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Don Juan

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Tout ce qui a été posté par Don Juan

  1. Voyez-vous, vous parlez de sentiment de responsabilité, il apparaît clairement que nous n'employons pas le mot de la même façon. Ce qui signifie que le sens, la notion et la "valeur", accordés à ce terme ne sont pas les mêmes dans votre vocabulaire et dans mon vocabulaire. Certains termes peuvent signifier une forme d'expérience non prise en charge par les définitions du dictionnaire. Je vous le dis sans détour, le mot responsable, comme le mot innocent, tels que je les ai employés dans notre échange n'ont pas d’occurrence dans le dictionnaire, ou du-moins pas dans les dictionnaires sur lesquels j'ai pu mettre la main. Il s'agit d'expérience intime et personnelle, ce que la vie nous offre peut avoir un caractère particulier difficile à partager sans un travail de terrain et de débroussaillage appliqué aux notions courantes et non courantes.
  2. C'est ce qui s'avère parfaitement exact.
  3. Mais les valeurs ne sont pas menacées parce qu'on décide de mettre ses propres notions de côté l'espace d'un instant. Sans cette opération, il est impossible de commencer à entendre son interlocuteur.
  4. Je savais que vous alliez me dire cela. Pour comprendre pourquoi j'ai formalisé de cette façon si étrange ces deux phrases il vous faudra vous extraire de la manière dont vous avez pris l'habitude de penser les notions d'innocence et de culpabilité. Innocents parce que ce que nous sommes est toujours pris au piège d'une chaîne de causes et d'effets, ce que nous sommes en totalité se détermine au-dehors de nous et de notre conscience, et ce que nous sommes en totalité détermine les suites possibles, nous ne contrôlons rien et tout ce qui se produit est le fruit de rencontres, de chocs ou d'alliances, de luttes ou d'associations de ces causes et de ces effets qui accompagnent notre déplacement au cœur de la chaîne dans laquelle nous essayons de nous maintenir en équilibre. Innocent donc conscient de la nécessité d'appliquer toute l'attention dont nous disposons pour prévenir les causes et par voie de conséquence limiter les effets, cela est ce que j’appelais le "devoir de responsabilité" Parce que l'on se situe "par delà" les concepts moraux qui fluctuent selon les époques et les lieux, on ne gaspille pas son énergie à ronger son foie de remords. Responsable absolument, on revendique ses manquements et ses erreurs afin de ne plus les reproduire, responsable parce que l'on essaie de donner toujours le mieux de ce que l'on peut en l'instant, et que si l'on a donné le mieux de ce que l'on pouvait, il n'y a rien à regretter. La responsabilité n'est pas un sentiment, ni un code moral, elle est une discipline, un art de vivre, une façon de faire avec tout ce qui nous entoure. Elle ne peut être confondue avec la culpabilité, qui elle, fait souffrir sans permettre de grandir.
  5. Oui, c'est un fait, mais nous parlons ici de ressentiment, autant dire de suggestivité, par le ressentiment ou la persuasion il est possible de produire cette situation de culpabilité même chez le plus innocent des humains. Lorsque je pense culpabilité ou innocence, je pense mécaniquement ou factuellement et je me pose la question qu'est-ce que la culpabilité ou l'innocence au niveau des faits ? Sommes-nous porteurs de ce pêché originel par exemple ? Ou sommes nous redevables (parce que cocoupables) des crimes de nos parents ou arrière-grands parents ? Non, rien ne vous oblige à porter ce "sac", vous êtes conditionnées et vous vous prêtez à ce "jeu" parce qu'il fait résonner des éléments de votre construction, c'est donc un choix, celui que l'on vous a appris à faire, mais factuellement, vous ne pouvez porter la culpabilité (si vous êtes conducteur de train ou d'un tout autre véhicule), de la mort de cette personne qui a décidé d'en finir avec la vie en se jetant sous vos roues. Néanmoins, vous pouvez vous sentir responsable, mais ce terme dirige sur une ou des notions étrangères pour la plupart des personnes de nos sociétés modernes, en tous les cas, le devoir de responsabilité n'a rien à voir avec les "ombres" que génèrent le "ressentiment" de culpabilité. Et bien puisque vous m'offrez la formule de votre sensibilité, je vous offre en retour la mienne (que j'ai déjà produite ici maintes fois) : toujours innocent ou toujours coupable, deux chemins de vie qui s'écartent inexorablement. Toujours innocent engage à ce devoir de responsabilité. Toujours coupable engage au déni ou à la tentative de justification.
  6. Moralement innocent.... Moralement coupable... Mais qu'est-ce que tout cela peut vouloir dire ? Au regard quoi l'on peut être coupable ou innocent ? Est-ce que l'on serait coupable sans le savoir, et donc tout en se sentant innocent ? Mais dans ce cas, la culpabilité ou l'innocence serait une description accordée par autrui ? Par qui ? Faut-il se sentir coupable, se sentir innocent ? Mais à partir de quoi ?
  7. Remarque : quête et questionnement sont sans doute des frères et sœurs. La conscience est souvent un chemin, on avance sur ce chemin pour être conscient, pour être en conscience, mais cela ne signifie pas que ce chemin a nécessairement une fin, c'est bien la vie, elle, qui doit finir un jour. Si la quête dure autant que la vie, l'être ne cesse de grandir en conscience. Enfin je dis ça, comme je pourrais dire tout aussi bien le contraire.
  8. Qui pose la question, le méchant ou le gentil ? Le fait que l'on soit rendu méchant (ce qui est une réaction de défense) par la vie n'exclut pas la part de la volonté. Platon se trompe s'il pense qu'il n'y a pas de volonté dans les réactions. Le reste ne mérite pas beaucoup que l'on s'y attarde.
  9. Qui se pose la question : la connaissance est-elle nécessaire dans ces formes communicables que nous lui attribuons ? Probablement pas le chimpanzé...
  10. Il y a des morales qui se posent la question : À qui appartient le ventre?
  11. Tu crois donc que la bonne façon pour aller dans la direction de Paris, c'est de penser que Paris n'existe pas ? Il y a bien des gens étranges par ici.
  12. En ne considèrant pas que ça n'existe pas pour commencer. Et pour suivre, le concept de l'approche de la perfection est pathologique.
  13. Don Juan

    désorde = égalité ?

    D'une certaine façon oui, on peut admettre que la vieillesse est une forme de mise à niveau pour ceux qui l'atteignent, cependant, la viellesse de l'un n'est pas équivalente à la vieillesse de l'autre. Cela tu le sais bien aussi.
  14. Don Juan

    désorde = égalité ?

    La mort est-elle un désordre ? Car elle seule offre l'égalité.
  15. Lorsqu'on aime on ne tombe pas, on grimpe. Il est facile d'aimer à chaque carrefour une personne que l'on croise, la question est : combien de temps vais-je pouvoir l'aimer ? À partir de quelle durée temporelle doit-on considérer que c'est de l'amour ? Le temps n'a rien à voir avec la question, c'est que l'on est près à engager de soi-même pour celui ou celle que l'on croit aimer, même si cet engagement ne dure que quelques secondes.
  16. Il suffit de faire une recherche sur le mot travail pour obtenir une réponse satisfaisante.
  17. Il ne peut y avoir de réponse, car la question est absurde au point de ne pas être.
  18. Ou tout simplement pas apparente ou pas assez pour que je la voie. Qu'est-ce qui s'est effondré depuis deux mille ans que cette révélation fut publiée? Si ceux de l'extérieur sont touchés d'une manière significative par l'effondrement du château, ce sera aussi une fin du monde pour eux. Vois-tu, on peut faire dire tout ce que l'on veut aux mots, il suffit de trouver un arrangement différent et cohérent.
  19. Quelle révélation mériterait autant ce terme qu'une vision annonçant qu'un monde doit prendre fin pour accoucher d'un autre ?
  20. Don Juan

    Qu'est ce que vivre?

    Tu m'as reconnue ? T'es fort toi. Sinon les épîtres de Paul tu as lu ?
  21. Don Juan

    Qu'est ce que vivre?

    Si l'on peut prouver que le vent ne pense pas, cela voudra dire que des pensées extérieures à lui le stimulent, mais je sais bien que le vent pense comme la montagne, comme l'océan, comme la fourmi, comme ce virus qui vient. Une pensée n'est pas seulement ce que l'on sait d'elle.
  22. Don Juan

    Qu'est ce que vivre?

    Tout mouvement naît d’une pensée, même le vent ne se meut sans pensée. Et c'est cela que "vivre", écouter notre conversation intime, secrète, avec ce monde au creux le plus profond de notre chair.
  23. Don Juan

    Qu'est ce que vivre?

    La grenouille, une fois ouverte et écartelée ne nous montre plus ce qu'est la vie.
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