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épixès

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Tout ce qui a été posté par épixès

  1. épixès

    Le suicide

    Pour un matérialiste comme moi, récusant toute transcendance, je ne sépare pas la métaphysique ou la religion de la physiologie, ou de la matière de façon plus générale. Toute pensée, tout concept et toute émotion procède de la matière en dernière instance. Je ne récuse pas la capacité de la philosophie à éclairer ce débat mais la philosophie analytique me semble bien plus compétente pour le faire qu'une philosophie essentiellement dissertante et déconnectée de la science.
  2. épixès

    Le suicide

    Le sacré n'est en effet pas nécessairement associé à la religion mais relève toujours d'un principe supérieur, cosmique ou métaphysique mais qualitativement différent du monde profane. Mes connaissances en anthropologie sont bien trop limitées pour affirmer si cette notion précède systématiquement la foi religieuse ou si cette dernière lui est concomitante mais religieuse ou athée elle est toujours associée à une forme de vénération.
  3. épixès

    Le suicide

    A part si l'on est croyant en une religion réprouvant le suicide, je vois peu de raisons de faire du suicide une question morale. Pour un tenant de l'éthique minimale comme je le suis, nous n'avons pas de devoir envers nous même et pour un athée (comme je le suis également) la vie n'a rien de sacré. Un suicide peut éventuellement m'apparaitre prématuré, déraisonnable ou irréfléchi, notamment chez les gens ayant subi une peine de cœur (non que j'en nie la souffrance mais on s'en remet généralement très bien) mais plus difficilement coupable. La seule composante morale que je peux envisager est celle de la souffrance infligée à ses proches mais de longues réflexions sur le sujet m'ont amené à penser que nous sommes seuls à pouvoir savoir ce que nous sommes désireux ou capables d'endurer et que si l'acte suicidaire à été suffisamment pesé et que la situation à été jugée sans alternative acceptable alors cela ne me semble pas condamnable.
  4. Un signe n'est pas gage de vérité. Nombre de croyants ayant un proche gravement malade à l'hôpital prient pour son rétablissement puis remercient dieu lorsque leur parent se rétabli, pour autant il est plus vraisemblable de penser que les médecins sont la cause de la guérison plutôt que d'imaginer qu'un être surnaturel tout puissant à violé les lois régissant l'univers au profit d'un individu particulier. D'ailleurs même sans intervention de médecins, nous savons que des guérisons spontanées arrivent sans que la science ne sache encore l'expliquer, là encore il reste plus économique en hypothèse de s'en tenir à une explication naturaliste. L'engagement dans une croyance aussi extraordinaire que celle d'un dieu, avec tout ce que cela suppose de parti pris philosophique et de négation de la science, mérite qu'on y applique une épistémologie plus robuste. Une affirmation extraordinaire nécessite une preuve plus qu'ordinaire. J'ajouterai que vous ne demandez pas simplement d'adhérer à la croyance en dieu mais de lui vouer son existence, ce qui devrait nécessiter que la preuve de son existence soit établie encore bien plus fermement que par un simple signe qui pourrait relever de la coïncidence ou de l'apophénie.
  5. Je ne crois pas que personne ici ne mette en doute qu'il existe des policiers et des magistrats indélicats, paresseux ou même insensibles. Le simple constat que nombres de personnes sont convaincues de viols ou d'agressions sexuelles suffit à le démentir. Ce type de cas est généralement particulièrement épineux en l'absence de preuves matérielles, il s'agit alors de la parole de la victime présumée contre celle de l'accusé. Or la présomption d'innocence doit bénéficier à l'accusé car s'il existe une chose plus odieuse qu'un crime impuni, c'est bien l'incarcération d'un innocent. Nul doute qu'il y a en vertu de ce principe plus de coupables en liberté que d'innocents emprisonnés mais encore une fois, qu'il existe de faux témoignages relève du constat et l'indignation légitime que l'on éprouve devant tant de crimes impunis ne doit pas se substituer à l'esprit de justice, au risque de commettre un crime encore plus grand. Le témoignage d'une victime, quelque tragique et émouvant qu'il soit, n'a pas et ne peux pas avoir valeur de preuve. Même si des policiers et des magistrats seraient sincèrement convaincus de la culpabilité d'un inculpé, s'il n'y a pas de preuves objectives appuyant l'accusation, ils seraient tenus de le déclarer innocent.
  6. Que ce soit honteux est affaire de point de vue, j'imagine que si l'on pense le vaccin nocif, on est alors fondé à juger honteux la sanction de médecins déconseillant la vaccination. Par contre que ce soit illégal est faux: les médecins ont obligation de préconiser le meilleur traitement à leur connaissance et avant tout de ne pas nuire (primo no nocere). Or la médecine contemporaine constitue un ensemble de connaissances fondé sur des preuves et la recherche en ce domaine est caractérisée par une méthode rigoureuse et sur des observations objectives et vérifiables. Elle est donc dans cette mesure une science, et ce qui fonde une connaissance scientifique c'est le consensus scientifique, pas l'avis personnel, ni même le résultat d'une étude. Le consensus scientifique exige qu'une ou plusieurs méta analyses (compilant généralement plusieurs dizaines ou centaines d'études indépendantes) soient étudiées puis validées par une large majorité de la communauté scientifique (pas nécessairement à l'unanimité) travaillant sur un domaine spécialisé. C'est la méthode apportant le degré de certitude maximale accessible à la connaissance humaine. Quel que soit son avis personnel sur la question, un médecin à donc l'obligation légale et déontologique de conseiller un traitement si celui-ci est considéré comme le meilleur par la communauté scientifique, sous peine de sanctions.
  7. Le terme de féminicide caractérise le meurtre d'une femme pour la raison qu'elle est une femme, quel rapport avec les agressions sexuelles ?
  8. -En quoi est-ce un problème de ne pas aimer le clergé, l'église ou même les religions de façon plus générale ? Ne pas aimer quelque chose n'implique pas nécessairement d'agir contre. A titre personnel je n'aime ni les religions ni leurs institutions mais je les tolère et par définition on ne tolère que ce qui nous est odieux, pas ce qui nous est agréable. Nous pouvons haïr ou mépriser ce que nous tolérons, le respecter à contre cœur. S'il peut y avoir de la vertu à respecter ce qui spontanément va à l'encontre de nos convictions, il n'y en a guère à endurer ce qu'on aime. -En effet ils ne sont pas tous pareil, il y a beaucoup d'ordres maçonniques et ces différentes obédiences correspondent à autant de philosophies, rites, positionnements politiques et religieux. Il est même assez fréquent en dehors de France que ces questions dépendent de chaque loge. La très grande majorité des loges à travers le monde sont dites traditionnelles, c'est à dire qu'elles requièrent la croyance en un être suprême, ou un grand architecte. La France constitue une exception en cela qu'elle possède une majorité d'ordres se réclamant d'une franc-maçonnerie libérale, où la croyance est facultative et agnostiques comme athées y sont acceptés sans problème. La France étant historiquement un des principaux acteurs de la promotion de l'humanisme et de l'esprit des lumières, et qu'elle fut également le théâtre de guerres de religions particulièrement douloureuses, le positionnement actuel des loges maçonniques me semble un reflet cohérent de son passé.
  9. Très sincèrement, que penseriez vous d'une personne qui serait témoin d'un viol d'enfant qui n'interviendrait pas et qui ne le signalerait pas non plus, qui ne ferait que passer son chemin ? Or, Dieu est omniscient, omnipotent et bienveillant, il était donc au courant de tous les viols d'enfants qui ont eu lieu et aurait pu tous les empêcher sans aucun danger pour sa part s'il l'avait souhaité mais ne l'a pas fait. Pourquoi donc chacun s'accorde à dire qu'un homme dans cette position serait un monstre tandis que Dieu est exempté de ce jugement ?
  10. En quoi ce problème est-il spécifique aux athées ? La scientologie n'exige pas qu'on donne sa vie à Xenu, le dictateur de la fédération galactique, que par ailleurs je doute que vous identifiez à Dieu. Les adeptes de religions polythéistes, animistes ou d'un culte des ancêtres n'ont pas non plus nécessairement à renoncer à eux-mêmes pour offrir leur existence a une quelconque autorité suprême.
  11. Que ce soit l'Homme ou bien tout le reste de l'univers, aucun scientifique n'affirme que les choses se constituent par pur hasard. Les lois physiques macroscopiques étant déterministes, il n'y a aucun hasard lorsque la gravitation impose que la matière se condense en planètes ou en étoiles. De même pour la sélection naturelle, il s'agit d'un processus entre la variabilité des individus et les contraintes environnementales qui va favoriser la survie et la reproduction d'individus porteurs de certains traits contextuellement avantageux, traits qui finiront par s'imposer à toute la population au fil des générations. Rien de hasardeux là dedans, c'est au contraire très mécanique. Parler de pur hasard concernant les processus scientifiques me semble relever d'une méconnaissance de ces derniers ou d'une utilisation intentionnelle du sophisme l'homme de paille consistant à présenter une version déformée de son interlocuteur afin de la ridiculiser et de la réfuter plus aisément. Par eux-mêmes certainement pas mais les processus biologiques et cognitifs menant à la conscience sont de plus en plus étudiés et de mieux en mieux compris, nul doute que les décennies à venir verront de très grands progrès grâce aux approches interdisciplinaires s'y intéressant actuellement. Puisque ceux qui affirment l'existence de Dieu affirment également sa capacité à agir sur le réel, on doit pouvoir en effet prouver son existence. Le big bang n'est pas à proprement parler une théorie de la création du monde, c'est un modèle cosmologique appuyé par de nombreuses preuves prétendant relater l'évolution de l'univers jusqu'à nos jours. Néanmoins le fameux instant zéro qu'on lui prête ordinairement n'est que théorique, en réalité nos équations cessent d'être opérantes 10 puissance -43 secondes après ce fameux point originel, cet instant que l'on nomme le mur de Planck est pour l'heure totalement imperméable à notre entendement et l'on ne peut en aucun cas assimiler le big bang à la création de l'univers, il pourrait tout autant s'agir d'un cycle éternel de big bang et de big crunch, la réponse la plus honnête que la science ait à fournir à ce sujet est que nous ne savons pas.
  12. Sans aucun doute mais citez moi un exemple spécifique qui rentre en contradiction avec la science. Il ne suffit pas qu'une affirmation charrie avec elle tout un tas de propositions implicites ou explicites pour la rendre douteuse, encore faut-il que tout ou partie sorte de l'ordinaire ou, comme c'est le cas qui nous occupe, rentre en conflit avec les preuves offertes par le réel. C'est précisément le problème: les arguments proposés pour l'existence de Dieu sont souvent rhétoriques, auto-référentiels, circulaires ou anecdotiques tandis que les arguments contredisant les affirmations des livres saints et de leurs défenseurs sont factuels, vérifiables, réfutables et le plus souvent confirmés par plusieurs disciplines indépendantes. Bien le bonjour, chère Mite.
  13. En quoi celui qui dit ne pas croire est-il supposé croire, au juste ? Et pourquoi affirmer qu'il croit "plus" ?
  14. De fait la charge de la preuve appartient à celui qui fait une affirmation, avance une hypothèse. Le degré de preuve exigé sera alors proportionnel à l'invraisemblance de la proposition et ne pas croire en l'absence de preuves est la position rationnelle par défaut, comme l'a démontré Popper. Si vous rencontrez un ami qui vous annonce que sa sœur s'est cassé un bras, la banalité de l'énoncé n'entrainera que peu d'incrédulité de votre part et vous vous en satisferez probablement. A l'inverse si ce même ami déclare avoir récemment passé une journée de détente avec une célébrité mondiale, le caractère singulier de cette affirmation suscitera un scepticisme appelant des confirmations extérieures. L'affirmation de l'existence de ce qu'il est convenu d'appeler Dieu s'avance rarement seule, elle est ordinairement accompagnée d'une foule d'assertions sur le réel (création de l'univers, d'un couple originel, exode d'Israël hors d'Egypte, déluge submergeant le monde...) et sur la capacité de ce Dieu à agir sur le réel (prières, miracles, théophanies....). Ces propositions profondément extraordinaires contredisant l'ensemble des connaissances scientifiques établies par un nombre incalculable de preuves s'insérant dans des modèles explicatifs cohérents appellent à minima des garanties du réel au moins aussi nombreuses et convaincantes pour vaincre le doute qu'elles suscitent légitimement.
  15. épixès

    Laïcité

    La laïcité n'existe pas de toute éternité, flottant dans le réel, idée inaltérable et absolue qui attend qu'on vienne la découvrir. C'est un concept pensé par les humains et réifié par eux, et de ce fait il y a mille façons de l'envisager et de l'appliquer. C'est une notion floue, fluctuante, assez pour que chacun la revendique afin de répondre à un agenda politique, ce qui entraine nécessairement des manques, des excès, un parcours tâtonnant et entaché d'erreurs. Aucun système n'est parfait, et s'il ne faut pas user de ce prétexte pour ne pas chercher à critiquer et améliorer le principe de laïcité, il ne faut pas non plus sombrer dans l'excès inverse consistant à l'accabler de tous les maux car les rares alternatives existantes font le lit de la dictature d'une religion sur les autres.
  16. épixès

    Laïcité

    Mis à part une théocratie ou au moins une religion d'état, quelle alternative à la laïcité proposez vous donc ?
  17. De quelle couleur sont les cheveux des chauves ?
  18. En apprenant à lire les chiffres réels plutôt que de se fier aux médias plus que ravis d'avoirs des sujets vendeurs à traiter ou aux titres racoleurs des articles d'internet fait sans compétence et repris par des quidams. Et surtout en leur apprenant à réserver leur jugement avant que d'avoir laissé les experts parler.
  19. Parce qu'un extrémiste est par définition un idéaliste, ceux-ci s'imposent donc des objectifs généralement irréalisables ou dont la faisabilité excède les ressources et les moyens d'un groupuscule. Si le rêve survit au conflit, les rêveurs suivront toujours.
  20. Evidemment que cela en est. Merleau-Ponty parlait de la capacité de la science à faire des découvertes philosophiques négatives en cela qu'elle a la faculté de borner le questionnement philosophique sur l'existence de telle ou telle entité. Nous ne sommes plus au temps de Plotin ni même à celui de Descartes et s'il n'est pas interdit d'encore spéculer sur l'existence de l'âme, se hasarder sur son éventuelle vertu à modeler le corps sans prendre en compte les avancées de la science qui ont été faites depuis me semble pour le moins saugrenu et faire preuve d'autant de parti pris que moi. Je vous souhaite de ne jamais en souffrir autant que moi, ce qui pourtant aurait la vertu de vous détromper.
  21. 2 choses: -Tous ont en commun d'être d'effrayants génies et d'avoir écris des âneries plus grosses qu'eux. -L'intelligence ne garantit pas de se tromper moins qu'un autre, seulement de mieux argumenter pour défendre ses opinions.
  22. Nous possédons un esprit, qui n'est pas distinct du corps, quant à l'âme j'ignore ce qu'elle est en dehors du langage poétique au delà d'une vague entité spirituelle à la définition fluctuante au gré de chacun dont on nous rebat les oreilles depuis plus de 2000 ans sans que depuis ce temps un seul pas ait été fait en direction de l'établissement de son existence.
  23. Nombreux sont ceux qui, ici, franchissent allègrement la frontière de la philosophie pour arpenter les sentiers obscurs de l'ésotérisme nous ramenant aux âges sombres de la morphopsychologie.
  24. Je ne suis pas contre les LGBT, les féministes ou les anti racistes: je suis contres les groupuscules minoritaires et activistes au sein de ces mouvements. Je suis contre non seulement parce qu'en effet j'estime que la plupart de leur revendications sont ridicules mais aussi parce que je réprouve leurs méthodes (notamment les appels au lynchage sur les réseaux sociaux) et surtout parce que, par confusion, leur mauvaise image déteint sur leur groupe d'appartenance et en entrave les causes plus nobles, ou plus réalistes. Je comprends la souffrance de ces personnes et croyez-moi, j'y compatis. Comme je compatis avec les souffrances de n'importe quel être vivant. Malheureusement nous vivons dans un monde où vouloir supprimer toutes les souffrances relève de l'utopie alors j'estime que l'on devrait consacrer notre temps et nos ressources à celles qui peuvent être soulagées, pas à celles qui nécessiteraient de modifier la biologie et la psychologie humaine. Car oui, on peut et on doit légiférer pour imposer une égalité de droits mais il est vain de vouloir changer les gens en promulguant des lois, cela se fait avec le temps, ou cela ne se fait pas.
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