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Anachel

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Tout ce qui a été posté par Anachel

  1. Les islamistes n'insultent pas plus l'islam que Catherine de Médicis ou qu'Arnaud Amaury n'insultaient la religion chrétienne en massacrant huguenots et cathares. Les livres saints des religions monothéistes regorgent de messages et d'injonctions différentes où chacun peut trouver de quoi confirmer ce qu'il pense déjà. Ce sont autant des religions de haine, de racisme et de guerre que d'amour, de tolérance et de paix. Il suffit de sélectionner soigneusement le passage qui vous arrange. "Pas de contrainte en religion" et "Quand vous rencontrerez les infidèles, tuez-les jusqu'à en faire un grand carnage" sont tous deux dans le coran et selon que vous êtes un croyant débonnaire ou révolté par la déliquescence morale du monde, vous préférerez appliquer l'un et oublier que l'autre existe ou expliquer à tout le monde que "tuez tous les infidèles" ne veut pas dire ce qui est écris et que l'islam n'a rien à voir avec l'islam.
  2. Comme toujours il y a plusieurs facteurs explicatifs La culpabilité et le rejet me semblent une bonne piste à explorer. Il existe désormais une tendance assez commune au présentisme, cette tendance à interpréter et à juger les évènements passés à l'aune des valeurs et des normes morales du présent. C'est une forme de biais anachronique qui peut conduire à des interprétations erronées ou simplistes de l'histoire. La culture et l'histoire de France est riche et complexe et certains évènements de conquêtes, de spoliations, d'asservissement sont lus sans connaitre et sans même s'intéresser au contexte géopolitique ou culturel. Ainsi pour parler de la traite négrière on omettra de mentionner que l'esclavage à été pratiqué à peu près partout et par tout le monde, du pays le plus civilisé à la tribu la plus reculée. De la même manière, on se gardera bien de parler des religions et doctrines déniant leur statut d'humains à ceux qui étaient réduits en esclavage, ce qui permettait de moins entrer en empathie avec eux. On négligera tout autant d'aborder l'aspect rudimentaire de la technologie ne pouvant se substituer à la main d'œuvre humaine, ce qui rendait difficile d'entreprendre des travaux de grande envergure. Il fallait pour cela employer des milliers de personnes à moindre coût afin d'édifier un bâtiment colossal ou pour aménager le territoire. (voir la théorie des empires hydrauliques de Karl August Wittfogel ou celle du déterminisme environnemental de Jared Diamond). Ignorer ou nier ces facteurs c'est refuser de comprendre ce qui a mené à une situation. Car c'est désormais bien connu, comprendre c'est déjà se rendre complice. Comprendre est au mieux un compromis moral, au pire une approbation du crime. Et dans la même logique il faut non seulement reconnaitre l'évènement comme un crime mais il faut aussi que cette condamnation soit ostentatoire et votre vertu sera perçue comme proportionnelle à l'intensité de votre condamnation. Aussi assurez vous bien de crier très fort et de pleurer beaucoup. J''estime que les dirigeants français de ces dernières décennies ne sont pas exempt de responsabilité dans cette situation. Bien que je soit athée, il me semble futile de nier qu'à la suite de la séparation de l'église et de l'état, il y a eu une perte progressive de valeurs participant à constituer une identité nationale. L'humanisme des lumières longtemps porté par nos élites s'est peu à peu dilué dans un brouhaha indifférencié d'idéologies insignifiantes puis à disparu au profit de préoccupations économico-consuméristes. L'éducation nationale ne porte plus cette flamme portant une ambition pour chaque individu ne devant pas simplement se réaliser à travers l'instruction mais en faire un citoyen éclairé et avide de comprendre. Non seulement l'éducation nationale à abdiqué son idéal mais elle recule dans la réalisation de sa mission première. Elle cède du terrain devant le mécontentement des parents ou devant des revendications communautaires, elle n'exerce plus aucune autorité et permet aux élèves toute sorte de nonchalance et d'incivilité. C'est une guerre de tranchée menée par quelques soldats épars et abandonnés par leur état-major qui a capitulé depuis bien longtemps. Et que dire de nos dirigeants successifs ? Tous de tristes pantins, verbeux et insignifiants, se gargarisant de mots creux n'ayant plus en tête que leur réélection. Ils n'incarnent plus, même modestement, cet idéal de rationalité, de culture et de progrès qui caractérisait l'idéal républicain français il y a désormais bien longtemps. Leurs appétits prosaïques de pouvoir et de notoriété ainsi que leur vision étriquée d'un système économique borné au libéralisme se sont substitués aux aspirations qui faisait de notre pays une lueur intellectuelle rayonnant sur le monde entier. Et ayant abandonné cette ambition pour eux-mêmes, ils ont permis qu'elle s'éteigne en nous.
  3. Anachel

    Ceux qui partent d'Omelas

    C'est une idée que je retourne depuis quelques temps déjà. C'est vrai de toute société mais ça l'est plus encore de celle, contemporaine, dans laquelle nous vivons. Même résolu à vivre à l'état de nature, l'homme souhaitant s'affranchir de sa domestication par la société en est empêché de différentes manières. Tout d'abord elle le prive des compétences d'autosuffisance nécessaires à la survie à l'état sauvage. L'homme moderne tertiarisé est pris en charge de sa naissance à sa mort sans qu'il lui soit inculqué aucune des connaissances qui lui seraient indispensables pour subvenir par lui même à ses propres besoins. Ensuite elle poursuit cette logique par son injonction à consommer, entretenant notre dépendance aux services et à l'accessoire en les établissant comme norme non seulement matérielle mais comme norme culturelle, achevant de faire de nous les prisonniers volontaires d'un système d'asservissement s'établissant moins par l'autorité que par le besoin. Enfin, ce collectif désincarné qu'on nomme société s'étant approprié jusqu'à la surface de la Terre à travers l'état, même celui qui disposerait à la fois des compétences et de la volonté verrait son projet entravé s'il voulait s'en émanciper. Aucun espace disponible pour celui qui refuse sa sujétion, nul lopin de terre laissé à l'usage des dissidents. Celui qui est résolu à vivre en totale indépendance est encore obligé de se soumettre au système en achetant un terrain et en devant occasionnellement répondre à une bureaucratie triomphante. La seule alternative est la criminalité. Ces obstacles à l'indépendance s'exercent essentiellement de façon passive et nous sommes comme des otages naviguant entre soumission volontaire et celle dictée par la nécessité, restants auprès de leur ravisseur bien après que ce dernier les ait libérés. Plus une société est sophistiquée et plus notre subordination est totale. Une technologie trop avancée et spécialisée interdit à l'homme du commun de savoir la réparer en cas de problème et bien souvent il est même moins cher de racheter un objet plutôt que de le confier à un professionnel. Une complexité croissante exige des métiers plus spécialisés, donc des études plus longues et moins de polyvalence. Notre dépendance aux services, aux autres, à la technologie est toujours plus grande. L'urbain tertiarisé d'aujourd'hui est une créature étrange qu'un campagnard d'il y a un siècle regarderait probablement avec un mélange de mépris et de commisération , sidéré de voir un être si tributaire, délicat et frivole. Même sans aller jusqu'à cet exemple d'une volonté extrême de s'extraire de la société, simplement résister au système exige de tels compromis matériels et psychologiques qu'elle ne me semble compatible qu'avec une forme de radicalité inaccessible à l'homme du commun.
  4. Il existe différents types de modélisation. Un graphique (en l'occurrence un graphique en courbe) relève de la modélisation visuelle. Il ne sera pas dit que je suis fermé à la réfutation aussi vais-je prendre le temps d'examiner les liens que vous me présentez ainsi que d'autres sources. Bien qu'à l'ère de l'information numérique et d'extrême polarisation il soit impossible de trouver une figure publique qui ne soit pas contestée, s'il apparait que des données vérifiables -et non de simples opinions qui peuvent être le fruit de divergences idéologiques- ébranlent la légitimité de Mr. Bauer alors je reverrai mon opinion à son propos et tiendrai ses travaux pour suspects.
  5. Je parle du graphique, c'est une modélisation de données. Je me base sur deux points: -Ce que je vois sur le graphique et ce que j'en comprends. La médiane des valeurs exprimées semble former une droite ascendante entre le point d'entrée et le point de sortie. -L'avis de Mr. Bauer qui, en tant que criminologue, me semble plus qualifié que vous et moi pour en juger.
  6. Anachel

    Ceux qui partent d'Omelas

    Eh bien c'est cela le tragique et le génie de la philosophie, elle sert moins à apporter des réponses qu'à faire se poser de nouvelles questions. Le guin ne s'est jamais exprimé sur l'interprétation à faire de sa nouvelle et le manque flagrant de détails concernant les mécanismes expliquant comment le malheur de l'enfant profite à la cité ou pourquoi personne ne peut lui venir en aide me conforte dans l'idée que le souhait de l'auteure n'était pas d'apporter de réponses définitives aux lecteurs mais de susciter le questionnement, de stimuler la réflexion et de valoriser la multiplicité des points de vue qui sont tout autant de pièces de l'immense et complexe mosaïque qu'est la réalité et dont chacune permet de mieux entrevoir le grand dessin qu'elle compose. Les questions morales sont complexes parce que le monde est complexe et ambigu, que nous sommes parfois confrontés à des intérêts contraires et que pour satisfaire l'un il faut occasionnellement léser l'autre. Ceux qui quittent Omelas sont ceux qui ne veulent pas être complices de l'exploitation de cet enfant. Mais ce sont également ceux dont la culpabilité les pousse à fuir vers un oubli salvateur, ceux qui n'ont pas tout tenté pour le sauver ou encore ceux dont le départ est le dernier cri de protestation adressé à la grande cité. Je note cependant avec un certain intérêt que les grands absents de cette œuvre et des commentaires qu'elle a suscité sont ceux qui restent. Etouffent ils toute culpabilité ? Se résignent ils à cette réalité ou l'embrassent ils pleinement en se convaincant que c'est dans l'ordre des choses ? A moins qu'ils évitent d'y penser, tout comme nous convoquons rarement dans notre esprit l'image des enfants travaillant dans les mines du Congo qui ont permis l'élaboration des composants de notre précieux et tout nouveau téléphone portable.
  7. Je suis un peu désarçonné. Certes le graphique oscille mais c'est précisément le rôle de cette modélisation de données que d'aider à comprendre des tendances générales à travers des variations aléatoires. Et afin de réduire l'incertitude inhérente à ce processus, on choisira un point d'entrée et un point de sortie qui ne soit pas trop rapprochés dans le temps afin d'avoir assez de données pour justement qu'une tendance générale se dessine. Il y a certes nécessairement de l'arbitraire dans le choix de ce qui ouvrira et fermera ladite modélisation mais 11 ans me semble être une période de temps suffisante pour lisser les variations et faire apparaitre un mouvement d'ensemble qui est très globalement à la hausse. Le fait que la violence est en très nette baisse depuis un siècle (ou même plusieurs) n'est pas contradictoire avec le fait qu'elle est en hausse depuis 2012, ce sont juste deux échelles de temps différentes. Peut être ladite hausse ne s'avérera qu'une micro variation dans une tendance globale qui restera in fine à la baisse ou peut être marquera-t-elle un changement de paradigme social mais seul l'avenir le dira. En attendant il ne reste pas moins vrai que cette tendance existe, qu'elle que soit la lecture qu'on en fasse. De façon moins académique et désincarnée, j'ai pu expérimenté dans mon quotidien et jusque dans ma chair ce qui m'apparait comme une fracture grandissante, une antagonisation croissante des rapports entre une certaine jeunesse et le reste de la population. Alors bien entendu je sais que l'expérience personnelle n'a guère de valeur (et à juste titre) et je garde une certaine distance avec mes convictions mais en attendant qu'elles soient démenties par les faits, je leur conserve une confiance relative.
  8. Je ne comprends pas. Qu'est-ce qui n'est pas très sérieux ? Le graphique que vous avez posté ou le fait qu'il confirme les chiffres avancés par Mr. Bauer ?
  9. Anachel

    Ceux qui partent d'Omelas

    Tout d'abord et avant tout, merci pour votre sollicitude. Cela me touche sincèrement. Croyez bien que si vous avez ressenti mon intervention comme hostile à votre égard j'en suis désolé mais je pense que vous vous méprenez sur sa teneur. S'il est vrai que j'y exprime certaines idées en désaccord avec vos propos, je ne pense pas que cela doive nécessairement traduire une antagonisation de nos rapports. Être en désaccord me semble d'ailleurs s'avérer le gage d'un dialogue plus fécond que celui de personnes en parfaite harmonie. J'ai tragiquement conscience qu'en cette époque étrange il semblerait que deux individus aux opinions divergentes doivent inévitablement s'agonir d'épithètes plus dégradants les uns que les autres mais je suis d'un autre temps et ne souscris pas à cette philosophie Certes je fais remarquer certains de vos travers (ou du moins ce qui m'apparait comme tel) mais en me lisant attentivement vous remarquerez que soit je dis partager ces travers soit je fais noter qu'ils sont très communs. C'est un fait, nous avons tous des défauts et des biais, moi le premier et je ne vous accable pas pour en manifester certains dans vos propos. Je me contente de les relever, sans vous réduire à eux, afin de tenter de vous faire voir qu'une lecture acceptant plus de nuances permet une compréhension plus large et plus profonde. Je ne raille pas votre pensée, je pointe ce qui m'en apparait comme les points aveugles. Je ne vous attaque pas, j'essaie de faire prévaloir mon opinion à travers des arguments et des exemples concrets, ce qui est une invitation tacite à les réfuter avec de meilleurs arguments ou à vous laisser convaincre. Il est vrai que je n'ai pas d'enfants mais cela ne me disqualifie pas pour autant ma capacité à comprendre la souffrance de qui en à. D'ailleurs je ne la nie nullement, je me contente de rappeler que cette souffrance est relative à certains contextes. Si la mort d'un enfant est devenue si rare qu'elle nous apparait désormais comme une anomalie et une terrible injustice, il fut un temps et des lieux où un enfant sur deux mourrait en bas âge et chacun était préparé à en perdre quelques uns avant d'avoir une lignée pour assurer ses vieux jours. Peut être mes propos (et ma personne) peuvent vous apparaitre froids dans cette intervention ou d'autres mais j'essaie autant que faire se peut de ne pas laisser les émotions interférer avec la raison. Non pas que je les renies mais elles ne doivent pas diriger la pensée. Je les prends en compte sans les laisser s'exprimer pour moi car le pathos nuit à la raison. Poète à mes heures, il m'arrive de leur prêter ma prose mais jamais dans un sujet qui requiert une réflexion profonde. J'espère que nous pourrons laisser cet incident derrière nous, pour ma part considérez qu'il est oublié.
  10. Je n'ai pas l'étude présentée par Mr. Bauer sous la main mais il dit lors de son interview en confier une copie à BFMTV afin qu'ils la publient sur leur site. Sinon concernant le graphique dont vous me parlez, il me semble à peu près correspondre aux chiffres et taux avancés par Bauer.
  11. C'est parfaitement exact et 2012 est l'année où, historiquement, l'on a recensé le moins d'homicides en France. Cela n'empêche nullement que depuis lors le nombres d'homicides et de tentatives d'homicides sont de nouveau en hausse er à un rythme alarmant. De plus il se développe une forme "d'hyperviolence" que la nomenclature académique peine à cerner. Il s'agirait de crimes présentant une violence plus brutale qu'auparavant ainsi que la très nette augmentation des violences de groupes. Je n'ai malheureusement pas accès au premier article, je ne peux donc y répondre. Quant au lien des statistiques gouvernementales, il porte sur 3 mois et concerne la fin d'année 2021 / début 2022 quand Alain Bauer parle d'une augmentation sur 11 ans (2012 à 2023). Tout ce que je peux conclure à la vue des chiffres que vous me présentez et auxquels j'ai eu accès, c'est qu'ils n'invalident pas ceux de Mr. Bauer puisque ne portant pas sur la même période de temps.
  12. En réalité, si. Selon le criminologue Alain Bauer, entre 2012 et 2023 le nombre d'homicides a augmenté de 50% et en 2023 celui des tentatives d'homicides est le pire chiffre de ces cinquante dernières années. L'étude ne porte pas spécifiquement sur les jeunes mais à moins d'un renversement de portée historique, la violence est toujours et partout majoritairement le fait de jeunes hommes. Voici l'interview dans laquelle il cite ces chiffres, documents à l'appui (à 13.04). Documents qu'il dit mettre en ligne sur le site de BFMTV:
  13. Une question qui ébranle l'actualité et engage l'avenir du monde libre.
  14. Anachel

    Ceux qui partent d'Omelas

    J'ai toujours été fasciné combien la morale pouvait inspirer des jugements péremptoires, lors même que la morale est une branche de la philosophie, terreau d'accueil des idées les plus variées et hétérodoxes s'il en est. Il me semble pourtant que tout évènement peut se lire selon différentes perspectives et que sciences et philosophie ont la responsabilité, sinon le devoir, de toutes les examiner. Et même sans être scientifique ou philosophe je pense qu'admettre un peu de nuance permet d'atteindre une compréhension plus complète, bien que comme tout un chacun il m'arrive souvent de pêcher en la matière. Sans que la mort d'un enfant les indiffèrent, la mort d'un enfant au moyen-âge était tellement commune que les gens apprenaient à s'en accommoder. Bien des cultures tribales considèrent la mort d'un ancien comme une plus grande perte que celle d'un enfant, car avec lui c'est une bibliothèque vivante et donc tout un savoir qui disparait. Et combien d'entre nous composent avec une situation pénible, ou moralement inconfortable sans pour autant que cela leur soit facile ? Le confort dont jouissent nos sociétés occidentales n'est pas tout à fait sans rapport avec l'exploitation des ressources de sociétés moins favorisées et pourtant même les décolonialistes les plus radicaux hantent plus souvent le confort feutré de nos universités que le terrain spolié des autres continents. Notre prospérité collective scelle l'avenir du monde à travers pollution et climat, ce qui ne nous empêche ni de dormir ni de faire des enfants destinés à peupler ce monde inhabitable. Ceux qui partent d'Omelas me semblent vraiment très rares et pour ceux qui restent, s'enivrer de plaisir est probablement le meilleur moyen de ne pas faire face à leurs responsabilités et peut être le seul de ne pas devenir fous. Partir d'Omelas n'est-il pas moralement surérogatoire ? Nul n'est tenu de se conduire suivant une vertu extraordinaire et pourtant, renoncer à une vie de privilèges quand on a connu que ça, il me semble que c'est véritablement extra ordinaire. A titre personnel je déplore la souffrance animale mais je n'arrête pas pour autant de manger de la viande et je ne milite pas contre la corrida. Ces causes me préoccupent, certes, mais pas au point de leur dédier une partie significative de mon existence sans réelle chance de les faire progresser par mon militantisme. Et en cela il ne me semble pas être un monstre, juste quelqu'un d'ordinaire. Ce qui n'est peut être pas glorieux mais pas honteux non plus. Même si votre thèse était vraie, il resterait à mon sens abusif de parler d'erreur de l'évolution en cela qu'anthropomorphiser un concept aussi abstrait que l'évolution contribue plus à l'obscurcir qu'à l'éclairer. Supposer un objectif à l'évolution, ou une conduite morale, c'est présupposer une volition dans la conduite du monde et en l'occurrence dans un processus mécanique dépourvu de toute intention. Et si je fais erreur dans l'interprétation de vos propos je m'en excuse, je sais combien il est difficile de parler d'évolution sans contaminer notre vocabulaire par une téléologie inopportune. Pourriez vous développer ce point je vous prie ? Vous avez piqué mon intérêt.
  15. Ceux qui partent d'Omelas est une nouvelle écrite par Ursula Le Guin qui dépeint la cité utopique d'Omelas dont la prospérité dépend de la misère perpétuelle d'un seul enfant. Cette ville ne connait ni la pauvreté ni la guerre et ses citoyens sont sophistiqués et cultivés. Néanmoins dans cette ville, le bonheur de la communauté repose sur le malheur d'un enfant enfermé dans des conditions atroces. Les citoyens d'Omelas, une fois assez âgés pour connaitre cette réalité, l'acceptent pour assurer le bonheur de la ville. Cependant, certains d'entre eux quittent la ville après avoir vu l'enfant. La nouvelle pose des questions morales sur le coût du bonheur, le sacrifice d'un individu pour le bien de la majorité ainsi que le sentiment de culpabilité. Elle est souvent interprétée comme une critique de l'utilitarisme mais à titre personnel, elle fait surgir en moi un autre questionnement: considérant la somme absolument phénoménale de souffrance éprouvée par l'ensemble de toutes les créatures sensibles depuis le début des temps, n'aurait-il pas mieux valu que rien n'existe ? Bien sûr le bonheur existe mais il est rare et fugace en regard de la douleur qui, elle, est une expérience universelle et souvent durable. Aucun homme, aucune femme, aucun animal ne traverse l'existence sans connaitre la douleur, qu'elle soit physique ou morale. Peut-être est-ce difficile pour un individu vivant dans notre société d'abondance préservée des vicissitudes communes de l'existence de prendre la pleine mesure de la quantité proprement effarante de souffrance qui a été ressentie. Songez que des centaines de milliards d'êtres ont connu l'agonie de la mort après avoir expérimenté la faim, la soif, le froid, la solitude, la peur, la maladie…combien ont vu leur chair déchirée ou leurs enfants mourir ? Si on prend le temps d'y penser sérieusement, il ne me semble pas illégitime de se demander si l'existence à ce prix là est désirable. Et vous, auriez vous quitté Omelas ?
  16. Anachel

    Un monde uniforme ?

    De la même façon que nous choisissions quasi systématiquement ce dont nous avons envie plutôt que ce dont nous avons besoin, une société désirable à titre collectif ne n'est guère pour l'individu. Cette tension entre la raison et notre aspiration au bonheur qui souvent se superpose à la satisfaction immédiate de nos désirs semble indépassable à l'animal humain. Vivre dans un monde aux ressources finies et dont la surexploitation n'est pas sans conséquences sur son habitabilité suppose à l'évidence une politique commune, responsable et impliquant une planification rigoureuse afin d'en assurer la pérennité. Ce monde soucieux des générations à venir exige de sacrifier un peu de présent individuel au nom d'un futur collectif. La finitude de nos ressources impose de limiter les aspirations individuelles et la propriété personnelle si l'on veut que chacun puisse en bénéficier équitablement plutôt que de se contenter de se payer de mots. Mais la tempérance n'est guère dans notre nature, nous répugnons à faire des renoncements. Nous autres occidentaux clamons accorder beaucoup d'importance à la liberté individuelle car nous avons la vue courte, européocentrée et aucun sens de l'histoire. Nous ne nous rendons pas compte que nous vivons dans une minuscule parenthèse historique, une anomalie, faite de paix et d'abondance qui a façonné notre moralité contemporaine et nos aspirations qui sont totalement déconnectées de la réalité. Mais que vienne la guerre, la famine ou la maladie et chacun renoncera bien volontiers à beaucoup de liberté pour un peu de sécurité.
  17. D'un point de vue biologique l'amour est une stratégie évolutive de reproduction répondant à des contraintes biologiques et anatomiques impliquant des mécanismes tels que la sélection sexuelle, l'attachement parental et la cohésion sociale. Au niveau cérébral ils se traduisent par divers processus psychologiques et la libération de plusieurs hormones et neurotransmetteurs tels que l'ocytocine, la dopamine ou la sérotonine. L'amour est également une émotion intense d'attachement qui peut inspirer les pires crimes comme les sacrifices les plus altruistes, des suicides désespérés ou de sublimes sonnets. Ce sont des ailes qui vous portent vers des joies indicibles ou des lests qui vous précipitent dans l'abîme. A titre plus personnel, l'amour fut d'abord l'objet d'une espérance puis celui d'un renoncement.
  18. Je ne saurais parler au nom de tous les athées mais certains, comme moi même, ont une approche matérialiste et naturaliste (au sens philosophique) de l'univers. Ni transcendance, ni entités immatérielles, nous sommes le fruit d'imbrications et d'interactions de particules. De la matière pensante, ce qui à mes yeux est plus merveilleux et extraordinaire que tous les miracles dont j'ai entendu parler. A un niveau plus macroscopique nous résultons de l'évolution. L'univers n'est pas le simple fruit du hasard en ce sens qu'il obéit aux lois de la physique mais je doute qu'il soit né d'une volonté démiurgique. La vie est intrinsèquement dépourvue de sens mais chacun est libre d'en donner à son existence en se fixant des objectifs ou par tout autre moyen qui lui convient. Le bien et le mal n'existent pas de façon objective. Je souscris aux explications de la psychologie évolutionniste qui affirment que la moralité résulte de processus psychologiques adaptatifs et qui reconnait que la culture joue également un rôle significatif dans son élaboration. Si vous avez des questions plus spécifiques, je serais ravis d'y répondre.
  19. Celui qui ne crois pas à l'état profond, aux reptiliens ou au bigfoot doit-il plus ou moins démontrer leur inexistence pour ne pas y croire ? Certainement, et c'est ce que chacun fait. Ne serait-ce que de façon minimale. Notons pour commencer qu'il est impossible de prouver définitivement l'inexistence d'une chose. Partant de ce constat nous pouvons néanmoins rappeler qu'il existe des approches permettant de traiter cette question telle que la preuve par l'absurde, par la contradiction ou le manque de preuves empiriques. Une autre façon de faire et à peu près universellement employée est d'estimer la vraisemblance d'une affirmation à l'aune des connaissances acquises et d'exiger des preuves proportionnées à son étrangeté. Si je vous dis que j'ai une sœur, il est assez probable que vous accepterez cette déclaration sans exiger de garantie particulière. En revanche, si j'affirme que mon fils de 3 ans sait jouer du Mozart, vous aurez probablement un doute, et il faudra vous montrer au moins une vidéo pour vous convaincre. Mais si je vous dis qu’il sait voler comme Superman, non seulement vous allez vouloir une vraie démonstration, mais il serait légitime de vérifier qu’il n’y a aucun trucage, fil invisible, ou autre subterfuge. Or l'existence de Dieu est à n'en pas douter une des affirmations les plus extraordinaires qui soient, en cela qu'elle suppose une entité surnaturelle omnipotente et omnisciente. Cette déclaration est encore plus invraisemblable si on lui ajoute certains narratifs qui lui sont généralement associé comme les miracles (qui ne sont ni plus ni moins qu'une violation des lois qui régissent l'univers), la création de l'univers en 6 jours en complète contradiction avec la cosmologie ou l'existence d'un couple originel s'opposant à la théorie de l'évolution. Le grotesque de telles croyances suffit pour beaucoup d'athées à ne pas y adhérer. La théorie du complot des reptiliens n'incluant pas d'éléments surnaturels est bien plus vraisemblable que l'existence de Dieu mais dans le vaste monde des croyances, la religion bénéficie indûment d'un respect quasi unanime. Pourquoi serait-il autorisé de critiquer ou de se moquer d'une croyance marginale saugrenue mais pas d'une autre, plus incroyable encore, mais socialement acceptée ? La plupart des non croyants ne s'intéressent pas suffisamment à la possibilité de Dieu pour justifier plus avant leur absence de croyance. Mais il existe des athées plus affirmatifs dans leur rejet de l'idée de Dieu et ceux-ci invoquent généralement des arguments plus sophistiqués comme ceux que j'ai cité plus haut. -Le libre arbitre laissé aux Hommes est en contradiction avec l'omniscience qui implique un univers déterministe. -L'existence du mal indépendant de la volonté humaine tel que les maladies ou les catastrophes naturelles est incompatible avec un être omnipotent, omniscient et absolument bienveillant. -Beaucoup des affirmations des livres saints ont été scientifiquement réfutées. -L'inefficacité des prières d'intercessions a été mise en évidence par des méta analyses. -etc... Pour résumer, la croyance en Dieu ne se fonde sur aucune preuve, elle est extraordinaire et en contradiction avec les connaissances acquises, elle s'oppose au rasoir d'Ockham et mène à des apories. Je me contenterai de conclure en rappelant que s'il est vrai que Dieu n'existe pas, il nous est impossible de rassembler plus d'éléments pour prouver son inexistence.
  20. Anachel

    religion.

    Encore une fois je ne prétends pas que la définition que j'ai donné du wokisme soit parfaite. Je le répète, elle est vague et ne capture pas toutes les nuances de ce mouvement très hétérogène même si je pense qu'elle en saisit les points essentiels. Mais le flou artistique que vous reprochez au terme de wokisme n'est pas son apanage. Prenez par exemple le mot socialisme, il y a des dizaines de définitions possibles qui vont initialement d'une période de transition entre l'abolition du capitalisme et l'avènement du communisme avec la disparition de l'Etat en passant par l'appropriation des moyens de production par la collectivité jusqu'à la vision contemporaine qui non seulement accepte mais promeut la privatisation et le libéralisme économique, ce qui est l'absolue négation du sens premier. Alors oui la définition est certainement floue mais je ne vois pas que cela suffise à la disqualifier. Vous vous focalisez sur un problème de définition -et je ne nierai pas qu'il a son importance- quand moi ce qui m'inquiète ce sont les effets bien concrets que ces idées et ces gens ont dans notre société. On mutile des enfants par des actes chirurgicaux irréversibles au nom de l'autodétermination du genre. On abandonne la liberté d'expression en criminalisant le mégenrage. On sacrifie le cinéma et la vérité historique sur l'autel du multiculturalisme. Administrations, universités et entreprises obligent leurs employés à suivre des stages de coaching diversitaire. On instaure la discrimination positive un peu partout. On oblige les athlètes féminines à concourir avec des hommes biologiques. On persuade des obèses que le surpoids n'entraine pas de problèmes de santé et qu'ils peuvent manger aussi gras, sucré et copieusement qu'ils le souhaitent tant qu'ils s'acceptent ! Je pourrais continuer longtemps cet inventaire à la Prévert de toutes les aberrations contemporaines issues de ces idées délétères et je peux vous donner de nombreux exemples précis si vous souhaitez des preuves. Tous ces phénomènes existent, ils sont réels. Ce sont les conséquences et dérives des idées associées au wokisme. Aussi imparfait soit-il, ce mot recouvre une réalité. Sans doute mal, sans doute incomplètement mais encore une fois ne pas nommer les choses revient à ignorer la source du problème. Jamais il n'y a eu d'époque où les tensions entre les hommes et les femmes, les hétéro et les gays, les cis et les trans, les noirs et les blancs n'ont été si exacerbées et les idées wokes en sont la principale raison. Dites à quelqu'un de paisible et satisfait qu'il est une victime, répétez le lui et il finira par en être persuadé. Bientôt il aura totalement adopté une attitude victimaire et rejettera la cause de tous ses problèmes sur les autres sans chercher sa propre part de responsabilité. Regardez ce qui s'est passé à Evergreen ! Je suis d'accord avec vous pour dire que parmi les gens soutenant les idées woke, il y a des personnes ouvertes au dialogue et moins radicaux que les énergumènes que j'évoque mais l'idéologie qu'ils véhiculent est tout autant pernicieuse en cela que l'ordre moral qu'ils prétendent imposer à lui aussi des effets bien réels: empressés de plaire ou de ne pas déplaire, combien d'entreprises et d'individus pratiquent l'autocensure ? Combien taisent leur désaccord au sein même des sanctuaires de la pluralité des idées que sont, ou plutôt qu'étaient et devraient encore être, les universités ? C'est vrai (et corroboré par les ouvrages que j'ai cité dans mon précédent post) mais de façon moins prononcée que dans les pays anglo-saxons. Les sociologues et autres chercheurs en gender studies qui nient la part de l'inné dans les préférences et comportements sexués, par exemple. Aux Usa plusieurs entreprises ont été créés dont l'activité se résume à organiser des stages pour les blancs afin que ceux-ci puissent expier leurs fautes et leur culpabilité envers le peuple noir. Fautes imaginaires puisque prétendument issues d'un racisme dit "systémique" ou d'un passé colonial. Et bien entendu ce sont les blancs les clients, ils paient donc pour s'humilier et réparer des crimes qu'ils n'ont pas commis....Mais puisque vous me soupçonnez d'être dans l'outrance je vous retrouverai les références précises d'au moins une de ces entreprises, que vous puissiez vérifier par vous-même.
  21. Anachel

    religion.

    Néo-féminisme car on distingue différentes vagues de féminismes ainsi que différents types de féminismes et que ce terme est souvent utilisé pour désigner une branche radicale et vindicative du féminisme contemporain, la seule qui me pose problème. Que le terme de wokisme ne soit pas revendiqué n'impacte pas la réalité de l'existence de personnes adhérant aux idées associées au wokisme. L'uranium irradiait les gens bien avant qu'il ne soit nommé ou qu'on ne comprenne le phénomène de radioactivité. Je ne nierai pas que le terme de wokisme est imparfait, mal défini et sert souvent d'épouvantail mais pour autant, comment les nommer autrement ? Ils se revendiquent progressistes mais tous les progressistes n'adhèrent pas aux idées woke, certains les combattent même. Ils se disent défenseurs des droits de l'homme ou militants pour l'égalité et la justice sociale, ce qui est très commode car ces valeurs étant très largement acceptées, cela rend toute critique à leur égard plus difficile à formuler. Enfin l'alternative consistant à ne pas les nommer reviendrait à nier l'existence de ce mouvement, ce qui est dangereux et intenable étant donné les milliers d'exemples disponibles des effets de leur activisme. Alors aussi imparfait que soit le mot "wokisme", je continuerai à l'utiliser en attendant mieux Oui, je connais l'intersectionnalité. Sans être un expert du wokisme, j'ai lu une bonne dizaine de livres sur la chose et visionné des dizaines de conférences ou débats, je suis donc assez familier des concepts et du vocabulaire associés au wokisme. Le wokisme s'oppose à l'universalisme républicain pour deux raisons: - l'universalisme républicain repose sur l'idée que tous les citoyens sont égaux devant la loi, indépendamment de leur race, de leur religion, de leur sexe ou de toute autre caractéristique personnelle. Le wokisme, en revanche, met l'accent sur la reconnaissance et la lutte contre les inégalités systémiques et les discriminations. Il cherche à mettre en lumière les expériences spécifiques des groupes marginalisés et à promouvoir une plus grande équité. Ces deux courants peuvent entrer en conflit car l'universalisme républicain peut être perçu comme niant ou minimisant les inégalités spécifiques et les expériences de discrimination. -l'universalisme républicain exige que les particularismes des individus ou communautés se fondent dans la citoyenneté. Il n'exige pas que ces spécificités disparaissent mais qu'elles deviennent des caractéristiques secondaires s'effaçant devant l'unité nationale tandis que le wokisme, de part son obsession identitaire, exalte ces différences car les individus ne sont définis que par leurs différents groupes d'appartenance. Ce sont les raisons pour lesquelles le wokisme ne fleurit jamais aussi bien que dans le multiculturalisme à l'anglo-saxonne tandis que la France constitue un jardin un peu moins fertile pour lui. Une des raisons pour lesquelles le terme wokisme me semble nécessaire est qu'il désigne également une forme d'outrance aussi bien dans ses revendications que dans les méthodes utilisées par ses adeptes. Plus jeune j'ai milité contre le racisme mais il ne me serait jamais venu à l'idée de lécher les chaussures de noirs pour me sentir mieux, de faire renvoyer une personne pour une blague maladroite ou même un message xénophobe. J'étais contre le colonialisme mais je n'aurais jamais consenti à me sentir coupable pour les agissements de personnes mortes depuis des dizaines d'années ou des siècles et faire des réparations à des gens n'ayant jamais eux-mêmes expérimentés le colonialisme. Si internet avait existé dans ma jeunesse de militant je n'aurais jamais harcelé en ligne un opposant politique et encore moins appelé au viol ou au meurtre comme certains le font contre JK Rowling et tant d'autres. Et si le mot de wokisme est un épouvantail cherchant à discréditer ces hordes de bigots moralisateurs, tant mieux ! Il faut lutter contre ces censeurs orwelliens et faire savoir à quel point ils propagent la haine et l'irrationalité. Reprochez le moi si vous voulez mais je me trouve pourtant bien modéré car jamais au grand jamais je n'utiliserais les méthodes déplorables dont ils usent et abusent. Je combat leurs idées mais pas les personnes. La sociologie est à ce jour la science ayant le plus de problèmes méthodologiques pour répondre aux exigences épistémologiques en vigueur. Si certaines branches de la sociologie telle que la sociologie analytique présentent des gages suffisants de scientificité, certaines autres ne s'embarrassent d'aucunes études, ou avec une méthodologie fautive, pour appuyer leurs thèses qu'ils se contentent d'affirmer en les enrobant d'un savant verbiage. Lisez Le danger sociologique de Gérald Bronner, Ce que le militantisme fait à la recherche de Nathalie Heinich ou encore Impostures intellectuelles de Sokal et Bricmont et voyez comment les revues académiques laissent passer de plus en plus d'études médiocres ou frauduleuses, comment le militantisme impose de ne pas contredire la doxa sous peine de sanctions et d'ostracisme ou encore comment des thèses sont largement acceptées sans qu'elles soient le moins du monde prouvées. Je ne suis pas un homme de droite mais l'université est censé être le lieux par excellence où toutes les idées devraient pouvoir être explorées, où tous les points de vue devraient pouvoir être discutés et surtout où la rigueur académique ne devrait jamais être battue en brèche pour céder la place à l'intuition et à la subjectivité. Je ne nie pas l'existence du sexisme, du racisme ou de l'homophobie. Je ne dis pas non plus que les studies n'aient rien à nous apprendre où que ces phénomènes n'aient pas d'impact dans la société. Mais quand une théorie est réfutée par les faits, quand les sciences sociales nient les résultats des sciences exactes ou quand elles ignorent volontairement les données infirmant leurs allégations alors je me permets de les accueillir avec le plus grand scepticisme. Vous me demandiez qui se réclame de ces pensées. Aussi vous ai-je indiqué où l'on trouve le plus de gens adhérant aux idées véhiculées par le wokisme d'un point de vue géographique, puis par domaines de la société et enfin par tranche d'âge.
  22. Concernant ceux qui déplorent "l'appel à la violence" de cette femme, je dirai deux choses: -Nous sommes en France, LE pays de la révolution. Notre république s'est littéralement fondée sur elle et la célèbre encore chaque année tous les 14 Juillet ! En tant que Français je ne me vois pas condamner un appel à la révolution, même lancé par des gens dont je n'approuve pas les idées. En France le peuple doit être souverain mais cette femme est loin de le représenter. -Je ne connais pas cette Mahaut mais d'après ce que j'ai pu en voir, c'est ce que mon père appelait une révolutionnaire de salon. Elle aboie mais ne mord pas comme sans doute ses collaborateurs et leurs auditeurs, trop occupés à goûter le confort d'une vie préservée des réalités vécues par la France d'en bas. Aucune révolution de part le monde n'a jamais été le fruit d'un simple désaccord idéologique car les gens prêts à risquer leur vie pour de simples idées sont fort heureusement très rares. Pour pousser l'homme du commun à la violence civile, il faut que son mode de vie ait été gravement affecté par des crises sociales et économiques extrêmement graves.
  23. Anachel

    religion.

    Tout dépend de comment l'on défini la spiritualité. A titre personnel je ne suis pas seulement athée mais antithéiste et anticlérical. Et pourtant, si comme moi on envisage la spiritualité comme la vie de l'esprit, alors mon intérêt pour l'introspection, la philosophie et les sciences me ferait dire que je suis un homme de spiritualité. Si par contre on la définit comme un rapport entre l'homme et des entités immatérielles, une philosophie dualiste ou des pratiques New Age de développement personnel, alors je ne le suis pas le moins du monde.
  24. Anachel

    religion.

    Le terme de wokisme désigne un ensemble de doctrines qui ont en commun d'envisager toute relation humaine selon un rapport de pouvoir entre dominants et dominés: la théorie du genre, l'antiracisme, le néo-féminisme ou encore le décolonialisme. Ces courants de pensée déplorent un monde où les minorités sont opprimées par une majorité excessivement normative: les transgenres sont marginalisés par les cisgenres, les noirs maltraités par les blancs, les femmes oppressées par les hommes, les minorités raciales brimées par les ex-colonisateurs....C'est une vision radicale de la justice sociale hantée par une obsession identitaire s'opposant à l'universalisme républicain et privilégiant souvent l'intuition à la rationalité et la subjectivité aux preuves empiriques. Cela n'a rien d'une définition académique mais il me semble que cela capture les aspects clés de ce phénomène. Comme pour toute idéologie, il est très difficile d'en donner une définition exacte car ces mouvements sont rarement homogènes. A l'heure actuelle, le terme de wokisme ayant pris une connotation péjorative, il n'y a plus grand monde qui s'en réclame ouvertement. Cependant nombreux sont ceux qui adhèrent aux thèses avancées par ce qu'on appelle les "studies" et leurs corollaires sociaux et politiques, principalement dans les pays anglo-saxons mais également, dans une moindre mesure, au sein de nombreux pays de l'Europe. Les domaines de la société les plus touchés par ce phénomène sont le monde académique et celui de la culture mais on peut également citer l'éducation, la politique et la culture d'entreprise. Les jeunes adultes de 18-35 ans sont les plus susceptibles d'approuver ces idées, probablement parce qu'ils y sont souvent exposés à travers l'éducation supérieure et les médias sociaux.
  25. Anachel

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    Si le wokisme partage certains aspects des religions et que ce titre puisse lui être associé à titre de métaphore, le wokisme n'est pas une religion. C'est une idéologie, un courant de pensée basé sur des croyances diverses et des théories dont un bon nombre peuvent être charitablement qualifiées d'extravagantes. Si ce mouvement est animé de nobles intentions et défend de justes causes, il le fait avec des méthodes contestables qui flirtent avec le totalitarisme et finissent souvent par desservir lesdites causes. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une mouvance homogène, ses zélotes se caractérisent souvent par une ferveur outrancière. Ils refusent le débat ou agonisent leurs interlocuteurs d'injures, annulent des conférences, profèrent des menaces et des anathèmes, harcèlent, exercent des pressions, déboulonnent des statues....j'en passe et des meilleures.
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