Dessinateur

Depuis qu'il est nommé premier ministre, François Bayrou parle beaucoup, mais il ne dit rien. C'est de la langue de bois. "Je serai un Premier ministre de plein exercice et de complémentarité". Bon, d'accord. Et pour le budget ? les retraites, le pouvoir d'achat ? l'hôpital ? l'école ? la police ? la justice ? la fiscalité ? l'écologie ? l'emploi ? l'agriculture ? la compétitivité ?... Il dit quoi ?

Pour le RN, les limites du compromis, sont les lignes rouges qu'ils ont fixées. Pour LFI, le compromis acceptable, c'est celui qu'ils ont négocié avec le PCF, EELV et le PS (le nouveau front populaire). Ni le RN, ni LFI ne trahissent leurs positions car ils sont échaudés par le passé. Les autres formations politiques sont plus opportunistes et ouvertes à des concessions. Mais on sait où ça mène. De Hollande à Macon, c'est toujours le même refrain et ça conduit dans l'impasse actuelle. Seule une évolution du rapport de forces peut débloquer la situation. Macron, Mélenchon, Le Pen et les autres n'y peuvent rien. C'est aux électeurs de trancher, faute de quoi, il n'y a pas de solution. Après la percée spectaculaire de l'extrême droite aux européennes, Macron a redonné le choix aux français. On est collectivement responsables du cahot actuel.

Tout le monde réclame un compromis. Mais personne ne dit lequel. C'est quoi un compromis sur les retraites ? sur la fiscalité ? sur le pouvoir d'achat ? sur les finances ? sur la santé publique ? sur l'environnement ? sur l'éducation ? ... Si vous avez des réponses, faites le savoir.

Le président du MoDem a été relaxé en février, mais le parquet a fait appel de cette décision. La date d'un second procès n'est pas fixée. Il est toujours sous la menace d'un procès dans l'affaire des assistants parlementaires européens du MoDem.

J'ose espérer que ce n'est pas ça. Un tel scénario ne ferait qu'aggraver la situation. Même dans son camp, ou ce qu'il en reste, ça ne passerait pas. Les pleins pouvoirs, ça isole de tout le monde. Le principal risque, de cette fin de mandat présidentiel, c'est de mette tout le monde contre lui.

9 jours de consultations et des hésitations jusqu'à la dernière minute. Tout ça pour en arriver là ! La politique de Macron est condamnée dans la rue, dans les urnes, dans l'assemblée nationale, et dans l'opinion publique. On aurait pu espérer sortir de cette crise. On pouvait s'attendre à un compromis avec des concessions à minima. Rien ! Il charge son copain Bayrou de rallier une majorité à sa cause. Où ça mène ?

Choisir François Bayrou, c'est du cynisme ou de la provocation ? On ne peut pas imaginer que le chef de l'état nomme un premier ministre par erreur. Il connait la musique, et il sait ce qu'i fait. Il avait certainement d'autres solutions, et il aurait pu sortir de cette crise politique. Pourquoi s'enferme il dans cette impasse ? Qu'attend il de ce raisonnement par l'absurde ? Où va t il ?

Bernard Caseneuve certifié de gauche. C'est le retour au bon temps de François Hollande. Pourquoi pas Manuel Valls à l'intérieur pendant qu'on y est ? Et Gérôme Cahuzac aux finances ?

"le PS exclura tout socialiste entrant dans un gouvernement qui ne serait pas de gauche" Reste à savoir si Caseneuve est de gauche. Il ne sera pas nécessaire de l'exclure puisqu'il a quitté le parti, à cause de son allergie à l'union de la gauche. C'est évidemment le mieux placé pour torpiller le front populaire.

Dans leur religion, les sionistes sont condamnés par dieu à libérer la terre promise. C'est une mission divine.

C'est exact, mais ça n'explique pas tout. Il y a six mois, les chiites iraniens et leurs frères ennemis sunnites d'Arabie Saoudite se sont rencontrés à Pékin sur médiation des chinois. C'est incroyable, mais les deux délégations se sont mises d'accord sur la reconnaissance mutuelle de leurs état respectifs. Ils ont échangé des ambassadeurs. Ce succès diplomatique de la Chine est un revers pour les USA. Cet épisode montre quels sont les véritables divisions du monde musulman et les contours de leurs stratégies. Ils s'entretuent mais ils ont aussi des ennemis communs. C'est une autre culture que la notre.

Merci. C'est toujours agréable de se voir reconnaitre une intelligence. Je suis bien placé pour savoir qu'elle n'est pas artificielle. Pour en revenir au sujet, et sans invectiver personne, voici quelques éléments factuels publiés par France Info et confirmés par différents médias. 1 - Les diplomates turcs, iraniens, et russes étaient réunis à Doha (Emirats Arabes Unis) pour discuter de la Syrie 2- Les rebelles n'ont rencontré aucune résistance pour prendre Damas, car l'armée s'était retirée en bon ordre, et les russes ne sont pas intervenus. Ils avaient d'ailleurs commencé à mettre leur matériel en sécurité depuis plusieurs semaines. 3- Bachar Al Assad avait exfiltré sa famille une semaine plus tôt. Il a fui sous la protection de sa garde rapprochée qui s'est évaporée dans la nature aussitôt. 4- Netanyahou bombarde la Syrie depuis que les nouveau maitres de Damas fêtent leur victoire. 5- Les russes discutent avec les insurgés sur l'avenir de leurs bases militaires en Syrie.

Je ne suis pas hostile à l'occident dont je fais partie. Mais j'ai quelques raisons de me méfier des médias. Après coup, les histoires qu'ils nous racontent se révèlent souvent éloignées de la réalité. Ce n'est pas du complotisme, mais je pense que la géopolitique, c'est plus compliqué qu'une histoire de bons contre les méchants. Les commentateurs de forums ont tendance à prendre leurs désirs pour des réalités. On crois plus facilement ce qui fait plaisir que ce qui dérange. On préfère être dans le bon camp, même quand celui ci fait des erreurs. Celui qui doute de la parole officielle est accusé de troll.

Attendez de voir ce que font les "rebelles" avant de tirer des conclusions hâtives. La Turquie gagne sur tous les tableaux, c'est évident et je ne voudrais pas être à la place des kurdes pris entre deux feux. L'Iran chiites voit d'un bon œil la chute de la dictature laïque au profit de jihadistes. Quand aux russes, ils ont lâché Bachar, devenu encombrant et couteux. Mais l'avenir nous dira ce qu'ils ont négocié en échange. Erdogan parle avec tout le monde, y compris Poutine.

Les trois principaux acteurs sont l'Iran, la Turque et la Russie. Réunis à Riad, sous médiation des Etats Arabes Unis, ils se sont mis d'accord pour écarter Bachar Al Assad devenu encombrant, et installer des islamistes à leur solde. Bachar était prévenu et il avait eu le temps de mettre sa famille en sécurité. L'armée avait compris la situation. Les rebelles ont pris Damas sans rencontrer de résistance. Cette histoire est assez éloignée de ce que racontent les médias occidentaux. C'est pourtant facile, pour un journaliste, de vérifier.

Une grande partie des rebelles sont d'anciens jihadistes de l'état islamique. Ils ont été combattus par les Kurdes qui sont la bête noire de Erdogan. ils sont l'ennemi des ennemis de la Turquie. Les nouveaux maitres de Damas ont bénéficié de la bienveillance des turcs. Mais ça n'explique pas tout. Au moment où les rebelles ont lancé leur offensive, la Turquie, l'Iran et la Russie tenaient une réunion aux Emirats Arabes Unis. C'est sans doute de là qu'est venu la décision de lâcher Bachar El Assad. Tout le monde avait préparé le terrain et les révolutionnaires n'ont rencontré aucune résistance. Il n'y a que les occidentaux qui sont surpris. Israël ne s'y trompe pas. Ce soir, l'armée israélienne a déjà bombardé Damas et déploie ses troupes à la frontière.

Selon France Info: - le Kremlin accuse Volodymyr Zelensky de "refuser de négocier" la paix - Donald Trump affirme que "Volodymyr Zelensky aimerait conclure un accord avec la Russie" Contrairement aux apparences, et malgré une formulation diplomatique différente, Ils disent exactement la même chose. Volodymyr Zelensky aimerait conclure en négociant à ses conditions pour sortir de l'impasse où il est. Ce qu'ils ne disent pas, c'est que le président ukrainien est hors jeu depuis longtemps, et que ça se fait sans lui. Autant sur le plan militaire que politique ou diplomatique, Poutine n'a pas de raison de concéder une avancée de l'OTAN. Il est probable que des contacts officieux ont lieu entre l'entourage de Trump et les émissaires de Poutine.

Les alliés de Bachar (Russie, Turquie, Iran) ont lâché le dictateur. Les rebelles n'ont rencontré aucune résistance. Les médias occidentaux semblent surpris, mais il n'y a qu'eux que ça surprend. Les russes avaient commencé à évacué leur base navale, en bon ordre, depuis plusieurs jours et Assad a organisé sa fuite et celle de son entourage. Même sa garde rapprochée était au courant de la situation, et l'administration semble prête à coopérer avec les nouveaux maitres de Damas. De Paris à Washington, on se réjoui et on s'inquiète. Qui sont ces islamistes ? qui les arme ? qui les finance ? Les Emirats Arabes Unis ne sont pas loin

"Gouvernement technique" C'est encore une trouvaille de vocabulaire politicard pour enfumer le débat. Donner le pouvoir à des technocrates, c'est de la technocratie. Par définition, c'est un régime politique qui repose sur une caste d'élites supposées compétentes pour apporter des solutions techniques aux problèmes socioéconomiques. Mais ça se concrétise toujours par une gouvernance aristocratique. L'urgence, c'est plutôt de sauver la démocratie.

il y a des vérités qui dérangent. Mais la réalité est têtue.

LFI a fait passer l'intérêt général avant sa cause. Ils ont joué à fond le front républicain en cédant la place à ceux qui étaient le mieux placés pour battre le RN. Ils ont même soutenu des macronistes. La discipline des électeurs a été efficace pour faire barrage à l'extrême droite. Cette attitude républicaine est exemplaire. Trois mois plus tard, Macron les traitait d'anti républicains lors de son intervention télévisée. C'est navrant.

Depuis sa création par Mitterrand et le sabordage du "programme commun" (1973), toute l'histoire du PS est une suite de trahisons. Cela ne leur réussit pas, mais ils retombent toujours dans les mêmes dérives droitières. C'est sans doute du à la composition sociologique du parti. Une alliance de travailleurs et de bourgeois dans une organisation encadrée par des technocrates. Quand ils sont au fond du trou, ils font union, et dès qu'ils remontent la pente, la bourgeoisie pousse les technocrates à des compromissions mortifères. La même histoire se répète inlassablement depuis plus d'un demi siècle.

Olivier Faure: " le Parti socialiste se dit prêt à négocier avec les macronistes et Les Républicains sur la base de concessions réciproques " Et voila ! Le PS retourne à ses vieux démons. La dérive à droite fait partie de son ADN et ce n'est pas la première fois qu'ils trahissent l'union de la gauche. Fini donc l'abrogation de la réforme des retraites, les hausses de salaires et la taxation des super profits. Les portes des ministères leur sont grandes ouvertes. Ils n'ont rien appris du passé. Oublié donc, la descente aux enfers après le désastreux mandat de François Hollande. Les socialistes volent au secours d'une macronie agonisante.

Macron a causé dans le poste. Il n'a rien dit de nouveau, rien qui puisse débloquer quoi que ce soit. On a beau attendre une petite ouverture, même timide, rien. Il répète inlassablement ce qu'on savait déjà et n'envisage à aucun moment de changer de méthode. Il reconduit intégralement les critères d'embauche du premier ministre comme si l'échec de Barnier ne lui servait pas de leçon. Tant qu'à prendre la parole, il aurait pu évoquer des pistes, même floues, pour tenter autre chose. RIEN. il aurait pu en profiter pour donner un peu d'espoir. RIEN. La langue de bois du début à la fin. Le président n'est pas à la hauteur de la situation. C'est désespérant.

La gauche molle a toujours tendance à tomber du coté où elle penche. En 2017, de nombreux ténors du PS ont retourné leur veste. Cette saignée fut brutale mais salutaire. Encré de nouveau à gauche, le PS remonte la pente. S'il venait à renouer avec ses vieux démons, ça serait préjudiciable pour tout le monde.