Patrick Modiano

J'ai lu plusieurs de ses livres et à chacune de ces lectures je suis restée sur ma faim. Dubitative au possible.

Il faut lui concéder ce talent à draper ses personnages d'un voile persistant plaçant le lecteur à distance du récit.

Modiano ne propose pas une histoire solidement construite, il offre une lorgnette à travers laquelle chaque lecteur tentera page après page de comprendre, d'imaginer où l'auteur veut en venir. Entretenir le souvenir, mais lequel?

Il narre, point. Généreux en détails insignifiants sur un environnement banal laissant imaginer que chacun d'eux aurait une raison d'être. Représentant à eux seuls des sommes de petits mystères à ou non élucider.

Mais quand on referme le livre que garde-t-on en soi du récit, de ces personnages au profil aussi flou? qu'a-t-il imprimé en nous qui restera figé dans notre esprit? 

L'ensemble de ses écrits évoquent des personnages au rôle invariablement indéterminé, ce qui laisse facilement croire au lecteur qu'il a déjà lu celui qu'il tient entre ses mains alors qu'il sort tout chaud de l'imprimerie. 

Quand je pense que le Nobel lui a été attribué au prétexte que l'ensemble de son oeuvre a le mérite de ne pas laisser dans l'oubli le souvenir des années de guerre de 1939 à 1945, je suis perplexe.

Pour moi Modiano est la parfaite représentation du snobisme littéraire.

Vous n'êtes pas obligés il va de soi, de partager cet avis.

Même si je n'y suis pas obligé, je partage ton avis.

Son oeuvre me semble très surestimée : personnages filandreux, timides, ambiances floues et rapidement lassantes à mes yeux.

Je n'ai jamais accroché à tout ce fatras, finalement assez prétentieux.

il y a 11 minutes, MadeleinedeProut a dit :

partager cet avis.

Je crois n'en avoir lu qu'un seul, dont je ne me souviens de rien... ce qui semble confirmer ce que tu dis. 

A titre tres personnel, parce que je sais que beaucoup l'adore, j'ai le meme avis que toi sur Modiano avec Nothomb. 

il y a une heure, Auger a dit :

Même si je n'y suis pas obligé, je partage ton avis.

Son oeuvre me semble très surestimée : personnages filandreux, timides, ambiances floues et rapidement lassantes à mes yeux.

Je n'ai jamais accroché à tout ce fatras, finalement assez prétentieux.

Assez prétentieux ou snob. Les deux conviennent.

Oeuvre surestimée, à mes yeux sans aucun doute. Et qu'on ne vienne pas me taxer d'esprit partisan car je me suis efforcée de lire plusieurs de ses livres pour me persuader que mon jugement était surfait. Après tout qui suis-je pour juger un Nobel??

Tout simplement une lectrice qui est en droit d'évaluer un auteur.

il y a une heure, soan a dit :

A titre tres personnel, parce que je sais que beaucoup l'adore, j'ai le meme avis que toi sur Modiano avec Nothomb. 

Ah Nothomb, personne bien sympathique mais quand on m'offre un livre de Nothomb je grince des dents.

il y a 4 minutes, MadeleinedeProut a dit :

. Après tout qui suis-je pour juger un Nobel??

Un livre n'existe que par ses lecteurs. Il est adoré par certains détesté par d'autres... ça décomplexe de pouvoir le trouver totalement merdique !

Je me rends compte de la réputation exagérée de Modiano (et de l'indulgence inconditionnelle qu'on lui accorde) quand on l'écoute en interview : il est incapable de finir une phrase, s'interrompt au bout de 3 mots, bafouille, se reprend, surjoue la timidité,...c'est insupportable et souvent incompréhensible.

Les médias : Quel talent, quel génie, même son expression orale difficile montre à quel point il est brillant ! 

(je précise ne rien avoir contre sa personne : ce type semble gentil comme tout et pas méchant pour deux sous : c'est ce statut d'écrivain "génial" et sa posture médiatique qui m'agacent)

il y a une heure, Auger a dit :

Je me rends compte de la réputation exagérée de Modiano (et de l'indulgence inconditionnelle qu'on lui accorde) quand on l'écoute en interview : il est incapable de finir une phrase, s'interrompt au bout de 3 mots, bafouille, se reprend, surjoue la timidité,...c'est insupportable et souvent incompréhensible.

Les médias : Quel talent, quel génie, même son expression orale difficile montre à quel point il est brillant ! 

(je précise ne rien avoir contre sa personne : ce type semble gentil comme tout et pas méchant pour deux sous : c'est ce statut d'écrivain "génial" et sa posture médiatique qui m'agacent)

Snobisme c'est toujours le terme qui me vient à l'esprit quand on évoque Modiano. 

- Ah ma chèèère avez-vous lu le dernier Modiano?

- Ouiiiii, il est bouleversifiant!! j'ai a.do.ré!!!

Il y a 1 heure, MadeleinedeProut a dit :

Snobisme c'est toujours le terme qui me vient à l'esprit quand on évoque Modiano. 

La liste est longue de ces auteurs qu'on évoque plus pour le paraître que pour la qualité des écrits, même si ça reste assez subjectif. 

Il y a 4 heures, MadeleinedeProut a dit :

J'ai lu plusieurs de ses livres et à chacune de ces lectures je suis restée sur ma faim. Dubitative au possible.

Il faut lui concéder ce talent à draper ses personnages d'un voile persistant plaçant le lecteur à distance du récit.

Modiano ne propose pas une histoire solidement construite, il offre une lorgnette à travers laquelle chaque lecteur tentera page après page de comprendre, d'imaginer où l'auteur veut en venir. Entretenir le souvenir, mais lequel?

Il narre, point. Généreux en détails insignifiants sur un environnement banal laissant imaginer que chacun d'eux aurait une raison d'être. Représentant à eux seuls des sommes de petits mystères à ou non élucider.

Mais quand on referme le livre que garde-t-on en soi du récit, de ces personnages au profil aussi flou? qu'a-t-il imprimé en nous qui restera figé dans notre esprit? 

L'ensemble de ses écrits évoquent des personnages au rôle invariablement indéterminé, ce qui laisse facilement croire au lecteur qu'il a déjà lu celui qu'il tient entre ses mains alors qu'il sort tout chaud de l'imprimerie. 

Quand je pense que le Nobel lui a été attribué au prétexte que l'ensemble de son oeuvre a le mérite de ne pas laisser dans l'oubli le souvenir des années de guerre de 1939 à 1945, je suis perplexe.

Pour moi Modiano est la parfaite représentation du snobisme littéraire.

Vous n'êtes pas obligés il va de soi, de partager cet avis.

 

J'apprécie Modiano, peut-être pour les mêmes raisons qui te font ne pas le supporter, cette plongée dans le flou, l'indéterminé qui ne laisse pas trop de traces, ces personnages incertains.

Ce n'est pas un écrivain confortable, il ne fige rien, j'avoue que je serais incapable de raconter l'un de ses romans, est-ce grave?

Personnellement j'aime bien ces atmosphères que Modiano évoque, dans le flou et l'incertain. L'évocation des années de guerre est très présente dans plusieurs de ses livres (passeport Nansen, filiations peu claires, les nouveaux centres périphéraux éphémères où émigrés et déracinés se rencontrent, personnages qui œuvrent en secret : espions ou larrons cachés?...). Ses romans sont assez inégaux et je n'en ai lu qu'une partie, mais je recommanderais sans doute Villa Triste et Rue des Boutiques Obscures pour se faire une idée. — Mais je comprends tout à fait que ce soit un style qui déplaise fortement. Il y a des auteurs dont les livres ne se résument pas, ou très mal, surtout lorsque style et atmosphère ont primeur sur l'histoire (résumer André Breton, Huysmans, Klossowski ou Pynchon, et tant d'autres, perdrait tout intérêt).

Niveau snobisme, en France nous avons bien pire

Il y a 4 heures, hybridex a dit :

j'avoue que je serais incapable de raconter l'un de ses romans, est-ce grave?

Incapable de raconter l'un de ses romans c'est exactement cela. C'est normal puisqu'il n'y a pas d'histoire. Et comme je le mentionnais quand on a en mains un livre de Modiano on a souvent la sensation de l'avoir déjà lu. Il a 80% de similitude avec ses frères.

Le ton est invariable, à une ou deux exceptions près.

Pas la moindre trace de sensibilité qui pourrait faire apprécier ce personnage-ci plus que celui-là.  Chaque protagoniste semble dépourvu de substance.

Mais on est parfaitement en droit d'apprécier son.... "style". Et heureusement.

Toutefois quand je l'entends s'exprimer... et je me souviens d'une interview  remontant à une quinzaine d'années qui m'avait laissée perplexe. Que l'expression écrite soit pour lui plus aisée que le langage parlé on peut comprendre, en revanche sa difficulté à s'exprimer, cette propension affichée à ne pas finir ses phrases était plus que surprenante. 

J'ajoute également que ce Nobel qui lui a été attribué au prétexte qu'il entretient une volonté de mémoire relative à la période d'occupation (39-45) trouble un peu, puisqu'il ne l'a pas connue. Etant né lui-même en 1945.

Aussi nul à l’écrit qu’à l’oral, c’est dire. 
 

(On se demande comment il a fait pour les oraux du bac, étant incapable de terminer une phrase)

Il y a 3 heures, MadeleinedeProut a dit :

J'ajoute également que ce Nobel qui lui a été attribué au prétexte qu'il entretient une volonté de mémoire relative à la période d'occupation (39-45) trouble un peu, puisqu'il ne l'a pas connue. Etant né lui-même en 1945.

Les enfants de l'immédiat après guerre ont été élevés par des parents marqués par l'occupation. Ils leur en ont transmis bien moins l'histoire que leurs craintes, incertitudes et sentiments de faiblesse éventuellement  accompagnés de honte de la défaite. Il y avait largement de quoi troubler un enfant qui de plus pouvait douter de l'attitude de ses proches dans la période. Modiano n'a rien d'un historien mais il excelle à restituer l trouble d'une époque.

Il y a 12 heures, hybridex a dit :

Modiano n'a rien d'un historien mais il excelle à restituer l trouble d'une époque.

C'est un point qui ne frappe pas franchement le lecteur. Justement par le flou qu'il entretient.