Aller au contenu

Sommes nous capables de reconnaître la vérité...

Noter ce sujet


Invité Quasi-Modo

Messages recommandés

Invité Quasi-Modo
Invités, Posté(e)
Invité Quasi-Modo
Invité Quasi-Modo Invités 0 message
Posté(e)

La rhétorique ou la dialectique éristique sont des méthodes qui permettent facilement de prendre l'avantage verbal sur un adversaire dans un débat. J'ai cependant maintes fois observé la façon dont le verbe peut masquer la vérité jusqu'à la rendre totalement ridicule aux yeux des spectateurs. C'est la vérité d'assentiment ou vérité d'expérience (p.ex. un crime dont on serait l'unique témoin) ; empirisme ou mysticisme. Ce qui est vrai est ce que l'on vit individuellement.

D'un autre côté, nous nous pensons généralement suffisamment bien pourvus pour faire le tri entre ce qu'on nous dit et qui serait vrai, et ce qu'on nous dit en étant faux ; d'ailleurs quelle vie pourrions nous mener sinon? On suppose que la vérité est toujours vérifiable et qu'une fois prononcée, il serait simple d'en vérifier la teneur dans notre vie quotidienne. C'est la vérité de la preuve ou de la science (rationnalisme ou idéalisme). Ce qui est vrai est ce que l'on peut partager, montrer face aux autres.

Sans me renvoyer à la lecture de Kant, même si je sais que je le lirai un jour, quels sont les critères du vrai?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant
  • 6 ans après...
Invité Orbes claire
Invités, Posté(e)
Invité Orbes claire
Invité Orbes claire Invités 0 message
Posté(e)
Le 03/06/2010 à 14:22, Quasi-Modo a dit :

La rhétorique ou la dialectique éristique sont des méthodes qui permettent facilement de prendre l'avantage verbal sur un adversaire dans un débat. J'ai cependant maintes fois observé la façon dont le verbe peut masquer la vérité jusqu'à la rendre totalement ridicule aux yeux des spectateurs. C'est la vérité d'assentiment ou vérité d'expérience (p.ex. un crime dont on serait l'unique témoin) ; empirisme ou mysticisme. Ce qui est vrai est ce que l'on vit individuellement.

D'un autre côté, nous nous pensons généralement suffisamment bien pourvus pour faire le tri entre ce qu'on nous dit et qui serait vrai, et ce qu'on nous dit en étant faux ; d'ailleurs quelle vie pourrions nous mener sinon? On suppose que la vérité est toujours vérifiable et qu'une fois prononcée, il serait simple d'en vérifier la teneur dans notre vie quotidienne. C'est la vérité de la preuve ou de la science (rationnalisme ou idéalisme). Ce qui est vrai est ce que l'on peut partager, montrer face aux autres.

Sans me renvoyer à la lecture de Kant, même si je sais que je le lirai un jour, quels sont les critères du vrai?

Bonsoir Quasi-Modo,

J’ai retrouvé cet ancien post de vous, et il m’a semblé intéressant de le remettre en débat.

Vous demandez les critères du vrai :

-          Le bon sens qui saute aux yeux me semblerait un bon critère, en sachant que le bon sens commun est également le fruit de croyances culturelles et d’expériences collectives ou/et individuelles. Ce fait peut en altérer la véracité

-          La vérification par le raisonnement logique aussi,

-          Mais il y a néanmoins une contextualisation qui me paraît aussi nécessaire … tout dépend évidemment de ce dont on veut vérifier la véracité !

-          … (ce sont ceux qui me viennent spontanément à l’instant ; d’autres viendront encore par la suite)

Et vous, qu’en diriez-vous aujourd’hui, après tout ce temps écoulé ?

Modifié par Orbes claire
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 47 987 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)

Que nous cherchions à mesurer la véracité du propos d'un ami nous racontant une anecdote ou à démontrer une théorie scientifique, l'élément essentiel, critère de vérité, est la preuve. Cette preuve peut être communément une deuxième source confirmant le propos ou le fait de l'observer nous-même. Pour la science, hormis le cas très particulier des mathématiques où la preuve est la démonstration, c'est l'observation/l'analyse de faits qui est là pour éprouver une théorie.

Bien évidemment, le vrai peut se passer de critères de vérité, et comme le dit Orbes claire, c'est là de fait une forme de croyance.

Arrivé là, on peut effectivement se demander : la vérité est-elle toujours vérifiable ? Et, si oui, comment s'assurer que les moyens que nous usons pour le vérifier sont toujours les bons ?

A la première question, il me semble que non : si la preuve est le fait de confirmer la théorie par l'observation, notre capacité à observer limite notre capacité à confirmer le vrai, en tout cas en science. Dans notre existence, la notion de preuve persiste mais elle change de méthode : notre personne n'étant pas omnisciente, nous ne sommes pas en mesure de tout observer, donc de pouvoir éprouver par nous-même toutes les assertions qui peuvent nous être rapportées. C'est là que naît la notion de source, à savoir d'autres personnes ayant, elles, vues et rapportant ce qu'elles ont vues. Si ces différentes personnes sont en accord, alors nous pouvons conclure que ce qui a été dit est probablement vrai. Dans les relations plus personnelles et intimes, ce croisement des sources devient moins important par rapport à la notion de confiance : si mon ami me rapporte un fait, et si je suis persuadé de pouvoir lui faire confiance, alors j'aurai tendance à prendre pour vérité ce qu'il me dira. Ainsi, sans pouvoir vérifier nous-même tout ce qui est dit par limite de nos capacités, nous avons malgré tout quelques moyens d'élargir notre capacité à vérifier ce qui nous est dit, la puissance de la preuve étant évidemment assez variable.

Si la vérité n'est pas toujours vérifiable, ou qu'imparfaitement, ces moyens de prouver le vrai sont-ils malgré tout les meilleurs que nous puissions espérer ? Orbes claire semble mettre le doigt dessus lorsqu'elle souligne l'importance de la contextualisation. Pour ma part, je parlerais plutôt du degré d'importance dans la certitude à avoir dans le fait à vérifier. En effet, lorsqu'un ami raconte une anecdote sans grande importance, il paraît bien abusif d'aller croiser des sources ou de chercher à le vérifier par l'observation et l'analyse. Il y a une notion d'adéquation entre la méthode et le besoin de certitude qui me semble essentiel, sachant que plus la méthode est certaine, plus son coût est grand. C'est pourquoi l'effort est plus important lorsqu'il s'agit de démontrer une théorie scientifique.

Maintenant que nous savons comment et pourquoi nous essayons d'accéder au vrai, quels en sont les critères ? Qu'est-ce qui nous prouve que ce que nous avons prouvé est bien ce qui est vrai et non pas l'illusion du vrai ? En science, il me semble que deux aspects sont là pour y répondre : le premier est la réplicabilité de la théorie énoncée et de sa capacité à être redémontrée. En effet, le fait de parvenir à une même conclusion plusieurs fois par un même cheminement et sur des échantillons différents permet de penser que la théorie est vraie. Plus encore, la capacité à prédire un comportement par cette théorie permet (théoriquement) de conclure que celle-ci est vraie. Sans oublier, bien évidemment, que c'est la capacité à être réfuté qui fait la science.

Si nous quittons la science pour aller sur les faits d'actualités, les histoires entre amis ou la métaphysique, la notion de confiance me semble nécessaire, ce que nous pouvons aussi appeler le fait de croire en la personne, en ce média, en cette source. En effet, il nous est bien difficile de prouver par les faits que Dieu existe puisqu'il est au-delà des faits qui nous sont accessibles. Il faut donc faire confiance, croire, en ce qui ou ce quoi qui rapporte son existence, ce qu'on appelle la foi. Dans une moindre mesure, cela est vrai aussi de l'ami qui nous raconte comment il a apprécié aller au parc d'attraction.

Ainsi, le critère de la vérité est tantôt notre capacité à l'observer et le ré-observer, tantôt notre capacité à faire confiance. Cette part de confiance est nécessaire dans l'observation également puisque nous croyons, de fait, en ce que nous observons. Ainsi, tous les moyens que nous avons vus pour parvenir à un degré de certitude satisfaisant dépendent tous en notre capacité à croire, inévitablement, en ces méthodes.

Est-ce que, de fait, cela correspond au vrai ? Si notre confiance est totale, la réponse tendra vers un oui. Si au contraire nous doutons, nous remettrons en cause les moyens d'accès à la vérité et, finalement, la vérité elle-même. En cela, le scientifique et le religieux se montrent proches et compatibles en cela qu'ils ont confiance, là où un négationniste ou un paranoïaque viendra à douter, parfois, jusqu'à la véracité-même du fait visible, donc dans ce qui est observable.

Mais, après m'être comme toujours étalé, je me demande si j'ai finalement répondu à la problématique ou si je ne suis pas à côté du sujet.

 

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 64ans Posté(e)
S.A.S Membre 3 368 messages
Baby Forumeur‚ 64ans‚
Posté(e)

Une chose peut être vraie sans que l'on puisse confirmer par A+B de sa véracité ... mais elle reste néanmoins véritable .

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Orbes claire
Invités, Posté(e)
Invité Orbes claire
Invité Orbes claire Invités 0 message
Posté(e)
il y a une heure, Jedino a dit :

Que nous cherchions à mesurer la véracité du propos d'un ami nous racontant une anecdote ou à démontrer une théorie scientifique, l'élément essentiel, critère de vérité, est la preuve. Cette preuve peut être communément une deuxième source confirmant le propos ou le fait de l'observer nous-même. Pour la science, hormis le cas très particulier des mathématiques où la preuve est la démonstration, c'est l'observation/l'analyse de faits qui est là pour éprouver une théorie.

Bien évidemment, le vrai peut se passer de critères de vérité, et comme le dit Orbes claire, c'est là de fait une forme de croyance.

Arrivé là, on peut effectivement se demander : la vérité est-elle toujours vérifiable ? Et, si oui, comment s'assurer que les moyens que nous usons pour le vérifier sont toujours les bons ?

A la première question, il me semble que non : si la preuve est le fait de confirmer la théorie par l'observation, notre capacité à observer limite notre capacité à confirmer le vrai, en tout cas en science. Dans notre existence, la notion de preuve persiste mais elle change de méthode : notre personne n'étant pas omnisciente, nous ne sommes pas en mesure de tout observer, donc de pouvoir éprouver par nous-même toutes les assertions qui peuvent nous être rapportées. C'est là que naît la notion de source, à savoir d'autres personnes ayant, elles, vues et rapportant ce qu'elles ont vues. Si ces différentes personnes sont en accord, alors nous pouvons conclure que ce qui a été dit est probablement vrai. Dans les relations plus personnelles et intimes, ce croisement des sources devient moins important par rapport à la notion de confiance : si mon ami me rapporte un fait, et si je suis persuadé de pouvoir lui faire confiance, alors j'aurai tendance à prendre pour vérité ce qu'il me dira. Ainsi, sans pouvoir vérifier nous-même tout ce qui est dit par limite de nos capacités, nous avons malgré tout quelques moyens d'élargir notre capacité à vérifier ce qui nous est dit, la puissance de la preuve étant évidemment assez variable.

Si la vérité n'est pas toujours vérifiable, ou qu'imparfaitement, ces moyens de prouver le vrai sont-ils malgré tout les meilleurs que nous puissions espérer ? Orbes claire semble mettre le doigt dessus lorsqu'elle souligne l'importance de la contextualisation. Pour ma part, je parlerais plutôt du degré d'importance dans la certitude à avoir dans le fait à vérifier. En effet, lorsqu'un ami raconte une anecdote sans grande importance, il paraît bien abusif d'aller croiser des sources ou de chercher à le vérifier par l'observation et l'analyse. Il y a une notion d'adéquation entre la méthode et le besoin de certitude qui me semble essentiel, sachant que plus la méthode est certaine, plus son coût est grand. C'est pourquoi l'effort est plus important lorsqu'il s'agit de démontrer une théorie scientifique.

Maintenant que nous savons comment et pourquoi nous essayons d'accéder au vrai, quels en sont les critères ? Qu'est-ce qui nous prouve que ce que nous avons prouvé est bien ce qui est vrai et non pas l'illusion du vrai ? En science, il me semble que deux aspects sont là pour y répondre : le premier est la réplicabilité de la théorie énoncée et de sa capacité à être redémontrée. En effet, le fait de parvenir à une même conclusion plusieurs fois par un même cheminement et sur des échantillons différents permet de penser que la théorie est vraie. Plus encore, la capacité à prédire un comportement par cette théorie permet (théoriquement) de conclure que celle-ci est vraie. Sans oublier, bien évidemment, que c'est la capacité à être réfuté qui fait la science.

Si nous quittons la science pour aller sur les faits d'actualités, les histoires entre amis ou la métaphysique, la notion de confiance me semble nécessaire, ce que nous pouvons aussi appeler le fait de croire en la personne, en ce média, en cette source. En effet, il nous est bien difficile de prouver par les faits que Dieu existe puisqu'il est au-delà des faits qui nous sont accessibles. Il faut donc faire confiance, croire, en ce qui ou ce quoi qui rapporte son existence, ce qu'on appelle la foi. Dans une moindre mesure, cela est vrai aussi de l'ami qui nous raconte comment il a apprécié aller au parc d'attraction.

Ainsi, le critère de la vérité est tantôt notre capacité à l'observer et le ré-observer, tantôt notre capacité à faire confiance. Cette part de confiance est nécessaire dans l'observation également puisque nous croyons, de fait, en ce que nous observons. Ainsi, tous les moyens que nous avons vus pour parvenir à un degré de certitude satisfaisant dépendent tous en notre capacité à croire, inévitablement, en ces méthodes.

Est-ce que, de fait, cela correspond au vrai ? Si notre confiance est totale, la réponse tendra vers un oui. Si au contraire nous doutons, nous remettrons en cause les moyens d'accès à la vérité et, finalement, la vérité elle-même. En cela, le scientifique et le religieux se montrent proches et compatibles en cela qu'ils ont confiance, là où un négationniste ou un paranoïaque viendra à douter, parfois, jusqu'à la véracité-même du fait visible, donc dans ce qui est observable.

Mais, après m'être comme toujours étalé, je me demande si j'ai finalement répondu à la problématique ou si je ne suis pas à côté du sujet.

 

Bonsoir Jedino,

oui, l'argument de la confiance me paraît nécessaire, c'est même indispensable pour accepter une proposition comme vraie. 

Cependant, elle ne peut être gage de véracité : si on reprend le fait rapporté par l'ami qui est toujours bien avisé, bien sûr que s'il le dit nous ne mettrons pas en doute sa parole. Cependant, il faut faire une distinction entre ce qu'il rapporte "de bonne foi" et la véracité du fait. Nos sens peuvent nous "trahir" et nos pensées peuvent nous tromper ! 

Un autre critère est dès lors nécessaire : c'est d'avoir un maximum d'informations pour rendre la proposition la plus claire possible et, bien sûr, dans un contexte le plus défini pour permettre à celui qui la reçoit d'exercer son sens critique ... on sait ce que peut donner un fait ou une proposition sorti(e) de son contexte... les études statistiques en sont un bon exemple : on reçoit des conclusions mais très rarement on nous informe de comment, quand et où a été choisi l'échantillon, de comment ont été sélectionnées et analysées les données etc. après on nous balance des soi disant "vérité" !

L'attitude d'observation que vous énoncez est aussi nécessaire, elle se retrouve d'office en science, mais elle peut aussi s'exercer dans d'autres champs, histoire de prendre en compte tous les paramètres.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 47 987 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
Posté(e)
à l’instant, Orbes claire a dit :

Bonsoir Jedino,

oui, l'argument de la confiance me paraît nécessaire, c'est même indispensable pour accepter une proposition comme vraie. 

Cependant, elle ne peut être gage de véracité : si on reprend le fait rapporté par l'ami qui est toujours bien avisé, bien sûr que s'il le dit nous ne mettrons pas en doute sa parole. Cependant, il faut faire une distinction entre ce qu'il rapporte "de bonne foi" et la véracité du fait. Nos sens peuvent nous "trahir" et nos pensées peuvent nous tromper ! 

Un autre critère est dès lors nécessaire : c'est d'avoir un maximum d'informations pour rendre la proposition la plus claire possible et, bien sûr, dans un contexte le plus défini pour permettre à celui qui la reçoit d'exercer son sens critique ... on sait ce que peut donner un fait ou une proposition sorti(e) de son contexte... les études statistiques en sont un bon exemple : on reçoit des conclusions mais très rarement on nous informe de comment, quand et où a été choisi l'échantillon, de comment ont été sélectionnées et analysées les données etc. après on nous balance des soi disant "vérité" !

L'attitude d'observation que vous énoncez est aussi nécessaire, elle se retrouve d'office en science, mais elle peut aussi s'exercer dans d'autres champs, histoire de prendre en compte tous les paramètres.

En effet, et je me suis peut-être attardé sur cet aspect-là.

Mais votre propos m'évoque un travers que je n'ai pas ciblé. C'est précisément au moment où vous affirmez que le nombre d'informations grandissant, la véracité grandit. C'est pour cette raison que j'ai tant insisté sur la confiance car elle est le versant personnel de la question, en oubliant cependant qu'une information peut être construite ou manipulée, ou même travestie par notre perception même comme vous le soulignez. De fait, pour faire l'hypothèse d'un esprit critique véritable, il faut des informations, des données, qui soient fiables. Les statistiques permettent théoriquement, effectivement, d'obtenir cela en science, et la confiance de manière générale nous permet de considérer que les informations ou données le sont par ailleurs. Mais dès lors qu'il manque une partie des informations, comme la façon de mener les statistiques, cela pose le problème de la confiance qui m'a semblé si importante à la relecture. Si nous doutons de l'observation en tant que tel, des données, il nous sera difficile de pouvoir faire confiance en ce qu'elle est censée démontrer. C'est vrai de la fiabilité statistique comme de la tendance de l'ami à déformer ce qu'il rapporte.

Toutefois, je n'irai pas jusqu'à dire que le maximum d'informations est le meilleur moyen d'aider notre sens critique. La sur-information est un problème très actuel qui montre que dans l'excès nous ne le sommes plus. En effet, nous avons besoin des "bonnes" informations et non pas de toutes les informations, au risque sinon de s'y noyer et donc de ne plus pouvoir exercer avec justesse notre sens critique sur celles-ci. De fait, les éléments permettant de poser le contexte, de clarifier juste comme il faut le fait, quel qu'il soit, sont sans doute en effet les plus essentiels (hypothèse faite, comme toujours, que celles-ci soient fiables).

A noter également que nous considérons par principe que ce qui est rapporté par l'ami en toute bonne foi, bien que biaisé, est faux. C'est la preuve implicite que nous faisons l'hypothèse d'une seule vérité. Mais nous pourrions très bien pencher aussi vers le fait de dire qu'en tant que tel cet ami, par la façon dont il a perçu et réinterprété cet événement, possède en lui aussi une vérité, qui est de fait propre à lui-même. Je tenais à le souligner car, à mes yeux en tout cas, la vérité n'est qu'un regard humain porté sur la réalité, elle est donc par essence une vision particulière de ce qui est, et donc seul le degré d'éloignement de la réalité change. De fait, quelque chose de vrai est quelque chose qui tend à être le reflet du réel, je tenais à le préciser pour être tout à fait clair. C'est pourquoi l'ami est aussi dans un discours de vérité, mais ce discours est moins vrai qu'un discours qui serait, disons, plus "objectif".

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
zeugma Membre 670 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

bonjour à tous...

 

ce sujet étant parallèle par certains ces points aux sujets" l'intelligence organisationnelle" et  "vide, néant, l'homme et sa vacuité", j'ai lu avec intérêt l'échange que vous venez d'avoir, Orbes claire et Jedino, comme deux moments de cette quête, celle de la justification du vrai par la preuve, à partir des faits définis, expérimentés et réplicables, ce qui met en avant la notion d'évidence, mais aussi le lien relationnel que nous avons tous avec le réel saisi empiriquement, avec une adhésion sans preuve, et donc sans évidence, mais pourtant nécessaire que l'on nomme la certitude...

cette présentation de la confiance faite à la parole de l'ami est on ne peut plus édifiante pour répondre à la question "sommes nous capable de reconnaitre la vérité"

car il s'agit ici de reconnaissance, et pas uniquement de connaissance, le visage de l"ami que nous reconnaissons est un des facteurs contextuels de cette acceptabilité d'un réel vrai, en ce qu'il produit en nous, une unité entre assertion et assentiment...

fort curieusement à quelques minutes de l'inhumation de ce sujet, j'avais posté ce petit texte, dans le topique sur " vide,néant, l'homme et sa vacuité" sans savoir qu'il me serait utile ici :

"en acceptant que la vérité au plan humain, n'est qu'un point mobile qui se déplace en même temps que notre propre mouvement intellectuel sur le réel, nous devons aussi admettre que dans toute prise de position, ou dans tout acte responsable de nos vies respectives, nous tenons pour vrai telle ou telle réalité plutôt que telle autre...

il appert donc que nous avons une notion, même arbitraire, d'une découpe du monde selon un critère de véracité ou de fausseté, et je ne dis pas cela au plan morale uniquement, mais bien au plan physique et psychique, relationnel aussi...

que nous ne puissions nous entendre sur une similarité de la véracité de telle ou telle réalité, nous dit uniquement qu'il y a en chacune de nos assertions (intelligence) et assentiments (volonté) quelque chose d'irréductible à une autre personne..."

il me semble que vous avez déjà répondu en partie à une des questions que je me posais dans ce texte, Jedino, dans le dernier paragraphe de votre derniers post, dont je redonne maintenant afin pour continuer ma réflexion : " C'est pourquoi l'ami est aussi dans un discours de vérité, mais ce discours est moins vrai qu'un discours qui serait, disons, plus "objectif".

ce qu'il semble émergé ici c'est que le discours de l'ami est vrai, mais pas universellement vrai comme celui d'un énoncé vérifiable, formalisé et réplicable pourrait être vrai, alors pour moi ce n'est pas une question de plus ou moins vrai, qui impliquerait une adhésion quantitative, mais de la qualité de tel ou tel énoncé...

celui de l'ami n'est peut-être pas exacte dans son mode descriptif du réel, ni dans la saisie des éléments définitionnels assurant la véracité, mais il apporte la qualité essentielle à la décidabilité, c'est le bien comme fin...

car si c'est un ami, la confiance partagée est une des qualités humaines qui échappe à la rationalisation comme telle....

ainsi nous serions enclin à préférer la preuve de l'évidence à la certitude que procure la confiance, sauf que la raison tend à nous ramener à la notion de "preuve" et  de "fonctionnalité"...mais est-ce la même qualité de confiance que nous avons entre la parole d'un ami et une preuve démonstrative mathématique, ou encore le "bon fonctionnement d'un outil technologique...?

 

 

 

Modifié par zeugma
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Le ‎2010‎-‎06‎-‎03 à 08:22, Quasi-Modo a dit :

D'un autre côté, nous nous pensons généralement suffisamment bien pourvus pour faire le tri entre ce qu'on nous dit et qui serait vrai, et ce qu'on nous dit en étant faux ; d'ailleurs quelle vie pourrions nous mener sinon?

On peut aussi inverser la question: quelle vie pourrions-nous mener si le souci de la vérité nous habitait constamment avec l'intensité qu'il a dans un débat philosophique ou scientifique par exemple ? Car c'est un fait que la plupart des informations que nous admettons dans notre univers intellectuel reposent essentiellement sur des actes de foi. Je ne désigne pas particulièrement par ce mot le phénomène religieux mais bien plutôt tout mouvement de confiance qui nous fait admettre les faits qui nous sont rapportés par autrui, ou ceux que nous admettons par le critère du raisonnable ou encore ceux qui nous admettons sous l'impulsion du pressentiment. Et là, je ne parle même pas du besoin que nous avons d'errer, de suivre le mouvement folâtre de notre fantaisie, de faire des erreurs, ou même de tromper autrui.

Simplement, il est impossible de fonder une vie sur un souci radical de la vérité. Par exemple, la vie sociale s'écroulerait si soudainement la myriade des relations qui y ont cours étaient passées au crible de la vérité.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Orbes claire
Invités, Posté(e)
Invité Orbes claire
Invité Orbes claire Invités 0 message
Posté(e)
Il y a 2 heures, Dompteur de mots a dit :

On peut aussi inverser la question: quelle vie pourrions-nous mener si le souci de la vérité nous habitait constamment avec l'intensité qu'il a dans un débat philosophique ou scientifique par exemple ? Car c'est un fait que la plupart des informations que nous admettons dans notre univers intellectuel reposent essentiellement sur des actes de foi. Je ne désigne pas particulièrement par ce mot le phénomène religieux mais bien plutôt tout mouvement de confiance qui nous fait admettre les faits qui nous sont rapportés par autrui, ou ceux que nous admettons par le critère du raisonnable ou encore ceux qui nous admettons sous l'impulsion du pressentiment. Et là, je ne parle même pas du besoin que nous avons d'errer, de suivre le mouvement folâtre de notre fantaisie, de faire des erreurs, ou même de tromper autrui.

Simplement, il est impossible de fonder une vie sur un souci radical de la vérité. Par exemple, la vie sociale s'écroulerait si soudainement la myriade des relations qui y ont cours étaient passées au crible de la vérité.

bonjour Dompteur,

la question est certes très intéressante ... et il est un fait que toute radicalisation (des idées comme des attitudes) nous fait la vie dure pour ne pas dire impossible. Dans une recherche poussée à l'excès de cette vérité, nous pourrions être,  pour reprendre l'idée de Jedino, noyés par une surinformation ... qui tue l'information et l'accès à la vérité.

Le tout est peut être d'accepter que nous ne faisons qu'approcher la vérité, tout comme nous ne faisons qu'approcher la réalité, tout en maintenant alerte notre raison, notre sens critique et notre conscience éveillée.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
il y a 3 minutes, Orbes claire a dit :

Le tout est peut être d'accepter que nous ne faisons qu'approcher la vérité, tout comme nous ne faisons qu'approcher la réalité, tout en maintenant alerte notre raison, notre sens critique et notre conscience éveillée.

... Ou d'admettre que vivre n'équivaut pas à connaître, même si la vie humaine prend pour beaucoup sa teinte particulière dans le connaître.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 56ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 56ans‚
Posté(e)

La verité etant à peu près aussi utile à l'être qu'un ouvre bouteille à une poule, je pense que l'on peut être sans savoir où elle se cache.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Orbes claire
Invités, Posté(e)
Invité Orbes claire
Invité Orbes claire Invités 0 message
Posté(e)
il y a 15 minutes, Dompteur de mots a dit :

... Ou d'admettre que vivre n'équivaut pas à connaître, même si la vie humaine prend pour beaucoup sa teinte particulière dans le connaître.

je suis bien d'accord avec vous .... vivre c'est d'abord expérimenter ... la connaissance ne vient qu'une fois que le corps a appris ... 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 64ans Posté(e)
S.A.S Membre 3 368 messages
Baby Forumeur‚ 64ans‚
Posté(e)
il y a 7 minutes, ping a dit :

La verité etant à peu près aussi utile à l'être qu'un ouvre bouteille à une poule, je pense que l'on peut être sans savoir où elle se cache.

........... bon ...

Je ne partage pas ta vision ... ( ou pensé ) de la vérité .

Si pour toi la vérité n' a pas lieu d'être ...  ( une raison d'être ) ....

alors je te plaint de tout mon cœur .

... mais si c'est ton choix ...

alors je te souhaite bien du courage .

................. et quand tu iras voté ( si tu votes )  .........

ne cherche surtout pas à savoir si le mec pour qui tu votes .... dit la vérité .

............ après tout .................. ça n' a aucune importance .

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 56ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 56ans‚
Posté(e)

Celui pour qui tu vas voter dit la vérité? T'es optimiste...

Leçon numero 1: La vérité ne se dit pas, c'est impossible, les mots y manquent.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
il y a 4 minutes, S.A.S a dit :

........... bon ...

Je ne partage pas ta vision ... ( ou pensé ) de la vérité .

Si pour toi la vérité n' a pas lieu d'être ...  ( une raison d'être ) ....

alors je te plaint de tout mon cœur .

... mais si c'est ton choix ...

alors je te souhaite bien du courage .

................. et quand tu iras voté ( si tu votes )  .........

ne cherche surtout pas à savoir si le mec pour qui tu votes .... dit la vérité .

............ après tout .................. ça n' a aucune importance .

Il ne faut pas confondre la vérité avec l'honneteté ( dire la vérité ).

Connaitre le vrai c'est par exemple savoir s'il y a des principes universels, absolus, indépassables, incontestables, rien qui ne soit que relatif ou provisoire.

En ce sens, trouver quelque chose de vrai relève de l'impossible ou de la foi.

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, 64ans Posté(e)
S.A.S Membre 3 368 messages
Baby Forumeur‚ 64ans‚
Posté(e)
il y a 4 minutes, swam a dit :

Il ne faut pas confondre la vérité avec l'honneteté ( dire la vérité ).

Connaitre le vrai c'est par exemple savoir s'il y a des principes universels, absolus, indépassables, incontestables, rien qui ne soit que relatif ou provisoire.

En ce sens, trouver quelque chose de vrai relève de l'impossible ou de la foi.

 

Tu te contredit toi même swan ...

Je reprend ta phrase .................... : Il ne faut pas confondre la vérité ... avec l' honnêteté  .... ( dire la vérité )  .

Y a pas quelque chose qui te choque dans ta phrase  ?

.... si l' honnêteté consiste à dire la vérité ( comme tu le dit toi même ) ... il ne faut pas confondre la vérité avec quoi ???????

....... avec l'honnêteté qui consiste à dire la vérité ....... ???????

Peut être que tu sous-entend que la vérité est quelque chose d'utopique .... ? .... d'irréel   ?

Moi j' y crois à la vérité  ... parce que je crois aussi que le mensonge existe .

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)
il y a 4 minutes, S.A.S a dit :

Tu te contredit toi même swan ...

Je reprend ta phrase .................... : Il ne faut pas confondre la vérité ... avec l' honnêteté  .... ( dire la vérité )  .

Y a pas quelque chose qui te choque dans ta phrase  ?

.... si l' honnêteté consiste à dire la vérité ( comme tu le dit toi même ) ... il ne faut pas confondre la vérité avec quoi ???????

....... avec l'honnêteté qui consiste à dire la vérité ....... ???????

Peut être que tu sous-entend que la vérité est quelque chose d'utopique .... ? .... d'irréel   ?

Moi j' y crois à la vérité  ... parce que je crois aussi que le mensonge existe .

Non pas de contradiction.

 

" dire la verité" n'est pas connaitre la vérité, c'est dire sa vérité.

C'est a dire se montrer le plus honnete possible avec ce que l'on pense ou que l'on croit.

Modifié par swam
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×