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Le pett prince et ses traductions


Grenouille Verte

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
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petit-prince1.jpg

Le petit prince à la triste figure


13 décembre 2009





Avez-vous sérieusement réfléchi aux problèmes que pose la traduction du Petit Prince de Saint-Exupéry en japonais ? Pour être franc, moi non plus, pas trop ces derniers temps. Pourtant cela s'impose depuis qu'il y est tombé dans le domaine public il y a quatre ans. En l'espèce, la métaphore de la chute se justifie pleinement. Une quinzaine de traductions différentes y ont été recensées, toutes venues défier la traduction de Arô Naitô Le Prince de l'étoile qui régnait souverainement depuis un demi-siècle. C'est si grave que Haruhisa Katô, professeur émérite à l'université de Tokyo, a consacré il y a peu un essai à ce phénomène sous le titre Le Petit Prince à la figure triste. La lecture qu'en a fait Masaka Ishibashi dans la revue Labyrinthe (No 31, 2008, 141 pages, 10 euros, Maisonneuve) est édifiante. On y découvre que la controverse entre les traducteurs s'est répandue jusque dans les rubriques littéraires des journaux. Dès l'incipit du conte, ils ont trouvé matière à se quereller.


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Source: Le Post
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Invité château_musée
Invités, Posté(e)
Invité château_musée
Invité château_musée Invités 0 message
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une légende urbaine supplémentaire... :blush:

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Membre+, , Posté(e)
TitoVaudoo Membre+ 5 355 messages
,
Posté(e)

Quelle légende urbaine? L'article parle de la difficulté de traduire le petit prince, qu'est-ce que ça a à voir avec une légende urbaine? :blush:

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VIP, 42ans Posté(e)
Yiauthli VIP 4 197 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
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J'ai toujours trouvé les questions de traductions particulièrement intéressantes. Merci Grenouille de présenter au grand jour quelques questions qui agitent au quotidien le cerveau des traducteurs. :blush:

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Invité château_musée
Invités, Posté(e)
Invité château_musée
Invité château_musée Invités 0 message
Posté(e)
Quelle légende urbaine? L'article parle de la difficulté de traduire le petit prince, qu'est-ce que ça a à voir avec une légende urbaine? huh7re.gif

le point commun : tout le monde, ou presque, sait de quoi ça parle, mais personne n'est capable de réciter par coeur le texte initial ; on raconte selon sa propre "sauce"

au bout d'un moment, seuls les puristes aiment encore ressortir le manuscrit original

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Membre, 34ans Posté(e)
AlphaBetaGaga Membre 1 139 messages
Baby Forumeur‚ 34ans‚
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On a les mêmes problèmes avec leurs Haiku qui sont difficilement traductible pour des raisons de style... et bon nombres de traducteurs se battent continuellement sur leurs traductions.

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Invité Clemya
Invités, Posté(e)
Invité Clemya
Invité Clemya Invités 0 message
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dans ce cas faut partir du livre de base et traduire soi même..

dans tous les livres il y a des problèmes sur les traductions.

J'ai pas encore eu le temps de le lire :blush:

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Membre, 34ans Posté(e)
AlphaBetaGaga Membre 1 139 messages
Baby Forumeur‚ 34ans‚
Posté(e)

Pour un livre en anglais je veux bien... mais quand tu veux lire des livres en arabe litteraire, en japonais et russe tu fais comment ? ça te tente de te traduite guerre et paix ? C'est quasiment impossible (ou alors tu lis un livre par décénie)

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Invité Clemya
Invités, Posté(e)
Invité Clemya
Invité Clemya Invités 0 message
Posté(e)

bah ouai.. ou tu te débrouilles pour lire plusieurs traductions dans une langue..

mais à partir du moment où tu lis un livre.. tu te soumets à sa traduction puis c'est tout...

si on a peur de chaque traduction.. on lirait plus aucun livre

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

Traduttore, traditore !

Traduire un livre est toujours un casse-tête, peu importe la langue. Même du français à l'anglais, c'est truffé de pièges et de choses intraduisibles littéralement, car chaque langue a ses domaines.

Lu dans l'article :

Il est vrai que l'éternel débat entre les tenants de la traduction littérale et ceux de la trahison littéraire, les partisans de la lettre et ceux de l'esprit, en est réactivé.

Ce n'est pas un débat entre deux camps, ni occasionnel. Ce débat-là est même celui de tout traducteur, qui doit trouver l'équilibre entre le texte original et les sens figurés, les idées véhiculées par les mots.

Il faut souvent bien connaître l'oeuvre, ainsi que les cultures de deux pays. Le traducteur doit TOUJOURS faire des choix.

Choix, forcément, qui peuvent toujours être contestés.

dans tous les livres il y a des problèmes sur les traductions.

Oui. Même dans Babar, on pourrait en trouver. :blush:

On a les mêmes problèmes avec leurs Haiku qui sont difficilement traductible pour des raisons de style... et bon nombres de traducteurs se battent continuellement sur leurs traductions.

Ce n'est pas que le style. Le haïku fonctionne sur les fonctionnalités même de la langue japonaise (un pouvoir évocateur et condensateur) qui ne sont pas celles du français. L'inverse est aussi vrai : le français possède des mécaniques n'existant pas en japonais.

De plus, les signes japonais possèdent parfois plusieurs sens, plusieurs lectures (sans parler de la notion graphique) très éloignées et n'ayant rien à voir avec les termes français.

Ce sont plutôt des champs lexicaux que des mots...

Ex : Moto (pouvant aussi être lu Hon) signifiant (selon les contextes et la graphie) livre, racine, base, origine, compteur pour objets cylindriques. Parfois, plusieurs sens se chevauchent, d'où le pouvoir poétique.

Je pense que les haïkus français sont difficilement traduisibles en japonais et surtout, qu'en pratiquant le haïku en français, on passe totalement à côté de cet art en s'illusionnant d'exotisme niais. :coeur:

J'imagine la galère pour les traducteurs. Guerre et paix. :coeur: éa doit exister pourtant...

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Membre+, , Posté(e)
TitoVaudoo Membre+ 5 355 messages
,
Posté(e)
Pour un livre en anglais je veux bien... mais quand tu veux lire des livres en arabe litteraire, en japonais et russe tu fais comment ? ça te tente de te traduite guerre et paix ? C'est quasiment impossible (ou alors tu lis un livre par décénie)

Petite précision qui n'a rien à voir, tu peux dire l'Arabe tout court car la seule forme d'Arabe transcrite est le littéraire, il y a eu quelques tentatives de faire passer certains des multiples dialectes arabes en forme écrites mais toutes l'ont été à petite échelle et vouées à l'échec.

Sinon je suis évidemment d'accord avec toi, partir du livre source, lire dans le texte, traduire soi-même comme le préconise Clemya est possible pour quoi? Deux, trois, quatre langues. Et pour le reste?

Ayant déjà fait de la traduction et ayant lu des ouvrages en trois langues, traduire à 100% est une mission impossible, surtout en poésie. Il faut l'accepter: chaque communauté linguistique a ses auteurs, ainsi les francophones seront les seuls à pouvoir savourer Flaubert jusqu'à la moelle. En contrepartie un francophone non hispanophone y perdra car il ne lira jamais vraiment Marquez ou Asturias.

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)

La plupart des philosophes antiques et passés (et même certains modernes) excellaient en langues car ils lisaient leurs confrères en V.O., seule façon d'aller au plus près du sens.

Justement parce que certaines idées ne pouvaient être développées que dans certaines langues (pour en atteindre la nuance la plus forte). Nietzsche en espagnol, ça perd du sens, Descartes en anglais itou ou encore Hume en chinois, K'ung fu tzu (Confucius) en flamand. :blush:

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
Posté(e)

Ce qui relève purement du sens est traduisible.

Ce qui n'est pas traduisible, c'est le flou, le mal définit, les connotations, les préjugés, etc...

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Membre+, , Posté(e)
TitoVaudoo Membre+ 5 355 messages
,
Posté(e)

Mais tous les mots sont flous! Tous portent des connotations, évoquent des idées différentes et font partie d'un champ lexical propre, "ce qui relève purement du sens" est uniquement un texte purement scientifique et objectif, et encore je ne sais pas si cela existe.

Il n'y a pas de mots purs: maison, rue, tête, grand, soleil, qui peuvent paraître faciles à traduire ne le seront pas forcément, pourtant ils ne sont pas mal définis. La langue est floue, et c'est heureux.

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VIP, Gonade Absolutrice, Posté(e)
yop! VIP 20 446 messages
Gonade Absolutrice,
Posté(e)
Ce qui relève purement du sens est traduisible.

Ce qui n'est pas traduisible, c'est le flou, le mal définit, les connotations, les préjugés, etc...

Proposition : " GrenouilleVerte est à la masse. "

Essaye de me traduire ça, même en anglais. Tous le mots touchant aux sentiments ont des sens variables, mais même les mots les plus analogiques -en apparence- sont tous teintés de sens figuré(s).

Partagés ou plus personnels.

Et justement, la poésie est une des matières les moins traduisibles puisqu'elle s'adresse à ces langages culturels, qui nécessitent une adaptation en passant dans une autre culture aux références différentes.

Ce qui est parfois impossible.

Même le langage administratif ou légal est contournable !

Je t'aime bien, je t'aime trop

Je t'aime ainsi, je t'aime assez.

Ma grenouillesque entité,

Tu m'aimes aussi, tu m'aimes assez ?

M'aimes-tu fort, m'aimes-tu beau ?

Au sens propre ou au figuré ?

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
Posté(e)
Mais tous les mots sont flous! Tous portent des connotations, évoquent des idées différentes et font partie d'un champ lexical propre, "ce qui relève purement du sens" est uniquement un texte purement scientifique et objectif, et encore je ne sais pas si cela existe.

Et ?

Il n'empêche que dans un texte, il y a souvent une partie qui a du sens, facilement traduisible.

Ce sens existe forcément, puisque c'est quand même le message principal du texte. Si je veut dire que l'homme est allé sur la Lune, il y a un sens, qui a un rapport avec le réel.

Ce sens est fondamental. Il est utilisé tout le temps pour passer des messages, pour passer de l'information. Typiquement, au travail, on en a toujours besoin pour donner ou recevoir des informations de ses collègues, de ses clients, de ses supérieurs.

La difficulté de traduction ne porte pas là dessus, mais sur les ambiguités, sur les passages qui n'ont pas de sens, et sur les éventuels sens secondaires que l'auteur voulait donner.

Ce "second sens" n'est, à priori, utile que dans un cadre "artistique". Il est aussi parfois utilisé pour faire ce que nos ami d'outre-manche appelle le "bullshit" (ce la permet par exemple de faire passer un message faux sans rien dire de faux, les gens sont bêtes parfois...)

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Invité château_musée
Invités, Posté(e)
Invité château_musée
Invité château_musée Invités 0 message
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les déterminants tels que "la", "le", en anglais se traduisent "the"... on perd le féminin/masculin mais le "sens" qui consiste à indiquer l'existence de quelque chose, demeure.... non ?

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Membre, 59ans Posté(e)
RedRedWine Membre 107 messages
Baby Forumeur‚ 59ans‚
Posté(e)

Tu perds tout sens sous entendu lors d'une traduction...

La majorité des tropes est perdue, puisqu'une culture de la langue de base doit être acquise afin de comprendre ces tournures de style.

Ainsi que bon nombre de -nymies tel que la métonymie sont perdu, vidant le sens artistique originel de l'oeuvre.

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VIP, 42ans Posté(e)
Yiauthli VIP 4 197 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)
Et ?

Il n'empêche que dans un texte, il y a souvent une partie qui a du sens, facilement traduisible.

Ce sens existe forcément, puisque c'est quand même le message principal du texte. Si je veut dire que l'homme est allé sur la Lune, il y a un sens, qui a un rapport avec le réel.

Ce sens est fondamental. Il est utilisé tout le temps pour passer des messages, pour passer de l'information. Typiquement, au travail, on en a toujours besoin pour donner ou recevoir des informations de ses collègues, de ses clients, de ses supérieurs.

La difficulté de traduction ne porte pas là dessus, mais sur les ambiguités, sur les passages qui n'ont pas de sens, et sur les éventuels sens secondaires que l'auteur voulait donner.

Ce "second sens" n'est, à priori, utile que dans un cadre "artistique". Il est aussi parfois utilisé pour faire ce que nos ami d'outre-manche appelle le "bullshit" (ce la permet par exemple de faire passer un message faux sans rien dire de faux, les gens sont bêtes parfois...)

Pardon Grenouille mais tu te trompes largement sur le travail de traduction.

On parle ici d'oeuvre littéraire. Pas de notices ou de mode d'emploi. C'est sûr, quand il s'agit de consignes d'utilisation du mixer, traduire c'est très simple, mais quand il s'agit d'une oeuvre de l'esprit, c'est beaucoup plus compliqué.

Il existe peu de traducteurs de littérature, et les grands traducteurs sont souvent ceux qui se sont dédiés à la traduction d'un auteur ou d'un mouvement littéraire.

Il faut parfaitement connaître la culture d'origine de l'auteur ou le cotoyer fréquement pour parvenir à saisir le sens de ce qu'il veut dire.

Le couple Dutrait, que je citerai en exemple parce que je l'ai eu elle comme enseignante de traduction, a travaillé pendant deux ans avec Gao Xinjian, pour parvenir à traduire la montagne de l'ame. Ils l'ont fait à leurs frais parce qu'aucun éditeur ne croyait au projet. Ce même Gao est devenu quelques années Prix Nobel, ce qui a permis la survie de son éditeur en France.

Comment traduire:

"Je suis allée chez le boulanger" quand il n'y a pas de boulanger en Chine ?

"J'ai mangé des cornichons" quand il n'y a pas de cornichons en Amérique Latine ou en Corée.

Est-ce ce l'on remplace par un type de commercant du quotidien? par un type de produit alimentaire banal de même type comme les piments fermentés au Mexique, le kimchi en Corée? ou alors, doit-on remplacer par concombre? ou bien encore écrire "boulanger" ou "cornichon" et mettre une note de page explicative ?

Pour répondre à cela, il faut se demander si l'objet cité a du sens ou si c'est ça nature de l'acte qui est importante pour l'auteur.

Et puis il y a une part de subjectivité du traducteur...

Crois-moi, prend n'importe quel bouquin un peu littéraire et essaie de traduire un paragraphe dans une langue autre que la tienne. Il est fort probable que tu te heurtes à chaque ligne à une difficulté.

Ou bien, rends-toi en bibliothèque et compare les premières pages des deux traductions d'Ulysse, de Joyce. C'est édifiant.

Le droit tient compte de cela puisque la traduction, somme de ces déviations par rapport au texte original, constitue en elle-même une oeuvre littéraire protégée à part entière.

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
Posté(e)
On parle ici d'oeuvre littéraire. Pas de notices ou de mode d'emploi. C'est sûr, quand il s'agit de consignes d'utilisation du mixer, traduire c'est très simple, mais quand il s'agit d'une oeuvre de l'esprit, c'est beaucoup plus compliqué.
C'est exactement ce que j'ai dit dans mon message précédent.

Dans le cas d'un sens clair, aucun problème d etraduction. Ce qui pose problème n'est pas le sens principal, mais les sous-entendus, les passages flous, ambigus, etc...

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