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Anachel

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Tout ce qui a été posté par Anachel

  1. Anachel

    douter

    Voici une enquête récente de l'Insee qui confirme que la France est à majorité athée: La diversité religieuse en France : transmissions intergénérationnelles et pratiques selon les origines − Immigrés et descendants d'immigrés | Insee Je précise également que la Chine, le Japon, la Suède et la république Tchèque ont une plus grande proportion d'athées que la France, ce n'est donc pas un cas unique, bien que cela reste rare de part le monde. Que l'enfer soit la seule alternative au paradis n'est pas une fatalité mais une décision de Dieu. C'est donc encore un faux dilemme. J'ai toujours trouvé très commode l'interprétation pour le moins acrobatique des passages bibliques ou coraniques les plus gênants à voir comme des allégories plutôt qu'à lire littéralement. Tandis que dans une étonnante asymétrie les passages considérés aujourd'hui comme vertueux sont eux toujours à prendre au premier degré. Mais bien que je comprenne l'intérêt des croyants à pratiquer une telle gymnastique afin de préserver la cohérence entre leur foi et leurs valeurs morales, j'ai toujours considéré que Dieu avait pris une bien piètre décision en s'en remettant à un livre devant être soumis à une savante herméneutique afin de propager sa parole. D'autant plus qu'étant omniscient, il ne pouvait pas manquer de savoir toutes les guerres et autres conflits meurtriers que cela allait provoquer. Si j'avais été à la place de Dieu j'aurais opté pour un moyen moins subjectif et donc susceptible de faire couler le sang pour faire connaitre ma parole. Et si j'avais néanmoins décidé de choisir un livre, j'aurais bien pris soin de rendre mon texte le plus précis possible avec interdiction d'essayer de faire dire aux mots autre chose que ce qu'ils signifient très exactement. Mais bon, je ne suis pas Dieu et sans doute l'intérêt des centaines de millions de morts provoqués par cet oubli m'échappe-t-il. Un texte ne doit se lire ni de façon bienveillante ni de façon malveillante. Il doit d'abord se lire de la façon la plus objective possible. Aborder un texte avec une idée préconçue est le meilleur moyen pour ne pas en comprendre le sens. Il peut et doit se relire de façon bienveillante ou malveillante mais une fois seulement qu'on a exercé un travail de recul critique, sans cela tout travail de compréhension est futile. Quant à l'amour que vous évoquez, malheureusement il à bon dos et on peut lui faire dire n'importe quoi. Il sert souvent à passer outre la vigilance intellectuelle de son interlocuteur via l'émotion. Saviez vous que les inquisiteurs disaient torturer leurs victimes par amour ? Parce qu'en les torturant afin de le faire abjurer leur hérésie, ils sauvaient ainsi leurs âmes immortelles. De même lorsqu'ils abandonnaient les relaps à la branche séculière de la justice. Un bel exemple d'amour dévoyé.
  2. Le fait que les combattants du Hamas se cachent parmi la population civile n'y est peut être pas étranger, ne pensez vous pas ? Si l'autre alternative à ce regrettable massacre est d'attendre de l'état israélien qu'il ne riposte pas, c'est beaucoup lui demander. Encore une fois ce carnage est tragique mais comment selon vous était censé riposter Israël ? Je suis bien persuadé que nous aimerions tous régler la situation d'un coup de baguette magique sans que le sang soit versé mais la réalité est malheureusement têtue et ce conflit ne se terminera que par la destruction totale d'une des deux parties soit par l'acceptation bilatérale d'une cohabitation pacifique. Et en attendant le sang continuera à couler et les innocents à mourir des deux côtés, c'est aussi simple et tragique que cela.
  3. Vous tentez de retourner mes propres arguments contre moi, je vous en félicite, c'est très habile. Voilà qui constitue une véritable avancée dans ma tentative de dialogue avec vous. Ce qui fait la distinction entre l'armée Israélienne ce qui définit des terroristes c'est le systématisme de tels actes. Qu'il existe des soldats rongés par la haine de l'ennemi et que ces derniers en viennent à perdre toute mesure me semble plus ou moins inévitable à une certaine échelle. Mais les actes isolés de certains soldats (voire peut être même de certaines unités dont les officiers ne seraient pas très regardant) n'engagent pas l'intégralité de l'armée ni ne dictent sa conduite. Il est arrivé à certains résistants français de s'en prendre à d'autres français, qu'ils fussent collabos ou bien victimes collatérales et on ne peut en jeter le blâme sur les autres résistants. De son côté le Hamas s'en prend systématiquement aux civils israéliens. J'entends bien que leur manque de moyens comparativement à l'état hébreux leur complique la tâche mais personne n'est en sécurité face à un homme prêt à donner sa vie pour en tuer un autre et le Hamas regorge de jeunes hommes fanatisés qui sont plus qu'heureux d'offrir leur vie pour leur cause. Ils pourraient tout à fait s'en prendre à des institutions officielles ou à des représentants locaux de l'état mais plutôt que de faire ce choix, ils persistent à s'en prendre à des civils innocents. Voilà ce qui selon moi fait qu'on ne peut pas établir de parallèle entre l'armée israélienne et le Hamas, bien que je le répète cette première est loin d'être exempte de défauts.
  4. Actuellement les trans ont bien plus de droits que les hommes et les femmes non trans et opéré ou non, une femme trans reste un homme et si les mots et la biologie avaient encore un sens, cela devrait suffire pour les exclure d'office de tous les espaces réservés aux femmes.
  5. C'est très émouvant. Je suis bien certain qu'un tel appel au pathos aurait fait sur moi une grosse impression lorsque j'avais 20 ans. Mais j'en ai 49 et si je ne suis pas devenu insensible avec l'âge, du moins je ne laisse plus mes émotions guider ma raison. Je n'ai jamais nié qu'Israël pouvait occasionnellement tuer des civils, j'ai même critiqué leurs exactions et précisé que je ne cautionnais pas leurs méthodes. Pour autant la souffrance des victimes israéliennes du Hamas n'est pas moins réelle ou émouvante que celle des palestiniens. Il n'y a que vous parmi nous deux pour ne voir la souffrance que d'un des deux camps. Mais encore une fois vous transformez une occasion de faire prévaloir vos arguments par la raison en tribune pour vos sentiments. En attendant de savoir argumenter je vous conseille la zone ado ou bien d'aller sur un forum dédié aux jeunes gens, vous y ferez fureur, mais ici et pour l'heure, laissez les grandes personnes parler.
  6. Anachel

    douter

    Mais à quoi sert de calculer l'intérêt de croire si 1) on ne peut pas se forcer à croire et 2) si c'est dieu qui décide de nous accorder ou de nous refuser la foi ? Si la foi est un phénomène parfaitement exogène à l'individu, il ne lui sert donc à rien de calculer l'intérêt de croire. Vous basculez un peu vite de ne pas suivre de doctrine religieuse à faire n'importe quoi. Apprenez que la criminalité est bien plus grande dans les pays à forte religiosité que dans les pays moins religieux ou athées. Et c'est exactement l'inverse pour les conditions de vie, le niveau de PIB, la liberté de la presse et tout un tas d'autres indicateurs de libertés et de bonheur. D'autres études démontrent que le niveau de moralité exprimé est plutôt stable quelle que soit la catégorie de population examinée, athées y compris. Beaucoup de croyants prennent pour acquis que seule la religion est en mesure d'offrir un cadre moral mais il existe différents systèmes moraux issus de la philosophie qui ne doivent rien à la religion. La France est passée d'un état profondément catholique à une république laïque à majorité athée et je ne vois pas que l'on immole des nouveau-nés sur des bûchers lors de cabbales où la débauche et le cannibalisme sont de mise. Je n'invente pas les passages des textes sacrés où les incroyants sont voués aux flammes de l'enfer et où il est décrit que leur peau repoussera afin que leur agonie soit éternelle. Le simple concept d'enfer renvoie Hitler et Staline au rang d'enfants de cœur. Quel que soit son crime, personne ne mérite d'être torturé pour l'éternité. Seul un fou furieux psychopathe serait capable d'une telle chose, et en aucun cas un dieu miséricordieux. L'enfer est une punition infinie punissant un crime fini, elle est donc non seulement monstrueusement disproportionnée mais aussi abominablement injuste puisque le Djabr, le fatalisme musulman, affirme la détermination inconditionnelle du devenir par la volonté de Dieu. Oh je ne crois pas à Odin, rassurez vous. Ces exemples de divinités largement considérées aujourd'hui comme des mythes n'étaient précisément là que pour faire un parallèle entre le ridicule de certaines légendes qui y sont associées avec celui de religions plus actuelles. Personnellement je ne trouve pas plus absurde que Fenris dévore le Soleil qu'Allah divise la Lune en deux ou que Mahomet soit monté aux cieux sur un cheval ailé nommé Buraq. Chaque religion possède des narratifs dont le grotesque est aussi évident pour les autres qu'il échappe à ses adeptes, ou quand ces derniers le reconnaissent ils disent alors qu'il faut y voir une allégorie.
  7. Simplifier le propos d'une personne avec qui on est en désaccord afin de mieux le critiquer ne vous aidera pas à convaincre cette personne ou vos lecteurs de la justesse de vos dires, pas plus que cela ne vous grandit. Si vous avez des arguments rationnels, exempts de sarcasmes et de jugements moraux sur ma personne, je serai heureux de les lire. Un forum est un lieu d'échange et de débat. Se murer dans une attitude critique et moralisatrice ne me semble pas très constructif et je préférerais de loin me rendre à vous arguments, si vous en avez, que de devoir rappeler des évidences. La différence notable qui distingue les terroristes du Hamas des résistants français est que ces derniers s'en prenaient essentiellement aux soldats allemands quand les premiers visent avant tout des civils. Voilà ce qui nous fonde à nommer les premiers terroristes et les seconds résistants. Il existe bien des cas où la distinction est bien plus difficile à établir mais dans ce cas précis c'est plutôt aisé.
  8. Mais moi non plus. Par contre, qu'on ne me demande pas d'accepter que des hommes biologiques, même sous thérapie hormonale, concourent dans des compétitions féminines, que des mineurs soient autorisés, voire encouragés, à subir des bloqueurs de puberté ou des actes chirurgicaux irréversibles, ou même que des femmes trans puissent exhiber leurs génitoires devant des gamines de 10 ans dans des vestiaires, des saunas et autres lieux publics soumis à la séparation des sexes. C'est tout de même affolant que dès qu'on aborde un sujet clivant avec des personnes en désaccord, on se voie systématiquement suspecté ou accusé d'entretenir toute sorte d'opinions sur ce sujet alors même qu'on ne les a jamais exprimées et encore moins entretenues. Je le répète, je n'ai absolument rien contre les trans. Mais qu'ils aient été méconsidérés par le passé ne les autorise en aucun cas à obtenir plus de droits que le reste des citoyens, pas plus qu'à exiger de moi sous peine d'être traité de transphobe de les appeler madame si se sont des hommes biologiques ou de les affubler de pronoms que je ne leur reconnais pas.
  9. Anachel

    douter

    Pour m'être intéressé de près aux arguments théologiques, je peux vous dire que les arguments réfutant le pari de Pascal que vous présentez ne sont pas nécessairement les plus connus ou les meilleurs, en tout cas ils sont très mal présentés. Permettez moi donc de vous proposer une liste d'arguments d'une façon un peu plus convaincante. Tout d'abord la croyance en Dieu n'est pas gratuite comme semble le supposer Pascal. Croire en Dieu n'est pas inconséquent, cela implique de tenir compte de cette croyance (et donc de ses prescriptions morales) dans toute sorte de choix et d'actions de notre quotidien. Par exemple en respectant les interdits de sa religion, en respectant sa pratique, etc.... Mais même en ignorant la question de la gratuité de la croyance, l'argumentaire de Pascal ne serait valable qu'à condition que l'alternative soit binaire. C'est à dire soit croire au vrai dieu, soit ne pas y croire. Mais c'est ignorer copieusement les milliers d'alternatives religieuses existantes qui chacune propose un ou plusieurs dieux pouvant se substituer au dieu de Pascal. Imaginons que vous ayez eu foi toute votre vie dans le même dieu que Pascal parce que vous avez été séduit par son pari. Vous menez donc votre petite vie sans pêcher au regard du christianisme, vous mourrez, et paf ! Pas de bol, le vrai dieu c'était Ganesh, Zeus ou Odin. Non seulement vous n'avez rien gagné car vous n'avez pas eu la foi dans le dieu véritable mais en plus vous vous êtes rendu coupable d'idolâtrie qui est un pêché grave dans pratiquement n'importe quelle religion. Vous êtes alors dans une bien plus mauvaise posture qu'un athée qui aurait au moins évité l'idolâtrie Cela invalide totalement le raisonnement de Pascal parce que la conclusion qui s'impose n'est plus "avoir tout à gagner et rien à perdre à croire en Dieu" mais au contraire "adhérer de façon tout à fait arbitraire à un dieu parmi des milliers possibles et prendre le risque de subir des conséquences bien pires si ce pari extrêmement risqué ne s'avère pas gagnant" alors que l'alternative consisterait à jouer la carte de la sécurité: ne croire en aucun dieu puisqu'il n'existe aucune bonne raison d'y croire et si jamais il s'avère qu'un dieu existe, au moins on aura sauvé les meubles et on pourra tenter de s'accorder avec le dieu en question sur le fait qu'on aurait fait de notre mieux mais que jouer à la roulette russe avec sa croyance n'aurait pas fait honneur aux capacités dont ce dieu nous a doté. Le pari de Pascal n'est au final qu'un simple faux dilemme. Croire en dieu n'est un meilleur pari que s'il n'existe qu'une seule forme de croyance en dieu. Dès lors qu'il en existe plusieurs alors il ne suffit pas de croire en dieu, il faut encore choisir la bonne religion parmi les milliers qui existent. Et face à l'impossibilité de départager laquelle serait plus vraie qu'une autre, ne pas croire sans bonnes raisons est en fait de très loin le pari le plus sûr. De plus croire n'est pas un acte volontaire. Si on vous offre 1000 euros pour croire que le ciel est vert, il semble peu probable que vous adoptiez cette croyance simplement parce que c'est dans votre intérêt. Croire est un acte spontané et inconscient ou le fruit d'une délibération consciente ayant pesé le pour et le contre des preuves disponibles mais en aucun cas ce n'est une décision, que celle-ci soit intéressée ou non. On pourrait également citer avec humour le marquis de Sade qui suggère d’inverser le pari. Dans le roman Eugénie de Franval, Franval préconise de ne pas faire l’éducation religieuse de sa fille : « […] si on lui cache avec soin ces maximes, elle ne saurait être malheureuse; car si elles sont vraies, l’Être Suprême est trop juste pour la punir de son ignorance, et si elles sont fausses, quelle nécessité y a-t-il de lui en parler ? » On peut aussi objecter que le croyant, pour gagner la vie éternelle doit renoncer à certains plaisirs de la vie terrestre. Si Dieu existe, il gagne tout, mais si Dieu n'existe pas, on doit faire la différence entre la vie vécue et le néant de la mort. Or, entre la vie et le néant la différence est incommensurable, donc en pariant sur l'existence de Dieu, il a perdu quelque chose d'inestimable. Quant à l’incroyant, si Dieu existe, il perd aussi quelque chose d'inestimable, la béatitude éternelle. Dans les deux cas la perte est infinie. Enfin le pari de Pascal laisse entendre que Dieu préfère les hypocrites qui croient "au cas où" plutôt que ceux qui vivent en cohérence avec leurs idées. C’est avoir une bien piètre idée de son Dieu. Si Dieu existe, pourquoi ne préférerait-il pas une foi sincère et désintéressée, voire pas de foi du tout, plutôt qu’une foi intéressée. Dans ce cas, celui qui suit le pari de Pascal pourrait tout perdre, et la vie terrestre et la béatitude.
  10. Non je ne me trompe pas. Relisez moi attentivement, à aucun moment je ne nie que tout ce que vous décrivez a existé dans le passé. Le sexisme, le racisme, les discriminations, l'ostracisation et les violences étaient, sont encore et resteront une réalité. Je le sais, j'en ai souffert moi même à plus d'un titre. Devons nous lutter pour raréfier ces comportements ? Oui, assurément. Mais il faut le faire de façon censée, en gardant à l'esprit que ces comportements regrettables sont ancrés profondément dans la psychologie humaine, que certains sont le fruit de processus évolutifs existant depuis au moins des centaines de milliers d'années et qu'à force de vouloir les extirper trop vite et trop fort sans se soucier des méthodes à employer pour le faire risque d'engendrer des maux pires que ceux qu'on cherche à combattre. Des enfants meurent, des femmes se font agresser, les discriminations sont présentes un peu partout. C'est vrai et c'est déplorable. Mais si nous devons choisir entre accepter ces dommages collatéraux ou instaurer une dictature de la vertu dont on peut observer les prémices, mon choix est vite fait. Juger les gens sur les réseaux sociaux avant que leur procès ne commence, vomir sa haine en meute et en ligne, devoir conformer son discours au catéchisme bien-pensant, vivre perpétuellement dans la crainte de faire ou dire quoique ce soit qu'un autre pourrait juger offensant, pratiquer l'autocensure sous peine de subir un stigmate social permanent, créer de nouvelles injustices pour compenser les précédentes, très peu pour moi ! Je préfère mille fois subir à nouveau les moqueries dues à mon obésité ou l'ostracisme provoqué par ma douance que vivre sous la tyrannie d'une vertu ostentatoire plus empressée de corriger les erreurs passées que de reconnaitre le régime de terreur qu'elle instaure. Vous faites un choix différent ? C'est très bien. Mais je ne vois pas que refuser d'en discuter avec moi, me juger sur des propos que je ne pense pas plus que je ne les exprime et/ou sous entendre que je serais une personne moralement répugnante vous grandisse à vos propre yeux et à ceux des autres.
  11. La différence notable entre Israël et le Hamas c'est qu'Israël pourrait éradiquer l'entièreté des palestiniens s'ils le voulaient mais ne le font pas tandis que le Hamas voudrait éliminer tous les Israéliens mais ne le peuvent pas. Alors loin de moi de soutenir les actions des Israéliens mais de fait, ils ont une armée compétente et très bien équipée, et malgré leurs exactions pour le moins contestables, ils n'ont jamais anéanti le peuple palestinien depuis pourtant 75 ans qu'ils en ont l'occasion. Ce conflit est d'une affreuse complexité et dépasse de très loin le cadre des deux acteurs principaux, Israël et la Palestine. Il se déroule dans un contexte géopolitique qui tient de la poudrière et l'état hébreux doit combattre des ennemis qui s'attaquent lâchement à leur peuple tout en se dissimulant parmi la population palestinienne, le tout en étant entouré de nations qui souhaitent leur destruction. Le jeu des alliances internationales les contraints également à respecter le droit international malgré la violence qu'ils subissent et ils sont parfaitement conscients d'avoir le regard du monde posé sur eux. Leur marge de manœuvre est donc extrêmement limitée et je n'aimerais pas être à la place de leurs dirigeants. D'un autre côté si je peux comprendre l'aspiration légitime de certains Palestiniens à reconquérir ce qu'ils estiment être leur territoire, il faut savoir un jour faire fi de l'idéalisme et regarder la réalité en face. Les Israéliens sont là et ils ne les chasseront pas, ils n'en ont pas les moyens. Il faut donc apprendre à vivre avec eux plutôt que de rester figer dans une posture idéologique intraitable.
  12. Il est d'ailleurs regrettable que cette définition pourtant exclusive à l'anthropologie ait été récupéré par les féministes au profit d'une définition bien plus floue d'une vague domination masculine qui ne permet plus aux experts de faire entendre les nuances d'une analyse détaillée ou de distinguer différents types d'organisation sociale car quand on dit que la France est un patriarcat, comment dès lors qualifier le système de l'Iran ou de l'Afghanistan ?
  13. Les mouvements masculinistes font souvent preuve d'une radicalité et d'un manque d'objectivité qui fait miroir à celle des néo-féministes. Ces mouvements se caractérisent par une très forte idéologisation qui biaise leurs analyses et teinte leurs discours d'une haine affichée du sexe opposé. Le seul point positif que je vois dans l'existence des mouvements masculinistes et qu'ils constituent un exemple du refus d'accepter le discours néo-féministe sans oser le discuter à cause du poids social qu'une telle dissidence implique aujourd'hui. Malheureusement ils n'évitent pas l'écueil du fait que ce refus s'accompagne de la haine de l'autre. Cela aurait put être le cas si un tel refus était né d'une forme de hauteur de vue mais il est bien au contraire né d'une subjectivité forcenée qui les aveugle autant que leurs homologues féminines. Les mouvements masculinistes ont une influence minime mais grandissante dans la société, tandis que les discours féministes sont eux très installés et globalement admis sans qu'aucun avis discordant ne puisse être émis sans être qualifié de sexiste. Là où ces deux discours opposés se rejoignent c'est qu'ils participent à la même antagonisation des rapports hommes/femmes plutôt que d'ouvrir un débat éclairé sur un sujet qui demande pourtant un apaisement général plus propice à l'analyse objective car le point de départ n'est indifférent ni pour les conjectures quant au développement futur d'un phénomène ni pour les actions à entreprendre pour le canaliser.
  14. Début 2023 le vote au parlement écossais de la loi Gender Recognition Reform vouée à faciliter le changement de sexe suscite la controverse tant elle est permissive. Le texte est adopté après des débats houleux à Holyrood pour finalement être rejeté à l'échelon du Royaume-Uni. La presse se penchant sur la question révèle que deux transfemmes viennent d'être admises dans un centre pénitentiaire pour femmes. Adam Graham (devenu Isla Bryson), 31 ans, jugé pour viols de deux femmes rencontrées en ligne et Andrew Burns (devenu Tiffany Scott), 31 ans, jugé pour l'agression d'une adolescente de treize ans. On apprend que le système pénitentiaire écossais est coutumier du fait et ouvre les portes de ses quartiers pour femmes aux détenus transgenres. On découvre également qu'au moment du vote de la loi précédemment citée, un amendement qui voulait que si une transfemme était incarcérée pour viol, elle ne puisse pas bénéficier d'un transfert dans la prison des femmes, a été rejeté. Le scandale des prisons éclatant au grand jour, le gouvernement écossais a été contraint de faire marche arrière et de publier un décret ordonnant que l'on cesse d'envoyer dans les prisons pour femmes des délinquants sexuels qui se disent femmes. Ce serait juste au titre que ce ne sont tout simplement pas des femmes. Ce sont des hommes, mutilés s'ils sont opérés mais des hommes tout de même. Une opération ne change pas magiquement vos gamètes ou votre ADN.
  15. Anachel

    Voter RN ou pas?

    Il m'est impossible de résumer des années d'observation et de réflexion mais disons que j'estime que la classe politique est totalement déconnectée des enjeux réels qui devraient être les problématiques majeures de nos sociétés. Ils se préoccupent tellement de se faire élire et réélire que c'est désormais l'actualité qui dicte leurs décisions, et dans un monde qui se complexifie sans cesse, dans lequel des politiques urbaines, énergétiques ou alimentaire prennent plusieurs dizaines d'années à se concrétiser, le court-termisme induit par notre système et par l'urgence de plaire aux électeurs lie les mains de ceux qui nous gouvernent. Ils n'agissent plus, ils réagissent. Songez aussi que dans un monde constitué de réalités physiques, nos élites sont principalement formées à l'ENA qui ne dispense ni de cours de science, ni même d'épistémologie qui au moins leur permettrait de distinguer une science d'une pseudo science, un expert d'un charlatan ou un avis d'expert du consensus scientifique. Je pourrais continuer des pages mais vous aurez compris qu'il ne s'agit pas simplement de dire ils sont tous pourris. Je suis bien persuadé que certains sont bien intentionnés mais ils ne disposent ni des compétences ni des moyens d'actions pour gouverner, ou même comprendre, un monde qui a échappé à tout contrôle et évolue de plus en plus vite. Pas plus que je n'ignore les fruits de l'arbre de l'extrême gauche. Mais je ne suis pas essentialiste et si j'entretiens une circonspection légitime à l'égard de tout ce qui est extrême, j'estime qu'une étiquette politique ne vous condamne à aucun destin particulier et je ne vois pas la réincarnation de Hitler ou de Staline chez tout personnage politique qualifié d'extrême par ses opposants idéologiques. Je suis loin de partager toutes les idées politiques du RN (très loin, même) mais je n'y vois pas grand chose de commun avec le programme des Faisceaux italiens ou du parti ouvrier allemand national-socialiste. Je ne saurais me prononcer pour les autres mais cela n'a chez moi rien de fataliste. C'est purement pragmatique. Libre à vous de rester sur votre position mais juger une personne sur 3 lignes ne me semble pas très fair-play. Mais n'ayez aucune crainte, je ne vais pas voter pour le RN. Ni pour personne d'autre d'ailleurs. Je retournerai voter le jour où un candidat tiendra un discours qui montrera une compréhension ne serait-ce que minimale des vrais enjeux de notre société et qui affichera une volonté ferme de rompre avec le système et les pratiques politiques en place.
  16. Anachel

    Voter RN ou pas?

    Quant j'étais jeune et pendant longtemps j'étais idéaliste et très marqué à gauche. Voter front national ne m'aurait alors pas paru envisageable. Désormais je suis pragmatique et ne me situe plus sur l'échiquier politique. Je rejette toute idéologie et je juge désormais une idée sur sa valeur propre, non plus sur son origine. Si j'avais encore foi en notre système politique et dans les hommes qui l'incarnent, je dirais pourquoi pas voter RN. On juge un arbre à ses fruits, essayons et voyons ce que cela donne.
  17. Tout à fait. J'ai été jeune et militant, je sais donc ce que c'est que d'être passionné et de s'engager pour une cause. Je peux donc bien volontiers pardonner certains écarts de langage et de comportements mais jamais il ne me serait venu à l'esprit de traiter de facho et autres gracieusetés quiconque émettait un avis contraire au mien. Je ne souhaite pas faire non plus d'angélisme à propos de l'époque de ma jeunesse mais j'ai l'impression que celle d'aujourd'hui se caractérise par une perte du sens des mots et de toute mesure.
  18. Oui, là nous sommes parfaitement d'accord. Certaines transitions particulièrement réussies peuvent donner l'apparence de l'autre sexe, de même qu'il existe des individus androgynes auxquels il est particulièrement compliqué d'assigner spontanément un genre. Tant que la photographie d'identité permet d'identifier l'individu en question je ne suis pas convaincu de l'utilité de préciser le genre mais j'avoue répondre un peu hâtivement, je n'ai jamais envisagé cette question spécifique jusqu'à présent. Mais pour moi, qui reconnais autant la composante construite du genre que celle biologique, je doute pouvoir faire un pas en direction de tout ce qui pourrait apparaitre comme une reconnaissance officielle et publique que le genre est affaire d'auto identification ou d'assignation à la naissance, et donc totalement déconnecté du sexe biologique. Je pourrais éventuellement envisager d'appeler madame un homme ou monsieur une femme en privé et par égard pour les sentiments de la personne concernée -bien que cela me couterait beaucoup- mais jamais au grand jamais je ne ferais pareille concession en public où la vérité doit prévaloir sur la sensibilité de chacun.
  19. Les cas que vous évoquez sont absolument rarissimes, ce sont des manifestations des aberrations que l'ont peut s'attendre à trouver à toute extrémité d'une distribution à courbe en cloche. Et ils ne changent rien à la règle. Une chaise victime de malfaçon lors de sa fabrication se retrouvant avec 3 pieds reste une chaise, elle ne se transforme pas magiquement en tabouret.
  20. Un trans ne change pas de sexe, cela n'existe pas biologiquement le changement de sexe. Un individu peut se gaver d'hormones jusqu'à bouleverser son organisme et modifier sa physiologie, il peut recourir à autant d'opérations chirurgicales qu'il le souhaite, il ne fait qu'accumuler les mutilations qui sont autant de traumatismes physiques sans jamais changer de sexe, qui est déterminé par les gamètes et l'ADN.
  21. Anachel

    Shogun

    Je vous concède le premier point, il est vrai que le décalage entre les origines de Blackthorne est plus profond dans la seconde série, ce qui ajoute au choc culturel empathique ressenti par le spectateur. Bien qu'en cette époque mondialisée, je doute que l'émotion puisse être aussi exotique que lors de ma jeunesse. Concernant Toranaga, je ne pense pas que celui campé par Mifune soit moins froid ni calculateur, il fait preuve de la même dureté apparente dans ses décisions et rapports sociaux. Il n'oblige certes pas son ami à commettre le seppuku mais ne retient pas de larmes à grand peine non plus. Quand je disais que le premier Toranaga est plus humain je ne faisais pas référence aux qualités qui réchauffent le cœur mais disons à un personnage plus crédible et réaliste dans le sens où les œuvres de fiction ont de plus en plus tendance à vouloir icôniser certains de leurs personnages en leur prêtant des qualités et des défauts supra humains. En l'occurrence les qualités quasi prophétiques de ce Toranaga 2.0 qui ne déduit certaines de ces conclusions d'aucuns indices tangibles mais les tiens d'une volonté scénaristique à mon sens un peu complaisante. Pour Mariko je suis mitigé. Les contradictions et les intérêts qui la tiraillent ne me semblent pas plus importantes dans une version que dans l'autre, elles mettent simplement l'accent sur des choses différentes. Dans la première version sa romance avec Blackthorne est plus explicite et romantique quand dans la seconde c'est son leg familial qui est mis en avant. Mais pour moi là où se situe la vraie différence qui emporte ma préférence c'est la restitution de la culture japonaise à travers des détails intangibles tels ceux que j'ai déjà mentionnés (plus de non-dits et de double sens dans la première série mais aussi plus de traductions et de spectaculaire dans la seconde). Je me souviens que la première série m'a fait vivre un ascenseur émotionnel en total décalage avec les sentiments apparemment domestiqués des protagonistes japonais. Cet attachement aux codes sociaux intimant aux individus de réprimer leurs émotions en public ont forcé le scénariste, le réalisateur ainsi que les acteurs à les faire transparaitre de façon plus subtile, à travers un regard, un geste, un silence ou un plan fixe qui pour moi soulignent avec grâce toutes les nuances de cette culture fascinante (quoique quelque peu fantasmée). Je serais sans doute hypocrite de ne pas mentionner le fait que j'attache à la première série un bagage nostalgique qui ne doit rien à ses propres mérites et que cela biaise probablement mon jugement dans une proportion qu'il m'est difficile de déterminer. Mais qu'importe ! L'art est précisément le domaine d'expression par excellence de la subjectivité. Celui où notre histoire personnelle, notre sensibilité et même le moment où l'on reçoit l'œuvre contribuent tous à en faire une expérience profondément intime. Aussi, si je reste émotionnellement attaché aux préférences que je viens d'exprimer, je reconnais intellectuellement qu'elles ne sont pas plus légitimes que les vôtres et s'il est plaisant de partager nos vues sur des œuvres qui nous tiennent à cœur, aucun avis ne saurait prévaloir sur un autre.
  22. Anachel

    Recherche livres d'éthique

    Oups, c'est bien moi ça (je te ferai une réponse plus élaborée plus tard) ! @urizen du coup je te retague.
  23. Anachel

    Recherche livres d'éthique

    En réalité, concernant Ruwen Ogien, l'auteur va plus loin que ça mais pas nécessairement dans ce livre là. Ayant une approche assez iconoclaste de la philosophie morale, il évoque les différents systèmes moraux pour en montrer les avantages et les limites ainsi que pour évoquer les apories et aberrations morales auxquelles ils amènent si on les suis à la lettre. Mais c'est dans son œuvre entière qu'il propose d'aller plus loin puisqu'il y développe son propre système moral: l'éthique minimale (à titre personnel j'ajouterai qu'elle m'apparait être autant un système moral qu'une réflexion sur le rapport à la morale). Pour ce qui est de la morale, si tu ne connais pas je te conseille la série de vidéos du youtubeur Homo Fabulus qui est docteur en sciences cognitives et qui commence par la vidéo que je laisserai en bas de page ( @urizen je me permet de vous taguer afin de vous conseiller également cette série qui pourrait vous intéresser). Sinon il a écrit le livre -Pourquoi notre cerveau a inventé le bien et le mal- par Stéphane Debove. Je n'ai pas approfondis mais j'ai lu des critiques émises sur l'expérience menée par Sarah Brosnan et Frans de Waal et qui en contestent l'interprétation, disant en substance que le comportement des capucins pourrait être dû à la frustration plutôt qu'à un sens moral, ne serait-ce que partiellement, ce qui me semble plausible.
  24. En sciences sociales les explications monocausales sont à proscrire. Le besoin de convaincre peut être lié à différents facteurs comprenant: -le besoin de validation, les êtres humains sont des créatures sociales et nous avons besoin de l'approbation des autres. -la confiance en soi, lorsque nous réussissons à convaincre quelqu'un, cela peut renforcer notre estime personnelle et notre confiance en nos propres idées. -la reconnaissance de la vérité, lorsqu'un nous sommes convaincus d'avoir raison, faire connaitre la vérité nous semble parfois comme un devoir moral. -la passion, lorsque nous sommes passionnés par un sujet, notre désir de convaincre est souvent proportionnel à l'intensité de cette passion. Il existe un cas particulier, celui des gens entretenant une croyance exotique (Terre plate, reptiliens, deep state....) qui, face à la critique et au scepticisme, ressentent un besoin accru de convaincre afin de maintenir leur estime d'eux même et de gérer leur incertitude quant à la validité de leurs croyances. Chaque personne convaincue vient alors renforcer leur propre conviction.
  25. Souvent le silence, c'est la trêve des cons.
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