AbbéCafarelli

Il y aurait un complot de tous ces gens différents ? Contre "le peuple" ? Décidé par qui exactement et mis en œuvre comment ? Par hypnose ? Non, se méfier des inconnus est une déviance. Ceux qui y succombent s'enferment dans l'entre-soi, qui donne vite la consanguinité et la dégénérescence. Un pays comme les USA n'a pas eu cette méfiance pour l'autre. C'est ce qui fait qu'il reste profondément progressiste.

Il n'y a pas beaucoup de pauvres en France, si on les compare à ceux, très réels, de pays comme le Bangladesh ou la Somalie.

Saint-Vincent-de-Paul appelle les riches à donner. Est riche celui qui a le superflu. Tu es riche. Pas un mendiant de Dacca. Si tu ne lui fais pas partager ton superflu, tu sombres dans l'égoïsme satisfait. Mais il est encore temps pour ta repentance. Tu confonds majorité et minorité. Si tu penses à l'échelle de la globalisation, les totems auxquels tu t'accroches se révèlent pour ce qu'ils sont : un système d'oppression d'une multitude. Pourquoi vouloir maintenir cette vieille prédation ?

Le chômage de masse et la grande dépression n'étaient pas au programme en 1932 ? On croirait lire une affiche de campagne de Pierre Laval : "grâce à lui, la France résiste", avec une Marianne qui se tient ferme sous le vent.

Mais qui serait derrière ce complot géant que ton délire "découvre" ? Ta haine de ce qui est différent étant justifiée par ta première phrase, ta conclusion devient de mauvaise foi. Du coup, tu dis qu'il faut détester son prochain, parce qu'il est à craindre car il ne nous ressemble pas ? Serais-tu serial killer ? Elle n'a peut-être pas faux... mais en quelle année ? 1938 ?

Tout se réglerait dans l'alcôve donc ?

Ca dépend ! Le franquisme et le salazarisme se veulent sociaux. Plus ou moins. Pour Peron, c'est certain.

Si tu étais Saint-Vincent-de-Paul, tu ne nierais pas cet écart de richesses et t'appliquerais à le réduire. Tu fais dans le paradoxe ! Le progressisme libère l'homme de totems et tabous qui ont maintenu un esclavage de cinq millénaires. Si tu vivais dans ton passé chéri, tu n'aurais que le droit de louanger ton Seigneur. Ta critique d'un système serait analysée comme blasphématoire et encourant un juste châtiment. Comparer la pauvreté en Occident et au Bangladesh est un non-sens. Ton analyse perd donc toute crédibilité.

Ca peut s'appliquer à la plupart des régimes européens des années 1930 et sud-américains jusqu'à la décennie 1960. De Mussolini à Peron, en passant par Hitler, Franco, Salazar etc.

Pourquoi convoquer Israël dans cette discussion ? La paranoïa, ça se soigne.

Donc, pour toi, les colons étaient tous anglais. Et c'est moi qui ne comprends rien à l'Histoire américaine ! lol Je vois que tu n'es pas capable de répondre à une question pourtant simple : combien de germanophones aux USA en 1914, et pas seulement parmi de "pauvres immigrants sans le sou" mais propriétaires terriens et capitaines d'industrie ?

Tu es en train de nous dire que des colons venus d'horizons différents ont pu se regrouper pour former une entité unique ? Ou bien tu indiques qu'il n'existait pas de colons francophones ou germanophones ? En fait, tu ne connais pas grand chose aux masses migratoires américaines. Ce qui te fait conclure à l'emporte-pièce. Eh bien, l'Europe, c'est pareil ! Des gens issus de plusieurs cultures qui ont vocation à se regrouper autour de valeurs communes et d'intérêts communs. D'ailleurs, tu l'ignores peut-être mais il existe deux langues de travail au sein de l'Europe, le français et l'anglais. Donc, des langues qui priment sur les autres. Tu vois tu t'inquiétais pour rien. Comme le français d'ïle de France a fini par primer sur le picard ou le provençal.

Pas besoin de voyance : repli nationaliste dans un monde devenu global, ça s'appelle revenir en arrière donc décliner. D'un autre côté, qui veut se précipiter à conclure des contrats avec des gens qui veulent gommer 40 ans d'accords commerciaux ? Sinon, il y a la Corée du Nord avec qui les Anglais pourront se jumeler s'ils veulent remettre des frontières sur tout.

Tu pourrais nous rappeler : - la proportion des francophones sur le territoire des actuels USA dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, c'est à dire à l'époque même de la Convention de Philadelphie ; - la proportion des germanophones sur le territoire des USA en 1914 ? Non parce qu'à te lire, on croirait que l'ensemble des Américains descendent du Mayflower. Donc il faudra m'expliquer pourquoi ce qui a été possible à l'échelle d'un continent ne le serait plus pour un autre... d'où viennent beaucoup de ceux qui pour toi sont un contre-exemple.

Ca donnera l'Angleterre des années 60 : sur le déclin, avec quelques vedettes pop qui le masquent.

Le peuple français existait-il à la chute de l'Empire romain ? Sous Charlemagne ? Voire sous Louis XIV qui parlait de "ses peuples" ? Un peuple, ça se construit. Comme le peuple américain a pu se construire. Et ce qui fait obstacle, aujourd'hui, à l'émergence d'un peuple européen, c'est l'égoïsme des actuelles nations et les discours populistes qui font du voisin un bouc-émissaire. L'Europe a vocation à n'avoir qu'un seul peuple. Pourquoi toujours se référer à De Gaulle ? Sa vision, digne du Congrès de Vienne, est très poussiéreuse. C'était un homme du XIXe siècle, carrément maurassien. C'est dire ! Il s'est passé beaucoup de choses depuis la parenthèse gaullienne étouffante qui a débouché sur Mai 68, tellement ce "grand homme" avait compris son époque. A la rigueur, qu'on se réfère à Pompidou. Mais De Gaulle...

Tu commets la même erreur qu'un cheuwing, qui a une vision très frustre de la démocratie, et selon qui c'est juste le fait de voter et donc la tyrannie de la majorité. La démocratie occidentale, c'est la défense et promotion de valeurs : les droits de l'homme. C'est par exemple la défense des minorités contre la majorité. Au sein d'une Société démocrate, il n'y a pas de place pour ceux qui piétinent ces valeurs. La démocratie n'est pas la faiblesse face au populisme.

A qui fais-tu référence ? Je n'ai vu sur ce topic que des propos plutôt mesurés. Ceux de Lycan, par exemple, sont assez perspicaces sur le danger de manipulation russe, qui fait feu de tout bois pour sauver Bachar, quitte à plonger le monde dans le chaos. Il est urgent de montrer que les lignes jaunes existent vraiment et que les droits de l'homme sont au-dessus des mesquineries d'Etats voyous, donc qu'il faut savoir les protéger, par la force parfois. Souviens-toi des paroles de François Mitterrand : "Le pacifisme est à l'ouest et les euromissiles à l'est." Il est triste que cela n'ait pas changé, par faute de Poutine qui a rebâti l'Etat totalitaire, renvoyant hélas la démocratie russe à une parenthèse décennale.

Cette vision est abusive. Trump n'a qu'une très faible légitimité, puisque son élection est le résultat de manipulations étrangères et que l'un de ses principaux conseillers, le général Flynn, a été obligé de démissionner en raison de sa collusion avec Poutine. Un traitre qui risque une très lourde peine dans un pénitencier fédéral... sauf s'il conclut un accord avec le procureur pour faire tomber un plus gros poisson que lui, qui essaie de nager dans un bureau ovale bien trop grand pour lui. Trump évitera peut-être l'impeachment si, et uniquement si, il renonce à son programme d'extrême droite populiste. Le fait d'écarter le sulfureux Steve Banon est un bon pas dans cette voie. Mais ça ne suffit pas. Il reste encore plusieurs conseillers très inquiétants, poutinolâtres voire antisémites. Peut-être le salut viendra-t-il de la génération suivante de Trump. Sa fille et son gendre ont l'air plus raisonnables que le Donald. Plus conscients de l'existence d'une communauté de valeurs entre démocraties qui doivent s'unir pour se défendre des attaques des régimes déments, comme résistent déjà l'Ukraine face à la Russie et Israël face à l'axe fanatique Damas-Téhéran.

C'est de se rappeler que ce qui unit les populations est plus fort que ce qui les divise. Que, par exemple, pour l'Europe, l'Empire romain unifiait ce qui aujourd'hui sont des pays distincts, comme l'Espagne et l'Albanie, ou la France et Chypre. Le rêve européen est de réunifier ce qui n'aurait jamais dû être séparé et, par cette étape, de parvenir un jour à réunir l'Humanité, sans plus aucune distinction de frontières géographiques plus ou moins artificielles. One World, one people !

Ta déception est étrange. Déçu de quoi ? Que Trump n'applique pas un programme délirant et suive désormais une voie raisonnable ? Quand donc tous les populistes comprendront-ils que, dans un monde globalisé, il n'existe qu'une seule politique possible ? Tu reconnais donc enfin l'évidence. Ce n'est pas Trump qui gagne la confiance des corps constitués. C'est lui qui renonce à ses délires. Le Trump actuel n'est heureusement plus celui de sa campagne d'extrême droite. Je me répète : il sera peut-être un nouveau Reagan. Un bon acteur caméléon, qui se range aux conseils avisés de gens bien plus raisonnables que lui. Entretemps, il y a eu 3 mois de perdu et même 5 depuis l'élection.

Ce débat a montré que la mode cette année était aux candidats d'extrême droite, qui veulent enfermer la France dans un rabougrissement. Ca prend des formes différentes entre une nationale-socialiste à la Le Pen, un isolationniste anti-UE rabique comme Asselineau, un partisan du terroir qui surfe sur des thèmes pétainistes comme Lasalle, un souverainiste obtus anti-élite et qui cherche des boucs émissaires comme Dupont-Aignan, et un extra-terrestre qui veut vivre sur d'autres planètes comme Cheminade. Le cercle de la raison est moins représenté dans cette élection.

C'est bien ce que je pensais. Tu ne veux voir et flatter que ce qu'il y a de pire dans l'homme. Pour cela, tu es prêt à prendre la défense des nazis et tu regrettes même qu'ils aient perdu le pouvoir lors de l'épuration. Les défenseurs de la corrida ont ceci de commun avec les nationalistes bretons qui font des morts : ils regrettent les régimes qui les autorisent à déchaîner leur violence. Il est urgent de modifier les mentalités sur cette exaltation du crime de masse.

Tu inverses le rapport de forces. C'est Trump, élu par les manœuvres déloyales de Poutine, qui est seul aux USA. Même chez les Républicains. C'est donc à lui de "devenir ami" avec ses anciens adversaires, en s'alignant sur leurs justes vues. Trump pourra peut-être éviter l'empeachment s'il rompt avec ses amis dictateurs et suit une politique étrangère digne de celle de Barack Obama et Hillary Clinton. Il pourra alors passer pour le nouveau Reagan.

Le haut commandement militaire a tout à fait pu entrer en résistance contre le risque de trahison de la Maison Blanche au profit des intérêts de Poutine. Il existe des moments dans l'Histoire où les corps constitués sauvent une nation et même une civilisation. En "défendant" le régime génocidaire de Damas, Poutine cherche simplement un obligé dans la région qui, incapable de se maintenir au pouvoir sans l'armée étrangère, sera docile face à chaque exigence. C'est donc bien de l'ingérence qui résonne comme une invasion. Tout autre sera le nouveau Moyen Orient démocratique, soucieux de l'intérêt de chacune de ses composantes. Je ne comprends pas en quoi mes exemples contredisent ce que j'indiquais. Et les chrétiens, comme les autres minorités, vivront en paix si l'ensemble de la région est organisée comme peuvent l'être les sociétés israélienne et libanaise : ouvertes, tolérantes, multiculturelles, fondées sur le droit (surtout l'israélienne).