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Tout ce qui a été posté par Anachel
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Que cela vous plaise ou non des femmes et des enfants se feront toujours violer, des gens mourront et le printemps finira. Cela s'appelle la réalité. Et ne déformez pas mon propos qui ne dit à aucun moment que taire les choses est préférable. Ce que je dénonce ce sont les excès d'une libération devenue incitation. Vous faites bien. Le manque d'argumentation à tout intérêt à se dissimuler derrière une indignation morale afin de mettre un terme à un débat qu'il sait ne pouvoir gagner.
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Et depuis lors les tensions hommes/femmes se sont elles améliorées ? Quand j'étais jeune les mêmes problèmes existaient déjà mais les rapports humains étaient tellement moins clivés, anxiogènes et hostiles que dorénavant que toutes ces minorités opprimées sont incitées à dénoncer ces faits. La réaction d'un individu rationnel et bien intentionné ne devrait pas être "cette injustice me révolte et je vais me battre pour la faire disparaitre" mais "est-ce que les actions que je me propose d'entreprendre vont faire du bien à la cause que je défend ?" Avant on ne réduisait pas les gens à des catégories identitaires qui les poussent à se conformer au discours dominant, ils agissaient et s'exprimaient en tant qu'individus frères en humanité de tous les autres avant de se voir femme, blanc, cisgenre, homosexuel ou je ne sais quelle autre prison conceptuelle dans lesquelles nous sommes désormais condamnés à purger nos identités antagonistes. Libérer la parole est une chose mais les excès subséquents devraient modérer notre enthousiasme car ajouter des injustices sur d'autres injustices n'est peut être pas la bonne manière d'améliorer le monde.
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« Le faible nombre de condamnations incite à trouver de nouvelles façons de travailler.... » ....et pas du tout à s'interroger sur la légitimité des plaintes ou sur l'effet de l'élargissement excessif de ce qui rentre désormais dans le périmètre de définition des agressions sexuelles, ce qui à entrainé une explosion desdites plaintes et instaure un climat de paranoïa sexuel généralisé.
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Et moi je découvre avec stupéfaction qu'on peut désormais agresser sexuellement une statue. Et surtout utiliser des photos soigneusement sélectionnées pour en écarter toute représentante du beau sexe (qui sont sans nul doute minoritaires) afin de transposer symboliquement la violence des hommes faites aux femmes alors même que nous vivons dans l'époque et le lieu où les violences interpersonnelles n'ont jamais été aussi faibles. Et plutôt que de se réjouir de façon commune de cet achèvement louable, plutôt que de célébrer ensemble cette exception historique dans une grande communion des sexes enfin presque pacifiés, il est fait le choix saugrenu d'exacerber les tensions et d'hurler au sexisme pour pelotage sculptural. Voilà qui donne encore raison à Tocqueville qui à noté que dans les démocraties, où l'égalité des conditions est plus prononcée, les citoyens ont tendance à exprimer d'avantage d'insatisfaction à mesure que les injustices diminuent. En d'autres mots plus les sociétés se rapprochent de l'égalité parfaite souhaitée, plus les inégalités restantes deviennent intolérables pour les individus. Mais à titre personnel, et comme l'histoire le confirme, je doute que ce soit en montant les sexes, les communautés ou les ethnies les uns contre les autres que nous parvenions à un apaisement des rapports entre tous. Il me semble que plutôt que de s'entêter dans une posture morale et dénonciatrice, les féministes devraient s'intéresser aux causes de cette violence car le point de départ n'est indifférent ni pour les conjectures quant au développement futur d'un phénomène ni pour les actions à entreprendre pour le canaliser. D'autant plus quand le rapport de force est si désavantageux pour le groupe revendicateur et que son obstination dans l'aveuglement l'expose à un retour de bâton historique.
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Il est assez ironique que constater que Dieu ait donné à l'homme l'intelligence lui permettant de comprendre les lois de l'univers mais pas la sagesse pour éviter d'en abuser et que ce dangereux cocktail soit sur le point de le mener à sa perte. Encore une fois la sagesse du projet divin reste hors de portée de notre entendement limité, probablement d'ailleurs conformément à la volonté de Dieu dont on nous dit que les voies sont impénétrables dès que l'indifférence manifeste des lois de l'univers entre en contradiction avec les discours consolateurs d'une volonté bienveillante à l'œuvre dans les coulisses du monde. Et en effet ces réflexions peuvent amener à une énième preuve inopérante de Dieu qui viendra grossir la pile pourtant déjà élevée de ces platitudes désolantes d'une subjectivité se masturbant elle-même jusqu'à exulter d'avoir relié deux points au hasard dans le grand Dot-a-pix de l'univers. Et la lente progression de notre compréhension des mécanismes de l'évolution laissant derrière elle des zones d'ombre encore à éclairer est encore une fois interprétée comme une preuve de l'existence d'un dieu semblant décidemment résolu à ne se manifester que dans les trous de la science, balayant au passage tous les progrès des neurosciences, de la métacognition, de la psychologie ou de l'anthropologie génétique qui apportent précisément les explications qu'un esprit résolu à trouver une conclusion préétablie peinera à accepter.
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Je doute que vous soyez déçu par la nouvelle série. Elle est un peu plus fidèle à la réalité historique (mais vraiment de peu) alors que la première série est plus proche du livre mais nous touchons là à des détails qui ne devraient en aucun cas gâcher le plaisir de qui que ce soit. Encore une fois et à titre personnel je préfère la première série mais cette nouvelle adaptation est très plaisante à regarder.
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J’ai vu la série Shogun lorsque j’étais enfant et cet univers culturel, aux antipodes du nôtre, que représente le Japon médiéval romancé m’a fasciné et marqué durablement. Plus tard, j’ai lu le roman de James Clavell et j’ai revu cette série que j’ai achetée en DVD. Tout cela pour dire que lorsque j’ai appris qu’une nouvelle adaptation était prévue pour 2024, mes sentiments étaient ambivalents. J’étais à la fois enthousiaste à l’idée de regarder une nouvelle expression artistique de cette histoire captivante et de la faire connaître aux nouvelles générations, mais aussi inquiet qu’on produise quelque chose de médiocre qui ne rende pas justice au matériau original. Après avoir regardé la nouvelle série, j’ai été rassuré. Elle est visuellement très réussie et largement supérieure à la première, ce qui n’est pas un exploit étant donné les différences de budget. La photographie et la mise en scène sont soignées, les décors convaincants et certains kimonos sont de véritables œuvres d’art. Le casting est également remarquable, avec une mention particulière pour Tadanobu Asano dans le rôle de Kashigi Yabushige et un petit bémol pour Cosmo Jarvis dans le rôle du personnage principal, John Blackthorne, qui à mon sens est un peu terne. Hiroyuki Sanada incarne un Toranaga charismatique, même si sa performance peut difficilement se comparer à la prouesse de Toshiro Mifune, mais il est desservi par une direction d’acteur ayant voulu le présenter comme un génie silencieux et visionnaire, loin du registre plus humain de la version de 1980. Cette nouvelle série se distingue également de la précédente par une approche un peu moins subtile et nuancée que son ancêtre. On y trouve moins de non-dits, de double sens, mais aussi plus de traductions et de spectaculaire, des choix sans doute dictés par le souci de plaire à une audience plus jeune et plus sensible à l’explicite et au sensationnel. Même si ma préférence va de loin à la première série, cette nouvelle version reste très agréable à regarder et je ne peux que la conseiller à ceux qui ne l’ont pas encore vue et que le Japon médiéval romancé intéresse.
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Je ne le sais que trop. A 49 ans j'ai déjà perdu presque tous ceux à qui je tenais et qui sont presque tous morts en souffrant le martyr. Sans être pressé de partir, disons que je ne tiens pas moi-même à m'attarder plus que nécessaire.
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Je vous invite à lire "l'influence de l'odeur des croissants chauds sur la bonté humaine" de Ruwen Ogien et plus généralement tous les livres de ce spécialiste de la philosophie morale, bien que celui-ci répond spécifiquement à votre exigence de dilemmes moraux.
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Soyez heureuse, le monde en est emplit.
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Sans doute voulez vous dire que je suis rationnel et matérialiste. C'est une erreur assez commune issue d'une mauvaise compréhension de la philosophie de René Descartes que d'utiliser le terme cartésien en ce sens. En réalité si le cartésianisme se réclame de la rationalité, il suppose un dualisme ontologique qui est incompatible avec le matérialisme. Sans compter que l'idée de Dieu est indissociable du cartésianisme puisqu'il jouait un rôle central dans sa théorie de la connaissance et dans sa métaphysique. Il me semble que, comme beaucoup de gens, vous supposez que ceux que vous qualifiez de cartésiens ne sont pas ouverts d'esprit, ou en tout cas le sont beaucoup moins que les autres. Or, je peux me tromper mais je ne crois pas être plus borné qu'un autre. Je fais souvent l'effort d'examiner les hypothèses et conclusions des autres, je me force à aller écouter ou lire les arguments contredisant mes opinions. Ce qui ne me semble pas être le cas de la majorité de la population. Mais puisque les mots comptent moins que les actes, je vous invite à m'expliquer qu'est-ce qui chez moi me limite. Je m'engage à envisager loyalement vos arguments.
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Eh bien en tant qu'adepte d'une philosophie naturaliste, je ne l'envisage pas autrement que comme une fiction. L'esprit ne se distingue pas des processus cérébraux et quant à l'âme, elle suppose une altérité à la matière, une forme de transcendance qu'aucune donnée ne laisse supposer.
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J'en suis désolé mais je vais aller un peu à contre courant de la question telle qu'est est posée car je crois que la problématique ne se présente pas comme cela. Tout d'abord parce qu'en réalité nous n'avons pas le choix d'être ce que nous sommes, du moins pas entièrement. Alors certes nous pouvons décider de certains choix de vie, de carrière, de répondre oui ou non à une question (et encore, même là c'est à minima discutable) mais tous ces choix sont au moins partiellement déterminés par notre personnalité, notre caractère. On ne choisit pas d'être curieux ou borné, ouvert d'esprit ou intolérant, intelligent ou idiot, aimable ou revêche. Les caractéristiques qui nous déterminent sont elles-mêmes dictées par notre patrimoine génétique puis exaltées ou contrariées par notre environnement. Ensuite parce que je ne crois pas que la sagesse existe. Pas comme vous la présentez en tout cas. Je ne crois pas à la sagesse comme état permanent et stable. Chez la plupart des individus elle se manifestera sous forme de fulgurances, d'épisodes irréguliers qui illumineront une question particulière quand chez d'autres, bien plus rares, elle s'exprimera de façon assez constante sans pour autant les immuniser aux erreurs ou à la connerie passagère. Pour répondre de façon éclairée à votre question il faudrait avoir vécu deux vies, l'une en tant que sage reclus et l'autre en tant qu'imbécile mondain. La première étant une image d'Épinal, une fiction populaire et l'autre....eh bien sans doute un cas de figure bien plus ordinaire. Mais si comme je le crois vous faites référence à une personne dont la pénétration et la tempérance lui confèrent un sentiment de solitude même en pleine foule alors votre interrogation prend une tournure plus accessible et familière qui n'est pas sans rappeler cette citation de Nietzsche: «Plus nous nous élevons et plus nous paraissons petits à ceux qui ne savent pas voler.»
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Ravi que l'ouverture de ce sujet permette de mettre en lumière le travail de Mme Le Guin, qui a votre faveur. Concernant votre choix de quitter Omelas, permettez moi, sinon de le mettre en doute, du moins de l'interroger. Comme je le disais à un autre intervenant, je ne peux que constater que votre choix m'apparait comme en contradiction avec son support numérique qui implique l'exploitation d'enfants travaillant dans les mines du Congo pour en extraire les métaux rares, celle éhontée de millions d'ouvriers asiatiques besognant dans des conditions scandaleuses ou tout simplement le pillage des ressources des pays du tiers-monde pour le bénéfice des pays développés. Tout notre mode de vie repose sur une exploitation aveugle des ressources de notre planète, une division socio-économique terriblement inéquitable et un mépris criminel de l'environnement. Et pourtant, à l'évidence, nous avons fait le choix de rester. Entendons nous bien, il ne s'agit pas là pour moi d'émettre un jugement mais d'établir un constat. Nous sommes par métaphore, sinon de fait, ceux qui restent à Omelas. Et à titre personnel je l'assume complètement. Je n'ai pas choisi l'ordre du monde et crier mon indignation en une vaine démonstration de vertu ne révélerait que mon peu d'entendement de son fonctionnement. L'histoire montre qu'un lent travail de fourmi pratiqué de l'intérieur, que la négociation et les compromis résolvent des problèmes infiniment plus souvent qu'un acte isolé et dicté par un sens moral intraitable. Comme je le disais plus haut, partir d'Omelas me semble moralement surérogatoire et peut être même tenir un peu de la vertu ostentatoire. Surérogatoire dans le sens où c'est au delà du comportement moral attendu. Sacrifier son bonheur pour un avenir incertain afin de sauver l'enfant serait noble, magnifique même. Mais là il s'agit de faire la même chose sans que cela change quoique ce soit au destin de l'enfant, il ne s'agit que de soulager sa conscience coupable. Vous n'êtes plus complice du système perpétuant cette iniquité, la belle affaire ! Il perdure et l'enfant souffre toujours. Les contes et les biographies d'individus au destin exceptionnel ont le même défaut. Le biais du survivant. Ces histoires nous racontent comment par leur talent et à la faveur des circonstances un individu parvient à altérer la marche du monde. Et ce faisant elles détournent notre attention des millions d'autres histoires de ceux qui ont essayé mais échoué et se sont perdus dans les méandres de l'oubli, car nous voulons avant tout avoir des raisons d'espérer et d'être rassurés. Il n'est ni lâche ni déshonorant de ne pas se lancer dans une aventure improbable au profit d'une grande cause. Une aventure risquée est par définition.....risquée et il est parfaitement raisonnable de ne pas l'entreprendre. Alors certes il n'y a aucune gloire à glaner en ne tentant rien mais le monde a besoin de héros autant que des gens ordinaires, car si tous sont des héros, tous sont ordinaires.
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Jeu : Trouvez le nom de l'acteur ou actrice !
Anachel a répondu à un(e) sujet de metal guru dans Cinéma
J'hésite un peu entre Arnold Schwarzenegger et Bruce Lee... -
Dans sa recommandation à «nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature» René Descartes ne nous invitait pas à surexploiter celle-ci sans penser aux conséquences. Il nous encourageait à ne plus la considérer comme une entité mystérieuse et hostile puisque la science nous dévoilait les mécanismes de cette docile horlogerie et nous permettait d'en recueillir les fruits afin d'améliorer notre sort. Ce désir de maitriser notre environnement, de le considérer comme un lieu inhospitalier de part les dangers qui s'y dissimulent et les efforts qu'il faut déployer pour en collecter les ressources est aussi vieille que l'humanité elle-même. Et à juste titre. De fait la nature est non seulement un endroit où vivent mille créatures prêtes à nous bondir dessus et à se repaître de notre chair, où l'ingestion de la mauvaise plante peut vous envoyer ad patres aussi surement qu'un prédateur, où rôdent d'invisibles maux tout aussi mortels pouvant vous emporter par une fièvre inexplicable mais récolter du bois, de l'eau, de la nourriture ou se prémunir du froid et des intempéries est harassant et réclame un temps considérable. Mais petit à petit grâce à la science et au progrès technologique nous avons d'abord réussi à faciliter certaines tâches puis à nous extraire de la nature en bâtissant des villes et enfin à déléguer aux machines la plupart des travaux de force et domestiques. Aujourd'hui le citoyen moyen de nos pays industrialisés vit dans une ville, est connecté et travaille dans le tertiaire. La plupart d'entre nous savent ce que j'ai rappelé sur notre passé mais cette connaissance est purement théorique, elle nous vient de livres et de documentaires mais rarement de l'expérience vécue. D'ailleurs la nature que j'évoque ne nous est plus désormais accessible sans faire des milliers de kilomètres, celle qui reste chez nous est encore trop domestiquée pour représenter les dangers d'antan. Notre environnement immédiat et quotidien est né de notre main. Nous l'avons façonné de telle façon qu'il nous soit adapté et réponde à nos besoins. Il n'a plus rien à voir avec la nature que j'évoquais, qui était un environnement que l'on subit. Nous sommes désormais déconnecté de cette naturalité qui nous impose ses lois et ses dangers. Il nous est maintenant naturel que notre environnement se plie à notre volonté et à nos souhaits. C'est l'ère de l'homme démiurge pliant le monde à sa volonté. Cette déconnection progressive d'avec la nature et ses contraintes m'apparait également comme une déconnection progressive avec la réalité. La froide réalité, dure, intraitable, insensible à nos souffrances et à nos peines. Celle avec qui on ne négocie pas mais dont nous vivons sous l'empire indifférent. Nous nous sommes construit une bulle, un havre préservé où si notre loi ne prévaut pas tout à fait, du moins tient elle suffisamment la dragée haute à la nature/réalité pour croire que nous nous en sommes affranchis. Et il me semble que ce sentiment de toute puissance né de l'oubli de nos origines nous fait également croire que nous pouvons réellement plier le monde à notre volonté. Beaucoup désormais ne raisonnent plus en termes de faisabilité, de ressources disponibles ou de conséquences. Tout ce qu'ils voient, tout ce qu'ils veulent voir, c'est ce qui doit être fait. Et pourquoi cela doit-il être fait ? Parce que c'est bien. Parce que c'est juste. Parce que cela réchauffe son petit cœur fragile d'urbain tertiarisé n'ayant plus l'habitude que la réalité lui dise non. Le pragmatisme des origines à laissé la place à des systèmes moraux bien plus sophistiqués, bien plus «humains» dirait-on aujourd'hui, mais il a également laissé la place à un idéalisme hors sol. Notre sens moral, nos jugements sociaux et la politique que nous appelons de nos vœux sont uniquement guidés par le désir. Nous ne sommes plus près à renoncer à un caprice, à faire un compromis ou tout simplement à nous résigner. Que notre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
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Simone de Beauvoir n'a jamais rejeté le fait que la biologie, le sexe, soit un déterminant du genre ni n'en a amoindri l'importance. Elle a seulement affirmé que le genre est en partie une construction culturelle déterminée par les valeurs des normes sociales, ce en quoi je suis parfaitement d'accord. Mon propos n'est pas de nier cette part construite, simplement de rappeler qu'il ne suffit pas d'en théoriser le caractère univoque et de traiter de transphobes tous ceux qui ne sont pas d'accord pour que cela s'impose comme une évidence dans la population. Si vous voulez arguer d'études scientifiques, nombre de travaux de psychologie, de neurosciences et d'anthropologie plaident pour une part innée, biologique dans la construction du genre et des comportements sexués tout en laissant une place pour l'acquis. Seuls certains sociologues et autres "spécialistes en études de genre" radicaux nient totalement l'apport de la biologie dans le genre, balayant d'un revers de main dédaigneux les preuves empiriques qui en attestent tout en ne produisant eux mêmes que des preuves testimoniales dans le meilleur des cas, quand ils ne font pas appel à la psychanalyse et autres fadaises pseudo scientifiques. Ce n'est pas faire de l'essentialisme que de reconnaitre des faits enracinés dans la réalité biologique des corps. l'essentialisme consiste plutôt à postuler une origine métaphysique à un caractère donné, ce qui s'avère aux antipodes de l'acceptation et de la reconnaissance de données empiriques. Encore une fois j'insiste sur le fait que non seulement je ne nie pas la part construite du genre mais que je l'affirme haut et fort, je rejette simplement l'idée (et l'idéologie) qui clame qu'il n'est que cela. Je reconnais et soutiens le droit de chacun à s'identifier comme il le souhaite mais qu'on attende pas de moi que j'acquiesce sans réagir à ce qui m'apparait grotesque comme quand certains illuminés s'identifient à un arbre cybernétique, un elfe ou une flaque multicolore (et malheureusement je n'invente rien). Ou plus simplement quand un homme biologique s'identifie à une femme ou (inversement). Pour moi c'est un homme biologique mutilé (s'il a été opéré) qui s'identifie à une femme (ou inversement). Et en cela je ne suis pas très différent de Debbie Hayton, transfemme, enseignante britannique de sciences et militante politique dont je vous laisse une réponse qu'il adressait au maire de Londres en guise de conclusion après que ce dernier ait déclaré: "Les transfemmes sont des femmes. Les transhommes sont des hommes. Les gens non binaires sont non binaires. Toutes les identités de genre sont valides." La réponse: "Monsieur, vous êtes maire de Londres. Voici la vérité: les transfemmes sont des hommes; les femmes sont des femmes; les hommes ne sont pas des femmes. Les transfemmes ne sont PAS des femmes. Je vous dis cela en tant que transfemme. Plutôt que réciter le dogme, merci de vous préoccuper d'améliorer le quotidien des transgenres."
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C'est à minima contestable. Genre et sexe ont été utilisés de manière parfaitement interchangeable pendant des siècles. Ce n'est qu'au cours des trois ou quatre dernières décennies qu'une distinction à été établie dans une nouvelle acception théorisée par la sociologie puis promue par l'idéologie trans dont c'était l'intérêt. Mais qu'une nouvelle acception existe ne fait pas disparaitre la première, en linguistique c'est l'usage qui décide. Et là il y a un enjeu politique et sociétal majeur qui se cache derrière ce qui en apparence n'est qu'une controverse sémantique plutôt anodine puisque les tenants du genre les plus radicaux -et donc les plus influents- vont jusqu'à nier les différences sexuées ou même que le sexe existe.
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C'est un travail nécessairement arbitraire que d'introduire une rupture dans ce qui est par nature continu. Le monde est fait d'une infinité de situations et de personnalités ainsi il y a parfois toute une gamme de nuances entre la faute et l'innocence ou entre l'involontaire et le délibéré. Et le législateur à le difficile devoir de trancher là où commence l'infraction sans autres outils de mesure que sa raison et son sens moral. Tâche ingrate s'il en est, tâche impossible mais nécessaire puisque sans ce despotisme raisonné nous serions livrés au chaos. S'il existe des crimes indéniables et des innocences évidentes, l'entre-deux qui nous intéresse pose question. S'il parait difficilement défendable de laisser une agression impunie, la responsabilité de définir clairement ce qu'est précisément une agression s'impose avec nécessité mais une législation accrue n'est pas sans conséquences inopportunes. Celle des dérives que j'évoquais plus haut mais aussi celle d'appeler nécessairement une législation toujours plus grande et détaillée au gré des nouvelles mœurs et des nouvelles revendications plus exigeantes, rendant ainsi les rapports humains toujours plus complexes, artificiels et régentés. Cela m'évoque le paradoxe de la côte qui dit que si vous mesurez une côte avec une règle de 100 km, vous obtiendrez une certaine longueur. Mais si vous utilisez une règle de 1 km, vous serez en mesure de prendre en compte plus de détails et d'aspérités, ce qui augmentera la longueur mesurée. Plus l'échelle de mesure est petite, plus la longueur mesurée est grande. Voulons nous que tous les crimes soient punis et vivre dans une société oppressante ou voulons nous pouvoir parler et agir sans se demander constamment quelles règles nous pourrions enfreindre mais le payer d'iniquités ? C'est à nous de placer le curseur.
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Le problème étant que si en effet une grande partie de la population en est consciente, cela devient de moins en moins audible tant les positions victimaires intimident ceux qui ne parlent pas dans les clous. Désormais simplement tenir de tels propos vous valent des épithètes se terminant par "iste" ou "phobe" qui mettent fin à toute tentative de discussion.
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Oui, il est clair que des types avec le physique de chris hemsworth (mais sans son compte en banque) doivent nettement moins se faire accuser de baisers volés, de main au panier ou de propos offensants que des mecs hideux et maladroits.
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Comme dit Blanche Gardin: "Il n'y a agression que lorsque le mec ne nous plait pas".
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C'est un bon début mais il y a encore beaucoup à faire concernant les dérives de l'idéologie trans dans les pays anglo-saxons. Exclure les athlètes transgenres des compétitions féminines ou interdire les bloqueurs de puberté et actes chirurgicaux transaffirmatifs aux mineurs, par exemple.
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2011 est également l'année qui à vu le ministère américain de l'éducation élargir la portée du fameux «titre IX» (un amendement voté en 1972 pour lutter contre les discriminations) en y incluant les atteintes sexuelles, considérées de manière très large. Toute université prise en défaut dans l’application de ces nouvelles règles, souvent mal définies, pourrait être privée de financement fédéral – lequel peut se révéler vital même pour des établissements privés. Je vous conseille la lecture du livre de Laura Kipnis -le sexe polémique- dans lequel elle décrit les excès désormais courants d'une politique ayant instauré une paranoïa sexuelle sur de nombreux campus américains. Ce climat délétère à entraîné l’explosion des allégations d’inconduites sexuelles à l’université où un professeur lisant une poésie érotique à une étudiante peut faire l'objet d'une enquête de la part de son administration et se faire renvoyer, où des jeunes femmes peuvent révoquer leur consentement à postériori en invoquant leur ivresse lors d'une fête pour dénoncer comme viol ce qui était jusqu'à lors un rapport sexuel mutuellement accepté. L’auteure remet en cause la crédibilité de certaines plaignantes sur les motivations sous-jacentes à ces dénonciations et estime qu’il est de plus en plus difficile de faire respecter le principe de la « présomption d’innocence ». Kipnis a elle-même fait l’objet d’une plainte d’étudiantes estimant que ses chroniques avaient un effet dissuasif sur leur capacité à dénoncer des cas de harcèlement. Selon elle, des professeurs et des étudiantes adultes capables de prendre leurs propres décisions méritent que l’on respecte leur intimité et leur vie privée. Pour Kipnis, l’interdiction des relations amoureuses sur les campus brime la liberté d’expression et encourage une forme singulière de surprotection des étudiantes qu’elle dénomme « féminisme paternaliste », laquelle prive les jeunes femmes de leur autonomie. Elle s’oppose à cette « conception victimaire des femmes et à la conviction de l’inébranlable pouvoir des hommes » qui renforce le pouvoir de l’administration. Elle y dénonce enfin la logique viciée d'une administration et d'organismes subventionnés par l'état qui ont tout intérêt à élargir jusqu'à l'absurde cette acception nouvelle des agressions sexuelles puisque plus d'actes sont signalés, plus les financements fédéraux perdurent et c'est donc tout un système qui s'auto-entretient. On peut rapprocher ces excès des milieux académique avec des faits similaires se développant dans la culture d'entreprise où désormais il devient de plus en plus courant que les relations amoureuses soient interdites sur les lieux de travail alors même qu'une bonne partie des couples y trouvaient traditionnellement leur conjoint. Un regard, un geste, une parole, tout est désormais un danger dont l'ambiguïté peut vous valoir un renvoi et il n'est dorénavant pas rare que lors d'une convention d'entreprise, les hommes exigent que leurs chambres soient réservées à un étage différent de celui des femmes afin d'éviter de se retrouver accidentellement en leur présence.
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Très intéressante votre remarque, ainsi que cet article. Sans prétendre élucider totalement l'origine de ce phénomène, il me semble qu'on peut aller chercher du côté de ce que je nommerai la féminisation de la société. Car si comme l'explique l'article cité le féminisme a gagné énormément de terrain dans les mentalités, le phénomène va bien plus loin que cela. Si on analyse les données proposées par Laetita Strauch-Bonart dans son livre "Les hommes sont ils devenus obsolètes ?", on peut difficilement nier que cette féminisation se traduit aussi très concrètement à travers divers phénomènes tels que la tertiarisation progressive de la société qui à induit la perte graduelle de la prévalence de la force physique masculine ou l'indépendance toujours grandissante des femmes ayant permit l'éclatement de la prédominance du modèle de système familial de type nucléaire au profit d'un type monoparental gagnant chaque jour du terrain. On peut ajouter à cela une institutionnalisation croissante de principes ou revendications découlant du féminisme tels l'établissement d'un ministère dédié à la condition féminine, la mise en place de nombreux programmes promouvant la discrimination positive, l'apparition de l'état providence ayant permit le surgissement d'une classe d'inactifs essentiellement masculins ou encore des effets plus intangibles tels que la disparition d'un modèle immémorial où s'il disposait de l'autorité, le pater familias avait également la responsabilité de pourvoir aux besoins du foyer et d'en assurer la protection. En l'espace de 150 ans le rôle des hommes et des femmes dans la société se sont profondément transformés et, dans les pays développés, la société elle même à adopté des caractéristiques plus propices à la gente féminine, laissant bon nombre d'hommes sans rôle distinctif puisque sans attentes sociétales. Le point d'orgue de ces bouleversement me semble être l'éclosion d'un féminisme 2.0, plus agressif et revendicateur qu'il ne l'a jamais été alors même que la condition féminine ne s'est jamais si bien portée. On peut constater depuis quelques années que ce néo féminisme s'accompagne souvent de discours et de concepts pouvant facilement passer pour misandres où de "certains hommes sont violents et/ou toxiques" on glisse avec aisance à "les hommes sont violents et toxiques". Ma conclusion est que, peut-être par une réactance induite par un discours exagérément dépréciateur et dans un phénomène à rapprocher de la prophétie auto réalisatrice, une certaine frange d'hommes en manque de repères ou nostalgiques d'époques qu'ils n'ont pas connus s'offusque d'un environnement qu'ils perçoivent désormais comme hostile et développent une idéologie qui leur semblent à même de les aider à se réapproprier des territoires perdus.