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Totof44

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Tout ce qui a été posté par Totof44

  1. Attaque gratuite. Suspendre la réforme des retraites et mettre à contribution les plus fortunés pour redresser les services publics c'est ce pour quoi j'ai voté. Pas toi ? Ça marche dans les deux sens, les députés la FI ont aussi été élus par des électeurs qui n'avaient pas d'autre alternative à gauche. Que la FI ne soit pas au gouvernement c'était dans le deal proposé par Mélenchon lui même. Ça n'empêche pas de présenter un budget qui aillent chercher le soutien des insoumis. C'est demander ce qu'on demandait il y a un an et avec ce genre de propos tu t'abaisses au même niveau que macron. Je n'ai pas de leçon de cohérence à recevoir de quelqu'un qui prône la VIème République et en même temps la monarchie presidentielle... Uniquement pour son maître à penser.
  2. Avec plaisir, et c'est très agréable d'aborder le sujet sans faire dans la polémique. Le changement de ton que tu nous as offert en comparaison d'autres sujets nous apporte une certaine douceur qui fait beaucoup de bien. Au plaisir !
  3. Mélenchon et le Pen ne sont pas le sujet. Le sujet c'est que tout un pays se retrouve suspendu aux arbitrages d'un seul bonhomme qui a montré à de multiples reprises que la seule chose qui le préoccupe c'est de cajoler les marchés et les milliardaires. Il s'en balek de tout le reste. Il donne 48 heures à Lecornu mais il espère quoi ? Il n'a pas compris au bout de trois gouvernements tombés en à peine plus d'un an que le socle commun n'est pas viable ? En plus maintenant Retailleau laisse entendre qu'il se rallie à le Pen, Bardella et Ciotti. Il va faire quoi macron ? On a assez perdu de temps et on examinera les alternatives pendant la campagne. C'est macron qui a décidé tout seul de cette dissolution idiote, c'est macron qui a violé la constitution en invoquant les JO pour ne pas nommer de gouvernement uniquement par combine politicarde, c'est macron qui a refusé d'entendre le résultat des urnes, c'est macron qui s'est pratiquement auto nommé en choisissant Lecornu, c'est son échec, c'est sa responsabilité, il doit, après un an et demi de merdier, en assumer les conséquences.
  4. Ce n'est que ton opinion je n'ai pas envie de refaire pour la énième fois un cours de droit constitutionnel. Mon analyse de la situation m'amène à me rallier à l'idée de la destitution que depuis que macron a refusé d'acter que l'argument d'une soit disant plus grande stabilité avec un gouvernement du socle commun ne tient plus. Quoiqu'il en soit cette procédure nécessite une majorité des deux tiers dans chaque assemblée pour aboutir, majorité clairement inatteignable, donc ça n'aurait rien évité du tout. Comment tu expliques que les électeurs du NFP ne soient pas tous de ton avis ? Il va falloir que tu fasses un effort pour essayer de comprendre le point de vue des autres. Quand les insoumis feront l'inventaire de leur politique. Et pourquoi pas ? En quoi c'est illégitime ? 68 socialistes + 38 écologistes + 17 communistes. LIOT devrait leur laisser leur chance. Quand à la macronie elle pouvait menacer de censurer il y a un an mais là si elle le fait elle entraîne la dissolution et donc sa disparition. Donc ça 161 abstentions sur la censure. Et vous ? Vous joignez vos voix à l'extrême droite ou vous acceptez de laisser sa chance à un gouvernement qui met à contribution les plus fortunés pour redresser les services publics ?
  5. On pourrait rêver d'une assemblée dans laquelle les 194 députés NFP ne sont que la plus forte majorité quelque part entre entre les libéraux et les anarchistes. Auquel cas, il pourrait se tater entre une ouverture vers l'extrême gauche ou vers la droite. Faute de députés sur sa gauche il n'a d'autre choix que d'aller chercher un accord de non censure avec le centre. Voilà pourquoi la démarche du PS a pu apparaître comme responsable. Ce n'est pas tant le fait d'avoir négocié avec la droite qui est reprochable mais de s'être vendus pour pas cher. Et cette volonté de prendre leurs distances avec vous vient du fait que Mélenchon a quand même plus ou moins cherché à bouffer le reste de la gauche tout en tenant ça et là des propos inacceptables. Voilà pourquoi on peut pardonner PS. En tout cas à Faure et Vallaud, la duplicité de Hollande n'est plus acceptable.
  6. Absolument pas je m'accroche à des principes que j'applique à toute configuration politique. Ce que je n'ai jamais défendu. Ce que je défends là c'est un gouvernement de gauche qui respecte le débat parlementaire et qui prend acte du fait qu'il est minoritaire si ses projets sont repoussés ou si l'opposition de droite trouve des accords majoritaires sur des textes. Non... À partir du moment où les uns ne hurlent pas à la trahison à la moindre divergence d'analyse. Ce n'est pas ce que j'ai vu. J'ai vu que le PS a refusé préférant une alliance avec Glucksmann. Soit, ils ne seront pas des alliés de premier tour. On verra au second. Pour Tondelier, ce que j'ai compris c'est qu'elle cherche l'union de toute la gauche et ne veut pas déjà acter un deal verts insoumis sans le PS ou un deal verts PS sans les insoumis. Laisse leur un peu de temps.
  7. Je parle de compromis de gouvernement sur des objectifs communs et de compromis législatifs issus du débat parlementaire. Alors sur la petite moitié du PS dans laquelle on trouve les Hollande, Delga, Mayer Rossignol, Hidalgo et d'autres on n'aura le même point de vue, mais une coalition de gouvernement de Eric Coquerelle à Olivier Faure ne me semble en rien indépassable. Parce que les finalités poursuivies sont les mêmes. Mais du coup, si tu ne fais pas de compromis tu es dans la logique du pouvoir à la plus forte minorité. Comme Macron.
  8. Je ne sais pas ce que je dois comprendre. Je ne vois que deux solutions : le pouvoir de la plus forte minorité seule ou celui d'une majorité réelle basée sur des compromis. Après peut-être que dans la VIème République il y aurait plus de contre pouvoirs mais je ne vois pas comment ça n'implique pas finalement une forme d'immobilisme... À moins de revenir à la logique parlementaire, donc au compromis.
  9. Si tu dis qu'une victoire électorale donne droit à gouverner sans partage ni compromis je ne vois pas bien ce qui te distingue d'un macroniste point de vue méthodes. Parce que jamais personne n'a eu 50% + 1 voix sur son seul programme. Donc toi, comme la droite bonapartiste tu défends quelque chose qui s'appelle l'effectivité du suffrage, ça se tient, ce n'est pas forcément incohérent mais ça suppose un scrutin très majoritaire d'une part et ça interdit par honnêteté d'autre part de critiquer celui qui entend gouverner seul et sans partage suite à une élection remportée.
  10. Je t'accuse de défendre les méthodes de Macron et d'imaginer les réemployer. Soit tu gouvernes seul avec l'appui d'un électeur sur 4 ou 5, soit tu fais des compromis. J'ai choisi la seconde option, toi la première, comme Macron. Et comme Bonaparte en son temps. C'est vraiment très très Vème République ce que tu nous proposes là.
  11. Je les ai compté dans les 211. Par contre il conviendrait maintenant de retrancher les 50 députés LR . Ce qui fait 194 pour la gauche et 161 pour la macronie. En même temps elle remonte à quand la dernière campagne électorale qui a permi d'avoir des débats de fond constructifs ? 2024 non. 2022 non. 2017 non. 2012 ?
  12. Déjà parce que je ne veux pas de le Pen. Ensuite parce que je suis parlementariste et que selon moi c'est au parlement avant tout que se passe la continuité démocratique. Et donc je pense que quand on n'est que la plus forte minorité on se doit de trouver des compromis. Enfin parce que la cohérence m'amène à rejeter les méthodes macronistes quand elles sont utilisées par Macron et sa clique et par ceux qui prétendent les réemployer après lui, surtout quand ceux-ci avaient fait de la refonte démocratique un élément structurant de leur programme. Mais libre à toi de considérer que la méthode par laquelle la réforme des retraites a été adoptée était légitime.
  13. Oui et ils existeront toujours mais ça n'interdit pas de chercher un moyen de les raréfier ou qui fasse porter un coût politique à ceux qui s'y livrent. Avec la proposition que je fais le gouvernement ne serait ni l'otage du président qui, à moins de dissoudre, serait contraint de se plier aux accords trouvés au parlement ni celui de l'Assemblée qui ne pourrait renverser un gouvernement qu'en proposant une sortie par le haut plus légitime que celui dont elle met en cause la responsabilité. C'est ça, ça fait 211 pour feu le socle commun et 194 pour le NFP. Donc pas du tout les chiffres avancés par @frunobulax.
  14. Tu éludes la question. Si Glucksmann fait 16% tu as besoin de ces électeurs qui préfèrent Glucksmann et son programme à Mélenchon. Tu dois les convaincre ou rester sur tes 22%. Idem pour ceux qui voteront Ruffin. Quant à ta conclusion, j'emploierais d'autres mots désigner cette méthode, ces mots que ça m'inspire tu les connais, je les ai employé de nombreuses fois pour dénoncer la méthode Mélenchon. Moi ça me paraît très clair ce qu'il propose. C'est le projet Bayrou élevé à la puissance Bardella. C'est inqualifiable. Et je ne cherche plus à le comprendre.
  15. C'est juste que macron s'offre 48 heures de réflexion il ne faut pas y accorder d'importance. On sait que reconduire le socle commun c'est voué à l'échec. Je ne sais pas où tu vas chercher tes chiffres très favorables à macron et Retailleau mais certainement pas dans l'Assemblée
  16. Je sais pas tu comptes notre absence de gouvernement à partir de quelle date déjà ? À partir d'aujourd'hui ou du 8 septembre ? Ou tu fais un cumulé sur une période donnée ?
  17. Totof44

    Lecornu 1er ministre

    Bruno Lemaire le ministre démissionnaire qui se met en retrait Oui et puis il avait des phrases très imprudentes sur la politique étrangère. Législatives ou présidentielle ? Il a préféré Faure à Mayer Rossignol. À partir de là le PS à Matignon ce n'est évidemment pas le grand soir mais c'est au-moins une inflexion de la politique menée. l'Assemblée nationale n'est pas illégitime, et les démocrates acceptent que quand un premier ministre est minoritaire il cherche des compromis au parlement. Ah non pas ceux là !
  18. Ils remettent en cause l'État de droits, parlent de français de papiers... Je suis désolé mais je ne vois vraiment plus ce qui les distingue de Bardella.
  19. Ne crie pas victoire trop vite, on n'est pas à l'abri d'un recours à l'article 16. Permises par la constitution. Ce n'est pas vrai, la gauche non insoumise a dit depuis le début qu'elle ferait des concessions avec le front républicain. Si tu étais de centre gauche tu verrais que LR, à l'exception d'une petite poignée d'élus, est devenu un parti d'extrême droite.
  20. Trois fois le même gouvernement. C'est le socle commun qui est mort. Pourquoi un gouvernement de gauche qui aurait dû être nommé il y a près d'un an et demi ne serait pas possible ? La non censure de EPR, MoDem, Horizon qui ont tout à perdre avec une dissolution ; du PS, Ecolos qui approuverait la politique de ce gouvernement, de LIOT qui serait au milieu de cette majorité de non censure et probablement du PCF qui laisserait sa chance, ça fait qu'on peut tout à fait se passer des 50 LR. La gauche n'est pas arrivée au gouvernement non pas parce qu'elle refusait de négocier mais parce que macron n'a jamais voulu entendre parler de rétablissement de L'ISF. Mais parce que la dissolution n'apportera probablement pas plus de stabilité qu'elle nous fera perdre deux mois au moins et que macron qui a bloqué toute issue légitime depuis plus d'un an refera sûrement de même. C'était son choix de dissoudre. C'était son choix de s'auto nommer à Matignon. C'est donc logique qu'il en assume la responsabilité. Et puis comme tu l'as noté justement, les partis s'adaptent à la règle du jeu et la présidentielle approchant crame toute possibilité de compromis. Voilà, ce n'est pas le législatif qui est illégitime. C'est l'exécutif. D'où ma proposition : gouvernement technique pour 6 mois, annonce d'une dissolution et d'une démission après les municipales, référendum après les fêtes sur le rétablissement du scrutin proportionnel qui favorisera les compromis.
  21. Ouai mais là LR en profitait pour faire monter les enchères. Retailleau s'est fait roulé et comme en plus on sait qu'il cherche le bon timing pour quitter le navire avant qu'il ne sombre ça tombe bien.
  22. Totof44

    J'ai un gros problème

    Pas chez moi. Si le rescapé des attentats de 2015 avait été condamné à mort je ne serais pas allé le pleurer. Mais avons nous besoin de cette peine dans l'arsenal répressif pour vivre en sécurité ? C'est plutôt ça la question à se poser, et l'expérience amène à une hostilité envers cette peine qui n'est ni juste, ni réparatrice ni dissuasive.
  23. Selon notre constitution le gouvernement est responsable devant le parlement. Par conséquent si la ligne politique du gouvernement est en trop grand décalage avec la majorité parlementaire, le gouvernement tombe. Ce qui est étonnant c'est plutôt qu'on ait accepté la pratique de la révocation du premier ministre par le président (qui n'est pas prévue par notre constitution) ou d'avoir vu le gouvernement échapper à la dissolution entre 2014 et 2017, ou de voir le parti socialiste qui est pourtant légitime à gouverner se résigner si vite et à plusieurs reprises de se faire doubler.
  24. C'est compliqué de voir exactement à quel moment les choses se sont envenimées. Je vais te proposer une analyse qui part d'assez loin, mais qui je crois permet de comprendre le cheminement qui nous conduit à la situation actuelle. Et par honnêteté je dois d'emblée assumer mon positionnement assez à gauche. En 1958, la Vème République remplace la IVème qui, même si elle a su gérer plus ou moins correctement les premiers grands défis de l'après guerre, n'a cessé de s'étioler et de se décrédibiliser. Elle s'est avérée incapable de gérer la fin de la décolonisation et la guerre civile arrivait en Algérie. La cause, c'est des logiques d'appareils politiques, où socialistes et centristes qui n'étaient pas d'accord sur grand chose arrivaient néanmoins à s'accorder pour évincer gaullistes et communistes du gouvernement. La Vème est un régime de compromis entre le parlementarisme qui veut que le gouvernement gère le pays avec la confiance de la représentation nationale et dans un dialogue constant avec celle-ci et le bonapartisme qui est le pouvoir d'un seul avec l'approbation d'une majorité. Pendant plusieurs décennies, la Vème a vu se succéder des gouvernements de la droite et du centre et des gouvernements de gauche plurielle. Mais plusieurs événements ont progressivement renforcé les pouvoirs du président de la République. Cela commence avec un référendum gagné par le président de Gaulle à la suite duquel tous les présidents seraient désormais élus au suffrage universel en lieu et place d'un suffrage indirect. Depuis, le Président de la République, étant le seul à être élu par tous les Français occupe une place prédominante. Quelques années plus tard, le premier ministre nommé par le successeur du président de Gaulle a commencé à mettre en oeuvre une politique qui n'était pas exactement celle voulue par le Président. Celui-ci l'a donc révoqué, chose qui n'est pas prévue par notre constitution mais qui a été acceptée à l'époque, créant un précédent que tous les présidents utiliseront par la suite. Ainsi, depuis, le premier ministre n'est plus le véritable chef de la majorité, mais il n'est que le collaborateur du président de la République élu au suffrage universel. En 1981, l'alternance arrive à la tête de l'État. Celui qui avait conspué cette Vème République vient à la présider. Immédiatement après son élection, il prononce la dissolution de l'Assemblée nationale. 5 ans plus tard, de nouvelles élections législatives le mettent en minorité et nous nous retrouvons avec un président de gauche et une majorité parlementaire et un gouvernement de droite. Contrairement à ce qu'on aurait pu craindre, les institutions ont parfaitement fonctionné pendant ces deux années. En 1988, le président Mitterrand est réélu et de nouveau il prononce la dissolution de l'Assemblée. Depuis, toute majorité parlementaire élue dans la foulée de la présidentielle est donc d'abord celle du Président, qui lui doit son élection, chaque député de la majorité ayant pu gagner d'abord grâce à la campagne présidentielle et grâce à l'investiture qui lui a donné le parti officieusement dirigé par le président de la République. 5 ans plus tard, le parti socialiste de Mitterrand perd les législatives, nouvelle cohabitation. Encore deux ans et la présidentielle sera gagnée par le maire de Paris de droite Jacques Chirac. Néanmoins, celui-ci doit composer avec une assemblée plus acquise à son rival ex premier ministre qu'à lui, et après une crise sociale provoquée par une réforme impopulaire, il dissout l'Assemblée offrant le pouvoir à la gauche pendant 5 ans. Bien que les institutions aient toujours mieux fonctionné lors des cohabitations, celles-ci ont curieusement mauvaise presse, et sont jugées anormales, contre intuitives. Par ailleurs, le Président élu pour sept ans voit sa popularité et donc la légitimité acquise lors de son élection s'étioler avec le temps. Le premier président de la Vème n'hésitait pas à se frotter régulièrement au suffrage universel soit en proposant des référendums soit en prononçant la dissolution. Contrairement à lui, ses successeurs ne menaçaient pas de démissionner en cas de scrutin qui leur serait défavorable. Ces deux raisons (rejet de la cohabitation et légitime affaiblie du président avec le temps) ont poussée le président Chirac et le premier ministre Jospin à soumettre aux Français l'idée du quinquennat en 2000. Depuis 2002 donc, nous elisons nos députés quelques semaines à peine après avoir élu notre président. Et pendant 20 ans, la présidentielle a toujours été suivie de législatives incontestablement gagnées par le président élu, ce qui, de fait, a considérablement renforcé ses pouvoirs. Mais en 2002, coup de tonnerre : le choix au second tour de la présidentielle ne fait pas entre droite et gauche mais entre droite et extrême droite. Trois ans plus tard, nouveau coup de tonnerre : le référendum portant sur une constitution européenne où le oui était défendu par les partis traditionnels et le non par les partis contestataires est gagné par ces derniers. Parce qu'il faut noter que depuis un moment, les deux partis qui nous dirigeaient à tour de rôle ont bien évolué sur leur rapport à la mondialisation. Le grand parti de droite qui défendait historiquement la souveraineté nationale et le grand parti de gauche qui défendait historiquement les intérêts des travailleurs se sont progressivement rapprochés sur la question européenne et sur la mondialisation en général. Du coup, de plus en plus d'électeurs de gauche comme de droite ont commencé à se sentir trahis. Parallèlement, les énormes pouvoirs que le Président de la République obtient de faits, crée beaucoup d'ambitions personnelles, et on voit régulièrement les grands partis se déchirer sur des guerres d'égo. Les évènements les plus significatifs dans l'histoire récente étant le congrès de Reims pour le parti socialiste et le duel Fillon-Copé pour l'UMP. Ces duels ont créé du dégoût et du rejet chez les Français à l'égard de leur classe politique, dégoût qui s'ajoute au sentiment de trahison déjà évoqué. Sans s'en rendre compte, ces deux partis étaient en train de copieusement se saborder. Et depuis 1958, chaque gouvernement investi suite à des élections législatives dispose d'une assise électorale plus faible que celui nommé avant lui. Progressivement, le pouvoir exécutif s'est éloigné des Français comptant sur sa majorité écrasante au parlement pour gouverner de manière stable sans se rendre compte qu'une colère montait. En 2012, après cinq années épuisantes de présidence omnisciente de Nicolas Sarkozy, les Français le remplacent par le candidat du PS qui avait promis "une présidence normale" et déclarait que"l'ennemi c'est le monde de la finance", et que "le changement c'est maintenant". Mais très vite ce president va enterrer le gros de ses promesses de campagne. Les électeurs de gauche ont commencé à ne plus voter ou à voter plus à gauche pendant que l'opposition de droite, ne pouvant s'opposer à la mise en œuvre de son programme économique, a commencé, de plus en plus, à reprendre le langage de l'extrême droite. Au bout de cinq ans, l'impopularité du Président Hollande est telle qu'il ne peut même plus envisager de se représenter. À gauche comme à droite, les deux grands partis décident de désigner leur candidat à la présidentielle par une primaire. À droite c'est l'ancien premier ministre du président Sarkozy qui en sort largement vainqueur, à gauche, c'est une figure de l'aile gauche du parti socialiste. Mais voilà que l'un comme l'autre, étant sur des lignes assez dures et radicales vont être trahis par les tendances libérales de leurs partis respectifs qui vont leur préférer l'ex ministre de l'économie du président Hollande, un certain Emmanuel Macron. Celui-ci obtiendra rapidement le soutien du triple candidat centriste à la présidentielle François Bayrou. Voyant le danger que représente la candidate d'extrême droite et le risque qu'à nouveau la gauche soit éliminée du second tour, le candidat des verts Yannick Jadot retire sa candidature. Et puis de multiples affaires vont éclabousser la campagne de celui qui avait été désigné parce que présenté comme un droit et intègre, François Fillon. Bref, en 2017, Emmanuel Macron a réussi a profiter du discrédit, de l'affaiblissement et du sabordage des deux grands partis traditionnels, du retrait de Jadot, du soutien de Bayrou et des casseroles de Fillon. Vraisemblablement, il a été pour beaucoup un choix par défaut, même si certains ont cru honnêtement à cette "nouvelle façon de gouverner" qu'il promettait à l'époque. Promesse reprise maintes fois, jamais appliquée. Opposé à la candite d'extrême droite au second tour, son élection était acquise, mais il sera loin, très loin des 80% que Jacques Chirac avait réunis 15 ans plus tôt face au père de Marine le Pen. Et puis viennent les législatives 2017. Au mouvement degagiste des électeurs, se combine l'arrivée de très nombreux novices en politique du fait d'une réforme interdisant le cumul d'un mandat exécutif local avec celui de parlementaire. Une abstention très massive conduira à une super majorité pour les macronistes, mais en grand décalage avec leur poids réel dans l'opinion. Emmanuel Macron aurait dû comprendre qu'il n'était pas aussi légitime que ses prédécesseurs, que c'est essentiellement un concours de circonstances qui lui a profité et aurait dû appliquer réellement cette nouvelle façon de gouverner promise. Il ne l'a pas fait. Mal lui en a pris, après un an de présidence relativement paisible, il sera contraint de ne gérer que des crises par la suite. Et d'abord celle des gilets jaunes, qui fait suite d'une part à un scandale d'État où le garde du corps de Macron avait été filmé en train de casser la gueule de manifestants gratuitement et à une augmentation d'une taxe sur les carburants, destinée à financer, non pas la transition écologique comme le prétendait la propagande macroniste, mais les baisses massives d'impôts acquittés par les plus fortunés. Les français constatent qu'une minorité de puissants décident de tout et réclament (en vain) la justice fiscale, la justice sociale et des institutions plus démocratiques. Certes, les gilets jaunes n'étaient pas les français, mais les enquêtes d'opinion montrent qu'en dehors de l'électorat macroniste, ce mouvement est très populaire. Et lorsque ce mouvement a pris une tournure insurrectionnelle, Macron, plutôt que de réellement chercher à résoudre cette crise à la fois sociale et démocratique, a préféré acheter la paix sociale avec des mesurettes. Puis le mouvement s'est essoufflé et la campagne des élections européennes a pris le dessus. Quelques mois plus tard, ici comme ailleurs, toute vie politique a été pratiquement mise sous cloche du fait de la pandémie. Le gouvernement prendra des mesures coûteuses destinées à préserver l'emploi, pendant que les mouvements complotistes trouveron un très fort écho dans ce qu'il restait des gilets jaunes. Quant aux oppositions elles étaient en dessous de tout, tout aussi à la ramasse que le gouvernement qui naviguait en plein brouillard. On en sort péniblement, la présidentielle approche, et ici comme ailleurs dans le monde, les idées radicales voire extrême ont le vent en poupe. Et puis l'armée russe franchi la frontière ukrainienne. Nouvelle crise, nouvelles peurs. Macron en profitera pour enjamber la campagne présidentielle et refuser tout débat. Si bien qu'en 2022, nous n'avons pas pu décider de notre avenir commun. La candidate de gauche, insipide, se traine encore le boulet du bilan du président Hollande, la candidate de droite incarne une parfaite continuité avec le sortant... Et au bout d'un moment trois candidats sortent du lot dans les sondages puis dans les urnes : trois candidats clivants. Un de droite neolibérale, une d'extrême droite, un de gauche radicale. Ce dernier ne se qualifie pas au second tour. Fatalement, entre l'effroi que provoque la guerre en Ukraine et le rejet encore majoritaire qu'inspire l'extrême droite, Macron est réélu. Mais aux législatives, pour la première fois dans l'histoire de la Vème, le président nouvellement élu n'a pas de majorité absolue. Les français n'ont pas souhaité changer de capitaine dans un contexte aussi incertain mais ont exigé que cette fois, il compose avec l'opposition et ne règne pas seul. Macron n'entendra jamais ce message. Et lors de la seule réforme importante depuis des années, c'est un véritable déluge de recours aux dispositions constitutionnelles permettant de forcer la main au parlement pour faire adopter une réforme des retraites extrêmement impopulaire, mobilisant massivement dans la rue, réunissant l'ensemble des syndicats contre elle et même la majorité au parlement, et ce, alors que pour la deuxième fois Macron n'a été élu que sur un concours de circonstances et non sur son programme. Il ne se relèvera jamais de cet épisode qui date d'il y a maintenant près de trois ans. Les mois passent, et voilà les élections européennes qui sont un revers important pour Macron. Il avait déjà révoqué sa première ministre et sentait que le nouveau, Gabriel Attal, ne réussirait probablement pas à faire adopter un budget à l'automne 2024, qu'une motion de censure allait le renverser. Voulant prendre les devants, miser sur l'impréparation des oppositions, il décide le soir même des européennes de dissoudre l'Assemblée. Au premier tour des législatives, les électeurs votent surtout contre Macron, tantôt à l'extrême droite qui ressort en tête, tantôt à gauche. La macronie finit troisième. Puis au second tour, un front républicain anti le Pen et Bardella se met en marche. Des candidats qualifiés se retirent pour empêcher le président du parti d'extrême droite Jordan Bardella d'avoir la majorité. Les électeurs jouent le jeu et la gauche se faufile en tête du second tour tandis que les macronistes sauvent les meubles. C'est un revers pour Emmanuel Macron qui pensait pouvoir nommer Bardella et décrédibiliser l'extrême droite. Et là, deux interprétations du scrutin vont s'opposer. Les uns considèrent que la gauche arrivée en tête, bien qu'elle ne dispose qu'un d'un tiers de l'Assemblée nationale est la plus légitime pour gouverner. D'autres estiment qu'avec le renfort d'un parti moribond et divisé, celui censé incarné l'héritage de de Gaulle, la macronie est plus légitime. Alors Macron tente un gouvernement qui tombera assez rapidement. Puis un second qui arrive à obtenir l'indulgence de l'extrême droite et puis celle du parti socialiste. Celui-ci tiendra plusieurs mois, mais ses trahisons envers le parti socialiste et le projet de budget jugé à la fois cynique et sinistre qu'il avait préparé ont largement mobilisé contre lui durant l'été. Il tombera en demandant la confiance de l'Assemblée, ce qui a ligué toutes les oppositions contre lui. Et puis son court passage à la tête du gouvernement a été marqué par des fautes de communication et un scandale où il aurait couvert des violences physiques et sexuelles dans un établissement scolaire privé au moment où il était à la fois ministre de l'éducation, président du conseil général du département où se situe cet établissement (et donc en charge des collèges) et parent d'élèves dans ce même établissement. Largement impopulaire, personne ne l'a regretté. Macron aurait dû acter qu'un gouvernement assis sur une coalition entre ce qu'il reste de ses partisans et le parti LR ne peut pas amener de gouvernement stable. Partant de là, le plus raisonnable selon moi aurait été de donner sa chance à la gauche. Mais il a choisi un de ses plus proches, d'une certaine façon il s'est auto nommé premier ministre et la chute de ce gouvernement était inéluctable. Ce à quoi on ne s'attendait pas, en revanche, c'était qu'il chute avant même d'avoir prononcé sa déclaration de politique générale, 14 heures après avoir présenté la composition de son gouvernement. Le socle commun qui rassemblait macronistes et droite est maintenant mort. Emmanuel Macron peut maintenant nommer un autre premier ministre, logiquement issu de la gauche, ou un gouvernement technique, apolitique pour gérer les affaires courantes pendant un an et demi ou de nouveau prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale sans garantie de majorité claire ou remettre lui même sa démission, car sa responsabilité dans cette crise est première. Et puis il faut quand même préciser que notre mode de scrutin majoritaire ne facilite pas le compromis mais encourage l'affrontement ce qui est exacerbé par le fantasme d'une grande partie de notre classe politique pour la présidence de la République. Et comme personne ne veut se griller avant la présidentielle, personne ne veut aider Macron. Ça tombe bien, il ne tend la main à personne.
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