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Tout ce qui a été posté par Arkadis
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Mardi 18 février 2025 Hier Lancelot nous apprend que les deux petites Luna et Athena ont échangé leur place à l'école. Que personne ne s'en est rendu compte sauf leur mère quand elle les a récupérées et qu'elle a vu qu'elles ne sortaient pas de leur classe attitrée. Monica n'a pas compris tout de suite. Quand elle a compris elle a dramatisé et a téléphoné à Lancelot, elle lui a dit (en anglais) : j'ai raté mon éducation. Lancelot s'est marré. Moi et jacqueline, non seulement nous nous sommes marrés mais en ce qui me concerne je suis carrément ébloui. Que les deux jumelles, qui viennent d'avoir 6 ans, se soient ainsi concertées pour décider de prendre l'une la place de l'autre, alors là, faut le faire. Ce matin j'imaginais, dans la cuisine, en discussion avec Jacqueline "Tu te rends compte bientôt les grands titres des journaux britanniques : le gang des jumelles sévit à Gillingham" Jacqueline me dit: "Ils vont faire des recherches génétiques et tomber sur la kabbale juive" Moi : " Non, non ils vont remonter de mon côté et vont tomber sur mes origines RUSSES ! Dingue le souffle effrayant de la Russie en train de faire des vagues à Gillingham !" Cela me ramène à Bethsabée, en Israël, qui pense que Poutine est le messie d'Israël. Je ne parviens pas à comprendre le cheminement intellectuel de Bethsabée, je ne comprends pas du tout même, mais voilà, selon elle c'est un fait Poutine va sauver Israël. Entre le gang des jumelles à Gillingham et le nouveau messie d'Israël, je voyage dans un imaginaire fantastique. Bethsabée pourtant n'est pas russe, elle est marocaine. Son mari Baltazar est en principe russe mais je m'y perds car il serait aussi yéménite selon Jacqueline. C'est là que je vois que Jacqueline est d'essence kabbaliste, car, pour elle, il y a toujours superposition d'états, bien qu'elle ne connaisse rien à la physique quantique. Quelqu'un peut être, en même temps, yéménite et russe selon elle. Il semble tout de même que Balthazar est russe, que Bethsabée n'est pas russe, mais Bethsabée estime qu'elle est encore plus russe que son mari parce qu'elle est russe de cœur. Je trouve génial l'argument de Bethsabée, désormais quand Jacqueline me dira tu es un faux russe, vu que ton père n'était pas russe, je lui répondrai je suis encore plus russe que ma mère, qui était russe, parce que moi, je suis russe de cœur. Jacqueline écoute mon argumentaire et elle se marre.
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La première fois que je tentai de "disparaitre" j'avais 15 ans. Je revenais du lycée, j'étais dans le train. Arrivé à la gare où je devais descendre, je ne suis pas descendu. Cette décision m'est venue là, d'un coup. Je suis descendu au terminus, je suis sorti de la gare et j'ai marché. J'ai traversé la ville, puis j'ai marché à travers les champs. Quand la nuit fut venue et que je fus exténué je suis allé frapper à une porte dans un village. Je revins dans ma famille. Ensuite il y eut beaucoup de tentatives jusque ce que l'une réussisse.
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Il y a d'abord dans l'incipit de @Témoudjine le tutoiement. Il y a ce reflexe du mâle, de la masculinité disent les femmes woke, ce réflexe tranquille : faire effraction en l'autre. Pourtant, en prenant le temps d'y réfléchir, de laisser passer l'effraction "masculine" je m'aperçois que m'en tenir à l'apparence sexuelle d'une telle attitude doit être dépassée. L'intention apparait certes sexuelle mais il me semble finalement que l'intention est autre, même si elle utilise la voie de l'effraction. Il y a ensuite le jugement, "la nature n'est pas une représentation" jugement juste, je suis allé trop vite. Je suis tenté de corriger puis de faire un cours sur deux ou trois chapitres de la CRP qui ne sont pas des chapitres de type philosophique, qui sont des chapitres scientifiques mais je renonce, je n'ai pas en face de moi des individus assez intelligents pour comprendre que certains chapitres de la CRP relèvent exclusivement de la science, et non de la philosophie. La "nature" c'est un concept, un concept de l'entendement. Non pas un concept pur mais un concept fabriqué. Il va falloir que je fasse un cours sur la différence entre un concept et une représentation, ce serait un cours de math d'ailleurs, mais je suis fatigué d'enseigner des esprits limités. Cela dit c'est vrai j'ai fait une erreur dans la vocabulaire utilisé. Je réfléchis sur la cause de l'erreur et je m'aperçois que je ne viens pas ici parler aux mâles du forum, je viens parler à LUI, à LUI, toujours, dont j'ai pensé que je l'avais enterré, mais non, il y a des évènements dans la vie qui ne peuvent jamais être enterrés. Je me rends compte que LUI, comme moi, sommes issus d'un milieu social où la pensée allait très très vite. Je simplifie, je fais des "fondus", je sais que LUI va saisir les raccourcis mais en face de moi, ce n'est pas LUI qui me fait face, ce sont des intelligences moyennes dont les réactions sont trop fades. Pourtant je me rends compte que si je viens en philosophie tenter de dialoguer avec LUI, c'est que je perçois que la philosophie elle même, telle que pratiquée ici, et d'une manière générale en Europe continentale est une perversion. Je suis tout simplement en train de basculer dans un domaine, la philosophie, qui ne m'intéresse que pour la perversion qu'elle incarne. Je viens l'affronter, LUI, dans ce domaine, là où il aurait pu exceller. Il est possible que cette perversion soit tout simplement une affirmation naturelle d'un désir, propre aux humains, un désir dangereux de l'espèce , qui consiste à chasser d'abord dans l'enceinte même de la famille. Je pourrais alors en revenir à Freud, sauf que, plus j'en apprends plus je découvre que les femmes aussi pratiquent l'agression. C'est inattendu. Ce que j'apprends de certaines femmes dans leurs pratiques ravageuses cassent toutes les représentations coutumières. Il y a une puissance agressive féminine aussi, qui n' a rien de phallique. Il y a une violence fondamentale dont le premier réflexe est de déchirer l'enfant. Il y a cette curieuse ambiguïté de l'adulte vis à vis de l'enfant, et il est difficile de voir l'inclination meurtrière et sombre des adultes tant elle est masquée, à leurs yeux mêmes, par la lumière de l'amour maternel ou paternel. Il est hautement probable que toutes les religions et toutes les philosophies plongent leur racines dans cette énergie meurtrière. La science alors pourrait bien être une voie qui s'écarte de ce réflexe, à condition qu'elle-même ne sombre pas, ne se constitue pas en religion ou en philosophie. Malheureusement elle est à son tour tenter par le despotisme, par l'exercice d'un pouvoir sans partage, c'est à dire par la séduction de cette violence fondamentale. La traque de ce qu'ils appellent la pensée magique, la volonté d'installer la stricte rationalité n'est jamais que le retour à la violence pratiquée par les religions et les philosophies.
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L'être matériel, les êtres ou l'être divin à l'origine de la création
Arkadis a répondu à un(e) sujet de nicolascroix dans Philosophie
J'ai lu votre texte ce matin, il m'est venu de nombreuses réflexions, mais je me suis aperçu qu'en lisant les réponses, je modifiais mes réflexions. Mon premier réflexe fut de vous contester, mais en lisant les réponses je me suis aperçu que vous contester était plutôt facile. Cela dit je me suis aperçu aussi que je ne pouvais pas vous suivre dans votre invitation à débattre de manière constructive. C'est que, de manière définitive, j'ai quitté les rivages de l'ile magnifique de la culture judéo-grecque. J'ai quitté l'adoration des dieux occidentaux, Dieu, l'Etre, la Vérité, la Matière ou encore la Particule, c'est à dire que j'ai renoncé au désir d'Absolu. Certes l'Absolu a cette qualité de donner l'Ivresse, ce qui n'est pas rien. Mais l'ivresse passe, il faut à nouveau chercher l'Absolu dans les rayons de nos hypermarchés où abondent les Livres et les Podcasts. Il ne faut jamais cesser de lire, de s'informer, d'accumuler des connaissances, l'Absolu est un dieu exigeant. Certes quand je vous vois disserter sur l'Etre, en faisant des roulés boulés avec Lui, j'imagine le plaisir, l'ivresse...Mais même l'ivresse ne m'intéresse plus. Comment peut-on penser le monde lorsque nous avons renoncé au désir d'absolu ? Tout est à construire, et ce n'est pas facile, il faut se débarrasser des dires de tous les prophètes qui jadis s'élevaient de chaque côté de notre berceau dans l'ile magnifique de l'Occident judéo-grec. Adieu Platon, Aristote, Parménide, Saint thomas d'Aquin et tous les autres Saints, adieu la Torah (même si Sabbataï Tsevi attend que descende la lettre qui la récrira)... Gravir les murailles de l'absolu et aller voir au delà ce qu'il se passe n'est déjà pas aisé mais en plus, arrivé au sommet ce qui s'étend devant soi engendre l'effroi. Il est pourtant nécessaire de tenir dans l'effroi pour qui veut quitter les rivages de l'ile magnifique. -
Pourquoi y aurait il une opposition entre raison et intuition, entre science et spiritualité ? Gödel le logicien développa une philosophie fondée sur l'existence du troisième œil, Lemaitre pensa l'origine de l'univers tout en notant ses considérations catholiques sur le même cahier. Je pense à ce prof de maths, judéen, qui considère que la prophétie de Sabbatai Tsevi, à savoir que la lettre ultime descendra un jour du ciel et récrira la Torah dont nous comprendrons alors le sens caché, se réalisera. Est il fou ? Pour moi, non.
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La question qui se pose, toujours la même, est : comment pouvons-nous connaitre quoi que ce soit du monde physique qui ne rentrerait pas en relation avec nous ? Il faut bien que le monde physique nous "percute" pour que nous comprenions qu'il existe. Nous ne connaissons des choses que leurs effets sur nous. Ces effets nous permettent de construire une carte du territoire, mais la carte n'est pas le territoire. Néanmoins à partir de la carte nous pouvons supposer des interactions entre éléments de la carte qui ne peuvent se justifier que par l'existence de choses dont nous n'avons pas encore recenser les effets. Nous figurons alors ces choses par des modèles à partir desquels nous pouvons faire des expériences pilotées par notre carte. Elles nous conduisent à accomplir des actions qui sont autant d'explorations aveugles pilotées par nos modèles. Et nous avons des retours, des effets qui nous permettent d'affiner notre carte. Ces retours signifient ils que nos modèles existent réellement dans le monde inaccessible des choses qui ne serait plus du coup inaccessible. Notre entendement, capable d'engendrer des modèles, des concepts appropriés serait ainsi capable de découvrir les choses indépendamment des sens. Ce serait la porte ouverte à une connaissance directe intelligible du monde des choses, sans les sens. Je pense que nos concepts, nos modèles sont en fait des pièges, des filets à papillons que nous jetons à l'aveugle dans le monde des choses. Nous en ramenons des choses qui viennent percuter nos sens, mais elles s'arrêtent là, ces choses, elles restent toujours inaccessibles. Mais nous sommes désormais sûrs de cela : le monde des choses existe bien qu'il soit inaccessible à notre entendement. Nous nous retrouvons dans cette disposition jadis adoptée à propos de nos perceptions. Ces perceptions sont certes des travaux accomplis par notre esprit (aujourd'hui nous disons notre cerveau) mais elles coïncident quand même avec la réalité. L'arbre que j'observe en moi en tant que perception élaborée par le cerveau/esprit est identique à l'arbre que j'ai devant moi. Cette certitude a été ébranlée par l'exploration du monde subatomique. Enorme surprise de Rutherford en 1909 quand il s'aperçoit, après bombardement de particules alpha que la feuille d'or compacte qu'il observe n'est pas compacte du tout pour la particule alpha, laquelle passe à travers sans problèmes sauf quand d'aventure rare elle percute "quelque chose" Mais alors ce mur, compact pour moi, est il le même pour la particule ? Si la particule disposait d'un esprit qui lui permette d'explorer mentalement le monde des choses que verrait-elle ? Un mur compact ou un espace pratiquement vide avec d'autres particules ça et là ? Nous ne sommes plus sûrs que ce que nous voyons dans notre esprit/cerveau soit identique à la réalité. C'est le même problème avec nos modèles. Ce photon particule, ou ce photon onde existe- il vraiment dans le monde des choses ?
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Ce qui est roboratif ce sont tous ces jeunes chercheurs qui viennent nettoyer nos cerveaux encombrés. Albert Moukheiber fait partie de ces jeunes, par surcroit enrichis par une culture venue d'ailleurs (lui vient du Liban), il écrit (en introduction de son livre Neuromania) : "En matière de neurosciences et de sciences cognitives les croyances sont performatives. Autrement dit, elles ont des effets dans le monde réel. Si, après avoir effectué un test ou lu un article de vulgarisation, vous vous considérez plutôt cerveau droit que cerveau gauche - un découpage rejeté par la plupart des chercheurs actuels- vous n'aurez pas simplement une vision caricaturale de votre cerveau, cette vision influencera vos choix d'études ou de carrière. Elle aura un impact dans votre vie" Elle aura aussi un impact sur nos dialogues ici, mais cela reste sans importance (ouf). Quant à moi j' y ai cru aussi à cette distinction entre cerveau droit et cerveau gauche, comme j'ai cru aussi en l'existence du cerveau reptilien (encore un découpage malheureux) avant de me dire : ça va pas ce genre de découpage, il n'est pas possible de diviser ainsi le cerveau en zones dédiées à ceci ou cela. C'est incroyable comme les neurosciences charrient avec elles des tombereaux de croyances farfelues.
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Ce n'est pas un excellent bouquin, c'est bien autre chose. Ce n'est plus de la littérature, cet ouvrage, c'est la douleur des humains sanctuarisée dans une Œuvre. Œuvre qui rayonne quelque part, Etoile lointaine et solitaire, qui va son erre dans le cosmos des tragédies humaines.
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Pour être précis les physiciens comme les biologistes ne nous disent pas qu'il existe une réalité inaccessible, ils disent que la réalité n'est pas identique à nos perceptions. Je prends la bible actuelle "Biologie" (Neil Campbell et Jane Reece) enseignée dans les universités et je note ceci (page 1138 de la septième édition): Un potentiel d'action engendré par la LUMIERE attient l'oeil...les neurones sensitifs acheminent ces potentiels d'action qu'on nomme SENSATIONS jusqu'à l'encéphale. Lorsqu'il prend conscience de ces sensations l'encéphale les interprète et fournit une PERCEPTION des stimulus. Les perceptions comme les couleurs, les odeurs, les sons, les goûts sont des CREATIONS de l'encéphale qui n'existent pas en dehors de lui. Il ne s'agit pas là d'élucubrations issues d'une secte philosophique mais d'exposés pensés par les scientifiques (actuels, car les vieux scientifiques ne comprennent rien à cela, ce qui, en passant, montre que le cerveau se dégrade avec les ans si nous ne prenons pas garde de toujours apprendre et de toujours douter de nos certitudes). Donc il existe une réalité faite de particules et d'ondes (lumière, son notamment) mais cette réalité ne coïncide pas avec le son, la couleur, etc. qui sont des créations de l'encéphale. La réalité n'est pas les perceptions que nous en avons. Je note que la biologie actuelle suit le même chemin que Kant, qui note les sensations comme étant la matière du phénomène, sensations qui deviennent des intuitions ou des perceptions après traitement mental. Il y a quand même des zones d'ombre chez les scientifiques. Car écrire que l'encéphale prend conscience des sensations, c'est introduire le mot conscience, c'est introduire quelque chose dont on ne sait pas grand chose. Ecrire aussi que l'encéphale "interprète", je trouve que c'est osé. Cela ressemble à une personnification de l'encéphale, cela ressemble donc à une figure de style. Je note encore, même page : "s'il n' y a personne pour entendre la chute d'un arbre y a t il un bruit ? l'arbre qui tombe produit sans aucun doute des ondes de pression dans l'air. Mais si on définit le son comme une perception, il n'existe que si les récepteurs d'un Animal détectent les ondes que l'encéphale perçoit" Bref il existe des ondes et des particules qui "'impressionnent" divers récepteurs (dont les mécanorécepteurs (en gros le toucher), les chimiorécepteurs (en gros le goût et l'odorat chez l'humain) les récepteurs d'ondes électromagnétiques (la vue), les thermorécepteurs (sensibilité au chaud et au froid) les nocicepteurs (la douleur)). Pour ma part je ne nie pas l'existence de ces ondes et de ces particules mais je pense que même les ondes et les particules sont encore des perceptions (des interprétations comme il est écrit plus haut) de réalités que nous ne pouvons pas connaitre. C'est ma position personnelle. En ce sens je rejoins Kant avec sa chose en soi, mais aussi certains neuros qui affirment que le cerveau n' a pas accès à la réalité.
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Essayons de faire une synthèse et de clore certaines recherches. Pour ma part je suis définitivement convaincu que nos perceptions ne nous tracent pas un panoramique identique à la réalité. Nous n'avons pas un accès mental à la réalité. Nous n'avons accès qu'à nos perceptions. Ce qui emporte définitivement ma conviction sur ce sujet débattu depuis des siècles par les philosophes c'est la position des physiciens, je parle des jeunes physiciens (versés dans la recherche). Ce sont même eux qui écrivent les argumentaires les plus fouillés, les plus sérieux sur cette question. Néanmoins ils ne vont pas jusqu'au bout de leurs recherches car ils s'arrêtent aux particules et aux ondes comme cause de nos perceptions sans s'apercevoir que les particules et les ondes sont encore des représentations, c'est à dire, à la base, des perceptions, même s'il s'agit de perceptions "travaillées". Il y a aussi un argumentaire défectueux parfois quand il est avancé que la couleur entre autres n'est pas dans la nature. En effet la nature est encore une représentation issue de perceptions primaires, dire que la couleur de nos perceptions n'est pas dans d'autres perceptions c'est incohérent (le physicien âgé va me dire que dans une photo il y a de la couleur donc que la couleur appartient à la nature et il aura raison mais la nature n'est pas la réalité). La réalité n'est pas la nature. Cette réalité est un radical inconnu voire un radical inconnaissable. Je peux utiliser une image pour signifier cette conclusion, celle de la carte et du territoire. La carte n'est pas le territoire. Nous n'avons accès mentalement qu'à la carte, jamais au territoire. Mais en nous laissant guider par la carte nous pouvons voyager à travers le territoire. Autre image : je regarde le dentiste travailler sur la dentition de mon épouse, il regarde en fait un écran. Il se laisse guider par les informations de l'écran sans jamais regarder la réalité de ladite dentition. Et ça marche. Pourquoi ne pas mettre en identité la perception et la réalité puisque suivre les indications de nos perceptions, ça marche (nous atteignons nos objectifs ) ? Certains vont mettre en avant : nos sens nous trompent parfois, ce qui est radicalement faux, nos perceptions ne sont jamais fausses, c'est l'interprétation que nous en faisons qui est parfois fausse. Dans notre vie quotidienne nous mettons en identité nos perceptions et la réalité, ça marche, et quand ça ne marche pas nous changeons la carte, nous avons la possibilité de travailler la carte de l'intérieur. Sinon pourquoi séparer la perception de la réalité ? Parce que cela étend les facultés de notre imaginaire. C'est en cassant les cadres convenus que nous allons de l'avant dans la recherche. Par exemple : l'univers tel que nous le "voyons" n'est pas la réalité. Du coup nous ne nous rendons pas esclaves de notre vision de l'univers, nous gardons sans cesse la possibilité de dépasser cette vision, puisque nous la savons non identique au réel. @Carnéade : Dans le topic pourquoi le forum meurt vous vous êtes plaint que le rayon philosophie ne soit plus animé. Qu'un grand garçon comme vous (je vous imagine majeur) ne se prenne pas en main et ne vienne pas lui-même animer le rayon philosophie en lançant des sujets qui lui tiennent à cœur me parait être un grave manque de caractère. En plus quand il m'est arrivé de travailler sur des vidéos d'Abitbol (c'est un physicien) sur la conscience vous avez eu le toupet de venir écrire qu'Abitbol était un homme non digne de confiance, faut le faire comme argumentaire ! Sortez de la soumission volontaire, cessez de vous plaindre qu 'il n' y ait pas ici de maitre, osez vous lancer en lançant des sujets.
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La division conceptuelle entre philosophie "pro" et philosophie "vécue" demande à être précisée. Je préciserai ainsi : la philosophie "pro" est la philosophie sectaire et la philosophie vécue est la philosophie instrumentale. J'emploie le mot "sectaire" dans le sens employé lorsque nous parlons des sectes hébraïques qui existaient du temps de Jésus (secte des Pharisiens, celle des Saducéens, celle des Zélotes, celles des Esséniens, puis celle des Nazaréens, etc). La philosophie sectaire est celle qui est couramment pratiquée en Occident, et surtout en Europe continentale occidentale. Cette philosophie a une ossature psy identique à celle des monothéistes. Au sommet il y a une entité supérieure, Dieu ou l'Etre, puis les textes des prophètes, Moise et tant d'autres d'un côté, Platon et tant d'autres de l'autre. Puis il y a les prêtres, puis il y a les disciples etc. Cette structure est patriarcale et vise à établir des rapports de soumission personnelle. Les deux structures sont animées par les mâles. Cette philosophie sectaire est celle qui est pratiquée la plupart du temps ici. Pourquoi pas. Cette philosophie ne m'intéresse pas. La philosophie instrumentale est totalement différente. La paradoxe de la philosophie sectaire grecque (les disciples de l'Etre) c'est de faire remonter l'origine de la philosophie grecque aux philosophes de la nature, lesquels pourtant sont d'abord, des scientifiques. Ces derniers certes philosophent sur les éléments constitutifs de la nature, l'air, l'eau etc. mais cette philosophie est instrumentale, en ce sens qu'ils pensent ces concepts uniquement dans le but de revenir à l'action scientifique ou plutôt à l'action technique à l'époque. Quand je lis des chercheurs tels que Feynman, Hawking et tant d'autres, ils vitupèrent contre la philosophie en général (la philosophie est morte depuis longtemps écrit Hawking ) et pourtant quand ils développent leurs théories ils ne cessent de philosopher ! Mais il ne s'agit pas de la philosophie sectaire. Quand ils réfléchissent dans le cadre de leur travail ils sont obligés de prendre de la distance, ils s'efforcent alors de prononcer un discours sur leur discipline, et donc ce discours est une méta-physique. Mais toujours ils philosophent avec l'intention d'en revenir à l'action, d'en revenir à la physique : il s'agit d'une philosophie instrumentale, la seule qui m'intéresse.
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Je me souviens de la difficulté que j'ai rencontrée, la première fois que j'ai lu la CRP, à bien comprendre ce que Kant entendait par perception, par intuition. Il ne s'agissait pas d'une difficulté intellectuelle mais d'une difficulté "d'expérience", la difficulté d'expérimenter ce qu'il affirmait. Il fallait que je parvienne à expérimenter ce fait : ce que je vois, par exemple, n'est pas la réalité, une réalité extérieure à moi, non, ce que je vois, est semblable à une projection, à un film que je regarde défiler sur la trame intime de ma personnalité, que je vois donc défiler dans une intériorité radicale, intériorité que je tentais alors de désigner par toutes sortes de mots : le moi, "je", ma conscience, etc. un mot qui définisse en définitive un lieu en lequel le film se déroulait. Or cet effort d'expérimentation est difficile, très long (dans la vie de tous les jours nous identifions (nous rendons identiques) par réflexe la réalité extérieure et la perception que nous en avons). Je me suis alors rendu compte que les philosophes professionnels (ceux qui apprennent la philosophie dans les livres) ne prenaient jamais le temps d'expérimenter ces idées. Mais alors quelle est la fonction de la philosophie professionnelle, celle des idées qui ne sont pas vécues, mais simplement pensées ? Ce qui m'étonne c'est que la démarche de Kant est une démarche universelle dans toutes les philosophies mondiales : ce que je vois, en tant que perception, est-il un phénome "intérieur" et non un phénomène "extérieur", grand classique de l'idéalisme mais étonnamment, ce grand classique n'est pratiquement jamais vécu par ceux qui l'étudient. C'est un classique pensé, appris mais presque jamais vécu. Je mets de côté Berkeley qui manifestement a vécu ce qu'il pensait, il a vraiment vécu cette hypothèse de la radicale subjectivité de nos perceptions, il a fait cet effort vécu d'expérience, mais il lui a fallu toute une vie. Alors tu parles l'étudiant qui le lit, il a autre chose à faire que vivre la pensée de Berkeley. Pour en revenir au philosophe professionnel quel est son but, sa psychologie ? je pense que le philosophe pro est structuré sur le plan psychologique comme le religieux. Il cherche un discours qui lui permette soit d'être un maitre soit d'être un disciple, il cherche un discours, un verbe, qui donne de la chair à cette structure psy : s'insérer dans un rapport personnel hiérarchique. Le discours philosophique comme le discours religieux est le vecteur de cette inclination à vivre un rapport personnel de soumission-domination. Il est vrai que la majorité des humains cherche ce rapport personnel de soumission domination, avec compétition pour devenir le maitre ou pour s'insérer avantageusement dans la chaine verticale des subalternes.
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C'est un peu comme si je disais : ma main cueille le fruit en sous entendant que ce n'est pas moi qui le cueille. Ecrire ma main cueille le fruit est une figure de style, pourquoi pas, mais personne ne pense sérieusement que la main en question a une autonomie comportementale et qu'elle cueille le fruit d'elle même. Il en est de même du cerveau : je peux utiliser la même figue de style, et écrire que le cerveau pense, mais non, il ne pense pas, c'est "moi" qui pense. Bien sûr cela soulève un problème : qu'est ce que ce moi qui pense ? Ca dérange un athée qui soupçonne un retour du spirituel dans cette affaire. Il est possible de calmer l'athée en lui disant que ce moi peut bien avoir une réalité matérielle, une dimension matérielle qui reste à découvrir. Pourquoi aurions nous tout découvert en ce qui concerne la nature de l'esprit ? N'oublions pas non plus que lorsque j'observe le cerveau, ce n'est pas le cerveau lui même qui m'apparait, mais c'est l'impact de flux matériels sur la trame du moi et c'est l'image qui en résulte qui m'apparait. Le cerveau lui même fait partie du monde inaccessible à l'homme (qui ne peut pas avoir de connaissance directe "intelligible" du monde, qui n'a de connaissance intelligible que par le truchement des sens).
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Il y a toujours ce raccourci pratique mais erroné : le cerveau pense. Le cerveau ne pense pas, même s'il est commode de dire, parfois pour simplifier l'exposé qu'il pense. Il n'est absolument pas possible, par simple observation de l'activité cérébrale grâce à nos procédés modernes de relier a priori cette activité à une pensée ou à un comportement. Et si nous le pouvons c'est toujours a posteriori, c'est à dire après avoir noté ou observer la pensée ou le comportement de l'individu. Alors seulement nous pouvons faire des correspondances, et après avoir pris l'habitude de faire de telles correspondances nous finissons par affirmer que le cerveau pense. Mais c'est un raccourci.
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C'est quoi pour vous la bienveillance à l'état le plus extrême ?
Arkadis a répondu à un(e) sujet de Psychologue dans Philosophie
Wahou !!!! Il est superbe ton nouvel avatar. -
Tout cela nous le savons depuis au moins un siècle. Il n'y a guère que @Répyqui ne parvient pas à intégrer cette connaissance. Cette subjectivité propre à la perception est une subjectivité de l'espèce. Elle n'est pas propre à l'individu. Les conclusions que vous en tirez sont comme d'habitude éthérées, fumeuses. Vous retombez dans la fondrière de la récursivité. Et dans l'ivresse du concept déconnecté de la sensibilité, l'ivresse du néant. Il vous reste à dominer cette ivresse. Mais vous progressez. Bientôt vous serez apte à comprendre la CRP. Apres l'avoir comprise vous allez bondir vers d'autres réflexions passionnantes.
