Pour en rester dans l'observation de ce qui constitue le propre de l'homme, je dirais quelle autre espèce qu'homo sapiens a laissé autant de traces physiques de son passé? Et dans cette quantité de traces se lit la culture, symptôme de la singularité de l'être humain.
Ce n'est que parce que le langage, intériorisé et traduit sur différents supports, a émergé dans nos relations sociales que la culture a pu être constituée et consolidée. Et cette culture conditionne notre présence au monde, notre conscience préalablement interpersonnelle, pour le moins conditionnée par la culture.
Que l'on considère le langage, la culture, toute notre cognition et notre métacognition (qui recouvre métaphysique, philosophie, remise en question permanente et caetera ), nous sommes essentiellement des êtres sociaux et notre abstraction ne découle que de l'intelligence collective.
Nous avons donc des singularités biologiques (la bipédie notamment qui a engendré la naissance de cerveaux immatures et donc très dépendants de l'environnement social) qui favorisent cette intelligence collective source inépuisable d'abstraction. Dans le règne animal, les animaux les plus sociaux ont ceux qui font le plus preuves de capacités d'abstraction et l'homo sapiens par sa singularité physiologique puis par sa culture a poussé ces capacités au paroxysme.