

tison2feu
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Tout ce qui a été posté par tison2feu
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Salut épixès, Les médias sont constamment en quête de la nouvelle sensationnelle donnée en exclusivité. Donc, pour répondre à ta question, aucun média n'aurait eu de raison de se priver d'un tel scoop concernant le décès d'une personnalité française aussi renommée, si décriée soit-elle, dans cette course à l'information. L'argument invoqué, une hypothétique censure de l'ensemble de la presse (le grand "complot", comme depuis des lustres !), ne tient pas la route un seul instant. Pour preuve, depuis hier et aujourd'hui, la plupart de journaux et E. Macron ont rendu hommage au professeur Luc Montagnier, décédé mardi soir. Il ne faut pas oublier les procédures obligatoires en cas de décès ; la famille avait un délai de 24 heures pour l'enregistrement du décès, etc. L'info a pu fuiter malgré tout par l'intermédiaire de proches de la famille, mais sans que la plupart des rédacteurs de jounaux aient pu avoir alors la preuve de l'enregistrement du décès en mairie, comme cela a été précisé plus haut. Encore un topic bidon. Quelle dégringolade intellectuelle de la part de l'auteur du topic !
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"Entre le 17 et le 23 janvier 2022, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) estime que le variant Omicron concerne 57% des décès survenus à l'hôpital avec le Covid-19. Ces résultats, publiés ce vendredi 28 janvier et mis à jour chaque semaine, indiquent également qu'Omicron est responsable de 99% des tests PCR positifs, de 88% des entrées hospitalières conventionnelles et de 79% des admissions en soins critiques" (La Dépêche.fr, 28 janv., https://www.ladepeche.fr/2022/01/28/omicron-en-france-plus-de-la-moitie-des-morts-du-covid-19-a-lhopital-sont-desormais-liees-a-ce-variant-10074282.php). "Plus de 250 morts liées au Covid-19 sont recensées chaque jour en France, un nombre qui augmente depuis la mi-novembre. Même si Omicron provoque moins de formes graves, il peut tuer, notamment les personnes fragiles et immunodéprimées, selon Santé publique France. Ils sont les oubliés de l’épidémie. En mars 2020 pourtant, une image-choc frappait les esprits, symbole de l’effroi de l’Europe face à la première vague de Covid-19 : un cortège de camions militaires quittait alors Bergame, en Italie du Nord, emportant les cercueils des personnes décédées. Cette vision s’est estompée à mesure que nous apprenions, lors des vagues suivantes, à composer avec le virus SARS-CoV-2. Lassitude, accoutumance, envie de passer à autre chose… La litanie du nombre de victimes, de fait, n’est plus égrenée comme au début de la pandémie. Et les morts du Covid-19 sont devenus invisibles. « La société n’a pas envie de les voir. Ils perturbent le scénario optimiste selon lequel Omicron serait associé à une immunité collective et à la fin de la pandémie », constate le professeur Marc Leone, chef de service de réanimation à l’hôpital Nord de Marseille (AP-HM). Pourtant, ce virus tue toujours. Entre le 17 et le 23 janvier, il a fait 1 665 nouvelles victimes en France. Soit 238 morts par jour en moyenne, une croissance de 8 % par rapport à la semaine précédente. « Cette augmentation touche majoritairement les 60 ans et plus, dans l’ensemble des régions », précise Santé publique France (SPF) dans son point hebdomadaire du 27 janvier. Au 28 janvier, la moyenne du nombre de décès quotidiens était de 262, une hausse plus importante de 18 % par rapport à la semaine d’avant. Mais la courbe du nombre de morts quotidiennes avec un diagnostic de Covid-19 ne cesse de grimper depuis le 19 novembre 2021, où 50 décès liés à la maladie étaient recensés. Pour mémoire, le virus a emporté 613 personnes au pic de la première vague, le 6 avril 2020. Et 551 personnes au pic de la deuxième vague, le 9 novembre 2020." (Le Monde, 29 janv. 2022, https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/29/covid-19-la-majorite-des-deces-a-l-hopital-sont-desormais-lies-au-variant-omicron-selon-sante-publique-france_6111475_3244.html)
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Je vous parle d'un mot que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître !...
tison2feu a répondu à un(e) sujet de Blaquière dans Littérature
Tous les sens de attiger semble tourner autour de l'idée de blesser, porter atteinte au corps d'autrui, y compris celui de "transmettre la syphilis par contagion" (mentionné dans le FEW, cf. supra). Comment as-tu pu laisser passer ça ?! J'imagine les discussions à la Belle Epoque, âge d'or du bordel parisien: "lui, il exagère !" ou encore: "elle, elle exagère !" (exagérer= refiler la syphe). -
Je vous parle d'un mot que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître !...
tison2feu a répondu à un(e) sujet de Blaquière dans Littérature
Salut Blaquière, En complément de l'étymologie signalée par notre ami Prometee_Hades (source: CNRTL), il semblerait que attiger soit une simple variante phonétique de aquiger. Pour en savoir un peu plus sur ce mot, on peut consulter l'incontournable Dictionnaire étymologique du français : une représentation du trésor lexical galloroman (Französisches etymologisches Wörterbuch : eine Darstellung des galloromanischen Sprachschatzes ou FEW), par Walther von Wartburg. Le mot attiger figure dans une liste de mots d'origine inconnue, à l'entrée "blesser". Ci-desssous les variantes sémantiques relevées pour 1. aquiger et 2. attiger : https://lecteur-few.atilf.fr/index.php/page/lire/e/107429 https://lecteur-few.atilf.fr/index.php/page/lire/e/107429 -
D'abord, je tiens à m'excuser pour le HS. J'aurais dû préciser en outre que mon intervention n'était en rien une prise de position dans ce débat en faveur de l'un ou contre l'autre (toi, en l'occurrence) n'ayant moi-même absolument aucune compétence dans le domaine de la mathématique ni celui de la physique. En revanche, je trouve passionnant de s'interroger sur la frontière pas toujours aisée à délimiter entre professionnalisme et amateurisme averti. Je tenais simplement à indiquer que l'amateur averti a tout à gagner à entrer en contact avec le professionnel (je parle d'un contact dans la vie réel). C'est le meilleur moyen, me semble-t-il, de ne pas se déconnecter du monde réel de la recherche scientifique, et de ne surtout pas s'engluer dans le bourbier des médias sociaux dont le drame est qu'il sont en train de faire de l'idiot du village un porteur de vérité, comme disait Umberto Eco. Je considère que c'est à l'amateur averti de se hisser au niveau du maître, et non l'inverse. Tout va dépendre du temps que le professionnel va pouvoir lui accorder. C'est à l'amateur averti de mettre toutes les chances de son côté en vue d'obtenir quelques réponses ou des pistes de réflexion (en conciliant humilité et audace) et de faire en sorte de ne jamais faire perdre son temps au maître à qui il s'adresse.
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Cet exemple, bien que limité à la seule vulgarisation, me semble particulièrement intéressant puisqu'il montre qu'un échange, aussi exceptionnel soit-il, est toujours possible entre un professionnel et un amateur averti (ayant au moins un niveau de formation suffisant, généralement niveau maîtrise/master). D'ailleurs, n'est-ce pas la meilleure façon pour l'amateur averti que de commencer à pratiquer véritablement la discipline scientifique de son choix en multipliant ce genre de contacts avec des chercheurs & universitaires (lesquels donnent bien souvent leur adresse e-mail dans leurs publications) ?
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C'est quoi tous ces drapeaux bleus, blancs rouges ?
tison2feu a répondu à un(e) sujet de Blaquière dans Aide et Suggestions
Salut, Si j'avais un drapeau à choisir, j'aurais opté pour celui de citoyen du monde : -
Effectivement.
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Cette remontée des cas positifs est d'autant plus surprenante car contraire au scénario que laissait prévoir la fin de la gratuité systématique des tests PCR à partir du 15 octobre : moins de tests donc moins de cas positifs détectés.
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Merci pour ce nouveau document d'archive. Ton commentaire enthousiaste à propos de la richesse de la conjugaison soulève l'épineuse question du génie d'une langue. Qu'est-ce qu'une langue de civilisation ? Je pense à la langue chinoise, langue de civilisation, qui pourtant n'a pas de conjugaison ! Et les locuteurs chinois jouissent d'une bien plus grande souplesse dans l'expression que nos langues occidentales car, précisément, ils ne mettent pas le joug sur tous les verbes ! (con-juguer = "mettre le joug")
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Oui, mais même la Génèse est corrigée par Hugo et revue sous l'angle de la compassion, si je m'en réfère au poème "Aux premiers jours du Monde... (Les contemplations, 1856). Adam pleure Abel, Eve pleure Caïn, l'un et l'autre se tournant le dos. Eve pleure le premier pécheur de l'humanité : Les Malheureux Aux premiers jours du monde, alors que la nuée, Surprise, contemplait chaque chose créée, Alors que sur le globe où le mal avait crû, Flottait une lueur de l’éden disparu, Quand tout encor semblait être rempli d’aurore, Quand sur l’arbre du temps les ans venaient d’éclore, Sur la terre, où la chair avec l’esprit se fond, Il se faisait le soir un silence profond, Et le désert, les bois, l’onde aux vastes rivages, Et les herbes des champs, et les bêtes sauvages, Émus, et les rochers, ces ténébreux cachots, Voyaient, d’un antre obscur couvert d’arbres si hauts Que nos chênes auprès sembleraient des arbustes, Sortir deux grands vieillards, nus, sinistres, augustes. C’étaient Ève aux cheveux blanchis, et son mari, Le pâle Adam, pensif, par le travail meurtri, Ayant la vision de Dieu sous sa paupière. Ils venaient tous les deux s’asseoir sur une pierre, En présence des monts fauves et soucieux, Et de l’éternité formidable des cieux. Leur œil triste rendait la nature farouche ; Et là, sans qu’il sortît un souffle de leur bouche, Les mains sur leurs genoux et se tournant le dos, Accablés comme ceux qui portent des fardeaux, Sans autre mouvement de vie extérieure Que de baisser plus bas la tête d’heure en heure, Dans une stupeur morne et fatale absorbés, Froids, livides, hagards, ils regardaient, courbés, Sous l’être illimité sans figure et sans nombre, L’un, décroître le jour, et l’autre, grandir l’ombre. Et, tandis que montaient les constellations, Et que la première onde aux premiers alcyons Donnait sous l’infini le long baiser nocturne, Et qu’ainsi que des fleurs tombant à flots d’une urne, Les astres fourmillants emplissaient le ciel noir, Ils songeaient, et, rêveurs, sans entendre, sans voir, Sourds aux rumeurs des mers d’où l’ouragan s’élance, Toute la nuit, dans l’ombre, ils pleuraient en silence ; Ils pleuraient tous les deux, aïeux du genre humain, Le père sur Abel, la mère sur Caïn.
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Tu décris là le Dieu épieur, accusateur et vengeur de la Bible et de l'Eglise, rejeté en bloc par Hugo qui croyait au contraire en un Dieu compatissant. Ce thème du Dieu épieur est repris dans "A l'évêque qui m'appelle athée" (L'Année terrible, 1872) : IX A l'évêque qui m'appelle athée Athée ? entendons-nous, prêtre, une fois pour toutes. M’espionner, guetter mon âme, être aux écoutes, Regarder par le trou de la serrure au fond De mon esprit, chercher jusqu’où mes doutes vont, Questionner l’enfer, consulter son registre De police, à travers son soupirail sinistre, Pour voir ce que je nie ou bien ce que je crois, Ne prends pas cette peine inutile. Ma foi Est simple, et je la dis. J’aime la clarté franche : S’il s’agit d’un bonhomme à longue barbe blanche, D’une espèce de pape ou d’empereur, assis Sur un trône qu’on nomme au théâtre un châssis, Dans la nuée, ayant un oiseau sur sa tête, À sa droite un archange, à sa gauche un prophète, Entre ses bras son fils pâle et percé de clous, Un et triple, écoutant des harpes, Dieu jaloux, Dieu vengeur, que Garasse enregistre, qu’annote L’abbé Pluche en Sorbonne et qu’approuve Nonotte ; S’il s’agit de ce Dieu que constate Trublet, Dieu foulant aux pieds ceux que Moïse accablait, Sacrant tous les bandits royaux dans leurs repaires, Punissant les enfants pour la faute des pères, Arrêtant le soleil à l’heure où le soir riait, Au risque de casser le grand ressort tout net, Dieu mauvais géographe et mauvais astronome, Contrefaçon immense et petite de l’homme, En colère, et faisant la moue au genre humain, Comme un Père Duchêne un grand sabre à la main ; Dieu qui volontiers damne et rarement pardonne, Qui sur un passe-droit consulte une madone, Dieu qui dans son ciel bleu se donne le devoir D’imiter nos défauts et le luxe d’avoir Des fléaux, comme on a des chiens ; qui trouble l’ordre, Lâche sur nous Nemrod et Cyrus, nous fait mordre Par Cambyse, et nous jette aux jambes Attila, Prêtre, oui, je suis athée à ce vieux bon Dieu-là. Mais s’il s’agit de l’être absolu qui condense Là-haut tout l’idéal dans toute l’évidence, Par qui, manifestant l’unité de la loi, L’univers peut, ainsi que l’homme, dire : Moi ; De l’être dont je sens l’âme au fond de mon âme, De l’être qui me parle à voix basse, et réclame Sans cesse pour le vrai contre le faux, parmi Les instincts dont le flot nous submerge à demi ; S’il s’agit du témoin dont ma pensée obscure A parfois la caresse et parfois la piqûre Selon qu’en moi, montant au bien, tombant au mal, Je sens l’esprit grandir ou croître l’animal ; S’il s’agit du prodige immanent qu’on sent vivre Plus que nous ne vivons, et dont notre âme est ivre Toutes les fois qu’elle est sublime, et qu’elle va, Où s’envola Socrate, où Jésus arriva, Pour le juste, le vrai, le beau, droit au martyre, Toutes les fois qu’au gouffre un grand devoir l’attire, Toutes les fois qu’elle est dans l’orage alcyon, Toutes les fois qu’elle a l’auguste ambition D’aller, à travers l’ombre infâme qu’elle abhorre Et de l’autre côté des nuits, trouver l’aurore ; O prêtre, s’il s’agit de ce quelqu’un profond Que les religions ne font ni ne défont, Que nous devinons bon et que nous sentons sage, Qui n’a pas de contour, qui n’a pas de visage, Et pas de fils, ayant plus de paternité Et plus d’amour que n’a de lumière l’été ; S’il s’agit de ce vaste inconnu que ne nomme, N’explique et ne commente aucun Deutéronome, Qu’aucun Calmet ne peut lire en aucun Esdras, Que l’enfant dans sa crèche et les morts dans leurs draps, Distinguent vaguement d’en bas comme une cime, Très-Haut qui n’est mangeable en aucun pain azime, Qui parce que deux cœurs s’aiment, n’est point fâché, Et qui voit la nature où tu vois le péché ; S’il s’agit de ce Tout vertigineux des êtres Qui parle par la voix des éléments, sans prêtres, Sans bibles, point charnel et point officiel, Qui pour livre a l’abîme et pour temple le ciel, Loi, Vie, Ame, invisible à force d’être énorme, Impalpable à ce point qu’en dehors de la forme Des choses que dissipe un souffle aérien, On l’aperçoit dans tout sans le saisir dans rien ; S’il s’agit du suprême Immuable, solstice De la raison, du droit, du bien, de la justice, En équilibre avec l’infini, maintenant, Autrefois, aujourd’hui, demain, toujours, donnant Aux soleils la durée, aux cœurs la patience, Qui, clarté hors de nous, est en nous conscience ; Si c’est de ce Dieu-là qu’il s’agit, de celui Qui toujours dans l’aurore et dans la tombe a lui, Étant ce qui commence et ce qui recommence ; S’il s’agit du principe éternel, simple, immense, Qui pense puisqu’il est, qui de tout est le lieu, Et que, faute d’un nom plus grand, j’appelle Dieu, Alors tout change, alors nos esprits se retournent, Le tien vers la nuit, gouffre et cloaque où séjournent Les rires, les néants, sinistre vision, Et le mien vers le jour, sainte affirmation, Hymne, éblouissement de mon âme enchantée ; Et c’est moi le croyant, prêtre, et c’est toi l’athée.
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Dans les parlers du Midi, far fesonh et far mestier sont synonymes et signifient "être nécessaire" (en provençal, n'es pas mestié = "il n'est pas besoin"; en ancien français, être de métier = "être nécéssaire"). Le mot mestier "métier", issu du latin MINISTERIUM "fonction de serviteur, service, fonction", a pris très tôt la valeur de "besoin, utilité, nécessité". On retrouve la forme latine dans l'espagnol es menester "il est nécessaire". Dans les parlers d'oc et d'oil, MENESTIER > MISTIER, MESTIER (amuïssement du N intervocalique). Le sens du mot a également beaucoup évolué puisqu'en latin, le MINISTER est un "domestique, serviteur" et la MINISTRA une "servante, femme esclave" ! Ces termes sont eux-mêmes issus d'une racine indo-européenne expriment la petitesse et l'amoindrissement (minus, minime, mineur, diminuer) par opposition au MAGISTER "maître".
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Fabuleux ! Le fabuliste latin Phèdre s'inspira aussi d'Esope, mais en choisissant une vipère à la place de la belette. Et Phèdre inspira La Fontaine : Phèdre (Livre 4, Fable 8) LE VIPÈRE ET LA LIME Le méchant qui s'attaque à plus mordant que lui pourra se reconnaître dans cette fable. Une vipère entra dans l'atelier d'un serrurier ; et cherchant de quoi manger, elle se mit à mordre une Lime. Mais celle-ci, impassible, lui dit « Insensée, penses-tu m'entamer avec tes dents, moi accoutumée à ronger le fer le plus dur ? » La Fontaine (Livre V) LE SERPENT ET LA LIME On conte qu'un Serpent voisin d'un Horloger (C'était pour l'Horloger un mauvais voisinage), Entra dans sa boutique, et cherchant à manger, N'y rencontra pour tout potage Qu'une Lime d'acier qu'il se mit à ronger. Cette Lime lui dit, sans se mettre en colère : Pauvre ignorant ! et que prétends-tu faire ? Tu te prends à plus dur que toi. Petit serpent à tête folle, Plutôt que d'emporter de moi Seulement le quart d'une obole, Tu te romprais toutes les dents : Je ne crains que celles du temps. Ceci s'adresse à vous, esprits du dernier ordre, Qui n'étant bons à rien cherchez sur tout à mordre. Vous vous tourmentez vainement. Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages Sur tant de beaux ouvrages ? Ils sont pour vous d'airain, d'acier, de diamant.
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De tous temps la belette fut associée à de multiples croyances et superstitions, au point de devenir un animal tabou. D'où les qualificatifs de "belle", "belle dame", "belette", etc. afin de ne pas s'attirer les foudres de ce carnassier qui n'hésite pas à s'attaquer à des adversaires disproportionnés. En languedocien polida(-bèla), polideta, polit (= "beau, joli, mignon") comme substantif désigne la « belette ». Esope a écrit plusieurs fables sur la belette, dont celle-ci (peut-être seras-tu tenté de la traduire en provençal ? ) : LA BELETTE ET LA LIME Une belette, s’étant glissée dans l’atelier d’un forgeron, se mit à lécher la lime qui s’y trouvait. Or il arriva que, sa langue s’usant, il en coula beaucoup de sang ; et elle s’en réjouissait, s’imaginant qu’elle enlevait quelque chose au fer, tant qu’enfin elle perdit la langue. Cette fable vise les gens qui, en querellant les autres, se font tort à eux-mêmes. Γαλῆ καὶ ῥίνη. Γαλῆ εἰσελθοῦσα εἰς χαλκέως ἐργαστήριον τὴν ἐκεῖ κειμένην ῥίνην περιέλειχε. Συνέβη δὲ, ἐκτριβομένης τῆς γλώσσης, πολὺ αἷμα φέρεσθαι. Ἡ δὲ ἐτέρπετο ὑπονοοῦσά τι τοῦ σιδήρου ἀφαιρεῖσθαι, μέχρι παντελῶς ἀπέβαλε τὴν γλῶσσαν. Ὁ λόγος εἴρηται πρὸς τοὺς ἐν φιλονεικίαις ἑαυτοὺς καταβλάπτοντας.
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Oui, c'est bien agréable, en hiver, d'aller brunir au cagnard dans une calanque à l'abri du mistral, et même de plonger un bref instant son corps brûlant dans l'eau glacée ! Au risque de passer pour un fou car ce mistral - lorsqu'il règne en maître ("mistral" est issu du bas-latin MAGISTRALIS) - est synonyme de mauvais temps pour beaucoup de gens du coin, alors qu'il fait un beau ciel bleu ! Dicton provençal : "Lou Parlamen, lou Mistrau e la Durènço soun li tres flèu de la Prouvènço" ("Le Parlement, le mistral et la Durance sont les trois fléaux de la Provence"). A ce propos, je serais curieux de savoir si le mistral a été une source d'inspiration pour certains écrivains et poètes provençaux.
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Le romancier biographe a également la possibilité d'utiliser le "tu" en parlant de lui-même. Il peut même faire sa narration tantôt à la première, tantôt à la deuxième, tantôt à la troisième personne, comme dans La montagne de l'âme, par Gao Xingjian.
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Bien sûr, toute la difficulté est de savoir comment faire la part entre étymologies fantaisistes ou pas. De toute façon la marque de tout travail scientifique est l'humilité, avec usage du conditionnel de rigueur pour qualifier par définition toute hypothèse. Le scientifique travaille néanmoins suivant des méthodes rigoureuses, parfois fort complexes dans le domaine étymologique. Pour ma part, la lecture du petit "Que-sais-je ?" de Pierre Guiraud intitulé L'étymologie a été une véritable révélation. L'auteur retrace toute l'histoire de l'étymologie. Par la suite, j'ai baigné dans toute la littérature consacrée aux études étymologiques dans de nombreuses langues du monde. C'est l'acquisition de toute ces méthodes qui me permet d'avancer à mon rythme dans ce domaine. Dans le cas du provençal, l'étude comparée avec les autres langues romanes peut être d'un grand secours, car bien souvent la façon de nommer, d'user de métaphores, etc., tu la retrouves également dans ces autres langues, avec de petites différences sémantiques ou/et phonétiques, qui vont confirmer ou infirmer une piste étymologique. Tant que les chercheurs restent humbles, c'est un régale de lire certains de leurs travaux parfois très audacieux. Depuis deux décennies, certains linguistes (qui ne font pas consensus au niveau international) en sont venus à reconstruire des étymologies préhistoriques, relatives au proto-sapiens parlé par nos ancêtres, à partir des principales langues et familles de langues parlées dans le monde. Tout cela est passionnant !
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Etymologie et poésie "Un vrai plaisir de retrouver les étymologies" : n'est-ce pas une façon de remonter aux sources mêmes de la création des mots, aux racines de toute création humaine ? Or, qu'est-ce que la poésie, sinon un acte de création ? L'étymologie du mot « poésie » est déjà une interprétation du fait poétique : poiêsis pour les Grecs signifie « création », du verbe poiein « faire », « créer ». Pour Platon, l'état poétique est rattaché à l'enthousiasme, à la possession divine. Je pense que, concernant la recherche étymologique relative à toutes les langues du monde, nous n'en sommes encore qu'à des balbutiements linguistiques. De merveilleux trésors restent à découvrir d'ici quelques décennies par tous ceux qui auront été possédés par ce que raconte chaque langue du monde.
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Par ma faute, et je m'en excuse, le contenu de ton intervention consacrée à l'huile de cade se retrouve en page 8 de ce topic ! Pourtant, cela vaut absolument le détour, ne serait-ce que pour découvrir le lien étymologique entre le cade et le mythique produit Bébé Cadum :
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Je viens de retrouver le terme technique relatif à la combustion contrôlée du bois : la pyrolise du bois https://fr.wikipedia.org/wiki/Pyrolyse_du_bois avec schéma explicatif !
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Voilà encore une belle trouvaille pour éviter le contact direct de la flamme et de l'objet à cuire !
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Oui, c'est bien cette séparation de la matière à distiller (ici, le bois devant brûler très lentement) d'avec le foyer qui m'a suggéré un rapprochement avec les cuissons à l'étouffée, encore pratiquée de nos jours. Dans les îles mélanésiennes et océaniennes, les populations utilisent des pierres volcaniques, d'abord chauffées, puis recouvrent la nourriture à cuire de grandes feuilles, puis recouvrent le tout de terre. Si tu as des pierres volcaniques sous la main, tu pourrais faire des essais de cuisson de poterie en utilisant cette technique, ah ah !
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Merci véritablement pour le lien de ce site fabuleux. Le hasard fait que je m'étais penché dernièrement sur l'étude étymologique/comparée du mot "four" dans toutes les langues du monde. Cela suppose au préalable, à mes yeux, une indispensable imprégnation de l'univers qui a entouré ce terme depuis la nuit des temps : découverte et domestication du feu, modes et temps de cuisson, etc. Ces fours à cade me font penser à .... la cuisson à l'étouffée datant des nomades chasseurs-cueilleurs ! Il s'agissait de faire durer la cuisson, une nuit durant, sans calciner ou détruire l'objet à cuire (viande et poisson, plante et bois, pierres et poterie, etc.). Ce site donne un nuée d'informations et croquis au sujet des différents types de fours. Génial !
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Voilà l'occasion d'apprendre un nouveau mot, non seulement provençal mais également français (ce mot cade figure dans le Petit Robert). Et puis c'est toujours un plaisir d'apprendre avec toi une nuée de choses et de t'entendre ainsi conter tout cela dans la tradition des conteurs d'autrefois. Et toujours dans la bonne humeur !