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Tout ce qui a été posté par Dedictio
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«Stop à la guerre» : des manifestations dans plusieurs villes de France ce samedi, contre l’invasion russe
Dedictio a répondu à un(e) sujet de soisig dans International
Assertions sur l'Ukraine débunkées : https://www.bbc.com/afrique/monde-60387066 Le fameux silence des médias : https://www.lefigaro.fr/flash-actu/l-ukraine-et-les-etats-unis-lancent-des-exercices-militaires-en-mer-noire-20210628 https://www.ouest-france.fr/europe/ukraine/mer-noire-exercices-militaires-des-etats-unis-et-de-l-ukraine-sous-protestations-russes-50cd4f34-d7ee-11eb-a140-db026a1a9fd9 https://www.rtbf.be/article/l-ukraine-et-les-etats-unis-lancent-des-exercices-militaires-en-mer-noire-10793728 x') c'est pas la forme toi en ce moment x') -
La France et ses interventions illégales.
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Vasily dans International
Un mandat accompagne un processus d'indépendance. Rien à voir avec une conquête. 11 votants : quel plébiscite. Ton image d'ouverture est prise au Mali. Tu peux donc continuer vainement de me mordre les bas de pantalons... -
«Stop à la guerre» : des manifestations dans plusieurs villes de France ce samedi, contre l’invasion russe
Dedictio a répondu à un(e) sujet de soisig dans International
Il faudrait donc refuser aux peuples à disposer d'eux-mêmes et laisser ce droit à la discrétion d'un gouvernement russe parano et revanchard ? Fantasmagories passéistes. La Russie n'attire pas, sinon ça fait belle lurette qu'elle aurait proposé une union avec des traités bilatéraux à des Etats : la Turquie, si virée de l'OTAN se serait assise sur les 14 guerres qui l'opposèrent à cette puissance... Sans doute la raison d'ailleurs de son maintien dans l'OTAN. Toi qui affectionne la démographie ces temps-ci, c'est un pays qui s'érode et est promis à se rétracter : 1,5 enfants par femme, malgré une politique nataliste. Vivre sous un régime autoritaire qui fait la guerre pour un oui ou pour un non ne fait pas bander : à l'intérieur, comme à l'extérieur. Même la Chine s'en méfie. Pour dire... Le gouvernement russe réfléchit avec des logiciels des années 50 : persuadé d'être menacé d'extinction. Certainement que la donnée démographique, mise en exergue à la Douma en 2019 sous des tonalités tragiques exacerbe ce sentiment. Cette paranoïa héritée de la GF : ses alliés en ont conscience, une bonne part de la population russe également. Conscient également de ses inclinations géopolitiques, il faudrait céder à l'irrationnel pour ne pas froisser un tyran en fin de carrière ? Allons... -
La reprise de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine est-elle imminente ?
Dedictio a répondu à un(e) sujet de lycan77 dans International
Le peuple russe ne saurait se confondre avec son gouvernement. Et au sein même du gouvernement russe, cela tangue... Ukraine: le délégué russe d'une conférence de l'ONU sur le climat présente des excuses Cy.C avec AFP Le 27/02/2022 à 17:23 Partager Twitter Le drapeau de l'ONU (Photo d'illustration) - Brendan Smialowski "Permettez-moi de présenter nos excuses au nom de tous les Russes dans l'incapacité de prévenir ce conflit", a dit Oleg Anissimov en russe, après une déclaration enflammée de son homologue ukrainienne. https://www.bfmtv.com/international/asie/russie/ukraine-le-delegue-russe-d-une-conference-de-l-onu-sur-le-climat-presente-des-excuses_AD-202202270198.html -
La France et ses interventions illégales.
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Vasily dans International
D'autres portes ouvertes à enfoncer ? ou c'est bon ? Tout a des conséquences, ton discours aussi. Vraie vanne ouverte pour les thèses huntingtonniennes et leurs défenseurs. -
La France et ses interventions illégales.
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Vasily dans International
Mais c'est quoi le rapport avec le sujet ? x') Manifestement t'en as gros sur la patate, et ton HS semble sans retour. Je ne vais pas risquer de blesser davantage. Je te souhaite une bonne fin de dimanche. -
La France et ses interventions illégales.
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Vasily dans International
Je ne sais pas pourquoi tu fais une fixette sur le Mali et la Syrie. Tout Etat intervient où il peut, dans la nécessité des traités, de ses intérêts, des situations... Fallait-il refuser au Mali, un allié de la France, un appel à l'aide validé par les pays d'Afrique, alors qu'ils se faisaient défoncer par des groupes djihadistes ? Toi tu dis oui, moi je ne suis pas d'accord. C'est quand on en a besoin qu'on mesure la sincérité d'une amitié. Tu en as une conception différente. Soit. La Syrie c'est déjà différent. La France ne s'en mêlait pas, mais avait tirer une ligne rouge à elHassad : l'utilisation d'armes chimiques contre les civiles. Il l'a fait, nous avons détruit son arme, sans débarquement militaire. Mauvaise image que de détruire ces armes sales ? J'en doute. D'ailleurs, l'ONU nous reproche de ne pas être intervenus pour exfiltrer des enfants français des camps syriens. En l’occurrence, ici c'est la légalité des interventions le sujet. Dossier vide pour l'époque contemporaine, pour l'heure. -
La France et ses interventions illégales.
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Vasily dans International
Oui, t'es à deux doigts de découvrir les rapports de puissance. -
La France et ses interventions illégales.
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Vasily dans International
Dont acte : t'ignores l'appel d'un pays allié, et l'aval des pays africains concernés. -
La France et ses interventions illégales.
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Vasily dans International
Le Mali nous a appelé, les pays africains ont donné leur aval, l'ONU avait pris plusieurs résolutions... So what ? Je te l'ai déjà expliqué avec sources en plus : t'exagères hanss. Je peux être volontiers d'accord avec toi sur bien des sujets, mais là t'es de mauvaise foi et tu le fais exprès. -
La France et ses interventions illégales.
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Vasily dans International
Oui, personne n'a écrit le contraire Mais en l’occurrence le sujet est la légalité des interventions françaises -
La France et ses interventions illégales.
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Vasily dans International
C'est surtout un topic de propagande anti-France à gros sabots, où la critique vaudra attaques personnelles de l'auteur. Pourtant j'ai joué le jeu : il faut donc remonter à 1866 et avant, mais rien de contemporain, a fortiori depuis la charte de l'ONU. -
La France et ses interventions illégales.
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Vasily dans International
Si ton but est de redorer l'image russe : c'est mal barré. Tu as sous-entendu que l'intervention française au Mali était illégale : tu t'es fait défoncer. Tu prétends que la France a fait du néo-colonialisme en Syrie (qui n'a jamais été une colonie française, par ailleurs) : on a juste bombardé l'outil d'un crime de guerre sans mettre un soldat sur place. Que ce soit justifié ou non là c'est une autre discussion. Mais tu sais tu peux défendre la Russie sans être ridicule... -
La France et ses interventions illégales.
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Vasily dans International
Le rapport ONU sur le gazage de la Ghouta est dispo ici : http://www.un.org/disarmament/content/slideshow/Secretary_General_Report_of_CW_Investigation.pdf Il te faut un lien aussi sur l'existence bien réelle du mur de Berlin de 1961 à 1989 ou c'est bon ? -
La France et ses interventions illégales.
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Vasily dans International
Frappes ayant détruit l'arsenal chimique qui avait permis à B. el-Assad de gazer son peuple. Gros crime de guerre : ouvre une instance au TPI ! -
Naissance, éducation, instruction, ont développé mon patriotisme. Je ne partage pas "la" culture française, culture bourgeoise d'Etat, mais la culture en générale, volontiers du pays.
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La France et ses interventions illégales.
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Vasily dans International
D'autant qu'au Mali, la France est intervenue après l'appel à l'aide de son gouvernement, une fois consulté les pays africains déjà impliqués dans la défense de ce pays et sous les résolutions de l'ONU. Il faudrait certainement remonter au XIXe siècle... Peut-être l'expédition de Corée en 1866. Mais bon, nous sommes sous le second empire... Tentative de relativite aiguë aussi vaine que vide. Il aurait été moins con d'ouvrir un thread sur l'impérialisme européen, quitte à vouloir débattre sur du contenu contemporain en rapport avec le contexte de ces jours-ci. -
Nantes : Un drapeau breton géant déployé pour le rattachement à la Bretagne
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Kyoshiro02 dans France
Qu'est-ce que la bretonnité ou britonnité ? Le peuplement du territoire nantais n'a pas débuté avec les gaulois, mais au moins au néolthique. Le paradigme celte est par ailleurs discuté : en particulier sud Loire. La culture campaniforme est déjà en place sur toute la façade atlantique avant l'arrivée de groupes dits celtes. Le paradigme "gallo-romain" est de moins en moins utilisé aussi : ce sont des termes génériques qui ont tendance à gommer de profondes différences entre les territoires. Mais peu importe, ethnicisation dans ce débat n'a pas de sens. Comment expliques-tu qu'au XIXe siècle les migrations bretonnes en pays nantais sont vécues comme l'arrivée d'étrangers qui seront d'ailleurs cantonnées aux périphéries de la ville (Butte Sainte Anne, Chantennay) et dans des emplois subalternes comme garçon d'écurie, femmes de ménage (les exemples pullulent dès le XVIIIe comme le montre la thèse de Vincent Danet sur les indigents et marginaux à Nantes : consultable ici) ? La langue ne fait pas le sentiment d'appartenance à un ethnonyme. Ce sentiment peut évoluer à chaque époque : le conservatisme catholique volontiers breton a été ardemment combattu à Nantes avec des affrontements en 1903 (source1 source2). ll est évident qu'à partir des années 1920, la "receltisation" de Nantes s'opère par une meilleure intégration des populations bretonnes et une Eglise jugulée devenue appui social de l'Etat, et que les crises dès les chocs pétroliers, économiques et politiques, ont réveillé défiances et incertitudes qui poussent à crispation vers des identités repères. Le travail de "Roman Régional" des identitaires a également fait son oeuvre, comme expliqué plus haut dans le sujet. Les nantais sont d'autant plus enclins à se dire bretons qu'ils ne se reconnaissent plus dans la classe politique française : c'est une défiance, une posture plus qu'une profondeur culturelle. C'est comme le more corse : cela fait bien d'avoir du BZH sur le pare-brise. L'inverse est vrai aussi : l'agacement envers des manifestations innombrables (sur tous les sujets) à Nantes, le rabâchage constant d'un débat subalterne aux préoccupations locales davantage portées sur l'insécurité, une municipalité contestée qui cède aux identitaires pour se maintenir, le déni d'une vie bien à la nantaise, les cucuteries bien mièvres assénées sur les celtes et les bretons... tout cela commence à irriter. -
Nantes : Un drapeau breton géant déployé pour le rattachement à la Bretagne
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Kyoshiro02 dans France
Le but de ce billet était justement de mettre des mots sur des impressions, des interrogations, que j'ai eu moi-même. J'ai pu auparavant y répondre par bribes, mais méfiant toujours des partis pris je me suis méfié du mien et j'ai mené ce travail de recherche. Finalement les intuitions se sont avérées justes, si ce n'est que je n'étais pas au fait de l'influence d'un patronat breton sur ces mouvements. Travail que je compte encore développer et qui tranche dans la discussion, je l'espère, par sa documentation afin de vérification. (désolé cependant pour les fautes et coquilles dans cette mouture, peu relue) Merci pour les soutiens reçus. -
Nantes : Un drapeau breton géant déployé pour le rattachement à la Bretagne
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Kyoshiro02 dans France
Long développement, mais qui je pense aborde presque tous les tenants et aboutissants. Fruit de recherches, nombreuses lectures, discussions, rencontres... Merci aux courageux qui iront jusqu'au bout. La Loire (Liger = fleuve) est l'une des principales influences de la ville de Nantes. Neuf siècles d’appartenance administrative au duché de Bretagne ont laissé des traces politiques, urbaines, culturelles… Mais dans les inconscients, bien malin qui peut dire la profondeur des sentiments. Pourquoi faudrait-il ne retenir qu'une identité bretonne de Nantes ? Cette discussion en témoigne, comme quasiment toutes sur le sujet d’un rattachement de Nantes à la Bretagne : la grande absente est précisément l’identité bretonne. Personne ne la définit jamais, et des ouvrages de centaines de pages n’y sont pas parvenus non plus totalement. En revanche c’est peut-être ce bon Armel de Wismes ou peut-être Stéphane Pajot qui décrivirent ou illustrèrent l’âme nantaise. D’aucuns voudraient donc asséner à Nantes le contour strict d’une évanescence… Pour ce faire, ils cristallisent, essentialisent, trahissent… Pourtant la bretonnité est bien une composante fluctuante dans une histoire riche d'occupation du territoire qui remonte au moins au néolithique. La fabrique d’une identité bretonne et les débuts du nationalisme breton Dans le contexte de formation des identités nationales, tous les pays d’Europe occidentale et centrale cherchent à se doter de récits d’ancêtres mythiques, robustes et romanesques pour flatter la nation. La France rompt alors quelque peu avec ses ascendances chrétiennes : face à la mythologie chevaleresque britannique et galloise, aux vaillants guerriers germaniques, par terrible de faire de nos ancêtres d’indigents bergers moyen-orientaux, juifs qui plus est… Pas terrible non plus de plonger dans la protohistoire pour dire « mon ancêtre détenteur d’un gobelet en céramique cordée ». On s’arrêtera alors tout bêtement au premier peuple du territoire ayant reçu un nom : les celtes. De là est née le fameux « Nos ancêtres les gaulois » avec statue de Vercingétorix à Alise-Sainte-Reine érigée par Napoléon III. Les celtes sont alors reliés aux bretons et sont alors brodés des récits pour les magnifier. cf. Anne-Marie Thiesse, La création des identités nationales, Europe XVIIIe-XIXe siècle, Point Seuil, Paris 2001, « En août 1837, La Villemarqué avait proposé à Salvandy, ministre de l'Instruction publique, de publier un recueil de Chants populaires de la Bretagne-Armorique, afin de contribuer à l'histoire de France. Transmise au Comité des travaux historiques, sa demande avait été rejetée en février 183818. De retour à Paris, il publie à ses frais en août 1839 le Barzaz Breiz, chants populaires de la Bretagne qui lui donne à 24 ans un certain succès mondain et littéraire. Il parvient à retrouver des marins qui chantaient encore la chanson qui vantait les mérites de Jean-Baptiste Le Mancq, pilote19 de la frégate la Surveillante (1778) et de son capitaine le chevalier Charles Louis du Couëdic. À la même époque, en effet, Gérard de Nerval essaie de retrouver les chants populaires du Valois, George Sand ceux du Berry20. Cette dernière exprime d'ailleurs son admiration pour « les diamants du Barzaz Breiz », lors de la parution de la seconde édition en 184521, et invente à ce propos le concept de littérature orale. Les mélodies, qu'il a également collectées, sont rassemblées en fin de recueil. Une deuxième édition augmentée paraît en 1845. Les textes édités sont rédigés dans un breton exempt de mots français et précédés d'une notice où perce, de l'avis de plusieurs chercheurs, une vision légitimiste22,23,24,25,26, aristocratique et/ou nationaliste de la Bretagne27,28,29,30. Yves Le Berre, de son côté, juge que l'appropriation du Barzaz Breiz par les nationalistes bretons au XXe siècle est un contresens et que La Villemarqué défend, en fait, le rôle social et politique de l'aristocratie terrienne et de la religion catholique dans la France bourgeoise du XIXe siècle31. À l'opposé d'un Olier Mordrel32, il considère qu'il n'a jamais été séparatiste33. Quant à sa candidature aux élections de 1849 dans le Finistère sous l'étiquette républicaine, signalée par Louis Ogès34, alors qu'il était lié aux légitimistes35, Louis Le Guillou la considère comme « une incursion [...] chez les démocrates »36. Dans sa profession de foi du 27 avril 1849, il affirme: « J'ai accepté, avec les représentants de la nation, la République démocratique modérée, et je veux lui donner mon concours loyal et sincère. Je veux le maintien de la Constitution solennellement proclamée par l'Assemblée nationale37. » Grandement nourri du romantisme européen38, son travail correspond au modèle d'édition d'une littérature populaire vivante, rassemblée et stylisée, établi par les frères Grimm, qu'on retrouve également chez le serbe Karadžić ou le Finnois Lönnrot39. Même si ce n'est pas un succès de librairie avec seulement 500 exemplaires pour l'édition de 1839, 2 000 exemplaires pour celle de 1845, 2 500 exemplaires pour celle de 186740, le Barzaz Breiz connaît un succès immédiat, parmi les lettrés de la capitale, pour deux raisons : la beauté poétique de l'édition de La Villemarqué et l'attente idéologique, parmi les Bretons, de textes prouvant leur identité historique. Dans ce contexte, l'accueil eût été favorable dans certains milieux, même s'il s'était agi d'une supercherie similaire à celle d'Ossian. » https://fr.wikipedia.org/wiki/Théodore_Hersart_de_La_Villemarqué La réalité est bien moins romantique pour les milieux populaires bretons. Sous l’effet de l’exode rural, beaucoup migreront et s’installeront à Nantes et son pays. Dans l’Ouest, le nom « bretonnière » est courant et signifie littéralement « lieu où vivent des bretons », signe de leur altérité à la population autochtone... Ainsi par exemple, à la Chapelle-sur-Erdre on garde le souvenir du « château de la bretonnière », bâtisses de propriétaires agricoles et sa métairie de style néoclassique (source). Cette altérité à la population du pays nantais peut même aller jusqu’à du rejet, comme l’a montré l’historien Jean Breteau « Peut-on émigrer chez soi ? Le peuplement breton de Nantes aux XIXe et XXe siècles », dans la revue: Hommes et Migrations, n°1260, Mars-avril 2006, pp. 41-47. « Face à ce rejet violent, il fut facile à l’Église – atterrée par sa perte d’influence dans le prolétariat et portuaire – de se présenter en championne de l’identité catholique et bretonne », développe-t-il. « Pendant plus d’un siècle, l’Église fit tout son possible pour garder ‘ses’ bretons et elle n’hésita pas à les enrôler sous sa bannière politique contre la République, lors de la loi de séparation de l’Église et de l’État. En effet, le 1er juillet 1901, Pierre Waldeck-Rousseau fait voter la loi sur les associations. Si celle-ci stipule que la constitution d’une association est désormais entièrement libre, comme chacun le sait, les congrégations religieuses sont en revanche exclues du droit commun. En 1902, 38 écoles de la congrégation des Filles du Saint-Esprit sont fermées. Les religieux poussent au soulèvement « armée de penn-baz ». Échaudé, Émile Combe met fin à la tolérance républicaine et réactive le 29 septembre1902 une circulaire vieille alors de 10 ans, qui imposait la prédication et le catéchisme en français, et non plus en breton comme ils l’étaient majoritairement. De fait le breton se retrouve interdit dans les écoles privées bretonnes. (source). Pendant ce temps à Nantes, la bute Sainte Anne et Chantennay devinrent l’équivalent de Montparnasse à Paris, en trois vagues de migrations bretonnes, dont seule la troisième parvint à s’intégrer pour « celtiser » finalement la ville Un drapeau fasciste devenu consensuel Le drapeau « Gwen ha Du », « Blanc et Noir » en breton, est arboré comme étant le drapeau historique par les régionalistes et les nationalistes en Bretagne. Cependant, en réalité, c'est une invention récente, faite 1923 par le militant fasciste Maurice Marchal, plus connu sous le nom de Morvan Marchal puisqu’il a « bretonnisé » son prénom. Le Gwen ha Du a été conçu comme un étendard moderne afin de servir la conception fasciste de la Bretagne diffusée par le groupe Breiz Atao, à l'origine du Parti Autonomiste Breton. Ce drapeau, de par son large succès, symbolise ainsi la formidable percée et la quasi-totale hégémonie de l'idéologie fasciste celtique issue de Breiz Atao dans le mouvement identitaire breton depuis les années 1920 jusqu'à nos jours. Le fait que ce drapeau soit approprié sans réserve depuis une soi-disant gauche et extrême-gauche bretonne jusqu'à l'extrême-droite la plus radicale, en passant par une flopée d’identitaires en tout genre se disant « apolitiques » (petits commerçants, maires de village, artistes, chanteurs ou même la chaîne de supermarchés Super U) reflète le succès de la construction idéologique menée par les fascistes de Breiz Atao, journal qui le diffuse en 1925, autour de la Bretagne. Quand on le compare au drapeau des États-Unis d'Amérique, la ressemblance est frappante. Cela ne fut d’ailleurs jamais nié par ses créateurs. Pour les militants maurassiens ayant fondé Breiz Atao, les États-Unis d'Amérique représentaient à cette époque le modèle d'un État fédéraliste et d'une puissance moderne. C'est justement sous la bannière du « fédéralisme » que Maurice Marchal et Maurice Duhamel notamment se séparent des autres fondateurs de Breiz Atao, pour fonder en 1931 la Ligue Fédéraliste de Bretagne, mettant en avant un antisémitisme « social » typique du fascisme français. De l'autre côté est créé le PNB, le Parti National Breton qui pour sa part prône un nationalisme d'extrême-droite plus « classique ». Il est lié au groupe armé portant justement le nom de « Gwen ha Du » et ayant commis différents attentats entre 1932 et 1939. Il est évident qu’aujourd’hui le drapeau est arboré par un public consensuel, majoritairement étranger à ces thèses. Cependant que beaucoup ignorent l’origine de l’étoffe qu’ils brandissent… Les écueils populaires Voulu comme un symbole de pouvoir, tandis qu’à son achèvement il était quasiment devenu militairement inutile avec la diffusion de l’artillerie, le château des ducs est souvent cité comme totem à l’identité bretonne. L’énorme enceinte à tours massives qui trône au coeur de Nantes, ne fut que l’une des nombreuses demeures ducales, cours itinérantes comme toutes les cours au Moyen-Âge. Château de la Duchesse dit-on, elle qui passa le plus clair de sa vie à Paris, et qui fit envoyer des troupes espagnoles et anglaises contre les nantais qui n’avaient pas payé l’impôt… Elle pu bien donner son coeur après cela… Anecdote qui reflète que la bretonnité fut plus volontiers l’apanage d’une aristocratie et de ses intérêts territoriaux, que d’un peuple dont la construction d’une conscience identitaire ne s’opérera qu’à l’époque moderne… Le château des Ducs est par ailleurs le plus jeune des trois châteaux du vieux Nantes. Il a été fondé sur les restes de la Tour Neuve, où s’exerçait déjà l’autorité ducale. Mais le plus vieux demeure le château Comtale du Bouffay dont la construction débute à la fin de l’Antiquité… Sainte-Croix en fut sa chapelle, et si vous êtes sympa avec le patron du restaurant « La Prison » vous pourrez en admirer les derniers vestiges souterrains. Mémoire systématiquement occultée par le discours identitaire... Bien des militants de la réunification brandissent l’artificialité administrative de la région Pays-de-la Loire. En l'occurrence les vicissitudes du territoire dans le duché reposent sur des traités, des héritages et des unions maritales... De l'administratif, donc… Nul ne conteste par ailleurs le caractère administratif et leur artificialité aux congés payés, aux RTT… pour aller se dorer la pilule sur les plages bretonnes, ou se prélasser en terrasses du Bouffay. Et la duchesse Anne de Bretagne, alors ? Une aristocrate qui passa le plus clair de son temps à l’hôtel d’Étampes à Paris et dont l’image populaire et tout autant une reconstruction à des fins de propagande : « Après sa mort, elle tombe progressivement dans l'oubli dans l'historiographie nationale jusqu'au milieu du XIXe siècle, à la différence de l'historiographie bretonne. La noblesse bretonne commande une nouvelle histoire du duché, Histoire de Bretagne écrite de 1580 à 1582 par Bertrand d'Argentré, qui fonde une historiographie régionale faisant d'Anne de Bretagne la femme qui a conservé l'autonomie du duché malgré ses mariages avec deux rois de France. Si cette historiographie bretonne de propagande ne peut nier l'inaction de la reine pendant le règne de Charles VIII, elle amplifie l'emprise de la reine sur Louis XII21. Les régionalistes bretons cherchent, dès la fondation en 1843 de l’Association bretonne, un personnage capable d’incarner leur idéal de renouveau agraire et régional, tout en manifestant leur attachement à la nation française60. Leur choix se porte sur Anne de Bretagne, qui est progressivement dotée, dans les histoires de Bretagne, du costume breton (d'où la légende de la « duchesse en sabots »)61. Plusieurs mythes entourent désormais Anne de Bretagne, celui d'une femme contrainte à un mariage forcé avec Charles VIII, celui d'une duchesse bretonne attachée à l’indépendance et au bonheur de son duché ou au contraire d'une reine symbole de l'union et de la paix entre la Bretagne et la France2. « https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_de_Bretagne#Représentations Le régionalisme pragmatique face au conservatisme identitaire Les régions ont été créées justement pour sortir des archaïsmes identitaires et permettre à l’échelon une modernisation de la France, l’aménagement de son territoire, faciliter l’économie… C’est dans ce sens que sont créés les groupements d’intérêts régionaux en 1919 dits « régions Clémentel ». Les chambres de commerce sont réparties dans ces groupes. Nantes choisit alors de se rapprocher d’Angers, tandis que Rennes se tourne vers la Bretagne, Carte : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a4/France_1919_régions_Clémentel.gif Les textes prévoient qu’à tout moment les départements peuvent choisir de quitter ces groupements pour un autre. Sous l’occupation allemande, Vichy entreprend une organisation qui reprend l’esprit régionaliste aux mêmes fins stratégiques et économiques. Le Maréchal Pétain, plutôt de sensibilité d’Ancien Régime, plaide pour la restauration des Provinces d’avant 1790 (création des départements), par conséquent pour une Bretagne à 5 départements ayant pour capitale Nantes. François Château, alors maire de Rennes, s’oppose farouchement à l’option nantaise. Pétain cède et laisse traîner les débats. Après plusieurs rapports, Pierre Laval tranchera : la Loire Inférieure ne sera pas associée aux départements de la Bretagne. En juin 1944, toutes les lois de Vichy sont abolies. Pendant 12 années, il n’y aura plus de régions en France. Ce n’est qu’en 1956 que le gouvernement Guy Mollet, toujours mu par les mêmes raisons d’aménagement et de décentralisation, crée les régions qui nous sont familières. De Gaulle penchait lui pour une Bretagne à 5 départements. Il s’est laissé convaincre par Debré, méfiant des mouvements conservateurs volontiers anti-républicain comme on l’a vu. La Bretagne avait, pour de nombreuses forces vives, tourné la page des archaïsmes pour rattraper quelques retards économique. Ce fut l’esprit et l’initiative du CELIB : Comité d'études et de liaison des intérêts bretons. Mais le virage n’a été une réussite pour tout le monde, notamment les petits exploitants agricoles. Les inégalités sociales se creusant, les ressentiments ont ressurgi. L’histoire des mouvements nationalistes armés bretons nous est familière, mais il faut le dire pas très représentative du mouvement nationaliste breton, protéiforme. En revanche, ce qui se noue depuis que cette page des années 70-80 est tournée, semble bien plus pernicieux. Le dessous des cartes : les années 2000-2020. Je laisserai ici la parole à Françoise Morvan qui mènent depuis des années, en tant qu'essayistes, des recherches sur ces mouvements identitaires : "L’Institut de Locarn a été créé dans la continuité du Club des Trente, lobby fondé en 1988 au château d’Yves Rocher à La Gacilly par des patrons bretons dans le but de peser sur les élus. Le nom même de « Club des Trente » a d’ailleurs été trouvé par Jean-Pierre Le Roch, créateur d’Intermarché et cofondateur de l’Institut de Locarn. Il s’agit d’une allusion guerrière issue d’un vieux topos de l’historiographie nationaliste. Les piliers du Club des Trente (Alain Glon, Pierre Legris, Louis Le Duff, fondateur de La Brioche dorée, Yves Le Baquer, directeur du Crédit mutuel de Bretagne, Daniel Roullier, Jean Le Calvez, Louis Le Douarin, le PDG de la laiterie Triballat, Vincent Bolloré…) communient dans la même défense d’une « identité bretonne » à promouvoir par tous les moyens possibles en vue de faire de la Bretagne une région autonome. L’agroalimentaire et la grande distribution se rassemblent pour fédérer des entreprises de plus en plus nombreuses. Produit en Bretagne qui se présente sous les dehors aimables d’une fédération d’entreprises locales respectueuses de l’environnement, est une véritable pieuvre qui touche à des domaines allant de la banque aux mutuelles en passant par les saucisses, la culture, l’édition, les médias. Les journaux et les chaînes de télévision sont membres de Produit en Bretagne. Tout discours critique est censuré. C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet de « réunification », préalable nécessaire à l’autonomie d’une Armorique retrouvée, avec Nantes pour capitale. C’est aussi dans ce contexte que s’inscrivait le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes réactivé en 2000 par le Club des Trente : il fallait un aéroport international pour faire de Nantes une capitale (et se passer de Paris). Le Conseil régional a fait allégeance à l’Institut de Locarn de manière de moins en moins dissimulée au fil des années. Date clé, le 8 juin 2006, le président alors socialiste du conseil régional Jean-Yves Le Drian choisit d’aller à l’Institut de Locarn présenter son programme officiel pour la Bretagne. Toute opposition est dès lors muselée. Conséquence immédiate, le projet DEB (Diaspora économique bretonne), chargé de fédérer en réseau les Bretons du monde entier qui fait donc de Locarn le point de rencontre des « Bretons de l’extérieur » reçoit le soutien du Conseil régional. La présidence en est confiée à l’indépendantiste Yves Pelle, qui prend en 2010 la présidence du Parti breton (parti nationaliste inspiré par l’Institut de Locarn). Une partie de la formation des cadres est déléguée à l’Institut. En 2012, une nouvelle association, l’« Institut Jules-Verne de prospective et de projets innovants » (sic) ayant pour objet la formation d’étudiants « à fort potentiel » est fondé avec la bénédiction des élus. La formation des élites, cœur de la stratégie de l’Opus Dei, trouve donc là un prolongement. Ainsi encouragé, en 2013, le lobby patronal décide de passer à la vitesse supérieure. À Pontivy, Alain Glon, Jakez Bernard, Jean Ollivro, Loïc Hénaff et autres membres du lobby lancent un « appel du 18 juin» destiné à lutter contre l’écotaxe, pourtant votée à la quasi-unanimité. Le premier portique tombe le 2 août. Produit en Bretagne lance une « alerte incendie généralisée » le 16 octobre. La jonction avec les autonomistes du collectif « Vivre, décider et travailler au pays » du maire de Carhaix Christian Troadec s’effectue alors et, le 2 novembre, les manifestants sont invités à s’affubler de bonnets rouges en acrylique fabriqués par l’entreprise Armor Lux, l’un des piliers du lobby patronal breton. Les images de la « révolte des bonnets rouges » font le tour du monde. L’État cède. Un « pacte d’avenir pour la Bretagne » consacre la victoire du lobby, une victoire qui aura coûté 11 milliards d’euros à l’État et qui aura provoqué un effet massif de propagande identitaire (sur base de falsification de l’histoire). Contre ce déferlement, quelques voix parviennent à s’élever, mais elles sont vite étouffées. III. La Bretagne comme laboratoire Le 3 juillet 2017, devant le Congrès réuni à Versailles, le président Macron appelle à conclure des « pactes girondins » avec les « territoires » – non pas, comme on l’a dit, un « pacte girondin » qui s’opposerait à la « centralisation jacobine » mais bien des « pactes girondins » qui permettraient aux collectivités territoriales de déroger à la loi. Ces pactes ne sont qualifiés de girondins que par abus car jamais, pas plus que les jacobins, les girondins n’ont envisagé que l’unité de la loi et l’égalité devant la loi soient mises en question. Négociés avec les « territoires », autrement dit avec les lobbies régionalistes, autonomistes et indépendantistes appelant à la fin des États-nations, ces pactes sont en parfait accord avec le projet de l’Institut de Locarn. La balkanisation de l’Europe est une voie ouverte à la dérèglementation appelée par les patrons qui, en Bretagne, entendent être libres de « décider au pays » et de le soumettre à leur loi. Le président de la République déclare le 21 juin 2018 à Quimper qu’il entend faire de la Bretagne le « laboratoire » de ce projet. Il confie à Jean-Michel Le Boulanger, conseiller régional vice-président à la Culture, issu de l’UDB, parti autonomiste, et auteur d’un essai Être Breton ? couronné par le prix Produit en Bretagne, la rédaction d’un rapport qui ouvrirait, sous l’égide de Richard Ferrand, sur une réforme constitutionnelle. En plein confinement, le 23 avril 2020, le chef de l’État se déplace pour « remercier la filière alimentaire» en la personne de Jean-Marc Roué, « paysan-directeur général », incarnation de l’agriculture productiviste (artichauts, choux-fleurs, tomates sous label Prince de Bretagne). Dans la droite ligne d’Alexis Gourvennec, Roué, adepte des opérations commando et membre des Bonnets rouges en 2015, se sent d’abord « actionnaire de la Brittany Ferries ». Il vend des paniers de légumes via Amazon, version locarnienne de l’amap, et a pour slogan « cultivons les couleurs de la Bretagne ». L’instrumentalisation de la culture, de la langue bretonne, de la mémoire peuvent se résumer en l’une des grandes réalisations de l’Institut de Locarn, la Vallée des saints, placée sous le sigle de Produit en Bretagne. Cœur de la reconquête identitaire via l’histoire, le Cercle d’étude de l’histoire créé par l’Institut de Locarn achève de faire de la Bretagne le lieu de l’expérimentation : ceux qui, en 1998, semblaient les « croisés d’un autre âge » apparaissent à présent comme les croisés de l’âge venu d’une grande régression. " Source : https://francoisemorvan.com/travaux/linstitut-de-locarn/?fbclid=IwAR2YF97m5YkSiuwIK82vRJUz_9g6p-C-5-4Bs6D6jtwsJGLde0F26WzY2i8 La vallée des mauvais desseins Outre les objectifs identitaires catholiques de ce héraut de la « bretonnité » qu’est Philippe Abjean, créateur de la vallée des saints, on suit dans la presse les différentes polémiques autour de ce pastiche à statues qui désormais a échappé à son propre créateur. Ce Tro Breizh, pèlerinage breton, reprend la reconstruction des folkloristes du XIXe siècle évoqués plus haut, pour le réinterpréter à nouveau autour de 7 saints bretons plus ou moins reconnus par Rome et représentés à la façon de la culture de l’île de Pâques... Succès, autant que questions entourent ce site touristique dont son propre créateur, écarté, dénonce aujourd’hui, sans rire, sa trop grande fréquentation… Des questions en effet. Quand en 2018, l’historien Frédéric Morvan, avait été sèchement remercié du secrétariat de l’association. Il s’étonnait notamment du fait que le comité scientifique, prévu annuellement, ne se soit réuni… qu’une fois en 2014 ! En effet, le site a été construit autour d’un tumulus (fouillé mais pas ses alentours) et d’une motte féodale qui a été partiellement détruite par les travaux. A l’époque les archéologues émettaient plusieurs réserves au projet, mais restées simples remarques non prises en compte. L’éviction de Morvan signe définitivement l’orientation « historique » du site : pognon et propagande identitaires priment. Les mécènes ont commencé cependant à se rendre compte de ces noirs desseins cis sur des conflits de patrons bretons Source et pour en savoir plus : https://penn-bazh.bzh/2021/04/30/enquete-le-feuilleton-de-la-vallee-des-saints-a-carnoet/ Stone Breizh : Disney Land identitaire à la gloire du patronat breton Il y a 15 jours à peine, Philippe Abjeau a remis le couvert identitaire avec une nouvelle folie : un « stonehenge » breton destiné à être le « nombril de la Bretagne ». A Carhaix, sur une colline à 234 m d’altitude située à 800 m à vol d’oiseau des fouilles archéologiques du cairn de Goasseac’h, au lieu-dit Pen ar Roz, un agriculteur du coin lui a cédé une parcelle de 2,6 ha. Le projet est déjà en route : sans sondage archéologique préventif, bien entendu. Dans un premier temps, 36 mégalithes, de 5 à 6 m de haut et de 43 m de diamètre, seront agencés en cercle : « Ce sera en granit breton. Ce premier menhir sera levé à la main, à la corde, par 100 à 300 personnes, comme à l’époque. Les hommes qui ont vécu il y a six mille ans ont réussi, pourquoi pas nous aujourd’hui, sans grue ? Ce sera un lieu de célébration de l’identité bretonne » , affirme Philippe Abjean. ’Rassurons-nous’ les autres laisseront place aux bulldozers et grues. Mais ce n’est que le début du projet… En voici la totalité : https://www.stonebreizh.bzh/pages/le-projet On y a apprend que vous aurez la chance de pouvoir « dialoguer » avec d’éminents patrons bretons qui auront leur petit écriteau, tel Bernard Arnault, M. E. Leclerc… J’espère que vous avez hâte et vous sentez privilégié. Il sera prévu de pouvoir vous saisir (moyennant monnaie spirituelle?) des lieux une fois le barnum aménagé pour vos mariages et séminaires… Ben tiens ! Le business semble bien aujourd’hui l’un des principaux moteurs des velléités identitaires à différents étages : s’emparer d’une identité édulcorée à travers deux siècles de reconstruction pour vendre, produits anodins, productions, image, etc. etc. Mais pas que. Conclusion La sincérité de quelques militants ne sauraient être mise en doute : après tout, la proposition d’une région bretonne à cinq département demeure une proposition comme une autre. Là où le bât blesse, c’est lorsque l’histoire est instrumentalisée pour être moulinée sous le prisme identitaire : préoccupation Ô combien contemporaine, comme on l’a vu et le montre l’actuelle campagne présidentielle. Ces gens de bonne foi, ne se rendent pas comptes des chariots idéologiques qu’ils traînent, ni des vautours qui les instrumentalisent, ni des raffinements culturels qu’ils escamotent. Faible au XIXe siècle à Nantes, ces velléités d'imposer un "packaging breton" forgé au moment de l'affirmation des nations, du succès des récits ossianesques puis de la montée des nationalismes (Académie celtique à Paris), poussent volontiers de nos jours sur le terreau des crises institutionnelles, identitaires et sociales et les orages d'une mondialisation vécue comme diluante. De fait, les sondages de 2014 dans un le contexte de la France de F. Hollande et de Valls et de la montée de l'extrême droite aux municipales se comprennent dans ce contexte... Au plus profond c'est une réaction, un conservatisme identitaire de droite catholique plus ou moins anti-républicaine. A gauche, c’est une posture de décentralisation, au mieux un frêle et sympathique opportunisme par capitale sympathie baigné d’images d'Epinal, afin de repère. Des idiots utiles de plus gros poissons aux grands appétits financiers, bienveillants mais ne se rendant pas compte qu’ils défendent un pastiche identitaire. Ils étouffent des identités bretonnes, nantaises, qui se mêlent et sont extrêmement vivantes. Ils les noient dans des clichés éculés, et permettent leur réduction : on se retrouve dans une ville comme Nantes avec des écoles Diwan dispensant un breton littéraire, dans une cité qui fut majoritairement de langue française, gallèse et aux marges de patois bretons. Le gallois, faute d’avoir trouvé grâce auprès de ces « défenseurs », est éteint. Le nationalisme identitaire lui est bien vivant. -
Nantes : Un drapeau breton géant déployé pour le rattachement à la Bretagne
Dedictio a répondu à un(e) sujet de Kyoshiro02 dans France
Tout est résumé. -
Pour en finir avec un mensonge historique : non, la séparation de Nantes de la Bretagne, n'est pas due à Vichy. La séparation des territoires nantais et rennais a lieu bien avant la WWII, notamment dès 1919 sous les régions Clémentel. Je passe les différents plans qui existaient sur un redécoupage des départements après 1790. En 1919, les décrets prévoient alors que chaque chambre de commerce peut choisir son groupement d'intérêts régionaux. C'est alors que Nantes choisit de se séparer de Rennes, et se rapproche d'Angers. Notons qu'à tout moment, la chambre de commerce de Nantes aurait pu être de nouveau rapprochée de celle de Rennes : mais les deux villes choisirent destin séparé. Tout s'est passé sans contestation d'aucune sorte. Dès 1940, le gouvernement de Vichy réfléchit à un nouveau découpage stratégique et économique du territoire dans le contexte d'occupation allemande. Pétain tient à restaurer les Provinces d'Ancien Régime, et se trouve partisan d'une Bretagne à 5 départements avec capitale Nantes. Le maire de Rennes François Château s'y oppose farouchement. Finalement la question est tranchée en juin 41. Comme on peut le lire dans les différents articles de presse de l'époque qui annoncent la création des préfets régionaux, la nouvelle ne suscite aucune surprise ni émoi, mais de l'amertume chez les élus qui se retrouvent bec dans l'eau pour leurs querelles. Ainsi, en septembre 1943 l'Etat Vichyste rassure : "Le retour de la Loire-Inférieur à la province de Bretagne ne se fera qu’à la paix", déclare le préfet Donati en première page de L’Ouest-Eclair. La réunification était donc bien dans les plans de Vichy. "L'ordonnance du 9 août 1944 relative au rétablissement de la légalité républicaine sur le territoire continental, promulguée par le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) et publiée à Alger, ôte toute légalité au régime de Vichy, en considérant comme nuls et non avenus tous les textes réglementaires" https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000006071212/ Il n'y a donc plus de régions en France dès lors. La situation durera pendant 12 ans. Douze longues années durant lesquelles la question d'une réunification n'a jamais pointé le bout de son nez. La Bretagne à quatre départements ne sera finalement créée en juillet 1956 par décret, publié qu'en décembre 1956. Ce fut la volonté de Guy Mollet (SFIO) : Ce n'est qu'alors qu'apparaît le nom de "Pays de la Loire" : en effet la super préfecture de 1941 sous la houlette d'Angers, n'avait rien à voir niveau frontières. Il est à noter, par ailleurs, qu'au niveau populaire les bretons étaient vus à Nantes comme des étrangers jusqu'à la WWI. Au deuxième tiers du XIXe siècle, l'exode rural, les retards agricoles bretons mais une démographique très dynamique, poussent des familles bretonnes à s'installer à Nantes et alentours : ce qui n'est pas toujours vu d'un bon oeil des autochtones qui tiennent en mépris cette population rurale. La différenciation de population se retrouve dans certains noms de lieux ou de demeures, ainsi par exemple le toponyme "La bretonnière"; littéralement "lieu où vivent des bretons" se diffuse. Exemple avec cette maison de riche propriétaire à la Chapelle sur Erdre construite dans les 1850 dans un style néoclassique avec métairie (seule partie conservée) dite "château de la Bretonnière" : https://www.aupasdessiecles.fr/word/CHATEAUX ET MANOIRS_fichiers/image028.jpg
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Donc non seulement la part des retraites va diminuer dans notre PIB à l'horizon 2070, mais malgré tout on sera à l'équilibre. Imaginez si on maintient la part actuelle... Largement de quoi revaloriser et demeurer excédentaire.
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70% c'est toujours la majeure partie, comme je l'ai écrit... o_O Désolé mais voilà quoi : Le rapport du COR estime en sa page 95 que "Le système de retraite affiche un déficit de 0,8 % de PIB en 2020 (0,6 % en considérant le transfert exceptionnel du FRR)" soit 18 Mds d'euros de déficit. Marche largement surmontable, donc. Page 9 : "Le rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités n’en diminuerait pas moins, passant de 1,7 en 2019 à 1,3 en 2070. Pour autant, malgré cette évolution démographique défavorable, les dépenses de retraites en pourcentage du PIB diminueraient du fait de la baisse de la pension moyenne rapportée aux revenus d’activité : la pension continuerait de croître en euros constants, mais moins vite que les revenus. Ainsi, la pension brute relative au revenu brut varierait entre 31,6 % et 36,5 % en 2070, contre 50,1 % actuellement. La baisse de ce ratio serait d’autant plus élevée que la croissance serait forte". Page 11 : "Selon les scénarios, le niveau de vie relatif des retraités devrait diminuer à long terme pour s’établir entre 90 % et 95 % en 2040 et entre 77 % et 86 % en 2070. Il reviendrait ainsi progressivement à son niveau des années 1980." Page 39 : le COR retient d'ailleurs comme le plus probable des scenarii à long terme une croissance de la productivité du travail à 1,3% par an. Ce qui est concordant avec les 1% de croissance du PIB, mécaniquement. Page 59 : "Par rapport à l’indicateur précédent (part des dépenses de retraite sur PIB), construire un indicateur de solde suppose de projeter également l’évolution des ressources consacrées au système de retraite. A priori, à taux de cotisation inchangé et dès lors que le partage de la valeur ajoutée entre capital et travail est stable, la part des ressources du système de retraite dans le PIB devrait être stable. L’évolution des soldes en part de PIB ne devrait donc refléter que l’évolution de l’indicateur précédent (dépenses en part de PIB) Conclusion : "Une trajectoire "maîtrisée" à l'horizon 2070 Pour le COR, la part de la richesse nationale consacrée aux retraites passerait de 14,7% du PIB en 2020 à 11,3% en 2070. Cet indicateur est particulièrement important "dans la mesure où il exprime [...] le niveau des prélèvements qu'il faut opérer sur la richesse produite par les actifs pour assurer l'équilibre". Cette part serait appelée à diminuer dès 2021 et retrouverait un niveau proche d'avant la crise dès 2022 (13,7%). Les dépenses de retraite sont, "à législation constante", amenées à décroître entre 2020 à 2070 en pourcentage du PIB, pour s'établir entre 11,3% à 13% en fonction des scénarios retenus. Les projections présentées dans ce rapport sont déclinés selon quatre scénarios de gains de productivité du travail à long terme (scénarios 1,0%, 1,3%, 1,5% et 1,8%) associés à un taux de chômage à terme de 7%." https://www.vie-publique.fr/en-bref/280319-retraites-un-deficit-moins-important-que-prevu
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En l'état, donc pas sous la réforme préconisée par E. Macron comme tu le prétendais. Les cotisations sont adossées aux salaires, les salaires font la plus grande partie du PIB. Donc mécaniquement... "Le PIB est égal à la somme des revenus bruts des secteurs institutionnels : rémunération des salariés (RS), impôts sur la production et les importations moins les subventions (T), excédent brut d'exploitation et revenus mixtes (EBE)." wiki. "La productivité horaire apparente du travail rapporte la richesse créée, mesurée par le PIB ou la valeur ajoutée, au volume horaire de travail mis en œuvre dans le processus de production. La productivité apparente du travail par tête est calculée de façon analogue, en considérant le nombre de personnes en emploi et non le volume horaire de travail. Lorsque le nombre d’heures travaillées par personne en emploi est stable, les productivités apparentes du travail par heure travaillée et par tête évoluent au même rythme.", page 44 du rapport.