Après les ascendants, le lignage nous conduit non directement aux descendants, aux enfants, mais aux collatéraux particuliers que sont, surtout dans le cas de Saint-Louis, les frères et les s¿urs.
Si la disparition de ceux qui sont morts en bas-âge ou très jeunes a affecté Saint-Louis, nous n'en savons rien. Ils n'ont laissé aucune trace notable dans l'Histoire que celle d'avoir abandonné la première place à Louis et d'avoir enrichi ou modifié les héritages.
Reste les survivants. (J'imagine que c'est le même débat qu'avec soit et soient, je préfère donc laisser sans accord.) Trois frères, puis deux: Robert, l'aîné, né en 1216, tué en égypte à la bataille de la Mansourah en 1250; Alphonse, né en 1220, qui mourra en Italie au retour de la Croisade de Tunis en 1271 ; Charles, né en 1226 (plus probablement qu'en 1227), qui deviendra Roi de Naples et de Sicile en 1266 et mourra en 1285, après avoir perdu la Sicile en 1282, lors du soulèvement des Vêpres siciliennes qui profite aux Aragonais.
Ces frères, il faut les prendre ensemble. D'abord parce qu'ils constituent, en vertu d'une décision de leur père, le groupe des Princes fils de Roi qui ont reçu une seigneurie spéciale prise sur le domaine royal, un apanage. Saint-Louis respecte la volonté de son père, mais c'est lui qui l'exécute comme une décision propre.
Extrait de: Jacques Le Goff, Saint Louis, Gallimard, 1996.