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Fraction

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  1. Fraction

    De quoi décide-t-on?

    Bonjour, Concernant le libre arbitre, 99% des gens font la même erreur : Ils opposent le libre arbitre au déterminisme. Alors que le libre arbitre s'oppose à l'aliénation, et que le déterminisme s'oppose à l'aléatoire. Sémantiquement, le libre arbitre c'est seulement la souveraineté de la décision. Et peu importe si elle est intrinsèquement déterministe. Mais, malgré tout, on s'est quand même fait avoir. En ce sens que le libre arbitre n'est pas une production du moi, mais seulement son évidence. Si bien que le verbe humain est poreux à une certaine osmose environnementale. Nos différents compléments d'objet sont susceptibles de véhiculer leurs verbes en transitant par le nôtre. Notre manque à être, notre immaturité, notre doute de nous-mêmes, sont donc prompts à héberger des intrus, pour le meilleur et le pire. Il y a plus pervers encore. C'est l'autosuggestion. Si vous pensez descendre du singe, alors il est à parier que vous allez surjouer ce singe. Si vous pensez descendre de la civilisation, alors vous deviendrez médiocrate. Si vous pensez descendre de l'absolu, alors vous pouvez devenir génial. L'ontogénèse juive, par exemple est autosuggérée : ce n'est ni une race ni une culture. L'auto-référence est dangereuse, mais elle permet de devenir un seigneur de la schizophrénie, et de fabriquer des étoiles par la seule puissance du regard. Cordialement, Fraction
  2. Bonjour, Là, on touche à un sujet proprement idéologique. La France a-t-elle besoin de lois ou d'investissements, de législatif gratte-papier ou d'exécutif décisionnel ? Voter des lois et signer des chèques est le degré zéro de l'administration, aucun relief, aucun principe de réalité. On a tellement de lois que plus personne ne les connait, et qu'on n'a pas le budget pour les appliquer. Ce n'est pas avec de nouvelles lois qu'on relèvera les défis qui nous attendent. Qu'une 6ème République institue la proportionnelle intégrale ne me dérangerait pas en ce qui concerne le sociétal par exemple. Mais cela va corseter la majorité. Il faudrait une contrepartie, un passe-droit régalien auquel j'inclus la politique énergétique. Cordialement, Fraction
  3. J'ai vu des hommes se définir par opposition à leur père, pour finalement reproduire les mêmes erreurs pour des raisons opposées. Se définir par rapport aux autres dénote un certain manque à être, même si la société est un système de références indéniable et autoritaire. Je suis un ouvrier, et je constate que mes collègues ne parviennent pas à s'affranchir culturellement. Peut-être n'en ressentent-ils pas le besoin ni l'envie. Peut-être que "les gens d'en haut", c'est-à-dire la bourgeoisie, les ont suffisamment infantilisés pour qu'ils finissent par s'y complaire et par aimer ça. Mais le rôle de la bourgeoisie n'est pas de nous exploiter ni de nous infantiliser, mais au contraire de nous affranchir et de nous éveiller. Sinon, quelle différence avec le féodalisme ? J'ai vu une anti-culture prendre naissance en banlieue. Ceux-là semblent se définir par opposition : ils sont fiers de faire des fautes d'accord et de conjugaison. Pour que cette tumeur ne se transforme pas en métastase, il faudra discriminer et exclure, mais aussi reconnaître et inclure.
  4. J'ai une position assez particulière, voire marginale, sur le débat parlementaire. Elle est relative au format d'expression oral. Le format oral est certes pédagogique, il véhicule une tonalité nécessaire à la cognition, mais cette cognition prend alors le chemin de l'irrationalité et du jugement proprement esthétique. Alors que le format écrit est plus propice à la rationalité et à l'argumentation volumineuse et complexe. Le format oral sélectionne les vainqueurs d'un débat par un prisme restrictif et partial. Les hypotendus, les "2 de tension", ont aussi des choses pertinentes à dire. Vous dites que les préférences gustatives et esthétiques sont inconsciemment conditionnées par l'origine sociale. Les scientifiques avertis savent depuis longtemps que les comportement individuels libres n'excluent pas les comportements d'ensemble coordonnés. Lors d'un cyclone, chaque molécule d'air évolue individuellement, et pourtant l'ensemble des molécules semble coordonné par une main invisible, un comportement dimensionnel. Mais il ne s'agit là que d'émergence proprement mécaniste. L'homme n'est pas strictement mécaniste dans la mesure où il ne répond pas strictement de sa chose, mais aussi à des objectifs et des desseins. Mais en raisonnant non pas par la causalité mais par une nécessité rétro-causale, le comportement d'ensemble ne s'atténue pas, il est au contraire poussé à son paroxysme. Chacun aspire à une identité, à un style : à un spectre esthétique voire moral.
  5. Bonsoir, Vous venez de faire un sans faute. Ce sont les personnes qui sont cohérentes et non les doctrines ou les écoles. La raison en est que le jugement humain est récursif, c'est-à-dire naturellement auto-critique et auto-justificateur. Alors que la doctrine est le résultat tantôt d'un consensus mou, tantôt d'un calcul analogique hasardeux. Il est étonnant que lorsqu'un membre de l'opposition parle du gouvernement, il ne soit d'accord sur rien. Comment est-ce possible ? La réponse c'est l'engagement. L'engagement politique implique une discipline collective du parti. Le résultat c'est que nous n'avons plus affaire à une politique adaptative mais à une politique vectorielle, c'est-à-dire à un positionnement systématique. La 5ème République avait pour objectif d'affaiblir les manigances des partis et de libérer les mains de l'exécutif. Mais pour offrir un contre-pouvoir cohérent, il faut que chaque présomption exécutive soit compensée par une prise de risque, comme pour un "coût" démocratique. Le contraire du corporatisme, ce n'est pas la division, mais la souveraineté de la conscience. Si quelqu'un pense que les espadrilles sont de droites et que les tongs sont de gauche, cela signifie que sa matrice mentale est biaisée par un endoctrinement synthétique obsessionnel, un peu comme chez certains freudiens. Moi-même, le symbole du Yin et du Yang a opéré en moi une inception obsédante dont j'ai mis du temps à m'affranchir. "Le roi est mort, vive le roi", j'ai substitué ma matrice mentale "gauche-droite" par un dimensionnement notionnel plus informel et moins aliénant. Cordialement, Fraction
  6. Fraction

    Qui a cassé la France ?

    L'hybridation public-privé offre une combinaison d'intérêts politiques et de nécessité accélératrice. En temps de crise mondiale, on est heureux d'avoir de nombreux fonctionnaires et un système de revenus sociaux, qui décélèrent la chute. Et en temps de reprise, on est heureux d'un système capitaliste qui parvient à capter l'accélération environnante par le commerce extérieur. Sur le plan des caisses publiques, c'est idem. Quand un français contracte un cancer, il est pris en charge à 100%. Mais lorsqu'il est seulement enrhumé, est-il pertinent de le prendre en charge, à moins qu'il soit particulièrement défavorisé ? L'universalité des droits est, en effet, parfois contre-productive tant elle empêche la focalisation vers les intérêts prolétaires pour mieux libérer le budget commun. Les partenariats public-privé (PPP) ont permis la réalisation de nombreux ouvrages, comme certains stades de football. Le seul vice systémique, c'est que les caïds du BTP savent négocier, alors que les pucelles de l'exécutif manquent souvent de charisme et d'initiation.
  7. Fraction

    Qui a cassé la France ?

    Le calendrier d'une banque a 20 ans de visibilité. Seul l'Etat peut voir plus loin, parce qu'il est inertiel, infiniment solvable, et éternel. Monsieur Hollande, par exemple, a mis le paquet sur la petite enfance, sachant que ça compromettrait son bilan. Le courage, ce n'est pas l'impopularité, le courage c'est l'abnégation, c'est ne pas penser à 2022. Le quinquennat a restreint l'intervalle temporel du courage politique : à deux ans des élections, on cherche déjà à séduire alors qu'on est à mi-mandat. La mondialisation crée une synergie heureuse, elle accélère le taux de croissance global. Mais elle subordonne les nations : ça fait 20 ans que les nations n'écrivent plus l'histoire mais qu'elles la subissent.
  8. Fraction

    Qui a cassé la France ?

    L'euphorie collective a commencé à décliner dès les chocs pétroliers des années 70. Aujourd'hui, les temps sont anxiogènes, et nous devons être raccord avec notre temps, faute d'être taxés de naïveté. Les empires commerciaux à la papa ont saturé les marchés, et la cherté de l'énergie combinée à la rareté des matières premières va nous contraindre à une rationalisation d'inspiration malthusienne. Comme le dit monsieur Jancovici, nous allons devoir résoudre davantage de problèmes avec moins de moyens. La surpopulation est la matrice de toutes les crises, même lorsqu'elle n'est pas perceptible.
  9. Fraction

    Qui a cassé la France ?

    Le système des retraites et la sécurité sociale ont une composante identitaire profonde qui coïncide avec une volonté nationale de justice et même souvent d'équité. Mais les réformes à venir ne consisteront pas à détruire le modèle. Elles consisteront plutôt à l'hybrider, à le flexibiliser, ou encore à l'uniformiser. Privatiser la bobologie, en déremboursant le rhume, étalonner les carrières par une retraite par point, sont autant de mesures certes discutables, mais qui vont dans le sens d'une adaptation nécessaire du modèle Gaullien plutôt que de sa destruction. L'hybridation public-privé est comparable à la symbiose végétal-champignon du lichen : le lichen résiste à toutes les conditions, et on en retrouve même dans les sommets montagneux.
  10. Fraction

    Qui a cassé la France ?

    Bonjour, La médiocrité des élites est souvent induite par la médiocrité des électeurs. On a les dirigeants qu’on mérite, ou tout au moins ceux qu’on vaut, en fonction d'une offre politique qui émerge du peuple. Je ne crois pas que les élites soient particulièrement corrompues. C’est l’occasion qui fait le larron. Quand un maire touche 2000 euros par mois et qu’ils octroient des droits d’exploitation à 2 000 000 par appel d’offre secret, on peut comprendre la tentation des dessous de table. Cela dit sans rien cautionner. Il n’y a pas de principe républicain sans principe d’exclusion, sinon c’est une incohérence. L’Etat est un monstre biologique, qui partage même une embryogenèse commune avec la mafia. L’Etat détruit 5 000 destins par jour, pour en créer 10 000. Le principe d’exclusion doit alors être strictement nécessaire. Le déterminisme social est souvent imputé aux pouvoirs publics. Mais l’Etat n’est pas garant du déterminisme, de la causalité. Il n’a pas à rendre compte de l’injustice fondamentale de la naissance. La France n’est pas une pyramide à l’image de l’exécutif, et la nation française n’équivaut pas à la condition française. La France est un système chaotique au sens noble du terme. L’administration fait vœu de créer un ordre sous-jacent dans ce chaos, avec plus ou moins d’autorité et plus ou moins de justice. Cordialement, Fraction
  11. Fraction

    Qui a cassé la France ?

    Bonjour, En prenant un peu de recul, notamment par l'exemple de l'Europe de l'est, il devient évident que l'Occident est clivé par un antagonisme "Ordre-Droit". Les états de droit de l'ouest se sont corrélés à l'abondance productive par le biais du "client-roi" d'origine américaine, alors que les pays de l'est ont plutôt développé un sens politique autoritaire qui a mis entre parenthèses le progressisme avaliste. Le secret des américains, ce n'est pas la compétence mais l'appétence. Lorsqu'un américain a fini de manger, il a encore faim. Ils ne sont pas plus intelligents que nous, mais ils ont la fureur de vivre et de vaincre. L'ordre et le droit obéissent à une équation étrange : _ L'ordre précède le droit par chronologie : par d'état de droit sans paix civile. _ Mais le droit précède l'ordre par ontologie : pas d’enquête policière sans aval judiciaire. Je crois viscéralement en l'adaptabilité des états de droit. Nous sommes allé trop loin dans les libertés individuelles, sans aucune contrepartie déontologique. Comme si la France était un grand distributeur, et non une entité transcendantale. Mais le retour à la transcendance ne se fera pas sans séduction : depuis que le catholicisme a été privatisé, l'église doit séduire ou mourir. J'ai peur qu'il en soit de même pour le sentiment d'appartenance national : Où se situe le point de rupture qui fait de la France un adversaire pour certains rebelles ? Où se situe le point de rupture qui fait de la République une putain pour certains opportunistes ? Cordialement, Fraction.
  12. Bonjour, Je doute qu’on puisse formaliser et légiférer, même dans l’absolu, l’ensemble des codes de la société. D’autant qu’ils ont une dimension esthétique et interprétative proéminente. En outre, les transgressions sociales mineures se gèrent dans l’immédiat, en mode exécutif, et non dans un temps judiciaire neutralisant, insipide. Ne pas représenter le Président sur une guillotine devrait aller de soi, mais il est difficile de l’inscrire dans la loi. C’est à la communication voire à l’ordre public de gérer. Le problème du traumatisme, c’est qu’il altère l’objectivité. On croirait presque que réglementer la liberté d’expression satyrique serait donner raison aux bourreaux de Charlie Hebdo. Alors qu’il n’en est rien. La révolution médiatique et informatique génère de très bonnes choses, mais elle met également en évidence le chaos sous tension et non-administré des réseaux. Aux vœux de monsieur Macron à la presse, j’ai senti encore une fois la volonté d’administrer ce chaos et de verticaliser l’information. Les modérateurs, par exemple, pourraient jouer un rôle exécutif, même si c’est du bricolage institutionnel. Interdire les messages à caractère haineux laisse une marge interprétative qui génère de l’arbitrage, d’où la nécessité d’une compétence. Cordialement, Fraction
  13. Dans l'absolu, on ne répond pas à un argument balistique par un autre argument balistique. Sinon c'est l'escalade. Respectons la force afin qu'elle nous respecte. A l'argument balistique, on répond par l'argument de circonscription : "rendez-vous, vous êtes cernés." Vous êtes cernés par les démocraties, par les opinions populaires, par l'ordre mondial. Charlie Hebdo n'a aucune leçon à tirer de sa dure épreuve. Parce que cette épreuve était inepte : ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment. L'ineptie du drame humain est souvent pire que sa douleur.
  14. Bonsoir, Vivre des aides de l'état en cas de maternité est déjà reconnu comme un labeur par le système des retraites, mais pas par les autres caisses publiques. Reste à savoir si la CAF est incitative, c'est-à-dire est-ce qu'elle encourage vraiment les français à faire des enfants, ou est-ce qu'elle n'est qu'une aubaine, une incitation à la facilité ? Mais la question que je me pose est davantage systémique : Pour 1 euro d'aides sociales, combien d'inflation ? Si la réponse est 1, cela signifie que les aides sociales finissent dans la poche des possédants, et qu'elles ne servent à rien d'autre qu'à ruiner l'état. Sur 1 euro d'APL, on sait déjà que 70 centimes finissent dans la poche du bailleur par l'augmentation des loyers. Deux solutions : surenchérir à perte comme dans une fuite en avant ruineuse, ou réglementer les baux, ce qui serait prohibitif pour l'offre. Cordialement, Fraction.
  15. Bonjour, Existe-t-il une vie ailleurs dans l’Univers ? Pour répondre à cette question, il y a deux approches. La première est empirique. Elle consiste à calculer (à la louche) la probabilité a priori de l’émergence biologique pérenne dans l’univers. La probabilité de l’émergence de l’intelligence vient ensuite se factoriser à cette première condition. Les inconnues sont nombreuses, la zoologie n’est pas une expérience protocolaire mais une interprétation a posteriori. Si bien que l’intuition est susceptible de faire ingérence dans le calcul. En outre, ce calcul probabiliste en occulte un autre : Si la probabilité a priori de l’émergence humaine est de 1 / x, alors la probabilité de l’émergence d’extraterrestres anthropomorphes est de 1 / x^2. La deuxième approche est rationnelle. Elle relève du principe anthropique. Ce principe est un calcul référentiel non chronologique. Il ne décrit pas une arborescence causale qui partirait du Big Bang, mais une arborescence de nécessités qui partirait du référentiel humain : J’existe, donc les conditions nécessaires et suffisantes à mon existence existent aussi, et les conditions de ces conditions également, ainsi de suite. Il y a donc une inflation hypothétique qui tend à induire une Nature plus ou moins généreuse ou austère. Ensuite, vient le doute méthodique, le coût hypothétique (les « si alors » sont coûteux en improbabilités). Et là, il y a désinflation, ce que les scientifiques appellent le « principe de simplicité », qui opère un conditionnel minimaliste : La pomme et l’orange ne sont pas des générosités de la nature, mais la dérivation extrapolative de la nécessité humaine. Pour en conclure l’identité anthropique de l’univers : il est le plus austère possible pour justifier le référentiel humain. Pas de générosité inutile, donc pas d’extra-terrestres. Cordialement, Fraction
  16. Si les femmes étaient définissables, cela signifierait qu'elles ont un proxénète sémantique, essentialiste. Or, le déterminisme hormonal n'est pas un essentialisme, c'est seulement un biais de focalisation neuro-transmetteur de l'état de conscience.
  17. Respect pour les forces telluriques. Big dédicace à la bête humaine. Mais en ce moment, j'ai plutôt soif d'altitude. Il suffit de changer d'environnement pour perdre la mémoire. La culpabilité n'est donc pas une fatalité, c'est un plastic docile. La déchéance est réversible. Vous n'êtes pas encore perdu.
  18. On peut interpréter cela d'un million de façons différentes. Le symbole du Yin et du Yang est probablement le plus signifiant de tous les symboles. Réciprocité ? Projection ? N'importe quoi ?
  19. Je n'ai pas compris votre charade. Je donne ma langue au chat.
  20. D'où l'intérêt de confronter l'image que l'on a de soi à l'altérité de la discussion. Encore faut-il qu'elle soit au rendez-vous.
  21. Terrifiant. Je suis client de l'épouvante. Moi aussi, j'aime me faire du mal.
  22. La perversité du piège psychotique, c'est qu'on crée son propre malheur, mais qu'on aime ça. Les hommes sont attachés à leurs rêves. Mais étrangement, ils sont également attachés à leurs cauchemars. Ils les défendent bec et ongle. Non, les hommes ne sont pas corrompus. Non, la Maison Blanche n'est pas infiltrée par le Klu Klux Klan. Non, Monsieur Macron ne mange pas les enfants. Non, l'environnement n'a pas d'estomac gargantuesque. C'est cet estomac environnemental qui est à l'origine de nos peurs. C'est la phobie basique de l'animalité. C'est cet estomac fantasmatique qui lui a fait pousser des dents et des griffes, tout aussi fantasmatiques. Nous sommes chez nous. La conscience est la matrice notionnelle de l'Histoire. Même si elle ne la contrôle pas encore. Parce qu'elle ne contrôle pas encore ses fantasmes immatures, peurs et espoirs. Le bien-fondé des êtres et des systèmes précède leur vice. Même si ce vice est en haut de l'affiche, même s'il offre un spectacle excitant. Comme pour mieux nous leurrer, les ténèbres de l'illusion ciblent notre cerveau reptilien.
  23. Je l'ai déjà entendue : L'argent est l'excrément du Diable, mais quel excellent engrais ! Je suis probablement plus fautif que vous. Mais je ne perçois pas l'enfer comme une condition humaine. Je le perçois seulement comme un changement d'état. Le désordre n'est qu'un transfert d'un ordre à un autre, d'un niveau d'énergie à un autre.
  24. La nuit vous excite. Elle vous a vendu un cauchemar plus séduisant et plus crédible que les rêves angéliques. Il est vrai que les rêves d'ange sont souvent conçus pour ne jamais se réaliser. Mais je ne crois pas en votre immoralité. Je crois seulement en votre déception légitime. Mais mon intellect est insuffisant pour vous aider. A vous de trouver la force de l'optimisme et de vous réconcilier avec le réalisme, car il est plus moral que vous ne le pensez. Je suis moi-même passé par les abysses du doute, jusqu'à la nuit noire, mais j'ai su rebondir encore plus fort, contrairement à Monsieur Houellebecq. Préférez-vous devenir Houellebecq en rejoignant les abysses de la schizophrénie, ou préférez-vous admettre que votre pire ennemi n'est que vous-même et que c'est vous-même qui animez vos cauchemars ?
  25. Selon une lecture historique mafieuse, la Justice n'est qu'une perversion de la Loi du Talion. Mais mon approche est plus légitimiste. Certes l'Etat et la mafia partagent une embryogenèse commune, mais leurs projets sont opposés. La mafia sanctuarise son égoïsme sans limite morale, alors que l'Etat a vocation à la vertu et à l'adhésion universelle. Que l'Etat ait un comportement mafieux résiduel ne présume pas de sa moralité. C'est juste qu'il fait passer les nôtres avant les autres, ceci dit sans parti pris politique.
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