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Engardin

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Tout ce qui a été posté par Engardin

  1. Engardin

    Philosophons

    Il existe une certaine forme ou un travers de NOTRE personnalité que j'illustrerai par la formule : "Avec moi, c'est pas pareil" ! J'en avais fait le portrait jadis : Qui bien sûr peut à l'occasion nous regonfler, nous redonner du moral, mais à usage interne seulement ! Y recourir systématiquement confine à l'égocentrisme ou au narcissisme. je me débrouille comme je peux, parfois pas trop mal, mais dans l'ensemble je ne vaux pas tellement mieux que les autres !
  2. Engardin

    Philosophons

    Il n'y a donc pas de raison de penser que le nomadisme soit fondamentalement différent du sédentarisme pour ce qui est du développement des faculté "cognitives" ou de la mentalité générale pour ce qui est de se connaitre. Et qui pourraient plutôt dépendre de la personnalité et de la culture générale des individus, ce que je prétendais au départ. Je disais que c'était une trop grande simplification. Comme une caricature. Je dis ça, je dis pas grand chose. Pourquoi voudrais-je que "ma" façon de vivre (largement caricaturée et systématisée) soit la meilleure ? Je dirai que... tout est dans tout... possiblement. C'est l'Autre qu'il nous revient d'accepter tel qu'il est. Sans chercher à le ridiculiser.
  3. Engardin

    Philosophons

    Je ne pense pas qu'un ermite soit la forme la plus convaincante d'un nomade... Ou alors j'ai pas compris ce que tu voulais dire.
  4. Engardin

    Philosophons

    On pourrait aussi bien dire que le nomade ne peut pas se connaitre parce qu'il se fuit... Et ce serait aussi bête. ce sont des images fixes. Qui donne l'impression de tout avoir compris. Il faut revenir à l'individu. Des sédentaires se connaissent (si tant est qu'il faille se connaitre !) et d'autres non, et des nomades, idem. Un nomade est souvent nomade parce qu'on l'y a contraint. (Psychologiquement, culturellement ). Et il fait alors de nécessité vertu . Et son nomadisme au lieu de le faire évoluer, le fera tourner en rond indéfiniment. (Et revenir sans cesse à son point de départ.) On peur le constater !
  5. TRUMP c'est NERON ! Des fois j'ai un flash comme ça ! "Monde, monde tu brules ! "
  6. Faut plus voter ! Jute tirer au sort : on tomberait rarement plus mal. La preuve : Les Américains ! Ils l'ont voulu leur Trump ! Ca fait réfléchir pour nous...
  7. Ouais... ben moi je vais téléphoner à Trump et à Poutine pour leur expliquer ce qu'ils doivent faire... Je joue au con, mais je suis aussi inquiet comme tout le monde... ON N'Y PEUT RIEN ! Et on n'a pas notre mot à dire. Essayons juste de pas voter pour un couillon (ou une couillonne) la prochaine fois. Et ça c'est pas gagné... Ouaip ! Moi y'en a quelques uns qui m'énervent et ça serait chouette de m'en débarrasser come ça... 'Va voir chez Poutine si j'y suis !"
  8. Engardin

    un jour... un poème

    Ces jours-ci un poème s'impose : c'est le... marronnier du Printemps ! Le premier ver est percutant ! Mais je ne me souviens généralement que des deux derniers vers du premier quatrain et du deuxième à la virgule près ; et ce depuis l'école primaire ! Je le jure ! Premier sourire de printemps Théophile Gautier Tandis qu’à leurs œuvres perverses Les hommes courent haletants, Mars qui rit, malgré les averses, Prépare en secret le printemps. Pour les petites pâquerettes, Sournoisement lorsque tout dort, II repasse des collerettes Et cisèle des boutons-d’or. Dans le verger et dans la vigne, II s’en va, furtif perruquier, Avec une houppe de cygne, Poudrer à frimas l’amandier. La nature au lit se repose ; Lui, descend au jardin désert Et lace les boutons de rose Dans leur corset de velours vert. Tout en composant des solfèges Qu’aux merles il siffle à mi-voix, II sème aux prés les perce-neige Et les violettes au bois. Sur le cresson de la fontaine Où le cerf boit, l’oreille au guet, De sa main cachée il égrène Les grelots d’argent du muguet. Sous l’herbe, pour que tu la cueilles, II met la fraise au teint vermeil, Et te tresse un chapeau de feuilles Pour te garantir du soleil. Puis, lorsque sa besogne est faite, Et que son règne va finir, Au seuil d’avril tournant la tête, II dit : « Printemps, tu peux venir ! »
  9. Serait-ce possible ? Avec un joli nom comme il a ? En tout cas je l'ai vu parler de "démocrassie" avec deux "s" comme "crasse" et ça objectivement ça mérite un bon point linguistique même si c'est un bon point du Diable ! Une certaine objectivité "grand Seigneur" nous impose de reconnaitre une fulgurance surtout quand il s'agit d'un propos qui ne nous agrée point. Cela nous incite à fulgurer nous-mêmes ! Je fulgure tu fulgures il fulgure nous fulgurons... Fulgurons-nous ?... Furonclons-nous ? C'est peut-être pas le bon sujet pour s'amuser ?
  10. A propos du langage des fleurs... Que signifie la ou les fleurs que l'on offre ? Le point à la rose socialiste ... = masturbation ! (Le redécouverte de la jouissance du temps de Mitterrand !) Le "bouquet de fleurs" offert à une fille (voire au vainqueur d'une course... avec la bouteille de champagne qu'il s'empresse de déboucher. pour arroser le public) et qu'elle (la fille) est si heureuse de recevoir, est à mon avis symboliquement très générique !!! Je ne sais plus trop où placer l'esprit ou la pensée, là...
  11. Bon, on peut pas dire ça. Zélinsky ne me plait pas des masses. Et "objectivement" L'Ukraine pourrait être considérée comme une partie de la Russie. je l'ai déjà dit : une amie Slovaque dont le village était à 5 km de l'Uktaine nous disait : "Nous sommes à 5 km de la Russie". c'était ça la réalité. Comme un italien de Vintimille vous dirait de je suis à 6 km de la France et pas à 6 km de la Provence ! Ceci dit, les Ukrainiens (en partie ? Pas tous ? Les plus riches ?) ont été appâtés par la façon de vivre -la nôtre- des européens- : En Russie ça n'a pas l'air d'être rose tous les jours. Et c'est la Russie qui a voulu se saisir de l'Ukraine manu militari. Et Zélinsky qui était au départ un guignol n'a pas fui ! Il a pris son rôle au sérieux et s'est montré à la hauteur quoi qu'on en dise. Il a tenu et il tient bon. C'était pas prévu ça ! Et sa place n'est pas enviable ! Pour ce qui s'est passé aux U.S.A. il y a deux jours... C'était assez minable de la part des deux cyniques Trump et Vance : Ils se sont mis à deux, eux, les chefs de la première puissance mondiale pour enfoncer ce pauvre bonhomme dont le pays est en guerre, affaibli, attaqué par une puissance bien supérieure à la sienne et qui leur demandait de l'aide à eux qui étaient sensés représenter objectivement une certaine justice ... C'était simplement odieux ! Trump et Vance sont forts avec les faibles et faibles avec les forts ! Poutine lui-même est moins pire ! Au moins avec lui on sait à quoi s'en tenir ! Il est abominable, c'est un tueur, mais on le sait il faut faire avec ! Lui qui vient du KGB et dont le métier est de jauger les gens pour les manipuler, boit en ce moment du petit lait ! Manipuler ces deux américains sordides qui n'ont aucun sens moral est pour lui un jeu d'enfant... Il leur a même proposé les "terres rares" dans la partie de l'Ukraine qu'il a envahie ! C'est à mourir de rire tant c'est cousu de fil blanc ! On imagine Trump se dire : "Mais qu'est-ce qu'il est chic ce Poutine !" Mais bon, dans 100 ans, 200 ans, l'Ukraine sera sans doute Russe comme toujours et la Russie... Européenne ! Comme toujours ! (De même que l'Allemagne de l'Est est de nouveau tout-à-fait Allemande...)
  12. Je viens de retomber sur ça. Ca m'a amusé, je vous en fais profiter !... L’Évangile selon Je Humble. — Jésus Christ serait né en l’an 7 avant Jésus Christ ! — ?!!!... Sept années, de -7 à 0, niées de tous, passées à la trappe. Un gouffre de l’espace-temps ! Je Humble en était pris de vertige... Il en conclut que la vraie puissance, c’était ça : le contrôle du temps. DIEU : Hé ! Hé ! Raison de plus pour lui tendre, à ce Dieu, uniquement sa sourde oreille. Dont Je n’avait aucun mérite : on l’avait élevé comme ça. Dans la pénombre obscurieuse et ennuyeuse du presbytère, les murs froids, lépreux-humides, partiellement doublés de panneaux moulurés de bois sombre, cirés-jadis, et odorants de moisi, se dévêtaient en s’écaillant de larges zones pendantes. Ici, tout était culte, invisiblement culte... Et LE CHŒUR même était à nu. Antimatériellement. Mais la matière se vengeait... Assis à une table brune, croûteuse, pâteuse, Je Humble écoutait le curé, qui de sa voix acide et fêlée de curé enjoué lui parlait de Jjjjjzzzzus comme on suce un bonbon. Devait-il, Je, biaiser, être aimable et simuler une foi de bon aloi ? Ou devait-il plutôt, se soumettant respectueusement à l’influence du pieux lieu, écarter tout mensonge ? LE CHŒUR : La foi, parfois, n’est pas où on la croit. Dès lors, se serait imposé un combat à la loyale. Un bras de fer sur la table sacristine entre le Roi Jjjjzzzzus et JudAAAs Humble. (Ou entre Judas-roi et Jésus Humble : c’est égal.) JE HUMBLE : Si vis pacem, parabolum. En premier lieu, Je devait s’assurer du bonheur actuel du curé : Si l’homme à la soutane s’épanouissait dans l’absurdité enthousiasmique de sa croyance aléatoire, il n’interviendrait pas. Après tout, l’amour du réel à tout prix, le culte de la Vérité quoi-qu’il-en-coûte, c’était son truc à lui, il n’avait pas à importuner les autres avec ça... — Vous êtes heureux COMME ÇA ? demanda-t-il au prêtre... LE CHŒUR : La mécréance de Je qui est en soi une bonne chose le rend souvent bête. Que pouvait lui répondre le brave homme ? ...
  13. Finalement... (mais ça n'est pas fini, heureusement !) J'aurais tendance à penser ou comprendre que la ou les pensées sans le langage ou avant le langage, antérieures et qui le précédent sont... comment dire ? des pensées ... "structurales" ou de structures. Des pensées d'ensemble. Ou des impressions. peut être plus vagues en tout cas moins précises. Et comme un instantané. Comme dans la musique ; et que le langage en mettant des étiquettes précises sur les concepts ou les symboles (qu'on peut aussi comprendre ou sentir de façon plus intuitive) permet une précision plus grande. Et une "géométrie" plus précise, plus ponctuelle. Et surtout des raisonnements qui peuvent mieux se développer dans les temps; évoluer. (Le temps comme cadre a priori de toutes les intuitions -dont la/les pensées-) On a souvent tendance à mettre en avant les intuitions comme preuve de l'efficacité des pensées hors langage. Le crois (presque en plaisantant) que c'est parce qu'on focalise un peu sur les intuitions géniales !!! Qui osera faire la fiste de toutes ses intuitions qui se sont avérées absolument nulles ? On pourrait aussi penser à la poésie comme une forme de "pré-langage" où l'emploi du langage proprement dit est pourtant en première ligne ! Les symboles, les images n'y jouent-ils pas un rôle de premier plan ?... Je lis en ce moment une critique de Onfray où il est dit justement qu'il a tendance à penser "par images". Comme s'il s'agissait d'une pensée qui serait trop systématique, trop simplifiée, un instantané verrouillé, bloqué.
  14. J'ai dit merci pour ces confidences...
  15. "ces personnes sont néanmoins capables d’additionner et de soustraire, de résoudre des problèmes logiques, de réfléchir aux pensées d’autrui, d’apprécier la musique et de naviguer avec succès dans leur environnement." C'est ce que je disais en parlant de géométrie qu'on pourrait qualifier de langage visuel. (Comme la logique avec les ensembles et sous ensembles). La logique ou la musique et pourquoi pas la bonne cuisine... je vois un peu ça comme une autre forme de langage (tout une construction culturelle) ou de réaction plus ou moins "mécanique" (instinctive, ou plutôt automatique) à des stimulis et ancrée dans la mémoire. Je n'ai pas besoin de mots pour ressentir le sucré. Mais est-ce vraiment penser ? "Réfléchir aux pensées d'autrui" me pose plus de problème... J'y crois moins. Est-ce que se laisser bercer, rêvasser, faire ou laisser défiler des images dans sa tête, c'est réfléchir ?... Est-ce que je pense dans mes rêves ou est-ce que je me laisse simplement envahir par des images, des symboles. Il y a une pensée ou une déduction, un 'travail' automatique dans l'emploi de symboles dans les rêves. C'est là qu'il faudrait éviter de trop vite jeter la psychanalyse avec l'eau du bain. Là je serais d'accord pour parler d'une pensée qui précède le langage. Mais une pensée "qui se fait toute seule". Qu'on ne pense pas ! Qu'on n'élabore pas. Et qui peut-être se construit (dans l'inconscient) dès les balbutiements les plus primitifs du vivant. (Comme manger, souffrir (les différentes tensions) se reproduire...). (A l'autre extrémité il y a aussi les pensées toutes faites qu'on emprunte -sans les penser ni les construire- en bloc comme par exemple que le libéralisme serai la seule solution viable pour une société avancée !) En ce moment j'essaie de reproduire une statuette de chat égyptien... je regarde les modèles, et j'essaie de les reproduire en modelage... je compare, transfère, vais d'un à l'autre... superpose virtuellement... Je me pose des questions "visuellement" sur la rigidité de l'attitude... la noblesse du port... Les mots ne m'aident pas particulièrement. C'est vrai. Mais est-ce penser ce "travail" ? Pour la musique c'est pareil. C'est aussi un autre domaine. Plus proche des sensations, des souvenirs, mais la musique est aussi un autre langage. Souvent plus flou, moins précis. Plus proche des émotions. c'est une banalité de le dire. Mais nous en tant qu'auditeurs (non musiciens) n'en recevons que les effluves ! Pour un vrai musicien il n'y a pas de différence entre ce qu'il entend et ce qu'il écrit. Et là on ne peut plus douter qu'il s'agisse d'un vrai langage. Mais qui dit ou parle d'autre chose. De notes, de sons pas de concepts ni d'idées exactement . Des sons susceptibles "d'accompagner" des idées ; de ressembler à des idées ou des situations... (Enfin, j'en suis persuadé !)
  16. Engardin

    Philosophons

    T'as raison ! Hier je me disais justement : "faut que je relise Spinoza"...
  17. Engardin

    Philosophons

    Pour moi c'est un peu comme de croire que la Terre est au centre du monde et que le soleil et toute les étoiles tournent autour. Quand on a passé le pas on ne peut plus guère revenir en arrière... Ce genre de solution ne fait plus partie de mon horizon... En plus j'ai des facilités, j'ai pas du tout été "éduqué" en ce sens... Certains ont tellement besoin de retrouver un dieu, un être "au dessus de tout" qu'ils en sont à imaginer qu'on pourrait être dans une "simulation géante !" Comme un jeu vidéo ! C'est le dernier avatar d'un dieu possible... Quand j'étais jeune j'avais un peu cette idée mais c'était les extraterrestres qui venaient nous sauver ! Dans le genre, comme d'autres en appelaient à "Jeanne" : "E.T. Au secours !!! Et puis un jours j'ai réalisé (en devenant adulte) que c'était à moi de trouver MES solutions... Même Dieu s'il existait ne pourrait rien faire pour nous. En fait il est/serait inutile. J'ai parfois l'impression que l'idée de dieu sert surtout à tranquilliser les, les... les... Grands Pécheurs ! (Moi je n'en suis qu'un tout petit ! )
  18. Bien sûr la parole est une émission, une "édition orale" faite de sons, mais d'un "langage" qui me semble premièrement pensé. Et pensé avec des mots. Y compris et surtout un raisonnement abstrait. (Je mettrai à part des raisonnements plus "visuels" ou... "scopiques" comme en géométrie ? Plus proches peut être de désirs, d'évidences que de raisonnements...) Mais je n'arrive pas bien à concevoir une pensée tant soit peu élaborée sans le langage. Qu'il soit "édité" ou pas en sons réels au cours d'une parole. Peut-être que hors tout langage, une pensée se limiterait à un certain "état d'âme", un sentiment vague, une "disposition", une tristesse, une peur, une énergie... etc. (Qu'il convient au langage de restructurer en vu d'un échange possible ou de sa propre compréhension ?) (Et les instincts (pour raccorder au sujet !) s'ils existent encore chez nous risquent d'être profondément enterrés, fossilisés sous des couches "culturelles" reconstruites dont le langage, les mots, les concepts (re-cristallisés sur les dépouilles de nos expériences.)
  19. L’intifada des Parisiens ou des Pharisiens... (On entend mal !) Des Rois, des Présidents, il y en a des poignées mais de Pape, il n'y en a qu'un ! C’est donc un personnage important. Et pourtant, ce jour là il s’était déplacé en personne jusqu’à l’entrée de son domaine, en terrain découvert, en limite du no-pape-land. Jusqu’au bas de la grande avenue et à son tout commencement pour recevoir... Un Cardinal. Il s’était déplacé en personne hors de son propre domaine donc, pour le recevoir ce Cardinal. Pigé ? Il était tout de blanc vêtu et chapeauté de doré pointu, le Pape. Le Cardinal étant quant à lui tout rouge et coiffé d’un berlingot sanglant. Les deux étaient en outre recouverts de longs manteaux érectiles et armés de crosses aux pommeaux frisés entortillés de poils pubiens. LE CŒUR: Le Pape c’est la b... de Dieu ! (Qui Lui n'en a pas.) Quand il est arrivé devant le Pape, le cardinal s’est effondré à genoux. Il a saisi la main que lui tendait négligemment le Saint Père et baisé goulûment l’anneau précieux orné des deux clés entrecroisées… Les clés du Paradis ! Mais le Pape, bon, généreux et modeste, l'a fait se relever d'un geste large, un peu trop large d'ailleurs : un geste symbolique. Et le cardinal s’est relevé tout seul finalement. Puis les deux face à face, se sont tenu les mains un instant... en signe d’authentique fraternité. C’était grâce à leurs couleurs que Je les avait reconnus. « Capellan rouge et Pape blanc !» Et voilà que ces deux têtes de gondoles se sont mises en mouvement pour remonter l'allée... Et c'était Je qui leur ouvrait la marche un peu en avant... Comment cela s'expliquerait-ce-t-il ? Eut on jamais l'insigne droit de passer avant le Tout Premier ? De le précéder ? Plus rien n'aurait de sens ! Oui ! Non ! Oui ! Si l’on est du système de sécurité ! Auquel cas n'étant qu'un pion qui ne compte pas dans l'ordre cardinal, on n'est qu'une prémisse qui ne compte que pour du beurre. C’était donc à ce système de sécurité que Je appartenait. Tout ce beau monde processionnaire remontait donc l’avenue. Y compris la suite du Cardinal et les Gardes Suisses du Pape aux pantalons en soufflets jaunes dont on n’a pas encore parlé et qui s'étaient subrepticement faufilés à l’arrière du cortège. Je précédait la procession comme nous l'avons dit, à quelques dix ou quinze mètres en avance, crapahutant, sur le qui vive, il marchait en zigzag, sautillant, élastique, souple sur les genoux, buste fléchi... -- Saint Père prenez garde à droite ! Et il relevait le bras droit, coude plié, paume tournée vers l’extérieur en geste d’auto protection du visage. -- Saint Père prenez garde à gauche !... Et idem en symétrique et de l'autre côté... Je était à fond dans l'action. Il s'était transformé illico (et in petto) en Apache éclaireur sur la piste rocailleuse : parfaitement crédible ! ... ... « Mais c’était quoi ces deux groupes de soldats masque-à-gazés dans le poulailler en contre haut de l’avenue sur la gauche ? » « Ah ! Bien sûr : ils sont de la sécurité tout comme moi !... « Mais si ce n'est point le cas, ne font-ils pas pour l'heure diversion ? » Se reprit Je. « Qui en effet ne serait pas intrigué par de tels soldats cagoulés de masques à gaz en gaze cachés dans ce poulailler parmi ces poules-blanches-caquetantes ?... » L’attaque si attaque il y a, viendra donc plutôt -pour que la diversion fonctionne- du côté opposé, nommément du droit ! » Vers lequel le très malin Je porta alors son regard... L’avenue courrait en fait au fond d’une gorge profonde façon Gorges d’Ollioules dont le côté droit comme le gauche étaient en contre haut. Or du haut de ce contre haut droit dévalèrent alors sur la colonne papale quelques poignées de gravillons. C’était la première salve. Les gorges d'Ollioules — Abritons nous vitement ! » cria Je Humble. Ce qu’ils firent tous en un clin d’œil en se ruant dans quelques demeures plus ou moins désaffectées en bordure de voie. Dont un autre vieux poulailler où se retrouvèrent donc, derrière le grillage en compagnie de poules et de soldats maques-à-gazés, le Pape, le Cardinal et quelques Gardes Suisses... (Passons sur le spectacle ma foi affriolant des chasubles voltigeantes et pantalons bouffants au cours de ce détalage .) La deuxième salve, faite de pierres grosses comme le poing ne fut pas bien terrible puisqu’ils étaient à couvert... Même le Saint Pape derrière le grillage n’en sentit rien ! Hélas pour ce qui est de la troisième, leurs attaquants firent dévaler depuis la crête d’énormes rochers ! Cette fois-ci il était peu probable que les maisons où ils avaient trouvé refuge, tinsseraient 1 bon sous de tels chocs... Pour plus de sécurité, Je Humble se fit un casque d’un bébé qui était là à s'ennuyer dans son berceau. Cela vous paraît-il monstrueux ? Suivez plutôt son argumentation : « Si je fais de mon corps un rempart au bébé et qu’un rocher traverse la toiture pour me tomber dessus, sans parler du rocher, j’écraserai moi-même ce pauvre bébé. En revanche si je place le bébé sur ma tête, son petit corps mou pourrait m’être une protection efficace au cas où le rocher météoritique devenu percutant mais déjà ralenti par les tuiles du toit ne serait pas d'une masse excessive... » Raisonnement imparable ! Mais les maisons résistèrent à l’avalanche rocheuse. Et le bébé indemne put regagner son berceau, tout souriant : -- Arreuh ! L’attaque avait échoué ! Le Saint Père en sorti-t-il lui-même indemne ou pas ? Cela n’intéressait plus personne. Dont Je. « Sauve qui peu » n’est pas sauve le Pape ! Dit le dicton. Lors, les avalanches ayant manqué leur but, la surélévation des deux versants, corollaire à l’encaissement de l’avenue centrale devenait inutile, lesquels versants s’affaissèrent de part et d'autre comme s’ouvre un livre saint... L’avenue, les maisons, Je Humble et les assaillants, une trentaine de mètres plus loin s'en retrouvèrent ainsi en terrain plat découvert et sur un même niveau. Je avait-il été été le jouet d'une hallucination ? « Avec mes cheveux longs et ma queue de cheval, (mon Catho-gant), ils me prendront certainement pour un des leurs se dit Je Humble. Et il se dirigea sans crainte vers ce groupe de gens grands, minces et aux-cheveux-trop-longs comme lui. Sa ruse capillaire était la bonne ! Et il passa inaperçu parmi ces étrangers jusqu’à l’arrivée de la police. Le temps pour lui de savoir qui étaient vraiment ces soldats tout en blanc... Il ne craignait plus rien de l’arrivée de la police avec ses gyrophares clignotant dans la nuit pour une meilleure visibilité alternative : ne l’avait-on pas vu ce tantôt ouvrir le passage au Pape ? On le subodora donc du bon côté des masques à gaz... Plus tard, il redescendrait l’avenue en expliquant la situation à ce couple de touristes nordiques, peut-être des danois : — Nos assaillants, je les ai reconnus : ils parlaient avec un accent étrange, guttural, c’étaient des PHARISIENS, (sans l' H !). Pour eux, ici, c’est ce qu’était l’Afrique pour les colons : un beau pays... mais dommage qu’il soit peuplé d'autochtones... C'est pour ça qu'ils nous ont canardés !» Je Humble avait hésité... il ne savait pas dire "dommage " en anglais. « dameïdge », ça lui paraissait trop facile... — Vous parlez un anglais déplorable ! » lui répondirent les danois. — Vous m’avez bien compris, pourtant, non ?» — Sans doute. » — Alors c’est l’essentiel ! Tout ce que je dis est parfaitement sensé !» — Mais nous nous conservons le « h » des Pharisiens !» ... Quand ils ne marchait pas comme un apache, on pouvait prendre Je Humble pour quelqu’un de tout-à-fait normal... En même temps que les véhicules de police, étaient arrivés d’autres véhicules tout blancs. Les ambulances de l’Hôpital Psychiatrique. De grands gaillards en blouses blanches y ont embarqué le Pape, le Cardinal et les gardes suisses… Les soldats blancs à masques à gaz étaient en fait infirmiers... Grâce aux touristes danois et en dépit de son mauvais anglais, finalement, Je Humble s'en était bien tiré… À lui la liberté !… Vous allez voir ce que vous allez voir ! Et vous entendrez sûrement parler de Lui un de ces quatre ! 1 3e personne du pluriel du futur imparfait subjonctif du verbe tenir.
  20. Engardin

    Je 2

    Les cheveux longs ? bien sûr ! J'avais des anglaises naturelles ! J'étais beau comme une fille ! Maintenant j'ai moins de cheveux mais plus de barbe... blanche ! Non ni masque ni gant... Pas besoin de se cacher : D'honnêtes voleurs... comme je l'ai dit !
  21. Engardin

    Je 2 : Hitler !

    Quand une rêve se recoupe avec la "Grande Histoire", ça peut donner des choses curieuses : je vous laisse juges... Hitler 1943... Je, n’avait déjà plus rien à y faire en cette année-là. D’ailleurs, il préparait ses bagages pour revenir maintenant. « Surtout, ne pas oublier l’œuf pour le repas du bébé qui l’accompagnait » (ou qu’il accompagnait), se dit-il, hésitant. Et il enveloppa l’œuf de son mieux d’un épais papier crépon blanc afin de protéger des chocs sa coquille fragile dans le sac souple (puisque le sac était souple). Mais des soldats allemands les surprirent. Et le bébé-crépon, et Je. (L’œuf étant dans le sac et n’y voyant plus rien, rien que du noir de sac fermé.) Furent alors les trois (dont l’œuf caché) emmenés sans ménagement particulier le long de chemins de montagnes en noir et blanc, sur pellicule d’époque. Passèrent des cols et des barrages en file indienne, sous les hauts sapins hérissés de branches lentes s’élastifiant, alourdies de neige, dans ces zones indéterminées d’Autriche ou de Bavière ravinées de torrents... Je Humble pensa "nid d’aigle". Et il craignit pour l’œuf de contrebande. Un bâtiment se présenta ; et les soldats les y poussèrent… dans une première pièce en bois ordinaire de chalet... puis s’esquivèrent. Et les vis-à-vis là, soudain, devant Hitler ! Je, le Bébé et l’Œuf crépon qui, aveuglé par le black-out du sac n’y était pour personne. Devant Hitler soi-même, assis sur son estrade. Hitler, enrubanné dans un frou-frou de croix gammées... La seule carte à jouer parut à Je sur le champ et malgré qu’il en ait1, de dire la vérité. LE LOCUTEUR : Ce qui ressemble plus à de la lâcheté qu’à de l’à-propos ! Donc, Je, à Hitler, lui dit tout : Qui il était, d’où et quand il venait, insistant même tout particulièrement sur la C.E.E., l’Union Européenne... LE LOCUTEUR : On en a tondu pour moins que ça... Et Je, en outre, pu tout prouver grâce à la carte d’identité de son fils. LE LOCUTEUR : Ben voyons ! La date de naissance y était inscrite : 1979. En suite, il parla aussi du bébé qui devait rentrer chez lui... LE CHŒUR : En fait de lâcheté, Il s’agissait d’attendrir Hitler : Je humble vise rien moins que l’impossible ! Le regard déjà trouble du dictateur se voila un peu plus. « Voilà, j’ai su le convaincre que je viens de plus tard... » conclut Je. Et son appréhension en fut accrue : Hitler allait-il l’interroger sur l’issue de la guerre ? La question sembla un instant traverser l’esprit furieux de l’homme obscur. Je Humble aux-mille-hésitations tenait dans son bec, le destin du monde rond et plat comme un camembert. Mais fut-ce par appréhension ? Ou bien pour se prouver qu’il en était le seul maître ? Bref, Hitler ne voulut rien savoir de l’avenir. Dès lors tout se passa très vite. Simplement, honteusement, le serial-killer-des-foules-innombrables s’adressa à ses sbires d’une voix sans timbre : — Laissez-les donc passer ! Cet enfant doit se reposer... JE HUMBLE : Merci, Hitler ! 1 Les chocottes ! Et bien entendu :
  22. Engardin

    Je 2

    Evidemment !
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