquoi payer ? Pourquoi ne pas faire un travail philosophique, pourquoi ne pas se construire autrement qu'en allant payer et se faire entendre. C'est ce que dit Onfray. Sur ce point je ne lui donne pas vraiment raison puisque selon sa propre philosophie il ne tient qu'à chacun de savoir si une analyse est adéquat ou pas. Seulement Onfray propose une alternative à la psychanalyse, il propose une démarche philosophique qu'il traite d'ailleurs dans ses conférences dédiées à Nietzsche. Donc à ce stade c'est à chacun de voir, analyse ou pas analyse.

Mais la grande question qu'il soulève, pourquoi payer si cher pour parler de soi ? Onfray évoque par ailleurs que beaucoup d'analystes sont peu couteux, ou bien il existe des "psy" qui volontiers proposent leurs services gratuitement, sur ce point il ne ment pas mais il faut bien avouer qu'il n'insiste pas vraiment.

Enfin pour terminer, et sur ce point je crois qu'Onfray n'a pas tort: dans les écoles on enseigne Freud avec ses théories ! Personnellement j'ai eu droit au fameux "vous avez voulu coucher avec votre mère et tuer votre père" "si tu dis que tu n'as pas voulu c'est que tu refoules" sans aller plus loin...les gouroux, comme tu dis, je crois qu'on a tous eu droit à ça de la part de personne qui lisait de travers Freud. Mais Onfray parle très succinctement de ce dont tu parles, c'est à dire de la neutralité à avoir: Onfray critique Freud donc, pas réellement la psychanalyse que tu évoques qui n'était pas celle à l'époque de Freud.

Bien. Nous sommes plutôt d'accord. Alors je vais me lancer à écrire le truc le plus culotté que j'ai jamais écrit, parce-que si j'ai raison , Onfray est ridicule, et en même temps j'ai pas lu son bouquin, mais des extraits quand même.

Voici: Freud a écrit des livres. Ces livres se voulaient, disons, pédagogiques. Expliquer sa démarche, tout ca, comment il a tracé sa route, des exemples concrets de patients, bref.

Il me semble que certains ont confondu la façon didactique qu'a Freud de s'exprimer, parce-qu'il sait qu'il s'adresse à un LECTEUR, et la réelle pratique psychanalytique de Freud. C'est-à-dire qu'il ne faudrait pas s'imaginer qu'il tenait à ses patients les discours qu'il tient dans ses livres.

Et qu'il ne faudrait pas non plus s'imaginer qu'il passait des heures à expliquer leurs rêves à ses patients. A nous, lecteurs, il explique, et c'est normal, aux patients, non, il les laisse venir, un mot par ci, un mot à peine par là, beaucoup de silence.

Donc, comment peut-on juger et critiquer avec une telle férocité un analyste d'après ses livres, quand on a pas , par définition, été assis dans son fauteuil ?

Voila ce que je pense, voila où est l'erreur.

Modifié par pocahontas59
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